PortailAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Partagez
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
 

 Vivre et écrire : la part de soi

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Voici un échantillon de grands éditeurs à qui l'on a posé la question de la part de soi dans l'écriture. Tous font le même constat, écrire c'est pour une grande part s'écrire, en tout cas pour un premier roman.

Deux phrases que je retiendrais, celle empruntée à Céline "il faut mettre sa peau sur la table" et l'une d'Elisabeth Samama pour laquelle il faut "penser" littérature.

Pour ma part, 5 romans à mon actif, un seul qui puise directement dans ma vie ses ressorts. Et jamais je n'ai écrit aussi vite, aussi facilement. C'est sans doute plus facile quand on connait le sujet de son livre. Moi qui pensais qu'écrire avec ses tripes était au moins gage de sincérité, certains l'érigent en dogme. La question est ouverte...

lien vers les avis d'éditeurs
 
QuillQueen
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  6087
   Âge  :  35
   Localisation  :  Liège
   Pensée du jour  :  La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise.
   Date d'inscription  :  11/01/2010
    
                         
QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


dommage qu'ils n'aient interrogé que des éditeurs principalement axés sur le réalisme ou les récits déjà attachés à la réalité par définition. Il eut été intéressant de savoir si cette perception de la personnalité de l'auteur se voyait aussi facilement dans une oeuvre SFFF que dans une oeuvre réaliste.

parce que bon, quand ton personnage vit dans le même monde voire la même époque que toi, c'est logiquement plus tentant de mettre des trucs de ta vie dedans, de temps en temps ^^
Personnellement y a des romans que j'ai écrits ou c'est peu probable d'insérer des bouts de ma vie dans ceux de mes personnages, tant leur contexte est différent du mien.

Ce qui est drôle dans cet article, c 'est qu'à la base, il semble vouloir parler du genre "autobio", et puis les éditeurs ont entendu ce qu'ils voulaient entendre. certains ont parlé du récit qui se définit bel et bien comme tel, d'autres du principe "on met toujours une part de soi dans ses écrits". Ca donne de tout, comme réponses Very Happy

Mais il est évident qu'on a un melting pot de fiction et de nos conditionnements/préférences /perceptions, on n'a qu'un cerveau après tout, il se sert des mêmes données dans al vie de tous les jours et lorsqu'il réfléchit à son texte ^^
j'ai préféré la citation de Malraux, moi "L'oeuvre est le résultat d'un frottement entre une oeuvre imitée et une oeuvre inventée.", imitation ici dans le sens de singer son vécu.

Au final, j'aime en jouer. J'écris des passages où vraiment je glisse mon avis dans la scène, et d'autres je laisse le personnage parler jusqu'à être en total désaccord avec ses propos. Après, pour décortiquer le vrai du faux la-dedans, bonjour Laughing
Vous ne faites jamais ça, vous ? Very Happy
 
Le Condor des Andes
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  3872
   Âge  :  118
   Pensée du jour  :  ;gloireàmay;
   Date d'inscription  :  24/01/2009
    
                         
Le Condor des Andes  /  Rapace du monde


C'est effectivement très lié au genre littéraire. La science-fiction, et plus encore ce qu'on pourrait appeler la "politique-fiction", peut se détacher assez remarquablement de la personnalité de son auteur, puisqu'il s'agit souvent de présenter des idées plutôt que des personnages.

D'ailleurs, n'est-ce pas un peu étrange d'entendre parler de "roman de science-fiction" ?
 
SergentMajor
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  478
   Âge  :  43
   Pensée du jour  :  Je crois qu'il est temps de remettre les pendules à leur place (Johnny Hallyday)
   Date d'inscription  :  15/08/2012
    
                         
SergentMajor  /  Pour qui sonne Lestat


Ben dis donc! Si je raconte ma vie dans un bouquin ça va pas être folichon! :mrgreen:

Non, plus sérieusement, je crois que quelque soi le sujet, les personnages, ou l'époque, on met toujours de soi dans ses livres. Même inconsciemment.

Les personnages et ce qu'ils vivent ont beau être à des années lumières de nos vies, on y retrouvera notre coeur, nos sentiments et nos ressentiments, nos caractères, nos idées sur le monde, nos défauts et nos qualités.

C'est cette part de nous qu'on met dans un bouquin.

:flower: C'est beau, ce que je dis, pour un peu, ça me ferait chialer :flower:
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


La question peut s'appréhender en dépassant le contexte réaliste.

Un monde imaginé dans sa forme peut très bien correspondre au vécu de son auteur.
Certains affirment même que toutes les oeuvres se réduisent à une poignée de thèmes
(pouvoir, désir, quête...)
Certes, ce sera moins aisé à percevoir mais tout aussi évident à reconnaitre. Star Wars aborde des thématiques éculées parce que universelles (le Bien & le Mal, rapport au père, dépassement de son intérêt au service d'un intérêt plus grand...) donc la question se pose aussi pour des cadres moins palpables.

Il serait judicieux que chacun d'entre nous énumère la liste des principaux axes de ses écrits. Et je ne doute pas que ceux qui s'investissent complètement dans leurs textes, qui ne se contentent pas d'écrire pour écrire, retrouveraient des thèmes qui leur sont chers en tant que personne et qui trouvent leur expression concrète autour d'eux.

L'autobiographie entière ou par touches ne me semble pas une règle de base, je pose juste la question de la pertinence de s'aventurer hors de soi pour un premier roman. "Connais-toi toi-même..." Et ce peut être fait à n'importe quel âge, il n'est pas question d'expérience mais de regard porté sur soi et sur les autres. De là, l'originalité de traitement (cf le style) donnera ou pas une impulsion au récit.

Etant donné que les JE sont majoritairement axés Fantasy (y'a qu'à voir la section romans) il serait intéressant de demander de transposer leur histoire dans un cadre réaliste, même en résumé. Par ce que je crois que l'auteur reconnu part du chemin inverse et son imagination ou ses idées modèlent un univers. L'inverse est beaucoup moins sûr, voir calamiteux, resucé, plat.

Je pousserai même le bouchon un peu plus loin : si une oeuvre de (science) fiction
embrasse les aspirations d'une majeure partie des gens, je ne doute pas que ce soit parce qu'ils s'y reconnaissent, consciemment ou inconsciemment.

Quand on ouvre un livre de SF on a tous envie d'ailleurs. Pour se perdre le temps de sa lecture ? On se perdra dans les méandres d'un autre, imaginatif, voilà tout.

Après, la question peut s'aborder autrement que sous l'angle de la SF (enfin, j'espère !) C'est surtout dans le cadre d'un premier roman que je la pose parce qu'il est aussi passionnant de se documenter, de ressentir à travers des témoignages, des lectures des univers autres (réalistes, hein) et d'en créer une histoire. Arriver à créer des personnages différents de nous, avec leurs propres manières de penser, voir et ressentir les choses est une performance.

La question est : en creusant jusqu'au bout ces personnalités, ne retrouve-t-on pas des parcelles ignorées de soi ?


 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Citation :
La question est : en creusant jusqu'au bout ces personnalités, ne retrouve-t-on pas des parcelles ignorées de soi ?
Diable, chez moi ce ne sont même plus des parcelles...
Ce que je mets de moi dans mes récits, ce ne sont pas que des souvenirs texto. Tout ce que je vis est une nourriture pour ce que seront mes personnages. Même si au début, ils sont surtout ce que je voudrais être. Ils passent par ce que je suis, et au final, ce sont de vrais gens prêts à mener leur propre vie.
Quand je regarde, ça me fait peur, toutes les grandes thématiques de leur personnalité viennent de ma propre expérience. Après, tout ça, ça a aussi un grande dimension métaphorique, ou allégorique. Ce sont aussi des sentiments exacerbés, ou des relations que j'ai avec les gens et que j'ai décortiqué et mélangé à d'autres.
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Je rejoins le principe "on met toujours une part de soi dans ses écrits". Le tout est de ne pas en faire trop. Mettre son ego au service de la littérature, et non la littérature au service de son ego.

(C'était la phrase bateau du jour Idea )
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Citation :
Mettre son ego au service de la littérature, et non la littérature au service de son ego.
Je ne suis pas forcément d'accord. J'ai rencontré des gens qui écrivaient en retraçant des pans entiers de leurs vies, et qui voyaient ça aussi comme une thérapie. Le résultat n'en était pas moins bon, au contraire.
On écrit pas tous pour la même chose et dans le même but.
 
Le Condor des Andes
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  3872
   Âge  :  118
   Pensée du jour  :  ;gloireàmay;
   Date d'inscription  :  24/01/2009
    
                         
Le Condor des Andes  /  Rapace du monde


Par pitié, ne prenons pas Star Wars comme exemple typique de science fiction...

Je reste sur la SF un instant, parce qu'au regard de la question, je pense que c'est une exception à la règle :
Le "problème" de la science fiction, surtout quand elle touche à des thèmes politiques, historiques, sociaux, philosophiques (qui sont quand même ses thèmes favoris, et ceux qu'elle traite avec la plus grande réussite), c'est que par définition elle traite d'idée et non de personnage. Les personnages ne sont que la voix qui doit porter l'idée (ou lui permettre d'être discutée, incarnée, combattue...).

Que ces idées soient séduisantes pour l'auteur ou pour les lecteurs, c'est une chose. Mais il ne s'agit pas de la même démarche qu'un auteur qui "met ses tripes sur la table et trempe sa plume dans son sperme".

"l'envie d'aller ailleurs" pour la SF, j'avoue que ça ne m'a jamais trop correspondu. Ce serait faire de l'exotisme littéraire.

Même s'il est évident qu'il y a une grande part de personnalité dans n'importe quel travail d'écriture (pour peu qu'il soit sérieux), certains genres sont plus susceptibles d'interpeller la sensibilité, le vécu de l'auteur.
Donc je nuancerais quand même l'affirmation qui veut que toute écriture soit un peu cathartique, au fond.
 
Mahili
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  1398
   Âge  :  33
   Localisation  :  Belgique
   Date d'inscription  :  13/08/2012
    
                         
Mahili  /  Tentatrice chauve


Pour répondre au sujet, à la suite de la lecture des commentaires (et surtout celui du condor qui m'a fait réfléchir sur mes propres écrits), je dirais que ça dépend effectivement du genre, et de l'histoire qu'on veut raconter.

Par exemple, pour ma quadralogie (qui va peut-être finalement se finir en trilogie, mais bref), j'y ai vraiment mis tout mon coeur, toute mon âme. Le personnage principale est pratiquement similaire à moi (bon, j'abuse un peu, mais dans les angles, c'est à peu près ça). J'ai mis dans ces romans tout ce à quoi j'aspirais. Et il parait que c'est de la fantasy (enfin, finalement, je n'en sais rien, mais le sujet n'est pas là).
Ca part un peu dans tous les sens, en restant logique évidemment (enfin je l'espère), mais j'ai pris énormément de passion à les écrire.

Et là, je suis sur un autre projet depuis deux semaines, plus science fiction, et, bizarrement, j'ai plus de difficultés à m'identifier à mon personnage. j'ai l'impression que ce roman est plus réfléchi, par genre "oh je suis en colère donc je vais écrire une scène de colère". Bien sur, il y a un peu de moi dans le contenu et dans le personnage, c'est normal, mais l'écriture n'est pas la même.
J'avais envie de faire passer un message en l'écrivant, plutôt que de travailler l'aventure et tout ce qui s'en suit (je prends un gros raccourcis, mais vous voyez où je veux en venir, non ? ). Du coup, je suis d'accord avec :

Citation :
Le "problème" de la science fiction, surtout quand elle touche à des thèmes politiques, historiques, sociaux, philosophiques (qui sont quand même ses thèmes favoris, et ceux qu'elle traite avec la plus grande réussite), c'est que par définition elle traite d'idée et non de personnage. Les personnages ne sont que la voix qui doit porter l'idée (ou lui permettre d'être discutée, incarnée, combattue...).

Après, je ne dis pas que mes persos sont vides et sans intérêt. Et il y a également de moi, mais différemment. L'écriture n'est pas non plus rebutante, ni moins passionnée, mais c'est différent.

Quant à une réponse qui ne se dirige pas uniquement sur moi (narcissisme oblige...) je dirais effectivement que, quelques soient nos écrits, même inconsciemment, nous insistions sur des thèmes qui nous tiennent à coeur, qui nous révoltent, nous manquent, ou que sais-je... On n'écrit pas notre vie, mais ce qui gravite autour de nous.

Je pense que l'expérience de l'auteur est aussi là pour nourrir le livre.

Et d'ailleurs, un être sans expériences parviendrait-il à écrire/conter des histoires ?


 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Mahili a écrit:


Et d'ailleurs, un être sans expériences parviendrait-il à écrire/conter des histoires ?


Ben oui : 99% des écrivains en herbe le font..; Smile
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Ehweyn a écrit:
Citation :
Mettre son ego au service de la littérature, et non la littérature au service de son ego.
Je ne suis pas forcément d'accord. J'ai rencontré des gens qui écrivaient en retraçant des pans entiers de leurs vies, et qui voyaient ça aussi comme une thérapie. Le résultat n'en était pas moins bon, au contraire.
On écrit pas tous pour la même chose et dans le même but.

:Electricité: En tant que chroniqueur de ma propre vie, mon égo est bien évidemment au centre de mes écrits, ce qui fait que mon lecteur découvrira le monde au travers de mon unique regard. La part de moi est énorme au travers de mes Journaux de Bord puisque je me questionne sans arrêt, que ce soit à mon propos ou à celui des autres! Razz La narration au quotidien fera que vous aurez vraiment l'impression de vous glisser dans ma peau, de faire corps avec moi et, je l'espère, vous plaire en ma compagnie, même si vous n'êtes pas toujours d'accord avec mes choix.

Marmouscule clown
 
Mahili
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  1398
   Âge  :  33
   Localisation  :  Belgique
   Date d'inscription  :  13/08/2012
    
                         
Mahili  /  Tentatrice chauve


David a écrit:
Mahili a écrit:


Et d'ailleurs, un être sans expériences parviendrait-il à écrire/conter des histoires ?


Ben oui : 99% des écrivains en herbe le font..; Smile

Je parlais pas d'expériences de rédaction xD mais plus d'expériences par rapport au monde silent
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Citation :
Je parlais pas d'expériences de rédaction xD mais plus d'expériences par rapport au monde
Je m'avance peut-être, mais il me semble que quand on regarde la vie des sœurs Brontë... même si elles n'ont pas une "expérience 0", leur vie n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler "palpitante".
 
Mahili
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  1398
   Âge  :  33
   Localisation  :  Belgique
   Date d'inscription  :  13/08/2012
    
                         
Mahili  /  Tentatrice chauve


Ehweyn Razz

Je ne parlais pas non plus des aventures de notre vie... (bien qu'une vie trépidante peu aider ^^). Ton exemple est intéressant, Ehweyn, mais elles voient des choses autour d'elles, même si elles ne les vivent pas. (et ce depuis qu'elles sont petites, donc les rêves sont forcément influencés)

Je vais prendre une métaphore. Prenez un enfant, bébé, et mettez le dans une boite, sans couleur (donc noire), sans sons, sans rien. Sans image et tout. Bref, un mec complètement seul, quoi.
Au fur et à mesure, il va grandir, il ne va pas développer le langage, peut-être, mais serait-il capable d'imaginer quelque chose de différent que ce qu'il connait ?
Peut-il rêver d'autre chose que de sa boite ?

C'est ça, en fait, que je voulais dire. Cet homme (ou femme, d'ailleurs) pourra raconter une histoire sur son ressenti par rapport cette boite, lorsqu'il mange, boit, quand il a mal ou autre, mais pourra-t-il inventer ?

C'est un peu glauque, comme explication, mais c'est la meilleure que je puisse trouver (de toute façon, ce n'est pas réalisable, donc je suppose que mon raisonnement ne sert à rien, mais c'est pour mettre en exergue qu'on s'appuie toujours sur ce qui nous entoure, ce qu'on en tire, ce que ça nous fait ressentir)

C'est donc pour ça que, fatalement, chacun met un peu de soi dans ses récits. Enfin, j'imagine.

Je ne sais pas si c'est clair :s c'est un peu confus pour moi aussi, là...


 
   
    
                         
Contenu sponsorisé  /  


 

 Vivre et écrire : la part de soi

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum des Jeunes Écrivains :: Ressources :: Écritoire-