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| | | Nombre de messages : 793 Âge : 32 Date d'inscription : 25/04/2020 | Paige_eligia / Blanchisseur de campagnes Mer 5 Oct 2022 - 17:47 | |
| - FLamme:
Petite flamme, souffle entre tes doigts. Doucement tu t'allumes, éblouissant d'un sourire un visage rougi par le froid. Tu glisses sur l'humidité de la branche, manque tomber dans la neige. Mais là, tu trouves un peu de paille sèche, parfaite pour y creuser ton nid et t'y lover. Sans te presser, tu prends possession des lieux jusqu'à ce qu'il ne reste plus un brin. Tes pieds touchent la neige mais ce n'est pas grave, car tu es désormais assez grande pour te hisser à cette brindille sèche là-haut. Quelques efforts supplémentaires et tu y es ! Seulement voilà, une fois la brindille consommée, tu n'arrive pas à t'accrocher à une nouvelle prise. Tout est si froid, humide, glacial. Le bois est vert. Il te rejette. Alors peu à peu, tu perds en énergie jusqu'à retrouver ta première forme. Et sans un bruit, tu t'éteins comme si tu n'avais jamais existé.
Un peu de mélancolie aujourd'hui pour sortir de la dimension frissons |
| | Nombre de messages : 4361 Âge : 32 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Mer 5 Oct 2022 - 18:03 | |
| - Flame:
Elle contemple les dégâts, maintenant que tout est noirci et calciné. Un reste d’étagère pend mollement. Tous les livres forment le tapis de cendre fine qu’elle n’a pas encore osé fouler, mais qui s’élève doucement sous le faible courant d’air qui filtre par les carreaux fissurés par la chaleur. La lourde porte semble intacte, mais le fer de la poignée lui a brûlé la peau alors qu’elle pesait de tout son poids dessus. Il faut nettoyer, à présent qu’il n’y a plus rien à sauver, mais par où commencer ? Elle soupire, puis tousse. Elle n’est même pas entrée que la suie bouche déjà ses poumons. Il fait nuit, et le gris clair semble luminescent ; ça lui rappelle un peu la poussière de lune que son père fabriquait. Alors qu’elle attend, elle voit que le début du couloir commence à se fondre, éclairant légèrement cette partie alors que tout le reste est dans le noir. Il lui faudra un peu de temps avant de parvenir à rallumer une lampe à pétrole.
C'est en partie inspiré d'un évènement de Sur la colline 
Mes écrits Mes nouvelles et les commentaires Sur la colline est disponible à l'achat sur Amazon ! Le reste Revue de presse : des articles Web sur le monde littéraire Concurs de nouvelles 75 : votez jusqu'au 1er avril ! |
| | Nombre de messages : 83 Âge : 27 Pensée du jour : "Quand un philosophe me répond, je ne comprend plus ma question." P. Desproges Date d'inscription : 27/09/2022 | Morgane T. Merienne / Pippin le Bref Mer 5 Oct 2022 - 18:23 | |
| Un doux mélange d'horreur et de fantastique pour ce thème du 5. Flamme. - Une flamme, une flamme. Bon sang, où était ce fichu signe ? Mon regard parcourait la pièce, j'en fouillais frénétiquement chaque recoin sans pour autant trouver ce que je cherchais.
Surgissant du vide, une voix mécanique m'ordonna de me dépêcher. "Il reste deux minutes. Deux minutes." Pas la peine de me mettre la pression !" Ai-je râlé dans ma tête. Je continuais mes recherches, de plus en plus fébrile. Je regardais sur les murs, le plafond, le sol, sans rien trouver. Merde, merde, je n'avais plus beaucoup de temps. Le décompte s'acheva, sans que je n'ai vu cette flamme que je cherchais. Il y eut un signal particulièrement sonore. C'était assourdissant. Je plaquais mes mains sur mes oreilles, priant que ce vacarme s'arrête. Hélas, lorsque ma prière fut exaucée, ce qui suivit fut pire... Un liquide se répandit au sol, quelque chose de nauséabond qui s'enflamma en un clin d'œil. J'étais rapidement cernée par les flammes. Je ne voyais pas de porte, de trappe ou quelque chose qui aurait pu me servir à m'échapper de cet enfer. Je criais, hurlais, suppliais qu'on vienne à mon secours. Je voulais sortir de là ! Je voulais rentrer chez moi ! Je m'époumonais, à m'en casser les cordes vocales. Mais rien. Rien sinon la solitude, la peur et les flammes qui m'environnaient. J'allais mourir. La certitude s'installa en moi, et je me recroquevillais sur moi-même. La chaleur était étouffante, les flammes si proches qu'en tendant la main, j'aurais pu les toucher. Puis une voix. Une voix puissante, venue de je ne sais où. Une voix qui hurlait en moi, surmontant les flammes et mes pleurs. - Alice ! Alice ! Alice ! Je me réveillais en sursaut. Devant moi, le visage inquiet de Donna. J'étais en sécurité. Dans mon lit, chez moi. J'étais en sécurité. En sécurité. Alors que le rythme de mon cœur s'apaisait, je soupirais de soulagement. C'était si réel … - Alice, bon sang, que s'est-il passé ? Mais elle ne parlait pas de mon cauchemar. Je le vis en me relevant. Tout autour de mon lit, le sol, les murs, même le plafond étaient noirs de suie, carbonisés. Par endroit, je pouvais voir le rougeoiement de braises mal éteintes. - Mais … Mais ce n'était qu'un cauchemar … :
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| | Nombre de messages : 192 Âge : 49 Date d'inscription : 12/04/2021 | Aâma / Tycho l'homoncule Mer 5 Oct 2022 - 21:37 | |
| Jolies Flammes ! Sympa à lire les formats courts Moi je continue dans le n'importe quoi. - Flamme:
Un couple se tenait assis, en bordure de falaise. Leurs regards dominaient un océan d'huile s'étendant à perte de vue. La lumière du soleil déclinait, peignant de rose et d'ocre un ciel romantique. L'instant était tel que Gérard l'avait imaginé, choisi, prémédité. Et il ne tarda pas à déclarer sa flamme. — Regarde comme c'est beau, mon amour. Je me sens comme ces vagues, qui refluent irrémédiablement vers toi, ou comme ces galets sans cesse charriés par ta fougue. Je suis ce mérou, qui se dissimule derrière ta beauté et même cet oyat, qui oscille sous le léger souffle de la passion, je suis tout ça, pour toi, pour nous. J'ai beaucoup joué sur l'échiquier du cœur, beaucoup perdu – surtout au PMU – mais je t'ai enfin trouvé, toi, ma mine de bonheur, mon puits de diamants, tandis que moi, l'indigent, je t'attendais. Je t'aime... euh... Ginette ? Colette ?... Paulette ! — Et bé, ça m' troue le joufflu c'que tu m'dis mon Gégé. J'ai pas tout capté, mais personne m'a jamais causé c'te façon là. Et t'sais quoi ? Ben ça m'rappelle 'xactement c'que la poulette du loto m'disait. Elle m'a r'gardé, m'a r'filé mon chèque et m'a dit : « Vous savez quoi ma bonn' dame ? Et ben c'est encore plus beau quand c'est pour quelqu'un qu'est dans le besoin ». Sur ce, elle se leva d'un coup et poursuivit. — Mais pas folle la guêpe ! J'ai p'têt pas fait beaucoup d'études, mais j'l'ai bien vu, l'autre baronne d'la Francaise des jeux, elle s'foutait bien d'ma gueule ! Alors comme toi aussi t'as l'air d'être à la dèche sévère et bien pourri d'la timballe, et ben comme la dame, j'vais t'faire un beau cadeau ! Alors, elle ramassa ses affaires, fit volte-face et s'éloigna. — ... ? Ben... Paulette ?! Tu vas où là ? s'inquiéta Gérard. — Elle se taille la Paulette ! Avec son pognon ! Elle aime pas la mer !... et elle s'appelle Lucette ! Foutraque ! Et un joli doigt d'honneur stria le ciel de toute sa rectitude.
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| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Jeu 6 Oct 2022 - 8:47 | |
| Qu'est-ce qu'on s'amuse ici ! Merci Aâma pour ton humour. Petite quasi-impro sur le thème du jour. Jour 6 / Bouquet - Citation :
Le monde Une scène Des planches Une table Un plateau Une montagne Un coteau Un vignoble Un bordeaux Une bouteille Du bouquet Un verre A la santé Du monde Qui est une scène Dont on brûle les planches Comme treize à table Servis sur un plateau Montagne d’abondance Attaquée au couteau Partage ignoble L’eau déborde S.O.S de la mer en bouteille Bouquet sur la terre, sur sa tombe A la santé Du monde |
| | Nombre de messages : 793 Âge : 32 Date d'inscription : 25/04/2020 | Paige_eligia / Blanchisseur de campagnes Jeu 6 Oct 2022 - 14:17 | |
| Juste une phrase aujourd'hui pour moi sur le bouquet. Allez, on tiens bon dans le défi tout le monde !
"Serrées dans la main de l'univers, chaque âme illumine le bouquet de la vie de sa couleur personnelle." |
| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Jeu 6 Oct 2022 - 14:44 | |
| Sublime, Paige ! On tient bon, oui, on tient bon. Ça va, pour moi, je sais que j'ai déjà un truc pour le 9. Je réfléchis au reste au jour le jour. |
| | Nombre de messages : 813 Âge : 58 Pensée du jour : 947 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Jeu 6 Oct 2022 - 14:55 | |
| Vivifiant de vous lire tout.es. Vivifiant cette émulation collective ! - Bouquet:
Aujourd'hui, un extrait des Rêveries d'un promeneur immobile
Rêveries d’un promeneur immobile (extrait)
Dans le vase posé sur la table basse, les fleurs des champs cueillies par Loïse avaient baissé leur corolle, et quelques pétales, déjà, s’étaient détachés. En m’approchant, je constatai avec tristesse que le bout des tiges commençaient à pourrir.
Je pris le vase dans mes mains, pour changer l’eau des fleurs. Une odeur âcre, presque nauséabonde, s’exhalait.
Alors, je restais assis, incapable de bouger, le visage penché sur le bouquet, les émotions des derniers jours à ras bord du cœur.
Une larme, je crois, se formait au coin de mes paupières. D’abord petite et piquante, je la sentais s’épaissir, s’arrondir, devenir chaude et vivante, jusqu’à rouler sur mes joues, et tomber en cascade dans l’eau des fleurs. Comme une éclaboussure de vie.
Les tiges se redressèrent, les corolles reprirent de la vigueur, les couleurs devinrent éclatantes et un parfum doux, presque sucré, envahit la pièce.
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| | Nombre de messages : 83 Âge : 27 Pensée du jour : "Quand un philosophe me répond, je ne comprend plus ma question." P. Desproges Date d'inscription : 27/09/2022 | Morgane T. Merienne / Pippin le Bref Jeu 6 Oct 2022 - 18:25 | |
| Joli texte Le Rosier, j'aime beaucoup ! Thème du jour : Bouquet. Voici ma contribution : - L'un des avantages d'être en télétravail, en plus de ne pas avoir à se coltiner le trajet, c'était de pouvoir garder des chaussons plutôt que de mettre des escarpins inconfortables. Et aussi de pouvoir mettre sa musique en fond sonore.
C'est du moins ce que pensais Rose en s'installant devant son ordinateur. Près d'un mois de confinement et ce n'était pas terminé. Alors qu'elle s'apprêtait à répondre aux premiers mails de la journée, la sonnette retentit et Rose fit un véritable bond. En ouvrant la porte, elle ne vit cependant personne dans le couloir de son immeuble. Pas un chat. Faisant un pas en avant pour essayer de voir quelque chose, son pied buta contre un objet. C'était un bouquet de fleurs. Pas de plastique, cela ressemblait à un bouquet artisanale, les fleurs étaient liées par un ruban jaune. Les fleurs étaient comme des marguerites, mais jaune-orangé. Il n'y avait qu'une carte, sans signature, avec pour seul inscription « J -3 ». Rose ne comprit pas. Elle posa le bouquet sur le plan de travail de la cuisine et n'y pensa plus jusqu'au soir, en revoyant le bouquet. Une rapide recherche Internet lui apprit qu'il s'agissait d'hélénies, des fleurs d'Amérique du Nord qui ressemblaient à des marguerites. Mais ce n'est pas ce qui retint son attention : ces fleurs étaient un symbole de larmes dans le langage des fleurs. Qui pouvait bien lui avoir envoyé cela ? Surtout qu'elle détestait les fleurs. Rose jeta le bouquet à la poubelle. Quelle sinistre plaisanterie, songeait-elle. Le lendemain, à la même heure que la veille, la sonnette retentit de nouveau. Rose hésita à ouvrir mais la curiosité l'emporta. Comme la veille, sur son paillasson, une branche ornée de petites fleurs blanches, à quatre pétales, très jolies. Rose les prit en photo pour les rechercher. Seringat, une plante vivace d'extérieur, symbole de mémoire … Un frisson parcourut Rose en lisant la carte : « J -2 ». Elle se précipita dehors et jeta la branche fleurie dans la poubelle. Mais le lendemain, ce fut un nouveau bouquet qui fut déposé sur son paillasson. Toujours à la même heure. Cette fois, c'était des chrysanthèmes. Les fleurs que l'on mettait sur les tombes au cimetière. Une vague de colère secoua la jeune femme. Qui que soit ce petit plaisantin, il n'était plus question de le laisser faire. Elle allait l'attraper et lui apprendre les bonnes manières comme il se doit : par un bottage de fesses en règle. Rose décida de se défendre. Le lendemain, c'est à côté de la porte qu'elle attendit sa mystérieuse livraison, un rouleau à pâtisserie dans la main. C'est ce qu'elle avait trouvé de plus efficace pour se défendre, à défaut d'une batte ou quelque chose de ce style … L'heure arriva et rien ne se passa. Pas de sonnette et elle ne vit personne dans le judas. Après avoir patienté quelques minutes, Rose hésita à ouvrir la porte. Un petit coup d’œil, histoire d'être sûre … Elle déverrouilla la porte, puis l'ouvrit tout doucement et passa la tête. Armée de son rouleau à pâtisserie, elle s'avança dans le couloir désert. Rien, pas âme qui vive. Une sensation de soulagement parcourut Rose. Ce fut à ce moment qu'elle s'écroula sur le sol. Le rouleau à pâtisserie s'échappa de sa main inerte et roula sur le sol. Elle gisait là, dans son couloir, à quelques pas de son appartement, les yeux grands ouverts. Rose était morte avant d'avoir touché le sol. a écrit: |
| | Nombre de messages : 192 Âge : 49 Date d'inscription : 12/04/2021 | Aâma / Tycho l'homoncule Jeu 6 Oct 2022 - 23:40 | |
| T'es où Volte ! J'avais bien aimé ta " flamme " Le rythme va être dur à tenir ! J'ai même pas regardé le mot de demain - Bouquet:
La fin de journée sentait l'ordinaire. Un salon, plongé dans le noir, percé par les effets de lumière d'un écran plasma, un programme en vogue, « Chatouille pas mon poste » et un canapé, sur lequel s'avachissaient deux larves flirtant avec le plus bas degré de céphalisation du monde du vivant. La soirée s'étirait, narcotique, lorsqu'un méchant fumet de merde affleura leurs narines. Spontanément, l'homme comprima ses trous de nez. — Oh purée ! L'infection ! Tu pourrais prévenir quand même ! — Mais c'est pas moi ?! répondit sa compagne. — C'est le chien peut-être !? — Peuh ! On n'a pas de chien, Jean-Louis. — Ah bon ? Et depuis quand ? — Depuis toujours... on n'a jamais eu de chien. — Comment ça on n'a jamais eu de chien ? Et bien on va savoir ça tout de suite... Cristiano ! Scarlett ! — Tu appelles qui là ? — Bah les enfants, évidemment. — Humm... mais on n'a pas d'enfants non plus Jean-Louis. — Ça c'est la meilleure ! Et tu comptais me le dire quand ? Nan parce que moi aussi je peux te cacher des choses. Revanchard, il souleva le bas de son pantalon et la nargua : — Tiens regarde... et oui ! J'ai pas mis les mêmes chaussettes, ah ! — Alors ça non ! Tu sais que j'ai horreur du dépareillé. M'enfin, qu'est-ce c'est que ce rangement ? Carmen ! Elle est où celle-là... Carmen !! — On n'a pas de domestique chérie. — Elle est déjà partie ? — Non, on n'a juste jamais eu de domestique. — Ah oui... Là-dessus, les deux corps s'affaissèrent contre le dossier du divan. Et puis de nouveau, le silence pesa... — Dis... on s'ennuie tant que ça ? demanda-t-elle. — Bah. — ... — Encore un p'tit pet ?
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| | Nombre de messages : 813 Âge : 58 Pensée du jour : 947 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Ven 7 Oct 2022 - 11:20 | |
| J'entame donc le mot du jour. Allez hop ! on se donne la main pour avancer ensemble. - Voyage:
Avec mon jeune frère, nous aimions jouer à ce jeu que j’avais inventé, non sans fierté, du haut de mes 6 ans.
— Qu’est-ce que tu vois ? criait l’un d’entre nous ? — Je vois “YAGE” ! s’époumonait l’autre, en faisant l’avion avec les bras. — Qu’est-ce que tu dis ? — Je dis “SPARAIS” ! et hop, on se cachait bien vite sous les draps et les couvertures.
Tout le succès du jeu tenait dans l’arrivée furieuse de notre grande sœur, toute ébouriffée, les lunettes de travers sur ses taches de rousseur.
— Mais qu’est-ce que vous faites à gueuler comme ça ? — Nous voyons “YAGE”, hurlions-nous de concert.
Puis, après quelques secondes de calme relatif, nous reprenions de plus belle
— Nous disons “SPARAIT”, en fuyant à toute jambe devant la volée de coups de pied promise.
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| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Ven 7 Oct 2022 - 15:58 | |
| Pas toujours facile mais quel plaisir de se retrouver chaque jour avec un nouveau texte qu'on n'imaginait pas forcément une heure avant. Jour 7 / - Voyage:
— Dépêche-toi de faire ce que tu as à faire et on repart. — Oui, M’man, répond Alfio. — Casse-pied, ce gosse ! ronchonne Papa resté au volant de son monospace Grand Voyager. On lui dit d’aller aux toilettes avant de partir et au bout d’une heure, il trouve le moyen de nous demander de nous arrêter sur une aire d’autoroute. — Allons, il était stressé à l’idée de faire huit heures de route. Ça l’a bloqué. Sa mère le défend toujours, quelles que soient ses petites ou grandes faiblesses. Il devine d’ici la conversation entre ses parents. Son père qui le trouve trop chochotte pour un garçon de dix ans - « Il va se faire bouffer au collège » - et sa mère qui voudrait faire entrer dans la tête de son mari qu’aujourd’hui un garçon n’a pas besoin d’être aussi viril que son rital de géniteur. Alors, pour ne pas y penser, Alfio se concentre sur son objectif : le module gris foncé aux portes rouges qui sert de WC sur cette aire d’autoroute. Il longe une allée de bouleaux sans penser à autre chose qu’à sa vessie qui appelle au soulagement. Mais avec stupéfaction, il s’arrête après avoir dépassé le dernier arbre. Il a déjà vu des sculptures orner des aires d’autoroute mais pas de si… massive ou étrange. Comme si un géant de pierre avait été enterré ici ne laissant dépasser que son avant-bras. Et ce poing colossal brandi par-dessus la pelouse tenant une épée brisée ! Plus stupéfiants encore : les enfants réunis autour. Ils pourraient s’amuser au terrain de jeux implanté non loin mais ils sont tous là, une demi-douzaine de filles et garçons, une ou deux mains posées sur ce membre gris. Coup de klaxon ! — Alors, tu y vas ou ta mère doit t’emmener ? Son père. La honte. Il en oublie le monument et court se réfugier dans les cabinets. Il urine assis. Papa le traiterait encore de fillette s’il le voyait mais il a besoin de ses deux mains pour essuyer les larmes qu’il ne peut retenir de couler. Il voudrait rester encore un peu mais craint que ce soit encore pire s’il retardait son retour dans la voiture. C’est déjà pire. Son père et sa mère s’engueulent sur le parking. Sans doute que Maman n’a pas apprécié la dernière frasque de son époux. Alfio voudrait partir loin de tout ça. Il retrouve la sculpture. Quelques enfants ont rejoint entre temps les précédents. D’autres s’éloignent désormais du monument avec un drôle d’air sur le visage. Se sentent-ils mieux ou moins bien ? Pour Alfio, ce cinquante-cinquante vaut mieux que sa seule autre option. Alors, à une ou deux mains ? Il ne va pas y aller à moitié, ce n’est jamais qu’une statue… — Où est mon fils ? Alfio ! Alfio ! Il a reconnu cette voix, portée par le vent à travers les contrées hyper-boréales, quand son bouclier puis son armure s’étaient fendus sous les coups des sbires des géants des glaces. Une voix ? Non, une voie. Une sortie hors de ce monde qui lui a tout donné, tout pris. — Maman ? articule le guerrier dans sa barbe. Il a retiré ses mains. Était-ce un rêve ? Non, il avait bien entendu sa mère appelé encore et encore son nom. — Maman ! Maman, j’arrive ! Il franchit la rangée d’arbres. Par un réflexe qu’il ne s’explique pas, il se saisit en chemin d’une branche qui traîne par terre. Sa mère est soutenue par un groupe d’inconnus, son père retenu par d’autres. Maman se tient le visage. Papa s’arrache à l’étreinte des autres voyageurs. Alfio jaillit, bouscule son père qui s’écroule entre deux voitures. Il voit son fils au-dessus de lui qui brandit son gourdin et s’écrie : — Ainsi meurent les géants ! — Alfio, non !
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| | Nombre de messages : 793 Âge : 32 Date d'inscription : 25/04/2020 | Paige_eligia / Blanchisseur de campagnes Ven 7 Oct 2022 - 17:19 | |
| Coucou vous ! Aujourd'hui j'ai eu du mal à me lancer, et une fois l'idée d'une valise dans un grenier, hop c'était parti ! - Voyage:
- Tiens, qu'est-ce que c'est ?
Faustine tira une vieille valise poussiéreuse de sous le secrétaire. Voilà plusieurs jours qu'elle s'échinait à vider le grenier de ses grands-parents pour la vente de leur maison. Elle allait de découvertes en découvertes et se rendait compte qu'elle ne connaissait pas si bien que ça ses ainés.
Après quelques secondes d'efforts contre la serrure rouillée, la valise finit par s'ouvrir. Et ce qu'elle trouva à l'intérieur... Des photos de mondes merveilleux. Une carte d'un pays inconnu. Des écritures d'un alphabet étranger à la Terre. Éberluée, Faustine se demandait si tout cela était réel. Elle reconnaissait parfaitement sa grand-mère à côté d'une créature longiligne bleue. Là c'était son grand-père dans les mains d'un géant. Quel était ce monde ? Où se trouvait-il ?
Elle déplia la carte et détailla le contour multiples îles de :
- Imagiria.
A peine eut-elle prononcé ce mot à voix haute, qu'elle sentit son corps se faire absorber par la valise.
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| | Nombre de messages : 83 Âge : 27 Pensée du jour : "Quand un philosophe me répond, je ne comprend plus ma question." P. Desproges Date d'inscription : 27/09/2022 | Morgane T. Merienne / Pippin le Bref Ven 7 Oct 2022 - 17:37 | |
| Hello les gens ! J'avais envie de changer, pour une fois. J'ai opté pour un genre que je ne pratique plus autant, la poésie. Qu'en pensez-vous ? - Tendre foyer qui attire mon regard,
Je ne puis retarder mon départ. C'est que le chemin est long. Et le vaste monde crie mon nom. L'horizon changeant est tentateur, Il m'attire vers tant d'ailleurs. Mes pas, par une avide curiosité, guidés. Un voyage pour, un jour, mieux rentrer. Mais pour l'heure, cher foyer, tu l'entends ? C'est mon billet pour le dépaysement. Je m'en vais, je pars, Je m'en remet au hasard Pour trouver, sur la carte, le prochain arrêt. Et si jamais je m'égarais ? C'est que le voyage est fait de surprises, C'est que le voyage est fait d'inconnues. Mais un jour, de retour sur un chemin connu. Le foyer, enfin, une terre conquise. Après avoir appris le vaste monde et ses savoirs, Pardonne-moi d'être en retard. :
C'est agréable, je trouve, de se remettre à la poésie après l'avoir laissé de côté pendant un moment. |
| | Nombre de messages : 374 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Ven 7 Oct 2022 - 18:18 | |
| @Paige : Super ! J'aurais adoré trouver comme toi cette valise.
@Morgane : malgré le peu de pratique, ça sonne !
Vivement le "match" de demain ! |
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