Ah non, ça c'est mon secret, il n'y a qu'un seul qui sait à force de me voir rêvasser comme une forcenée sur des pages de papier...

De base, l'écriture était mon petit secret, mais j'ai finalement décidé d'en parler à mon compagnon.
On est globalement très transparents l'un avec l'autre et j'avais pas envie de lui mentir quand il me demandait ce que j'avais fait de mon après-midi / soirée, même par omission.

Donc je lui ai dit. Il a lu le roman sur lequel je travaillais à l'époque, et trouvait ça plutôt cool. Ensuite, j'ai eu quelques retours de ME, toujours négatifs, mais encourageants. Tous ces éléments combiné ont contribué à me "décoincer" sur le sujet de l'écriture. Et peu à peu, j'en ai parlé à des amis, à certains membres de ma famille, etc.

Aujourd'hui tout mon entourage ne sait pas forcément (mes collègues par exemple), mais ceux qui sont importants pour moi savent. Et finalement, c'est hyper plaisant. Dans le lot, quasi personne ne lit ce que j'écris (j'ai l'impression que c'est le lot de la plupart des auteurs), mais au moins, je peux partager cette partie de ma vie avec eux, et même s'ils ne partagent pas cette passion.

En fin de compte, c'est pas si différent du pote qui parle de son dernier match de foot dans l'équipe amateur de son village, dont on n'as pas grand chose à faire, à part du fait que ça fait kiffer le pote en question !

Je ne sais même plus ce que j'avais dit à ce sujet mais bon, en l'état actuel des choses, il y a "de tout" : ça va de celles et ceux qui s'en foutent, s'en foutent, s'en foutent... mais à un point... genre même si je remportais un très gros prix, ils continueraient à s'en foutre.

Après, une partie qui s'intéresse non pas à ce que j'écris, mais à la façon dont je progresse.


Enfin, quelques vrais lecteurs et lectrices, dont une personne qui est mon meilleur lecteur : franc et direct, il dit si ça lui plaît ou pas, ce qu'il a aimé et ce qu'il a moins aimé, et surtout, il correspond vraiment au lecteur de base, qui a une certaine exigence mais sans être "hors des normes" si je puis dire.

Donc ça, c'est très précieux (et pour le thriller en concours sur Fyctia à l'époque, il m'avait dit qu'on restait sur sa faim à la fin, un peu comme s'il manquait quelque chose, des points importants non élucidés... ce que m'a dit Fyctia en retour par la suite... )

Pendant des années, j'ai écrit des scénario BD dans mon coin, sans rien dire à personne. Et puis je me suis rendu compte que toutes ces histoires ne seraient jamais mises en images. J'ai pas suffisamment de talent pour les dessiner et ce n'est pas possible de démarcher des ME sans être connu et sans artiste lié au projet.

Alors j'ai commencé à reprendre une de mes histoires pour en faire un roman. Je le cachais toujours, à part à mon épouse. J'ai commencé à poster sur Plume d'Argent et lorsque j'ai vu que j'étais lu, alors j'ai osé en parler à mon entourage.
Finalement, c'était un peu déceptif. Ils étaient plutôt indifférents. Bien sûr, ils m'ont dit que c'était bien. Bravo! Mais aucun n'est allé consulter mon histoire. Je serais publié, cela aurait peut-être un autre poids. C'est pas grave. Je les aime quand même et la réciproque est vrai aussi.

L'écriture, c'est mon secret de Polichinelle.
Mes très proches savent que j'écris. Mes amis l'ont su avant mes parents, parce qu'on a commencé à écrire ensemble quand on était au lycée, et j'ai été la seule à continuer. Je l'ai dit à mes parents il y a trois ans, je ne m'y attendais pas, mais ils me soutiennent et m'encouragent beaucoup là-dedans.

Mais il y a des gens de ma famille qui s'en foutent totalement et qui prennent ça pour un amusement, ils pensent que j'écris comme on joue à la pétanque (aucune animosité envers la pétanque), que de toutes façons ce n'est pas un vrai métier, et qu'il n'y a que la sacro-sainte science dans la vie et que je devrais plutôt penser à "construire ma vie au lieu de rêvasser". Comme ce jour où mon cousin a regardé mon livre en disant "Ah ok, bah elle est chouette la couverture", c'est pas allé plus loin, sa femme est rentrée, elle a failli écraser sa clope sur mon livre. Bon. Super.
Bref.
Il faut vraiment que j'ai atteint un très haut niveau de confiance avec quelqu'un pour lui dire que j'écris des histoires et lui parler de mes livres.

Quasiment toute ma famille sait que j'écris. Pour ce qui est des personnes de mon entourage, une bonne partie le sait aussi, mais au final il n'y a pas beaucoup de gens qui m'ont lu (je ne suis pas du genre à accorder rapidement ma confiance.)

Je tiens à rebondir sur ce qui a été dit dans le post original, à savoir que l'écriture est quelque chosez d'assez personnel et qu'on a du mal à dévoiler nos récits aux autres. Et bien j'avais ça, mais de manière très exacerbée. Cela dit dans mon cas je pense que ça vient de la timidité maladive dont je souffrais quand j'étais plus jeune, car maintenant que je suis adulte que ma confiance en moi s'est immensément améliorée je n'ai plus ce problème.

Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que j'écris un genre qui est quand-même très peu ouvert à l'autobiographie. Je ne vais pas raconter ma vie dans une histoire où un mystère d'envergure visiblement paranormale est présent. De même, je ne compte pas écrire d'autobiographie. Dans un premier temps parce que je ne veux pas dévoiler les aspects privés de ma vie, et dans un second temps parce que je déteste les biographies. Je trouve que c'est l'art de raconter ce qui n'a aucun intérêt et aucun attrait narratif.

Après, évidemment, ce que j'écris est inspiré de ce que j'ai vu, voire parfois de moi. Il existe des récits où j'ai volontairement inséré un personnage qui pense comme moi, pas pour faire passer un message, mais parce que ça fait du bien de savoir qu'un de nos personnages nous ressemble. Cela dit, personne ne sait que ces dits personnages sont directement inspirés de moi. Je suis du genre à garder certaines choses secrètes.

Personnellement, je ne me suis jamais caché d'écrire. Mais je n'en parle pas spontanément.
Déjà parce que je n'ai rien de particulièrement abouti à faire lire. Et puis je n'ai tout simplement pas envie de les bassiner avec cela.
Si on me demande, j'en parle. Sinon, je me tais.

Les proches, il faut s'en méfier, ils vous trahissent, vous frappent dans le dos, alors, chut pas un mot, j'enterre mes écrits tous les soirs, sous un gros tilleul- et vous ?

Je les enterre sur JE.

Oui mes proches savent, en revanche j'ai l'impression qu'ils ne me prennent pas au sérieux.

Quand je dis que j'ai écrit un roman certains me répondent "ah oui" avec ce petit air qui donne l'impression qu'on est pas normal, du coup maintenant j'évite d'en parler.