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 La torture de ses personnages ?

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Mizi
   
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Mizi  /  Clochard céleste


Bonjour

J'aimerais savoir quelque chose. Est ce que comme moi, vous avez tendance à "torturer" vos personnages ou certains d'entres eux ? Par "torturer" je n'entends pas forcément être extrêment violent.e mais plutôt leur faire subir toute sorte de malheurs, faire en sorte que la malchance s'abatte sur eux.

Qu'est ce que , selon vous, cela peut il apporter au développement du personnage au récit en lui même ? Pensez vous que c'est nécessaire à certains moments ? Si oui lesquels ? Ou préférez vous ne jamais y avoir recours ? Jusqu'à quel degré pensez vous aller ?

 
Epineuse
   
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Epineuse  /  Agent 006


J'aurais tendance à dire que je suis plutôt dans la tendance inverse : on ne sent pas autant l'adversité et le risque que je ne le voudrais, parfois, parce que je mets trop peu de pression à mes persos. Je n'ai du coup pas la prétention de penser mes récits parfaits, loin de là, mais je partage ce que j'en pense d'un point de vue théorique =)

En ce qui concerne l'accumulation de malheurs, je croisqu'en effet cela peut permettre de développer les personnages... à quelques nuances près.

Premièrement, il y a une différence entre l'acharnement et l'adversité. Si le personnage fait face aux aléas du sort, qu'il encaisse, qu'il évolue (en bien comme en mal) face à ces épreuves, oui, c'est intéressant. Si le récit est une succession façon malheurs de Sophie croisé ambiance grim-trop-d4rk qui n'en finit pas et empire sans interlude ni évolution à part pour dire que c'est toujours pire... Désolée d'être très honnête mais je ne vois pas l'intérêt. Le fait de faire face à la souffrance ne change rien si le personnage n'en tire pas quelque chose, et une seule épreuve bien rédigée vaut à mon avis bien plus que dix superficiellement travaillées.

Ce qui m'amène au deuxième point : la malchance, c'est pratique... une fois de temps en temps. Mais ce qui à mon sens permet vraiment de développer un personnage dans le malheur, c'est de lui faire affronter les conséquences de ses propres actions, pas d'une main du destin invisible qui lui jette pianos et pots de fleurs selon sa météo du moment. Le personnage est censé être l'acteur principal de son histoire : si la poisse lui vole le premier rôle, je me désintéresse vite.

Attention du coup au dosage et au rythme, pour avoir des respirations dans le récit, mais aussi à la façon dont les épreuves se manifestent, aux conséquences durables qu'elles ont (deuil durable, post-trau, cicatrices, lésions pour n'en citer qu'une poignée loin d'être exhaustive).
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@now@n
   
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C'est l'un des classiques de la narration, du racontage d'histoires, que d'appliquer une pression insoutenable sur un personnage ayant certaines caractéristiques pour voir ce que ce personnage devient en réaction à cette pression insoutenable.

En général, la façon dont réagit le personnage à cette pression insoutenable transmet un message sur lui-même, l'archétype auquel il se rattache et le monde.

Le lectorat n'aime pas ça quand :

- le message ne lui convient pas (exemple : un homme complètement ordinaire subit une toute petite contrariété et s'effondre : conclusion, les hommes ordinaires sont incapables de supporter les toutes petites contrariétés : je suis un homme ordinaire et je ne suis pas du tout d'accord avec ça d'ailleurs pas plus tard que l'autre jour ma femme voulait me parler et j'ai réussi à ne pas m'endormir alors c'est dire si je suis un sacré héros quand même) ;

- le message est incohérent et le racontage d'histoires a l'air de faire arriver des trucs complètement au pif (exemple : scène 1 un personnage se fait couper les cheveux et pleure, scène 2 il se fait couper un doigt et s'en fout parce qu'il est trop badass, qu'est-ce que c'est que cette psychologie de personnage, ça n'a aucun sens) ;

- la quatrième de couverture du bouquin disait "un roman feel good plein de bonnes vibes" et l'intrigue c'est "après avoir perdu son épouse, ses enfants et sa jambe droite, cette femme perd ses deux bras, ses parents et se suicide. Fin." : bref, il y a eu mensonge sur la marchandise c'était pas du tout feel good je vais devoir m'isoler pour pleurer maintenant.

En général les gens dans la vie ont tendance à souffrir à cause de divers facteurs du coup c'est intéressant d'explorer ces divers facteurs causant de la souffrance aux gens dans la fiction, que ce soit pour représenter, dénoncer, proposer des solutions ou permettre la catharsis des émotions négatives que nous cause cette souffrance.

Aussi, certaines personnes ont vécu plus de souffrances que d'autres et du coup leur fiction peut avoir tendance à mettre davantage de pression insoutenable sur des personnages. Enfin, je trouve.

Tiens, exemple à la noix, mais l'autre jour je causais d'un roman que je publie en ce moment mais pas de pub sauvage avec quelqu'un qui envisageait de le lire, mais m'a demandé si les personnages y étaient victimes d'injustices : je lui ai répondu que oui, et elle m'a alors expliqué qu'il s'agissait de sa limite et qu'elle souhaitait plutôt ces temps derniers lire de la fiction où les personnages reçoivent ce qu'ils ont mérité. Dans le cadre de ce que je disais tout à l'heure : mon racontage d'histoires dit "parfois, on obtient ce qu'on n'a pas mérité, notamment en négatif" ; elle ne souhaitait pas lire cela. Cela ne signifie pas que je n'avais pas le droit d'écrire une telle histoire.

Je vais commencer à me répéter si je continue d'écrire plus longtemps alors je vais cliquer sur envoyer en attendant le moment inéluctable où m'apparaîtront toutes les idées qui manquent à cette réponse.


Je tiens un blog d'écriture
http://anowan.blogspot.com/
 
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Fiction  /  Tapage au bout de la nuit


Faire en sorte que la malchance s'abat sur eux, c'est l'essence même d'un roman haletant. Si les personnages ont un parcours trop simple, une voie toute tracée, et s'en sorte sans blessure (physique ou mentale), les lecteurs ne vont pas s'attacher à lui ni avoir peur pour lui. Donc c'est une très bonne chose de les faire souffrir. Après, comme pour tout, il faut éviter les extrême Smile. Now@n a très bien résumé les cas où les lecteurs n'aiment pas ça.

Donc ce n'est pas du tout un problème !
 
Sklaërenn
   
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Sklaërenn  /  Roland curieux


Alors, oui, j'ai tendance à les torturer. Certains plus que d'autres forcément. Par contre, c'est pas forcément conscients, puisque même si j'ai eu le début et la fin, il y abeaucoup de moments de souffrances qui découlent du choix de mes persos. Je l'ai déjà dit, mais j'ai très peu de contrôle sur mes persos, donc... 

Je ne sais pas si j'ai une limite en terme de degré jusqu'où je pourrai aller vu ce que j'ai déjà fait et ce que je dois finir de faire dans ma trilogie... C'est une question que je me pose souvent d'ailleurs  Laughing

De mon côté, je ne sais pas si c'est nécessaire, que ce soit pour accrocher le lecteur ou autre, juste je le fais parce que ça doit être fait. Mes persos en ayant décidés ainsi. Partant de là...
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Grisebouille
   
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Grisebouille  /  Si c'est pas urgent, je le fais pas


Je torture pas trop mes personnages donc je peux pas dire que oui, mes personnages vivent des choses dures mais pour moi ça fait partie de la vie. Par contre j'enchaîne pas les malheurs les uns après les autres parce qu'après c'est un peu too much Laughing Genre Princesse Sarah quoi, ruinée, orpheline affamée, maltraitée, méprisée etc.

En tant que lectrice je trouve intéressant que les personnages soient soumis à l'adversité mais pas quand le sort s'acharne sur eux. Je suis tjrs mal à l'aise face à de la violence gratuite dans la fiction ou de la cruauté. Quand je relis certains moments, je suis presque tentée de sauter ces passages parce que je ressens un dégoût physique même si c'est que de la fiction
 
Héléna Snow
   
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L'adversité permet de rendre ton récit attractif, l'acharnement sur le héros, je trouve ça malsain. Une petite difficulté surmontée, c'est parfait, on espère qu'il va s'en sortir, on est content pour lui, la lecture est positive. Une avalanche de malheurs, ça devient du voyeurisme. Le lecteur est "content" parce que finalement sa vie à lui est pas si mal face aux malheurs du héros.
On en trouve des centaines en rayon des livres malsains, des histoires sordides et racoleuses. Perso, j'aime les histoires bienveillantes. ça veut pas dire gnangnan pour autant. C'est juste que se réjouir du malheur des autres je trouve ça lamentable.
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bonjour, oui moi j'ai tendance a tournure régulièrement mes personnages je trouve que c'est intéressent aussi dans une histoire m'aime si des fois ou au bout de un moment c'est pas facile a supporter.
 
Uraeus Zahato
   
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Mizi a écrit:
Est ce que comme moi, vous avez tendance à "torturer" vos personnages ou certains d'entres eux ? Par "torturer" je n'entends pas forcément être extrêment violent.e mais plutôt leur faire subir toute sorte de malheurs, faire en sorte que la malchance s'abatte sur eux.

Non, pas du tout pour ma part, dans le sens que tu décris. Je ne leur fais généralement subir qu’un seul malheur à la fois, parce qu’un seul suffit à me faire culpabiliser de leur faire subir ça. J’ai mal pour eux et j’ai envie de leur faire résoudre ce problème avant d’en ajouter un autre. Je ne supporte pas la malchance.

En revanche, j’ai pu les torturer dans le sens d’une scène de violence.

Mizi a écrit:
Qu'est ce que , selon vous, cela peut il apporter au développement du personnage au récit en lui même ?

De mon expérience avec des œuvres qui font cela, je pense que cela peut apporter énormément de tension au récit : un malheur étant déjà difficile à surmonter, je me demande vraiment comment le personnage va réussir à s’en sortir face à plusieurs, je ne suis plus du tout sûre d’une fin heureuse pour lui. Donc ça crée beaucoup de suspense, d’attente et de compassion chez moi. Quant au développement du personnage, je trouve que ça lui donne un arc narratif forcément anti-statique : il va en sortir immanquablement changé.

Mizi a écrit:
Pensez vous que c'est nécessaire à certains moments ? Si oui lesquels ?

Je ne pense pas que ce soit nécessaire à certains moments, je pense surtout que ça dépend de ce qu’on veut raconter avec l’intrigue. Si j’écris une histoire dramatique, oui, ça peut être bien d’aller explorer la psychologie de mes personnages et de voir ce qui se passe quand on les pousse à bout. Si j’écris plutôt une comédie ou un récit de fantasy par exemple, là je vois beaucoup moins l’intérêt parce que je n’aurai pas vraiment l’espace pour explorer les conséquences de cette malchance sur les personnages, qui est pourtant l’intérêt clé de ce procédé.

Mizi a écrit:
Ou préférez vous ne jamais y avoir recours ? Jusqu'à quel degré pensez vous aller ?

Pour l’instant, je n’y arrive pas, parce que je pense que c’est un procédé à manier avec précautions et qui demande deux choses importantes : avoir suffisamment exploré chaque malheur indépendamment et savoir ce que produit leur accumulation. Donc je commence par explorer les malheurs un par un pour essayer de les maîtriser suffisamment avant de les combiner. Mais même après ça, je ne sais pas si j’arriverai à faire subir ça à mes personnages, je pense que c’est trop lourd pour moi, ou alors je le ferai sur un seul personnage dans un roman centré là-dessus et dans le but de délivrer un message. Dans ce cas, concernant le degré, je pense que j’essaierai justement quelque chose de très précis qui me tient à cœur : accumuler le maximum de malheurs qui indépendamment paraissent insignifiants.
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