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Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


J'ai parcouru les posts précédents mais c'est difficile de commenter seulement des extraits car les idées de Foucault sont complexes et supportent mal le découpage du texte.
==== Oui je suis d'accord, je résume parfois trois ou cinq page en une phrase, je donne une conclusion concise alors qu'il explique tout un raisonnement, et quelque part si la conclusion me marque tant, c'est parce que le développement est excellent. Je perçois les limite de l'exercice, pour l'instant l'intérêt est surtout pour moi, je prends des notes, donc m'exerce à résumer et extraire une idée principale, et ensuite je réécris ces notes ici, donc je les écris deux fois, ça me permet de plutôt bien apprendre les grandes lignes du texte, mais je suis pas sûr que ce soit intéressant en dehors de ça.


Là où Foucault est très fort selon moi, c'est qu'il est capable de remettre en question la notion de progrès social, en montrant que chaque époque à sa manière de fonctionner, une manière qui est fondée sur la logique de son époque, et que ce qui nous parait barbare aujourd'hui est à relativiser, ou du moins à remettre en perspective.
====== Oui, j'ai tendance à penser qu'il a une approche scientifique et matérialiste, par ex, les supplices aux moyens age ne sont pas pratiqué parce que les gens sont cruels ou l'époque est ceci cela, mais ils répondent à une logique et un contexte social précis, et si on passe des supplices à la prison, c'est pas forcément mieux, et c'est pas pour être gentil, ça répond aussi à une évolution des rapports sociaux et la justice doit s'y adapter pour que le pouvoir soit toujours efficace.



Il fait un parallèle entre la société disciplinaire et le traitement  de la peste. Et il évoque aussi que les premiers établissement assimilables à des prisons, cad architecture close, discipline monastique et orientation de l'établissement vers un contrôle et une rééducation des individus, servaient à enfermé/redresser des marginaux, cad surtout des pauvres et des vagabonds, des "fous", peut être, faudrait que je relise ce passage, mais il ne fait pas dans le livre une généalogie telle que enfermement fou = prison comme punition pénal. D'ailleurs c'est un peu curieux, parce qu'il dit clairement que la prison n'était pas une évidence avant qu'elle le devienne, mais il explique mal ou j'ai mal compris, comment elle le devient. Je crois que c'est surtout à cause de cette mission de rééducation dont se targue la peine, que la prison s'impose, par la discipline qu'elle permet de mettre en oeuvre ( architecture, punition...). Sans doute inspiré du coup par les premiers établissement de vagabond, marginaux, malades et le système monastique.


La place des " fous/inadaptés/marginaux " ds une société et un sujet éminemment compliqué et intéressant, y'a bcp de caricature et de préjugé là dessus ( c'est aussi une question très relative aux normes d'une culture, parfois, un inadapté, ça peut être quelqu'un de très orgueilleux et individualiste comme chez les arapeshs, alors que deux cent kilomètre plus loin chez les mundugamor, c'est les gentils solidaires qui seront méprisé), entre les faibles que l'on laisse crever dès la naissance dans les peuples autochtones ou alors les "fous" à qui l'on donne une place importante dans d'autres ( y'a notamment des tombes du paléolithique je crois, qui montre que des porteurs de handicap physique important pouvait occuper des places importantes dans la société) je sais qu'il y a énormément de situation différentes, et que nos sociétés occidentale sont très paradoxale là dessus. D'un côté on s'occupe de nos " inadaptés " au systèmes, mais sans expliquer que c'est le système qui fait d'eux des inadaptés, et de l'autre, on s'en occupe en circuit fermé, à côté de la société mais pas vraiment dedans, et une personne souffrant de déficience ou en situation de handicap pourra passer toute sa vie en structure ( IME et foyer de vie par ex ) plus ou moins médicalisé, quand elle a la "chance " d'avoir une prise en charge, sinon on laisse des familles seules et isolé dans une société libéralisé et individualisante, supporter seule la prise en charge à tout les niveaux.
Avant de lire le travail de Foucault sur la santé, j'aimerais lire d'abord ce que Illich à dit sur l'institution médicale.
D'ailleurs les parallèles que fait Foucault avec l'école/prison/armée, me font énormément penser au travail d'Illich sur le rôle de l'école dans l'expansion du capitalisme.
 
josephcurwan
   
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josephcurwan  /  Bile au trésor


mariolo,

>>>Oui, j'ai tendance à penser qu'il a une approche scientifique et matérialiste>>>

je connais peu foucault. seulement lu L'histoire de la folie et Surveiller... ainsi qu'un essai de derrida à propos de L'histoire, mais qui parle en fait surtout de descartes.

je sais qu'au départ, il est très influencé par nietzsche, lui même influencé par spinoza, qui est un moniste proto-matérialiste.

il rejoint souvent l'antiétatisme de nietzsche : "l'état est un monstre froid" ; et le conatus spinozien via deleuze : "ce qui est bon est ce qui augmente la puissance d'exister, ce qui est mauvais est ce qui l'atrophie."

je pense que foucault est surtout un penseur utopiste qui dénigre dans leur totalité les formes de sociétés modernes libérales / capitalistes.

ce qu'il propose est un "post-humanisme", une nouvelle définition de l'humain, peut-être proche du trans humanisme.

ceci jeté à la va-vite, sans recherches approfondies.
 
Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Mouais, Foucault transhumaniste, pas sûr de ça.

Un peu de suite :



Les disciplines, seraient des extensions du droit pour repousser les illégalismes partout : et bah pas du tout !
Les disciplines sont un contre pouvoir qui s'oppose au droit, qui se construit contre, pour permettre l'asservissement et le contrôle. ( Aucune loi ne permet à un adulte d'obliger des enfants à rester assis sur une chaises pendant des heures à écouter des trucs, ni à punir les enfants qui ne se soumettraient pas, par contre les réglements intérieur le permettent, et les seuls interdits d'un règlement intérieur qui respectent la loi, sont ceux déjà couvert par la loi, par ex : interdiction de fumer, ou de harceler, pas besoin d'un règlement intérieur pour ça, la loi suffit et d'ailleurs, ds les règlements, les règles déjà couverte par la loi sont suivi de la mention de l'article ).
Le droit protège en théorie universellement et égalitairement, les disciplines, par un ensemble de micro pouvoir et de technique, démantèlent le droit pour asseoir un contrôle spécifique.


« Les disciplines sont une série de mécanismes pour déséquilibré, dé-égalisé, définitivement et partout les relations de pouvoir, de là, le fait que l'on s'obstine à les faire passer pour la forme humble mais concrète de toute morale, alors qu'elles sont un faisceau de technique politico-physique » ( un moyen de forcer des gens à faire quelque chose qu'ils ne veulent pas faire ou qu'ils n'auraient pas fait sans ça, ou pas comme cela, dans le but de servir les intérêts d'un groupe dominant).
( Arriver à l'heure au travail, est une exigence morale -dont j'estime que seul ceux qui n'ont rien à foutre de leur vie se targuent de respecter- dont l'origine est une exigence contractuelle, elle même le résultat d'une organisation spécifique du travail, car le contrat de travail est faussement négocié sur la base d'une fausse égalité entre le travailleur et l'employeur.)
( Le règlement d'une prison ou d'un hôpital, est un ensemble de contre pouvoir au Droit civil et Pénal. La discipline devient dans les institutions, supérieurs au Droit).


« Ce qui généralise alors le Pouvoir de punir, ce n'est pas la conscience universelle de la loi dans chacun des sujets de droits, c'est l'étendue régulière, c'est la trame infiniment serrée des procédés panoptiques. » (en gros, c'est pas le respect de la loi qui permet de punir, c'est les méthodes de surveillances, et les contre réglementation. Ce n'est pas la loi qui permet d'avoir le droit de punir, vu qu'un règlement intérieur est contraire à la loi, c'est donc un ensemble de procédés disciplinaires qui permettent la punition, le contrôle)


A travers le récit de notre société industrielles et marchande, on loue souvent les hommes et les inventions techniques qui ont permis notre développement, mais jamais on ne met en avant ce qui à permit tout ça, le panoptisme et les techniques disciplinaires ( la vrai révolution, elle est disciplinaire, pas techniques, la vraie révolution, ce n'est pas la machine à vapeur, c'est le chef de ligne et la pointeuse).


« Quoi d'étonnant si la prison ressemble tellement aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux, qui tous, ressemblent aux prisons. »
 
Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Ce que m'évoque la phrase précédente, c'est que toute ces institutions ont comme but principal le contrôle. D'un point de vue politique ce n'est pas vraiment le problème, le problème c'est pour qui et pour quoi le contrôle ? Quelle finalité ? Illich dirait que le but de l'école c'est de faire des ouvriers et des consommateurs et le but de l'hôpital, c'est de leur faire supporter cette vie et ses conséquences mortifères (stress, malnutrition,...), et sans doute aussi de servir de débouchés à toute une industrie.
Ni Illich ni Foucault ne critiquent le contrôle ou la discipline en tant que tel, ils en critiquent les fins et l'ampleur, et se rejoignent pour dire qu'une institution, à un certain niveau, cherche surtout à se reproduire.


Partie IV, PRISON
Des institutions complètes et austères.


Au cours du 19e, la prison semble s'être imposé par l'évidence, sans alternative, pourtant, tout le monde en déplore l'inutilité et l'inefficacité.
" Elle est la détestable solution dont on ne saurait faire l'économie".

Rôles idéalisés de la prison :

-Privation de liberté, prendre du temps, qui est une sanction apparemment égalitaire. " Prélever" du temps, pour réparer la société et la victime, pour payer sa dette (ce qui serait contraire à la théorie du droit pénal ? )

-Transformation, dressage, rééducation

L'enfermement pénal, la privation de la liberté, est le cadre de la transformation de l'individu (par le biais de la discipline, des techniques...).

Au début du 19e, la privation de liberté et l'enfermement ne sont pas synonyme et la peine de prison doit être adapté dans ses conditions au criminel par rapport à ses besoins de rééducation.
C'est la justification de la rééducation disciplinaire qui rend indispensable l'enfermement.


Institution (la prison) de discipline et pouvoir Total, partout et tout le temps :

1- Isolement de la société et des détenus entre eux. L'isolement des détenus vise aussi à éviter le communautarisme des prisonniers (un vrai succès...). La solitude est censée faire cogiter et faciliter l'expression du pouvoir.
Deux modèles s'opposent :
Auburn (cellule individuelle, travail et repas collectif, réhabilitation par le travail et le silence entre prisonnier)

Pennsylvanie (isolement total censé favoriser un travail intérieur, un examen de conscience).

Ces deux conceptions ont comme point commun le contrôle total des sociabilités d'un individu =
" Individualisation coercitive par la rupture de toute relation qui ne serait pas contrôler par un pouvoir ".

2- Le travail comme repentir ou réhabilitation ? Au 19e, en France, le travail des prisonniers fait débat. Il est payé, Cad récompensé, ce n'est pas un moyen de la peine, hors, selon un observateur de l'époque : "les plus mauvais sujets sont presque partout les meilleurs ouvriers." (C'est intéressant je trouve).
Opposition entre les travailleurs des prisons et les ouvriers " libres", ces derniers se sentent déshonoré, on peur du chômage ou d'une baisse de salaire. Et les conditions de travail des prisonniers seraient meilleures que celles des ouvriers (ça perso j'en doute).
Mais le travail en prison est maintenu, il est considéré comme non impactant pour l'économie et profondément utile pour la réhabilitation du condamné.

3- la prison module la peine, càd qu'elle en adapte la durée au comportement et à la rédemption ou non du prisonnier (au sa réponse à la discipline finalement).

La prison doit s'adapter au condamné peu importe sa raison d'être emprisonné : crime ou délit.
Autre paradoxe observé :
" la conduite des criminels est bien meilleure que celle des correctionnels (les tueurs sont plus sage que les voleurs en gros). Les premiers sont plus soumis, plus laborieux, les derniers sont plus filous, plus débauchés, plus paresseux ". (1838).
(On retrouve ici une sorte de clivage de la pratique des illegalismes selon que l'on est en ville ou en campagne, qui rejoint un peu le propos du début sur le changement de nature des illegalismes avec le passage au capitalisme, où l'on est passé d'une répression des meurtres à une répression des vols.
Il y a aussi un reflet de l'habitus des condamnés, entre les délinquants qui mène une vie régulière dans les illegalismes et celle de criminels, de meurtrier, qui agit sûrement sur un coup de tête, mais qui n'ont pas pour habitude de transgresser la loi.
La conséquence, c'est que si la prison s'adapte au comportement du prisonnier, elle récompense les plus obéissant, qui sont de fait, ceux qui ont commis les crimes les plus graves (le meurtre, le viol...). Ça met particulièrement le rôle disciplinaire de la prison, et donc ce sur quoi la société s'acharne le plus, ce que la société combat le plus : ceux qui se soumettent le moins à la discipline, un voleur remet l'ordre des choses en causes, surtout s'il résiste à la discipline pénitentiaire, son mode de vie, son éthique, son habitus sont des atteintes à l'ordre établi. Un criminel qui agit sur un coup de tête ne remet rien en cause.)


 
   
    
                         
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