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 Faut-il vraiment définir le genre d'un roman avant de l'écrire ?

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Hortense
   
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Hortense  /  Tycho l'homoncule


Bonjour,

D'habitude, je réponds aux questions, mais là je m'en pose une et j'espère que vous pourrez ouvrir ma réflexion avec des arguments auxquels je n'ai pas pensé.

Un peu partout, des jeunes auteurs se mettent à écrire leur premier roman.
Je ne m'inclus pas dedans, puisque j'en suis déjà au 4e (ne cherchez pas les 3 autres, c'était de la merde).
Et, au milieu de toutes les questions sur la façon de s'organiser : plan ou pas plan ? chapitrage ou pas ? comment façonner un personnage, un lieu, une description, etc. ? une question revient de temps à autre : quel est le genre de mon futur roman ? (suivi d'un pitch à peine suffisant pour en faire une nouvelle)

Et c'est là que ça me pose question. Est-il absolument nécessaire de définir le genre d'un roman avant de l'écrire ? ou même après l'avoir écrit ? est-il indispensable de rattacher telle ou telle création à une rubrique déjà existante ?

D'un point de vue strictement commercial (et soyons honnêtes : on veut tous gagner un maximum de blé avec notre prose), évidemment que oui.
Le roman a déjà son genre, ses codes, son cadre, ses principes et ses clichés, ses lecteurs, ses éditeurs, sa classification dans les sous-genres d'Amazon et Kobo, son étagère dédiée à la Fnac ou chez le libraire du coin. On peut passer des centaines d'heures dessus avec la certitude que le jour venu (jour qui ne viendra que pas souvent, d'ailleurs), on aura une liste de maisons d'édition à qui présenter le bébé ou qu'on pourra dire "j'ai écrit un roman d'amour enemies to lovers" et tout le monde comprendra ce que c'est.

Mais du point de vue de la créativité, de l'art ou même de l'artisanat de la littérature, c'est franchement discutable.
Si on n'écrit que des romans qui ont déjà leur étagère, on ne crée jamais rien de nouveau. En fait, à ce niveau-là est-ce que c'est encore de la créativité, ou est-ce que ce n'est pas la même recette de cake au thon qu'on ressort encore et encore en variant les plaisirs : thon-olives, thon-tomates, thon-artichaut, thon-moutarde, etc.
Et si moi, en tant qu'auteure, j'avais envie de cuisiner un tiramisu ? si j'avais envie de créer une nouvelle recette sans farine et sans thon parce que j'en ai marre des cakes au thon ? Et est-ce qu'on pense à ceux qui en ont marre de manger des cakes au thon ?

Bref, est-ce qu'en définissant le genre d'un roman avant même d'avoir écrit la première ligne, est-ce qu'on ne se restreint pas à des trucs déjà écrits ?

Et s'il vous plaît, ne me répliquez pas avec une évidente mauvaise foi que toutes les histoires ont déjà été écrites : il n'y a qu'à avoir quelques connaissances extrêmement basiques en littérature pour savoir que des nouveaux genres ou courants littéraires apparaissent régulièrement.
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Lynkha
   
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Lynkha  /  Tycho l'homoncule


Bonjour,

Je pense que tu as déjà un peu répondu à ta propre question : cela dépend pas mal de l'objectif visé avec l'écriture du roman.

Celui qui cherche avant tout la publication (et les ventes) voudra mettre toutes les chances de son côté pour convaincre un éditeur. Cela passe par un genre clairement identifié, un public cible (jeunesse, YA, adulte), le respect des tropes à succès du moment et même du calibrage attendu en nombre de signes/de tomes, afin de pouvoir frapper directement à la porte des bons éditeurs lors du prochain AT. Pour les auteurs dont l'écriture est le métier, c'est même la seule approche viable.

Celui qui écrit pour son plaisir, sans aucune visée éditoriale pourra écrire ce qu'il veut, comme il veut, avec les personnages, les aventures, le style qui le font vibrer.

Entre les deux, il peut y avoir une variété de choix possibles entre contraindre plus ou moins l'expression artistique pour rentrer dans les cases (ou les étagères attendues), accepter certaines concessions, mais rester libre sur d'autres critères. Il faut juste avoir conscience que la publication en ME pourra être plus compliquée, qu'il faudra se trouver un public. Bien sûr, cela peut se révéler payant. Il faut bien des auteurs pour défricher des nouvelles tendances, mais c'est quelques rares élus parmi des textes (peut-être excellents au demeurant) qui resteront inconnus.

Personnellement, j'écris les livres que j'aimerais lire (je pense que c'est le cas de beaucoup de JE). Il n'existe hélas pas d'étagère pour eux. Ce sont des pavés, mélange de fantasy et d'inspiration historique/mythologique, quelque part entre le YA et l'adulte, avec un peu de romance, mais pas trop, des intrigues tordues, beaucoup de personnages. Bref, ça reste du plaisir d'écrire, mais je mesure la difficulté de convaincre les éditeurs quand je vois les AT du moment, très formatés.

Chacun son choix Smile
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Docal
   
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Docal  /  Effleure du mal


Je ne pense pas que cette classification soit néfaste.

Le nouveau émerge toujours d'influences pré-existantes quoi qu'il en soit. Identifier un genre, ou volontairement écrire dedans, c'est reconnaître cette filiation. Et ça permet aussi de se positionner vis à vis de ce qui s'y fait. On pourrait même (avec beaucoup de temps) s'amuser à faire un arbre phylogénique des genres littéraires.

L'identifier permet aussi de garder une cohérence de ton et de sujet. En cherchant, toujours par l'exemple de ceux qui sont passés avant nous, ce qui marche ou ne marche pas comme mélange.

Se poser un cadre, et par là même des contraintes, encourage souvent plus la créativité que ne la bride.

Je vois d'un assez mauvais œil l'obsession qu'ont certains pour l'originalité comme fin en soi. On n'échappe pas à nos influences et vouloir les masquer derrière une forme de "jamais fait avant" m'évoque une sorte de mauvaise foi intellectuelle. Chercher à se définir en opposition à ses prédécesseurs, c'est toujours se définir par rapport à eux.
 
Blackmamba
   
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Hortense

Tu amènes une réflexion que je me pose assez souvent. Et sans parvenir à me trouver une réponse malgré ce que j'en tire. J'ai conscience du paradoxe. Nous sommes des artistes, mais dans la période actuelle, que reste-t-il de notre essence de départ pour se fondre dans une industrie ?

C'est un compromis à trouver d'une manière propre à chacun et ses objectifs. L'idée de me dire "tel genre est ainsi, donc il faudrait faire ça", je ne parviens pas à me la poser. En tout cas, pas sans freiner ma créativité. Dans l'idée, peut-être ingénue, j'estime que fondre et polir mon œuvre et ma vision artistique pour qu'elle rentre dans des standards, des genres, en tout cas un creuset propre à exister dans cette industrie commerciale. Tout en sachant, et me connaissant, que même si la possibilité d'un contrat avec une maison d'édition me réjouirait au plus haut point, je peinerais à sacrifier mon propos artistique. Je reste prêt à tout un tas de modifications, tant que ce que je veux transmettre demeure. Car j'estime que l'essence narrative importe plus que tout. Si on me demandait de supprimer telle péripétie, ce serait seulement si cela provoque plus de bien global que d'altération de les intentions.

Pour ta question, est-ce que mon propos est pertinent puisque je ne suis pas publié ? C'est le souci... Peut-être que si on apprend à maîtriser et mieux dessiner les contours des genre littéraires, on saura laisser sa créativité s'exprimer à travers ces derniers ? Ou pas ? Je pense qu'il faut tenter de laisser sa singularité d'artiste s'exprimer avant tout, même si on veut être publié, surtout au commencement. Et que c'est au fil du temps, des tentatives, ect, que les choses pourront s'affiner ?

Je conseillerais toujours aux artistes de conserver leur essence le plus possible. Parce que s'il faut la sacrifier pour être publié sur des bases où sa vision est compromise, cela en vaut-il la peine ? Chacun aura sa réponse sur le sujet.

Ensuite, les genres littéraires ne sont pas tant néfastes du point de vue d'un lecteur. Segmenter un marché n'est pas une si mauvaise chose, du moins pas lorsqu'il est trop morcelé. Cela conserve une utilité à mon sens.

Après, si le sujet est originalité ou généralité... On peut se montrer original avec des codes établis je trouve. Un juste milieu, car quelque chose de trop expérimental... Pour reprendre l'analogie de la cuisine, si tu veux tenter une raclette mais à la place de charcuterie tu prends des variétés de poissons... Libre à toi, mais est-ce que ce sera bon ? Est-ce que ce sera encore de la raclette ? Lol sacré analogie

Pour résumer, dans mon cas personnel, me fixer sur un genre avant même le processus créatif préparatoire serait me poser des contraintes artistiques. Mais me restreindre à des trucs déjà écrits ? Je ne pense pas tant que cela.
 
fabiend
   
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Hortense a écrit:
Est-il absolument nécessaire de définir le genre d'un roman avant de l'écrire ? ou même après l'avoir écrit ? est-il indispensable de rattacher telle ou telle création à une rubrique déjà existante ?

Avant, de mon point de vue certainement pas, c'est un gros frein à la créativité.

Une fois le manuscrit terminé, c'est assez incontournable, de toute façon il va bien falloir lui choisir une étiquette pour, soit l'envoyer aux bons éditeurs, soit le mettre sur la bonne étagère au moment de l'autoéditer. Parce que si on ne le rattache pas à une rubrique déjà existante, on en fait quoi au juste ?
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Kal'
   
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J'allais dire "oui si on veut éditer" mais, ces deux derniers mois, j'ai écouté des podcasts d'autrices hybrides et je me rends compte que ce n'est pas si simple... justement parce que pour certaines de ces autrices qui ont déjà publié en maison, l'autoédition est un moyen d'échapper à cette classification. En gros si un roman entre bien dans les cordes, elles le proposent en maison, mais si c'est moins le cas, elles le sortent en autoédition pour ne pas avoir à le "reformater".

Est-ce que ça marche bien ? Je suppose que ça dépend de la fanbase qu'on a et de sa capacité à communiquer autour de ces projets, mais je trouve ça assez cool que ça existe et ça donne un rôle intéressant à l'autoédition par rapport aux maisons.
 
fabiend
   
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Oui, en autoédition tu publies ce que tu veux et tu peux traverser les barrières de genre littéraire comme tu le veux, j'ai lu des trucs super intéressants à base de plusieurs genres mélangés du style romance + voyage dans le temps + paranormal à une époque, impossibles à publier en maisons traditionnelles (trop frileuses), à moins d'être déjà un auteur de bestsellers archi-reconnu (les livres de Stephen King sont très difficiles à catégoriser, par exemple). Et encore.

Reste le moment de la publication en tant que telle, au final il faut quand même choisir une catégorie pour vendre son livre sur les plateformes d'autoédition (et dire "je m'en fous je vais choisir 'littérature générale' et basta" n'est pas forcément la meilleure solution).
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Hortense a écrit:
Est-il absolument nécessaire de définir le genre d'un roman avant de l'écrire ? ou même après l'avoir écrit ? est-il indispensable de rattacher telle ou telle création à une rubrique déjà existante ?

Bref, est-ce qu'en définissant le genre d'un roman avant même d'avoir écrit la première ligne, est-ce qu'on ne se restreint pas à des trucs déjà écrits ?

J’ai envie de faire une réponse normande, comme à mon habitude : oui et non =)

Dans mon cas, quand je commence un roman, je me dis souvent « je vais écrire de la fantasy/de la SF/du thriller » (rayez les mentions inutiles). Pourquoi ? Parce que ça me donne de base un ensemble de codes sur lesquels m’appuyer (le Tropeur explique ça plutôt bien dans une de ses vidéos). Je sais que je vais écrire de la fantasy parce que je sais que je veux y mettre de la magie, une quête, un monde inventé… mais pas de téléphones portables, de réseaux sociaux et de crise écologique. Le genre me donne une grille d’obligations, de possibilités et d’interdits qui vont commencer à dessiner un cadre autour de mon roman. Pour filer ta métaphore de la cuisine, c’est comme si je commençais par me dire que je vais cuisiner un cake. Je sais déjà que je peux sortir la farine et le sel mais que je peux ranger le sucre.

Ensuite, une fois cette réflexion (si je puis dire, les codes étant socialement partagés, c’est plus instinctif) posée, c’est là que ma créativité intervient. Je peux décider de coller parfaitement à l’archétype du genre choisi et d’en user tous les tropes jusqu’à la corde. Comme tu le dis (en tous cas ce que je comprends), je manquerai clairement d’originalité, mais j’ai des chances de vendre. Maintenant, je peux aussi décider de garder les grandes lignes du genre mais de créer tout le reste : par exemple, dans mes trois premiers romans, j’ai décidé que ce serait de la fantasy, donc que j’y mettrai de la magie, mais après j’ai inventé mes propres systèmes de magie (je ne parle pas de leur qualité, qui est un autre sujet, mais je veux déjà dire que je n’ai pas repris un système de magie déjà existant). Mais je peux aller encore plus loin ! Je peux décider que certes, j’écris de la fantasy, mais que y aura pas de magie et y aura des téléphones portables (ce que j’ai fait dans un de mes romans, dans une moindre mesure). Bon, après, pour rester dans mon genre, je dois quand même faire figurer les éléments essentiels qui le définissent, parce que par exemple, une romance sans histoire d’amour… n’est plus une romance. On peut tordre les codes et briser les règles, mais quand on en sort, on en sort. Dans ce cas, on peut très bien inventer un genre ou ne pas définir un genre pour notre roman. Ce qui ne me paraît pas spécialement problématique. Je comprends ta réticence car j’ai la même concernant la catégorie d’âge. Ça me gonfle de définir si mon roman est pour les 8-12 ans ou les 13-18 ans ou les 30-50 ans… Je préfère l’écrire sans penser à l’âge et laisser mon lectorat décider de le lire ou non. De même, on pourrait s’en foutre du genre et laisser les maisons d’éditions et les librairies ranger le roman où bon leur semble. Ce qui arrive d’ailleurs parfois de manière malencontreuse (le nombre d’essais sur le genre classés dans le rayon sexualité… Rolling Eyes).

Je pense personnellement qu’on n’écrit jamais à partir de rien. Maintenant, je suis d’accord avec l’idée qu’on se doit de faire preuve d’un minimum d’originalité. Mais à mon avis, ce qui nous restreint, c’est moins le genre du roman que le fait de se dire « je vais écrire du Tolkien »… Après, parfois, casser toutes les barrières peut aider à débloquer la créativité. Maintenant je ne pense pas que définir un genre empêche l’originalité. Dans tous les cas, l’originalité viendra en conscience, pas par l’opération du Saint-Esprit.

Je pense pas qu’on ait l’obligation ni l’interdiction de définir un genre avant d’écrire, je crois que c’est un choix, comme celui de la jouer jardinage ou architecture, c’est une façon de faire, je pense seulement que ça doit être fait en conscience pour fonctionner. Après l’avoir écrit, j’estime que c’est toujours une question marketing : soit tu rattaches à un genre existant pour accrocher le lectorat dudit genre, soit tu détaches volontairement de tout genre (ou tu rattaches à un nouveau genre) pour miser sur un effet nouveauté. Maintenant, moi, je lis un roman pour son contenu pas pour son genre.

Voilà, j’espère avoir apporté quelques arguments pertinents à cette question fort intéressante =)
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Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Kal' a écrit:
J'allais dire "oui si on veut éditer" mais, ces deux derniers mois, j'ai écouté des podcasts d'autrices hybrides et je me rends compte que ce n'est pas si simple... justement parce que pour certaines de ces autrices qui ont déjà publié en maison, l'autoédition est un moyen d'échapper à cette classification. En gros si un roman entre bien dans les cordes, elles le proposent en maison, mais si c'est moins le cas, elles le sortent en autoédition pour ne pas avoir à le "reformater". .

Je me range parmi ces voix. C'est exactement ça qui m'amène, de guerre lasse, à songer à l'auto-édition, et ce malgré quelques échanges rassérénants avec des maisons d'éditions où (rare mais ça existe) j'ai pu établir un contact préalable avec un interlocuteur de chair et d'os (et pas juste cocher les fichues cases d'un formulaire), exprimant son regret qu'effectivement l'hybride "pose un problème qu'il ne posait pas il y a vingt ou trente ans" (de mémoire on a bien parlé du saucissonnage marketing dans le fil sur la SF française qui se vend mal donc je ne vais pas y revenir) car il y a vingt ou trente ans (et avant) à part l polar et le porno (qu'on a eu besoin pour diverses raisons de distinguer "du reste", le roman, c'était "le reste", justement. "Reste" où pouvaient cohabiter dans un même roman de la science fiction et de l'amour ou/et des soucis psychologiques ou/et de l'onirisme ou/et de l'aventure  humaine...)

J'imagine Camus devant remplir le formulaire pour L'Etranger... Daphne du Maurier pour Rebecca, Alexandre Dumas pour Les Trois mousquetaires, Boulgakov pour son Maître et Marguerite... :mrgreen:  et tellement d'autres que leurs auteurs ont Dieu merci écrit sans chercher à les rattacher à "un genre".

J'ai eu ce que je croyais une chance phénoménale de tomber sur des maisons d'édition qui ont pris mes deux premiers romans hybrides, mais en fait la première (connue,  ce qui me fait une carte de visite, même si ce n'est pas Gallimard ou Le Seuil !) m'a pris mon roman pour une simple question de quota, et pour la  seconde (naissante et que je crois pleine de bonne volonté), c'est pour le moment silence radio, cause difficultés financières.

Comme je n'écris pas pour vendre mais pour me faire plaisir et faire plaisir à quelques personnes autour de moi, j'arrête les errances, et donc le roman numéro 3 sera édité via The Book machin, quelque énorme ait été pendant longtemps (et soit toujours), ma préférence pour le logo d'un vrai éditeur en première de couv.
Ce qui prime pour moi, c'est d'écrire des histoires dont les personnages ont une vie, et la vie est tout sauf monolithique, elle est riche.

D'ailleurs, c'est très étonnant de voir que, alors que l'hybride n'a pas sa "case" dans les formulaires des éditeurs, dans les séries télévisées, qu'elles soient policières ou pas,  il est réclamé par les téléspectateurs, qui demandent non seulement que les personnages aient AUSSI une vie, mais que cette vie soit à l'image de la vie réelle : pas forcément un long fleuve tranquille.
Alors ne perdons pas espoir : peut-être qu'un jour une case à cocher "hybride" fera son apparition sur quelques formulaires d'éditeurs...
 
Hortense
   
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Hortense  /  Tycho l'homoncule


Merci pour vos retours, ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à avoir ce sentiment inconfortable, entre création et nécessité financière.

Docal a écrit:
Le nouveau émerge toujours d'influences pré-existantes quoi qu'il en soit. Identifier un genre, ou volontairement écrire dedans, c'est reconnaître cette filiation. Et ça permet aussi de se positionner vis à vis de ce qui s'y fait. On pourrait même (avec beaucoup de temps) s'amuser à faire un arbre phylogénique des genres littéraires.
Je ne suis pas d'accord avec ça. La première fois qu'un roman en prose a été écrit, c'était la première fois qu'un roman en prose était écrit. Ce n'était plus une épopée en vers chantée, ou une pièce de théâtre. C'était quelque chose de vraiment nouveau, qu'on peut rattacher à autre chose de préexistant si on veut, mais ça reste nouveau. Idem pour la bande dessinée : le premier roman graphique n'était pas un roman, n'était pas une série de dessins, c'était quelque chose de vraiment nouveau.

J'ai le même problème avec mon "roman". Je peux le rattacher à de la science-fiction, ou l'appeler roman en cherchant bien ou faute de meilleur mot, mais ce n'est pas un roman. A ce stade, je dirais que c'est un truc. Un truc qui marche bien avec l'histoire que je raconte, qui n'est pas vraiment une histoire non plus, et qui n'est pas non plus racontée.

Donc quand j'en parle, je dis "roman de science-fiction" parce que c'est ce qui s'en rapproche le plus. C'est aussi comme ça que je le présenterais à une maison d'édition... mais n'importe quel lecteur se rendra compte qu'on ne peut pas qualifier ce truc de roman.

Kal' a écrit:
J'allais dire "oui si on veut éditer" mais, ces deux derniers mois, j'ai écouté des podcasts d'autrices hybrides et je me rends compte que ce n'est pas si simple... justement parce que pour certaines de ces autrices qui ont déjà publié en maison, l'autoédition est un moyen d'échapper à cette classification. En gros si un roman entre bien dans les cordes, elles le proposent en maison, mais si c'est moins le cas, elles le sortent en autoédition pour ne pas avoir à le "reformater".
Ca peut être une solution pour contourner le système et trouver un public Smile
Une solution qui marcherait plutôt bien avec la structure de mon truc, en plus.

Emsi a écrit:
D'ailleurs, c'est très étonnant de voir que, alors que l'hybride n'a pas sa "case" dans les formulaires des éditeurs, dans les séries télévisées, qu'elles soient policières ou pas,  il est réclamé par les téléspectateurs, qui demandent non seulement que les personnages aient AUSSI une vie, mais que cette vie soit à l'image de la vie réelle : pas forcément un long fleuve tranquille.
Alors ne perdons pas espoir : peut-être qu'un jour une case à cocher "hybride" fera son apparition sur quelques formulaires d'éditeurs...
Oui, je me fais aussi cette réflexion : peut-être qu'il y a un segment du marché qui n'est pas bien visible, pour les hybrides, les créations, les trucs qu'on teste. Il m'arrive d'en trouver à la bibliothèque ou en librairie cela dit. Des romans qui n'en sont pas vraiment, des fictions poétiques, des choses assez étranges à vrai dire.

Ce que je trouve étonnant, c'est que dans tous les autres arts et artisanats, il y a toujours un gros segment de marché industriel, mais aussi un petit segment de marché pour la vente artistique, pour les connaisseurs, les initiés, le bouche à oreille, les galeries d'art, etc.
Il y a toujours le prêt-à-porter fast fashion et le sur-mesure, avec souvent différents degrés entre les deux, et tout le monde y trouve son compte : les artistes qui se positionnent sur ces segments, les intermédiaires qui investissent les différents segments et les clients qui montrent leur niveau culturel (et donc financier) par leurs achats.

Est-ce que ça pourrait être lié au lissage des prix des livres, avec des prix qui tournent autour de 20-22 € pour le grand format et 8-10 € pour le poche ? Et donc des niveaux "cadre supérieur" pour le premier et "cadre intermédiaire" pour le second ? study
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fabiend
   
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Emsi a écrit:
car il y a vingt ou trente ans (et avant) à part l polar et le porno (qu'on a eu besoin pour diverses raisons de distinguer "du reste", le roman, c'était "le reste", justement. "Reste" où pouvaient cohabiter dans un même roman de la science fiction et de l'amour ou/et des soucis psychologiques ou/et de l'onirisme ou/et de l'aventure  humaine...)

Il y a 20 ans (dans les années 2000 donc, sans vouloir te filer un coup de vieux) les genres étaient bien établis. Même il y a 30 ou 40 ans, dans les années 90 je me rappelle très bien du rayon SF de chez mon libraire, ou du rayon fantastique, ou du rayon etc. Il y avait des éditeurs et des collections spécialisés et très bien identifiés, plus qu'aujourd'hui en fait ("présence du futur" par exemple s'est arrêtée au tout début des années 2000, après 50 ans de bons et loyaux services).

Citation :
J'imagine Camus devant remplir le formulaire pour L'Etranger... Daphne du Maurier pour Rebecca, Alexandre Dumas pour Les Trois mousquetaires, Boulgakov pour son Maître et Marguerite... :mrgreen:  et tellement d'autres que leurs auteurs ont Dieu merci écrit sans chercher à les rattacher à "un genre".

Dumas et Maurier ont écrit des romans de genre. Les Trois mousquetaires, c'était un feuilleton de cape et d'épée, à l'époque le genre est déjà assez codifié et très bien identifié. Rebecca est un roman gothique, genre assez codifié aussi et très en vogue à l'époque, et qui a pour ainsi dire totalement disparu de nos jours. Les deux genres étaient populaires à leurs époques respectives, ils n'auraient eu aucun mal à cocher des cases dans des formulaires à l'époque.

Hortense a écrit:
Ce que je trouve étonnant, c'est que dans tous les autres arts et artisanats, il y a toujours un gros segment de marché industriel, mais aussi un petit segment de marché pour la vente artistique, pour les connaisseurs, les initiés, le bouche à oreille, les galeries d'art, etc.

Emsi a bien identifié ce dont tu parles : ça passe par l'autoédition.

En France, l'autoédition (c'est un peu moins le cas de nos jours mais ça reste assez vrai) est souvent vue comme un pis-aller, comme la solution sur laquelle les "mauvais" écrivains se rabattent parce que les éditeurs, les "vrais", ceux qui séparent le bon grain de l'ivraie, ne les ont pas consacrés de leur sceau sacré.

Mais en réalité, l'autoédition, c'est la branche indépendante de notre art, c'est le milieu underground de la littérature, c'est toute cette frange littéraire qui vit en marge des multinationales, qui expérimente, qui sort des cases et des sentiers déjà tracés, qui se joue des codes, loin des circuits médiatiques "de masse", de la littérature "mainstream" et prédigérée, pré carré de l'édition traditionnelle. En forçant un peu le trait, l'édition traditionnelle est à la littérature ce qu'une chaîne de fastfood est à la restauration : l'endroit où l'on va quand on cherche quelque chose de standardisé à défaut d'être original, et sur lequel on se rabat quand on a peur de tester ce petit resto indépendant qui ne paye pas de mine. Ce petit resto peut être une pépite insoupçonnée comme une gargote infâme. Au moins, chez McDo, pas de surprise bonne ou mauvaise, on sait sur quoi on va tomber.

Oui, j'exagère. Mais, à bien y réfléchir : est-ce que j'exagère tant que ça ?

Cela dit, la séparation autoédition / édition traditionnelle n'est pas si nette que je le dis ci-dessus. Les petites maisons d'édition (voire micro-maisons) relèvent beaucoup plus de ce milieu underground dont je parle que des grosses multinationales que sont Gallimard ou Hachette.
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Tengaar  /  (de Dunkerque)


fabiend a écrit:
Mais en réalité, l'autoédition, c'est la branche indépendante de notre art, c'est le milieu underground de la littérature, c'est toute cette frange littéraire qui vit en marge des multinationales, qui expérimente, qui sort des cases et des sentiers déjà tracés, qui se joue des codes, loin des circuits médiatiques "de masse", de la littérature "mainstream" et prédigérée, pré carré de l'édition traditionnelle. En forçant un peu le trait, l'édition traditionnelle est à la littérature ce qu'une chaîne de fastfood est à la restauration : l'endroit où l'on va quand on cherche quelque chose de standardisé à défaut d'être original, et sur lequel on se rabat quand on a peur de tester ce petit resto indépendant qui ne paye pas de mine. Ce petit resto peut être une pépite insoupçonnée comme une gargote infâme. Au moins, chez McDo, pas de surprise bonne ou mauvaise, on sait sur quoi on va tomber.

Moui moui moui, reste que bon, soyons sérieux cinq minutes, j'ai lu beaucoup plus de bouquins autoédités qui étaient des resucées de Tolkien, de Twilight et du dernier YA à la mode avec un style dégueulasse, 0 mise en page et des fautes de grammaire et d'orthographes à tous les paragraphes que des expérimentations revigorantes qui n'auraient pas trouvé leur place chez ces fourbes capitalistes et fast-foodeurs que sont les maisons d'édition.
Et beaucoup d'auteurs qui se sentent incompris et "expérimentateurs" sont en fait des auteurs qui n'ont pas assimilés les codes basiques de la narration et produisent des trucs juste illisibles. Ce n'est pas parce qu'on a aligné des mots sur des pages que ceux-ci ont forcément vocation à être vendus. Statistiquement, il y a plus de mauvais livres écrits que de chefs d'oeuvres.
 
Kal'
   
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Kal'  /  Der grüne Fennek


Attention, quand je parlais d'auteurices qui sortent des livres en auto édition parce qu'ils n'entrent pas dans les cases des maisons ou sont trop personnels pour être modifiés, je parle là d'auteurices qui connaissent le monde de l'édition, qui parfois ont déjà été édités en tradi et qui font un choix réfléchi qui n'est pas une voie de la flemme ou de garage.

(Quand je dis voie de la flemme, c'est "j'ai fini mon premier jet, je me poste en ebook sur Amazon sans rien faire dessus).

Et quand ça marche pour elles, c'est souvent qu'il y a déjà une grosse commu derrière. Quand Tiphs se lance dans un bouquin auto édité alors que son job c'est de faire des couvertures et qu'elle a des livres en librairie, qu'elle collabore avec de multiples éditeurs, fait déjà des salons avec sa maison ou son propre stand et a des milliers de followers sur Insta, le résultat n'est pas le même que lorsque c'est un(e) inconnu(e) qui se lance dans l'aventure sans savoir où il va.

Sur insta je vois des autrices qui font mi maisons d'édition / mi auto édition et je comprends pourquoi : elles gagnent plus d'argent par livre en auto édition, mais les maisons leur donnent de la légitimité, donnent accès à des salons... on appelle ça des auteurs hybrides.
 
Mika
   
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Je pense aussi que l'auto-édition devient vraiment intéressante (économiquement) quand tu as déjà un lectorat derrière toi, via l'édition classique qui t'a donné un public et t'as confèré une certaine légitimité et/ou via les réseaux sociaux par exemple. C'est le cas de Riad Sattouf en BD qui a ouvert sa propre maison pour s'auto-éditer (et contrôler ainsi le format, le papier etc, selon ses dires, mais qui a surtout souhaité se faire plus de flouz je pense !). L'auteur est archiconnu, vend des best-sellers et connaît bien la musique. Il a tout intérêt à faire ça.

Pour un auteur inconnu, c'est beaucoup de travail et il faut avoir de multiples casquettes pour réussir à vendre suffisamment. Surtout que ça doit pomper un temps fou. Il ne faut pas oublier que l'autoédition garde une mauvaise image auprès du grand public, car comme le dit Tengaar plus haut, nombreux sont les auteurs autoédités qui n'ont pas fait appel à un correcteur pour lisser leur texte et les fautes peuvent y être nombreuses. J'en ai lu un récemment qui comportait de nombreuses fautes de grammaire et de concordances des temps. Perso, j'aime pas ça, c'est comparable à acheter un jeu vidéo plein de potentiel mais bourré de bugs. Ça fait mauvaise presse. Sans compter le fait qu'il faut savoir où acheter ces livres, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Perso, autour de moi, je ne connais personne qui achète des livres auto-édités. Ce n'est pas encore très répendu hors de nos cercles, mais peut-être cela le sera-t-il dans un futur proche ?

Pour revenir au sujet du fil, avant de me lancer dans l'écriture, j'ai tendance à réfléchir au genre, au public cible etc. J'écris rarement pour moi toute seule car j'aime bien être lue, même si ce n'est pas forcément pour viser l'édition, donc c'est quelque chose auquel je suis sensible. En tant que lectrice, je m'oriente ainsi lors de mes achats de livres. Je regarde les dernières parutions, les critiques, ou les prix dans les genres que j'affectionne. Ainsi, je pense que bien connaître les genres et leurs codes peut être un atout, même pour s'en détourner et jouer avec.
 
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Tengaar a écrit:
Moui moui moui, reste que bon, soyons sérieux cinq minutes, j'ai lu beaucoup plus de bouquins autoédités qui étaient des resucées de Tolkien, de Twilight et du dernier YA à la mode avec un style dégueulasse, 0 mise en page et des fautes de grammaire et d'orthographes à tous les paragraphes

Eh oui, c'est le problème de ces petits restos indépendants, on peut aussi tomber sur un boui-boui répugnant. Alors que, encore une fois, avec McDo, au moins on sait sur quoi on tombe (ce n'est pas forcément péjoratif).

Et le meilleur moyen de séparer le bon resto indépendant / le bon livre indépendant de l'ivraie, c'est de regarder les avis sur internet. D'où la chasse aux avis et autres 5 étoiles, dans la restauration comme dans l'édition.

Mika a écrit:
Perso, autour de moi, je ne connais personne qui achète des livres auto-édités.

Quand l'autoéditeur a fait un bon travail d'édition, il est difficile voire impossible de savoir qu'un livre a été autoédité (à moins de mener une enquête poussée). Je pense que, parmi les gens qui te disent ça, beaucoup en ont déjà acheté sans le savoir (je ne parle évidemment pas des gens qui n'achètent que les best-sellers après avoir vu la pub à la télé car c'est un lectorat différent, mais des gens qui lisent beaucoup).
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