Faust Federel a écrit:

Créer des liens entre le passé et le présent, de façon à créer une alternance cohérente.

Un exemple :

Ton héros prend un paquet de cigarette. Aussitôt, il pense à son ex. qui lui avait demandé d'arrêter de fumer. Flashback sur leur relation et leur séparation. Cette pensée le fout en rogne : il allume la télé et regarde les infos. On voit des images des combats en Syrie. Nouveau flashback où le perso se souvient de son passé auprès de Blackwater...

Tu peux même alterner avec un dialogue. Ce qui peut marcher, c'est un perso qui parle pour deux, pendant que l'autre, perdu dans ses pensées, songe à son passé.

Bref, alterner, mélanger, brouiller les pistes.

Je n'aurai pas dit mieux ... En même temps si tu débutes ton récit par le fait qu'il assassine sa femme alors qu'il est infidèle ça fait déjà en soit un homme antipathique ou alors j'ai pas compris le résumé de ton histoire ^^... c'est aussi envisageable vu l'heure ^^

Personnellement, je te déconseille la méthode de "il voit un objet et repense à quelque chose", je trouve que ça fait toujours un peu "gros". Je te recommande plutôt de glisser des comparaisons en fonction de ses actions dans ton histoire, par exemple, "il montait dans sa voiture et tourna la clé d'un coup sec, comme l'autre jour où il avait...".

EDIT (pour Quillqueen) : je suis tout à fait d'accord, mais dans le contexte d'un personnage que l'on doit détester, il vaut mieux ne pas revenir sur la façon dont il pense (ou alors en faisant de l'ironie), mais ça allège beaucoup plus l'écriture de ne pas préciser que ce dont on parle est ce à quoi il pense (je doute que ma phrase soit très phrançèze, on va voir si ça passe )

Signe : à choisir, les deux se valent...

Y a des trucs qui nous font ramener en arrière. Faut les insuffler aux personnages. C'est toujours gros, donc, la façon qu'a le cerveau humain de fonctionner ? On fait des liens de cause à effet, qui nous remémore des choses précises et lointaines à la fois.

Hier, je rentre pour la première fois chez une amie. Dans son appartement, une porte. En bois, simple, avec un verre qui fait des reliefs de petits carrés comme ça... ouaw ! Flashback : c'est la même que chez ma grand-mère, qui est morte quand j'avais 13 ans. je le lui dis "oh, c'est le même modèle ! Je suis sûre que c'est de la même époque !".

On EST comme ça. Proust n'a rien inventé avec ses madeleines, il a illustré un mécanisme pratiqué sans cesse. Si je vais devant un paysage, si je me pose après une dispute, si je repasse devant une maison que j'ai connue, si je pose un pied dans un pays que j'ai visité y a 15 ans, si je redécouvre en rayon un biscuit que je mangeais petite jusqu'à ce qu'on le retire y a 10 ans... mon passé se rappellera à moi. Alors pourquoi il ne serait pas revécu par nos personnages ?

Le passé, on le porte, on voyage avec, on réagit selon ce qu'il nous a donné comme leçons ET on y ressonge à des moments bizarres. Même quand on y pense pas, nos comportements sont conditionnés.

Je conseillerais de penser à cet aspect. Qu'est-ce qui a forgé le caractère, orienté le comportement de ton héros pour, qu'au présent, il agisse ainsi ?

j'a un personnage actuellement que je dois rédiger sans cesse en songeant à son passé traumatique. Comment il passe de l'humour à la froideur si un rien le ramène à ce passé dont il ne tourne pas la page, comment il perçoit le sentiment de liberté par rapport à son ancienne sensation d'emprisonnement, comment il va répondre aux gens s'il a été éduqué dans tel pays... c'est TOUT LE TEMPS que son passé intervient. C'est pas juste page 87 après une vieille rancune balancée par le frangin...

Un passé bien décrit est un passé qui laisse bien comprendre à quel point il a bâti le présent.

Voilà ce que je réponds, pour ma part

sakurajima a écrit:

    Tu veux  qu'on déteste  ton personnage  dés le départ?  Une scène  forte peut  suffire,  genre  il écrase un chien ou il met un  chat au micro onde....  ça  remplace tout un  chapitre sur son enfance de pervers et ses séjours en prison  

C'est vrai que pour rendre le personnage détesté, cette technique suffit. Sinon, j'aime bien l'idée de pensée qu'il se ferait en voyant des objets.

Cidylee a écrit:

Tu veux qu'on déteste ton personnage dés le départ? Une scène forte peut suffire, genre il écrase un chien ou il met un chat au micro onde.... ça remplace tout un chapitre sur son enfance de pervers et ses séjours en prison

A ce stade la, c'est plus le détester, il va se retrouver avec les droits des animaux sur le dos le pauvre! (En tout cas, cela m'a fait rire!)

Pour ma part, je travaille plus avec des chapitres entiers mais c'est très difficile de bien les insérer dans le roman, de ne pas trop en mettre tout en obtenant ce que l'on désire et en gardant l'attention du lecteur!
Après il faut essayer et voir ce que cela donne

C'est vrai que ce n'est pas facile
Prenons un jeune auteur qui a mon avis va faire parler de lui , il s'appelle, je crois, Stephen King


Dans le premier chapitre de " Dolorés Clairborne" , on voit une ménagère américaine de base qui s'occupe de son intérieur pendant un certain nombre de pages. Elle se rend compte d'un détail anodin pour n'importe qui, je laisse la surprise pour ceux qui n'ont pas lu. Le lecteur fait le raccord avec son comportement et comprend à quel genre d'individu elle est mariée.....

On ne l'a pas encore vu mais on sait déjà ce qu'il faut savoir sur lui

Tu peux créer une sorte de suspense interne en amorçant au cours de ton récit des souvenirs de ton personnage sans que le lecteur sache forcément que c'est le sien, de passé. Et trouver une pirouette, un truc original, qui finisse par permettre au lecteur de faire le lien avec ce qu'il a lu et le reste.

J'ai eu une sorte de même problème, non pas avec le passé du personnage mais des réflexions qu'il a pu se faire dans son passé, ce qui revient en gros au même ou presque. La solution que moi j'ai trouvé c'est de mettre ça en italique. Un moment donné, le lecteur dans mon roman finit par avoir les clés car mon personnage se nomme lui-même et le lecteur doit finir par comprendre que ce qu'il a lu en italique correspondait au personnage et à des réflexions antérieures. T'as plein de possibilités en fait.
C'est seulement quand tu te reliras, que tu auras en quelque sorte un peu "oublié" tes trucs et artifices que tu pourras te dire, "cette solution est la bonne" ou "celle-là ne convenait vraiment pas".
Essaie et tente des trucs jusqu'au moment où tu t'abstrais de ton rôle d'auteur pour te mettre dans la peau d'un lecteur qui découvre ça la première fois. Et que tu retrouves de l'étonnement et de la curiosité par rapport à ton récit. Pas facile mais à mon avis, la meilleure voie...
Faut essayer de maintenir (autant que faire se peut) le lecteur dans un état de tension interne et qu'il tourne les pages en se disant "qu'est-ce que ça veut dire?" et "je vais lire quelques pages de plus sinon tout le bouquin pour comprendre".

Youngheart a écrit:

Cidylee a écrit:

Tu veux qu'on déteste ton personnage dés le départ? Une scène forte peut suffire, genre il écrase un chien ou il met un chat au micro onde.... ça remplace tout un chapitre sur son enfance de pervers et ses séjours en prison

A ce stade la, c'est plus le détester, il va se retrouver avec les droits des animaux sur le dos le pauvre! (En tout cas, cela m'a fait rire!)

Pour ma part, je travaille plus avec des chapitres entiers mais c'est très difficile de bien les insérer dans le roman, de ne pas trop en mettre tout en obtenant ce que l'on désire et en gardant l'attention du lecteur!
Après il faut essayer et voir ce que cela donne

Euh, ce n'est pas moi qui aie écrit ça...

Ah oui désolée je viens de m'en apercevoir mais l'ordinateur De mon bureau et tellement vieux quil ne met pas a jour la page Internet en instantané! Je vais corriger cela.

Bonjour tout le monde.

Je relance le topic car je suis un peu coincée dans l'écriture de mon roman.

Ouh, c'est mon premier message sur un topic du forum autre que ma présentation *lance des confettis*


Bref, vous avez discuté des différentes possibilités d'insérer des éléments du passé du personnage principal dans la narration. Mais quid d'un perso secondaire?
Je m'explique: mon roman est écrit à la troisième personne, mon personnage principal étant féminin d'une trentaine d'année. Un élément important de la vie de mon perso secondaire influe énormément sur sa vie. Hic: celui-ci est mort, dans mon histoire (ce qui n'en fait pas vraiment un perso secondaire)...
Question: comment je fais pour intégrer le passé de 'mon mort' dans la narration? Sachant que son passé n'est connu que de mon héroïne...

Vous comprenez mon problème, là?! Et j'espère que mes explications sont suffisamment claires...

Merci si vous prenez le temps de me répondre!

Ton héroïne pourrait raconter ce passé à quelqu'un (ami, parent, psy, etc.), ou l'écrire (journal intime, lettre, email, etc.), en rêver ou simplement se le remémorer.

Merci pour ta réponse.
Pour le cas du rêve, mon héroïne rêve des événements passés? Le fait est que mon héroïne n'était pas encore née (si tu vois ce que je veux dire). Son rêve ne serait donc basé que sur les éléments dont elle a eu connaissance.

Je dis ça parce que j'aime bien l'idée du rêve, mais j'ai du mal à l'imaginer dans mon histoire...

L'intégration des flash-back peut se faire quand tu en as envie. Toi aussi dans la journée, tu vas penser à un moment, un proche etc. Essaye de repérer ce qui t'a fait y penser. Un parent te manque ? C'est potentiellement parce que tu as croisé un père/une mère/un grand-parent avec un-e enfant. Tu es au bord de la mer ? Tu te rappelles sûrement des vacances avec des potes... Je peux décliner à l'infini !

Distille les souvenirs de ton héroïne petit à petit. On a pas besoin de tout savoir d'un coup.

Oh oui! Merci L'Elfe (sympa le pseudo ^^). J'avais déjà eu l'idée du flashback mais entendre quelqu'un d'autre le proposer me rassure. Je vais tester le flashback et voir comment il s'imbrique dans le récit.
Autre question: un flashback pour un chapitre ou non? Je ne pense pas que ce soit une bonne idée mais je demande quand même.

Tout se fait