Ils le savent et ils ne le savent pas.

D'une part, ils savent que j'écris, dans le sens où ils savent que je fais le geste d'écrire. Ils me voient penchée sur mes carnets des heures durant, ils savent que ce sont des mots que je couche sur le papier.

Mais ils ne savent pas ce qu'est le fond de ce que j'écris. Ils ne savent pas que dans ces mots, il y a des bouts de moi. Je les dissimule bien entendu, même si je n'ai absolument pas peur qu'ils interprètent, parce que je pars du postulat que si tu te sens visé en bien, tu dois être content de toi, et que si tu te sens visé en mal, c'est que tu es un coupable qui s'ignore. Dans les deux cas, tu n'as rien à reprocher à l'auteur.

Du coup, Undomiel, pourquoi dissimuler tes écrits ?

Silence écrit a écrit:

Du coup, Undomiel, pourquoi dissimuler tes écrits ?

C'est plus une question de pudeur qu'autre chose, et c'est surtout pour ne pas être "absorbée" par ça. Si je m'intègre entièrement dans ce que j'écris, j'ai peur de ne pas savoir m'en distancier (surtout que je suis un monstre d'égo de base) et d'être dans un état pas possible si les retours sont négatifs.

Pour le coup, tout le monde sait que j'écris mais tout le monde ne me lit pas. Ma famille, par exemple, ne lit pas du tout ce que j'écris, contrairement à mes amis et mon copain qui sont souvent mes premiers fans ahaha. Et j'aime ça comme ça, en vérité. Je préfère que ma famille reste éloignée - je ne suis pas forcément en très bons termes avec eux, et ça se ressent souvent dans les relations familiales de mes personnages ahaha.

Ma famille est courant que j’écris, mais juste ma mère me lit, et c’est tant mieux ! J’écris de la romance donc ça peut être un peu gênant... Mon conjoint le sait mais n’aime pas lire et là encore c’est tant mieux ! Lol
Ma meilleure amie par contre ne le sait pas. Contrairement à mon homme, elle aime lire et je crains un peu son justement car elle aime le fantastique et non la romance. Je sais qu’elle achèterait mon bouquin par curiosité et je n’en ai pas vraiment envie... Enfin, c’est peut-être bête de ma part, mais j’aimerais attendre de publier dans un autre genre avant de lui dire...

J'écris depuis petite du coup ça fait un peu partie de mon identité, notamment pour ma famille et mes ami-e-s d'enfance.
J'ai un grand besoin de reconnaissance et de retours du coup je fais lire mes écrits à toutes les personnes qui le demandent. Mais je n'ai pas l'impression d'écrire des choses très personnelles.

Mes proches savent que j'écris en général, sauf mes parents et les membres de ma famille globalement. En même temps, je n'ai pas une très bonne relation avec eux. Par contre, mes amis et même simplement des connaissances de l'université le savent, sans pour autant savoir sur quoi : même ma copine, à vrai dire, n'a jamais lu une ligne de mes histoires. Tant que ça se limite à des premiers jets, ébauches, je préfère les partager auprès d'autres auteurs en herbe de mon entourage, pour rester plus sur un côté professionnel que personnel, si vous voyez ce que je veux dire ! =)

Pour ma part oui, mon entourage sait que j’écrit mais surtout depuis que cela s’est traduit par des projets concrets (livre, scénarios) et que ce n’est pas pour dire juste « j’écris... ». Je fais lire mes pages à ma femme la plupart du temps et à certains de mes amis choisis.
C’est de dire que j’écris mais en plus de ça de leur faire lire ce que j’écris dans des projets créatifs impliquant d’autres personnes qui fait qu’ils me prennent au sérieux. Ce n’est pas juste des paroles en l’air. Mais ça n’a pas toujours été comme ça non plus. Il y a eut une période, étant plus jeune ou je ne faisais que des allusions à l’écriture, ou je disais que j’écrivais mais sans dire plus, sans me dévoiler.

Je me suis "cachée" pendant longtemps, et je commence seulement à ouvrir ma porte, et dire ce que je fais ^^
J'ai deux amies qui ont commencé à me lire ce mois-ci.

Idem je suis plus au moins "cachée" encore !

On va dire que c'est des hauts et des bas (je me suis rendue compte que au bout de un mois d'écriture intense, je me démotive et il me faut un mois de pause avant de pouvoir m'y remettre... je m'y remet toujours.) du coup pendant les "hauts" j'ai tendance à le dire à qui le demande (quelques amis ou collègues) et pendant les "bas" à la cacher au maximum voire le nier jusqu’à mon copain qui pourtant vit sous le même toit que moi...

Personne n'a encore jamais rien lu par contre

Prise dans l'enivrement des premiers paragraphe écrits, je l'ai annoncé à mes proches amis et famille. Et c'est chouette, parce que maintenant ils s'attendent à ce que j'aille jusqu'au bout, ce qui me pousse à continuer même pendant les phases où je n'arrive pas à écrire.

Du coup j'ai même créé un groupe messenger où je leur envoie ce que j'écrit au fur et à mesure. Ils sont certes gentils sur les commentaires, mais peuvent déjà me donner des conseils d'amélioration, et me mettre un coup de pied au fesse quand je n'ai rien envoyé depuis longtemps

pour ma part iels le savent mais trouvent ça complètement absurde et ne réalisent pas ce que ça représente pour moi...l'air de rien iels réalisent que c'est quelque chose qui me porte et que je dois pas être si nulle que ça (car j'ai bcp de répartie et que je les fais rire) mais iels n'envisagent pas une seule seconde que je puisse en faire quelque chose, que je puisse m'épanouir dans la galère de la vie de poétesse...

Quel topic intéressant. On voit que c'est quand même souvent un problème, d'être lu par ses proches !

Perso, mon homme est ma boussole. Il est mon premier lecteur (lecteur idéal dirait S.King), une sorte de super bêta lecteur. Il a le don pour voir ce qui va ou ne va pas structurellement, dans les grandes lignes, et dans l'évolution / arc des personnages. Mais je ne lui montre/ parle jamais de rien avant d'avoir au moins terminé un premier jet.
Au deuxième jet, mes amis très proches lisent et me font leurs retours/corrections de coquilles et fautes.
Quant à la famille, ils savent que j'écris, et certains m'ont déjà demandé de lire, mais je ne peux pas, pas envie. Ils liront (s'ils le veulent) si je suis publiée un jour.

J'ai beaucoup de chance, je crois : je suis très bien entourée et soutenue. Mais ce n'est pas qu'une question de chance. J'étais très mal à l'aise avec l'idée de parler de mes écrits au début, et maintenant j'ai réalisé que... je n'étais pas obligée de le faire. Bon, toute la famille se demande ce que je fous, mais ça me va

Pour ma part, j'ai aussi eu de grandes réticences avant de montrer à ma famille ce que j'écrivais. Etant donné que je crée dans plusieurs domaines (peinture, programmes, etc.), j'ai eu plusieurs fois ce même sentiment de doute.

C'est amusant de constater que quelque chose qui ne devrait être qu'une formalité demande autant de courage. Après tout, lorsque nous étions petits, nous leur montrions avec fierté nos dessins très moches. Alors... que nous est-il arrivé ? Pourquoi est-il plus facile de montrer nos réalisations à des inconnus qu'à nos proches ?

Je pense que l'on accorde beaucoup d'importance à l'avis que pourrait donner un proche, et, vu que l'on a mis beaucoup d'efforts dans nos oeuvres, il serait difficile à vivre pour notre cerveau de devoir se confronter à des critiques venant d'eux, un peu comme si nous allions subir un rejet, et pas n'importe lequel : celui d'une personne que l'on aime ou que l'on respecte. J'imagine que c'est un mécanisme de défense de notre cerveau pour éviter d'être rejeté par la tribu.

En tout cas, en vous lisant, ça me fend le coeur de constater que des gens puissent recevoir un retour négatif.

Bonjour

Adrien Castex a écrit:

Après tout, lorsque nous étions petits, nous leur montrions avec fierté nos dessins très moches.

Oui, mais à cette époque, pour ne pas nous vexer, nos parents s'écriaient : "Oh que c'est joli !" en exagérant à peine.
Depuis, nous ne mordons plus à  l'hameçon. D'où l'angoisse.

Bonne journée