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 Lecture commune/ aide à la compréhension

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Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Bonjour à tous.

J'ai entamé le livre de Foucault " surveiller et punir", peut être trop confiant ds mon bagage culturel pour le comprendre.
Il se trouve que j'ai expérimenté la lecture et critique/commentaires commune d'un livre, c'était Ivan Illich, une société sans école, on était deux à le lire, et on échangeait nos impressions après chaque chapitre sur un Discord. Déjà, pour ce qui ont lu ce livre, faire ce qu'on a fait, c'est une vraie mise en abîme ( vous me direz pour l'orthographe, y'a des spécialiste ), ensuite j'imagine bien que c'est ni Illich ni nous qui avons inventé le principe, mais ça serait intéressant de faire une section comme ça sur ce forum. Par contre, par expérience, c'est bien de réserver l'échange aux seuls personnes qui lisent et commentent ensemble, ou au moins qui maîtrise le texte en question, sinon y'a des relous qui viennent greffer leur clichés sur la discussion et c'est pas très constructifs.

Pour en revenir à Foucault, j'aimerais savoir si quelqu'un a lu le livre, l'aurait sérieusement compris, ou serait prêt à le lire avec moi, on définirait les modalités après ?

En sachant que je n'exclu pas de le lire mais de l'abandonner en cours de route si je le trouve trop raide pour moi.

Sinon j'ai un autre truc à proposer, j'ai lu et annoté directement sur le livre le livre de Denis Collombi, où va l'argent des pauvres, si ça intéresse quelqu'un, j'aimerais bien le prêter à quelqu'un d'autre qui lui ferait subir le même sort, puis le prêter a quelqu'un d'autre....
Je vois un pote cet aprem pour lui proposer, donc il sera peut être pas dispo avant plusieurs mois, en tout cas, j'aime bien l'idée ( perso mes livres je les défonce, je les gribouille, je bouffe au dessus, je promène mon chien avec, ne me prêter jamais un livre auquel vous tenez).

Bon dimanche
 
Radischat
   
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Radischat  /  Guacamole de radis rouges


Je déplace ça dans la Bibliothèque !


Citation :
ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."


Lecture commune/ aide à la compréhension  Capture_decran_2021-10-24_a_18.21.26
 
Érème
   
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Érème  /  /quit


Je trouve ton idée très chouette.

J'ai déjà lu le livre de Foucault (il y a un an peut-être) et je pense lavoir bien compris. Si tu as des questions sur des passages où des concepts ou n'importe quoi je peux essayer d'apporter des éclairages si ça te dit (en toute modestie quand même !).
https://aomphalos.wordpress.com/
 
Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Merci beaucoup Érème, c'est très généreux de ta part, j'attendais un peu avant de te répondre voir si ça intéressait quelqu'un d'autre.
On pourrait faire ça comment ? Sur ce fil, ou dans une autre section du forum ?
En privé, sur un Discord ?
 
Érème
   
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Érème  /  /quit


Je pense que ça ne pose pas de problème sur ce fil.

Par exemple tu pourrais me dire les pages ou extraits qui te posent problème ou bien les chapitres ou les concepts et je peux essayer de dire ce que je comprends / analyse ?

Qu'en penses-tu ?
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Romain
   
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Romain  /  Petit chose


J'aime beaucoup l'idée. J'ai lu le livre à la fac pour préparer l'ENM (le droit pénal et la culture générale). Ca fait donc loooongtemps... Je ne suis pas certain d'avoir le temps de le relire en ce moment mais, comme Erème, je veux bien éclairer ta lanterne sur ce fil si besoin
 
Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Salut à tous les deux, merci de me rejoindre là dedans.
On verra où ça nous mène, on verra au rythme où l'on va, y'a pas d'obligation de nul part, pas d'engagement, si vous voulez arrêter, z'êtes pas obligé de prévenir, moi en tout cas entre ce message et le prochain, il peut très bien se passer un an.
J'ai toutefois l'ambition pour l'instant de le lire le plus " vite " possible.
Dsl pour les fautes par avance, j'vai pas vous mentir, y'en a.



Chapitre 1
donc ça commence par un  résumé atroce d'un supplice et après  il cite un emplois du temps très stricte dans une prison et entre les deux, entre le supplice est l'emploi du temps y'a  grosso modo cent ans.
On est passé d'une façon atroce de punir les gens à une façon très administrative de gérer les prisonniers, donc ce qu'il le remarque c'est l'évacuation du châtiment physique dans la punition. Il le présente comme étant non pas une évacuation du supplice par altruisme ou compassion, mais motivé par la volonté d'éviter, au moment de l'exécution, le report de l'infamie du crime, sur le juge et le bourreau à cause de l'atrocité du châtiment.
Et aussi peut être, là je suis pas sûr, pour éviter la compassion du public envers le supplicié.

" Il est laid d'être punissable, mais peu glorieux d'être puni "

C'est intéressant mais comment fait t'il pour évacuer d'autre cause possible ?
Comme une évolution des mœurs plus général, de la philo, des lutte social, de la religion ...

On prend donc des distances avec la sanction du corps pour atteindre l'esprit via le corps avec des sanctions du type emprisonnement, travaux forcés...
Y'a t'il un lien avec la religion, parce que on pourrait se demander, ds une société qui croit en l'enfer, à quoi sert de punir et de torturer des gens si on sait qu'il vont passer des siècles à écouter des Masterclass d'Idriss Aberkane.

Passage d'une peine de mort en fonction du statut à la guillotine plutôt net et égalitaire, pour le coup...

Il évoque que malgré la fin du supplice, il y a eu toujours une théâtralisation de la condamnation à mort qu'on a peu a peu évacuer jusqu'à interdire toute diffusion d'image ou témoignage de la sentence.
Certains aimeraient que cette théâtralisation reviennent, et il rappelle que même si le corps n'est plus torturé directement, les conditions d'enfermement sont pas feng shui.

Pk la disparition du spectacle, par altruisme, ou honte ?

L'ambition en tout cas maintenant est de punir, ou agir sur, l'âme du criminel. En prenant en compte tous les éléments, on ne juge d'ailleurs plus le criminel, mais le crime, on le comprend, on fait appel à des experts, il note un lien avec la recherche de la folie du criminel très prépondérant ds le processus et mal compris ds les textes.

L'idée qu'il développe, par le constat de la compréhension et de l'intervention de tiers au procès, c'est que ça sert à extérioriser, dédouaner, la responsabilité du juge de punir.

Il affiche les objectifs de l'étude :
Voir la punition comme un fait social.
Voir la punition comme une stratégie politique.
Voir l'évolution de la société et du droit ensemble.
Voir en quoi l'âme prise ds le droit est prise ds le pouvoir ( ouais c'est pas faux 😅 )


Bon après il m'a largué, j'ai lu mais franchement, c'est de la grosse branlette. Pas le fond, mais la forme.

Il cite des keums, Rusche et.... qui ont fait une étude entre la technologie punitive et le système productif d'une société ( j'espère qu'il en parlera parce que dit comme ça, ça à l'air passionnant).

Ensuite c'est les limbes, y'a un truc sur la technologie du corps que développe un pouvoir ( j'ai écouté un p'tit gars d'la campagne récemment, Bourdieu, qui parle d'habitus et de distinction, ça m'a semblé se concilier les deux écrivain onanismique ). Ça serait l'ensemble des moyens qu'a une société pour soumettre/dominer les individus à travers leurs corps. Mais par " microphysique ", Cad, quasiment inconsciemment, et subtilement, par contingence ( par exemple, peut être, le travail et l'école obligé à ce soumettre à des horaires débile par rapport à ta personne, du coup, t'a une sale gueule au réveil ).

Y'a un truc que j'ai pas saisi, mais il insiste pas trop, il développe peut être plus tard, c'est le lien entre pouvoir et savoir. Alors ce lien, je peux comprendre ce qu'il veut dire ds un autre contexte, je l'ai lu récemment chez Graeber, mais par rapport à son propos sur la technologie du corps et la prison, j'ai pas compris.  

Fin du chapitre, à la prochaine pour de nouvelles aventures.
 
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Érème  /  /quit


Pour le rapport entre pouvoir et savoir chez Foucault.

Si j'ai bien compris, chez Foucault, il n'y a pas d'un côté le pouvoir et de l'autre le savoir, mais une articulation fondamentale du pouvoir-savoir ensemble.

Dans le cas de Surveiller et Punir, Foucault montre comment l'institution carcérale a produit tout un champ de connaissance en même temps qu'il a développé un certain pouvoir. Tu peux peut-être mieux comprendre à travers le concept de biopolitique, fondamental dans la pensée foucaldienne, et qui décrit, en gros, l'idée que les institutions étatiques s'intéressent à la qualification de la vie dans le corps des membres de la société politique. Schématiquement, alors qu'avant le XVIIIe siècle, le corps, sa biologie, sa maladie potentielle, sa vie, n'était pas l'objet du pouvoir politique, il le devient à partir du moment où l'on commence à considérer les individus du point de vue de leur "réalité biologique".

Par exemple, le pseudo-idéal de "redressement" que la prison institue, implique, pour l'institution carcérale, de produire des savoirs concernant psychologiques, biologiques, au sujet des détenus. Dans les fais, cela suppose aussi un déplacement du sens de la peine. Si autrefois la condamnation était condamnation d'un acte, elle devient, peu à peu, condamnation d'un individu qui, à part entière, et notamment par sa vie psychologique, biologique, manifeste une anomalie que le pouvoir carcéral veut "corriger".

Les technologies carcérales sont donc des manières d'instituer le pouvoir carcéral dans le corps même des individus, qualifiés de "délinquants", enfermés. L'ordre politique s'inscrit donc dans le corps qui est redressé, travaillé, qualifié par les punitions et les récompenses potentielles, etc. bref, tu n'es plus simplement privé de liberté, mais "re-qualifié" par le pouvoir. Par exemple, je ne sais pas, tu vas devoir suivre des soins psychologiques en relation avec ta peine : donc, l'Etat ne te condamne pas simplement, mais veut bien exercer sur ton corps un pouvoir articulé à un savoir constitué (le savoir psychologique).

Je pense que par rapport au biopolitique et à la notion de micro-pouvoirs, il est important de comprendre que, dans tous les cas, l'analyse de Foucault n'est pas celle d'une sorte de verticale du pouvoir allant de l'Etat souverain au corps des individus assujettis. En fait, toute relation est relation de pouvoir-savoir et des "contre-pouvoirs" s'exercent continuellement. Si je prends l'exemple de l'école, elle institue bien, à la base d'un pouvoir-savoir spécifique, un certain nombres de règles, d'organisation, de planning, etc qui qualifie la vie des individus qui s'y trouvent (ils doivent suivre ces règles qui ordonnent aussi leur manière d'habiter le monde corporellement). Mais, en même temps, un.e élève va exerce un micro-pouvoir par la manière qu'il aura d'échapper à l'institution : il ne va pas respecter le planning, il ne va pas suivre en cours, ou bien il va dérouter telle ou telle règle, etc.

La disparition du spectacle.

Au fond, à partir du moment où la biopolitique se fonde comme modèle d'exercice du pouvoir étatique, le spectacle de la peine n'a plus de sens. Le pouvoir "classique" trouve sa source dans la possibilité, pour le souverain, de condamner à mort. Il ne s'agit pas, dans ce pouvoir classique, de qualifier la vie des individus (c'est-à-dire de l'orienter intimement), mais seulement de poser des barrières au-delà desquelles le droit de mort s'exerce. Or, cette possibilité de la condamnation à mort est fondamentalement lié au spectacle de la mise à mort puisque c'est par ce spectacle que le pouvoir manifeste précisément son champ spécifique d'application (je peux donner la mort, regardez). La biopolitique va se nicher elle à l'intérieur du corps de l'individu lui-même, et dans tous les champs de sa vie et la peine n'a plus vocation à être "spectularisée", mais cherche plutôt à s'instituer à l'intérieur même de la vie de l'individu (par redressement, etc.).

Donc, la disparition du spectacle est moins lié directement à la honte ou à l'altruise, qu'à une modification du sens du pouvoir politique et de sa vocation particulière.
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Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Merci pour ton retour Érème.
Je vais garder en tête tes remarques pour ma lecture.
Et notamment sur les raisons de la disparition du rituel du supplice la notion de pouvoir contre pouvoir prend tout son sens.
En tout cas j'ai poursuivi ma lecture, inquiet du style d'écriture après cette introduction, mais en fait le reste est bcp plus lisible, moins confus, mais très littéraire, je pense qu'il pourrait pas mal simplifier tout ça et le raisonnement qu'il déroule fait très roman dans sa forme, tout en étant logique, enfin, c'est particulier mais pas si compliqué.

Chapitre 2, l'éclat des supplices.

Le supplice ( la façon de punir au moment de la sentence, la torture qui peut précéder la mise à mort )  n'est pas un acte de sauvagerie incontrôlé, bien au contraire :
-il sert à produire une certaine quantité de souffrance, qui doit être adapté à la qualité du crime et du criminel (. Noble ou roturier) et il est ritualisé précisément. L'objectif est de marquer les esprits, il doit être éclatant, ostentatoire.

Il est l'aboutissement du " cérémonial judiciaire " :la procédure, l'instruction, qui est totalement secret et opaque ( l'accusé n'est au courant de rien).
Secret mais néanmoins mathématiquement ordonné ( y'a une arithmétique des preuves qualitativement et quantitativement parlant qui déterminent précisément le supplice), le juge est donc fortement contraint par ça.
Cette opacité rélève du Pouvoir du Savoir. Le savoir, comme éléments du pouvoir.

Cette procédure est censé produire la vérité en l'absence de l'accusé, toutefois, elle va conduire à la recherche de l'aveu (et la torture) comme preuve ultime et validante et légitimant toute les autres, voir, peut s'y substituer ds la pratique, alors que ds l'arithmetique ds preuves, elle a une valeur attribué comme les autres.
On impose en plus, une fois l'aveu prononcé, un serment qui en certifie la véracité, ajoutant à la legitimisation de la procédure, la participation " honnête et volontaire" de l'accusé (vicelard hein ? ).
C'est pour ça que pas forcément nécessaire, la torture et l'aveu sont pratiquées ( quasi systématiquement ? je sais plus)

Cependant

-la torture aussi n'est pas un acte de colère, elle est ritualisé et très codifié.
-la torture est aussi un duel entre la procédure et l'accusé, car une résistance peut innocenter.
-la torture, pour les crimes les plus graves est donc parfois éviter pour pas qu'une résistance de l'accusé stop la procédure ( curieux ça hein ? ).

Il y a une graduation de la culpabilité en fonction de la graduation des preuves, sanctionné par la torture. Cad que même innocent, on est un peu coupable si une preuve nous dénonce, c'est la torture qui fait office de supplice à ce moment là.
" Le rituel qui puni va de paire avec le système qui instruit" ( ça marche ensemble et en même temps)

La procédure, sa légitimation se poursuit à l'exécution :
-le condamnés doit faire la proclamation de son crime et sa condamnation ( exposition public, humiliation... )
-c'est l'occasion aussi d'ultimes aveux, sincère ou non, parfois pour gagner du temps, provoquant ou émouvant.
-le supplice est l'occasion de rejouer le crime ( au niveau des blessures infligées ou du lieux du supplice)
-le supplice est la conclusion spectaculaire de la procédure et aussi un pré châtiment avant l'enfer.

On constate que tout le long de la procédure, le corps de l'accusé est un outil à l'intérieur de la procédure. Il sert de support au spectacle.

La raison du supplice est aussi à chercher ds la dimension d'atteinte au pouvoir du souverain du crime commis. Car c'est la loi sacré du souverain qui est violé, donc le souverain lui même qui est atteint, à travers la procédure, c'est donc la main du souverain qui se venge. Le spectaculaire et le rituel est la pour le rappeler.
Le souverain à d'ailleurs tout les droits tout le long de la procédure, par la clémence.

Le supplice se fait par l'intervention du bourreau, qui est rendu infâme par son travail, malgré sa délégation de pouvoir royal et son travail doit respecter la justesse perçu par le public du châtiment ( trop ou pas assez cruel, mal faites, " déloyale et c'est un risque d'émeute).
D'ailleurs un supplice avorté, une exécution qui rate, innocente l'accusé, il y a la aussi un duel, ou un combat ds l'arène.

L'atrocité du supplice ( reconnu comme tel, mais contemporain d'une époque où souffrance et violence sont plus présente ds la réalité que maintenant ) est la pour à la fois punir et marquer l'expression du pouvoir.

La première pierre sur l'édifice d'une humanisation de la sanction est le point d'équilibre, de bascule, presque de démocratie judiciaire et d'inversion des rôles qui se jouent au moment du supplice :
C'est un spectacle, le peuple est présent. Ils est acteurs et témoin, il est juge et cible du supplice, c'est aussi pour lui que la cérémonie est faite. Pour rappeler le pouvoir politique, ou pour satisfaire sa soif de justice. Sa présence sert aussi de validation de la légitimité système, un supplice caché est suspect.
La masse présente peu renverser un supplice si la sentence est mal supportée ( trop sévère ou pas assez, inégale par rapport au rang... ).
Lors du supplice, la masse, dépossédé ds son quotidien du pouvoir politique, peut, par elle même, déposséder le rituel du sacrifice de son pouvoir pour se l'approprier par l'émeute. Elle ose, dans ce moment suspendu du cérémonial judiciaire, s'exprimer et exercer une violence si elle estime le supplice non équitable ou autre.

Autre détail : les discours sur l'échafaud, ce moment où le supplicié prend la parole, est restitué en texte, sûrement apocryphes, mais en texte ou en direct live, il y a la l'occasion à des propos équivoque, perturbant, pouvant servir de remise en cause de l'ordre social, de discours contestataires, risquant la martyrisation.
 
Mariolo
   
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Mariolo  /  Tapage au bout de la nuit


Partie 2 la punition
Chapitre premier : la punition généralisé.

Jusqu'ici j'ai pas trop donné de date, il en donne, mais j'ai pas vraiment fait gaffe, le début du supplice n'est pas le sujet du livre, c'est surtout son utilité et sa transformation. Et il restreint son étude à la France. Grosso modo c'est de avant à maintenant. Haut moyen âge ? (Et encore pas sûr), surtout de la renaissance au 18 ème pour les grandes tendances et début de la transformation du phénomène de la punition vers 19eme.

D'ailleurs on y vient, la seconde moitié du 18e voit l'apparition d'un mouvement d'abolition des supplices. Alors entre mes notes et mon académique restitution aux deux bots qui sont venu se perdre ici, il y'a eu des grippe et gastro ds ma famille, étalées sur un mois, j'ai plus tout en tête. Mais la volonté abolitionniste des supplices est très peu motivé par un sentiment de pur gentillesse/altruisme. Les gens de l'époque ne considère pas la souffrance en elle même comme étant mal parce que c'est pas gentil. Les motivations sont plus subtiles et cynique que ça.


Dans le rituel-spectacle (qui sont synonymes mais on oublie, ds notre imaginaire, subodore-je, la dimension spectacle du rituel et la dimension rituel du spectacle) de l'exécution le bourreau symbolise le pouvoir absolu du souverain, chaque exécution rejoue le duel ( comme dit plus haut, je trouve ce point extrêmement important, anthropologiquement parlant) : tyrannie VS colère sourdre du peuple.
Et ça, c'est pas top, faut pas donner l'occasion au peuple de s'exprimer,
La mesure du châtiment, un peu moins de souffrance et plus d'humanité, ont pour objectif de limiter le pouvoir absolu du souverain qui s'exprime ds le supplice.

Le 18eme (contexte social qu'il faut garder en tête : expansion du mode de production capitaliste, plus de richesse marchande, plus de propriété privée) voit une modification de la criminalité : il y a moins de crimes de sang, moins de crimes (au sens juridique, peut être anachronique mais je crois que c'est le sens, Cad pas forcément moins de délit), moins de bandes.
Par contre,
Plus d'atteintes à la propriété (et la propriété, c'est le mal), plus de vol, de fraude, de délinquance individuelle de pauvres et de professionnels.
En réponse : affinage de la pratique de contrôle du corps social (des gens quoi, plus de keuf en fait), plus de lois, plus d'encadrement et de considération morale (des conneries du genre : " la propriété privée est sacré " et hop une petite révolution et on met ça ds les droits de l'homme et le vol devient la norme).

Pour mettre tout ça en branle il y a eu une critique de réformateurs en mode : on va rationaliser tout ça.
La justice est pour eux irrégulière et ça joue en défaveur de son acceptation, et c'est là l'enjeu principal, pour quelle soit accepté il faut qu'elle paresse juste et légitime.
Jusqu'ici, l'institution justice, sur le territoire, est trop confuse, il y'a des conflits d'intérêt dû aux droits de juridiction qui s'enchevêtrent, le pouvoir est trop dilué, c'est pas lisible, c'est le bordel, y'a même trop d'instance à cause du surpouvoir monarchique qui fait du marchandages avec les charges juridiques.

Les réformateur vise l'uniformisation du droit et de sa pratique sur le territoire, découpler la propriété de la charge et le pouvoir du roi de l'exercice de la loi.
" Non pas moins punir, mais punir mieux"
(Origine de la séparation des pouvoirs ? )
Et surtout, punir systématiquement, universellement et uniformément, et ça c'est giga important, notre civilisation est une machine à uniformiser à tout point de vue, tout en prônant l'individualisme. On est en fait individualisé, c'est à dire isolé, face aux institutions (justice, travail, commerce) qui façonnent notre existence. Ça conduit à un concept que j'aime bcp :
L'illégalisme.
Plus on s'éloigne d'un pouvoir centralisé, plus on a la liberté d'en effreindre ses règles.
Le but de toute institution un peu ambitieuse c'est de lutter contre cette illegalisme, qui n'est pas une institution, mais l'absence d'institutions dans un champ spécifique.
Par exemple ( j'vai être abstrait) y'a des cas de peuple amérindiens ou africains, où l'on rencontre un roi au pouvoir absolu, à la Louis XIV, qui se comporte en tyran ds son bled, qui est reconnu comme légitime par son peuple, mais dont le pouvoir, non accompagnées d'institution pour le diffuser, ne s'étend pas plus que son champ de vision. Il y a d'ailleurs un phénomène rigolo, c'est que ce genre de monarque, vit ds des petites agglomération qui sont relativement évité par la population pour pas avoir à subir son pouvoir.
Ça peut aussi être par exemple, à la Réunion, quand les flics laissent des jeunes conduire sans casque un scooter, ce que a Paris, on sanctionnerai d'une balle ds la tête (et attention, l'illégalisme n'est pas une marque de "moins de civilisation", savoir appliquer des règles en prenant en compte immédiatement le contexte, je trouve cela bien plus compliqué et intelligent que l'application absolu de règlement).

L'illégalisme, ds le contexte français du 18e, c'est, par la faiblesse des institutions, une tolérance, une normalisation voir une acceptation de la violation de droit, de la non application.
Hors, avec l'avènement de la propriété privée (des moyens de production et lucratives, celle de votre culotte on s'en cogne), et la destruction des recouvrement de droit féodaux (le droit d'abus n'existe pas ds le féodalisme, et il y a des droits d'usage qui se recouvre : les communs par ex), l'illégalisme des atteintes aux biens devient intolérable et la criminalisation des atteintes aux biens devient systématique.
Ça devient l'apanage de la justice de s'occuper de ça, défendre les biens. Et là où ça devient un truc de batard, c'est que le capital social, les moyens dont disposent les bourgeois, leur permet eux, de se consacrer à un autre illegalisme : celui du droit (fraudes en tout genre).
Inégalité majeur devant la loi, puisque les lois, sanction, et moyen (notamment policiers) mis à disposition pour sanctionner les atteintes aux biens sont plus intenses que ceux qui sanctionnent les atteintes aux droits. Et cela sans aucun fondement matériel, c'est purement idéologique, encore maintenant, on sanctionne plus facilement et durement un dealer, un receleur, un braqueur, qu'un patron qui ne respecte pas le droit du travail, qu'un député qui fait profiter sa femme d'un emploi fictif, qu'un notaire qui abuse de la crédulité des gens, qu'un bourge qui organise avec un avocat fiscaliste de l'évasion fiscale. Encore maintenant ce genre de justice à géométrie variable à par exemple un impact sur la nature de la population carcérale, s'il y a surepresentation des étrangers ou des descendants d'étrangers ds les prisons, c'est dû, en partie, à la classe sociale de ces populations (pas à leur nature qui serait plus sujette à la délinquance) qui pratiquent uyne délinquance à leur niveau, plus sanctionnée et plus sanctionnée par de la prison que celle des Bourges. Alors que l'impact sur la société des atteintes aux droits et peut être plus délétères et mortifère que l'atteinte aux biens et aux personnes pour la société.

Pour appliquer cette lutte contre l'illégalisme (qui est une forme d'institution relatives, de "contre institutions" ), il faut une refonte de l'économie (au sens de la pratique et des moyens) punitive qui va faire jonction avec la critique du sur-pouvoir royal.
L'humanité des peines et la condition pour limiter le pouvoir du souverain et lutter contre l'illégalité.

" La lutte pour la délimitation du pouvoir de punir (la mesure et l'humanité) s'articule directement sur l'exigence de soumettre l'illégalisme populaire à un contrôle plus strict et constant".

Pour faire reculer le sur pouvoir du souverain, l'acte criminel change de nature, il n'est plus un affront au roi, il est un acte de rupture avec de contrat entre le criminel et la société (ça c'est de l'individualisation, si on reprend les cas de Jean Val Jean ou du héros ds le Ventre de Paris, c'est un Lantier je crois, ces deux personnages commettent un délit vraiment minime, parce que la société à créée les conditions de leur exclusion et de la nécessité de leur délit, la société a rompu avec eux, c'est quasiment une inversion de la causalité ce principe).

L'humanité de la peine, des sanctions, n'est pas dirigé vers le criminel, lui il l'a bien mérité à la rigueur, mais c'est au peuple que cela s'adresse, pour diminuer l'émoi et la compassion au moment du supplice.
Il faut protéger l'institution de l'horreur du supplice provoqué chez la population.
Il faut aussi réduire l'accoutumance a la violence que le supplice provoqué chez la population ( peut être pour éviter les désagrément en cas d'émeute, voir même éviter les émeutes, je sais pas trop).

L'objectif de la punition change aussi, l'idée n'est pas de sanctionner, pas que en tout cas, mais surtout éviter la répetition et la récidives.

" Le tort qu'un crime fait au corps social est le désordre qu'il y introduit "
Il faut à faire cesser l'acte et éviter qu'il se généralise.
Les supplices, qui sanctionnaient en général des crimes, souvent d'ordre pulsionnelle, en tout cas, sanctionné d'autant plus durement qu'ils étaient odieux, n'avait aucun impact sur la répétition ou la récidive, ou la cessation du trouble social.
Par contre, le vol, les atteintes aux biens, faut n'y laisser faire, ni laisser perdurer, mais cela ne mérite pas un supplice aux yeux de la population, ça ne serait pas compris.

Il faut une nouvelle économie judiciaire pour une nouvelle technologie du pouvoir.
On cherche la plus grande justesse ds la punition pour éviter la récidive et faire oublier le pouvoir, le rendre invisible derrière l'application de la peine, donc la rendre moins ostentatoire, pour ne pas voir ds la sanction une manifestation du pouvoir mais une application de la justice.

(Nouvelle) Semio technique du Pouvoir de punir (ça c'est indice 7 en auto bronzage intellectuelle si vous arrivez à le sortir ds une conversation) =

-Idealité suffisante : la représentation de la peine, doit être forte (l'imaginaire doit intimider).

-Regles des effets latéraux (effet kisscool) : on cherche la peine qui décourage et empêche la récidive le plus possible la représentation qu'on s'en fait, avec le moins de violence possible (le bagne pour dix ans, ou à vie (je sais plus quand, mais à un moment, une condamnation jusqu'à 4 ans de bagne, comptait double, et une condamnation pour plus de 4 ans, comptais condamnation à vie) est symboliquement plus dissuasive que l'idée d'un supplice.

-la certitude parfaite : la loi doit être claire, connu de tous, appliqué pareil partout et pour tous (c'est un des progrès de la guillotine d'ailleurs), moins sévère mais systématique.

-la vérité commune : la torture disparaît au profit d'une enquête minutieuse, d'une procédure et d'une scientifisation de la pratique.

-Regles de la spécification optimale : pour lutter contre l'illégalisme la loi doit couvrir tout les cas de figure (ce qui est à mon avis contraire à l'intelligence humaine, au lieu de réfléchir sur chaque cas, les juristes vont réfléchir sur comment les textes peuvent être utilisés par rapport à un cas, on s'interdit certaines réflexions, on se cantonne ds un champ restreint de pensée, au nom de l'universalité de la loi, au nom de l'uniformisation)

La notion de circonstances prend aussi racines en cette fin du 18e, Marat évoque l'individualisation de la peine en fonction du crime et de la vie du criminel, pour être le plus juste possible.



 
Mariolo
   
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Chapitre 2 : La douceur des peines


Sémiologie de la technologie punitive : les éléments de la sanction, ds sa forme et son symbolisme, son signifiant, qui montre l'objectif de la sanction qui est la punition et la dissuasion.


  1. Analogie du crime-punition, c'est différent du supplice, le but n'est pas la vengeance et dans le symbole ce n'est pas le criminel qui est visé, le but est de rappeler aux autres les risques de l'illégalisme. «  que le châtiment découle du crime ; que la loi ait l'air d'être une nécessité des choses et que le pouvoir agisse en se masquant sous la force douce de la nature ». L'équivalence et la dissuasion sanction relève de la modération (limite) et dissimulation du pouvoir, pour le faire mieux accepter.
  2. Mécanique de la peine directement associable à un crime, de sorte que l'on sache tout de suite ce que tel crime coûte pénalement. Le passage à l'acte doit paraître plus coûteu que l'acte. L'établissement de la peine ne vise plus la vengeance mais la dissuasion, protéger l'ordre public. On vise l'intention.
  3. « le temps est opérateur de la peine ». La technologie et l'économie de la punition permet de jouer sur la dissuasion, si la peine puni et réhabilite, sa fin est nécessaire, sinon la dépense est perdue.
  4. La peine doit profiter à la société pour être accepté par tous, être visible et signifiante. Les travaux forcés en sont le meilleurs exemples. Le corps du condamné devient un esclave public utile à la communauté, cela atténue le sentiment de charge que le condamné fait peser sur la société et rappelle le risque de la criminalité.
  5. La punition est la réactivation du code, de la loi. C'est cela qu'elle rappelle, pas la vengeance ou le pouvoir. Elle rappel le contrat entre les individus d'une société. La peine doit réparer la faute envers le code et marquer la séparation, le deuil avec le condamné. La duré et la condition de la peine servent aussi d'information au peuple.
  6. Inverser dans la société, la culture populaire, la sympathie à l'égard des contrevenant. La trahison du contrat avec la société, et le deuil du condamné engendré par la peine, sont censé empêcher la sympathie et créer la tristesse et la peur.





L'essor de la prison comme moyen de la peine n'est pas évident. Fin18e, elle est perçue comme un outil impensable, mal lisible, lieux de tyrannie et renvoyé à la tyrannie absolutiste, caché du peuple...
Pourtant, en 20 ans, la population carcérale explose et la peine est matérialisé par la prison, et ce malgré les volonté de diversité et d'équivalence de la peine. Au contraire la prison à uniformisé la peine.
Jusqu'au 19e, la prison ou l'enfermement n'était pas une peine. C'était au mieux une peine de substitution aux galères, ou utilisé soit pour des affaires mineures, soit pour s'assurer de la personne, mais pas pour punir. Elle allait contre le principe d'individualisation des peines, en emprisonnant un père ou un époux, c'est toute une famille que l'on puni.


Pourquoi l'interdit de la prison s'est estompé : des modèles influent


-Prison Rasphuis d'amsterdam (1596) : prison avec objectif de détourner du mal les marginaux, ou remettre sur la bonne voie les malfaiteurs ( aménagement des peines, chambre collective, travail, lecture spirituelle...)
-Maison de Force de Gand : croyance en l'oisiveté comme génératrice de la délinquance.
La prison doit réeduquer par le Travail, le conditionnement par le travail. Elle doit être longue d'un minimun pour être utile et courte d'un maxi pour ne pas tuer l'espoir et susciter la révolte. S'ajoute la notion d'isolement dans certains cas. Elle s'inspire du modèle anglais monastique du repli sur soi et de l'examen. Cette prison rééducation par le travail, doit convertir le malfaiteur en homo oeconomicus, en honnête homme
( au regard du reste du livre et en y mêlant des considérations anthropologique. On a de plus en plus l'impression que le changement profond qu'apporte le capitalisme, le marché et l'aliénation à la marchandise, crée comme deux races d'humains, et que l'une, sédentaire et reposant tout sur des échanges marchands, dominantes, protégé par la loi et la police, veut à tout prix éliminer toute les réminiscence d'une ancienne espèces d'humain, ou plutôt d'une ancienne façon d'être un humain plus libre et autonome, qui sommeil en chaque dominé, en chaque prolétaire par sa position d'exclue de cette société, donc encore proche de l'ancienne façon de vivre. Cette possibilité d'une réminiscence est profondément dangereuse pour l'ordre en place, car totalement opposé à lui ).




-Modèle de Philadelphie : cumul des deux précédents, temps des prisonniers très codifiés, isolement, punition, sanction disciplinaire.
deux conséquences directes :
-La non publicité, le processus de transformation du condamné reste sous le regard de la prison à l'écart du public qui en est exclu. (il ne sait plus)
-Pour maximiser l'efficacité du processus de transformation, constitution d'un savoir adminsitratif sur le condamné ( comportement, habitudes, crimes...), le traitement de la prison est individualisé au criminel et au crime. ( formation d'un savoir pouvoir au seul main de la prison après en avoir dépossédé le public en soustrayant à sa vue le traitement des criminels, c'est une perte de pouvoir et une désautonomisation).




Une convergence des modèles réformateur Français et anglo/saxon de la fin du 18e.
-la peine pour punir, éviter la récidive et la répétition, pour récupérer. (dissuasion)
-Modulation selon le crime et le criminel. (contrôle rééducation : corrective)


La base est identique, le principe théorique : contrôle du corps et action sur celui ci, c'est l'objectif qui diffère et donc la technologie.


La prison dissuasion joue sur les représentations, la punition signe, la publicité, peut aller jusqu'au châtiment, calcul coût bénéfice. L'un des objectifs et de réparer/protéger le pacte social.


La prison corrective ne joue pas sur la représentation mais directement sur le corps du condamné, par le contrôle de son corps et de son temps couplé à un savoir pouvoir de l'administration.
Elle forme un sujet à l'obéissance, par le conditionnement, pour le replacer dans l'ordre d'un pouvoir quelconque.


Le modèle coercitif crée un secret et s'isole, s'autonomise vis à vis du reste de la société. C'est contraire aux idées des réformateurs Français qui cherche la transparence et la participation.
Cité punitive contre Institution coercitive.
 
Mariolo
   
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Partie III : La discipline


chapitre I : les corps dociles.


Plusieurs forme de contrôle des corps précédent la discipline :
l'esclavage, qui est une appropriation légal.
La domesticité, une domination social
La vassalité, forme de domination sacrté
L'ascétisme, qui est plus un moyen, qu'une fin.


La discipline vise un effet d’entraînement obéissance-utilité.
« Si l'exploitation économique séparte la force et le produit du travail, la coercition discipllinaire établit dans le corps le lien contraignant entre une aptitude majoré (une efficacité augmenté) et une domination accrue.


La discipline est un ensemble de technologie politique, d'organisation de production ou d'institution, avec comme objectif de contrôler les comportements et les corps afin de mieux les utiliser.
Ca mise en place dans nos société est un phénomène long et multifactorielle qu'il est flagrnat d'observer dans l'école, l'armée et l'hopital.
C'est une microphysique, un ensemble de petites règles,qui s'exprime sans intentions, dans les détails de la vie, de l'organisation quotidienne.
Cette minutie dans l'organisation est très importante et va conditionner l'humain européen. ( homo disciplinnarus ? Qui fera donc la guerre à Homo anarcaieus ? )
 
Mariolo
   
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L'art des répartitions, physique de la discipline :


  1. La clôture, l'enceinte. Lieu fixe et fermable où s 'exerce l'activité:couvent, caserne, école, manufacture/atelier et plus tard usine... Permet plus de contrôle, plus d'efficacité, contrôle des abus meilleurs, augmente le pouvoir de l’institution (patron, commandant, directeur d'école)
  2. Le quadrillage:chaque personne à sa place, cellule, pupitre, rang, box ou poste à l'atelier. Maximisation du temps et de l'espace, du contrôle des corps, évite les circulations et les communications non utile à la production (on voit ici peut être un lien avec chapoutot et le lien entre nazisme et managère, on voit ici comment l'impératif soit disant neutre, amorale presque, de l'efficacité, conduit à une domination accrue des classes dominantes sur les corps des travailleurs, une domination presque contre nature, rester fixé à un pupitre ou travailler sans un échange avec un collègue, quelque part si on doit nous l'imposer avec tant de moyens, c'est que l'on est pas fait pour ça, et l'histoire de l'évolution humaine est totalement à l'encontre de ce genre de pratique) ( quelque part ; l'efficacité à la production, c'est une sorte de fascisme, en ce sens qu'elle est prête à toute les coercitions pour obtenir ce qu'elle veut, et qu'elle forme un homme nouveau, rendu outil au service d'une productivité servant les intérêts d'une seule classe ) ( c'est marrant parce qu’au chantier on a vu débarquer des « ingé » en management qui voulait faire du lean, ou line, un truc exactement comme dit Foucault. Et y'a un truc qui les saoulaient, c'était les allé et venus fréquentes des ouvriers pour aller et chercher un truc à droite à gauche, perte de temps, d'efficacité et d'argent. Oui, sans doute, et alors. Parceque la façon que l'on avait de se déplacer au chantier, ça permettait plein de choses : de souffler un peu, de prendre l'air, de fumer une clope, de discuter avec des collègues que l'on croise... Toute des chose dont on se fout de l’intérêt qu'elles peuvent avoir avec la production, mais qui ont de l'intérêt pour nous en tant qu'être humain.
  3. Le quadrillage conduit à la normalisation de l'espace, de son agencement précise et détaillé en vue d'un contrôles plus fort et plus efficace. Ca permet la répartition et la division du travail et l'évaluation plus facile des travailleurs, éléves, patients...
  4. Le rang, permet la réalisation d'un tableau des importances, des grades et qualités des personnes contrôlées (hiérarchie).



Le contrôle de l'activité


  1. L'emploi du temps : son contrôle est initié par les couvents et va se répandre particulièrement dans les usines. L'idée est de contrôler aux max l'utilisation du temps des travailleurs, de leur corps, tant qu'ils sont sur le lieux de leur exploitation. (Il y a une aporie insurmontable entre le le travail pour dégager du rendement et du profit, et le bien être, la liberté humaine, car la recherche du profit conduit à la recherche de l'efficacité maximal et donc au contrôle toujours plus pressant sur les corps, et comme la production est organisé sur dans un rapport de force, la pression s'accroît tant que le rapport de force est à l'avantage des dominants).
  2. L'élaboration temporelle de l'acte : l'activité est décrypté, commandé, pour être exécuté d'une certaine façon, selon un certains ordre, un certain rituel (aliénation), contrôle totale, aucune liberté ou marge (c'est pas les travailleurs d'amazon qui vous dirons le contraire).
  3. La mise en corrélation du corps et du geste, chaque position est décrite précisément, il y a une volonté d'imposer une posture de façon arbitraire et universelle (se ressent plus à l'école et l'hopital, à travers le pupitre et le lit d'accouchement par exemple)
  4. L'articulation corps/objet : toute les notions précédentes ont pour fonction de ritualiser et codifié, contrôler l'usage de l'objet par un corps, aliéner le corps à l'objet par la discipline.
  5. L'utilisation exhaustive : chercher à subdiviser les actions, les temps, pour en maximiser l’utilisation, le profit, l'utilité.



Cependant la discipline rencontre encore des spécificités individuelles qui s'opposent à ces abstractions universalistes. Elle va donc s'y adapter.
 
Mariolo
   
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L'organisation des génèses


L'objectif est toujours plus de contrôle pour plus de profit, on cherche à capitaliser au max le temps des individus.


  1. Décomposer le temps et l'apprentissage en classe d'âge et partie d'un tout à apprendre.
  2. Apprentissage graduel en complexité
  3. Sanctionner chaque étape par une épreuve ou un examen de ses supérieurs (légitimation de la hiérarchie)
  4. Chaque grade équivaut à un niveau d'exercice et de contrôle d'un supérieur (les lieutenant évalue les sergents qui évaluent les soldats...



La mise en série d'apprentissage successif sous contrôle hiérarchique permet un constat, une surveillance, une rationalisation des moyens, le tout dans l'objectif de «  l'utilabilité » de l'individu.
La technique disciplinaire, se cumule avec les technologie administrative et économique.




La composition des forces :


  1. réduction des individus à la fonction du corps
  2. divisions des étapes par les corps en s'appuyant des niveaux hiérarchiques
  3. ordre et règle simple et stricte.


Effet de la discipline sur le contrôle des corps :
cellulaire ( répartition spatial individuel, type cellule)
organique (par le codage des activités)
génétique (par le cumul du temps)
combinatoire (par la combinaison des forces).








Chapitre II


Les moyens du bon redressement


L'architecture et l'agencement accompagne la discipline.
Les édifices ne se contentent plus d'affiché une forme pour l'extérieur mais sont agencé aussi à l'intérieur pour augmenter le contrôle et la productivité.


Subdivision hiérarchique : organisation pyramidale avec surveillance verticale du haut vers le bas, ça permet la dilution dans l'espace du pouvoir et son application partout.


La Sanction normalisatrice


  1. Au cœur de tout les systèmes disciplinaires, fonctionne un petit mécanisme pénal : l'infrapénalité :  « quadrille (de petit règlement interne) un espace que les lois laissent vide » ça permet de punir les retards par exemples. (très important et développé plus tard, cette infrapénalité de la discipline que l'on retrouve partout, est en fait une anti-pénalité, qui se construit contre le droit, au détriment des objets de la discipline, aucune loi par exemple, n'oblige un enfant à faire ses devoirs, pourtant, il pourra être puni s'il refuse de le faire)
  2. On punit, sanctionne les fautes, mais aussi les échecs.
  3. Le châtiment disciplinaire peut prendre la forme d'un exercice (dictée, ligne à copier...)
  4. Système de gratification sanction, Ne pas se contenter de punir, mais chercher aussi à motiver par la récompense. (quelque part la note à l'école, c'est le moyen de savoir si le contrôle sur le corps de l'enfant est efficace, un cancre, c'est un enfant sur lequel l'école n'a pas de prise, en générale sa termine par une pathologisation de l'enfant)
  5. Le grade (échellon chez le travailleur.euse, classe chez l'écolier) fait partie du couple gratification sanction.



Le pouvoir disciplinaire fait 5 choses en même temps.


-Il établit des principes et des règles (des normes) et note qui et quoi s'en écarte.
-Il classe et différencie (tri?) les individus par rapport à ça.
-Il mesure et hiérarchise les individus par rapport à leur capacités de respecter les règles, objectif, principe
-Avec le système de gratification-sanction, la discipline cherche à obtenir l'adhésion (par la contrainte) à un objectif à réaliser (bien travailler à l école pour avoir une bonne note, ou ne pas en avoir une mauvaise).
-Par les sanctions, rendre matérielle et visible ce qui n'est pas attendu, ce qui déçois, ce qui est anormal.


La normalisation, c'est le résultat d'un processus de différenciation, d’homogénéisation, de hiérarchisation et d'exclusion.
La norme, cad, le comportement attendu, souhaité, avec les méthodes pour l'obtenir, est présente partout, c'est un peu comme une tradition ou une institution, mais tourné vers un objectif précis : le contrôle et la productivité et l'obéissance.


L'examen


« l'examen combine les techniques de la hiérarchie qui surveille et celle de la sanction qui normalise. »




Ce sont les hôpitaux religieux qui ont développé cette pratique de l'examen, le medecin, à la base extérieur au lieu, devenait de plus en plus présent et à fini par s'installer dans l'hôpital. La gestion religieuse et le personnel religieux ont été relégué au profit de de l'infirmière. La médecine devient plus qu'une application de texte médicaux, mais devient une conduite générale dans l'hôpital, sous une discipline, une pratique.


Pareil à l'école, l'examen devient le rituel de contrôle de l'apprentissage acquis par l'élève, mais comme l'examen du patient, il y a un retro savoir qui se transmet au médecin et au prof : établissement d'une épistémologie, une science de la pratique médicale et de la pédagogie, on voit ainsi les conséquences des décisions et des méthodes appliquées.
Examen= exercice du pouvoir = formation du pouvoir (par retro savoir) = examen =...


  1. Le lieu du pouvoir devient l'individu, par une objectivation de sa performance, le pouvoir est intériorisé, invisibilisé, c'est par leur comportement normalisé que le pouvoir s'applique aux individus, avant le pouvoir leur était extérieur.
  2. L'examen fait rentrer l'individu dans un champ documentaire. Ecole, Armée, Hopital, Atelier, toutes ces institutions ont développé un pouvoir d'écriture, une technique administrative pour noter, suivre, connaître les éxaminés : - relève et consigne les traits spécifiques

-les insères dans un ensemble plus grand
-sert de base de donnée épistémologique



« l'enfant, le malade, le fou, le condamné » deviennent l'objet de description individuelles et de récit biographique. Autrefois processus réservé aux élites comme accessoire de leur pouvoir, cette politique de l'écriture sert ici à asseoir un pouvoir de contrôle sur des individus normalisé.
Jusqu'ici, les société pratiquaient une individualisation ascendantes (le chef de...,, le maître,...), à mesure que l'on monte dans la hiérarchie. Dans les sociétés disciplinaire, le pouvoir est anonyme (la république, l'armée, l'école...) et l'individualisation ascendante. Le pouvoir s'exerce d'autant plus que l'on connaît l'individu.


Chapitre III,
le panoptisme ( on est en plein dedans, de plus en plus dedans, dedans jusqu'aux coudes)


Analogie de la lèpre et de la peste (passage repris dans dysphopria Mundis, livre que j'ai trouvé relativement confus et plein de platitude).

Traitement des lépreux : on exclu les malades des murs de la cité, de la communauté, on les relègue.
Traitement de la peste : on carcérise les citoyens dans la cité, surveillance et contôle de la population type confinement. (la mort en plus et les complotistes d'internet en moins) et marquage des domiciles infectés, des anormaux.


Le panopticon de bentham et un principe d'organisation architecturale d'un espace, une prison qui permet de voir le max de choses avec un minimum de surveillance et sans même que cette surveillance soit visible (un peu comme un téléphone dans votre poche et vous sauriez jamais si on vous écoute).
Inversion du principe du cachot ou des oubliettes, ici, il faut voir le prisonnier, ou l'élève.
« être vu constamment sans rien voir » = « assure le fonctionnement automatique du pouvoir, rendre impossible de savoir si on est observé ».
« dispositif important car il automatise et individualise le pouvoir » : c'est l'architecture même qui le permet.
On retrouve l'application du panopticon à l'école, l'atelier et l'hôpital, si ce n'est dans la structure du bâtiment, pas comme une prison circulaire avec une tour au milieu, ça va être dans l'agencement de l'atelier ou de la classe (prof avec un bureau sur estrade, le pire des trucs de vicelard, c'est le bureau du patron ou du chef d'atelier, à l'étage, qui à une fenêtre qui donne sur l'atelier, ça fout vraiment une ambiance de merde dans un atelier). Un système de surveillance panoptique fait du sujet un auto-discipliné, il intègre de fait les exigences du règlement et se l'applique seul. Le pouvoir peut alors se faire plus discret, moins présent physiquement.


Depuis le 17e siècle, extension et homogénéisation de la discipline dans différentes institutions : début de la société disciplinaire.


  1. Inversion fonctionnelle : autrefois outil de sanction, paresse à l'école, vol dans l'atelier ou pillage à l'armée, la discipline devient un outil qui vise la transformation de l'individu afin d'augmenter son efficacité.

  2. L'essaimage des mécaniques disciplinaire : Tendance des institutions à diffuser la discipline en dehors de leurs murs, contrôle sanitaire, devoir à la maison...
  3. L'étatisation des mécanismes de discipline : la prescription par l'état de l'application de la discipline dans les institutions et son utilisations de la police et de l'administration pour relever et punir les manquements, pour contrôler, étendre le maillage.



Nous ne sommes pas dans une société du spectacle mais dans une société panoptique.
Le cirque et le théâtre permettait à la foule d'observer tout les détails, aujourd'hui c'est inversé. Le spectacle nous détourne de la surveillance généralisé, une minorité scrute la masse.
Par la discipline, les individus sont formatés, normalisé, de la naissance à la mort en passant par l'école et le travail.


Procédé historique de l'installation des systèmes disciplinaire


« les disciplines sont des techniques pour assurer l'ordonnance des multiplicités humaines ».
Par trois critères de développement matériel :
moindre coût économique et politique- discrétion, invisibilité
son étendu dans tout les domaines d'applications possible
Contexte historique post révolution en forte croissance économique et démographique – des institutions plus grosses et plus complexe qui doivent encadrer plus de monde dans un contexte de compétition économique et militaire (capitalisme et état nation)


« Les disciplines sont des ensembles de minuscule inventions techniques (microphysique du pouvoir) qui ont permis de faire croître la grandeur utile des multiplicités en faisant décroître les pouvoirs... »


L'augmentation du capital et de la population sont indissociable et s'entraîne tout les deux, agencé par la coupe disciplinaire.
«  Les Lumières qui ont découvert les libertés (grâce a l'impérialisme et aux contact avec les populations autochtones d’Amérique du Nord, selon la thèse défendu par Graeber et Wengrow), ont aussi inventé les disciplines. »
L'installation de la Bourgeoise au pouvoir par l'établissement du Capitalisme, fut permise (facilité, accompagné) par un ensemble de dispositif légal, de prescription, de droits, eux même accompagné d'une multitude de micro pouvoir disciplinaire mettant en place des relations dysimétriques (doublant une inégalité social à une inégalité légal, ce qui n'est pas une évidence, la richesse ou la naissance peuvent hiérarchiser une société sans pour autant donner du pouvoir à une classe sur une autre).
( c'est vraiment une approche matérialiste, la bourgeoisie n'a pas décidé par principe d'appliquer la discipline, c'est une suite de condition social et matériel qui ont conduit à son application. Les besoins de la bourgeoisies pour accumuler du capitale on conduit à une évolution technique et une modification du droit qui ont conduit à l'instauration de la discipline)
 
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Salut Mariolo.

J'ai parcouru les posts précédents mais c'est difficile de commenter seulement des extraits car les idées de Foucault sont complexes et supportent mal le découpage du texte.

Néanmoins, je vais te "balancer" quelques réflexions survenues lors de mes lectures, déjà anciennes, de Foucault.

Là où Foucault est très fort selon moi, c'est qu'il est capable de remettre en question la notion de progrès social, en montrant que chaque époque à sa manière de fonctionner, une manière qui est fondée sur la logique de son époque, et que ce qui nous parait barbare aujourd'hui est à relativiser, ou du moins à remettre en perspective.

Par exemple, après le premier livre que j'ai lu de Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique, je me suis demandé si la manière dont nous concevons aujourd'hui la folie et la soignons (avec internement en hôpital psychiatrique par exemple) est nécessairement plus humaine qu'elle ne l'était au moyen-âge.
sont en liberté dans les villes, marginalisés bien évidement, mais pas du tout exclus de la société. On leur attribue certains rôles (que j'ai oubliés) et on considère qu'ils sont des sujets de Dieu comme tout un chacun. Par contre, quand une ville en a marre de ses fous, elle les met sur un bateau commercial et les envoie dans une autre ville (ce qui fait naitre une représentation picturale célèbre appelé "la nef des fous".
A cette époque, les seules personnes exclues de la société sont les lépreux, que l'on enferme dans des léproseries pour éviter les épidémies. Selon F, cet isolement, qui part du bon sens d'éviter les contagions, frappe les lépreux d'inhumanité en les excluant purement de la société.

Avec la disparition de la lèpre, les léproserie vont se vider, mais vers la fin du Moyen-Age ou au début de la Renaissance, on va commencer à les remplir à nouveau avec les fous, que l'on considère maintenant comme des êtres ayant perdu la raison (à mettre en rapport avec le courant des Lumières qui place la raison au-dessus de tout) et qui de fait ne sont plus en mesure d'être intégrés. On les enferme, et ensuite la médecine qui ne cesse de se développer à partir du XVIème siècle médicalise leur condition et les transforme en malade qu'il faut soigner. Mais qui dit malade dit personnes à exclure, comme les lépreux en leur temps.

F. ajoute que l'enfermement des fous va donner naissance à la prison . Il appelle le XVIIeme le siècle du Grand renfermement, car vont être enfermés pêle-mêle tous les marginaux de la société : fous, prostituées, débauchés, délinquants... L'exclusion des individus jugés néfastes, que cela soit pour des raisons de folies, d'immoralité ou de criminalité, sont purement et simplement écartés, donc bannis de la société.

Finalement, je me pose la question suivante : enfermer les fous dans des hôpitaux psychiatriques et les criminels dans des prisons n'est-il pas une pratique un tantinet barbare, car au lieu de leur chercher une place dans la société, on se débarrasse d'eux, avec une certaine hypocrisie puisque ces structures ont soi-disant pour rôle de les réeduquer et leur permettre de réintégrer le bon peuple.

Les maisons de retraites n'obéissent-elles pas non plus à une logique similaire ?

Je mettrai un autre post plus tard sur d'autres idées, en espérant que je ne sois pas à côté de la plaque.


 
   
    
                         
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