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 Les femmes malpropres et vulgaires dans la littérature

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Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Taratata a écrit:
On imagine bien qu'une femme malpropre et vulgaire, présentée en masse comme négativement, ce n'est pas vraiment libérateur.
En même temps, c'est déjà pas si fréquent que ça, les héros valorisé quoique crado physiquement et mentalement !!!

Ceci étant, quand j'y songe... ça fait partie des stéréotypes du western créés dans les années 50.
Même si je ne suis pas sûre que ce soit assez net pour convenir à ce que vous attendez.

Le shérif ivrogne a son pendant avec la putain au grand cœur, voire tenancière de saloon.

Dans "Johnny Guitar", la belle héroïne en robe blanche est tout de même une ancienne fille de saloon, qui se soucie fort peu des opinions et a mené sa vie d'une main solide pour devenir une femme d'affaire, à travers la gestion d'un saloon qui est avant tout une salle de jeux (sorte de casino). Tempérament nettement plus énergique que celui du héros lui-même, qui en fait est pour une grande partie seulement témoin des faits. Il est d'ailleurs moyennement positif, ce mec, qui a plaqué la fille plusieurs années auparavant, et est responsable de sa déchéance.
Mais malgré son anti-conformisme (qui n'est plus aussi flagrant de nos jours qu'à l'époque du film), l'apparence physique de cette femme est celui de la belle dame, alors que son adversaire la propriétaire de ranch honnête a une gueule (et un mental) de harpie.

Plus tardivement, dans "il était une fois dans l'Ouest", on retrouve la femme "sale" en position "favorable", mais malgré sa présence en avant de la scène, elle reste un personnage de second plan.
Et puis, elle essaye de changer de vie, donc on ne peut pas prétendre qu'elle assume cette position.
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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Egalement, presque tous les détectives, qui sont super souvent des alcooliques mal rasés qui puent la vieille clope.

Et plus contemporain : Vernon Subutex de Virginie Despentes - toujours elle-.
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Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Voilà... c'est un peu ça.
Passé un certain stade, le côté crado disparait dans le décor.

Dans le cas de Johnny Guitar, celui de l'héroïne était sans doute flagrant à l'époque, mais pour nous, il est négligeable.
Sur Il était une fois dans l'Ouest, où il est pourtant plus mis en avant, il a sans doute paru beaucoup moins "décalé en valeur"
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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Les bouquins de Jennifer Haigh mettent en scène des personnages de banals à misérables, de l'ordre du naturalisme (comme un Zola contemporain), hommes et femmes. Mais il y a rarement un·e PP, plutôt plusieurs tableaux juxtaposés...
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fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Jimilie Croquette a écrit:
Récemment j'ai vu passer sur insta un petit jeu qui consistait à lister des personnages de femmes qu'on admire et ensuite des personnages de femmes qu'on déteste et la conclusion au doigt mouillé c'est que la fiction a créé beaucoup, beaucoup, vraiment beaucoup de femmes que les gens haïssent (Ombrage, Folcoche, Skyler White, Cruella, Cersei Lannister, Sansa Stark, j'en oublie plein).

J'ai le sentiment que qu'en plus de la femme élégante (celle qu'on veut séduire) ou compatissante (la mère) il y a un troisième archétype pas rare du tout, au contraire : la harpie.
Misogynie tout ça.

Je pense que ce serait encore plus facile de trouver des personnages d'hommes fictifs particulièrement haïssables.
Misandrie tout ça.

(Mais sans rancune, je sais bien qu'on ne sera jamais d'accord sur ces choses-là).
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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Je pense à l'exemple du splendide incipit de La Femme gelée, d'Annie Ernaux, une ode à sa grand-mère et à ses tantes âgées qui correspondaient si peu aux stéréotypes de grands-mères mignonnes et polies qu'on trouvait dans la littérature bourgeoise qu'on lui enseignait à l'école.

Extrait de cet incipit trouvé sur Babelio :

Citation :
Violentes, rouges, aux lèvres et aux pommettes, continuellement pressées, il me semble les avoir toujours vues en train de trisser, à peine le temps de stopper sur le trottoir, serrer contre elles leur sac à provisions pour se baisser et m'embrasser sec avec un sonore, qu'est-ce que tu deviens la fille ? Pas de débordement de tendresse non plus, pas de ces bouches en cul de poule, petits yeux voilés de cajolerie pour s'adresser aux enfants. Des femmes un peu raides, brutales, aux colères éclatantes de gros mots et qui, à la fin des repas de famille, aux communions, pleurent de rire dans leur serviette. Ma tante Madeleine en montrait même le fond plissé de sa culotte rose. Je ne me souviens pas d'une seule le tricot à la main ou piétinant devant des sauces, elles sortaient de leur buffet les assortiments de charcuterie et la pyramide de papier blanc du pâtissier tachée de crème. La poussière, le rangement, elles s'en battaient l'œil, s'excusaient tout de même, pour la forme, « faites pas attention à la maison », disaient elles. Pas des femmes d'intérieur, rien que des femmes du dehors.

edit, autre extrait :

Citation :
Mes femmes à moi, elles avaient toutes le verbe haut, des corps mal surveillés, trop lourds ou trop plats, des doigts râpeux, des figures pas fardées du tout ou alors le paquet, du voyant, en grosses tâches aux joues et aux lèvres. Leur science culinaire s’arrêtait au lapin en sauce et au gâteau de riz, assez collant même, elles ne soupçonnaient pas que la poussière doit s’enlever tous les jours, elles avaient travaillé ou travaillaient dans les champs, à l’usine, dans des petits commerces ouverts du matin au soir.
 
Calathea
   
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Calathea  /  Autostoppeur galactique


On n'en trouve pas tant que ça, mais il me semble quand même qu'on en croise, de temps à autre.

Je n'ai pas lu Despentes, mais il me semble effectivement que ça correspond. Il y avait Gervaise dans l'Assommoir aussi, déjà évoquée, peut-être Nana aussi ? (pas lu, mais son portrait dans l'Assommoir n'était pas raffiné non plus)

L'exemple le plus flagrant de ce type de personnage qui m'est venu à l'esprit, c'est Divine. Le truc, c'est que je ne sais pas si on peut vraiment considérer que c'est une femme, comme elle est jouée par un homme (cependant, le personnage a des enfants dans certaines moutures), et ça touche au cinéma et à la scène plutôt qu'à la littérature, mais pour le coup, on a un bel exemple de personnage féminin complètement crade et désinhibé. Mis en scène par John Waters, ce serait par contre un symbole un peu trash/underground/queer plutôt que féministe.
Et pour le coup, enviable je ne sais pas, mais Divine assume à 100% sa vulgarité, sa flamboyance et sa cradinguerie, ça en fait un personnage assez fabuleux (pas vu le fameux Pink Flamingos par contre, ça a l'air assez dégueu).
 
tomboy
   
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tomboy  /  Magicien d'Oz


Le roman Belles de nuit de Jim Tully pourrait intéresser.
 
Mika
   
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Mika  /  Effleure du mal


L'autre fil des romans japonais m'a fait penser à la mère du héros dans "Trois jours dans la Vie d'un Yakusa" de Hideo Okuda. Ce personnage féminin est horrible. Elle est vulgaire, méchante. Elle enferme son petit garçon sur le balcon en hiver pour baiser son amant, ce genre de truc. Puis finit par l'abandonner. On est sur de la maltraitance. Une bonne saldingue. Pas féministe du coup, très beauf, presque criminelle.
 
   
    
                         
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