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 [Langue] Féminisation, académie française et fautes d'orthographe.

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Caulfield
   
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Caulfield  /  Homme invisible


Bonjour bonjour,

J'ai fait quelques recherches sur ce forum quant à la féminisation de certains mots. J'ai trouvé quelques sujets qui datent... mais pas tout à fait réponse à ma question.

Dans mes deux manuscrits, j'ai deux personnages féminins important: l'une est ministre, l'autre est à la tête d'un village. À l'époque où j'ai écrit tout ça, je ne me suis pas trop renseignée sur les débats... Entre temps, j'ai découvert que ministre était un mot exclusivement masculin, et que "cheffe" était un néologisme non accepté par l'académie française (chef venant du latin caput, qui veut dire tête, etc).
(De même, on ne dit pas "unsentinelle", (encore moins un sentinel), tout comme on ne dit pas une mannequin).

Or, il y a de nombreux exemples de cette féminisation à l'écrit, notamment dans les journaux (même les conservateurs!). Donc, comme je vais bientôt présenter mon manuscrit à des éditeurs, j'aimerais avoir votre avis... On sait tous que les fautes d'orthographes peuvent être fatales pour un aspirant auteur, alors est-ce que je devrais écrire madame le ministre/ le chef pour avoir plus de chances de plaire à un éditeur ? Mais, apparemment, le débat a quand même pris de l'importance et il me semble que maintenant tout le monde a un avis sur la question, alors est-ce que respecter la règle ne serait pas plus préjudiciable que de l'enfreindre ?

Voilà, je ne sais pas si c'est très clair... scratch
 
Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Citation :
On sait tous que les fautes d'orthographes peuvent être fatales pour un aspirant auteur
Pas à ce point, tout de même !!!

Je n'ai pas la réponse pour "ministre" précisément, mais il y a récemment eu du nouveau du côté des noms de métier au féminin
http://www.academie-francaise.fr/actualites/la-feminisation-des-noms-de-metiers-et-de-fonctions
http://www.academie-francaise.fr/sites/academie-francaise.fr/files/rapport_feminisation_noms_de_metier_et_de_fonction.pdf
tu trouveras peut-être la réponse là-dedans
http://scriptorium2.canalblog.com
 
nuit2chine
   
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nuit2chine  /  Tentatrice chauve


Je préfère éditer mon message, puisque ce débat prend une tournure qui à mon avis s'éloigne du sujet initial, et que je passe pour la neuneu de service. Une certaine personne ayant participé à ce topic prend les choses trop à cœur et en fait une affaire d'état. Je me retire.


Dernière édition par nuit2chine le Dim 16 Juin 2019 - 9:38, édité 1 fois
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Le choix que tu vas faire en dira plus sur ton positionnement politique sur la question que sur tes compétences en orthographe, et ce quel que soit l'éditeur•ice choisi•e. A moins que tu ne postules dans une ME très orientée (féminisme ou extrême droite, grossièrement), ça ne fera ni chaud ni froid à ton/a lecteur·ice.

Par contre, autant la féminisation de "chef" pose encore question (pas pour moi qui suis féministe et donc pour la féminisation totale des noms de métier / fonction), mais madame le ministre, ça ne passe plus dans aucun contexte.

Il faut aussi savoir que l'Académie française n'est constituée ni de linguistes ni de spécialistes de l'histoire de la langue. Son avis ne concerne qu'elle et les deux ou trois réactionnaires qui la cautionnent encore (iels sont de moins en moins nombreux·ses).

Nuit2chine : la question est plus compliquée que ça. On disait autrice / philosophesse (etc) dans le passé. Ces termes n'ont disparu que plus récemment (18eme je crois ? pas sûre)
 
Lanya
   
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Lanya  /  Fiancée roide


Bonjour,
Je ne saurais répondre pour la France, mais je sais que dépendant d'où l'on se trouve dans la francophonie, cela varie. Au Québec par exemple, nous employons déjà «Madame la ministre» ou «Madame la chef de l'opposition». Tout comme nous mettons plusieurs métiers au féminin (madame la mairesse, madame la juge, docteure, écrivaine, auteure, etc.). Donc, plus d'une manière est acceptée.

Le plus important ici, si tu ne veux pas que cela soit considéré comme une faute dans ton texte, c'est de t'assurer que si tu commences la rédaction en employant par exemple «Madame la ministre» ou l'inverse «Madame le ministre», tu gardes la même formulation pour toute la rédaction. (Même chose pour l’orthographe ancienne contre l'orthographe «moderne». Tu n'auras pas de faute si tu emploies pour un mot un ou l'autre, en autant que tu ne mélanges pas les deux dans le même texte.)
 
Anna Labrousse
   
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Anna Labrousse  /  Gloire de son pair


La question n'est pas facile à trancher mais deux textes officiels font actuellement référence :
Circulaire du 21 novembre 2017 relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française
et
Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions
http://sylvielassalle.fr
 
Caulfield
   
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Caulfield  /  Homme invisible


Un grand merci pour vos réponses, j'ai lu des choses très intéressantes !

Pour ceux que ça intéresse, voici le topo : l'académie française dit de faire comme on veut... du moment que personne ne cherche à imposer quoi que ce soit de façon autoritaire. En gros, ils attendent surtout de voir ce que décide l'usage courant, et quoi qu'il en soit, chacun peut choisir à titre personnel comment il veut être désigné.

Contrairement à ce que je croyais, ils ne s'opposent pas à "la" ministre. En revanche, "cheffe" semble leur poser plus de problèmes. Je suppose que si je dis tout du long "la chef", ça ira.
En même temps, ça pourrait être drôle pour moi de jouer sur cet effet. Par exemple, deux villageois parlent du chef alors qu'elle n'est pas là ; le lecteur pourrait commencer par s'imaginer que le chef est un homme, avant de comprendre deux pages plus loin que c'était une femme. Ah!

Pour l'anecdote, j'ai aussi découvert que "auteuresse" a failli exister et qu'un nombre significatif de femmes préféraient être appelées "avocat" plutôt que "avocate". Comme quoi, on en apprend tous les jours.
 
Irvyn
   
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Irvyn  /  No fun allowed


Yap, j'ai connu ça en premières lignes, les avocat(e)s qui te crient dessus car tu mets le féminin et d'autres qui insistent pour l'avoir. En soi, ça dépend de chacun.
Pas forcément politique à mon goût (tout le monde ne prend pas ça à cœur). Certains trouvent juste que le féminin ou le masculin est plus correct maintenant que nous avons la possibilité de choisir. Je ne m'avancerai pas sur les positions politiques d'une personne juste en voyant ou non la féminisation de certains noms, moins encore sur le niveau d'éducation.
J'ai par contre beaucoup de mal avec certains termes, qui avaient été évoqués sur la CB, notamment "chevalière" (pour chevalier) ou "dragonne" (pour dragon). Le problème de ces mots est qu'ils existent déjà pour désigner un objet, d'où une possible confusion.
Bref, tu fais comme tu veux. Tu n'es pas obligée de tout féminiser ou de tout conserver en masculin non plus. La seule règle est de le faire sur tout le récit et pas seulement quand tu y penses.
https://auteurnegora.wixsite.com/necrosang
 
Nyumé
   
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(en passant, une dame chevalier est une chevaleresse, normalement. Le mot est très très peu utilisé, du coup, peu de gens le connaissant.)

La question du féminin/masculin est difficile à résoudre, car selon le pays (Canada, Belgique, France, Suisse...), les règles de féminisation ne sont pas les mêmes.
Cependant, je pense que maintenant, la féminisation des noms est assez bien acceptée... Sauf par quelques réactionnaires.
 
Leasaurus Rex
   
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Leasaurus Rex  /  Terrible terreur


Comme Pasiphaé, je pense que la féminisation "radicale" de la langue est un point de vue politique. Je connais pas mal de gens, hommes et femmes, qui crachent sur la féminisation des noms et qui abhorrent les termes de cheffe, autrice, écrivaine, avocate, doctoresse...

Pour ma part, mon choix est fait. Je n'utilise pas l'écriture inclusive, mais je choisis de féminiser certains mots car il m'apparaît normal qu'ils aient leurs pendants masculins et féminins. Je trouve aussi le parti pris de tenter d'utiliser des formulations neutres plutôt intéressant, même si j'ai du mal à l'appliquer avec naturel dans mes écrits.

Dans tous les cas, je pense que tu peux prendre position pour la féminisation des mots car ça se défend plutôt bien, de nos jours, et c'est de moins en moins considéré comme de la faute d'orthographe.
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Cuisinière existe pour désigner un objet, tout comme avocat un fruit. La polysémie ne date pas d'hier, et se révèle donc un très mauvais critère (pour chevalière - effectivement chevaleresse, en plus d'être attesté historiquement, est bien plus cool - et dragonne).

Sinon, ce topic a été alimenté par des points de vue plutôt descriptifs - et c'est louable.

Mais la littérature est politique. Écrire est un acte politique. Il est impossible d'écrire quoi que ce soit de neutre. Ne pas féminiser des noms de profession, c'est acter la décision misogyne qui dans le passé a refusé ces professions aux femmes, et donc a supprimé ces mots du lexique. On peut le faire en toute bonne foi, en l'ignorant ; mais dès lors qu'on est au fait de ces événements historiques, on ne peut plus se cacher derrière cette ignorance.

Il est important aujourd'hui de féminiser les noms communs référant aux femmes, sauf s'ils sont épicènes. C'est leur montrer du respect.
 
Irvyn
   
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Irvyn  /  No fun allowed


Citation :
Ne pas féminiser des noms de profession, c'est acter la décision misogyne qui dans le passé a refusé ces professions aux femmes, et donc a supprimé ces mots du lexique. On peut le faire en toute bonne foi, en l'ignorant ; mais dès lors qu'on est au fait de ces événements historiques, on ne peut plus se cacher derrière cette ignorance.

Je ne dirais pas que les avocates qui veulent le masculin méprisent leur condition de femme (ou, là encore, qu'elles manquent d'éducation). C'est au mieux condescendant, au pire extrémiste. Chacun est libre de choisir à la vue des faits, et beaucoup de femmes choisissent sciemment le masculin là où des hommes avancent le féminin (pour le redire, ça m'est arrivé un bon nombre de fois où la professionnelle m'a dit de changer pour le masculin ; je n'allais pas la traiter d'ignorante ou de misogyne pour autant).

Après, discuter politique n'est pas l'objectif de ce sujet (moins encore du forum). L'auteure a été avertie que les deux orthographes étaient correctes et admises. Un peu de tolérance ne fait jamais de mal.
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Pasiphae
   
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Si elles le refusent c'est nécessairement pas méconnaissance du sujet. Personne ne possède la science infuse dans la totalité des branches du savoir, et il n'y a rien de condescendant à expliquer en quoi plaider la non-féminisation des noms de profession revient à acter une décision politique et misogyne datant du XVIIe siècle (j'ai été vérifier la date). A l'époque, les débats étaient très clairs. On voulait supprimer le féminin des professions nobles parce que les femmes ne devaient pas les remplir. Les femmes lettrées de l'époque militaient d'ailleurs pour le maintien de la féminisation de ces noms communs.

Enfin, être une femme n'empêche en rien de servir des positions d'arrière-garde et anti-féministes.
Édit : surtout et y compris dans des sphères de pouvoir où les stratégies de légitimation peuvent passer par une auto invisibilisation et une absence de revendications.
 
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Et le choix du lecteur ou de la lectrice dans ce qui lui est présenté ?

Enfin, je veux dire, j'ai l'impression que c'est un débat très francilien à la base, ou alors j'ai eu la chance d'avoir été éduqué que dans des milieux d'arriéré·es, mais jusqu'à relativement récemment, je n'ai jamais eu l'impression que nos lectures de noms au masculin nous occultait la part de femmes de telle ou telle profession évoquée ; pareil par exemple chez les Scouts, qui historiquement est une société masculine de pré-chair à canon, où je n'ai jamais ressenti qu'on mettait les filles/femmes de côté (hormis moi quand je l'ai fait en tant que néo-nazi Faucon pendant 2 années, et parce que j'étais un petit jeune con qui trouvait ça marrant), et où on en disant "Les Scouts" on sait très bien qu'il n'y a pas que des mecs, où en disant "Les Éclaireurs" (souvent éclai' d'ailleurs), on compte très bien les meufs avec parce que dans nos têtes "Les Guides" appartient à un autre mouvement scout, etc.

Après je comprends que forcément l'écrivant·e se positionne en choisissant le masculin pour neutre, mais je sais pas si du coup la flemme intellectuelle vient spécialement de sa personne (comme moi, je trouve poète plus court que poétesse, c'est donc une raison pratique, mais je fais l'effort ou pas en fonction de ce sur quoi je veux insister, et en fonction du lectorat, etc.) ou de la personne qui lit ?

Puis, ça peut aussi être juste esthétique aussi, non ? Genre, tu le dis toi-même, préférer chelaveresse à chevalière par exemple ; bien si untel ou unetelle préfère pour tel mot le masculin plutôt que le féminin, ça devrait pas empêcher le lecteur/la lectrice à lire le mot qu'elle/il préfère ; enfin, l'anarchisation de l'écriture quoi ! Surprised
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


D’une, tu as eu la sensation que les filles n’etaient pas mises de côté dans le scoutisme, mais c’est à ces dernières qu’il faut demander leur avis. Beaucoup d’hommes avaient la sensation que les femmes ne subissent pas tant de harcèlement de rue que ça. Que vaut leur (absence d’) expérience ? Peu de choses.

De deux, des expériences de psychologie sociale ont été menées qui prouvent assez bien que le « masculin neutre » mène au contraire à des représentations... masculines des groupes désignés.

Et NON ce n’est pas « juste » esthétique. L’emploi du mot negre, même préféré par l’auteur-ice « sur le plan esthétique / rythmique » à celui de noir, est raciste.
Dire poète pour une femme qui écrit de la poésie est sexiste. Ça devrait prévaloir sur ta flemme, non ? Laughing
 
   
    
                         
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