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 Les plus beaux poèmes

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Pasiphae
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Il en tomba combien dans cet abîme
Béant dans le lointain !
Et je disparaîtrai un jour sans rimes
Du globe, c’est certain.

Se figera tout ce qui fut, - qui chante
et lutte et brille et veut :
Et le vert de mes yeux et ma voix tendre
Et l’or de mes cheveux.

Et la vie sera là, son pain, son sel
Et l’oubli des journées.
Et tout sera comme si sous le ciel
Je n’avais pas été !

Moi qui changeais, comme un enfant, sa mine
- Méchante qu’un moment, –
Qui aimais l’heure où les bûches s’animent
Quand la cendre les prend,

Et le violoncelle et les cavalcades
Et le clocher sonnant…
– Moi, tellement vivante et véritable
Sur le sol caressant.

A tous – qu’importe. En rien je ne mesure,
Vous : miens et étrangers ?! –
Je vous demande une confiance sûre,
Je vous prie de m’aimer.

Et jour et nuit, voie orale ou écrite :
Pour mes « oui », « non » cinglants,
Du fait que si souvent – je suis trop triste,
Que je n’ai que vingt ans,

Du fait de mon pardon inévitable
Des offenses passées,
Pour toute ma tendresse incontenable
Et mon trop fier aspect,

Et la vitesse folle des temps forts,
Pour mon jeu, pour mon vrai…
– Ecoutez-moi ! – Il faut m’aimer encore
Du fait que je mourrai.

8 décembre 1913

Marina Tsvetaïeva, Tentatives de jalousie et autres poèmes, traduits du russe et présenté par Eve Malleret, La Découverte, 1986, p. 79.
En ligne
 
Roman russe
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  “Dure, afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que tes mains d'autrefois n'avaient fait qu'effleurer sous l'olivier trop jeune.”
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Roman russe  /  Roland curieux


Un de mes préférés — il est affiché à côté de mon lit.
<3
 
Hiver
   
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Hiver  /  La Papesse


Les plus beaux poèmes - Page 38 15356675_667485096756299_7753453565416232736_n

Poèmes à la nuit, Rainer Maria Rilke, et une primevère séchée
 
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Invité  /  Invité


:flower:
 
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Invité  /  Invité


Une brève description de l'été
 
Feux sauvages

des quatre côtés brûle l'été
 
des fleurs d'acacias soporifiques poussent

l’âme verte du vin couve dans les vignes

Les coquelicots saignent dans le blé
 
L'obscurité vient

et la lune se promène sur le pont d'argent
 
Le monde est comme le pain retiré du four

que la nuit ronge


Jan Skácel
 
Roman russe
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  “Dure, afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que tes mains d'autrefois n'avaient fait qu'effleurer sous l'olivier trop jeune.”
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Roman russe  /  Roland curieux


:flower: :flower:
Bon, faut que je le lise. é_è
 
Hiver
   
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Hiver  /  La Papesse


l’été c’est nul mais Jan Skácel I love you
 
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Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.


Jacques Prévert
 
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Lune à l'aube d'été

Dans l'air de plus en plus clair 
scintille encore cette larme

ou faible flamme dans du verre 
quand du sommeil des montagnes 
monte une vapeur dorée 

Demeure ainsi suspendue 
sur la balance de l'aube 
entre la braise promise

et cette perle perdue 

_

Toute fleur n’est que de la nuit
qui feint de s’être rapprochée
 
Mais là d’où son parfum s’élève
je ne puis espérer entrer
c’est pourquoi tant il me trouble
et me fait si longtemps veiller
devant cette porte fermée
 
Toute couleur, toute vie
naît d’où le regard s’arrête
 
Ce monde n’est que la crête
d’un invisible incendie


Philippe Jaccottet
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


La femme qui possède tout en elle
Pour donner le goût des fêtes charnelles,
La femme qui suscite en nous tant de passion brutale,
La femme est avant tout sentimentale.
Main dans la main les longues promenades,
Les fleurs, les billets doux, les sérénades,
Les crimes, les folies que pour ses beaux yeux l'on commet,
La transporte, mais...

Quatre-vingt-quinze fois sur cent,
La femme s'emmerde en baisant.
Qu'elle le taise ou le confesse
C'est pas tous les jours qu'on lui déride les fesses.
Les pauvres bougres convaincus
Du contraire sont des cocus.
A l'heur' de l'oeuvre de chair
Elle est souvent triste, peu-chère !
S'il n'entend le cœur qui bat,
Le corps non plus ne bronche pas.

Sauf quand elle aime un homme avec tendresse,
Toujours sensible alors à ses caresses,
Toujour bien disposée, toujours encline à s'émouvoir,
Ell' s'emmerd' sans s'en apercevoir.
Ou quand elle a des besoins tyranniques,
Qu'elle souffre de nymphomanie chronique,
C'est ell' qui fait alors passer à ses adorateurs
De fichus quart d'heure .

Quatre-vingt-quinze fois sur cent,
La femme s'emmerde en baisant.
Qu'elle le taise ou le confesse
C'est pas tous les jours qu'on lui déride les fesses.
Les pauvres bougres convaincus
Du contraire sont des cocus.
A l'heur' de l'oeuvre de chair
Elle est souvent triste, peu-chère !
S'il n'entend le cœur qui bat,
Le corps non plus ne bronche pas.

Les "encore", les "c'est bon", les "continue"
Qu'ell' cri' pour simuler qu'ell' monte aux nues,
C'est pure charité, les soupirs des anges ne sont
En général que de pieux mensonges.
C'est à seule fin que son partenaire
Se croit un amant extraordinaire,
Que le coq imbécile et prétentieux perché dessus
Ne soit pas déçu.

Quatre-vingt-quinze fois sur cent,
La femme s'emmerde en baisant.
Qu'elle le taise ou le confesse
C'est pas tous les jours qu'on lui déride les fesses.
Les pauvres bougres convaincus
Du contraire sont des cocus.
A l'heur' de l'oeuvre de chair
Elle est souvent triste, peu-chère !
S'il n'entend le cœur qui bat,
Le corps non plus ne bronche pas.

J'entends aller de bon train les commentaires
De ceux qui font des châteaux à Cythère :
"C'est parce que tu n'es qu'un malhabile, un maladroit,
Qu'elle conserve toujours son sang-froid."
Peut-être, mais les assauts vous pèsent
De ces petits m'as-tu-vu-quand-je-baise,
Mesdam's, en vous laissant manger le plaisir sur le dos,
Chantez in petto...

Quatre-vingt-quinze fois sur cent,
La femme s'emmerde en baisant.
Qu'elle le taise ou le confesse
C'est pas tous les jours qu'on lui déride les fesses.
Les pauvres bougres convaincus
Du contraire sont des cocus.
A l'heur' de l'oeuvre de chair
Elle est souvent triste, peu-chère !
S'il n'entend le cœur qui bat,
Le corps non plus ne bronche pas.
 
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Je surenchéris avec un autre texte de Brassens :

La mauvaise réputation

Au village, sans prétention
J'ai mauvaise réputation
Qu'je m'démène ou qu'je reste coi
Je pass' pour un je-ne-sais-quoi
Je ne fait pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme

Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi

Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas
Je ne fais pourtant de tort à personne
En n'écoutant pas le clairon qui sonne

Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi

Quand j'croise un voleur malchanceux
Poursuivi par un cul-terreux
J'lance la patte et pourquoi le taire
Le cul-terreux s'retrouv' par terre
Je ne fait pourtant de tort à personne
En laissant courir les voleurs de pommes

Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde se rue sur moi
Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi

Pas besoin d'être Jérémie
Pour d'viner l'sort qui m'est promis
S'ils trouv'nt une corde à leur goû t
Ils me la passeront au cou
Je ne fait pourtant de tort à personne
En suivant les ch'mins qui n'mènent pas à Rome

Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout l'mond' viendra me voir pendu
Sauf les aveugles, bien entendu
 
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Brassens I love you

C'est le moment d'évoquer la chanson française ! Je poursuis avec Jean Ferrat.

De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson
Ma France

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France
 
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Je suis verticale

Mais je voudrais être horizontale.
Je ne suis pas un arbre dont les racines en terre
Absorbent les minéraux et l'amour maternel
Pour qu'à chaque mois de mars je brille de toutes mes feuilles,
Je ne suis pas non plus la beauté d'un massif
Suscitant des Oh et des Ah et grimée de couleurs vives,
Ignorant que bientôt je perdrai mes pétales.
Comparé à moi, un arbre est immortel
Et une fleur assez petite, mais plus saisissante,
Et il me manque la longévité de l'un, l'audace de l'autre.

Ce soir, dans la lumière infinitésimale des étoiles,
Les arbres et les fleurs ont répandu leur fraîche odeur.
Je marche parmi eux, mais aucun d'eux n'y prête attention.
Parfois je pense que lorsque je suis endormie
Je dois leur ressembler à la perfection -
Pensées devenues vagues.
Ce sera plus naturel pour moi, de reposer.

Alors le ciel et moi converserons à cœur ouvert,
Et je serai utile quand je reposerai définitivement :
Alors peut-être les arbres pourront-ils me toucher,
Et les fleurs m'accorder du temps.

Sylvia
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Labyrinthe

Chère Madame Schubert, je vous salue depuis le Labyrinthe, ville d’eau polysémique qui m’induit en erreur. Je cherche les sources brûlantes de notre amour, les fontaines de nos paroles minérales, les heures de cure à deux. Je me perds dans l’entrelacs des souvenirs, aux carrefours des chemins ; je tombe dans le piège de la géométrie. Je m’emmêle dans les câbles du calendrier. Tout ce qui nous a aimés, chère Madame Schubert, est désormais sans issue.


La langue

Chère Madame Schubert, je vous écris en polonais. C’est une langue étrange. Elle colle au palais. Il faut sans cesse la traduire en d’autres langues. Parfois son parfum est lourd et a le goût d’une moutarde sans piquant. Il arrive qu’elle s’emballe dans une histoire d’amour. Vous vous souvenez de ce vertige lexical tandis que nous courions sur la plage - la pluie lavait les restes des propos de nos lèvres ?

Ewa Lipska, Chère Madame Schubert
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Hiver  /  La Papesse



trop bien pasi !!

PAROLE DE RUINE

Je veux venir près de toi.
Je ne trouve vrais
ni la pierre, ni le monde ni les distances.
Le coup d'aile d'un oiseau dans le ciel de grand gel dure aussi longtemps que la ville aux murs coulés de béton.
Il m'a fallu me briser avant de perdre mes illusions.
Aujourd'hui,
je suis certain que tes cellules m'entendent quand je parle la langue aux mille sens des ruines
en moi-même, mais rien que pour toi en vérité.
 
   
    
                         
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