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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Bien sûr art ! je voulais simplement dire qu'en plus de tous les critères évoqués, celui-là importait également. On ne commente pas de la même manière selon la place de laquelle on s'exprime.

Volte : un passage peut être volontairement incompréhensible, et dans ce cas-là, il y a certaine adresse de la personne qui écrit si c'était son objectif ! et pas qu'en poésie. Cultiver l'illisible / l'ambiguïté narrative, etc, peut être, dans certains courants littéraires, un objectif. Après si l'horizon d'attente du genre pratiqué (par exemple, un roman policier édité dans une collection de ME qui d'ordinaire édite tel type de roman policier de facture classique) tend vers une narration linéaire, logique et compréhensible, on pourra parler de maladresse si un passage est flou, parce que le pacte implicite n'est pas respecté.

Et souvent, le lieu de publication / le genre indiqué font partie de cette sorte de pacte implicite. En poésie, si j'achète un bouquin publié dans telle ME qui édite de la poésie lyrique et versifiée et que je me trouve en face d'un obscur truc multimédiatique, fragmenté et asyntaxique, oui, mon attente sera déçue, et je pourrai dire plutôt légitimement qu'il y a un raté quelque part (au moins dans le choix de la ME et donc du type de public visé).

Donc je rejoins encore art là-dessus : il existe des critères plus pertinents que d'autres, tout simplement parce qu'on ne commente pas dans le vide mais dans un cadre qui nous donne en général plein d'indications sur le type d'écriture visé ; avec une certaine culture de ce type-là-, il devient possible de désigner des critères de valeur. Si tel·le écrivain·e publie chez Minuit en se prétendant héritier·e de Robbe-Grillet, et que je me trouve face à un roman historique réaliste, linéaire, de facture classique, je peux légitimement dire qu'il y a transgression de certains attendus et expliquer pourquoi.

La différence, c'est que sur un forum on publie dans une section générique très large : elle ne dit qu'assez peu de chose sur nos objectifs d'écriture. Si je me lance dans le roman de Mikaroman et que je m'attends à voir une narration documentaire, je vais être déçue. Mais certains indicateurs dans le texte vont contribuer à construire une scène d'énonciation telle que je saurai d'où il a voulu écrire, et comment ; je vais vite me rendre compte que j'ai affaire à de la SF et à une dystopie, et ma mémoire de lectrice me permettra de juger de la réussite ou non de son entreprise vis-à-vis de ces critères. Et si en plus je lis son topic de commentaires et le vois préciser ce qu'il espère modeler, c'est tout bénef !
Je sais que chez Holopherne, je vais être attentive au rythme ; chez cmllrz, à la justesse de l'énonciation des émotions et à la manière dont texte et image interagissent ; chez Acanthe, à la portée éthique du projet (etc), car ce sont les entreprises qu'iels cultivent. Et j'ai plein d'indices pour en juger !

Bref, je me suis perdue, désolée, c'est un peu long pour pas grand-chose Laughing

ah oui, j'ajoute, à la suite de ton exemple du sonnet art : à mon avis il existe des communautés de lecture qui fonctionnent selon des valeurs différentes, et qui peuvent être contemporaines en ayant des attentes complètement hétérogènes. Dans ce cas-là, un texte peut être plus ou moins réussi selon qu'il vise telle ou telle communauté. Je sais très bien que la plupart de mes poèmes seraient des textes "ratés" pour des chercheur·euses en poésie expérimentale ultra-contemporaine, car ils tomberaient à côté de toutes les questions qu'on se pose aujourd'hui dans ce champ-là ; ce ne serait pas le cas, ou pas de la même manière, si je les faisais lire à des néo-lyriques. Mais ça tombe bien, il ne me viendrait pas à l'idée de les faire lire à la première communauté de lecture ! il ne faut pas se tromper de public, en somme, et là les stratégies de publication sont importantes. Je trouve qu'à cet égard ce que dit Pattrice dans l'épisode 1 de L'heure du thé est très intéressant : elle n'a pas les mêmes publics sur son blog et sur JE, et ne publie pas tout à fait les mêmes textes sur l'un et sur l'autre, parce qu'elle a réussi à identifier deux horizons d'attente qui lui permettent assez intuitivement de savoir ce qui fonctionnera où. Mais ça c'est aussi parce qu'en tant que communautés de pair·es, nos attentes sont un peu aussi forgées par la dimension collective de nos créations.

Bref si je démêle tout ça : pour moi, le répertoire de valeurs comme tu dis, est loin d'être une affaire strictement individuelle !
 
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Invité  /  Invité


Pasiphae a écrit:

Volte : un passage peut être volontairement incompréhensible, et dans ce cas-là, il y a certaine adresse de la personne qui écrit si c'était son objectif ! et pas qu'en poésie. Cultiver l'illisible / l'ambiguïté narrative, etc, peut être, dans certains courants littéraires, un objectif.

Oui mais on va pas se mentir, c'est rare Laughing Et quand ça n'est pas l'effet recherché, ça se voit.


Pasiphae a écrit:
La différence, c'est que sur un forum on publie dans une section générique très large : elle ne dit qu'assez peu de chose sur nos objectifs d'écriture. Si je me lance dans le roman de Mikaroman et que je m'attends à voir une narration documentaire, je vais être déçue. Mais certains indicateurs dans le texte vont contribuer à construire une scène d'énonciation telle que je saurai d'où il a voulu écrire, et comment ; je vais vite me rendre compte que j'ai affaire à de la SF et à une dystopie, et ma mémoire de lectrice me permettra de juger de la réussite ou non de son entreprise vis-à-vis de ces critères. Et si en plus je lis son topic de commentaires et le vois préciser ce qu'il espère modeler, c'est tout bénef !
Je sais que chez Holopherne, je vais être attentive au rythme ; chez cmllrz, à la justesse de l'énonciation des émotions et à la manière dont texte et image interagissent ; chez Acanthe, à la portée éthique du projet (etc), car ce sont les entreprises qu'iels cultivent. Et j'ai plein d'indices pour en juger !

Mais là émerge un autre problème je trouve, celui d'enfermer l'auteur-rice dans une case, et pour cellui-ci de rendre plus difficile toute tentative d'essai à quelque chose de +/- différent que ce qu'iel faisait avant.

Juger par rapport à ce qu'à fait l'auteur-rice avant, soit, bien sûr ça a son intérêt, mais il ne faut pas le faire outre-mesure au risque d'en venir à complètement brider la personne.


Sinon bon, dans ce débat qui traîne un peu, j'ai pas l'impression qu'un point de vue vaut plus qu'un autre, ça dépend d'énormément de facteur, du genre littéraire, de la plate-forme, du public... C'est pourquoi s'en tenir à l'honnêteté dans un commentaire c'est déjà un bon début.
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Pas si rare avec les œuvres ultra-contemporaines et conceptuelles et expérimentales pale mais d'accord avec toi, ça se voit en général que c'est voulu !

Oui, il faut veiller à ne pas enfermer les personnes qu'on commente dans des attentes lorsqu'elles tentent des choses nouvelles ! d'ailleurs, souvent, j'ai remarqué (à ma petite échelle, je ne sais pas si vous le constatez aussi), qu'il y avait souvent un temps de latence entre une de mes tentatives nouvelles et le fait qu'elle obtienne des commentaires / qu'elle commence à être appréciée ou comprise
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


Moïra ou la simplicité du bon sens drunken

rien à objecter véritablement à ce que tu as dit Pasi : tu as raison d'insister sur l'importance du cadre (générique, éditorial) qui, en plus du reste, oriente nos attentes en situation de lecture
et je suis d'accord avec toi : il y a des communautés de lecteurs/lectrices ; disons "des publics" auxquels il faut avoir conscience d'appartenir (en tant que lecteur-ice), et d'être confronté-es (en tant qu'auteur-ice), notamment sur un forum littéraire où ces différents publics sont peut-être plus mêlés, créant donc parfois des situations de commentaires contradictoires.
Cela dit, je crois qu'il nous est possible en tant que lecteur-ice appartenant de prime abord à une certaine communauté d'attentes de nous en dégager afin de prendre des lunettes plus appropriées au type de lecture, ou de commentaire, qu'un texte semble réclamer. C'est pour ça que je préfère parler de "répertoire de valeurs" plutôt que de système : nous avons de ces valeurs communes un usage souple, non rigoureux (parfois contradictoire), libre, adaptable, personnel. En tout cas c'est vers ce genre de figure de lecteur-ice que j'aimerais tendre, capable de suspendre ses marottes personnelles (mais relativement communautaires) comme de les assumer franchement pour les confronter au texte commenté. C'est dans ce jeu que je me constitue lecteur et que je cherche la pertinence, l'à propos.
 
Jezebeth
   
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Jezebeth  /  Guère épais


Épineuse question, mais le forum m'a beaucoup transformé dans le rapport que j'entretiens avec les commentaires (qui aura souvent été trollique d'ailleurs). Depuis quelques années, je ne commente plus les fautes d'orthographe, principalement parce que les textes que je lis (au-delà de quelques lignes) n'en comportent pas. [J'arrête très vite la lecture quand l'orthographe et la grammaire font défaut. C'est sûrement une vengeance dans le sens où dans ma vie je lis beaucoup de textes scientifiques, et je n'ai alors pas le choix d'appliquer ce filtre sélectif à orthographe. Mais il y a des exceptions. Je peux trouver certains textes bourrés de fautes émouvants et forts.] La correction de la langue n'est bien sûr pas le point central. Le point central dans mes commentaires, ce sont mes émotions. Je vomis une impression, et je repars. Parfois je mets cette impression en relation avec l'auteur que je devine, mais c'est tout le temps forcément maladroit. Pour répondre aux questions posées : d'abord je dirais que commenter quelqu'un qu'on ne connaît pas est plus facile ; classiquement on aura du mal à avouer à un ami qu'on n'a pas aimé son texte. Pour autant, je me refuse en général à commenter les textes que je n'aime pas. Je ne commente vraiment que les textes que j'ai aimés. Je ne me vois pas m'insérer dans le fil des commentaires juste pour dire "j'aime pas" (en tout cas, plus maintenant ! D'ailleurs ce sera nécessairement un "j'aime pas" dénué de toute forme de justification et qui ne fera pas avancer l'auteur.). Cela peut arriver, en revanche, quand je vois que j'aurais vraiment une remarque objectivement pertinente à faire (du style, récemment : "la volonté de faire des rimes à tout prix tue les sonorités du texte"). Je pense que le meilleur commentaire demeure le commentaire que l'on assume de poster.
 
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Jezebeth a écrit:
Je pense que le meilleur commentaire demeure le commentaire que l'on assume de poster.

Meilleure conclusion du topic haha.
 
   
    
                         
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