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| | La conception du féminisme dans les romans ? | |
| | Nombre de messages : 731 Âge : 31 Localisation : 16 Date d'inscription : 15/07/2021 | Chimère / Blanchisseur de campagnes Jeu 5 Aoû 2021 - 22:37 | |
| Mardi, JDOO, Cosmos, Nuage-Rouge, Hodobema, Grisebouille, merci pour vos ajouts supplémentaires ^_^
Je vais répondre à mes propres questions au passage (quand même, y serait temps) :
- Lisez-vous des romans féministes ? (exprès pour ça, ou bien ce n'est qu'une caractéristique supplémentaire à vos yeux ?)
Je ne lis pas que ça, et je ne les cherche pas absolument, mais c'est devenu une caractéristique très appréciable à mes yeux. Et c'est parfois ce qui me décide à m'y intéresser.
- Qu'attendez-vous d'un roman féministe ?
Vaste question pour le coup. J'attends une déconstruction des codes et des genres, que l'auteur.e ne se heurte pas aux écueils que son livre tente de justement dénoncer ; j'attends des réflexions, un prisme de narration qui traite plusieurs thématiques du genre. J'attends une égalité de traitement des personnages, peu importe leur genre (et cela passe par la description, la mise en valeur/la valeur intrinsèque, la distribution des forces et des faiblesses...) et l'absence de stéréotypes. Ainsi que l'absence d'envolées misandres, d'ailleurs. Et j'attends des pistes de réflexion, de l'expérience que je n'ai pas et qui va m'amener à élargir encore plus ma vision en la confrontant à celle d'un.e autre.
- Pour vous, c'est quoi au juste, le féminisme dans une histoire ?
Je vais citer ce que j'ai répondu à la question précédente, puisque ça se rejoint ; j'ajouterai qu'au final, c'est l'absence de tout élément oppressant (conscient ou non), que ça découle directement de l'auteur.e ou de l'atmosphère qui règne dans son récit. Et par élément oppressant, j'entends par là aussi bien à l'encontre des personnages féminins que masculins - ou bien genrés autrement.
- Selon vous, quels sont les principaux écueils à éviter, pour un roman féministe ?
La facilité, qui mène à la paresse créative, qui mène aux clichés et aux stéréotypes. Mais également un roman qui se voudrait tellement "pro-féminisme" qu'il en deviendrait agressif envers les hommes/personnages masculins, ou même misandre. J'ai récemment lu un roman d'une auteure française, qui a été plébiscité d'ailleurs ; plusieurs fois, j'ai été mal à l'aise face à des pointes extrêmement agressives envers l'homme en général, et pour moi ça venait vraiment de l'auteure elle-même et non du personnage ou du contexte de la page concernés. Je l'ai quasiment vécu comme une tribune misandre à peine subtile, ça a pas mal gâché mon expérience avec ce roman.
- Et enfin ; avez-vous des romans du genre à partager ici ? Vous ont-ils particulièrement marqué/plu ?
Je n'en ai pas lu beaucoup qui soient suffisamment pertinents pour être nommés ici, mais voici une petite liste :
- Les Illusions de Sav-Loar, de Manon Fargetton ; roman Fantasy, qui a pour point de départ une lutte séculaire hommes/femmes. Ce n'est qu'un point de départ, il y a de multiples ramifications, enjeux et personnages entrelacés ; j'ai été très impressionnée par la narration et les problématiques exposées par l'auteure, qui en plus nous fait bénéficier du point de vue des opprimé.e.s et des oppresseur.e.s. L'histoire en elle-même m'a énormément plu, tout est imbriqué de façon indissociable et fonctionne très bien. C'est un roman que j'ai trouvé puissant et d'une grande intelligence, sur un fond de bienveillance indiscutable. Je préviens toutefois que les tous premiers chapitres peuvent heurter la sensibilité de certain.e.s, mais il ne faut surtout pas juger ce roman à l'aune de ces pages.
- Mon Territoire, de Tess Sharpe ; roman policier qui m'a lui aussi beaucoup plu. Le synopsis n'est pas des plus originaux (unique fille d'un baron du crime local, qui a été davantage dressée plutôt qu'éduquée par son père, tel son chien, pour survivre à tout et à tout le monde) ; mais sa puissance réside dans la narration (à la première personne, et nous alternons entre le présent et le passé, chaque chapitre de réminiscence dévoilant une leçon de survie inculquée par ce père abusif - abusif dans ses attentes, son affection, sa vision du monde), et le choix de traitement des thématiques des violences sexistes et sexuelles, celles qui ont toujours existé et qui existent encore aujourd'hui.
- Circé, de Madeline Miller ; J'ai beaucoup apprécié, même si j'ai préféré Le Chant d'Achille de cette même auteure. À la première personne, nous suivons Circé, de son enfance jusqu'à son exil sur cette fameuse île où elle sera appelée à croiser Ulysse, et tant d'autres... C'est une réécriture (qui s'appuie sur des épisodes avérés des mythes, ce n'est pas une fantaisie pure) extrêmement bien rendue du mythe de Circé. Mais contrairement à tant d'autres versions où elle n'est qu'une magicienne sournoise, qui ne compte pas tant que ça au final, elle est vraiment dévoilée ici dans ses luttes, son désir d'émancipation, ses erreurs et ses amours - qu'ils soient platoniques ou non. Miller nous propose une héroïne forte, mais qui n'en possède pas moins des faiblesses ; dans son récit, les abus des divinités sont nombreux mais dénoncés, analysés, et non pas présentés comme une norme absolue et intouchable. Une narration et une héroïne très féroce même si là encore, on retrouve une bienveillance, une intelligence aiguisée.
- Le Royaume de Tobin, de Lynn Flewelling (saga - terminé) ; Ce n'est pas à proprement parler une saga féministe, mais elle aborde de nombreuses thématiques du genre, et le traitement de fond des personnages (hommes et femmes) est assez juste, très intéressant, et ne correspond pas aux codes de la fantasy d'alors (la saga a débuté il y a vingt ans). Nous partons sur une héroïne qui pendant longtemps se pensera homme (je vous laisse le soin de lire le résumé), avec tout ce que cela implique (éducation, stéréotypes, attentes, dans un monde médiéval hanté par la guerre), pour finalement (re)devenir femme, et qui devra donc se (re)construire à partir de cela. C'est une saga que j'ai énormément appréciée, elle est riche, aussi chaleureuse qu'un foyer imaginaire, les personnages sont puissants, attachant dans leur nature, leurs erreurs et leurs choix.
- Pucelle (2 tomes parus), de Florence Dupré-Latour ; Roman graphique. FDL nous raconte sa construction, de fille puis de femme, dans un milieu blanc, privilégié et catholique, qui a peu à peu colonisé et vicié son jardin intérieur d'enfant, comme elle le dit. L'oeuvre est féministe, c'est indiscutable, Florence grandit en expérimentant toutes les vexations, les peines et les agressions, des plus bénignes et encouragées aux plus odieuses, juste parce qu'elle est fille puis femme. On voit l'évolution de sa psyché, forte au demeurant, désireuse de "bien faire", de "bien agir", mais qui se met à douter, à se détester même, tant elle est menacée. C'est une narration touchante, souvent drôle, mais avec un vrai regard, celui d'une adulte sur la fille qu'elle a été. J'aurais beaucoup aimé le lire durant ma propre adolescence. |
| | Nombre de messages : 3696 Âge : 26 Localisation : Bureau Pensée du jour : Pétit coucou Date d'inscription : 12/05/2012 | Radischat / Guacamole de radis rouges Jeu 5 Aoû 2021 - 22:41 | |
| [Gros ménage fait sur le topic] |
| | Nombre de messages : 1156 Âge : 31 Date d'inscription : 01/08/2020 | Grisebouille / Si c'est pas urgent, je le fais pas Jeu 5 Aoû 2021 - 23:38 | |
| Merci pour toutes ces lectures ! Plus que l'écueil misandrie, je crains pas mal les simplifications excessives. Dans les romans de Ken Follet par exemple les femmes sont systématiquement ou presque des gentilles. Je sais pas si c'est réellement être féministe que de considérer que les femmes sont toutes gentilles, fortes indépendantes etc Ca enlève pas mal de suspense parce que dès qu'on est face à un perso en situation de minorité meuf/feuj/homo ou pauvre on sait qu'il sera super bons, super noble etc. Ceci étant dit, son traitement de certaines problématiques féministes comme les sufragettes est assez intéressant (Et merci pour le ménage  ) |
| | Nombre de messages : 9707 Âge : 30 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Ven 6 Aoû 2021 - 10:53 | |
| Enième nettoyage du sujet. Ce serait dommage d'avoir à le verrouiller...
Poésie – Traque – Liquide – Roman – Miettes – Nouvelles – L'heure du thé – Thèse – Ecriture - Journal - ça raconte - Îles |
| | Nombre de messages : 103 Âge : 33 Localisation : Yvelines 78 Pensée du jour : De retour ! Date d'inscription : 07/01/2018 | Avak / Barge de Radetzky Ven 6 Aoû 2021 - 11:49 | |
| Bonjour Chimère (et toutes les autres personnes) Merci déjà Chimère pour ce sujet Merci à tous.tes pour vos réponses passionnantes même si je ne comprends pas bien Nuage Rouge (pas assez érudite pour cela, tant pis  ) Je répondrai plus tard aux questions, je prépare mes mots ! Je connais une chaine Youtube et un site où les deux autrices défendent et conseillent le féminisme dans les romans. Je ne les mets pas ici car je n'ai pas envie que ces chers trolls viennent les embêter Vous pouvez me contacter par mp si vous les voulez |
| | Nombre de messages : 3352 Âge : 27 Localisation : www.stopennui.net Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Sam 7 Aoû 2021 - 5:14 | |
| - Qu'attendez-vous d'un roman féministe ? De la diversité ! Des femmes viriles et des femmes féminines. Sans oublier la diversité des hommes, aussi. J'attends que les agressions sexuelles y soient caractérisées comme agressions sexuelles, que le consentement ait sa place dans les rapports désiré. Des amitié homme-femme, des hommes doux protégés par des femmes fortes. Des femmes moches (plus de femmes moche svp !!). De la fluidité de genre. Qu'on parle des problématiques LGBTQIA. En essayant que ce ne soit pas la "caution gay" du roman mais une réelle brique de l'univers fictionnelle (même discrète). En gros, j'attends d'un roman féministe qu'il soulève les recoins inabordés des rapports de genre (la sexualité des moches, les viols subis par des hommes...) tout en définissant les événements avec une grille de lecture féministe.
- Selon vous, quels sont les principaux écueils à éviter, pour un roman féministe ? Le cliché de la femme forte à qui l'on passe tout, genre "j'ai pas de couilles alors je les pose sur la table". Qui porte un kalash pour compenser sa vaginité, et met des claques sans qu'on lui dise "oh, ça va pas de frapper les gens ??" car au fond, une femme, ça fait pas vraiment mal... |
| | Nombre de messages : 2943 Âge : 28 Localisation : Mon navire amiral Pensée du jour : "Pour moi, le pouvoir politique, c'est comme les égoûts. On ne peut pas s'en passer, mais tu ne veux pas non plus mettre tes mains dedans." Date d'inscription : 19/12/2014 | Nillac / Bouncing Boy Sam 7 Aoû 2021 - 14:06 | |
| Je ne sais pas si je suis le plus compétent pour participer au sujet, mais ça m'intéresse beaucoup, alors allons-y.
Lisez-vous des romans féministes ?
Je ne recherche pas particulièrement les romans féministes dans le sens où ce n'est pas le critère principal que je recherche pour choisir un livre. Je vais surtout regarder le genre (SF surtout), les critiques et si entre deux livres l'un d'eux a été apprécié pour son féminisme, je me dirigerai vers lui.
Qu'attendez-vous d'un roman féministe ?
Je ne suis pas la personne la plus informée/éclairée sur le féminisme, mais dans mon appréciation, ça serait un roman avec des personnages féminins variés dans leurs représentations physiques et psychologiques, dans le rôle qu'elles jouent et les épreuves qu'elles doivent surmonter. En gros, traiter les personnages féminins comme les autres.
- Pour vous, c'est quoi au juste, le féminisme dans une histoire ?
Je dirais que ça rejoint la question précédente. C'est offrir à ses personnages féminins des rôles aussi complexes et variés qu'à ses autres personnages. Qu'elles ne soient pas cantonnées à un seul rôle ou une seule poignée de rôles, qu'elles puissent être faibles, fortes, stoïques, émotionnelles, intelligentes, idiotes, belles, moches, discrètes, flamboyantes, bonnes, mauvaises, etc.
Ce que j'essaye dans mes romans, c'est d'écrire des personnages féminins avec cette variété (est-ce que j'y arrive ? Je ne sais pas) et qui ne sont jamais jugées pour avoir un comportement qui n'est pas féminin selon nos standards d'aujourd'hui (tout comme les hommes pour ne pas avoir un comportement non masculin, même si sur ce dernier point je ne l'ai pas encore vraiment travaillé je pense). En gros, leurs choix sont acceptés et jamais dénigrés pour la raison qu'elles sont femmes.
- Selon vous, quels sont les principaux écueils à éviter, pour un roman féministe ?
Rendre les personnages féminins parfaits et exempts de tout défaut, peut-être. Un personnage parfait est rarement intéressant selon moi et ça va contre mes points précédents de diversité des personnages féminins. |
| | Nombre de messages : 731 Âge : 31 Localisation : 16 Date d'inscription : 15/07/2021 | Chimère / Blanchisseur de campagnes Sam 7 Aoû 2021 - 14:56 | |
| - Avak a écrit:
- Je connais une chaine Youtube et un site où les deux autrices défendent et conseillent le féminisme dans les romans.
Vous pouvez me contacter par mp si vous les voulez Salut, Avak ! Je serais intéressée que tu me les envoies par MP quand tu auras un peu de temps. - Mâra a écrit:
- J'attends que les agressions sexuelles y soient caractérisées comme agressions sexuelles, que le consentement ait sa place dans les rapports désiré.
+1 ! - Mâra a écrit:
- De la fluidité de genre. Qu'on parle des problématiques LGBTQIA. En essayant que ce ne soit pas la "caution gay" du roman mais une réelle brique de l'univers fictionnelle (même discrète).
Tout à fait, merci d'avoir soulevé ce point ! Il y a encore trop d'œuvres (et pas seulement littéraires) où une minorité (souvent mais pas toujours LGTQIA+) est utilisée comme "caution", et n'existe que par ce biais, sans avoir de personnalité ou d'aventures propres en-dehors de ça (quand ce n'est pas en plus pour récolter deux-trois blagues bien lourdes au passage). J'avais donc trouvé intéressant le traitement du personnage de Susie/Theo dans Les Nouvelles Aventures de Sabrina (Chilling Adventures of Sabrina), par exemple ; sa transition est abordée plus tard dans l'intrigue, traitée de manière suffisamment intelligente tout en restant accessible à un public peu familier de ce thème, mais sans réduire le personnage uniquement à cela, sans le condamner à être "le-perso-transgenre-point". - Nillac a écrit:
- Ce que j'essaye dans mes romans, c'est d'écrire des personnages féminins avec cette variété (est-ce que j'y arrive ? Je ne sais pas) et qui ne sont jamais jugées pour avoir un comportement qui n'est pas féminin selon nos standards d'aujourd'hui (tout comme les hommes pour ne pas avoir un comportement non masculin, même si sur ce dernier point je ne l'ai pas encore vraiment travaillé je pense). En gros, leurs choix sont acceptés et jamais dénigrés pour la raison qu'elles sont femmes.
C'est vrai que c'est loin d'être un exercice facile, et ce indépendamment du genre du personnage. Puisqu'il faut être avant tout conscient de tous ces standards, même des plus insidieux, pour ensuite éviter de les reproduire inconsciemment ; ou alors, savoir les utiliser de manière non réductrice et consciente, afin de justement les dénoncer/neutraliser, sans tomber dans la tribune moralisatrice... |
| | Nombre de messages : 3352 Âge : 27 Localisation : www.stopennui.net Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Sam 7 Aoû 2021 - 21:19 | |
| Dans les vieux bouquins super cools quand même, j'ai adoré Kœnigsmark de Pierre Benoît car le héros masculin est un homme faible, timide, intello, un peu lâche, qui se dépasse par amour pour une femme courageuse, puissante, charismatique et indépendante. Même qu'elle lui sauve la vie, et que l'intrigue est clôturée par une course en voiture où c'est elle qui conduit pour le mettre en sécurité dans un autre pays avant de retourner affronter bravement son destin. Et qu'elle ne couche pas avec lui.
J'ai juste regretté que la beauté de ce personnage féminin soit autant mise en avant, on reste dans le registre de la femme-idéal. Ainsi que son rang (c'est une princesse). Mais pour l'époque c'est quand même un super roman féministe, à mon sens. |
| | Nombre de messages : 378 Âge : 36 Localisation : Brest Pensée du jour : Tout vient à point à qui sait attendre, ou pas Date d'inscription : 02/07/2021 | HilnaMacPhom / Tapage au bout de la nuit Sam 7 Aoû 2021 - 23:41 | |
| Hello, Ce sujet me fait penser à ce concours pour les editions Charleston:
Pour concourir, il vous faudra présenter un roman aux thématiques féministes. Le Prix de l’Héroïne Engagée (anciennement appelé le Prix de la Puissance au Féminin) est né de l’envie d’assumer cette démarche, de donner une voix à un personnage, ou une galerie de personnages, féminin(s) inspirant(s), qui nous force à nous interroger sur ce que nous pouvons faire individuellement et collectivement, sur les notions de féminisme et de sororité.
Le Prix de l’Héroïne Engagée récompensera le message porté par ce roman, ainsi que la qualité littéraire et humaine du récit.
https://editionscharleston.fr/prix-de-l-heroine-engagee/
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| | Nombre de messages : 2943 Âge : 28 Localisation : Mon navire amiral Pensée du jour : "Pour moi, le pouvoir politique, c'est comme les égoûts. On ne peut pas s'en passer, mais tu ne veux pas non plus mettre tes mains dedans." Date d'inscription : 19/12/2014 | Nillac / Bouncing Boy Sam 7 Aoû 2021 - 23:41 | |
| - Chimère a écrit:
- C'est vrai que c'est loin d'être un exercice facile, et ce indépendamment du genre du personnage. Puisqu'il faut être avant tout conscient de tous ces standards, même des plus insidieux, pour ensuite éviter de les reproduire inconsciemment ; ou alors, savoir les utiliser de manière non réductrice et consciente, afin de justement les dénoncer/neutraliser, sans tomber dans la tribune moralisatrice...
Tout à fait, c'est pour ça que j'aime bien ces topics, ils m'aident à prendre conscience des standards et clichés que l'on retrouve dans la culture. Ça sera jamais parfait, mais au moins je pourrai dire que j'ai essayé. |
| | Nombre de messages : 110 Âge : 34 Date d'inscription : 05/11/2020 | Aleph / Barge de Radetzky Dim 8 Aoû 2021 - 13:59 | |
| Je ne sais pas trop ce qu'est un ''roman féministe'', et j'avoue que le label me fait un peu fuir (j'ai plein d'a priori négatifs sur la littérature engagée de façon générale, ça m'agace quand j'ai l'impression qu'un auteur essaie de me bourrer le mou, même si je partage ses opinions). Du coup je ne suis pas davantage capable de préciser quelles seraient mes attentes vis-à-vis d'un roman féministe. Par contre je sais parfaitement ce que je n'ai plus envie de lire. Et lorsque je commence à lire un roman écrit par un homme... - Spoiler:
Je précise quand même histoire de : -il existe plein de romanciers qui ne réduisent pas les femmes à des stéréotypes sur pattes (au hasard : John Irving) ; et inversement, il existe beaucoup d'autrices qui reproduisent (volontairement ou involontairement) ces stéréotypes (au hasard : celle qui a écrit l'Elégance du hérisson, son nom m'échappe). N'empêche qu'en moyenne, à qualité égale, un roman écrit par une femme aura moins de chances d'être un agglomérat de clichés sexistes qu'un roman écrit par un homme. -Je ne doute pas que l'inverse soit possible, càd que les hommes puissent se sentir mal représentés ou caricaturés par certaines autrices. MAIS : 1. je ne développe pas davantage car je n'ai pas d'exemple en tête (et je ne suis pas un homme) ; 2. j'ai quand même l'impression que les autrices restent sous-représentées dans le panthéon des ''auteurs majeurs qu'il faut absolument avoir lus'', ce qui fait qu'un lecteur peut assez facilement se soustraire à ces représentations en évitant les romans écrits par des femmes, alors que c'est plus difficile pour les lectrices ; 3. il me semble (cela a été dit plus haut d'ailleurs) que les autrices ont tellement l'habitude de lire des histoires écrites par des hommes et centrées autour des hommes qu'elles auront moins le réflexe de reproduire bêtement du stéréotype lorsqu'il leur faudra créer un personnage masculin.
… je prépare mentalement ma grille de bingo, voir ci-dessous ; et au bout de la dixième croix (allez, la quinzième si le reste est vraiment exceptionnel), le bouquin finit à la poubelle. Bingo : - Spoiler:
1/ La fonction principale de la femme dans un roman est d'être la partenaire amoureuse potentielle du protagoniste, ou, plus rarement, son épouse. On peut envisager en personnages secondaires : la mère du protagoniste, ses amies d'enfance/amours de jeunesse.
2/ La femme est sociable, en demande constante de contact humain (tous les nerds et les sociopathes sont des hommes). Elle n'a jamais besoin qu'on lui fiche la paix. Quand elle boude, c'est moins par désir de solitude que pour attirer l'attention.
3/ Elle a toujours besoin d'aide et/ou de soutien psychologique : en effet, elle a du mal à gérer ses émotions et à changer les roues de sa bagnole.
4/ Elle n'a pas d'humour, dans le sens où elle ne fait jamais de blague (mais peut éventuellement éclater d'un rire cristallin lorsque le protagoniste lui en sort une).
5/ Elle ne s'intéresse ni au sport, ni aux voitures, ni à l'économie, ni à l'informatique, ni à la philo, ni aux sciences dures.
6/ Elle ne se met pas en colère : elle fait des crises d'hystérie, pendant lesquelles elle tambourine la poitrine du protagoniste de ses adorables petits poings.
7/ A un moment donné dans le roman, elle pleure.
8/ Elle pense que l'amour est ce qu'il y a de plus important au monde, et est prête à lui sacrifier sa carrière, ses ambitions, et une bonne partie de sa dignité. Elle est obsédée par la recherche de l'âme soeur si elle est célibataire, puis par l'organisation de son mariage une fois casée, et ensuite par la procréation une fois mariée. Si ce n'est pas le cas, c'est parce qu'elle est désséchée émotionnellement suite à un traumatisme survenu dans son enfance (ou alors c'est une féministe aux jambes velues qui veut castrer les hommes voire les forcer à faire pipi assis, auquel cas on a affaire à un personnage secondaire dont la seule vocation est soit comique soit de fournir une caution ''satire sociale'' à l'auteur).
9/ S'il y a plusieurs femmes qui interagissent entre elles dans le roman (#challenge), elles sont forcément rivales. Typiquement, cette rivalité a pour objet un homme (ou alors un concours pour savoir qui est la plus belle ; l'enjeu de la rivalité n'est jamais sportif ou professionnel). Plus rarement, la femme peut avoir des amies (toujours du même sexe : la femme n'a jamais d'amis de sexe masculin) avec qui elle pourra glousser et parler des hommes, mais la compétition n'est jamais loin.
10/ La femme est plus belle, mais aussi plus jeune, plus pauvre et moins cultivée que le protagoniste (lequel compensera son manque d'attraits physiques par sa culture, son humour et son intelligence, propriétés dont est souvent dépourvue la femme). Couples possibles : médecin/infirmière, boss/secrétaire, écrivain à succès/lectrice, prof de fac/étudiante. Si par hasard la femme exerce le même métier que le protagoniste et y excelle, ou gagne plus que lui, il faut a minima qu'elle finisse avec le protagoniste. Il faut à tout prix éviter, dans un roman, la cohabitation d'un protagoniste masculin avec une femme plus douée que lui et avec qui il ne couche même pas.
11/ La femme est belle, évidemment. Si un défaut est mentionné, c'est un défaut du style ''les jambes trop longues'' ou ''les seins trop gros''. A l'extrême rigueur, elle peut être trop maigre, mais trop grosse, jamais. Seule entorse possible à la règle : s'il s'agit de l'épouse du protagoniste, celle-ci peut avoir tendance à se laisser aller maintenant qu'elle a réussi à se caser (s'ensuivront de longues pages sur l'extinction du feu de la passion et les problèmes érectiles du protagoniste).
12/ La partenaire amoureuse potentielle a les cheveux longs. La coupe au carré est réservé à la femme frigide et carriériste qui finira seule avec ses chats, et les cheveux courts à la fille à la psyché troublée et/ou à la féminazie.
13/ La partenaire amoureuse potentielle parle peu, ce qui participe à son aura de mystère. La femme mariée, elle, peut être volubile, auquel cas son discours est rendu délibérément futile, décousu et superficiel par l'auteur.
14/ Lorsque la femme parle (si on l'entend parler dans le bouquin, ce qui n'est pas évident), son registre est celui de l'émotionnel et des sentiments. Ses sujets de conversation favoris tournent autour de l'amour et des relations, de ses enfants si elle en a, ou parfois des problèmes du protagoniste. Pour la rendre légèrement ridicule (cas de l'épouse du protagoniste), on peut aussi lui faire parler de choses de femme comme le shopping ou l'astrologie, ou des petites contraintes de la gestion du foyer comme les chaussettes qui traînent et les factures impayées. Ou alors inclure une scène où elle dit : chéri, à quoi tu penses ? (fonctionne avec l'épouse ou la concubine officielle, pas avec la partenaire amoureuse potentielle qui doit conserver son aura de mystère).
15/ La partenaire amoureuse potentielle a plus de probabilité de s'appeler Mia que Marie-Yvonne (la femme mariée, elle, peut se contenter d'un prénom démodé, surtout si l'auteur veut marquer le coup de l'extinction de la flamme de la passion).
16/ La partenaire amoureuse potentielle agit de façon erratique, et est de façon générale incapable de produire un raisonnement logique. L'épouse du protagoniste est en revanche raisonnable, terre-à-terre et obsédée par le ménage, et elle castre le protagoniste qui lui a gardé toute la fraîcheur et la folie de son âme d'enfant.
17/ La partenaire amoureuse potentielle est en général vêtue simplement et sobrement mais de façon toujours féminine, par exemple d'un pull sur un legging (éviter le survêt) ou d'une petite robe blanche (qui peut s'agrémenter de motifs floraux). Pas de minijupe ou de talon aiguille : la partenaire amoureuse potentielle n'est pas une pouffiasse.
18/ La partenaire amoureuse potentielle n'a de relations sexuelles qu'avec des hommes qu'elle aime (de préférence le protagoniste). La femme qui couche avec tout ce qui bouge a forcément une psyché fragile (laquelle peut s'expliquer par des traumatismes passés ; par exemple un viol, ça marche toujours bien pour expliquer la psyché fragile chez la femme) ; à moins d'être irrécupérablement tordue, auquel cas elle peut éventuellement coucher avec le protagoniste mais ne finira PAS avec lui (cf. point suivant).
19/ La femme qui a une sexualité débridée finira nécessairement par être maltraitée, humiliée ou dénigrée par un ou plusieurs des protagonistes principaux, avec l'approbation tacite de l'auteur.
20/ La femme est le plus souvent hétéro, mais un couple de lesbiennes peut être sympa pour faire des plans à trois avec le protagoniste. Attention, ces parties fines ne doivent impliquer ni l'épouse ni la partenaire amoureuse potentielle (seulement la femme à sexualité débridée).
21/ La partenaire amoureuse potentielle exerce de préférence une profession artistique, comme danseuse, peintre (attention, pas dessinatrice industrielle) ou architecte d'intérieur (attention, pas urbaniste). Si c'est l'épouse du protagoniste, elle exerce une profession intermédiaire dans la vente, la santé, le social, l'éducation ou l'administration. En aucun cas la femme ne doit être bouchère ou poissonnière, encore moins banquière.
22/ Ce qui précède n'est valable que si le métier de la femme est mentionné. Quoi qu'il en soit, on ne verra jamais la femme rentrer chez elle en hurlant contre son boss, ou se ronger les sangs au sujet de sa promotion : bien que les gens passent pour la plupart l'essentiel de leur temps au travail, les considérations de carrière n'occupent qu'une importance marginale dans la vie intérieure de la femme. Son grand truc à la femme, c'est l'amour.
23/ La femme n'est pas vieille ; à moins qu'il ne s'agisse d'un personnage archi-secondaire (une gentille grand-mère) ou d'une antagoniste. Par exemple une vieille fille à chat qui parle toute seule, ou alors une bourgeoise pincée et acariâtre. Je précise bourgeoise car la détention de patrimoine est une circonstance aggravante pour la femme, surtout si elle est vieille (c'est supportable si elle est jeune). Il est évident qu'aucun de ces archétypes n'aura de vie amoureuse, ne parlons même pas de vie sexuelle.
PS : je m'arrête ici mais la liste est évidemment incomplète. Les lecteurs/rices de SFFF auront sûrement des choses à ajouter (entrez ici, princesses en détresse, soigneuses en communion avec la nature, guerrières en minishort de cuir...). PPS: - Nillac a écrit:
- En gros, traiter les personnages féminins comme les autres.
+1 - jdoo a écrit:
- Oui je pense qu'être un auteur féministe ce n'est pas se dire : "je donne toujours le bon rôle à des femmes" ça serait très con, mais c'est plutôt s'interdire de se dire "je ne donne pas ce personnage à une femme/homme parce que ce n'est pas crédible, (parce qu’une femme/homme ne peut pas faire ceci ou cela) indépendamment bien sûr de tout contexte historique.
+1 Sympa de voir des gars qui s'intéressent (un grand merci à tous les deux). |
| | Nombre de messages : 110 Âge : 34 Date d'inscription : 05/11/2020 | Aleph / Barge de Radetzky Lun 9 Aoû 2021 - 11:41 | |
| Qui parle de s'autoflageller ? Je ne fais la morale à personne. Je suis la première à reproduire bêtement ces stéréotypes dans mes propres écrits (j'ai beau les avoir en horreur, impossible de me débarrasser de ces préconceptions sur ce à quoi "doit" ressembler une femme de roman, c'est dire à quel point nos imaginaires sont intoxiqués). Donc il n'est pas question d'autoflagellation, juste de faire un peu gaffe à ce qu'on écrit. Du coup, ton premier réflexe est le bon...
Edit après relecture en diagonale du sujet : il ne me semble pas avoir vu, de la part de qui que ce soit, de quelconques invitations à battre sa coulpe. D'ailleurs les questions posées par Chimère n'y incitent pas (le sujet n'est pas "faut-il écrire des romans féministes"). |
| | Nombre de messages : 4753 Âge : 33 Pensée du jour : recevoir plus de mp Date d'inscription : 06/10/2013 | Érème / /quit Lun 9 Aoû 2021 - 13:43 | |
| Lu La Porte de Magda Szabó sur les conseils de Pasiphae. C'est un roman magnifique et je pense qu'elle sera d'accord pour dire qu'il est féministe. J'ai été touché notamment par la manière dont l'espace est investi par les personnages et comment était mise en scène deux paroles féminines manifestant toutes les deux un certain type de force (la parole de la narratrice et la parole d'Emerence, personnage "principal" du roman si on peut dire ça comme ça). Ce qui va me marquer dans ce roman c'est la manière dont le personnage d'Emerence s'édifie et notamment la temporalité dans laquelle l'inscrit la romancière, la manière dont l'histoire d'Emerence est édifié non pas comme une ligne droite allant d'un point A à un point Z, mais comme elle opère par retour, ressassement, etc.
Bref, c'est magnifique et je crois qu'en creux il y a une conception féministe qui se déploie dans ce livre, même si je dois prendre encore un peu de temps pour la clarifier pour moi-même et pour mieux en saisir les enseignements.
Des poèmes et ici un endroit pour les commenter. une chaîne youtube un album de musique |
| | Nombre de messages : 676 Âge : 25 Localisation : Seoul Pensée du jour : 1011000011 Date d'inscription : 04/11/2017 | Agent Seven / Hé ! Makarénine Mar 10 Aoû 2021 - 7:44 | |
| Je me décide enfin à répondre à ce topic. Les interventions des autres m'ont aidé à préciser ma pensée.
- Lisez-vous des romans féministes ? (exprès pour ça, ou bien ce n'est qu'une caractéristique supplémentaire à vos yeux ?) Non, ou du moins je ne m'en suis pas rendue compte! D'ailleurs, j'ai envie de dire, si en lisant un roman, pas une seule fois je me suis fait de réflexions négatives sur le traitement d'un personnage féminin, je pense que c'est un bon point. Peut-on considérer alors que c'est un roman féministe? Peut-être, alors ça revient à ce que j'ai dit: j'ai peut-être lu des romans féministes sans m'en rendre compte. Aussi, j'ai l'impression qu'en Young Adult SFFF, les romans féministes ne pleuvent pas. En revanche, si je tombais sur un roman qui correspond à cette catégorie et qu'il est dit féministe, vous pouvez être certain.e.s que je vais me jeter dessus.
- Qu'attendez-vous d'un roman féministe ? Pour moi, cette question est difficile à répondre, parce quelle est la différence entre critères et attentes? Je suis bien consciente que je peux avoir des attentes en plus des critères et que cela peut différer d'une personne l'autre. Bref, désolée si je ne fais qu'énumérer des caractéristiques nécessaires à un roman féministe et pas des attentes. Bah d'abord, c'est bon taper sur les hommes, mais après un moment, c'est plus drôle. Les blagues que les femmes peuvent se faire entre elles à propos des hommes, c'est un peu pour dépeindre la réalité sous un autre regard (mais ça peut des fois être innapropriée aussi). Le féminisme, c'est pas renverser les choses et asservir les hommes pour les prochains millénaires, donc un roman qui tape sur les hommes pendant trois cent pages, bof non.
Dans un roman en général, je n'aime pas que les personnages féminins ne soient là que pour valoriser le héros masculin. Je sais que je répète ce que plein de monde avant moi on dit, mais bon. Je me rappelle une trilogie fantasy que je lisais adolescente et le traitement d'un personnage féminin m'avait fait tilter, sans pour autant que je puisse dire en quoi. Aujourd'hui, et grâce à ce topic en fait, je sais ce qui m'avait dérangée. Dans cette série, il y a deux protagonistes, deux adolescents, un garçon et une fille. La fille est plus intelligente mais, malgré les efforts de l'auteur, le gaçon est plus important. Le garçon n'est pas plus important dans l'histoire, mais aux yeux des personnages, il l'est. Les deux sont les héros, mais c'est un peu le garçon qui récolte la gloire. Mais ce n'est pas ça qui m'a fait tilté. La fille recevait moins de gloire que le garçon à la fin de la trilogie, mais l'auteur pouvait l'expliquer de façon relativement satisfaisante. Dans la série, il y avait une fille intelligente, forte, un peu guerrière et belle, plus belle que l'autre en fait. À la fin, elle est avec le héros. J'y songe aujourd'hui et je pense que ce personnage n'est pas du tout nécessaire à l'histoire. Une belle fille intelligente qui sert à mettre en valeur le garçon. Super.
Je suis en train de lire un roman où les femmes sont relativement oppressées à cause qu'à chaque année, le gouvernement en place organise des mariages arrangés entre des jeunes gens de seize et dix-sept ans. Le personnage principal, une jeune fille de seize ans qui se marie avec le fils du président et dont le but est de renverser le pouvoir en place est contre ces mariages arrangés qui ne sont presque jamais favorables pour la femme. Je ne trouve pas son regard par rapport aux autres femmes très bienveillant. Dans cette société, ces mariages arrangés sont acceptables et assurent la paix, donc malgré tout, les jeunes filles acceptent leur sort et en sont contentes de se marier (après c'est autre chose). J'ai trouvé l'héroïne un peu dure envers ces jeunes filles de son âge dans le premier chapitre. Elle les juge parce qu'elles sont contentes de se marier, plutôt que de se dire que c'est normale pour elles de se sentir comme ça, de par la façon dont la société est construite. Ce n'est pas un partie pris de l'autrice, c'est parce qu'elle voulait dénoncer une situation et montrer aux lectrices que c'est anormale, mais ça ressemble plus à un jugement de valeur. Je trouve aussi, dans ce roman, que l'héroine est le seul personnage féminin qui « a du sens ». Soit elles sont vulnérables et ont besoin qu'on leur vienne en aide, soit ce sont des pimbêches. Sa soeur à l'héroïne est tout simplement méchante, son rôle est d'être méchante, pas juste d'être une protagoniste. La belle-mère de l'héroïne, donc la femme du président, est une femme qui pète facilement les plombs pour appuyer son mari alors que celui-ci demeure calme. Super ça aussi, hein.
- Pour vous, c'est quoi au juste, le féminisme dans une histoire ? Les femmes prennent autant la place que les hommes, pas plus ni moins. Et je ne parle pas dans la société ou du nombre de personnages dans les deux sexes ou des pages qui leur sont accordées. Juste être là et être des personnages à part entière qui servent l'histoire et pas le héros pour le valoriser (même si les personnages secondaires servent (la plupart du temps du moins, et ce n'est pas mal à valoriser le héros, mais il y a des limites). J'ai déjà lu quelque part si ce n'est sur ce forum que les personnages secondaires devraient être capables de raconter l'histoire de leur point de vue. Alors voilà, femmes et homes devraient avoir droit à leur juste place.
- Selon vous, quels sont les principaux écueils à éviter, pour un roman féministe ? Au bûcher les hommes et les autres qui ne pensent pas comme moi? Les femmes sont toutes gentilles et bouh les hommes? Honnêtement, j'aime beaucoup les protagonistes femmes qui ont un but et que ce but n'est pas que d'embêter le héros. Moi, je suis totalement pour un roman avec un protagoniste et une antagoniste, tant que la femme antagoniste n'est pas là que pour valoriser le héros. Encore une fois, chacun mérite sa place. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de démontrer la vulnérabilité d'une femme dans un roman et il ne faut pas non plus exagérer la vulnérabilité d'homme pour se dire voilà, j'ai écris un roman féministe et faire un point. Mais je crois, au fond, que l'important est d'essayer. Généralement, quand on essaie, on se débarrasse de la plupart des écueils si on n'a pas pu se défaire de tous.
En tout cas, merci pour ce sujet et à tous ses intervernants. Je me suis moi-même rendue compte que quelques écueils dans mon roman (même si je ne prétends pas écrire un roman féministe). J'ai déjà commencé à penser comment je pourrais approfondir un de mes personnages féminins. Une des antagonistes sert un peu de faire valoir à son mari. Cela fait déjà un bon moment que je sais quel rôle et quelle importance je veux lui donner. Maintenant, oui, elle sert un peu de faire valoir à son mari et elle est dans son ombre, mais elle a ses propres ambitions (que j'avais déjà définis depuis longtemps), et surtout, un de mes autres personnages féminins, faire remarquer que l'antagoniste est dans l'ombre. Ça ajoute une dimension nouvelle je trouve à ma série et à mes personnages. Pourquoi cette femme reste sert de faire valoir à son mari et reste dans son ombre? Quelles sont ses motivations? Et son mari, dans tout ça? Je dévie un peu, mais tout ça pour dire que je suis contente de pouvoir étoffer cette dimension dans mon roman fantasy jeunesse. Parce que oui, la place des femmes dans la SFFF, c'est toute une histoire!
Edit: Oups, c'est plus long que ce que je pensais. |
| | | | | | La conception du féminisme dans les romans ? | |
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