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| | | | Invité / Invité Jeu 25 Jan 2018 - 21:05 | |
| Les bords de la rivière Tone
Les bords de la rivière Tone Ayant eu l’intention hier encore de m’y jeter J’ai erré sur les bords de la rivière Tone Le courant de l’eau étant rapide Puisqu’il n’y avait pas moyen de cesser mes soupirs Vivant depuis longtemps sans honte Aujourd’hui encore, je n’ai fait que jeter des cailloux dans l’eau Hier, aujourd’hui La joie à la pensée que ma personne qui ne vaut rien, me soit aussi chère Quelqu’un a-t-il essayé de me tuer ? Serrant, serrant, j’ai été forcé de pleurer.
Sur l'herbe
Comme le bourgeonnement des premières herbes, sur cette pelouse qui brille au jour d’un soleil radieux, mes pensées jaillissent les unes après les autres. Cependant, en quoi me concernent-elles, toutes ces pensées ? Je veux seulement regarder le ciel bleu. Je ne veux nourrir d’illusion qu’au sujet de pensées qui se fondent dans un rêve d’azur lointain. Je ne veux conter que ces pensées pourvues d’atmosphère, qui réalisent le rêve de l’ombrage regretté, dans l’ombre de mes propres émotions. Oiseaux qui volent dans le ciel !
Hagiwara Sakutarô |
| | | Invité / Invité Jeu 25 Jan 2018 - 21:12 | |
| Je désire aller en France
Je désire aller en France, Mais la France est trop loin. Du moins prendrai-je ma nouvelle veste, Et partirai en voyage sans destination. Tout seul, je penserai aux jolies choses M'appuyant à la fenêtre bleue Quand le train passe dans la montagne. A l'aube du mois de mai, Comme veut le cœur où poussent les jeunes herbes.
Hagiwara Sakutarô |
| | | Invité / Invité Ven 26 Jan 2018 - 20:30 | |
| Il y a deux façons de Mûrir - L'une - visible - dont les Forces poussent à la forme sphérique Jusqu'à ce que le Produit de Velours Tombe, savoureux, sur le Sol -
Une maturation - plus Intérieure - Un Processus dans la Bogue - Que seules découvrent, les Dents du Gel - Dans l'Air lointain d'Octobre -
Emily Dickinson |
| | | Invité / Invité Jeu 1 Fév 2018 - 1:09 | |
| Mon amante a les vertus de l’eau : un sourire clair, des gestes coulants, une voix pure et chantant goutte à goutte.
Et quand parfois, — malgré moi — du feu passe dans mon regard, elle sait comment on l’attise en frémissant : eau jetée sur les charbons rouges.
o
Mon eau vive, la voici répandue, toute, sur la terre ! Elle glisse, elle me fuit ; — et j’ai soif, et je cours après elle.
De mes mains je fais une coupe. De mes deux mains je l’étanche avec ivresse, je l’étreins, je la porte à mes lèvres :
Et j’avale une poignée de boue.
-|Mon amante a les vertus de l'eau, Victor SEGALEN |
| | Nombre de messages : 10035 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Ven 2 Fév 2018 - 1:01 | |
| oh, ça ressemble beaucoup à la chanson L'eau vive ! (chanson composée par Guy Béart pour le film, introuvable aujourd'hui, tiré du roman éponyme de Giono) - Spoiler:
Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent Courez, courez vite si vous le pouvez Jamais, jamais vous ne la rattraperez
Lorsque chantent les pipeaux, lorsque danse l'eau vive Elle mène mes troupeaux, au pays des olives Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets Dans le laurier, le thym et le serpolet
Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau vive Vinrent les gars du hameau pour l'emmener captive
Fermez, fermez votre cage à double clé Entre vos doigts, l'eau vive s'envolera
Comme les petits bateaux, emportes par l'eau vive Dans ses yeux les jouvenceaux voguent à la dérive Voguez, voguez demain vous accosterez L'eau vive n'est pas encore à marier
Pourtant un matin nouveau à l'aube, mon eau vive Viendra battre son trousseau, aux cailloux de la rive Pleurez, pleurez, si je demeure esseulé Le ruisselet, au large, s'en est allé.
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| | | Invité / Invité Lun 5 Fév 2018 - 15:52 | |
| Je suis verticale
Mais je voudrais être horizontale. Je ne suis pas un arbre dont les racines en terre Absorbent les minéraux et l'amour maternel Pour qu'à chaque mois de mars je brille de toutes mes feuilles, Je ne suis pas non plus la beauté d'un massif Suscitant des Oh et des Ah et grimée de couleurs vives, Ignorant que bientôt je perdrai mes pétales. Comparés à moi, un arbre est immortel Et une fleur assez petite, mais plus saisissante, Et il me manque la longévité de l'un, l'audace de l'autre.
Ce soir, dans la lumière infinitésimale des étoiles, Les arbres et les fleurs ont répandu leur fraîche odeur. Je marche parmi eux, mais aucun d'eux n'y prête attention. Parfois je pense que lorsque je suis endormie Je dois leur ressembler à la perfection - Pensées devenues vagues. Ce sera plus naturel pour moi, de reposer. Alors le ciel et moi converserons à ciel ouvert, Et je serai utile quand je reposerai définitivement : Alors peut-être les arbres pourront-ils me toucher, et les fleurs m'accorder du temps.
Sylvia Plath |
| | | Invité / Invité Mer 7 Fév 2018 - 12:48 | |
| Le carreau
Pures pluies, femmes attendues, La face que vous essuyez, De verre voué aux tourments Est la face du révolté ; L'autre, la vitre de l'heureux, Frissonne devant le feu de bois.
Je vous aime mystères jumeaux, Je touche à chacun de vous ; J'ai mal et je suis léger.
René Char, Les Matinaux |
| | | Invité / Invité Mar 13 Fév 2018 - 15:43 | |
| Miroir
Je suis svelte, comme tu le veux Et je prends soin de moi, comme il convient pour une femme que tu aimes. J'utilise ta brosse à dents et ma langue sait bien répéter, comme tu le souhaites, les mots qu'il faut avec calme et dignité. J'aime la même musique que toi. Je possède tes livres. J'embrasse les lieux que tu visites. Je te ressemble beaucoup. Tu m'as fait devenir toi.
Je ne t'aime plus.
Hanadi Zarka |
| | | Invité / Invité Mar 13 Fév 2018 - 15:53 | |
| (1) L'orage de la beauté qui réside en Youssef a tourné le dos est parti comme une autre nuit il a disparu dans un nuage trottoir idiot comme ma voix, il crie, comme mes cils, il se casse Je ne voulais pas tout ce gel ni toute cette chaleur La tempête n'a pas attendu Elle a bu toute la bouteille de pluie et est devenue soûle Une plume ivre s'est posée sur la main de Youssef et sur ma bouche pleine Elle s'est envolée Je l'ai cherchée autour de moi et je ne l'ai pas trouvée dans la douce lumière de la place (2) Youssef ne revient pas C'est moi qui reviens parce que je cherche toujours mes affaires qui peuvent être dans un livre perdu Je m'assois là-bas, en pensant qu'il est près de moi Il récite ses prières et soudain il crie fixant une nouvelle politique pour le monde Je regarde, comme une idiote Je ne comprends pas J'insiste, c'est un philosophe Il a reçu un don d'une autre galaxie qui est tombé sur lui et l'a gardé enfant Une tendresse m'envahit et du lait jaillit de ma poitrine Je demande aide aux mains qui sont autour de moi Et qui frappent chaleureusement à la porte de mon cou pour ne pas toucher sa main qui m'est interdite car Youssef l'enfant est aussi Dieu Il permet et il interdit comme il veut et les plaintes de mes mains ne servent à rien Il va obtenir le destin du mot dans ma gorge étranglée. Leïla Aïd |
| | | Invité / Invité Mar 13 Fév 2018 - 15:59 | |
| Il ne meurt pas
Ce qui ne meurt pas ce n'est pas le poète mais sa place quand il meurt
Ce qui ne meurt pas ce n'est pas la douleur mais sa place quand elle meurt
Ce qui ne meurt pas ce n'est pas le souvenir mais sa place quand il meurt
Ce qui ne meurt pas ce n'est pas dieu mais sa place quand il meurt.
Lorca Sebti |
| | | Invité / Invité Mar 13 Fév 2018 - 16:36 | |
| j'aime bien le dernier ! Allez, un peu d'amour : Vous m’avez dit, tel soir, des paroles si belles Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous, Soudain nous ont aimés et que l’une d’entre elles, Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux. Vous me parliez des temps prochains où nos années, Comme des fruits trop mûrs, se laisseraient cueillir ; Comment éclaterait le glas des destinées, Comment on s’aimerait, en se sentant vieillir. Votre voix m’enlaçait comme une chère étreinte, Et votre cœur brûlait si tranquillement beau Qu’en ce moment, j’aurais pu voir s’ouvrir sans crainte Les tortueux chemins qui vont vers le tombeau. - Émile VERHAEREN |
| | | Invité / Invité Mer 14 Fév 2018 - 18:43 | |
| - Spoiler:
L'avion
L'avion qui vient de Bagdad porte des soldats américains Il vole haut, très haut Haut, plus haut que la lune qui se reflète sur l'eau du Tigre Sur les nuages entassés comme des cadavres Sur une harpe ancienne Sur les poitrines martelées Sur des gens kidnappés Sur des ruines qui grandissent avec les enfants Sur une file d'attente énorme dans le département des passeports Sur des caisses de tomates ouvertes L'avion, avec ses passagers fatigués Va atterrir à 7000 miles D'un doigt coupé dans les sables.
Le regard d'Orphée
Et s'il ne l'avait pas tuée de son regard ? S'ils étaient tous les deux dans la cuisine à préparer un café ou à parler de la guerre qui ne finit pas ou à éteindre une chandelle pour l'anniversaire millénaire de leur mariage avec des fantômes qui dansent partout ou à écouter la musique dont ils ont oublié le nom ou à tousser au milieu des milliers de grains de poussière qui volent autour d'eux ou à s'asseoir gentiment comme deux statues de sel.
Dunia Mihail (Irak)
- Spoiler:
Mes rêves s'humilient trop
1. Je voudrais simplement deux ailes sinon mon âme va cesser de vouloir voler.
2. Je voudrais crier tous mes cris sans attendre quelque question.
3. Je voudrais me débarrasser de tout ce qui peut empêcher ma larme d'arriver à son but retardé ou à son point final sur la ligne.
4. Je voudrais chanter sans être obligée de composer des paroles de créer une mélodie ou d'élever la voix.
5. Je voudrais une planète Terre que je dessinerais sans plan selon le paysage de mon visage Et je tracerais ses rivières et ses mers selon le chemin de mes larmes.
6. Je voudrais une autre boule de terre que je cacherais dans ma poitrine chaque fois que j'ai envie de sortir de la maison sans mon voile.
7. Je voudrais un arbre qui chante et un oiseau qui fait un pacte avec le vent Et une mer qui déplie son journal à chaque aube et un passeport valable pour tous les aéroports.
8. Je voudrais un parapluie décoré de jasmins et un livre ouvert sur la table des matières et des doigts qui sachent bien frapper le clavier.
9. Je voudrais un simple oreiller et des rêves qui font marcher ces événements selon mon scénario préparé à l'avance.
10. Je voudrais d'anciennes histoires avec des fins heureuses que je raconterais aux petits en désignant les photos des ces héros dans l'album familial.
11. Je voudrais simplement un cadre simple et beau pour un tableau naïf que j'ai dessiné avec un crayon et que j'ai colorié avec des crayons pour l'offrir à une amie lointaine.
12. Je voudrais que ma chambre soit plus grande pour qu'elle puisse contenir mes nombreux livres ou j'aurais une crise de folie et je les brûlerais tous.
13. Je voudrais un doux souvenir une foi poétique et une nouvelle journée.
14. Je voudrais un morceau d'encens Je le poserais sur un brûleur de charbon de bois que s'en dégage le parfum tandis que je bois mon café matinal sans pensée préméditée pour la fin de la journée.
15. Je voudrais de nouvelles tentations pour quelques jours seulement.
16. Je voudrais un film en noir et blanc que je chante avec son héroïne je m'imagine avec son pull très serré et sa jupe gonflante J'essuie ses larmes et je ris de sa naïveté Pour justifier la naïveté de toute mon histoire.
17. Je voudrais une chanson douce pour une nuit où ses yeux seraient éveillés.
18. Je voudrais un jour long et bondé d'odeurs de mer et de sable et de voitures et quelques appels manqués sur mon téléphone portable.
19. Je voudrais un jour court, très court qui suffirait pour écrire un poème que j'écrirais comme j'en aurais envie sans hâte, sans retouche ni brouillon.
20. Je voudrais une nuit courte, encadrée de calme qui se finirait par un mort dont personne ne se soucierait.
21. Je voudrais une longue nuit, je veux dire une très longue nuit.
22. Je voudrais vivre sans que ce soit mon destin éternel et qu'il n'y a pas d'autre choix.
23. Je voudrais mourir sans être obligée à ça de temps en temps.
24. Je le veux seulement Qu'est ce que c'est Qui est-il Je ne veux pas répondre, de toute façon.
25. Nous avons le premier rang ou la tombe. Oui, pour ce modeste-là tout le premier rang, certainement, Mais qu'il me laisse une tombe avec au moins une fenêtre.
Saadiah Mufarek (Koweït)
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| | Nombre de messages : 10035 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Mer 14 Fév 2018 - 18:48 | |
| Toi, tu lis la merveilleuse anthologie publiée au Temps des cerises, l'un des seuls livres que j'aie achetés deux fois (car le premier perdu au cours d'un déménagement éè) |
| | | Invité / Invité Mer 14 Fév 2018 - 18:50 | |
| Dans le square de BadgrisbachL'enfant a secoué avec ses cris le silence Tandis qu'il lançait des pierres contre un arbre il a demandé au vent de se taire et à la neige d'aller en enfer et au dieu d'aller mourir Sa maman était dans le coin sombrant dans son ivresse et elle murmurait dans la fumée de sa cigarette «Ne sois pas stupide, Patrick regarde Dieu nous a amené ce soir le dîner» Puis elle a ouvert un sac qu'un passant avait posé près d'elle elle a mangé sans bruit puis s'est levée, s'appuyant sur l'air froid L'enfant a marché vers la statue de saint François Il est tombé sur ses genoux fatigué et pleurant Il a dit à la statue de bronze : « Tu peux demander au dieu qu'il me donne un manteau et des chaussures ? » Et puis il s'est levé en marchant dans les traces de sa maman. Personne n'a vu Patrick ni sa maman après ce soir-là. Leurs pas ont disparu dans les fables On dit que Badgrisbach ne loge pas les pauvres et que Dieu a envoyé après ça beaucoup de neige. Nujoom Alghanem (Emirats Arabes Unis) Oui pasiphae J'ai envie de tous les partager !! |
| | Nombre de messages : 400 Âge : 31 Pensée du jour : “Je voulais vivre intensement et sucer la moelle de la vie. Et ne pas, quand je viendrai à mourir, découvrir que je n'aurai pas vécu.” Date d'inscription : 25/11/2017 | LePèlerinBleu / Pour qui sonne Lestat Dim 18 Fév 2018 - 20:46 | |
| Le Lac
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges Jeter l’ancre un seul jour ?
Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu’elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre Où tu la vis s’asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ; Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ; Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes Sur ses pieds adorés.
Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos ; Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère Laissa tomber ces mots :
« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, Suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours !
« Assez de malheureux ici-bas vous implorent : Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux.
« Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m’échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : « Sois plus lente ; » et l’aurore Va dissiper la nuit.
« Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ; Il coule, et nous passons ! »
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur S’envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ? Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ? Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface, Ne nous les rendra plus ?
Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ? Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir !
Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux !
Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés, Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés !
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire, Tout dise : « Ils ont aimé ! »
Alphonse de Lamartine |
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