Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Ven 2 Sep 2022 - 13:28 | |
| Lecteur -> lectrice
Éditeur -> éditrice
Traducteur -> traductrice
etc.
Alors par cohérence, autrice me paraît tout naturel. |
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Nombre de messages : 22 Âge : 33 Localisation : Coincée dans ma tête Pensée du jour : A l'impossible nul n'est tenu Date d'inscription : 13/09/2022 | Cléo / Homme invisible Jeu 15 Sep 2022 - 15:18 | |
| Questionnement intéressant ! J'avoue que j'ai commencé à utiliser autrice depuis deux ans environ, principalement parce que la plupart des femmes écrivaines que je suivais à l'époque l'utilisaient pour se qualifier elles-mêmes. Je n'y avais pas vraiment réfléchi avant mais effectivement, grammaticalement, ce terme semble correct !
Quelle ne fut pas ma surprise de voir une personne proche de moi réagir hyper violemment en m'entendant utiliser ce terme lors d'un repas de famille ! Du coup maintenant il m'arrive d'utiliser "auteure" également, simplement pour avoir l'opportunité de finir mon propos avant d'être brutalement interrompue pour une histoire de vocabulaire xD. |
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Nombre de messages : 857 Âge : 60 Pensée du jour : 1022 ! Date d'inscription : 25/08/2021 | Le rosier / Double assassiné dans la rue Morgue Jeu 15 Sep 2022 - 15:33 | |
| - Cléo a écrit:
Quelle ne fut pas ma surprise de voir une personne proche de moi réagir hyper violemment en m'entendant utiliser ce terme lors d'un repas de famille ! Du coup maintenant il m'arrive d'utiliser "auteure" également, simplement pour avoir l'opportunité de finir mon propos avant d'être brutalement interrompue pour une histoire de vocabulaire xD. Un très bon exemple de silenciation. C'est l'un des thèmes du livre précédemment cité. Et c'est loin d'être une simple histoire de vocabulaire. Il y a derrière tout un contexte politique hyper violent de silenciation des autrices dans l'histoire de la littérature, qui perdure encore aujourd'hui. |
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Nombre de messages : 22 Âge : 33 Localisation : Coincée dans ma tête Pensée du jour : A l'impossible nul n'est tenu Date d'inscription : 13/09/2022 | Cléo / Homme invisible Jeu 15 Sep 2022 - 15:44 | |
| Cela, je l'entends bien. Dans le cas précis, le problème évoqué était que la consonance du mot ne plaisait pas, et non une observation purement misogyne. J'ai juste été surprise de la véhémence. |
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Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Jeu 15 Sep 2022 - 15:54 | |
| Le rejet de la consonance du mot peut trouver ses bases dans un positionnement misogyne, même inconscient. Au-delà de l’intention, le résultat reste le même : on a voulu te faire taire au point que toi-même pour ne pas revivre un événement de ce genre tu préfères utiliser un autre terme plus neutre (et je ne te blâme aucunement pour ça). C’est de la silenciation. (Je précise que le principe ne s’applique pas aux propos discriminants voire insultants) Aurais-tu été aussi violemment reprise si le terme avait été moins « connoté », et ce même si la consonance ne plaisait pas ? |
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Nombre de messages : 10114 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Jeu 15 Sep 2022 - 16:00 | |
| Interrompre quelqu'un·e parce qu'on n'aime pas la sonorité d'un mot qu'il a prononcé, ça n'arrive qu'avec les termes féminisés |
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Nombre de messages : 22 Âge : 33 Localisation : Coincée dans ma tête Pensée du jour : A l'impossible nul n'est tenu Date d'inscription : 13/09/2022 | Cléo / Homme invisible Jeu 15 Sep 2022 - 16:06 | |
| Tout à fait. Travaillant au croisement de la sécurité numérique et des Droits de l'Homme, je suis malheureusement très familière des systèmes de silenciation, de harcèlement, et plus généralement de la façon dont les gens ont absolument cessé de parler les uns avec les autres mais plutôt les uns vers les autres (de préférence sur le ton le plus péremptoire possible ^^). Le truc c'est que la plupart ne se rendent même pas compte d'où viennent leur préconceptions, et c'est toujours un moment difficile pour eux que d'être mis devant leurs propres biais. Je trouve plus facile d'adopter une stratégie moins frontale, pour lentement les amener à reconsidérer l'origine de leur fureur xD. Je dis donc "auteure" avec cette personne, tout en faisant ingénuement remarquer que du coup il faudrait sans doute dire "acteure" au lieu de "actrice". Je suis patiente, sauf quand on me crie dessus. |
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Nombre de messages : 118 Âge : 16 Localisation : Ardèche Date d'inscription : 21/06/2022 | Héléna Snow / Barge de Radetzky Jeu 6 Oct 2022 - 21:03 | |
| J'aime ni l'un, ni l'autre, mais autrice me paraît plus joli. Je dis écrivaine en général. |
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Nombre de messages : 948 Âge : 33 Date d'inscription : 30/03/2020 | Kavanaugh / Bile au trésor Jeu 6 Oct 2022 - 22:36 | |
| J'ai commencé à utiliser le mot autrice il y a quatre ou cinq ans, quand c'était encore scandaleux de le faire, dans une démarche résolument féministe. Je me suis faite violemment reprendre de nombreuses fois, dans le cadre pro et par des proches, sur la base d'arguments tous plus ineptes les uns que les autres ("c'est moche", "ça existe pas", "quel intérêt", "c'est ça ton combat, mdr" etc.) Sur JE, j'ai le souvenir assez récent de topics très sensibles, requérant l'intervention de modérateurs, où l'on débattait de l'existence de ce mot et où l'on pouvait trouver ce genre d'arguments. Heureusement, tout change et l'usage finit par prendre le dessus malgré les détracteurs que ça défrise ! J'ai du mal à comprendre l'utilisation de "auteure", mais aucun jugement bien que je sois persuadée qu'autrice deviendra définitivement la norme dans les années à venir. Nouveau combat qui "sert à rien" : professoresse |
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Nombre de messages : 83 Âge : 29 Pensée du jour : "Quand un philosophe me répond, je ne comprend plus ma question." P. Desproges Date d'inscription : 27/09/2022 | Morgane T. Merienne / Pippin le Bref Jeu 6 Oct 2022 - 23:16 | |
| Personnellement, j'utilise le mot "autrice" et j'y vois là une démarche militante même. Il faut savoir que le mot autrice vient du latin autrix, et qu'il apparaît dans des écrits du 15ème siècle. La création de l'Académie Française se fait en 1635, sous l'impulsion du cardinal Richelieu et la normalisation de la langue voit disparaître des termes féminins telles qu'autrice, philosophesse, etc. Le terme reste peu usité, disparaît même des dictionnaires. Durant le 20ème siècle, entre 1971 et 1994, le Trésor de la Langue Française Informatisé indique qu'il n'existe aucun féminin du mot auteur. Le néologisme auteurE apparaît au Canada à la fin des années 90. Le terme autrice revient dans les dictionnaires à partir de 1996, dans le Petit Robert et sera dans l'édition 2023 du Petit Larousse. |
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Nombre de messages : 118 Âge : 16 Localisation : Ardèche Date d'inscription : 21/06/2022 | Héléna Snow / Barge de Radetzky Ven 7 Oct 2022 - 0:03 | |
| Merci pour ces précisions Morgane, t'es une érudite. Au passage, y'a pas de débat pour "érudit/érudite" comme quoi c'est plus une question de sonorité que de véritable machisme (faut pas toujours voir le mal partout). Certains terme ne sont pas facile à féminiser (sapeuse pompière ou philosophesse c'est pas génial quand même^^). |
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Nombre de messages : 83 Âge : 29 Pensée du jour : "Quand un philosophe me répond, je ne comprend plus ma question." P. Desproges Date d'inscription : 27/09/2022 | Morgane T. Merienne / Pippin le Bref Ven 7 Oct 2022 - 0:10 | |
| - Héléna Snow a écrit:
- Merci pour ces précisions Morgane, t'es une érudite. Au passage, y'a pas de débat pour "érudit/érudite" comme quoi c'est plus une question de sonorité que de véritable machisme (faut pas toujours voir le mal partout).
Certains terme ne sont pas facile à féminiser (sapeuse pompière ou philosophesse c'est pas génial quand même^^). J'ai juste fais des recherches (vive internet :p). J'avais un blog qui parlait de littérature, j'avais écris un article sur le sujet et j'ai conservé mes notes. En fait les termes existaient déjà avant la réforme de l'orthographe. C'est bizarre parce qu'on a pas l'habitude de les entendre. Pour autant, féminiser les noms de professions, ça donne une légitimité ; comment être légitime si l'on ne peut meêm pas se décrire ? Donc oui, philosophesse, doctoresse, pompière, c'est important de les dire et d'égaliser la langue française. |
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Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Ven 7 Oct 2022 - 10:30 | |
| "Doctoresse" est attesté et son usage répandu à une époque ? Parce que toutes les docteures que je connais disent "docteure" justement. |
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Nombre de messages : 948 Âge : 33 Date d'inscription : 30/03/2020 | Kavanaugh / Bile au trésor Ven 7 Oct 2022 - 11:25 | |
| - Héléna Snow a écrit:
- comme quoi c'est plus une question de sonorité que de véritable machisme (faut pas toujours voir le mal partout).
En sachant que la plupart de ces mots existent depuis longtemps et ont été volontairement effacés de la langue française par des académiciens misogynes ( "le genre masculin, noble, est supérieur au genre féminin"), je pense qu'il est plutôt salvateur de voir le mal partout. |
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Nombre de messages : 10114 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Ven 7 Oct 2022 - 14:51 | |
| Philosophesse a couramment été utilisé pendant des siècles Et doctoresse a disparu très récemment. On le voit dans des romans français de la seconde moitié du 20e siècle ! |
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