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 Les plus beaux poèmes

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Les bords de la rivière Tone

Les bords de la rivière Tone
Ayant eu l’intention hier encore de m’y jeter
J’ai erré sur les bords de la rivière Tone
Le courant de l’eau étant rapide
Puisqu’il n’y avait pas moyen de cesser mes soupirs
Vivant depuis longtemps sans honte
Aujourd’hui encore, je n’ai fait que jeter des cailloux dans l’eau
Hier, aujourd’hui
La joie à la pensée que ma personne qui ne vaut rien, me soit aussi chère
Quelqu’un a-t-il essayé de me tuer ?
Serrant, serrant, j’ai été forcé de pleurer.


Sur l'herbe

Comme le bourgeonnement des premières herbes, sur cette pelouse qui brille au jour d’un soleil radieux, mes pensées jaillissent les unes après les autres. Cependant, en quoi me concernent-elles, toutes ces pensées ? Je veux seulement regarder le ciel bleu. Je ne veux nourrir d’illusion qu’au sujet de pensées qui se fondent dans un rêve d’azur lointain. Je ne veux conter que ces pensées pourvues d’atmosphère, qui réalisent le rêve de l’ombrage regretté, dans l’ombre de mes propres émotions. Oiseaux qui volent dans le ciel !

Hagiwara Sakutarô
 
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Je désire aller en France

Je désire aller en France,
Mais la France est trop loin.
Du moins prendrai-je ma nouvelle veste,
Et partirai en voyage sans destination.
Tout seul, je penserai aux jolies choses
M'appuyant à la fenêtre bleue
Quand le train passe dans la montagne.
A l'aube du mois de mai,
Comme veut le cœur où poussent les jeunes herbes.

Hagiwara Sakutarô
 
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Il y a deux façons de Mûrir -
L'une - visible - dont les Forces poussent à la forme sphérique
Jusqu'à ce que le Produit de Velours
Tombe, savoureux, sur le Sol -

Une maturation - plus Intérieure -
Un Processus dans la Bogue -
Que seules découvrent, les Dents du Gel -
Dans l'Air lointain d'Octobre -


Emily Dickinson
 
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Mon amante a les vertus de l’eau : un sourire clair, des gestes coulants, une voix pure et chantant goutte à goutte.

Et quand parfois, — malgré moi — du feu passe dans mon regard, elle sait comment on l’attise en frémissant : eau jetée sur les charbons rouges.

o

Mon eau vive, la voici répandue, toute, sur la terre ! Elle glisse, elle me fuit ; — et j’ai soif, et je cours après elle.

De mes mains je fais une coupe. De mes deux mains je l’étanche avec ivresse, je l’étreins, je la porte à mes lèvres :

Et j’avale une poignée de boue.


-|Mon amante a les vertus de l'eau, Victor SEGALEN
 
Pasiphae
   
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   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


oh, ça ressemble beaucoup à la chanson L'eau vive ! (chanson composée par Guy Béart pour le film, introuvable aujourd'hui, tiré du roman éponyme de Giono)

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Je suis verticale

Mais je voudrais être horizontale.
Je ne suis pas un arbre dont les racines en terre
Absorbent les minéraux et l'amour maternel
Pour qu'à chaque mois de mars je brille de toutes mes feuilles,
Je ne suis pas non plus la beauté d'un massif
Suscitant des Oh et des Ah et grimée de couleurs vives,
Ignorant que bientôt je perdrai mes pétales.
Comparés à moi, un arbre est immortel
Et une fleur assez petite, mais plus saisissante,
Et il me manque la longévité de l'un, l'audace de l'autre.

Ce soir, dans la lumière infinitésimale des étoiles,
Les arbres et les fleurs ont répandu leur fraîche odeur.
Je marche parmi eux, mais aucun d'eux n'y prête attention.
Parfois je pense que lorsque je suis endormie
Je dois leur ressembler à la perfection -
Pensées devenues vagues.
Ce sera plus naturel pour moi, de reposer.
Alors le ciel et moi converserons à ciel ouvert,
Et je serai utile quand je reposerai définitivement :
Alors peut-être les arbres pourront-ils me toucher, et les fleurs m'accorder du temps.

Sylvia Plath
 
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Le carreau

Pures pluies, femmes attendues,
La face que vous essuyez,
De verre voué aux tourments
Est la face du révolté ;
L'autre, la vitre de l'heureux,
Frissonne devant le feu de bois.

Je vous aime mystères jumeaux,
Je touche à chacun de vous ;
J'ai mal et je suis léger.

René Char, Les Matinaux
 
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Miroir

Je suis svelte, comme tu le veux
Et je prends soin de moi,
comme il convient pour une femme que tu aimes.
J'utilise ta brosse à dents
et ma langue sait bien répéter, comme tu le souhaites,
les mots qu'il faut
avec calme et dignité.
J'aime la même musique que toi.
Je possède tes livres.
J'embrasse les lieux que tu visites.
Je te ressemble beaucoup.
Tu m'as fait devenir toi.

Je ne t'aime plus.


Hanadi Zarka
 
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(1)

L'orage de la beauté qui réside en Youssef
a tourné le dos
est parti comme une autre nuit
il a disparu dans un nuage
trottoir idiot
comme ma voix, il crie,
comme mes cils, il se casse

Je ne voulais pas tout ce gel
ni toute cette chaleur
La tempête n'a pas attendu
Elle a bu toute la bouteille de pluie
et est devenue soûle
Une plume ivre s'est posée sur la main de Youssef
et sur ma bouche pleine
Elle s'est envolée
Je l'ai cherchée autour de moi et je ne l'ai pas trouvée
dans la douce lumière de la place

(2)

Youssef ne revient pas
C'est moi qui reviens
parce que je cherche toujours mes affaires
qui peuvent être dans un livre perdu
Je m'assois là-bas, en pensant qu'il est près de moi
Il récite ses prières et soudain il crie
fixant une nouvelle politique pour le monde
Je regarde, comme une idiote
Je ne comprends pas
J'insiste, c'est un philosophe
Il a reçu un don d'une autre galaxie
qui est tombé sur lui et l'a gardé enfant
Une tendresse m'envahit
et du lait jaillit de ma poitrine
Je demande aide aux mains qui sont autour de moi
Et qui frappent chaleureusement à la porte de mon cou
pour ne pas toucher sa main
qui m'est interdite
car Youssef l'enfant est aussi Dieu
Il permet et il interdit comme il veut
et les plaintes de mes mains ne servent à rien
Il va obtenir le destin du mot
dans ma gorge étranglée.



Leïla Aïd Crying or Very sad
 
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Il ne meurt pas

Ce qui ne meurt pas
ce n'est pas le poète
mais sa place quand il meurt

Ce qui ne meurt pas
ce n'est pas la douleur
mais sa place quand elle meurt

Ce qui ne meurt pas
ce n'est pas le souvenir
mais sa place quand il meurt

Ce qui ne meurt pas
ce n'est pas dieu
mais sa place quand il meurt.



Lorca Sebti
 
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j'aime bien le dernier !

Allez, un peu d'amour : Les plus beaux poèmes - Page 53 4179165162

Vous m’avez dit, tel soir, des paroles si belles
Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous,
Soudain nous ont aimés et que l’une d’entre elles,
Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux.

Vous me parliez des temps prochains où nos années,
Comme des fruits trop mûrs, se laisseraient cueillir ;
Comment éclaterait le glas des destinées,
Comment on s’aimerait, en se sentant vieillir.

Votre voix m’enlaçait comme une chère étreinte,
Et votre cœur brûlait si tranquillement beau
Qu’en ce moment, j’aurais pu voir s’ouvrir sans crainte
Les tortueux chemins qui vont vers le tombeau.

- Émile VERHAEREN
 
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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Toi, tu lis la merveilleuse anthologie publiée au Temps des cerises, l'un des seuls livres que j'aie achetés deux fois (car le premier perdu au cours d'un déménagement éè)
 
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Dans le square de Badgrisbach

L'enfant a secoué avec ses cris le silence
Tandis qu'il lançait des pierres contre un arbre
il a demandé au vent de se taire
et à la neige d'aller en enfer
et au dieu d'aller mourir
Sa maman était dans le coin
sombrant dans son ivresse
et elle murmurait dans la fumée de sa cigarette
«Ne sois pas stupide, Patrick
regarde Dieu nous a amené ce soir le dîner»
Puis elle a ouvert un sac qu'un passant avait posé près d'elle
elle a mangé sans bruit
puis s'est levée, s'appuyant sur l'air froid
L'enfant a marché vers la statue de saint François
Il est tombé sur ses genoux
fatigué et pleurant
Il a dit à la statue de bronze :
« Tu peux demander au dieu qu'il me donne
un manteau et des chaussures ? »
Et puis il s'est levé en marchant dans les traces de sa maman.
Personne n'a vu Patrick
ni sa maman après ce soir-là.
Leurs pas ont disparu dans les fables
On dit que Badgrisbach ne loge pas les pauvres
et que Dieu a envoyé après ça
beaucoup de neige.



Nujoom Alghanem (Emirats Arabes Unis) Crying or Very sad

Oui pasiphae Smile J'ai envie de tous les partager !!
 
LePèlerinBleu
   
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   Pensée du jour  :  “Je voulais vivre intensement et sucer la moelle de la vie. Et ne pas, quand je viendrai à mourir, découvrir que je n'aurai pas vécu.”
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LePèlerinBleu  /  Pour qui sonne Lestat


Le Lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Jeter l’ancre un seul jour ?

Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s’asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
Laissa tomber ces mots :

« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent :
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

« Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : « Sois plus lente ; » et l’aurore
Va dissiper la nuit.

« Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus ?

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux !

Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés !

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : « Ils ont aimé ! »

Alphonse de Lamartine
 
   
    
                         
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