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 Les plus beaux poèmes

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rodé
   
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   Pensée du jour  :  « seul sage dans un banquet de gens ivres »
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rodé  /  Blanchisseur de campagnes


L’an de grâce 1654.

Lundi 23 novembre, jour de saint Clément

Pape et m. et autres au martyrologe romain

veille de saint Chrysogone m. et autres, etc.

Depuis environ dix heures et demi du soir

jusques environ minuit et demi.

------------------------------------FEU.----------------------------------

Dieu d’Abraham. Dieu d’Isaac. Dieu de Jacob

non des philosophes et savants.

Certitude, joie, certitude, sentiment, vue, joie

Dieu de Jésus‑Christ.

Deum meum et Deum vestrum.

                                                  Jean 20. 17.

Ton Dieu sera mon Dieu. Ruth.

Oubli du monde et de Tout hormis DIEU

Il ne se trouve que par les voies enseignées

dans l’Évangile. Grandeur de l’âme humaine.

Père juste, le monde ne t’a point

connu, mais je t’ai connu.
Jean 17.

Joie, joie, joie et pleurs de joie ---------------------------------

Je m’en suis séparé -----------------------------------------------

Dereliquerunt me fontem -----------------------------------------

mon Dieu, me quitterez‑vous -----------------------------------

que je n’en sois pas séparé éternellement.

--------------------------------------------------------------------------

Cette est la vie éternelle, qu’ils te connaissent

seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé

Jésus-Christ ---------------------------------------------------------

Jésus-Christ ------------------------------------------------------

                                  je l’ai fui, renoncé, crucifié

je m’en suis séparé,  -----------------------------------------------

que je n’en sois jamais séparé ----------------------------------

il ne se conserve que par les voies enseignées

dans l’Évangile.

Renonciation totale et douce ----------------------------

Soumission totale à Jésus-Christ et à mon directeur.

Éternellement en joie pour un jour d’exercice sur la terre.

Non obliviscar sermones tuos. Amen.



Pascal, le Mémorial
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Ça y est c 'est bon tu peux arrêter: je suis converti !
Alleluïah...
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


Pouvons-nous étouffer le vieux, le long Remords,
Qui vit, s'agite et se tortille,
Et se nourrit de nous comme le ver des morts,
Comme du chêne la chenille ?
Pouvons-nous étouffer l'implacable Remords ?

Dans quel philtre, dans quel vin, dans quelle tisane,
Noierons-nous ce vieil ennemi,
Destructeur et gourmand comme la courtisane,
Patient comme la fourmi ?
Dans quel philtre ? - dans quel vin ? - dans quelle tisane ?

Dis-le, belle sorcière, oh ! dis, si tu le sais,
A cet esprit comblé d'angoisse
Et pareil au mourant qu'écrasent les blessés,
Que le sabot du cheval froisse,
Dis-le, belle sorcière, oh ! dis, si tu le sais,

A cet agonisant que le loup déjà flaire
Et que surveille le corbeau,
A ce soldat brisé ! s'il faut qu'il désespère
D'avoir sa croix et son tombeau ;
Ce pauvre agonisant que déjà le loup flaire !

Peut-on illuminer un ciel bourbeux et noir ?
Peut-on déchirer des ténèbres
Plus denses que la poix, sans matin et sans soir,
Sans astres, sans éclairs funèbres ?
Peut-on illuminer un ciel bourbeux et noir ?

L'Espérance qui brille aux carreaux de l'Auberge
Est soufflée, est morte à jamais !
Sans lune et sans rayons, trouver où l'on héberge
Les martyrs d'un chemin mauvais !
Le Diable a tout éteint aux carreaux de l'Auberge !

Adorable sorcière, aimes-tu les damnés ?
Dis, connais-tu l'irrémissible ?
Connais-tu le Remords, aux traits empoisonnés,
A qui notre coeur sert de cible ?
Adorable sorcière, aimes-tu les damnés ?

L'Irréparable ronge avec sa dent maudite
Notre âme, piteux monument,
Et souvent il attaque, ainsi que le termite,
Par la base le bâtiment.
L'Irréparable ronge avec sa dent maudite !

- J'ai vu parfois, au fond d'un théâtre banal
Qu'enflammait l'orchestre sonore,
Une fée allumer dans un ciel infernal
Une miraculeuse aurore ;
J'ai vu parfois au fond d'un théâtre banal

Un être, qui n'était que lumière, or et gaze,
Terrasser l'énorme Satan ;
Mais mon coeur, que jamais ne visite l'extase,
Est un théâtre où l'on attend
Toujours, toujours en vain, l'Être aux ailes de gaze !

L'Irréparable
(Ch. B)
 
Pattrice
   
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Pattrice  /  Effleure du mal




C'est l'extase langoureuse,
C'est la fatigue amoureuse,
C'est tous les frissons des bois
Parmi l'étreinte des brises,
C'est, vers les ramures grises,
Le choeur des petites voix.

O le frêle et frais murmure !
Cela gazouille et susurre,
Cela ressemble au cri doux
Que l'herbe agitée expire...
Tu dirais, sous l'eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.

Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante,
C'est la nôtre, n'est-ce pas ?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s'exhale l'humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas ?



Verlaine.
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Ce qui nous sépare vraiment les 2 sexes, c'est que l'un des deux aime plutôt les hommes alors que l'autre c'est plutôt les femmes !
Enfin pas toujours, c'est pas systématique faut reconnaitre...

P.S. Si si, vous ne rêvez pas: c'était bien un poème.
Bon un genre particulier, j'admets... Faut un peu bouleverser les codes de temps en temps non ?
 
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Noxer  /  Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen !


Pourquoi le mot OUI est-il si court ?
Il devrait être
plus long que les autres,
plus difficile à prononcer,
de sorte qu'il faudrait du temps
à y penser vraiment,
pour oser le dire,
au risque de se taire
en son beau milieu.

*

Comme je n'ai pas du tout envie de me pendre,
comme il est trop pénible d'user d'armes à feu,
comme se jeter la tête la première dans le vide
est trop long et trop froid,
permets-moi, à titre d'exception,
de rester parmi les vivants
puis de mourir de ma belle mort
et non pas comme ton Pouchkine !

*

Y a t-il de la vie sur Mars ?
demande Bach.
Y a t-il de la musique sur Mars ?
demande Mozart.
Y a t-il Mozart sur Mars ?
demande Chopin.
Y a t-il la Russie sur Mars ?
demande Glinka.
Y a t-il de l'amour sur Mars ?
demande Schubert à Schumann.
Des pigeons-voyageurs
distribuent-ils des faire-part de mariage
imprimés sur du papier à musique
aux demoiselles de Mars
qui ne soupçonnent pas
qu'elles sont fiancées ?
L'amour divin existe-t-il sur Mars ?
demande Tchaïkovski.
Y a t-il une grotte de Vénus sur Mars ?
demande Wagner.
Y a t-il de l'humour sur Mars ?
demande Mozart.
La mort existe-t-elle sur Mars ?
demande Brahms
en se bouchant les oreilles
pour ne pas entendre la réponse.
Et la mort à Venise ?
ajoute Malher en éteignant la télévision.
Le marxisme-léninisme existe-t-il sur Mars ?
s'enquiert Chostakovitch.
Et le sexe ?
demande Scriabine en frisant ses moustaches.
Ce poème composé à la cuisine
devant une bouteille de Cahros
avec mon amie Natacha Kotileva,
a-t-il du sens, sur Mars ?
Je ne pose pas la question.


Véra Pavlova, l'animal céleste, un recueil très drôle et sensuel
https://letombeaudespaquerettes.wordpress.com/
 
Holopherne
   
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Holopherne  /  Hé ! Makarénine


Le vent, quand il couche l’herbe dans le vent, quand elle brille sous lui d’un éclat plus terne, l’épouvantail est au milieu du chant. Vertical et creux sur la terre, il garde une part de l’air. Il est cette figure du vent dans la chute italique des vêtements d’emprunt qui tombent en pièces. Il penche au milieu de ce qui se tient debout. Les arbres, un mur. Lui, une idée creuse que traverse la peur.

Il me fut autrefois interdit d’écrire penché. C’est peut-être de là que mon corps s’est incliné au lieu de l’écriture; et de là que je suis resté voûté au milieu de ce qui se tient droit -les lettres d’un alphabet romain.

Il fait du vent. L’ancienne grammaire dit que le vent est sujet réel.

Il sujet apparent;

____________________________

Emmanuel Hocquard, extrait d'Une journée dans le détroit
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


quelques fois j'oublie l'amour la poésie
je m'en souviens en ces temps-ci I love you


**


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Au soir de la folie, nu et clair,
L'espace entre les choses a la forme de mes paroles
La forme des paroles d'un inconnu,
D'un vagabond qui dénoue la ceinture de sa gorge
Et qui prend les échos au lasso.

Entre des arbres et des barrières,
Entre des murs et des mâchoires,
Entre ce grand oiseau tremblant
Et la colline qui l'accable,
L'espace a la forme de mes regards.

Mes yeux sont inutiles,
Le règne de la poussière est fini,
La chevelure de la route a mis son manteau rigide,
Elle ne fuit plus, je ne bouge plus,
Tous les ponts sont coupés, le ciel n'y passera plus
Je peux bien n'y plus voir.
Le monde se détache de mon univers
Et, tout au sommet des batailles,
Quand la saison du sang se fane dans mon cerveau,
Je distingue le jour de cette clarté d'homme

(P. Éluard, Nouveaux poèmes)
 
Holopherne
   
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Holopherne  /  Hé ! Makarénine


Mandorle

Dans l'amande - qu'est-ce qui se tient dans l'amande ?
Le Rien.
Il se tient le Rien dans l'amande.
Il se tient là et s'y tient.
Dans le Rien - qui se tient ? Le Roi.

Là se tient le Roi, le Roi.
Là il se tient, il se tient.
Boucle de juif, tu ne deviendras pas grise

Et ton œil - Vers où se tient ton œil ?
Ton œil se tient face à l'amande.
Ton œil, qui se tient face au Rien.
Il se tient auprès du Roi.
Ainsi il se tient, et se tient.

Boucle d'homme, tu ne deviendras pas grise
Amande vide, bleu du Roi.

Demeure double. Éternel tu es,
inhabitable. Pour cela
nous bâtissons, nous nous bâtissons.
pour cela il se dresse ce pitoyable lieu du lit,- sous la pluie
il se dresse.

Viens aimée,
que nous soyons couchés ici, c'est
le mur de séparation - Il
se suffit à lui-même, deux fois.

Laisse-le, il est tout à lui, en tant
que la moitié et encore une fois la moitié. Nous,
nous sommes le lit de la pluie, qu'il vienne et
et nous étende enfin à sécher.

........

Il ne vient pas, il ne nous étend pas à sécher.

LA NUIT, quand le pendule de l'amour balance
entre Toujours et Jamais,
ta parole vient rejoindre les lunes du cœur
et ton œil bleu
d'orage tend le ciel à la terre.

D'un bois lointain, d'un bosquet noirci de rêve
l'Expiré nous effleure
et le Manqué hante l'espace, grand comme les spectres
du futur.

Ce qui maintenant s'enfonce et soulève
vaut pour l'Enseveli au plus intime :
embrasse, aveugle, comme le regard
que nous échangeons, le temps sur la bouche.


Paul Celan
 
Holopherne
   
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Holopherne  /  Hé ! Makarénine


Le cygne


I

Andromaque, je pense à vous ! Ce petit fleuve,
Pauvre et triste miroir où jadis resplendit
L'immense majesté de vos douleurs de veuve,
Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit,

A fécondé soudain ma mémoire fertile,
Comme je traversais le nouveau Carrousel.
Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel) ;

Je ne vois qu'en esprit, tout ce camp de baraques,
Ces tas de chapiteaux ébauchés et de fûts,
Les herbes, les gros blocs verdis par l'eau des flaques,
Et, brillant aux carreaux, le bric-à-brac confus.

Là s'étalait jadis une ménagerie ;
Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux
Froids et clairs le travail s'éveille, où la voirie
Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux,

Un cygne qui s'était évadé de sa cage,
Et, de ses pieds palmés frottant le pavé sec,
Sur le sol raboteux traînait son blanc plumage.
Près d'un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec

Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre,
Et disait, le coeur plein de son beau lac natal :
" Eau, quand donc pleuvras-tu ? quand tonneras-tu, foudre ? "
Je vois ce malheureux, mythe étrange et fatal,

Vers le ciel quelquefois, comme l'homme d'Ovide,
Vers le ciel ironique et cruellement bleu,
Sur son cou convulsif tendant sa tête avide,
Comme s'il adressait des reproches à Dieu !

II

Paris change ! mais rien dans ma mélancolie
N'a bougé ! palais neufs, échafaudages, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie,
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs.

Aussi devant ce Louvre une image m'opprime :
Je pense à mon grand cygne, avec ses gestes fous,
Comme les exilés, ridicule et sublime,
Et rongé d'un, désir sans trêve ! et puis à vous,

Andromaque, des bras d'un grand époux tombée,
Vil bétail, sous la main du superbe Pyrrhus,
Auprès d'un tombeau vide en extase courbée ;
Veuve d'Hector, hélas ! et femme d'Hélénus !

Je pense à la négresse, amaigrie et phtisique,
Piétinant dans la boue, et cherchant, l'oeil hagard,
Les cocotiers absents de la superbe Afrique
Derrière la muraille immense du brouillard ;

A quiconque a perdu ce qui ne se retrouve
Jamais, jamais ! à ceux qui s'abreuvent de pleurs
Et tètent la douleur comme une bonne louve !
Aux maigres orphelins séchant comme des fleurs !

Ainsi dans la forêt où mon esprit s'exile
Un vieux Souvenir sonne à plein souffle du cor !
Je pense aux matelots oubliés dans une île,
Aux captifs, aux vaincus !... à bien d'autres encor !


Charles Baudelaire
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Si j'avais des antécédents à un point quelconque de l'histoire de France !
    Mais non, rien.
    Il m'est bien évident que j'ai toujours été de race inférieure. Je ne puis comprendre la révolte. Ma race ne se souleva jamais que pour piller : tels les loups à la bête qu'ils n'ont pas tuée.
    Je me rappelle l'histoire de la France fille aînée de l'Église. J'aurais fait, manant, le voyage de terre sainte, j'ai dans la tête des routes dans les plaines souabes, des vues de Byzance, des remparts de Solyme ; le culte de Marie, l'attendrissement sur le crucifié s'éveillent en moi parmi les mille féeries profanes. — Je suis assis, lépreux, sur les pots cassés et les orties, au pied d'un mur rongé par le soleil. — Plus tard, reître, j'aurais bivaqué sous les nuits d'Allemagne.
    Ah ! encore : je danse le sabbat dans une rouge clairière, avec des vieilles et des enfants.
    Je ne me souviens pas plus loin que cette terre-ci et le christianisme. Je n'en finirais pas de me revoir dans ce passé. Mais toujours seul ; sans famille ; même, quelle langue parlais-je ? Je ne me vois jamais dans les conseils du Christ ; ni dans les conseils des Seigneurs, — représentants du Christ.
    Qu'étais-je au siècle dernier : je ne me retrouve qu'aujourd'hui. Plus de vagabonds, plus de guerres vagues. La race inférieure a tout couvert — le peuple, comme on dit, la raison ; la nation et la science.
    Oh ! la science ! On a tout repris. Pour le corps et pour l'âme, — le viatique, — on a la médecine et la philosophie, — les remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arrangées. Et les divertissements des princes et les jeux qu'ils interdisaient ! Géographie, cosmographie, mécanique, chimie !...
    La science, la nouvelle noblesse ! Le progrès. Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?
    C'est la vision des nombres. Nous allons à l'Esprit. C'est très certain, c'est oracle, ce que je dis. Je comprends, et ne sachant m'expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire.

(Rimbaud, Mauvais sang, Une saison en enfer, avril-août 1873)
 
rodé
   
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rodé  /  Blanchisseur de campagnes


XXXIII

Je songe au jardin, et à toi,
À tes pas, à la longue allée
Où calme, et la voix envolée,
Tu t’expliquais. Je songe au toit
Qui t’a vu languir, ne rien faire,
Et puis lire et songer, et puis
Acquérir l’amoureux appui
De l’orgueil que je te confère
Par mon cœur, incessant brasier
Qui forge ta claire fortune…

— Sur le sol l’ombre des rosiers
Comme un geste extasié
De la terre à la douce lune…



XXXVIII

ÉROS


— Les volets, les rideaux, les portes
Ont protégé notre bonheur ;
Mais, ô mon amie, ô ma morte,
Toi qui meurs, qui vis et remeurs,
En ce moment où monte à peine
Ta lasse respiration,
Que fais-tu de ta passion ?
Quel est ton plaisir ou ta peine ?


ÉCHO


— Ne demande rien, mon amour ;
Ne bouge pas, reste en ta place ;
Que ta suave odeur tenace
M’ombrage de son net contour.
Je ne pense à rien, je suis telle
Que quelque mourante immortelle
Qui sent en son cœur tournoyer
Les flèches qui l’ont abattue,
Et sans pouvoir tuer la tuent.
— Dans cette ivresse de souffrir
Avec complaisance, ô prodige !
J’observe aux confins du vertige
La stupeur de ne pas mourir…

Anna de Noailles, Poèmes de l'amour
 
Pasiphae
   
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oh que c'est beau
 
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Avondliedeke III

C’est bien d’examiner son coeur
Juste avant d’aller dormir
Car depuis l’aurore jusqu’au soir
Ai-je blessé un autre coeur ?

N’ai-je point fait pleurer d’autres yeux ?
N’ai-je point semé de la mélancolie sur un autre visage ?
Et à des gens sans amour
Ne leur ai-je point murmuré un petit mot d’amour ?

Et si je découvre dans la maison de mon coeur
Que j’ai pu apaiser une souffrance
Et que j’ai pu entourer de mes bras
Une seule tête solitaire

Alors je ressens sur mes jeunes lèvres
Cette bonté comme un baiser du soir...
C’est bien d’examiner son coeur
Juste avant d’aller dormir

- Alice Nahon (traduction libre de Cathy Leën et Guy Rancourt)
 
LePèlerinBleu
   
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LePèlerinBleu  /  Pour qui sonne Lestat


Vraiment sympa le cygne de Baudelaire.

Le bain d'une dame romaine

Une Esclave d'Egypte, au teint luisant et noir,
Lui présente, à genoux, l'acier pur du miroir ;
Pour nouer ses cheveux, une Vierge de Grèce
Dans le compas d'Isis unit leur double tresse ;
Sa tunique est livrée aux Femmes de Milet,
Et ses pieds sont lavés dans un vase de lait.
Dans l'ovale d'un marbre aux veines purpurines
L'eau rose la reçoit ; puis les Filles latines,
Sur ses bras indolents versant de doux parfums,
Voilent d'un jour trop vif les rayons importuns,
Et sous les plis épais de la pourpre onctueuse
La lumière descend molle et voluptueuse :
Quelques-unes, brisant des couronnes de fleurs,
D'une hâtive main dispersent leurs couleurs,
Et, les jetant en pluie aux eaux de la fontaine,
De débris embaumés couvrent leur souveraine,
Qui, de ses doigts distraits touchant la lyre d'or,
Pense au jeune Consul, et, rêveuse, s'endort.

Alfred de Vigny
 
   
    
                         
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