Il me semble que le sujet n'existe pas sur le forum... c'est fil " La critique en poésie", de Pasiphae, qui m'en a donné l'idée. Il est peut-être trop proche, du coup, je ne sais pas.

Hum, je me demandais, pour vous : comment commenter sur un forum ? Que dire d'un texte ? En quoi c'est différent de commenter un poème, une nouvelle ou un roman ? En quoi c'est différent de commenter quelqu'un qu'on connait de quelqu'un qu'on ne connait pas ? Est-ce qu'il vaut mieux favoriser une critique qui serait dite constructive, dont le but serait d'aider l'auteur ou l'autrice à s'améliorer, ou bien, en tant qu'auteur·ice justement, vous préférez qu'on ne vous commente que pour dire qu'on aime ? Et tutti quanti ! Je n'ai peut-être pas tout posé, ni dans les meilleurs termes.

Spoiler:

Tu parles de commenter sur JE en particulier ou sur un forum en général ?

Parce que je traîne sur un forum qui parle de tennis, les commentaires ne sont pas tout à fait identiques à ce qu'on lit sur JE

"le" forum c'était bien les JE, oui :p et je voulais parler des commentaires de textes

OK,

Comme je lis rarement les textes mais plutôt les romans, ça ne répondra peut-être pas à ta question, mais en fait, je ne vois pas pourquoi je commenterais un texte d'une autre manière qu'un roman (mais c'est juste moi en fait).
Du coup je privilégie les remarques constructives si nécessaire, et je donne un avis global, vu que c'est du one-shot.
Mais c'est vrai que je vais surtout commenter parce que j'ai été intrigué et que j'ai aimé. Il y a des choses que j'ai lues et que j'ai arrêtées en route, ou qui ne m'ont pas intéressé au final. Là je ne vais pas commenter pour dire que j'ai trouvé ça ennuyeux ou que ça n'était pas pour moi.

Mais pourquoi commenter ? Parce qu'on a aimé en premier lieu, je pense. Et ensuite, pour partager le ressenti à l'auteur, pour le féliciter sur son travail, tout en lui expliquant ce qui nous a fait tiquer. C'est comme ça que vois les choses, je crois.

C'est exactement ce que tu as fait pour mon texte d'ailleurs

En fait... Je commente un texte comme un film ou une pâtisserie, sauf que j'ai une expertise en plus. Concrètement ça ne change pas la forme, mais c'est plus poussé.

Par exemple, je vais dire si j'ai aimé ou pas en général (c'est souvent nuancé), puis je vais détailler ce que j'ai aimé et ce que j'ai pas aimé dans le fond, la forme et l'ambiance. Je fais souvent des commentaires très détaillés au fil de la lecture sur la relève des coquilles, des incohérences etc. C'est souvent assez froid voire direct, cette longue liste, surtout que certains trucs sont juste "concordance des temps" ou "hein ?", surtout si c'est la quatorzième fois^^ Mais je souligne aussi les belles phrases et les beaux moments. Pour l'ambiance je donne mon avis dans la conclusion ; et dans cette conclusion, je nuance : si tu as une très longue liste de coquilles ce n'est pas forcément que c'est mauvais, même si ça fait peur ! Et sur les incohérences je peux proposer des pistes, surtout s'il y a un échange avec l'auteur. On commente ici pour s'améliorer et s'entraider, donc des fois ça fait un peu mal^^

C'est le même type de commentaire sur les nouvelles et les romans, sauf que je n'en attends pas la même chose ; par exemple, sur les nouvelles, j'attends que ce soit percutant, que rien ne soit superflu, alors que dans un roman on peut prendre son temps.

Je n'attends pas forcément des commentaires aussi détaillés (c'est long et fastidieux, et cette méthode de commentaire au fil de l'eau ne convient pas à tout le monde), mais j'attends que ce soit expliqué, bon comme mauvais. Je sais que tout ne s'argumente pas, parfois c'est juste du ressenti, mais au moins essayer de creuser un peu ce qui plaît/déplaît. Par contre j'aime pas quand on me propose une reformulation^^ ça reste mes mots.

EDIT :

Paulemile a écrit:

Il y a des choses que j'ai lues et que j'ai arrêtées en route, ou qui ne m'ont pas intéressé au final. Là je ne vais pas commenter pour dire que j'ai trouvé ça ennuyeux ou que ça n'était pas pour moi.

Ah moi par contre je commente même si j'ai pas réussi à aller au bout ou que ça ne m'a pas plu, parce que ce que tu relèves peut quand même être intéressant pour l'auteur.

Oui ça peut être intéressant pour l'auteur, mais si je n'ai pas aimé, j'ai peur que de le dire, même en nuançant avec des "c'est juste mon ressenti perso", ça décourage la personne.
Je préfère rester dans le positif, je m'en voudrais si je vexais quelqu'un

Oui, mais c'est encore plus décourageant de voir que, sur le long terme, on pédale dans la semoule. Donc autant dire ce qui ne va pas dès le début, non ?

L'honnêteté, c'est tout. Il n'y a rien de vexant dans l'honnêteté (la critique méchante n'est pas honnête).

Ça se tient...
Cela dit, si on parle de textes One Shot, il n'y a pas d'histoire de long terme ou quoi.

Mais même, je ne me vois pas aller dire "bah moi j'aime pas ce que t'as écrit" (j'exagère bien sûr) à quelqu'un qui a déjà 5 ou 6 personnes qui suivent son histoire.
A la limite, quelqu'un qui n'a reçu aucun commentaire et qui réclame qu'on lui en fasse, pourquoi pas expliquer ce qui ne va pas.

J'essaye d'être bienveillant mais constructif. Je lis avec attention et écris sincèrement ce que je perçois d'un texte, dans la forme et le fond, sinon j'ai l'impression de manquer de respect à l'auteur. Du coup, je pèse vraiment mes mots et l'exercice peut me prendre du temps. Évidemment, la démarche devient encore plus délicate quand le texte m'apparaît mauvais... Je n'ai pas envie de blesser quelqu'un qui ne prendrait pas suffisamment de hauteur par rapport à un exercice par nature très arbitraire. Alors, j'y mets encore plus les formes... ou bien je passe à un autre texte plus intéressant !

Comme Beebop, constructif, et puis faut toujours encourager, même s'il reste beaucoup de taf sur le texte, faut rappeler à celui qui l'a écrit, que c'est déjà pas rien d'avoir essayé d'écrire. En fait y'a toujours un truc à sauver dans un texte en prose.

Par contre une chose curieuse, à force de lire la même personne on s'habitue à son écriture, même si c'est peut être pas terrible, c'est un peu comme dans une écurie, y'a une odeur bizarre au début, mais à force on s'habitue. Le ressort de la gachette se ramollie un peu. Et puis il y a le syndrome du "fils" l'amour que l'on porte à une personne qui nous fait perdre un peu le sens des réalités, certaine personne pourrait chier sur la table de la cuisine, on arriverait encore à dire que c'est bien...

Et puis je fais quatre types de commentaires :
- sur la forme de la forme : orthographe, grammaire, bon ok, si y en a de trop, mais globalement on s'en tape un peu. Qui ça intéresse en fait ? les profs ?
- sur la forme : si la phrase est mal gaulée, moche, lourde, ou si elle est belle et jolie faut en faire la remarque dans les deux cas
- sur le fond : en général, je dis pas grand chose dessus, sauf les incohérences vraiment trop grosses et gênantes ou qui tue l'intrigue.
- sur le fond du fond : les choses cachées, les allusions, les paraboles : en générale, c'est bonnard il n'y en a pas.  ou je ne les voit pas.

Par contre je ne fais aucun commentaire sur la Poésie, c'est inhérent à la poésie elle même, où on peut dire tout et n'importe quoi, ça reste quand même bien. Pour moi, écrire de la poésie est une activité inconsistante qui ne réclame aucun commentaire.
En fait dans une poésie... je... heu... rien...

Pourquoi commenter ? parce que c'est une activité sympa en soit, je trouve. et ça permet de mieux lire un texte peut être. Pis ça aide un peu, autant celui qui commente, car si tu pointe un truc pas clair dans un texte, ça serait le minimum de pas le faire chez toi.

J

Jdoo a écrit:

- sur la forme de la forme : orthographe, grammaire, bon ok, si y en a de trop, mais globalement on s'en tape un peu. Qui ça intéresse en fait ? les profs ?

Euh nope, "on" s'en tape pas du tout ça fait partie de l'écriture de maîtriser la langue dans laquelle on s'exprime. Et s'il s'agit de quelques coquilles, l'auteur a aussi besoin d'un avis extérieur pour les voir.

Oui tu as raison, je suis un très mové élève

bah l'idée de l'orthographe et de la grammaire c'est d'avoir un code commun minimal pour se comprendre et pour que la langue écrite n'évolue pas dans mille directions différentes en même temps (une graphie pour la bretagne, une pour le québec, une pour... etc qui ferait qu'en quelques décennies on aurait du mal à s'entre-lire), après l'orthographe telle qu'elle a été pensée pour le français est une catastrophe (beaucoup trop élitiste), donc nous écrivain·es avons un pouvoir prescriptif pour faire bouger ça !

un code commun minimal, ça veut bien dire qu'on a bien le droit à quelque faute, si elles sont vénielles (plus ou moins) ?

oui