(à Liam)
c'est qu'il y a tant de confusions dans chacune de tes interventions, tant d'approximations, de paralogismes déguisés, de contradictions pas assumées, et tu affirmes ça avec une telle crânerie qu'il y a bien de quoi sourire assez méchamment.
UN LONG POÈMEd'abord, tu questionnes.
à ton honneur.
puis déclares:
"la question n'est pas de savoir s'il faut être déterministe ou pas, la question est de déterminer où est la vérité".
soit.
donc, étant premier degré: démarche à prétention scientifique.
mais à quel propos ? l'objet d'étude ?
je comprends que la question initiale que tu te poses est :
"y a-t-il moins de déterministes que de librarbitristes?"
s'il s'agit d'une enquête de terrain, les modalités du sondage d'opinion sont lacunaires et fantaisistes (on ne se hasarde pas à établir des constantes avec si peu de précautions méthodologiques à propos des sondés). en tout cas, on s'expose à la critique à tenir publiquement des conclusions comme "c'est bien ce que je pensais, il y a plus de (...)".
imagine-t-on un sondeur sérieux se mettre à ricaner au nez de ceux qui au sondage s'avèrent adhérer à l'idée qu'il y a libre-arbitre?
"ah, même chez vous, l'illusion du libre arbitre l'emporte"
quand le sondeur se met à lancer un début de polémique sur les croyances des sondés, on n'est plus dans l'enquête sociologique, on est
dans la conversation de bistrot / dans l'idéologie / dans le troll.
la philosophie, dit-on, est une méthode pour comprendre
et l'idéologie une arme pour combattre.
mais j'accorde le bénéfice du doute. principe de charité.
rien n'empêche les conversations de bistrot d'être philosophiques
on se dit
"cherche-t-il la vérité par la lumière naturelle au sujet du tout et de la place de l'homme dans le tout ?
à défaut d'être sujets d'une enquête sociologique
sommes p-ê sujets d'une enquête philosophique"
qu'est-ce qu'un problème philosophique ?
c'est le paradoxe qui frappe l'homme de stupeur et de perplexité du fait que
l'on puisse soutenir légitimement à propos du même objet deux idées
que tout semble opposer.
le problème philosophique c'est l'objet non identifié qui se fourre dans ta basket droite nike pendant le jogging et
qui t'empêche de poursuivre serein.
la pensée devient douloureuse au point d'en être obsédée.
il faut suspendre la course.
résoudre le problème, c'est déterminer selon quel rapport il y a contradiction
c'est d'abord déterminer si la contradiction est réelle
(et dans quel cadre de référence?)
ou si elle n'est que verbale
c'est ensuite faire état du point de contact entre ce qu'on croyait être deux thèses contraires
(après s'être mis d'accord sur le sens des mots employés).
thèse, antithèse, synthèse.
je pensais donc trouver ici un problème philosophique.
déception.
paradoxe formulé nul part dans tes contributions.
pas de problème.
pas de philosophie.
pas de socio ni de philo.
juste des sous-entendus, des attaques ad-hominem, des arguments d'autorité "j'ai de l'expérience en la matière", des raisonnements superficiels ou incomplets.
de l'idéologie.
le troll est idéologique.
la conversation de bistrot l'est aussi, souvent.
l'hypothèse "librarbitriste" posée d'emblée comme une illusion, une construction, une conception nécessairement reçue, déterminée cela va de soi de la même manière que le déterminisme du déterministe fut déterminé.
puis je lis des remises en question pertinentes.
Aomphalos, par déformation professionnelle, à peu près le seul qui amorce un semblant de problème soluble (philosophiquement).
il dit en gros :
"pas de preuve qui permette d'affirmer l'existence ou l'inexistence du libre-arbitre.
or déterminé ou non, illusoire ou pas, l'impression d'être un sujet à l'origine de ses choix existe. puisqu'il y a des gens qui affirment qu'ils ne se réduisent pas aux causes qui les meuvent inconsciemment.
comme nous avons affaire ici à un fait de conscience, et plus exactement de conscience de soi, il faut prendre ce fait de conscience au sérieux. déterminée ou non, la fiction du libre-arbitre a le sens que lui confère l'individu agissant.
il est donc philosophiquement plus pertinent d'interroger le sens que nous donnons à l'existence selon qu'on se dise déterministe ou librarbitriste"
à quoi j'ajoute, à ma manière, en le répétant
1/ qu'un phénomène capable de réfléchir sa condition et de poser le problème de la vérité ne peut qu'incommodément être réduit à une explication de type causale.
2/ qu'une telle logique causale met en lumière les conditions nécessaires de l'activité humaine, mais non sa condition suffisante.
3/ que la condition suffisante est donnée par toutes les pensées qui se réfèrent radicalement à la question du
sens ; question qui implique un mode de discours et d'investigation radicalement différent de celui impliqué par la spéculation mécaniste. admettre comme principale la catégorie du sens, c'est nier qu'on puisse raisonnablement chercher "la vérité au sujet du tout de la réalité et de la place de l'homme dans ce tout" d'après une explication mécaniste.
QUELLE N'EST PAS MA SURPRISE DE ME VOIR RÉPONDRE :
"vous me fatiguez, vous êtes trop intellos les gars, mon propos est politique. la philosophie doit trouver des applications concrètes, pratiques, être à l'avant poste de la politique".
quand deux pages plus tôt "il s'agit seulement de comprendre la vérité de tout un chacun"
on peut pas dire que la conséquence t'étouffe
et encore, je suis sympa, je ne prends de ton propos que ce qui est défendable.
plus généralement, dès que tu te mets à polémiquer, à "provoquer" tu dis des bêtises. et l'habit de troll cocasse qu'il t'arrive de prendre ne rend pas tes bêtises plus intelligentes :
"la philosophie est là pour résoudre des problèmes, pas pour occuper des après-midi. alors occupons nos après-midi à résoudre des problèmes"
"1) On constate un problème.
2) On cherche la vérité de ce problème. (C'est ça la philosophie)
3) On la trouve.
4) On la comprend et on comprend toutes les solutions qui découlent de cette vérité.
5) On met ces solutions en application.
6) Le problème est résolu.
7) On constate un autre problème."
lol comme si c'était si simple. mais c'est du marxisme mal digéré.
j'ai envie de te dire, c'est plutôt le moment où la philosophie bascule dans l'idéologie.
ton mode d'emploi à l'usage du bon philosophe-citoyen est maladroit, parce qu'il suppose
1/ que la philosophie a une fonction plus importante que celle de la recherche de la vérité.
2/ qu'un problème de métaphysique doit aboutir à une solution politique
3/ que le rôle du philosophe est de faire ses courses dans le grand supermarché des problèmes quotidiens : à chaque problème trouvé, sa petite solution pratique, cosy, à inscrire si possible dans la table des lois de la cité. c'est une façon très bourgeoise d'interpréter le marxisme.
je ne dis pas que tu as forcément tort de raisonner comme ça, mais balancé tel quel, ça manque de fondements, c'est facilement réfutable et c'est même un peu puéril. conversation de bistrot, quoi.
(sinon, oui, le lien de Reka est complet et expose bien les différends ; j'ai même appris que j'étais un librarbitriste compatibiliste
)