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 Les trigger warnings : pour ou contre ?

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Utilisez-vous les Triggers warnings ?
Oui, ça devrait être obligatoire.
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Chaque auteur fait ce qu'il veut.
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Non, je trouve ça ridicule et inutile.
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Azaby
   
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Azaby  /  Effleure du mal


Gernier a écrit:
Azaby a écrit:

Je vais simplement revenir sur cet extrait, que je trouve vraiment triste. Triste parce que ça relève d'une ignorance assez douloureuse et sociétale (je le cite donc plus comme une pensée générale que comme un extrait sur ce forum) de la question du stress post-traumatique (puisque c'est de ça qu'il est question la plupart du temps quand on parle de TW). Cet argument est petit, dans tous les sens du terme.
Ce serait bien de lire les autres posts avant de poster.
Sans vouloir donner de leçon, ça serait sympathique de :

1/ Lire ce qui a déjà été posté avant de poster : gain de temps et d'énergie.
2/ De prendre l'ensemble du post au lieu d'en extirper une petite partie et de la mettre hors de contexte.
3/ Au minimum de maintenir le sujet le plus possible dans une forme de neutralité. Que l'on fasse l'antithèse d'une thèse ne me poser pas de problème, mais que l'on me fasse un procès d'intention, là, je tique un peu. (beaucoup). D'ailleurs, c'est exactement ce que j'avais demandé - assez poliment - que l'on ne fasse pas dans mon premier post, que manifestement vous n'avez pas lu, donc.

Bonne soirée.

J'ai lu toute la discussion et j'y ai déjà participé par le passé (et si, de ton côté, tu avais fait de même peut-être que tu aurais répondu différemment).

Je ne changerais pas pour autant une virgule de mon post, qui est assez respectueux en regard de la citation qui l'a engendré. Je n'ai pas fait de procès d'intention, j'ai constaté une ignorance. Quant à pourquoi l'avoir manifestée ainsi, j'avoue que ça m'indiffère assez.
 
Gernier
   
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Gernier  /  Barge de Radetzky


Azaby a écrit:
J'ai lu toute la discussion
Non !
http://imaginatechdaily.blogspot.com/
 
Ackerman
   
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Ackerman  /  Barge de Radetzky


Mardi a écrit:
J'ai du mal à comprendre pourquoi les TW dérangent tant les personnes qui ne sont pas concernées. Si on sait qu'on ne va pas être concerné par les TW, peu importe lesquels, bah on ne les lit pas ? Celleux qui les lisent sont celleux qui savent que certains sujets vont déclencher des trucs.
"On ne s'en portait pas plus mal quand il n'y en avait pas", c'est typiquement le discours de quelqu'un qui a la chance de ne pas avoir besoin des TW. Bah faites comme s'ils n'existaient pas, c'est trois lignes sur la page 3, noyées dans le blabla administratif, no big deal. Porter atteinte au petit confort de la majorité qui ne veut pas être "spoilée" (bien grand mot quand même hein, dans le cas des TW) parce que seule une minorité risquerait d'être vraiment traumatisée de lire des trucs auxquels elle ne s'attendait pas, waw, quel truc de wokiste...

C'est moi qui ai écrit cette phrase et je suis sincèrement désolé si je vous ai offensé mais je ne pensais certainement pas me faire traiter de wokiste (ou d'anti-wokiste, je n'ai pas bien compris) quelques phrases plus tard.

Comme je l'ai écrit dès le début, je n'y avais jamais réellement pensé et selon moi, cela concerne l'auteur. Et je le redis, à l'époque où il n'y avait pas de TW dans les livres, est-ce que les gens avaient des crises ou autres?

Je ne partage pas votre avis. Est-ce que cela signifie que je mérite autant de mépris et de condescendance de votre part?
 
Sarashina
   
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Sarashina  /  Tapage au bout de la nuit


C'est vrai qu'il y a encore 5-10 ans les trigger warning, personne ne connaissait ça en Europe et personne ne les réclamait, sauf si je me trompe ? Ça vient des USA, sans doute motivé là bas parce qu'ils font tout pour se protéger d'éventuelles poursuites judiciaires qui se font sur tout et n'importe quoi dans ce pays (ne nous illusionnons pas en pensant que c'est par pur compassion), un peu comme certains industriels disent de ne pas faire tel ou tel usage de leurs produits pour se préserver au cas où la personne se blesserait.

Par rapport à ce qui a été dit dans d'autres messages plus haut, je trouve difficile de les rater les TW, en tout cas ceux que j'ai vus sont très visibles. Comme l'a suggéré une autre personne, il faudrait au moins les mettre à la fin du livre plutôt qu'au début, moi je regarde toujours les premières pages pour voir l'année d'édition, ou les dédicaces et donc c'est facile de les lire sans le vouloir.
 
Azaby
   
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Azaby  /  Effleure du mal


Citation :
Et je le redis, à l'époque où il n'y avait pas de TW dans les livres, est-ce que les gens avaient des crises ou autres?

Pourquoi il n'y en aurait pas eu ?

Je me souviens encore des romans de Primo Levi ou de Robert Merle que ma grand-mère pourtant fanatique de lecture ne pouvait pas envisager de lire "sans se rendre malade".
 
Le vent l'emportera
   
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Le vent l'emportera  /  Autostoppeur galactique


Je suis contre les TW car ils me dissuadent d’écouter, de regarder ou de lire et parce qu’énoncer des doutes à leur sujet revient à se marginaliser, ce qu’aucune rééducation des sensibilités blessées ne me semble justifier dans l’intention ou les résultats.

Il convient de différencier causer le traumatisme et réveiller le traumatisme. Dans un cas comme dans l’autre, la cause retourne à la sensibilité du traumatisé, laquelle est affaiblie par un traumatisme étranger à l’auteur et au public non-concerné.

Dès lors, il me semble qu’il n’y a pas grand chose à conclure du TW sinon qu’il relève non pas d’un impératif moral ou légal mais d’une complaisance aimable et compassionnelle à l’initiative d’un auteur conformément à ses convictions. A titre personnel, elle me semble hors de propos à titre statistique (mais éventuellement pertinente à titre marketing comme ce fut souligné) mais je ne disputerai pas la liberté d’expression et de diffusion de quelqu’un tant qu’on ne m’oblige pas à l’imiter et même si j’aimerais que les TW ne se répandent pas.

J’ai aussi la conviction personnelle que la politique des TW est inutile et contre-productive à titre psychologique, les œuvres de l’esprit n’ayant pas vocation à participer à la rééducation des âmes dans leur paratexte, au prix d’un triage, d’un divulgâchage et d’un nivellement des discours. Je ne comprends pas comment on peut se prévaloir de son histoire personnelle pour contester la présentation de l’œuvre d’autrui. Parce que ca ne coûte rien ? Je trouve que cela coûte beaucoup mais je suis moins contrarié par les TWarners que par les personnes qui tombent sur un auteur parce qu’il a omis ou choisi d’omettre les TW.

“Se rendre malade” à la lecture de textes éprouvants me semble normal et fermer un livre me semble facile. On parle comme si on était captifs des contenus et tout faits de sucre. On parle comme si les traumatismes qui nous hantent ne se réveillaient qu’à la lecture d’un mot-clé. Je rappelle qu’un traumatisme a vocation à guérir ou à tuer, pas à réagencer le réel.
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Azaby
   
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Azaby  /  Effleure du mal


Le vent l'emportera a écrit:
Je suis contre les TW car ils me dissuadent d’écouter, de regarder ou de lire et parce qu’énoncer des doutes à leur sujet revient à se marginaliser, ce qu’aucune rééducation des sensibilités blessées ne me semble justifier dans l’intention ou les résultats.

Il convient de différencier causer le traumatisme et réveiller le traumatisme. Dans un cas comme dans l’autre, la cause retourne à la sensibilité du traumatisé, laquelle est affaiblie par un traumatisme étranger à l’auteur et au public non-concerné.

Dès lors, il me semble qu’il n’y a pas grand chose à conclure du TW sinon qu’il relève non pas d’un impératif moral ou légal mais d’une complaisance aimable et compassionnelle à l’initiative d’un auteur conformément à ses convictions. A titre personnel, elle me semble hors de propos à titre statistique (mais éventuellement pertinente à titre marketing comme ce fut souligné) mais je ne disputerai pas la liberté d’expression et de diffusion de quelqu’un tant qu’on ne m’oblige pas à l’imiter et même si j’aimerais que les TW ne se répandent pas.

J’ai aussi la conviction personnelle que la politique des TW est inutile et contre-productive à titre psychologique, les œuvres de l’esprit n’ayant pas vocation à participer à la rééducation des âmes dans leur paratexte, au prix d’un triage, d’un divulgâchage et d’un nivellement des discours. Je ne comprends pas comment on peut se prévaloir de son histoire personnelle pour contester la présentation de l’œuvre d’autrui. Parce que ca ne coûte rien ? Je trouve que cela coûte beaucoup mais je suis moins contrarié par les TWarners que par les personnes qui tombent sur un auteur parce qu’il a omis ou choisi d’omettre les TW.

“Se rendre malade” à la lecture de textes éprouvants me semble normal et fermer un livre me semble facile. On parle comme si on était captifs des contenus et tout faits de sucre. On parle comme si les traumatismes qui nous hantent ne se réveillaient qu’à la lecture d’un mot-clé. Je rappelle qu’un traumatisme a vocation à guérir ou à tuer, pas à réagencer le réel.


"Se rendre malade" à la lecture de textes qui parlent de guerre, d'agression sexuelle ou d'autres traumatismes qui ont foncièrement abîmé une identité, ça n'est ni normal ni facile.

Le principe d'un traumatisme qui se réveille a la lecture d'un mot-clé (ou d'une saveur en bouche, d'un contact sur la peau, de la couleur d'un regard, d'un morceau de photo, d'une intonation), c'est l'essence même du stress post-traumatique.

À l'instar des blessures physiques, il y a beaucoup de traumatismes psychologiques qui ne guérissent pas.

Edit : Et je ne parle même pas de la légitimité ou non de l'état de mal-être à la lecture d'un passage "gâchette". J'abordais simplement le fait que ça existait déjà chez nos grands-parents, et que la guerre, traumatisme générationnel, a déjà créé au siècle dernier des milliers de lecteurs incapables de lire sur les rafles ou sur l'horreur des combats.
 
Blackmamba
   
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C'est précisément ce mépris et cette condescendance subit par certains qui m'a poussé à intervenir de nouveau ici initialement. Parce que perso, je n'en suis pas friand. Je dois être la minorité dans ce cas, parce que ce comportement semble ok... Les défenseurs absolus des TW n'ont pas la supériorité morale. Le principe même de prôner la tolérance alors qu'on fait des échelles de valeurs et de moralité sur des opinions... Même si ça ne vaut rien, je le dis quand même, je n'aime pas ça.

C'est ce que je pointais comme "fatiguant" : certains expliquent que si on n'est pas d'accord avec eux, on est une personne condamnable par essence. Chacun jugera, mais déclarer que celui qui ne pense pas comme soi fait forcément preuve d'insensibilité, manque de tolérance envers les victimes de traumas, jusqu'aux handicapés en plus (rapport ? Personne n'a jamais insinué quoique ce soit en ce sens...)... Et surtout c'est parce que la personne est privilégiée de ne pas avoir souffert, "pas assez" en tout cas. Car qu'est-ce "qu'assez" souffrir aux yeux de certains ? Je trouve ça moyen...

Résultat, si on a été victime d'abus ou de maltraitance, mais qu'on n'est pas en faveur des TW, c'est un souci qui implique mépris et condescendance dans une échelle de valeur normalisée ici apparemment . Ok... Mais du coup, que dire du comportement au sujet de ces gens qui sont victimes ET qui ne sont pas pour les TW dans l'absolu ? Leur souffrances importent moins ? Sur cette base, qui invisibilise qui ? Qui manque de tolérance et de sensibilité envers qui ? Je rappellerais bien que je compte moi aussi parmi les victimes de maltraitance, pour ce que ça vaut...

Edit : et merci aux gens qui avaient/ont lu mes interventions. J'ai été mauvaise langue sur ce point


Dernière édition par Blackmamba le Mer 3 Avr 2024 - 22:23, édité 1 fois
 
Le vent l'emportera
   
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@Azaby

Je n’ai pas dit facile.

J’ai dit qu’il était normal d’éprouver des difficultés à le lecture de textes difficiles.

Je ne comprends pas comment on peut affirmer que l’absence de TW ou équivalent a privé de lecture des milliers de lecteurs, comme s’il fallait absolument lire ou comme si une telle estimation avait un sens établi scientifiquement.

Le stress post traumatique ou le traumatisme ont une cause étrangère au bouquin. Traiter, soulager ou éviter les symptômes d’un mal n’est pas la vocation d’un objet culturel mais celle d’un traitement thérapeutique encadré par des professionnels.

A titre de comparaison, les avertissements télévisuels (-12 ans, etc) s’adressent aux parents pour leurs enfants. Je trouve qu’on traite les lecteurs, fragilisés ou non, comme des mineurs et je n’aime pas recevoir de tels signaux en tant que lecteur, fragilisé ou non. Ça me trigger.
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Blackmamba a écrit:

Résultat, si on a été victime d'abus ou de maltraitance, mais qu'on n'est pas en faveur des TW, c'est un souci qui implique mépris et condescendance dans une échelle de valeur normalisée ici apparemment . Ok... Mais du coup, que dire du comportement au sujet de ces gens qui sont victimes ET qui ne sont pas pour les TW dans l'absolu ? Leur souffrances importent moins ? Sur cette base, qui invisibilise qui ? Qui manque de tolérance et de sensibilité envers qui ? Je rappellerais bien que je compte moi aussi parmi les victimes de maltraitance, pour ce que ça vaut...

Les gens qui souffrent de SPT et qui n'ont pas besoin de TW ont tout à fait le droit (et personne ne l'a remis en question) de ne pas les apprécier et de souhaiter leur donner une forme plus discrète.

Je comprends en revanche que d'autres trouvent douloureux ou agaçant que certains désirent leur empêcher d'accéder aux outils dont ils estiment avoir besoin.

Personnellement je ne suis pas friande des TW, dans le sens où ce qu'on en fait actuellement (des listes prétendument exhaustives) me semble vain. Je n'en ai d'ailleurs pas besoin car la lecture ne me pose pas de difficulté particulière : face à un élément gâchette, je n'ai pas de souci à stopper ma lecture avant qu'il soit trop tard. Ce que je donne n'est donc pas un exemple personnel : je fais partie de ces gens qui ne vivaient pas moins bien avant que les TW existent.

En revanche, j'ai d'autres déclencheurs (hors lecture) qui semblent idiots pour d'autres. Et je sais ce que ça fait que d'être emporté de façon irrationnelle, durable et douloureuse par un élément qui semble anodin pour les autres. En ça, je me sens solidaire de ceux qui craignent certaines gâchettes en matière de lecture.

Le souci n'est pas de ne pas avoir besoin d'un outil. Le souci est, se présentant (sûrement justement) comme concerné par le même mal, de se prononcer contre devant des personnes qui en ont besoin.

Deux personnes vivent un même accident de voiture. Subissent la même fracture du bassin. Ne guérissent pas de la même façon, car ils sont des humains différents.

A parvient, au terme d'une longue rééducation, à marcher comme avant.
B, après les mêmes mois de rééducation, n'y parvient pas et a besoin de béquille.

Je comprends que B ait les boules si A se présente contre un accès facilité aux béquilles, au motif que lui aussi a eu le bassin fracturé et que lui n'a pas besoin de béquille.

Je précise qu'il n'y a pas de condescendance ni de mépris dans ce post. C'est peut-être mon expérience de soignante qui parle, mais pour moi cette analogie entre le traumatisme et la fracture physique n'est pas grossière du tout : il y a une grosse difficulté sociale à entrevoir la puissance des problèmes de santé mentale, au motif que ça ne se voit pas.



@Le vent l'emportera

Citation :
Je ne comprends pas comment on peut affirmer que l’absence de TW ou équivalent a privé de lecture des milliers de lecteurs, comme s’il fallait absolument lire ou comme si une telle estimation avait un sens établi scientifiquement.


Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. J'ai dit que le traumatisme (en prenant l'exemple de la guerre parce que ses séquelles sociales en matière de santé mentale sont indiscutables) qui occasionnait des mécanismes d'évitement en littérature existait bien avant l'existence des TW. Je constate simplement que certains livres étaient boudés par nos anciens pas seulement parce qu'ils étaient difficiles, mais parce qu'ils touchaient à un traumatisme plus profond, qu'ils rendaient littéralement malade. Effectivement je n'ai pas sous le coude d'étude parlant du rapport des générations précédentes à la lecture en matière de stress post trauma. Je sais simplement que ça existe, et tu as raison je ne saurais pas dire dans quelle mesure. Je ne pense pourtant pas m'avancer en  prétendant que les générations précédentes n'étaient pas moins traumatisées que les nôtres (et non, je ne parle pas encore une fois des TW "légers" mais de vrai SPT).

Citation :
Le stress post traumatique ou le traumatisme ont une cause étrangère au bouquin. Traiter, soulager ou éviter les symptômes d’un mal n’est pas la vocation d’un objet culturel mais celle d’un traitement thérapeutique encadré par des professionnels.

Et la façon dont chacun évolue face à son traumatisme passe parfois par un aménagement du réel. En tant que soignant, une des premières choses qu'on nous apprend en socio de la santé c'est que ce qui compte, c'est moins l'état de santé lui-même que la façon qu'on a de l'articuler à la réalité. Dans un monde où les maladies chroniques sont de plus en plus présentes, c'est quelque chose qui devient évident.

Et accorder sa santé et la réalité, ça ne passe pas par masquer, altérer ou réinventer la réalité. Ça signifie modifier le rapport qu'on entretient avec elle. Ajouter un ascenseur à côté de l'escalier ne rend pas l'immeuble moins haut. Il permet à des personnes qui ne peuvent pas gravir les escaliers d'y accéder.

Dans une autre mesure, permettre à la minorité qui se sent mal en lisant sur certaines thématiques de savoir si oui ou non elles peuvent s'engager dans une lecture sans craindre la résurgence du traumatisme... eh bien, ça permet de gérer son traumatisme en ses termes. Et pas forcément par la fuite puisque ça permet de doser ce qui, à l'instant T, peut être affronté ou non.


Dernière édition par Azaby le Mer 3 Avr 2024 - 23:07, édité 1 fois
 
Blackmamba
   
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Azaby

Ton analogie fait sens dans l'esprit, en tout cas à mon sens. Et je la reprends pour la compléter sur ta base :
"Je comprends que B aient les boules si A se présente contre un accès facilité aux béquilles, au motif que lui aussi a eu le bassin fracturé et que lui n'a pas besoin de béquille"

Je suis d'accord sur le ressenti légitime de B. Quand on voit les autres mieux s'en sortir et surmonter que soi... Ça renvoie des choses peu plaisantes... Simplement, ici sur ce sujet, A n'a pas milité pour priver B du droit aux béquilles et que les choses devaient être ainsi, A a plutôt dit qu'il n'est pas favorable à l'idée de proposer des béquilles à chaque passant dans la rue. Je trouve que ça change un peu la base ? Ou pas ? Chacun jugera de la nuance comme il le souhaite.

Pour moi, A n'a pas à être méprisé sur sa condition et comment il se gère parce que B va plus mal. J'en suis désolé que B soit plus mal. D'ailleurs, ce n'est pas parce que je lis et regarde des œuvres tout en supportant quand des échos de mes maltraitances sont mises en scène que ces traces ne bouffent pas ma vie réelle encore aujourd'hui. À mon sens, le propre d'un trauma, c'est aussi sa singularité, propre à chacun.

Mais parce que A s'en sort, ça ne veut pas dire que A est insensible ou manque de tolérance. Car tu dis "Les gens qui souffrent de SPT et qui n'ont pas besoin de TW ont tout à fait le droit (et personne ne l'a remis en question) de ne pas les apprécier et de souhaiter leur donner une forme plus discrète." Oui, mais si justement, ce point a été remis en question plus tôt, c'est ce qui m'a gêné et amené ici. Pas par toi, mais voilà.
 
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Sinon, sur les pages de TW dans les romans, y'a écrit en gros, en gras et en haut "Avertissements"/"Trigger Warning" et autres titres plus que parlants.
Celle·ux qui n'aiment pas les TW sont libres de sauter cette page sans la lire. C'est le principe.
Enlever cette page, en revanche, c'est priver des gens qui ont BESOIN de ces TW de les voir, et donc prendre le risque de réveiller des traumatismes.

Dans un monde où on ne veut pas de mal à son prochain, où on tente de faire preuve d'empathie et où on pense à autre chose que son propre "confort" (guillemets parce que je ne comprends pas comment des avertissements peuvent heurter le confort des gens, surtout quand les gens en question n'ont aucune obligation de lire lesdits avertissements), on dit "ok" aux pages de TW parce qu'on sait que, même si ça nous saoule, d'autres en ont besoin.
Et on les saute.
C'est aussi simple que ça.

S'agissant des auteur·ice·s : vous avez écrit un texte qui risque de heurter la sensibilité de certain·e·s lecteur·ice·s et vous ne voulez pas mettre de TW pour avertir les personnes concernées ?
Discutez-en avec votre éditeur. Voyez ce qu'il en pense, voyez quelle est la politique de la ME. Si vous écrivez des textes qui sont susceptibles d'atterrir dans les mains d'un public jeune (YA, NA, tout ça), on vous demandera sans doute de mettre des TW pour protéger votre lectorat. Pour certains romans adultes, aussi.
Et si ce n'est pas le cas, si on vous laisse libre de ne pas en mettre, tant mieux pour vous.
Si la ME considère que votre futur lectorat est habitué à ce genre de lectures et sait à quoi s'attendre sans avoir besoin de TW, tant mieux pour vous.

Concrètement, chacun est libre d'apprécier ou pas les TW. Il n'y a aucun jugement de fait là-dessus. Les goûts et les couleurs, tout ça.
Ce qui est plus dur à entendre, c'est un refus de comprendre qu'ils sont parfois utiles/nécessaires. Un refus, par goût, d'accepter que "spoiler" (guillemets again, c'est vraiment pas le bon terme) certains évènements de l'histoire peut protéger des lecteur·ice·s du réveil de traumatismes qui ne peuvent pas "se soigner".



Sur une note plus "modo", attention à l'agressivité qui commence à pointer le bout de son nez. C'est sur certains messages que je vais finir par mettre des TW "corbeille", moi, si ça continue.


Les trigger warnings : pour ou contre ? - Page 5 1f47d.png?v=2.2
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Modératrice spécialisée dans la Section Édition.

Instagram, pour suivre mes aventures dans la jungle de l'édition.
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Je ne sais plus quel camarade avait parlé de ça (désolé de ne pas citer ton nom si tu repasses par là), mais il y avait du vrai dans son propos je crois. Bon, le camarade en question avait été un chouia rude dans ses termes pour moi, mais il avait parlé de la futilité de ce sujet et des échanges qu'on a tous dessus. Mais il a raison je crois ? On l'est tous, moi y compris, peut-être même plus que d'autres avec ce message-ci.

Comme c camarade le disait, à quoi bon discuter alors que personne (la majorité des gens en tout cas) ne semble comprendre (ou vouloir comprendre même) les positions de l'autre ? Au point de les mépriser et de les juger ? Mais pire à mon sens, de déguiser ces choses, ce qui me gêne le plus. Car perso, je me questionne de la valeur lorsque des "chacun est libre" sont accolés à des jugements des individus pas très bien déguisés. Un esprit de je vous laisse le droit de penser ça, par contre si vous pensez ça, cela fait de vous telle chose pas jojo.

Pas vraiment ma notion de liberté, mais c'est peut-être perso ? La mienne, c'est plutôt "ma liberté s'arrête là où débute celle des autres". Plus je participe à divers échanges ici, plus je prends conscience de la minorité de ma sensibilité... En tant que position minoritaire dans un microcosme, dois-je m'incliner ou demander qu'on m'accorde tout de même ma place sans jugement ? En vérité, je ne sais plus...

Car, apparemment, la situation serait aussi simple que ça : si on est pas ok avec l'existence de pages où figurent des TW, voici les choses qu'on ne veut pas : ne pas faire de mal à son prochain, faire preuve d'empathie et penser plus loin que son confort. Détours sémantiques mis de côté, il est bien dit que si on n'est pas de fait ok avec les TW, on est un égoïste, puisqu'on ne pense qu'à son propre confort et pas celui des victimes (qui sont en réelle souffrance, ça c'est irréfutable pour moi par contre, oui), on est insensible, puisqu'on manque d'empathie, et on n'est pas bien intentionné, puisqu'on est en désaccord avec l'idée de ne pas faire de mal à son prochain. Et il a absence de jugement ?

On en revient au même... Discuter d'une situation où on trouvera un minimum d'équilibre et place pour toutes les personnes/parties concernées ? Ça semble hors de question, condamnable même j'ai l'impression ? Car la solution la plus martelée, c'est qu'il ne faudrait qu'une seule et unique solution, et le camp pas d'accord doit se débrouiller avec et se taire, tant pis pour lui. Donc oui, pourquoi on discute...

Si les gens ne pensent pas comme le seul avis recommandable, c'est qu'ils refusent de comprendre. Est-ce envisageable que les gens ne soient pas d'accord tout en comprenant l'avis de l'autre, mais qu'ils maintiennent le leur, sans pour autant avoir envie d'être jugés ? Encore une fois, ça me semble impossible. Et pourtant, je continue de participer et d'être futile à mon grand regret.
 
Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Une solution qui pourrait mettre les gens d'accord serait de mettre un bandeau avec des trigger warning larges qui ne spoilent pas ? Du genre attention "sujet sensible", 'violences physiques ou sexuelles", "sexe explicite", par exemple. En lisant le résumé, le lecteur peut compléter et se dire que ça n'est pas ok pour lui ? Enfin, je dis ça comme ça.
 
Mardi
   
    Autre / Ne pas divulguer
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Mardi  /  Didon de la farce


Je sens bien que quand on parle de condamnation de l'avis inverse et de supériorité morale, c'est de mon post qu'on parle ^^
Du coup je viens quand même poser un dernier truc ici, histoire de ne pas avoir l'impression d'avoir lâché un pétard dans la foule avant de me carapater comme une voleuse :mrgreen:

Je n'ai pas de souci avec les avis contraires au mien, ils existent, c'est frustrant parfois mais on fait toustes avec, hein. Qu'on dise "je suis contre les TW parce qu'au fond, je m'en fous, je ne suis pas concerné·e", ma foi, ok, chacun voit midi à sa porte. Mais voir des argumentations à base de "les TW sont inutiles parce que les personnes concernées n'ont qu'à se faire soigner ou éviter de lire", ouais, ça me fout vraiment en rogne. Mes mots ont été taxés de jugement, de condescendance, de mépris, ok, en me relisant je peux pas vraiment le nier, mais sur les trois premières pages de ce post, j'ai lu beaucoup de mépris envers les personnes pro-TW (parler de wokisme, d'idéologie, de bien-pensance, on a beau enrober ces mots de circonlocutions diverses, ça reste des termes largement détournés par des mouvements réactionnaires et conservateurs pour décrédibiliser les opinions qui leur déplaisent, et les utiliser dans un sujet comme celui-ci est une attaque à peine subtile envers toute personne qui se poserait contre soi) et bizarrement, personne pour s'insurger contre ça et hurler à la haute injustice.
On peut débattre des TW, opposer des avis pour et des avis contre, bien évidemment, j'ai donné le mien, avec une certaine virulence (et je ne m'excuserai pas, parce que j'en pensais chaque mot) mais j'ai enjoint personne à garder son avis pour soi, et d'ailleurs ce sujet est toujours ouvert et on continue d'y lire des avis opposés, et ça se passe pas si mal il me semble.

Voilà, j'ai dit tout ce que j'avais à dire, bonnes discussions ! (:


Les trigger warnings : pour ou contre ? - Page 5 Tarepa10
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 Les trigger warnings : pour ou contre ?

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