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 Sondage sur la croyance en un libre arbitre

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Croyez-vous en l'existence du libre arbitre ?
Oui
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Sondage clos

 
Érème
   
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Érème  /  /quit


Je suis entièrement d'accord avec Art. et je crois que Lo. nous sommes aussi d'accord finalement sur le fond du problème. Là où je trouve la réflexion sur le libre-arbitre intéressante c'est qu'elle implique de repenser la hiérarchie communément admise des discours et du rôle que peut avoir la philosophie aujourd'hui. Je trouve notamment assez intéressant et révélateur que tu envisages l'incertitude comme une attitude "stérile" intellectuellement, alors qu'elle est selon moi le fondement d'un dépassement des cadres classiques de la discussion (adhésion ou non au libre-arbitre, déterminisme ou indétermination de la conscience, etc.).

La différence majeure, je crois, entre ton avis et le mien Lo. c'est que tu considères tout de même le discours scientifique comme justifiant la pensée déterministe comme une position "raisonnable", contrairement à la pensée du libre-arbitre qui ne le serait pas. Or, il y a pour moi deux faiblesses dans une telle approche :

1) D'une part, c'est oublier que le discours scientifique est fondamentalement un discours philosophique et qu'il est donc, en cela, producteur d'idéologies (au sens noble du terme) au même titre que n'importe quel système philosophique (la lecture de Meyerson et de Bachelard a sans doute déterminé mon regard de ce point de vue là
2) D'autre part, c'est ne pas prendre au sérieux la différence d'échelle que tu affirmes pourtant, et implicitement penser cette différence d'échelle comme une hiérarchie des discours ("Certes, au niveau des comportements humains locaux, à l'échelle individuelle, on peut penser le libre-arbitre, mais si on adopte une méthode un peu sérieuse visant la connaissance et pas la croyance, on est forcé d'admettre de le déterminisme qu'identifie partout le discours scientifique dans l'étude du réel").

Encore une fois, je n'oppose pas du tout au scientisme un anti-scientisme idiot, la seule chose que je dis c'est que les sciences dites dures vise "l'explication" des phénomènes et non pas la "compréhension" du monde : la science interroge le comment et pas le pourquoi et si la question du comment paraît aujourd'hui souvent plus rigoureuse que celle du pourquoi, ce n'est qu'en raison d'un processus historique et en aucune manière en raison d'une supériorité rationnelle d'une question sur une autre.

A partir de là, vouloir penser une question qui pose le problème du "pourquoi ?", à partir d'une méthode qui ne peut, de par son principe même, que répondre à la question du "comment ?", c'est nécessairement nier la spécificité de ce qu'on étudie. Comme on dit, si le seul outil que je possède est un marteau, tout va ressembler à un clou. La racine du réductionnisme scientiste est là et elle est une erreur non pas seulement "philosophique", ou "métaphysique", mais "épistémologique". La physique des particules ne peut pas penser la conscience, non pas parce que la conscience existe hors de la matière, mais parce que la physique des particules s'intéressent à autre chose, produit des outils pour penser autre chose. Après, j'accepte entièrement la position réductionniste, mais seulement si elle admet être une position philosophique comme une autre, c'est à dire si elle accepte d'être soumise à la discussion au même niveau que l'on peut discuter la Critique kantienne, l'approche nietzschéenne de la Volonté ou n'importe quoi d'autre.

Ainsi, oui, je crois que le vécu de la conscience et non pas le phénomène de la conscience, implique un discours différent d'une simple analyse et explication des origines cognitives du phénomène. Éprouver une conscience c'est qualitativement autre chose que d'expliquer son origine. Et le "pourquoi" qui s'élève, comme dirait Camus, implique effectivement autre chose qu'une réponse en forme de "comment". Que ce "pourquoi" soit réductible à un "comment", c'est possible, mais ce n'est pas la science qui le dit, c'est une thèse philosophique fondée sur une certaine interprétation du discours scientifique (le physicien, le biologiste ne tranche pas cette question).


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Liam Daläa
   
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Liam Daläa  /  Pour qui sonne Lestat


Mahendra Singh Dhoni a écrit:
Je, finis toujours, au bout du compte, par dire je.

[...]

Avec Liam on aurait pas d'iPhone ce qui serait regrettable.


Donne une définition précise de "Je". Sinon ton raisonnement est vachement incomplet.
Et c'est vrai que je préfère les Fairphone, c'est plus éthique.


***




Alice, viens chez-moi, au lieu de troller.



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Mahendra Singh Dhoni
   
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Mahendra Singh Dhoni  /  Slumdog pas encore Millionaire


Tu peux faire varier Je autant que tu veux
dans l'absolu cartésien où la conscience peut tout
au je de nietzsche qui soutient "que quelque chose pense" sous-entendu à l'intérieur de lui. 
Ou chez Freud où je se trouve aux prises avec des déclinaisons de lui-même, parasité, envahi ou ce que tu veux. 
En dernière instance : je c'est ce qui pense
et dit
je.

Tu devrais vraiment lire ce qu'aomphalos a écrit, quitte à le confronter aux objections de Lo, de prendre de la distance face à ce sujet et tutti quanti.
 
Pasiphae
   
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Je n'est pas tout puissant chez Descartes ! La conscience est le capitaine en son navire, dépendant du navire et de la mer où il se meut
 
plouf
   
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oué enfin il pèse du coup
Il peut barrer ou il veut
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Liam Daläa
   
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Liam Daläa  /  Pour qui sonne Lestat


je c'est ce qui pense
et dit
je



Pour moi, ce n'est pas une définition. C'est une jolie phrase. Une vérité partielle.
C'est comme dire "la grèle c'est ce qui tombe des nuages, et percute la terre avec un joli bruit". C'est clair et poétique. Mais ça ne nous apprend rien sur sa composition et sa structure moléculaire.


Et pourquoi tu es incapable de de me donner la structure moléculaire du moi, que tu n'essaies même pas ? C'est parce que le "moi" n'existe pas vraiment, qu'il n'est rien d'autre qu'une fiction. Comme le libre arbitre.



*
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art.hrite
   
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Liam Daläa a écrit:
je c'est ce qui pense
et dit
je



Pour moi, ce n'est pas une définition. C'est une jolie phrase. Une vérité partielle.
C'est comme dire "la grèle c'est ce qui tombe des nuages, et percute la terre avec un joli bruit". C'est clair et poétique. Mais ça ne nous apprend rien sur sa composition et sa structure moléculaire.


Et pourquoi tu es incapable de de me donner la structure moléculaire du moi, que tu n'essaies même pas ? C'est parce que le "moi" n'existe pas vraiment, qu'il n'est rien d'autre qu'une fiction. Comme le libre arbitre.

tu te mords la queue.

l'argument est réversible. on te rétorquera : se demander quelle est la structure moléculaire du je est une question impertinente, puisque confondant deux modes d'investigation autonomes. celui de la neurochimie avec celui de la philosophie. l'illusion n'a pas de place nécessaire ici.

edit: d'ailleurs si le "je", donc le sujet pensant, celui qui dit "je pense" est une fiction (une fiction de qui ? de quoi ? pourquoi ?) alors pas de connaissance possible. toute connaissance étant forcément rapportée à... une conscience capable de se distinguer de ses objets (donc une conscience de soi...). si "je" est une fiction, pas non plus d'assertion à prétention de vérité. impossible même de parler de fiction du "je". pis : ton énoncé se désavoue lui-même. parce que tu ne peux pas affirmer que "je" est une illusion et croire en même temps que ce que "tu" en dis est moins illusoire que ce que soutient le parti adverse. on appelle ça principe de non-contradiction.


Dernière édition par art.hrite le Lun 8 Mai 2017 - 15:07, édité 2 fois
 
Liam Daläa
   
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Liam Daläa  /  Pour qui sonne Lestat


Chez toi rester cohérent, c'est se mordre la queue ?


structure moléculaire du moi était une métaphore. On peut très bien remettre en question le libre arbitre sans même aborder un seul instant la neurochimie. (Même si la neurochimie en impose dans le domaine.) Je n'ai jamais étudié la neurochimie. Et c'est plus mon étude de l'histoire humaine qui m'a poussé à comprendre que le libre arbitre était un mythe auquel la plupart des gens comme toi veulent se raccrocher à tout prix.


Il n'y a pas de libre arbitre dans l'Holocauste, juste de la haine, de la peur et de la passivité.
Les juifs, les tsiganes, les homosexuel, communistes, les handicapés, tous les innocents qui sont mort, pas par décision de la raison humaine, mais juste par passion, peur et haine. Toutes les décisions historiques sont déterminées comme ça, par des sentiments. Si Christophe Colomb a découvert l'Amérique, c'est pas pour trouver un meilleur chemin vers les Indes comme on apprends bêtement à l'école, si Christophe Colomb a découvert l'Amérique, c'est d'abord parce qu'avait l'amour de l'aventure qui brûlait au fond de lui. Sinon, il aurait payé la taxe Ottomane.


Art.hrite, si le "moi" existe autrement que par la fiction, qu'est ce qui te différencie toi, personnellement des autres hommes, qu'as-tu d'unique, que personne d'autre n'a et qui n'es pas déterminé par ton histoire, si ce n'est les atomes de ton corps ? Rien. Un humain, c'est juste un embryon qui a grandit, mais tous les embryons se ressemblent.



EDIT : " parce que tu ne peux pas affirmer que "je" est une illusion et croire en même temps que ce que "tu" en dis est moins illusoire que ce que soutient le parti adverse"
Tu manques de rigueur. Puisqu'en fait je ne créé rien dans mes paroles. Ce n'est pas moi qui affirme que libre arbitre existe. Moi, je dis juste que rien n'existe de plus que la matière. Et ce n'est pas parce que "moi" n'est rien d'autre qu'un DVD gravé et regravé jusqu'à la mort, que ce DVD est incapable de tenir un propos philosophique et d'avoir raison.

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Muda
   
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Muda  /  Clochard céleste


Tu dois avoir longuement discuté avec Christophe Colomb pour connaître ses motivation profondes o_ô. Puis quoi ? Les autres navigateurs n'avaient pas l'amour de l'exploration ? C'est pour cette raison que les Amériques ont autant tardé à être découvertes ? Et l'holocauste, tu nies les actions de résistance ? L'histoire n'irait que dans un sens ? Ne sont-ce pas d'innombrables consciences qui se regroupent et se délitent constamment dans un chaos ordonné ?  Au-delà de ça, n'as tu pas songé que tes exemples étaient trop extrêmes pour résumer avec justesse l'histoire humaine ? Bien sûr que les nerfs étaient à vifs pendant ces périodes génocidaires, mais les hommes n'ont ils jamais connu des moments de paix, sinon de tranquillité ? Pense à ton propre vécu. N'y-a-t-il jamais de moment où tu peux te poser et réfléchir posément ? En outre, mettre à distance tes émotions pour produire une réflexion raisonnée ? Par le passé, tu ne penses pas que les individus pouvaient se retrouver en de telles occasions et avoir ces mêmes capacités ? Ta vision du monde méconnaît d'une part l'histoire, d'autre part l'émotion qui ne peut être réduite à une simple pulsion. C'est bien plus complexe que ça. Ce sont tous les mécanismes cognitifs que tu méprises ; celles-là même qui permettent à l'individu de prendre du recul sur ses émotions afin de s'adapter à une situation donnée. Contrairement à une idée répandue, on ne peut pas dissocier la raison de la passion. Les recherches dans les sciences de l'émotion infirment cette représentation. Tout cela pour une conclusion élémentaire : tu ne le sais pas encore, mais tu es incohérent. C'est la limite à ne vouloir se contenter que de ses propres réflexions : tu te retrouves à la traîne dans des débats qui ont pris des millénaires à se construire. Je regrette, mais tu n'inventeras pas l'eau chaude °°.
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


Je reviendrai seulement sur les deux dernières "erreurs" de raisonnement, ce qui suffit largement, parce que j'ai beaucoup à dire :

1/ l'histoire de l'humanité montre que ce sont les sentiments et les passions qui déterminent les actions.
2/ le moi n'existe pas parce que rien ne nous différencie fondamentalement des autres.

1/ Bah non. L'histoire ne montre pas que les émotions et les passions déterminent absolument les actions. Certes, "rien de grand ne s'est fait dans le monde sans passion". Ça ne veut pas dire pour autant que c'est le facteur essentiel de l'action humaine. C'est une interprétation simpliste de l'histoire qui repose sur une interprétation simpliste de l'activité humaine et même sur une interprétation simpliste de sa psychologie. Tu prends la partie pour le tout, un nombre limité de facteurs pour l'ensemble des facteurs. Tu considères les forces à l'oeuvre comme des forces totalement aveugles. Tu te retires, par dogme idiot, toute capacité d'analyser avec finesse les événements historiques. Alors, certes. Nier le facteur des passions et des émotions dans l'action humaine serait absurde. Mais pas autant que de leur accorder le bénéfice d'en rendre totalement raison. D'autant plus qu'il n'y a rien d'évident à opposer frontalement passion et raison humaine ou, ce qui revient au même, affectivité et intelligence humaine, qui sont très très loin d'être deux choses absolument distinctes. Ne serait-ce parce que les ressources affectives sont des ressources cognitives.

Tu évoques le génocide nazi et tu le réduis au facteur "haine". C'est ignorer complètement la froideur du système concentrationnaire, son efficacité ; et c'est te mettre complètement hors d'état de penser que les hommes impliqués dans ces meurtres de masse étaient capable de gazer des centaines de juifs simplement parce que l'ordre leur avait été donné – qu'ils obéissaient – et que certains d'entre ces exécutants étaient des hommes de haute culture. Arendt, à partir du cas d'Eichmann qu'elle observe lors de son procès, parle de "banalité du mal" et elle l'explique comme conséquence d'une absence de pensée, absence de pensée qui ne résulte pas seulement des implacables stimulis de la propagande nazi laveuse de cerveaux ; c'est partiellement vrai, mais c'est pas l'essentiel de l'explication : la démission intellectuelle et morale est toujours le fruit d'un choix. Interprétant l'histoire d'une manière mécaniste, tu te prives complètement de telles perspectives. Tu simplifies les motifs humains. Tu caricatures l'affectivité humaine. Plus exactement, tu substitues aux raisons d'agir ou de ne pas agir une cause, comme s'il s'agissait toujours seulement d'un ensemble de forces extérieures, une fatalité qui s'abat sur les êtres et dont la folie s'empare d'eux comme la foudre s'abat sur tel arbre. C'est extrêmement simplet.

2/ Rien ne nous différencie fondamentalement des autres, donc le "je" n'existe pas ? Rien ne te permet de passer de ces prémisses à ta conclusion. C'est un raisonnement ultra-fallacieux. Déjà parce que ta prémisse est contestable. Si tu parles en termes d'atomes, c'est vrai. À cette échelle rien ne nous distingue de rien. Si tu parles en termes d'humanité, c'est à la fois vrai et faux. Donc insensé. Vrai parce que nous partageons tous deux pouces préhenseurs (si tout va bien) et un encéphale hautement développé. Faux parce que nous sommes des individus vivants distincts les uns des autres (déso, je te l'apprends peut-être mais je ne suis pas toi). À la fin de notre vie chacun de nous pourra retracer, s'il s'en donne les moyens, un récit à nul autre pareil d'une vie à nulle autre pareille. Que nos deux vies se ressemblent hypothétiquement n'ôte rien au fait qu'elles sont nonpareilles. Ressembler ce n'est pas être identique.
Ensuite, le "je" signifie simplement que j'ai conscience de moi et que je me distingue, en tant qu'individu vivant et conscient, de mes "semblables" comme de ceux qui ne sont pas mes semblables, êtres vivants et non-vivants.

D'ailleurs c'est précisément parce que je reconnais l'autre comme un sujet, et comme un sujet humain, libre, qui m'est égal en droit, et qui me reconnaît aussi comme tel, que je peux le reconnaître comme mon semblable. Une pierre n'est pas mon semblable. Une vache non plus. Les pierres n'ont pas de système juridique, les vaches n'ont plus.


Dernier point. Comprendre ce simple mot "différenciation" – différenciation non seulement des espèces, mais des ordres tels que : celui de la matière, de la vie végétale, de la vie animale, de la vie humaine, et toutes les implications liées à ces différences – permettrait peut-être de dire moins d'âneries sur l'amas de réactions matérielles à quoi on voudrait réduire même quelque chose comme une passion humaine. Pis : à quoi on voudrait réduire la subjectivité et l'action humaine. En réduisant les choses de la sorte, on ne dit rien d'autre qu'une bêtise comme "l'esprit n'est qu'une illusion de la matière". C'est con. Et d'autant plus con que la matière ne peut pas se faire d'illusion. L'illusion n'est affaire que de représentation faussée, et la représentation suppose... de l'esprit. Par extension, pour qu'il y ait illusion, erreur, il faut un esprit qui s'individue en "je". Ce n'est pas qu'il soit interdit d'observer comment tout ça fonctionne neurochimiquement; ce n'est pas non plus qu'il soit interdit de plaquer sur l'histoire humaine une grille d'analyse (si grossière qu'aucun historien sérieux ne se résoudrait à en faire un principe fondateur) permettant de l'expliquer par de simples mécanismes affectifs. Seulement, c'est comme se priver de quatre sens sur ses cinq, et prétendre par la seule fonction du goût donner un aperçu complet du réel. Et encore, cette comparaison est charitable. Parce qu'il s'agit à mon avis d'une gustation qui discrimine très mal ce qu'elle goûte.
 
Matrix
   
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Bon... un peu de doc, voir toute la série #cretin de cerveau : https://www.youtube.com/watch?v=YhEFWFs6BJs
Qui vous montrera une infime partie des biais qui font que vous faites ce que vous faites certainement pas parce que vous l'avez choisi...

Le libre arbitre c'est bullshit Wink
La physique et la chimie nous conditionne.
je parlerais même pas des médias et des mougeons (mouton-pigeon) ayant voté Macon comme la TV et la presse le leur a demandé.
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Lo.mel
   
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Pas de POLITIQUE.

 
Liam Daläa
   
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Muda :  "tu nies les actions de résistance ?"
Tu as lu ça où ? J'ai l'impression que tes questions visent plus à déformer mes propos qu'à les comprendre...
Par contre, oui, je nie que les actions de résistance étaient déterminé par autre chose que par les sentiments tels que la peur, l'amour et la haine.

Bien-sûr que je "simplifie" l'histoire dans mon message, vous vous attendiez à quoi ? Que je recopie un livre d'histoire et que j’analyse chaque action un à une de ce livre pour savoir si le sentiment l'emporte sur... ce qu'on pourrait présumer qu'il reste ? J'ai pris des images simples pour être sûr que vous puissiez les comprendre. Mais la réflexion qu'il y a derrière ne vous est pas si simple apparemment.

Je n'ai pas prévu d'inventer l'eau chaude, Muda, juste t'ouvrir les yeux sur la réalité de tes réflexes, ce serait déjà pas mal. Vous réagissez comme si vous étiez des nécessitariste refoulé espérant à tout prix ne pas à avoir faire leur coming out. Smile

Tu as beaucoup parlé et rappelé quelques évidences, Arthrite, ça peut servir mais, au bout du compte, tu n'as pas répondu à ma question concernant le "moi".


Qu'est ce qui te différencie toi, de façon innée, personnellement, des autres hommes, qu'as-tu d'unique, que personne d'autre n'a et qui n'est pas déterminé par ton histoire ? (Sous entendu ta rencontre avec des éléments/stimulis extérieurs.)



Quand tu dis, (déso, je te l'apprends peut-être mais je ne suis pas toi), tu prétends que si nos deux "esprits" avaient été inversés dans le ventre de nos mères (si les fœtus ont un esprit et si le mot esprit a un sens), nos corps auraient vécu des choses différentes ?


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art.hrite
   
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En fait, Liam, je pense que tu me prêtes une position métaphysique que je n'ai pas. En plus tu me poses tes questions dans des termes qui laissent s'échapper le problème. Par exemple, tu sous-entends que notre histoire nous détermine, ce qui est déjà un préjugé contestable : rien ne permet d'affirmer que mon histoire me détermine puisque la succession de ce qui m'arrive peut très bien laisser place à l'interprétation suivant laquelle ce sont surtout les conséquences des choix que j'ai dû prendre en permanence qui définissent qui je suis "maintenant".

En plus, même si la réponse attendue à ta question "qu'est-ce qui me différencie de façon innée, personnellement des autres hommes ?" est "rien", cette réponse n'implique pas nécessairement une interprétation déterministe (au sens strictement matérialiste ou mécaniste du mot). Parce que nous ne sommes pas à proprement parler des sujets pensants et conscients au stade embryonnaire. Certaines études montrent que ce qu'on appelle "conscience de soi" émerge et s'affine progressivement dans les premières années de l'enfance. Si donc j'en appelle au mot "esprit", je ne lui accorde aucune portée métaphysique ou religieuse. On peut même dire que je l'emploie dans une acception naturaliste.

Simplement, l'ontogenèse (l'étude des lois de développement de l'individu humain) implique sa phylogenèse (l'étude des lois de développement de l'espèce humaine). Et du point de vue de la phylogenèse, l'espèce humaine se différencie des autres espèces par cette conscience de soi, qui lui ouvre les voies de l'art, de la religion, de la science et de la morale (incluant le problème de la liberté et du libre-arbitre). Fait qu'on retrouve du point de vue ontogénétique dans la manière dont l'individu développe et affine naturellement ses fonctions au fil de l'âge.

Je prends la peine de rappeler ces choses élémentaires, parce que à l'échelle plus vaste du vivant (humain comme animal ou végétal) on a souvent remarqué que le mouvement, partiellement dépendant de l'ordre physique, n'était pas entièrement explicable en des termes physiques. Notamment parce que l'être vivant est caractérisable par ses mouvements d'involution et d'évolution. Ce qui n'est pas le cas des corps non-vivants.
Mouvements d'involution parce qu'il est toujours replié sur lui-même, il s'organise, il s'individue en fonction de son milieu d'un mouvement qui se fait et se maintient afin de se conserver.
Mouvements d'évolution parce qu'il utilise pour se conserver le mouvement physique dans lequel ses affinités l'entraînent. Il répond à un principe de sélection qui lui est propre, en vertu duquel il persévère dans son être et qu'on ne trouve pas dans l'ordre minéral par exemple.

Déjà à ce niveau rudimentaire, on a affaire à des phénomènes d'attraction et de répulsion qui ne sont pas purement et simplement déterminés par les lois d'attraction et de répulsion physiques. Sur le plan du vivant, les mouvements organiques les plus élémentaires témoignent déjà d'une sorte de narcissime inconscient, parce que la vie est attirée par ce qui la rend possible. Elle n'absorbe dans le milieu externe que ce qui peut lui devenir semblable, ce qui n'est pas le cas des mouvements physiques, qui sont par définition aveugles. C'est le sens du mot assimilation : procédé qui amène à la ressemblance de l'individu des éléments qui le préfigurent. On retrouve ce travail dans la nutrition par exemple. Et réciproquement, le vivant rejette dans ce milieu, en l'expulsant de soi, ce dont il s'est construit et qui lui est devenu étranger et dissemblable. Il choisit ses relations externes suivant ce plan narcissique. Ce narcissisme rustre, cet espèce d'amour élémentaire, on peut déjà le qualifier par ses mouvements spécifiques d'intelligent (si tu préfères le mot "intelligence" au mot d'esprit). Car bien que physiquement dépendant de ce qui l'entoure, il s'y oriente essentiellement d'après le sens adaptatif qu'il y trouve. Tout mouvement vital suppose un but (ce qui ne veut rien dire d'autre que "le terme d'une direction") qui est atteint avant le mouvement même et dont le mouvement est le moyen et non la cause. Ça signifie déjà une intelligence élémentaire (rustre, inconsciente, vitale). Quelque chose qui précède le mouvement et qui n'est pas entièrement réductible à l'exercice sur soi d'un mouvement extérieur.

Du coup, on peut dire en gros que le modèle le plus fertile pour expliquer l'ordre physique est mécaniste tandis que le modèle le plus fertile pour expliquer l'ordre vital est finaliste. Le finalisme suppose toujours aux phénomènes étudiés un degré (même infime) d'intelligence, car seule l'intelligence comprend un sens – et c'est, en quelque sorte, cette compréhension (pas consciente mais tendancielle à ce niveau) du milieu externe, compte-tenu de ses propres "intérêts vitaux" qui détermine vraiment son mouvement.

Et plus on progresse dans les stades avancés de la vie (du végétal à l'animal) plus cette intelligence gagne en ampleur : l'émergence chez l'animal de fonctions perceptives rend bien plus complexe et fine sa compréhension de l'espace et donc son interaction avec son milieu. Corrélativement, on remarque que plus l'animal s'éloigne du végétal, plus il se meut et plus ses capacités d'anticipations s'affinent.

Mais sautons à l'humain... si tu suis vaguement le raisonnement que je tiens sur les mutations du vivant, tu remarques que d'un ordre à l'autre, les différences qui s'opèrent sont des différences de fonctions, qui entraînent des différences de rapport au monde. Dans l'ordre humain, le développement et l'affinement de la conscience de soi opère une nette rupture avec le reste du règne animal ; il faut bien voir que c'est une révolution "psychologique" (du point de vue des espèces), liée à la capacité de tout individu humain d'avoir des activités : sociales, religieuses, esthétiques, morales et scientifiques.

En gros dès lors qu'il y a de la vie : les déterminismes externes qui étaient la règle absolu de l'ordre physique, deviennent relatifs. l'être vivant se déterminant lui-même de manière structurelle par la sélection (forme rudimentaire du "choix") de ce qui dans son milieu permet sa survie et sa reproduction.

Et en simplifiant énormément, dès qu'il y a conscience de soi, les déterminismes déjà relativisés par les mutations successives du vivant, acquièrent une signification pour celui qui les subit, qui les rend encore plus franchement relatives et qui lui permettent de définir son activité comme partiellement autonome : si la conscience de soi n'instaurait pas "du jeu" entre "je" et ce que "je subis" ("jeu" que permet déjà la perception animale en le rendant sensible à la distance qui le sépare de l'être dangereux ou de l'être bénéfique à sa vie ; jeu que les fonctions perceptives permettent encore en introduisant dans le rapport habituellement immédiat de la vie à son milieu la médiation de l'audition, de la vue, du tact, de l'odorat, du goût ; "jeu" que permet la conscience de soi en permettant à un sujet de se définir comme capable de choisir entre plusieurs alternatives selon des raisons qu'il peut prétendre "universaliser" ; etc.), il n'y aurait pas de science, pas d'art, pas de morale, pas de société.

Pour cette raison le "je" dépasse largement la question du "moi". Il est beaucoup plus fertile d'interpréter son émergence comme condition de possibilité de tout ce que je viens d'énumérer plutôt que comme une illusion utile dont il faudrait se défaire.

Mais je vais le répéter une énième fois : le discours déterministe ne s'oppose pas à proprement parler au discours qui admet le libre-arbitre. L'un explique un phénomène par ses causes matérielles efficientes (son mécanisme), l'autre le comprend selon sa signification (ou selon sa "cause finale"). Deux niveaux de discours différents. L'un est approprié à l'ordre physique et met entre-parenthèse, pour des questions de méthode plus que de métaphysique, l'ordre du sens. L'autre estime que l'ordre physique n'est pas pertinent pour comprendre la spécificité du vivant dont le mouvement est toujours narcissique, circulaire et sensé, là où les corps non-vivants ne se meuvent que soumis à des exigences qui ne leur sont pas propres. Deux modalités d'investigation différentes.

Désolé pour la longueur. Le pire, c'est que j'ai été très elliptique. Je serai plus bref les prochaines fois (si prochaine fois il y a).


Dernière édition par art.hrite le Lun 8 Mai 2017 - 15:10, édité 1 fois
 
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Tu ne fais pas que simplifier l'histoire, tu la réduis pour la priver de sa substance et en retirer ce que tu veux. C'est de la manipulation comme on en trouve à la pelle pour représenter un objet historique dans l'actualité. Mon champ de recherche s'appliquant justement à l'histoire des émotions, j'aurais grand mal à apprendre quelque chose d’une réflexion « simplifiée ». Je serais en revanche curieux de te voir exposer ta réflexion dans sa « complexité ». Car d'évidence qu'il y a des paramètres que tu ne saisis pas autour des émotions, à commencer par le procédé cognitif qui te permet de mettre à distance ton ressenti et de produire dessus une réflexion « à froid » (ainsi, l’émotion n’est pas qu’une réaction purement biologique comme le postule la perspective Jamesienne).

Avoir conscience de son affectivité est en soi un indice de son libre arbitre, car on peut travailler dessus et réduire son influence dans des situations données à force de répétition (cette facette adaptative de l’émotion est bien illustrée dans la perspective Darwinienne ; celle-ci ne se suffit pas à elle-même et s’enrichit de la perspective cognitiviste qui détache l’homme d’un environnement primitif). D’une certaine manière, plus ou moins consciemment, l’individu établit des stratégies sur son comportement : c’est tout le champ des compétences émotionnelles. Est-ce là que se place le libre arbitre ? Je ne me permettrais pas de trancher. Justement parce que l’honnêteté intellectuelle l’interdit. Les convictions sont différentes de la « raison » comme tu l’entends. Il est à ce titre ironique que ton opposition entre raison et passion trouve de l’écho dans la perspective socio-constructiviste, qui s’oppose pourtant à ta vision. Celle-ci parle des émotions comme des constructions purement sociales et culturelles, acquises par le biais de la socialisation et renforcées par le conformisme. En d’autres termes, elle s’oppose à l’émotion vue comme un phénomène biologiquement déterminé. L’histoire s’est longtemps reposée sur une telle vision, mais les études en psychologie et en neurosciences ne permettent plus de tenir cette position.

En outre, je dirais qu’on s'en tient à la pédagogie quand on s'appuie sur des connaissances solides. Or, tes connaissances ne reposent sur rien, sinon des préjugés. Ton interprétation de la découverte des Amériques est à mes yeux le plus éloquent de tous. Tu enlèves jusqu’à l’objet même (la nécessité de trouver une route plus courte vers les Indes) qui pourrait motiver de légitimes émotions pour substituer à la place une vague idée que l’on pourrait retrouver dans n’importe quel mauvais roman.
 
   
    
                         
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