Salut, désolé pour le titre peut-être un peu confus, je ne savais pas comment formuler autrement. Je n'y connais pas grand chose en fantasy, aussi je sollicite l'avis des plus éclairés du forum.

En somme, je recherche un livre de fantasy qui a une portée disons "sociale". Qui traite de certains sujets qu'on peut rencontrer dans nos sociétés actuelles (la pauvreté, l'exclusion, éventuellement la discrimination). La subtilité, c'est que je cherche un livre où l'auteur a placé ces thèmes au centre de sa démarche. Pas un livre qui aborde ces thèmes en filigrane, en seconde lecture, en arrière plan. Parce que quand on y réfléchit rien, on peut toujours retrouver, à force d'interprétations, du militantisme dans n'importe quelle oeuvre. Même dans naruto, si on force un peu. Moi je cherche plutôt quelque chose "d'explicite", mais façon fantasy, pas façon Zola.

Voilà, j'espère avoir été clair. Merci de m'avoir lu

Hmm...
- Dans Le Sorceleur d'A. Sapkowski, il y a pas mal de sujets comme le rapport à l'autre, le racisme, la famille qui sont abordés .
- Sinon Ayesha de Ange traite beaucoup de religion, de la notion de divinité. Le thème liberté/captivité avec la thématique de l'esclavage est aussi très présent. C'est un très bon roman que je te recommande.
- Toute la sage des vampires de Anne Rice a une dimension philosophique très marquée sinon. Les questions liées au sens de l'existence, à la destinée, à la mort etc sont très présentes.

Peut être un peu trop connu, mais je pense directement à A la croisée des mondes qui est une grosse critique de la religion institutionnalisée (entre autres choses).

1/China Miéville.
2/China Miéville.
3/Alain Damasio
4/Ayerdhal.
5/The Broken Earth Trilogy de N.K. Jemisin.
6/La compagnie noire de Glen Cook. (mais faut avoir l'estomac bien accroché si je puis me permettre)

Damasio ne dénonce pas, il faudrait même plutôt le dénoncer.

Dans la HDC ou dans les Furtifs?

Le sujet est un peu "vieux", mais pour ce qui du féminisme/homosexualité/différence : les Samantha Shannon (tous), pour le féminisme : le Pouvoir de Naomi Alderman !

Pour le féminisme : "Les Illusions de Sav-Loar", de Manon Fargetton.

C'est la vrai que la question est intéressante, car contrairement à la Science Fiction qui est majoritairement axée sur des réflexions philosophiques ou politiques vis à vis de l'homme ou de la société humaines, la fantasy est souvent beaucoup plus dénudée de portée critique et repose plus souvent sur le simple plaisir de l'aventure sans deuxième lecture nécessaire. Peut être parce qu'elle est encore plus fortement catégorisé que sa comparse futuriste comme un genre pour adolescent, (et tout le monde sait que les adolescents ne trouvent aucun plaisir dans la réflexion, n'est-ce pas).

C'est un peut triste d'ailleurs, car je viens de faire un tour mental de mes lectures fantasy, et il n'y en a pas mal parce que j'ai charbonné à ça pendant des années, et il n'y a rien qui me vient à l'esprit qui corresponde véritablement à ta requête. Si ce n'est peut être la Geste d'Alban de Jean-luc Marcastel (qui est de manière très frustrante inachevée pour le moment), un livre de fantasy médiévale qui avec un personnage "brécheux" et jugé par ses semblables comme un rejeton du diable du fait de ses déformations physiques questionne énormément sur l'ostracisme et les discriminations, et ce qu'un individu rejeté décide ou non de faire pour s'intégrer dans un monde qui ne veut pas de lui.
La Fantasy sociale n'est pour le moment pas une réalité courante ...

Je te rejoins assez dans ta réflexion, Étoile du Matin.

À l’inverse, je peux aisément citer de la Fantasy qu’il ne faut surtout pas lire si on se sent un minimum concerné.e par les questions sociétales, surtout celles touchant aux femmes.
J’ai beau adorer la Fantasy de toute mon âme, c’est malheureusement une vaste mer dans laquelle flottent pas mal d’étrons, pas toujours nauséabonds de prime abord.

peut être le roi squelette de Brussolo ? il y'a toujours plus ou moins les travers de notre société dans ses histoires.

; ) toujours "Au bonheur des dames", mais il faut refaire le happy-end - non au profit du pdg.

Cette année, j'ai lu Danse avec les lutins de Catherine Dufour (2019). Le roman traite de manière centrale la question du racisme mais aussi de l'exploitation des ressources et du déplacement des populations. En gros, la communauté de faerie est impacté par l'exploitation des ressources par les ograins (des nains ogres).

Perso, je n'ai pas trop aimé ce livre. Le style très familier, humoristique, m'a déplu. Aussi, il y a foison de personnages et à la fin, j'avais des difficultés à m'attacher à un perso en particulier. Pire, je ne savais plus qui était qui (je précise que je suis une grande lectrice, de fantasy notamment). Au final, c'est surtout le fond, l'idée générale que je n'ai pas aimé. Sans spoiler, je trouve que le sous-texte sous-entend l'existence d'un grand complot mondial, ce que je trouve simpliste. Je peine à le rattacher à ma propre lecture du monde. Ce n'est que mon avis personnel, bien sûr, je t'invite à te faire le tien.

Je pense à un roman jeunesse ou YA que j'aurais aimé lire à 15 ans : "La Fille Sortilège" de Marie Pavlenko (2013). La question de l'exploitation des ressources, représentées par des cristaux de magie, est centrale. Cependant, cette idée est selon moi trop assénée. Sinon, le roman est passionnant, il se lit très bien. Je l'ai dévoré en 2-3 jours. Je le conseille toutefois à un public jeune (ce qui est le public visé) pour sa simplicité.

Je suis en train de lire "Olangar" de Clément Bouhélier. Celui-ci est clairement "social". Il est actuel (paru en 2018). C'est le soulèvement d'ouvriers nains menés par leur syndicat dans une société du XIXe siècle. Ils construisent des barricades dans la rue etc, c'est sympa. La corruption, la pauvreté sont abordés. Je le recommande si tu aimes la fantasy politique. Tout l'axe des nains est très bien mené. Le livre comporte de bonnes idées. Perso j'aime moins les scènes de baston et je n'accroche pas trop avec l'héroine principale (humaine), mais ceci n'est que mon humble avis.

lili-orionis a écrit:

Hmm...
- Dans Le Sorceleur d'A. Sapkowski, il y a pas mal de sujets comme le rapport à l'autre, le racisme, la famille qui sont abordés .

Le thème du racisme est en effet abordé dans Le Sorceleur, mais le racisme fait parti du lore, ce n'est pas l'histoire principale en tant que telle (Gerald sauve la princesse Ciri). Les persos féminins y sont bien traitées, même si le roman date de 1986. La communauté de sorcières est top.

Elyon64 a écrit:

Peut être un peu trop connu, mais je pense directement à A la croisée des mondes qui est une grosse critique de la religion institutionnalisée (entre autres choses).

Je ne sais pas. Je peine à y trouver un thème actuel central. Aussi, il date de 1995. La Croisée des Monde est très bien. Je l'ai lu étant ado (c'est un YA). Je le vois plus comme une grande aventure où la héroïne grandit et trouve sa place en ce monde. Le lore comporte de très bonnes idées. C'est avant tout un roman d'apprentissage (YA) et une aventure à destination de la jeunesse. Selon moi bien sûr.

Les annales du disque monde, de Pratchett. Tous les romans de la série qui ont pour toile de fond les aventure du Guet municipal traitent de près ou de loin de la question du racisme et de l'égalité des chances. (et aussi pas mal de la bêtise crasse qu'on appelle "bon sens" bien trop souvent.)

C'est drôle, c'est bien écrit, c'est vivant, c'est captivant...

Chimère a écrit:

À l’inverse, je peux aisément citer de la Fantasy qu’il ne faut surtout pas lire si on se sent un minimum concerné.e par les questions sociétales, surtout celles touchant aux femmes.
J’ai beau adorer la Fantasy de toute mon âme, c’est malheureusement une vaste mer dans laquelle flottent pas mal d’étrons, pas toujours nauséabonds de prime abord.

N’est-ce pas le cas de tous les types de livres ? Je peux trouver des étrons puants de tous style, de la romance jusqu’à la SF et la littérature « blanche », en passant par le polar.

Etoile Du Matin a écrit:

C'est la vrai que la question est intéressante, car contrairement à la Science Fiction qui est majoritairement axée sur des réflexions philosophiques ou politiques vis à vis de l'homme ou de la société humaines, la fantasy est souvent beaucoup plus dénudée de portée critique et repose plus souvent sur le simple plaisir de l'aventure sans deuxième lecture nécessaire. Peut être parce qu'elle est encore plus fortement catégorisé que sa comparse futuriste comme un genre pour adolescent, (et tout le monde sait que les adolescents ne trouvent aucun plaisir dans la réflexion, n'est-ce pas).
C'est un peut triste d'ailleurs, car je viens de faire un tour mental de mes lectures fantasy, et il n'y en a pas mal parce que j'ai charbonné à ça pendant des années, et il n'y a rien qui me vient à l'esprit qui corresponde véritablement à ta requête. Si ce n'est peut être la Geste d'Alban de Jean-luc Marcastel (qui est de manière très frustrante inachevée pour le moment), un livre de fantasy médiévale qui avec un personnage "brécheux" et jugé par ses semblables comme un rejeton du diable du fait de ses déformations physiques questionne énormément sur l'ostracisme et les discriminations, et ce qu'un individu rejeté décide ou non de faire pour s'intégrer dans un monde qui ne veut pas de lui.
La Fantasy sociale n'est pour le moment pas une réalité courante ...

Je réfléchissais à ton post et je te rejoins sur certains points mais pas tous.

J’aime beaucoup la fantasy et la SF, mais pour des raisons différentes.

Je trouve que la SF peut avoir deux vocations, l’aventure (à la Star Wars par exemple) ou la dénonciation (1984 [société autoritaire et surveillance], Fahrenheit [censure], Bienvenue à Gataca [l’eugénisme], pour ne citer qu’eux. La fantasy est différente. Je n’achèterais pas une fantasy en attendant une dénonciation sociale. Selon moi, la fantasy est une grande fresque, un tableau qui incite à la réflexion, ou une sortie vers un autre monde, un échappatoire, une grande aventure. Ainsi, je dirais SF = aventure ou dénonciation, et fantasy = aventure ou réflexion.

Ce tableau « fantasy » décrit des figures humaines. Il laisse le lecteur se faire sa propre opinion. Le lecteur est le seul juge. Contrairement à ce que tu dis, il est donc possible d’y voir une deuxième lecture, à la manière des mythes, même si ce n’est qu’au niveau humain, psychologique. La filiation de la fantasy avec les mythes est évidente. Tolkien qui a réinventé le genre au début du siècle a reboosté la mythologie scandinave, l’Anneau de Frodon s’inspirant de la Saga des Niebelungen. Et intrinsèquement, les mythes ne dénoncent rien, ils invitent à la réflexion. Ce n’est donc pas étonnant que rien ne « [te] vient à l'esprit qui corresponde véritablement à ta requête ». Il n'y a rien de triste là-dedans. Par essence, la fantasy ne dénonce pas.

Seules quelques oeuvres isolées le font, et encore.