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 La plume est-elle une arme ?

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Nuage-Rouge
   
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Nuage-Rouge  /  Tycho l'homoncule


"La poésie c'est un contre-pouvoir sans pouvoir, qui décide de déposer les armes"
L'écriture automatique "c'est un peu comme se tirer les cartes à soi-même" :

Cette conception de la poésie, et plus largement cet esthétisme du "bon goût" et son "art", plait à Léa Salamé et à travers elle à la petite classe de bourgeoisie culturelle qu'elle représente. Qu'est ce que ça signifie ? de quoi ça témoigne ?
Il est toujours ici question de "démocratisation" de cette poésie plus ou moins classique, légitime, et inoffensive, de la poésie pour la beauté du geste (même dans une forme aléatoire), de "donner accès" à celui ou celle qui en manquerait. Mais pas du tout d'interroger le rapport culturel et politique qui préexiste à cette conception asymétrique de la poésie cherchant à se faire valoir, à se prêcher pour elle-même, face au supposé "défaut" de poésie de l'extérieur.
Il me semble qu'il s'agit ici de rapporter l'altérité à sa poésie plutôt que de se poétiser dans et à travers l'altérité.

Je vous propose de la mettre en face de ces quelques vers de Léo Ferré

Citation :
"Des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français
Brillant comme une larme"

et de ça que je viens de trouver :

"« La poésie est une arme chargée de futur. » (« La poesia es un arma cargada de futuro »), titre d'un poème de Gabriel Celaya":

Décider de "déposer ces armes" et de vider tout pouvoir de la poésie ou armer sa plume de son plein pouvoir poétique ?
Comment et au service de quel feu ou contre-feu ?
 
Keanu
   
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Keanu  /  Pour qui sonne Lestat


Salut Nuage, ça va ?

Oui, comme on sait, la poésie peut être une arme politique. De manière générale et par définition, le langage est éminemment politique.

Je ne suis pas sûr d'avoir compris quel était exactement ton questionnement ; cela me semble très large... ?
 
SuperAlice
   
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SuperAlice  /  Adjointe sérénissime à la modération reconnaissante


J'avais une connaissance Iranienne qui m'avait parlé de leurs poètes qui utilisaient des images pour parler du pouvoir en place. C'est ce genre de choses certainement dont il est question... Un poète pour moi ne baisse jamais son arme, ou c'est qu'il l'a passée à gauche ou qu'il est Érème. (Huhuhu)

C'est une image encore je pense, il pose les armes pour utiliser sa plume, offrir (il me semble) une connaissance des faits et l'exposer pour ceux qui ont perdu espoir (censure) et aussi véhiculer le message "nous continuerons à lutter".

Pour l'écriture automatique il te faut certainement faire une petite recherche, ou pratiquer, je pratique que ça il me semble... Oui c'est comme se tirer les cartes, vu qu'on lâche tout ce dont notre esprit veut bien se libérer, après tu regardes le résultat.

Et pour la poésie est une arme chargé du futur, j'ai envie d'y voir, ce que je remarque bien souvent en écrivant, le fait de décharger son esprit sur du papier de le rendre d'une certaine façon "physique", il y a une projection et peut être, tu remarqueras que tu peux te retrouver à écrire des trucs qui vont t'arriver une sorte d'auto pnl, lolilol ; c'est pour ça aussi que j'essaie d'arrêter les darks poèmes, parce qu'après tu te retrouves avec des coïncidences flippantes.
Je tiens à ajouter, que JE le forum est une fourmilière à ce genre de phénomènes, pour moi en tout cas...
Enfin bon, la magie de JE.

Ça fait plaisir de voir des questionnements.
Je peux essayer de préciser certains points si tu le souhaites !
 
Liseth
   
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Liseth  /  Autostoppeur galactique


Laisse Aom tranquille SuperAlice ou je t'envoie des fleurs tant que vas t'etoufer avec.
La plume est-elle une arme ? 3029968519
 
Le Trader
   
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Le Trader  /  Autostoppeur galactique


Poser une question c'est déjà y répondre. C'était le piège de mon vieux topic sur la hauteur poétique !

De ce que j'ai entendu, il y a surtout une chose que je retiens : il fait de la poésie. On se demande, entre poètes.ses comment en proposer autrement, comment en partager autrement, comment faire poésie, en faire, en produire, avoir un auditoire, et que cette poésie soit présente autour de nous...il a trouvé la voie qui lui convient, il en fait à sa manière, et c'est déjà énorme. Et le temps passé (perdu) à débattre, de savoir quel genre de bourgeoisie prend son pied, il aura sans doute apporté beaucoup plus à des gens, pas forcément de la caste, pas forcément proches de la poésie. Avant de lancer des critiques, faudrait apprendre à faire. A développer un savoir-faire. A le diffuser. La critique vient après.

Bien sûr, on peut toujours poser son idéologie et sa vision du monde. Il reste à savoir si on veut militer pour la poésie, ou pour tout autre chose - car la poésie idéologique, politisée et partisane est, selon moi, parfaitement inintéressante. Eluard écrivait des poèmes ringards sur "Papa Staline", fin de la blague. Elle n'est pas un sport de combat, et elle tend à aller autre part que dans le combat et la lutte - pour celle qui me semble dire quelque chose d'universel et de singulier, qui possède cette force et ces mots qui parlent à chacun.e et à toustes à la fois.

Les termes posés ici par Nuage Rouge parlent d'altérité, mais demeurent globalement binaires. Les choses ne sont pas aussi simples que "interroger le rapport culturel et politique qui préexiste à cette conception asymétrique de la poésie cherchant à se faire valoir" - formulation qui me fait inévitablement penser au sketch de Franck Lepage (lien). Je pense, et j'en ai bouffé, que la poésie n'est pas un tract politique, ni un bouquin de socio mal dégrossi, encore moins une tentative de conversion du prolétariat en littéraires accomplis (lire ou relire Joseph Ponthus et ses feuillets d'usine : paix à ton âme et merci !). La vie n'est pas asymétrique, elle est erratique. C'est-à-dire que, parmi ses nombreux mystères, un jeune de banlieue va autant adorer Verlaine ou Apollinaire qu'un jeune bourgeois des arrondissements de l'ouest-parisien. Il est même possible qu'ils se retrouvent sur les bancs des mêmes prépas et sympathisent ! (et ça fait un film français). Il est également possible que de prétendues élites n'y connaissent rien en littérature et en poésie (rip Fleur Pellerin), mais font semblant, et que le lumpenprolétariat dévorent et récitent par cœur des poèmes...Ce n'est pas une vue de l'esprit mais du vécu (j'ai été des deux côtés, LLG et banlieues), les choses ne sont pas binaires, il n'y a que des gens, qui aiment ou n'aiment pas poétiser, écrire, lire, s'intéresser, de tous milieux, de tous âges, et surtout qui essaient de contrecarrer leurs naissances, qu'elles soient bonnes ou mauvaises d'ailleurs. Poser violemment des modèles, des stéréotypes de classes, tout en se défendant d'être parangon des genres et des justices, c'est cocasse.

Je vais un peu plus loin, il y a pour moi des faits poétiques absolument partout, qui rendent cette question non seulement stérile, mais tout à fait stupide. La poésie est présente en nous, autour de nous, et il ne tient qu'aux poètes.ses de s'en saisir. De se sentir appelé.es, d'être amené.es devant des livres, des musiques, des personnes qui sentent ce petit truc indicible qui fait compter sur les doigts ou qui nous fait découper des bouts de machins de phrases. Elle n'est pas arme, ni fleur, ni violence, ni paix, elle est, si on la fait.

Quand je lis le champ lexical de la guerre, de la puissance, du pouvoir, j'ai l'impression qu'on se trompe complètement de sujet. Déjà parce qu'on ne peut pas défendre la poésie en la revendiquant guerrière ou armée. On est ce qu'on propose, nos actions parlent autant que nos poèmes. Que dire d'un.e poète.sse voulant réduire à néant une partie de la population pour instaurer ses poèmes à toustes ? C'est un.e surréaliste des années 30, bon, d'accord, mais quelles poésies derrière ça ? Quelles valeurs ? Pour quelles jeunesses ? Vous voulez poétiser en mettant au ban une partie de la population, en séparant encore une fois les gens, en créant ressentiment, colère, expurgation, vengeance, en reprenant du pouvoir ? C'est devenir ce qu'on dénonce, les victimes deviennent des bourreaux et reproduisent ce qui a déjà été. On peut tout à faire défendre ce schéma, mais ça souillerait la poésie, le propos, la personne, et une certaine idée du bonheur (dit sans idéalisme de quelque nature). Et, précisément, c'est là toute la difficulté, et toutes les complexités auxquelles nous sommes confrontés, en tant que personne, poète, vivant et présent sur Terre en 2023.
(Un de mes profs d'histoire moderne parlait beaucoup de la difficulté de terminer les révolutions, quand on tue, quand on produit ou reproduit des souffrances, comment s'arrêter ?).

Pour finir, j'annonce mes conflits intérieurs : Léo Ferré est pour moi un poseur égocentrique (lisez ses correspondances), bien cerné par le poète Xavier Grall à l'époque, et j'adore Léa Salamé quand Jancovici lui annonce qu'on ne devrait faire que 4 voyages en avion tout au long de sa vie. J'annonce aussi que j'ai fait de la socio-histoire et j'ai même bien connu la violence politique au pas des manifs jaunissantes et la voix de Liam gueulant tous les soirs quelque chose sur le "capitalèèèèsme". Un accent tolosan qui devrait être médaillé des Arts et des Lettres, on confie ça à SuperAlice.

Bref, ce monsieur Teboul est plutôt touchant, son cabinet est dans le Marais donc effectivement il restera dans un cercle plutôt déterminé, mais il aurait pu ne rien faire du tout et ne pas supporter la critique. Merci à lui, l'avenir nous dira son apport à l'œuvre commune !
 
Nuage-Rouge
   
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Nuage-Rouge  /  Tycho l'homoncule


Tout feu tout flamme et toi camarade ?

Citation :
Oui, comme on sait, la poésie peut être une arme politique. De manière générale et par définition, le langage est éminemment politique.
Et partant de là la question qui peut se poser c'est : qu'est ce qu'on en fait ? Qu'est ce que les gens en font, pourquoi et comment ? Dans quels sens ?
Oui c'est assez large mais en même assez ciblé car il s'agit de prendre conscience de ce pouvoir et de décider de l'orienter ou de le déposer ici où là : « Un grand pouvoir implique une grande responsabilité. »
La discussion est ouverte vers cet horizon qui ne recouvre évidement pas tous les horizons du langage et de sa poésie, mais qui néanmoins les contacte.




Alice.,
Citation :

Oui c'est comme se tirer les cartes, vu qu'on lâche tout ce dont notre esprit veut bien se libérer, après tu regardes le résultat.
Pour moi la poésie ce n'est pas assembler des mots au hasard. Après, faire de nombreux essais au hasard peut donner quelque chose de signifiant sur un coup de chance je ne le conteste pas.

Citation :
il y a une projection et peut être, tu remarqueras que tu peux te retrouver à écrire des trucs qui vont t'arriver une sorte d'auto pnl
La pnl je crois bien que c'est du bullshit...

Moi ce que j’interprète par une « une arme chargée de futur », c'est que la poésie peut (doit?) être un saut vers l'avenir à travers le langage, comprendre « avenir » non comme la suite du présent selon la ligne du temps, mais comme le futur provoqué d'un présent conservé dans un état stagnant, par un certain ordre social. L'avenir c'est ce qui fait suite aux événements qui brisent la reproduction d'un présent plus ou moins identique à lui-même malgré le temps.

C'est ce que je comprends dans « chargée de futur », la poésie tire avec le boulet rouge du futur qu'elle envisage, qu'elle provoque, sur ce présent de conservation, sur cet ordre social maintenu dans un même temps (ou dans un « en même temps »).

Citation :
après tu te retrouves avec des coïncidences flippantes.
Je tiens à ajouter, que JE le forum est une fourmilière à ce genre de phénomènes, pour moi en tout cas...
Enfin bon, la magie de JE
Pour ma part je suis plus que sceptique quant à l’existence de tels « phénomènes » mais j'imagine sans autre réserve que si des événements reçoivent cette interprétation c'est qu'elle contribue à leur donner du sens.

Citation :
Ça fait plaisir de voir des questionnements.
Je peux essayer de préciser certains points si tu le souhaites !
Précise et développe tout ce que tu jugerais utile de partager je t'en prie, l'espace est fait pour ça.



Le trader,:
 
SuperAlice
   
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SuperAlice  /  Adjointe sérénissime à la modération reconnaissante


Coucou

Je vais juste essayer de recentrer mon propos tout en essayant de coller au thème, c'est assez difficile parce que c'est un peu large !!

Je pense que pour parler du temps : passé présent futur et de le faire coïncider avec la pratique d'une écriture que j'appelle "automatique, il faut considérer que pour mon cas, je me positionne dans un espace neutre, je plonge dans un univers homogène ou le temps n'existe plus, pour moi c'est ainsi que l'on doit exister en tant que poète, ou que j'aime exister en tant que poète.

De là, s'aligne des mots qui sortent bien de moi même, de tout ce que je vois connais ai vu, maîtrise plus ou ne maîtrise pas, coïncident par des biais passant du coq à l'âne peut être mais sont rattachés dans mon esprit par des cordelettes.
C'est pour ça que j'aime bien ne pas travailler mes texte pour que le chemin soit visible et que l'on puisse l'interpréter comme on interprète un rêve ou comme on tire les cartes en gros !

Il est dur de s'auto persuader de choses qu'on ignore, à moins vraiment l'hypnose certains adhèrent sur eux cela fonctionne et tant mieux si ça peut aider des personnes en détresse. 🫤

C'est un peu la même chose que tu dis il me semble.

Mais je reste fascinée par les effets de l'espace temps ! Il y a véritablement quelque chose à fouiller.
Le césium est beaucoup plus précis que le quartz pour calculer le temps. Mais c'est grâce au scepticisme que tant de choses sont expérimentées ! 🤭

Le temps n'est qu'un calcul, que sommes nous pauvres fourmis, pauvres futur pétrole et encore peut être même pas, la planète aura peut être explosé d'ici là.

C'est très rimbaldien cette histoire de saut ! " Le poète doit se faire voyant" oui il faut être moderne...
Si ce n'est fait je te conseille vraiment la lecture de ses œuvres complètes !!
Il parle de ce saut que doivent faire les poètes de leur statut de porte bannière aussi, de folie.
Quand je dis qu'il m'a sauvée c'est vrai, j'ai du revenir de l'au delà, je sais pas où j'étais je peux pas vous faire une description des enfers grecs, même si je connais les lieux comme ma poche, j'adore je kiffe, mais oui quoi petite saison en enfer ça m'a pas fait de mal, je suis là avec vous en partie grâce à la voix de Rimbaud, d'autres dont la voix est sympa sans arrêter d'écouter du rap bien saillant aussi, beaucoup Lim et rattraper la réalité.

Donc pour moi l'écriture automatique n'est pas aligner des mots au hasard, je lançais avant une phrase d'amorce, je ne le fais plus trop elle ne fonctionne plus 😔. Mais j'inspire et me lance et suis un fil que l'esprit me propose, je "trouve" mon poème comme disaient les trouvères ou troubadours !



 
   
    
                         
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