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| | | Nombre de messages : 869 Âge : 21 Localisation : là où il fait toujours nuit Pensée du jour : bon. écrire. Date d'inscription : 21/02/2022 | Aliénor / Double assassiné dans la rue Morgue Lun 17 Oct 2022 - 0:56 | |
| Elles sont trop chouettes toutes vos participations  |
| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Mer 19 Oct 2022 - 14:12 | |
| Je le confesse, malgré toute ma bonne volonté pendant deux semaines, j'ai décroché avec le tatou... Beaucoup de boulot et ma fille qui me réclame d'avancer sur le roman jeunesse que j'écris depuis des mois m'obligent à mieux concentrer mon énergie. En tout cas, ça m'a permis de voir que je pouvais modeler une pâte littéraire que je ne touche pas d'habitude. Continuez les JE, je vous encourage !  |
| | Nombre de messages : 83 Âge : 27 Pensée du jour : "Quand un philosophe me répond, je ne comprend plus ma question." P. Desproges Date d'inscription : 27/09/2022 | Morgane T. Merienne / Pippin le Bref Mer 19 Oct 2022 - 22:32 | |
| Contribution du jour ! Scriptober - Thème 19 Queue de cheval- Elle apparut dans l'encadrure de la porte en sortant du bâtiment, comme tous les mardis. Les joues encore rougies de son effort, sa poitrine se soulevant rapidement et sa queue de cheval battant l'air, tandis que les petits cheveux de sa nuque formait un halo dans la lumière de l'après-midi.
La branche de son débardeur avait glissé le long de son épaule, découvrant la bretelle de son soutien-gorge, un blanc. Elle discutait et riait avec une autre femme, dont la chevelure formait une cascade d'ébène dans son dos, recouvrant sa nuque gracile. Elles se séparèrent après avoir échangé plusieurs mots, la femme brune allant d'un côté, celle avec la queue de cheval allant de l'autre, vers le centre-ville. Elle marchait vite, ses cheveux auburn battant dans l'air le rythme de ses pas, urbaine mélodie enivrante. Elle tourna sur la gauche, plaça son sac à l'épaule. Elle continua de marcher pendant plusieurs minutes, puis entra dans une boutique. C'était une boutique de lingerie. Dans la vitrine, des mannequins sans âmes affichaient des courbes parfaites, vêtus de modèles de dentelle sans un pli. Une vendeuse avenante au sourire commercial accueillait les clientes. Elle et la femme à la queue de cheval discutèrent plusieurs minutes. La vendeuse s'absenta, revint avec un paquet. Elle ressortit avec le paquet sous le bras. En plus de son sac, cela semblait l'encombrer. Elle continua de marcher tant bien que mal, ajustant de nouveau son sac. Sous l'effet de ce dernier, son débardeur noir remontait le long de sa hanche, dévoilant une peau de porcelaine. Il était dix-huit heures. Elle rentrait chez elle. La porte de son immeuble s'ouvrit au moment où elle y arrivait, laissant passer un jeune homme. Ils engagèrent la conversation. Elle riait, tout en jouant avec une mèche de ses cheveux. L'homme se pencha vers elle, lui passa une main sur l'épaule, un geste affectueux, tendre. Il sentit la colère l'envahir. « Ne la touche pas, elle est à moi ! » Enfin, l'homme partit, et elle rentra dans l'immeuble. Il ne pouvait approcher. Alors il s'installa dans un coin et sortit ses jumelles. Si elle ne fermait pas ses stores, il pourrait la voir préparer le dîner. Elle aimait regarder la rue pendant qu'elle cuisinait. Elle disait toujours : Pourquoi regarder la télé lorsqu'on peut avoir la vraie vie sous ses yeux ? Elle apparut brièvement à la fenêtre, observant la rue. Elle avait l'air inquiète. Elle le cherchait. Il ne bougea pas. Soudain, elle le vit. Regard fiché dans le sien, un instant suspendu. Il aimait ses yeux bleus. Elle se saisit de son portable, et abaissa brusquement les stores. Merde. Il remballa ses jumelles, s'apprêtait à partir, lorsqu'une voiture, une citadine noire, s'arrêta devant lui. Deux hommes en uniforme en sortirent, sorte de gorilles épilés montrant leurs muscles. Ils s'avancèrent, un air peu amène sur le visage. - Police. Vos papiers, s'il vous plaît. Nous avons reçu un appel concernant une injonction d'éloignement. Il releva le regard. Entre les stores, en ombre chinoise, il aurait pu jurer qu'elle lui faisait un doigt d'honneur. :
Voilà, j'ai été bien inspiré pour ce coup. J'espère que vous aimerez. |
| | Nombre de messages : 83 Âge : 27 Pensée du jour : "Quand un philosophe me répond, je ne comprend plus ma question." P. Desproges Date d'inscription : 27/09/2022 | Morgane T. Merienne / Pippin le Bref Jeu 20 Oct 2022 - 21:46 | |
| Contribution du jour (je commence à me sentir un peu seule ...) Thème 20 : Bluff Un petit changement de format, j'ai voulu retenter la poésie. - Hasard des astres, hagard.
Te voilà sortit du brouillard. Le bout du tunnel, enfin ! Il était temps de retrouver Le long, si long chemin De la victoire et de la liberté. Tu ne peux t’empêcher de sourire, Sous cape, bon gré mal gré. Et sans coup férir, tu soutiens Le regard inquisiteur De ton observateur de voisin. Qui, le cœur au bord des lèvres Abandonne la partie. Tu savoure la fièvre De la victoire, aux airs d’utopie. Car du bluff au poker, tu es la reine.:
Qu'en pensez-vous ? |
| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Ven 28 Oct 2022 - 0:07 | |
| Coucou me revoilou ! J'avais flanché mais quand même envie d'aller au bout donc je relance pile là où j'avais lâché le bout avec ce maudit 15/ - Tatou:
— Avoue ! joua Fatou la doula en ultime atout. Apu, couard et mou, tout à tâter la gadoue du bout des tatanes poussa pas les watts pour faire poids face aux wah-wahs de sa doudou. — Où ça ? poussa Fatou. Pour amadouer Fatou, Apu pouvait jouer dans l’ouate et la soie, au cas où. Mais pouf ! a fait la voix du zazou. Paumé, son doigté, son bagout. Quel choix ? Jouer son va-tout ? Tenter l’effet wahou ? Apu ôta le voile. Tout à côté du téton, un Sardou tatoué squattait sa couenne tannée de tatou.
Voilà. J'avais pas trouvé meilleure idée que de faire joujou avec les assonances et allitérations. Et pour raccrocher les wagons, je reprends sur le 27. - Snack:
Sss-nack ! Y’a pas plus court ? Sss-nack ! Dis, t’es bien gentil mais – Sss-nack ! – je trouve d’jà ça pas bien long. Sss-nack ! Alors si tu me causes – Sss-nack ! – longueur, j’te dis de voir – Sss-nack ! – à en prendre plusieurs d’un coup. Sss-nack ! C’est pas que je veux pas. Sss-nack ! Mais y’a d’l’abus sur – Sss-nack ! – c’qu’on nous donne. Sss-nack ! Qu’est-ce tu veux ? Sss-nack ! Faut pas qu’tu cogites quand tu manges. Sss-nack ! Plus t’en bouffes vite, moins tu penses – Sss-nack ! – à c’qu’il y a d’dans. Et la machine – Sss-nack ! - … Ouais, parlons-en de la machine ! Sss-nack ! Peuvent pas la couper deux secondes ? Sss-nack ! On arrive pas à causer. Sss-nack ! J’en perds le fil de c’que j’dis. Sss-nack ! Non, arrête plutôt de causer. Sss-nack ! Faut qu’ça coupe en continue les bouts de – Sss-nack ! - … Comment ? J’ai pas compris sur c’que tu v… Sss-nack ! … Sss-nack ! … Sss-nack ! … ouche pleine ! Sss-nack ! … achine s’arrête p… Sss-nack ! … oulot de m… Sss-nack !
Là aussi, un travail sur le son. Rendez-vous au camping au prochain coup. |
| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Ven 28 Oct 2022 - 19:03 | |
| Ma contribution du jour, tout en piochant dans un précédent thème que j'avais raté pendant ma période d'essoufflement. - 28 / Camping:
A qui vous voudriez qu’on raconte ça ? On le sait que notre histoire a tout d’un conte de poivrots. C’est qu’on nous connaissait ici. Vingt ans qu’on venait tous les étés au camping de Paimpont. On nous appelait même les pompiers de Paimpont. On savait mettre le feu et en plus on arrosait ça par-dessus ! On nous a jamais vu ici autrement qu’ensemble, sauf une année, quand Sergio s’est marié pour la deuxième fois. Avec une minette qu’il a dégoté ici en plus. Mais alors, il avait voulu l’emmener en lune de miel dans un camping trois-étoiles de la Côte d’Azur. Elle a du mal le prendre car elle l’a plaqué avant l’été suivant. Pis y’a le Jo qu’a eu son infarctus une fois en juin, donc deux mois loin des piscines et surtout des bars. Mais, à part ça, on est inséparables, comme si on avait fait les quatre-cents coups depuis tout gosse. Oui, des vrais gosses, j’vous assure. Même plus gosses que les gosses. J’étais dans la finance toute l’année, pas un job haut placé, mais quand même. Et même un siège de conseiller municipal dans mon village. Je devais faire sérieux toute l’année. Vous imaginez comme on se déchaînait quand c’était congé. Même à plus de cinquante berges, s’il y avait un truc que les gamins du camping faisaient, vous pouvez être sûrs qu’on allait tenter la même en dix fois plus con. Leur dernier truc : faire du spiritisme dans les sanitaires. Dans les chiottes du camping, on avait l’habitude des graffitis cochon mais les symboles satanistes badigeonnés sur la faïence, on connaissait pas trop. Et je parle pas des chicots de cierges noirs fondus au bord de tous les lavabos. On savait pas trop quel genre de films d’horreur mataient ces p’tits cons, mais ça avait laissé un sacré merdier. On en a bien entendu parler au bistrot de la pistoche pendant une semaine. Et vous devinez quoi ? On a voulu en rajouter une couche. Trouver le matos a été facile. Le camping se trouve en pleine forêt de Brocéliande. Jo a fait nos p’tites emplettes dans une boutique de babas-cool. Il y est pas allé à moitié : des cierges de toutes les couleurs, gros comme mon bras. Pour compléter le tableau, on a repris les dessins et symboles magiques sur les emballages et on a gribouillé tous les murs avec ça. Quand y’a plus eu un carreau parfaitement blanc, on a allumé les bougies. Bin, on a été bien cons, là ! Qu’est-ce que c’est que ce bordel ! qu’elle nous a gueulé dessus direct, la bonne femme. On l’avait jamais vu au camping et d’un coup, alors qu’on venait d’allumer le dernier cierge, paf ! Elle était là. Comme sortie de nulle part. La guigne ! Les gamins se sont jamais fait choper et ça allait être sur nous que ça retombe. Sergio, qu’était un malin et vite à l’aise avec les gonzesses, s’est tout de suite approché d’elle pour faire le joli cœur pour qu’on s’en tire bien. Le con ! C’est lui qu’a encaissé le premier choc. On l’a pris pour une dame pipi, sa balayette à chiotte à la main, mais on aurait dû y regarder à deux fois. Elle a eu qu’à l’agiter une fois pour faire valdinguer le Sergio dans le chiotte le plus proche. Là, on y est pas allé mollo sur les gros mots. Quand on l’a traité de tous les noms, elle a pas eu l’air plus furax que ça. Elle nous a juste dit de l’appeler par son nom à elle. Calensila, ou un machin de portos dans ce goût-là. C’est après qu’on a plus rien compris à ce qu’elle nous a dit — Oui, mes mignons, c’est comme ça qu’on m’appelle. Avant, on me respectait. Avant quand on n’avait pas encore rasé cette partie de la forêt pour mettre vos caravanes puantes. Certains arbres étaient mes amis. Mais je suis toujours la fée de cette partie de Brocéliande. Et comme si vous n’aviez pas assez sali cette région, vous venez même salir ce que vous avez construit à la place. Et qui est-ce qui nettoie encore derrière vous, toutes vos cochonneries ? La fée Calensila ! Là, Jo s’est mis à se marrer. Moi, je captais plus rien à rien. Je l’ai regardé, l’air niais. Il s’est penché vers moi pour me chuchoter à l’oreille : — Tu crois que son p’tit nom, c’est Fée Cale, à la meuf qui nettoie les chiottes ? Sergio, qui n’entendait pas depuis sa cuvette, à gueuler pour savoir quoi. J’ai mis les pieds dans le plat et j’ai répété bien fort pour qu’il entende. Vous croyez que la fée a apprécié ? Bin, allez demander aux trois chênes qui ont poussé depuis à côté des sanitaires et sur lesquels d’autres poivrots viennent maintenant pisser. Ha, ça ! Pour faire les glands, maintenant, on sait faire les glands.
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| | Nombre de messages : 60 Âge : 31 Pensée du jour : Sublimer le quotidien Date d'inscription : 17/08/2022 | Ahlem / Clochard céleste Sam 29 Oct 2022 - 17:25 | |
| Me revoilà, je rejoins l'équipe de fin de challenge  J'avais décroché au gré de mes déplacements boulot, c'est parti pour achever les défis. - Oups:
Oups... J'ai glissé, mon humeur a glissé. Il a suffit de quelques jours de relâche. Un rhume qui m'a fatigué, trois nuits à mal dormir... mes forces ont moindri - à peine - et mon humeur en a profité pour se faufiler hors du quotidien où je la tenais serrée. De nouveau, la sensible musique de Olafur Arnalds me tire des larmes. La vision de rien du vent sur mes drapeaux de prières suffit à me détacher du réel. Le travail, les sorties, le sport... rien ne me dit plus. Oups... Je suis de retour. L'émotive, la mélancolique, moi enfin, et sans doute je vais pleurer un peu. Ca me peine et me soulage, de retrouver un air de chez-moi en moi-même.
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| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Sam 29 Oct 2022 - 22:52 | |
| Yeah ! Alhem's back ! Et on continue... 29 / - Oups !:
Il n’en revenait pas de sa réaction. Il avait mis tellement de temps à la construire jusque-là. La plus grande maquette qu’il ait jamais entrepris de construire. Déjà quatre-cents heures de travail. Et la moitié de son labeur accumulé avec passion depuis des mois se répandait là, par terre. Pourquoi ce geste ? Pourquoi avait-il eu besoin de bouger ça ? Pourquoi ça ne le mettait pas en colère ? Pourquoi sa réaction se limitait-elle à cela ? Il ne s’intéressait plus à sa maquette. Un autre sujet passionnant venait d’entrer dans sa vie. Et paradoxalement, sans gravité.
Il devait essayer avec autre chose. Il se laissa un petit temps pour être sûr que ça fonctionnerait quelle que soit l’heure, le contexte. Le lendemain matin, tous les meubles y passèrent. Pas mieux. Les photos de famille. Toujours le même effet. Trop personnel, peut-être ? Il fallait expérimenter chez d’autres. Il remonta la rue où il habitait. Toutes les voitures du voisinage y eurent droit, d’une façon ou d’une autre. Un des propriétaires plus révolté que lui de cette destruction de biens matériels passa par-là et y passa aussi. Toujours le même mot s’échappait de ses lèvres. Ses lèvres qui formaient un rond comme un baiser.
Il embrassa alors la ville entière. L’embrasa même. Il pouvait tout rayer de sa vie, tout rayer de la carte. Il n’avait jamais osé. Tant de regret ou de rancœur accumulés. Tant de fausses excuses qu’il se donnait pour ne jamais laisser tomber même quand ça semblait vain de continuer, quand tout prouvait qu’il aurait déjà dû tourner la page. Mais il craignait qu’on le traite de lâche, qu’on lui dise qu’il manquait de courage à ne pas essayer encore d’arranger les choses. Un bout de sparadrap par-ci, une rustine par-là et sa vie pouvait continuer comme si de rien n’était.
Mais les rustines ne tenaient à rien et en sautant laissaient s’échapper un filet de vent qui toujours ne faisait qu’un son : Oups !
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| | Nombre de messages : 60 Âge : 31 Pensée du jour : Sublimer le quotidien Date d'inscription : 17/08/2022 | Ahlem / Clochard céleste Dim 30 Oct 2022 - 18:21 | |
| Fred Dee, il y a comme une senteur de subtilement dark dans pas mal de tes nouvelles, j'aime beaucoup Le mot du jour ne m'a pas inspiré, mais mon cerveau s'est fixé sur une idée. J'espère que ça résonnera pour ceux qui connaissent le jeu - Equipement:
Le clan de l'Ombre a prit possession du cimetière. L'un est exhangue ; saigné coup sur coup, il a encaissé pour ses pairs. Son Chasseur n'est pas loin, il s'est arrêté au seuil des tombes. Mais trop proche de ces ténèbres, il réalise qu'il est vulnérable... aura-t-il le temps de s'éloigner, saura-t-il se faire passer pour un neutre passant le temps de retrouver un lieu propice au tir ? Je suis resté loin, tapi dans un rôle insignifiant de tueur indécis. J'observe les deux clans ennemis, je me fais passer pour l'un ou l'autre au gré des rencontres. Mais ils commencent à douter... Déjà, l'un m'a maudit et je sens mes viscères brûler. Le Chasseur est pris en chasse. C'était inévitable et son amulette ne le sauvera pas. Ce médaillon... je ne peux le quitter des yeux, il m'obsède ! Je mise tout là-dessus et je tremble qu'un autre y mette la main ! Une Ombre a jailli sur le Chasseur ! Il prend un coup de hache dans le dos, et cela ne le tue pas... robuste. L'Ombre est rappelée par les ténèbres, elle a perdu l'occasion de crever son traqueur. C'est à moi, à présent. Il ne fait plus doute qu'une attaque de rien suffira à achever le héros. Il est le dernier de sa race, sa mort sera une victoire pour les Ombres. Je ne les aime pas, celles-là, mais l'amulette... Je bondit hors de mon sanctuaire et me précipite sur le mourant. Je tue salement : avec tous mon outillage en main, ça ne peut être qu'une boucherie. Dans un sourire victorieux, j'attrape son objet fétiche et l'arrache !
— Gagné ! J'étais Bob, il me fallait cinq équipements ! — Arf, j'en étais sûr, meerde ! Au-dessus du plateau du Shadow Hunters, les derniers vivants révèlent leurs identité. Les Ombres aussi ont gagnées, débarassées ainsi de leur ultime ennemi. Mais avec la bassesse de mon dernier coup, je me sens l'une d'elles, et c'est un peu une double-victoire.
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| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Dim 30 Oct 2022 - 23:57 | |
| Merci Alhem. Je ne sais pas si c'est toujours dark mais si ça plait... J'ai eu un peu de mal aujourd'hui à trouver mon... - Équipement:
Elle le sentait venir, elle allait encore en entendre parler. Trois fois qu’elle passait par cette salle. Les restes de ce minotaure ne pouvaient mentir. Une frémissement au coin de son champ de vision la prévenait déjà de ce qui allait suivre. — Ha, c’est ça de laisser des meufs faire le travail d’un vrai guerrier ! Oh, bon sang, ça recommençait ! On l’avait prévenue qu’un truc déconnait dans ce donjon mais pas au point que son propre équipement se mette à l’insulter… Cette fois, la voix semblait sortir de son épée. — Toutes les mêmes, vous savez pas lire une carte. Ha mais non, j’oublie, tu n’as même pas tracé de carte en t’aventurant dans ce labyrinthe. Elle chauffait, sa vision embuée par la colère, mais elle devait garder son self-contrôle. Pas question de laisser tomber ce défi. — J’ai tracé une carte ! Elle se retenait de hurler. Le minotaure avait suffisamment entamé son espérance de vie pour qu’elle entretienne une certaine discrétion. Mais ses armes et pièces d’armures paraissaient moins dérangées par l’idée de prendre la poussière ici en attendant qu’un autre inconscient vienne ici jouer les héros. — J’ai tracé une carte ! répéta-t-elle alors que le frémissement recommençait. Mais rien à faire. Depuis tout à l’heure, je n’ai le choix qu’entre deux portes et j’ai l’impression d’avoir essayé toutes les combinaisons mais je reviens encore là. — C’est ce que tu dis… Mais en même temps, les bonnes femmes et la logique… Cette fois, la voix avait jailli de son épaulière. Elle tenta de l’ignorer et choisit une nouvelle option : fouiller dans ce pot… ne rien trouver… est-ce qu’elle avait déjà fait ça un peu plus tôt ? Qu’avait-elle trouvé alors ? Elle allait devoir fouiller à nouveau son équipement… — Mais qu’est-ce que tu viens faire là ? C’est pas là-dedans que ce planque le maître de ce donjon, péta… D’un coup, le dur retour à la réalité. Elle ne pouvait plus le supporter. Tant pis pour la quête ultime. Achevé l’inachevable ? Elle subit bien amplement au quotidien la misogynie du milieu pour ne pas laisser un jeu lui en mettre encore plein la tronche. Et maintenant elle va devoir remplacer son casque VR à moitié fracassé contre le mur d’en face mais qui débite encore en boucle le même mot.
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| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Lun 31 Oct 2022 - 15:08 | |
| Et il n'en restait plus qu'un. Et en même temps tout ces mots inutilisés... Alors j'ai pris tout ce avec quoi je n'ai pas pu tailler un texte en particulier à chaque fois pour un ultime tour de piste. Bonne lecture ! Et merci à toutes celles et ceux qui ont suivi et tenté l'effort pendant 31 jours. - Jour 31 / Ferme:
Et à la fin, il en avait tant accumulé. Toutes ces choses qu’il n’avait faites. Des regrets ? Pas vraiment. Il avait bien vécu. Le bon et le moins bon. Même le mauvais. Les engueulades, les colères, les déceptions, les chiens méchants à affronter ou à contourner, les efforts pour mettre son ego de côté, tout ce qu’il faut refaire et répéter cent fois pour un début de résultat.
Et de temps en temps, un coup de bluff. Pas dispo, pas là, mieux à faire. Cela n’a pas toujours rendu sa vie plus salée. Mais placer même l’essentiel dans la marge représentait parfois une petite aventure, un doigt d’honneur osé au confort, au conformisme, même aux petits bouts de train-train qu’il s’était choisi en toute conscience. Que de petits hold-ups commis sur le temps, sur la vie pour s’affirmer. Ressembler le plus possible à qui il est jusque dans son âme. Sa rebellitude n’aurait-elle consisté qu’en se laisser pousser une queue de cheval ou placer ses crottes de nez sur la rampe, là où passeraient ceux qui voudraient suivre son chemin, il ne se serait pas senti plus accompli. Pas plus coq que volaille déplumée. Ne faire que le contraire de ce qui est prescrit que parce que c’est tentant, bien peu pour lui. La majeure partie de sa vie s’est passée dans l’enclos mais pour parfois balancer un coup dans la barrière, la fragiliser, pas pour la forcer, pour s’échapper, mais pour laisser un peu entrer le danger. Il se serait senti plus enfermé en ignorant la clôture. Il a joué avec.
Et du porche de sa ferme, il contemple la barrière qu’il a dressée tant qu’a duré l’été avec ce portail qu’il laisse ouvert pour de potentiels invités inespérés. Et par-delà, il regarde le soleil se coucher. L’astre de vie peint petit à petit tout ce qui faisait son existence en teintes automnales. Cet automne que les Anglais appellent la chute avant le mortel hiver. Mais au crépuscule, il ne sent point le déclin, la décomposition. Il a connu les échecs mais aussi l’ascension. Il ne finit pas en un seul morceau mais il a trouvé sur le chemin tant de nouveaux éléments pour faire de lui un être plus complet. Il n'est pas arrivé bien haut mais à un niveau plus élevé que ce qu’il aurait pu prévoir. Et ce soir, il va se coucher. Et peut-être qu’il ne se réveillera pas. On ne le retrouvera pas avant le jour des Défunts. Mais tant pis, lui se considère désormais et pour l’éternité comme faisant partie des Vivants.
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| | Nombre de messages : 793 Âge : 32 Date d'inscription : 25/04/2020 | Paige_eligia / Blanchisseur de campagnes Lun 31 Oct 2022 - 15:14 | |
| Bravo à ceux qui ont tenu le coup jusqu'au bout ! Je vous ai lâchement abandonné au milieu ^^ |
| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Lun 31 Oct 2022 - 18:33 | |
| Merci Paige ! Mais tu sais, il reste encore quelques heures pour nous rejoindre dans un dernier coup d'éclat.  |
| | Nombre de messages : 60 Âge : 31 Pensée du jour : Sublimer le quotidien Date d'inscription : 17/08/2022 | Ahlem / Clochard céleste Mar 1 Nov 2022 - 18:46 | |
| Bravo Fred Dee d'avoir persisté ! Le dernier mot ne m'a décidément pas inspiré, j'ai lâché encore |
| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Mer 2 Nov 2022 - 9:19 | |
| Merci Alhem ! J'espère qu'on remettra ça l'année prochaine.  |
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