|
| | | Nombre de messages : 2493 Âge : 21 Date d'inscription : 17/05/2010 | art.hrite / Chantre brahmane ज्ञानयोग Sam 29 Juin 2019 - 22:31 | |
| il est temps de se dérider les fesses ici vos poèmes érotiques, adultérins, charnels, sexys (ou berk) conesques coniques iconiques préférés
je profite d'avoir une anthologie sous le coude pour commencer
Phylis tout est foutu je meurs de la vérole Elle exerce sur moi sa dernière rigueur : Mon vit baisse la tête et n'a point de vigueur Un ulcère puant a gâté ma parole. J'ai sué trente jours, j'ai vomi de la colle Jamais de si grands maux n'eurent tant de longueur L'esprit le plus constant fût mort à ma langueur, Et mon affliction n'a rien qui le console. Mes amis plus secrets ne m'osent approcher, Moi-même en cet état je ne m'ose toucher Philis le mal me vient de vous avoir foutue. Mon dieu je me repens d'avoir si mal vécu : Et si votre courroux à ce coup ne me tue Je fais voeu désormais de ne foutre qu'en cu.
À Phylis 1623 Théophile de Viau |
| | | Invité / Invité Dim 30 Juin 2019 - 18:45 | |
| Inanna spoke:
"What I tell you Let the singer weave into song. What I tell you, Let it flow from ear to mouth, Let it pass from old to young: My vulva, the horn, The Boat of Heaven, Is full of eagerness like the young moon. My untilled land lies fallow. As for me, Inanna, Who will plow my vulva! Who will plow my high field! Who will plow my wet ground! As for me, the young woman, Who will plow my vulva! Who will station the ox there! Who will plow my vulva!"
Dumuzi replied:
"Great Lady, the king will plow your vulva. I, Dumuzi the King, will plow your vulva."
Inanna:
"Then plow my vulva, man of my heart! Plow my vulva!" At the king's lap stood the rising cedar. Plants grew high by their side. Grains grew high by their side. Gardens flourished luxuriantly.
Inanna sang:
"He has sprouted; he has burgeoned; He is lettuce planted by the water. He is the one my womb loves best.
My well-stocked garden of the plain, My barley growing high in its furrow, My apple tree which bears fruit up to its crown, He is lettuce planted by the water.
My honey-man, my honey-man sweetens me always. My lord, the honey-man of the gods, He is the one my womb loves best. His hand is honey, his foot is honey, He sweetens me always.
My eager impetuous caresser of the navel, My caresser of the soft thighs, He is the one my womb loves best, He is lettuce planted by the water."
Dumuzi sang:
"O Lady, your breast is your field. Inanna, your breast is your field. Your broad field pours out plants. Your broad field pours out grain. Water flows from on high for your servant. Bread flows from on high for your servant. Pour it out for me, Inanna. I will drink all you offer."
Inanna sang:
"Make your milk sweet and thick, my bridegroom. My shepherd, I will drink your fresh milk. Wild bull, Dumuzi, make your milk sweet and thick. I will drink your fresh milk.
Let the milk of the goat flow in my sheepfold. Fill my holy churn with honey cheese. Lord Dumuzi, I will drink your fresh milk.
My husband, I will guard my sheepfold for you. I will watch over your house of life, the storehouse, The shining quivering place which delights Sumer— The house which decides the fates of the land, The house which gives the breath of life to the people. I, the queen of the palace, will watch over your house." |
| | Nombre de messages : 262 Âge : 27 Localisation : Dans le péché Pensée du jour : et sur le clocher la lune - comme un point sur un i Date d'inscription : 18/07/2016 | Renate / Autostoppeur galactique Lun 1 Juil 2019 - 23:57 | |
| un qui m'a fait bien rire !
Lamentations d'un poil de cul de femme
Il est dur lorsque sur la terre
Dans le bonheur on a vécu
De mourir triste et solitaire
Sur les ruines d'un vieux cul.
Jadis dans une forêt vierge,
Je fus planté, sur le versant
Qu'un pur filet d'urine asperge,
Et parfois un filet de sang.
Alors dans ce taillis sauvage,
Les poils poussaient par mes sillons,
Et sous leur virginal ombrage,
Paissaient de jolis morpions.
Destin fatal ! un doigt nubile
Un soir par là vint s'égarer,
Et de sa phalange mobile
Frotter, râcler et labourer.
Bientôt au doigt le vit sucède,
Et, dans ses appétits ardents,
Appelant la langue à son aide;
Il nous déchire à belles dents.
J'ai vu s'en aller nos dépouilles
Sur le fleuve des passions,
Qui prend sa source dans les couilles,
Et va se perdre dans les cons.
Hélas ! l'épine est sous la rose,
Et la pine sous le plaisir
Bientôt au bord des exostôses,
Des chancres vinrent à fleurir.
Les coqs de leur crête inhumaine
Se parent dans tous les chemins :
Dans le département de l'Aine
Gambadent les jeunes poulains.
Mais, quand le passé fut propice,
Pourquoi songer à l'avenir ?
Et qu'importe la chaudepisse
Quand il reste le souvenir ?
N'ai-je pas vu tous les prépuces,
Avoir chez nous un libre accès,
Alors même qu'ils étaient russes,
Surtout quand ils étaient français.
J'ai couvert de mon ombre amie
La grenette de l'écolier,
Le membre de l'Académie,
Et le vit du carabinier.
J'ai vu le vieillard phosphorique,
Dans un effort trop passager,
Charger avec son dard étique,
Sans parvenir à décharger.
J'ai vu – mais la motte déserte
N'a plus de flux ni de reflux,
Et la matrice trop ouverte,
Attend vainement le phallus.
J'ai perdu, depuis une année,
Mes compagnons déjà trop vieux,
Et mes beaux poils du périnée
Sont engloutis dans divers lieux.
Aux lèvres des jeunes pucelles,
Croissez en paix, poils ingénus.
Adieu, mes cousins des aisselles,
Adieu, mes frères de l'anus !
J'espérais à l'heure dernière,
Me noyer dans l'eau des bidets,
Mais j'habite sur un derrière
Qu'hélas on ne lave jamais.
- Il eut parlé longtemps encore,
Lorsqu'un vent vif précipité,
Broyant, mais non pas inodore,
Le lança dans l'éternité.
Ainsi tout retourne dans la tombe,
Tout ce qui vit, tout ce qui fut,
Ainsi tout change ainsi tout tombe,
Illusions… et poils du cul.
Jules Verne |
| | Nombre de messages : 1212 Âge : 46 Localisation : Lausanne Pensée du jour : As I die, I hope I will be gazing inwardly at that glorious patch of sun, gleaming on an old oak floor, a window of light opening into the deep reality of life eternal... Date d'inscription : 17/05/2017 | PlumeSombre / Tentatrice chauve Mar 2 Juil 2019 - 11:20 | |
| Ô mes amants. Simples natures, Mais quels tempéraments ! Consolez-moi de ces mésaventures, Reposez-moi de ces littératures, Toi, gosse pantinois, branlons-nous en argot, Vous, gars des champs, patoisez-moi l’écot, Des pines au cul et des plumes qu’on taille, Livrons-nous dans les bois touffus La grande bataille Des baisers confus. Vous, rupins, faisons des langues en artistes Et merde aux discours tristes Des pédants et des cons (Par cons, j’entends les imbéciles, Car les autres cons sont de mise Même pour nous, les difficiles Les spéciaux, les servants de la bonne Eglise Dont le pape serait Platon Et Socrate un protonotaire Une femme par-ci, par-là, c’est de bon ton Et les concessions n’ont jamais rien perdu Puis, comme dit l’autre, à chacun son dû Et les femmes ont, mon Dieu, droit à notre gloire Soyons-leur doux, Entre deux coups Puis revenons à notre affaire). Ô mes enfants bien-aimés, vengez-moi Par vos caresses sérieuses Et vos culs et vos nœuds régals vraiment de roi, De toutes ces viandes creuses Qu’offre la rhétorique aux cervelles breneuses De ces tristes copains qui ne savent pourquoi. Ne métaphorons pas, foutons, Pelotons-nous bien les roustons Rinçons nos glands, faisons ripailles Et de foutre et de merde et de fesses et de cuisses. Ahhh, j'aime Verlaine |
| | Nombre de messages : 5096 Âge : 57 Localisation : Paris Pensée du jour : Three blinds rabbits. Date d'inscription : 05/11/2017 | Jdoo / Maîtrise en tropes Mer 3 Juil 2019 - 8:06 | |
| Le Condamné à mort - Genet - Spoiler:
A la mémoire de Maurice PILORGE assasin de vingt ans
Le vent qui roule un cœur sur le pavé des cours, Un ange qui sanglotte accroché dans un arbre, La colonne d’azur qu’entortille le marbre Font ouvrir dans ma nuit des portes de secours.
Un pauvre oiseau qui tombe et le goût de la cendre, Le souvenir d’un œil endormi sur le mur, Et ce poing douloureux qui menace l’azur Font au creux de ma main ton visage descendre.
Ce visage plus dur et plus léger qu’un masque, Et plus lourd à ma main qu’aux doigts du réceleur Le joyau qu’il convoite; il est noyé de pleurs. Il est sombre et féroce, un bouquet vert le casque.
Ton visage est sévère: il est d’un pâtre grec. Il reste frémissant aux creux de mes mains closes. Ta bouche est d’une morte et tes yeux sont des roses, Et ton nez d’un archange est peut-être le bec.
Le gel étincelant de ta pudeur méchante Qui poudrait tes cheveux de clairs astres d’acier, Qui couronnait ton front des pines du rosier Quel haut-mal l’a fondu si ton visage chante?
Dis-moi quel malheur fou fait éclater ton œil D’un désespoir si haut que la douleur farouche, Affolée, en personne, orne ta ronde bouche Malgré tes pleurs glacés, d’un sourire de deuil?
Ne chante pas ce soir les <>! Gamin d’or sois plutôt princesse d’une tour Rêvant mélancolique à notre pauvre amour; Ou sois le mousse blond qui veille à la grand’hune.
Et descend vers le soir pour chanter sur le pont Parmi les matelots à genoux et nus tête L’ave maris stella. Chaque marin tient prête Sa verge qui bondit dans sa main de fripon.
Et c’est pour t’emmancher, beau mousse d’aventure Qu’ils bandent sous leur froc les matelots musclés. Mon Amour, mon Amour, voleras-tu les clés Qui m’ouvriront ce ciel où tremble la mature
D’où tu sèmes, royal, les blancs enchantements Qui neigent sur mon page, en ma prison muette: L’épouvante, les morts dans les fleurs de violette…. La mort avec ses coqs; Ses fantômes d’amants…
Sur ses pieds de velours passe un garde qui rôde. Repose en mes yeux creux le souvenir de toi. Il se peut qu’on s’évade en passant par le toit. On dit que la Guyane est une terre chaude.
O la douceur du bagne impossible et lointain! O le ciel de la Belle, ô la mer et les palmes, Les matins transparents, les soirs fous, les nuits calmes, O les cheveux tondus et les Peaux-de-Satin!
Rêvons ensemble, Amour, à quelque dur amant Grand comme l’Univers mais le corps taché d’ombres Qui nous bouclera nus dans ces auberges sombres, Entre ses cuisses d’or, sur son ventre fumant,
Un mac éblouissant taillé dans un archange Bandant sur les bouquets d’œillets et de jasmins Que porteront tremblants tes lumineuses mains Sur son auguste flanc que ton baiser dérange.
Tristesse dans ma bouche! Amertune gonflant Gonflant mon pauuvre cœur! Mes amours parfumées Adieu vont s’en aller! Adieu couilles aimées! O sur ma voix coupée adieu chibre insolent!
Gamin ne chantez pas, posez votre air d’apache! Soyez la jeune fille au pur cou radieux, Ou si tu n’as de peur l’enfant mystérieux Mort en moi bien avant que me tranche la hache.
Enfant d’honneur si beau couronné de lilas! Penche-toi sur mon lit, laisse ma queue qui monte Frapper ta joue dorée. Écoute il te raconte, Ton amant l’assassin sa geste en mille éclats.
Il chante qu’il avait ton corps et ton visage, Ton cœur que n’ouvriront jamais les éperons D’un cavalier massif. Avoir tes genoux ronds! Ton cou frais, ta main douce, ô môme avoir ton âge!
Voler voler ton ciel éclaboussé de sang Et faire un seul chef d’œuvre avec les morts cueillies Ça et là dans les prés, les haies, morts éblouies De préparer sa mort, son ciel adolescent…
Les matins solennels, le rhum, la cigarette… Les ombres du tabac, du bagne et des marins Visitent ma cellule où me roule et m’étreint Le spectre d’un tueur à la lourde braguette.
«
La chanson qui traverse un monde ténébreux C’est le cri d’un marlou porté par la musique. C’est le chant d’un pendu raidi comme une trique. C’est l’appel enchanté d’un voleur amoureux.
Un dormeur de seize ans appelle de bouées Que nul marin ne lance au dormeur affolé. Un enfant reste droit contre le mur collé. Un autre dort bouclé dans ses jambes noués.
«
J’ai tué pour les yeux bleus d’un bel indifférent Qui jamais ne comprit mon amour contenue, Dans sa gondole noire une amante inconnue, Belle comme un navire et morte en m’adorant.
Toi quand tu seras prêt, en arme pour le crime, Masqué de cruauté, casqué de cheveux blonds, Sur la cadence folle et brève des violons Égorge une rentière en amour pour ta frime.
Apparaîtra sur terre un chevalier de fer, Impassible et cruel, visible malgré l’heure Dans le geste imprécis d’une vieille qui pleure. Ne tremble pas surtout, devant son regard clair.
Cette apparition vient du ciel redoutable Des crimes de l’amour. Enfant des profondeurs Il naîtra de son corps d’étonnantes splendeurs, Du foutre parfumé de sa queue adorable.
Rocher de granit noir sur le tapis de laine Une main sur sa hanche, écoute-le marcher. Marche vers le soleil de son corps sans péché, Et t’allonge tranquille au bord de sa fontaine.
Chaque fête du sang délègue un beau garçon Pour soutenir l’enfant dans sa première épreuve. Apaise ta frayeur et ton angoisse neuve, Suce son membre dur comme on suce un glaçon.
Mordille tendrement le paf qui bat ta joue, Baise sa tête enflée, enfonce dans ton cou Le paquet de ma bite avalé d’un seul coup. Ètrangle-toi d’amour, dégorge, et fais ta moue!
Adore à deux genoux, comme un poteau sacré Mon torse tatoué, adore jusqu’aux larmes Mon sexe qui te romp, te frappe mieux qu’une arme, Adore mon bàton qui va te pénétrer.
Il bondit sur tes yeux; il enfile ton âme Penches un peu la tête et le vois se dresser. L’apercevant si noble et si propre à baiser Tu t’inclines très bas en lui disant: « Madame »!
Madame écoutez-moi! Madame on meurt ici! Le manoir est hanté! La prison vole et tremble! Au secours, nous bougeons! Emportez-nous ensemble, Dans votre chambre au Ciel, Dame de la merci!
Appelez le soleil, qu’il vienne et me console. Étranglez tous ces coqs! Endormez le bourreau! Le jour sourit mauvais derrière mon carreau. La prison pour mourir est une fade école.
«
Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou Que ma main plus légère et grave qu’une veuve Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve Laisse tes dents poser leur sourire de loup.
O viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne Arrive dans mes yeux qui seront morts demain. Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main, Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.
Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir, Et les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire Accueillir la rosée où le matin va boire, Le clocher peut sonner: moi seul je vais mourir.
O viens mon ciel de rose, O ma corbeille blonde! Visite dans sa nuit ton condamné à mort. Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords, Mais viens! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour. Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes. On peut se demander pourquoi les Cours condamnent Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche! Amour ouvre les portes! Traverse les couloirs, descends, marche léger, Vole dans l’escalier, plus souple qu’un berger, Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.
O traverse les murs; s’il le faut marche au bord Des toits, des océans; couvre-toi de lumière, Use de la menace, use de la prière, Mais viens, ô ma frégate une heure avant ma mort.
«
Les assassins du mur s’enveloppent d’aurore Dans ma cellule ouverte au chant des hauts sapins, Qui la berce, accrochée à des cordages fins Noués par des marins que le clair matin dore.
Qui grava dans le plâtre une Rose des Vents? Qui songe à ma maison, du fond de sa Hongrie? Quel enfant s’est roulé sur ma paille pourrie A l’instant du réveil d’amis se souvenant?
Divague ma Folie, enfante pour ma joie Un consolant enfer peuplé de beaux soldats, Nus jusqu’à la ceinture, et des frocs résédas Tire d’étranges fleurs dont l’odeur me foudroie.
Arrache on ne sait d’où les gestes les plus fous. Dérobe des enfants, invente des tortures, Mutile la beauté, travaille les figures, Et donne la Guyane aux gars, pour rendez-vous.
O mon vieux Maroni, ô Cayenne la douce! Je vois les corps penchés de quinze à vingt fagots Autour du mino blond qui fume les mégots Crachés par les gardiens dans les fleurs et la mousse.
Un clop mouillé suffit à nous désoler tous. Dressé seul au dessus des rigides fougères Le plus jeune est posé sur ses hanches légères Immobile, attendant d’être sacré l’époux.
Et les vieux assassins se pressant pour le rite Accroupis dan le soir tirent d’un bâton sec Un peu de feu que vole, actif, le petit mec Plus élégant et pur qu’une émouvante bite.
Le bandit le plus dur, dans ses muscles polis Se courbe de respect devant ce gamin frêle. Monte la lune au ciel. S’apaise une querelle. Bougent du drapeau noir les mystérieux plis.
T’enveloppent si fin, tes gestes de dentelle! Une épaule appuyée au palmier rougissant Tu fumes. La fumée en ta gorge descend Tandis que les bagnards, en danse solennelle,
Graves, silencieux, à tour de rôle, enfant, Vont prendre sur ta bouche une goutte embaumée, Une goutte, pas deux, de la ronde fumée Que leur coule ta langue. O frangin triomphant,
Divinité terrible, invisible et méchante, Tu restes impassible, aigu, de clair métal, Attentif à toi seul, distributeur fatal Enlevé sur le fil de ton hamac qui chante.
Ton âme délicate est par de là les monts Accompagnant encor la fuite ensorcelée D’un évadé du bagne, au fond d’une vallée Mort, sans penser à toi, d’une balle aux poumons.
Élève-toi dans l’air de la lune ô ma gosse. Viens couler dans ma bouche un peu du sperme lourd Qui roûle de ta gorge à tes dents, mon Amour, Pour féconder enfin nos adorables noces.
Colle ton corps ravi contre le mien qui meurt D’enculer la plus tendre et douce des fripouilles. En soupesant charmé tes rondes, blondes couilles, Mon vit de marbre noir t’enfile jusqu’au cœur.
Oh vise-le dresé dans son couchant qui brûle Et va me consumer! J’en ai pour peu de temps, Si vous l’osez, venez, sortez de vos étangs, Vos marais, votre boue où vous faites des bulles
Ames de mes tués! Tuez-moi! Brûlez-moi! Michel-Ange exténué, j’ai taillé dans la vie Mais la beauté Seigneur, toujours je l’ai servie, Mon ventre, mes genoux, mes mains roses d’émoi.
Les coqs du poulailler, l’alouette gauloise, Les boîtes du laitier, une cloche dans l’air, Un pas sur le gravier, mon carreau blanc et clair, C’est le luisant joyeux sur la prison d’ardoise.
Messieurs je n’ai pas peur! Si ma tête roulait Dans le son du panier avec ta tête blanche, La mienne par bonheur sur ta gracile hanche Ou pour plus de beauté, sur ton cou mon poulet….
Attention! Roi tragique à la bouche entr’ouverte J’accède à tes jardins de sable, désolés, Où tu bandes, figé, seul, et deux doigts levés, D’un voile de lin bleu ta tête recouverte.
Par mon délire idiot je vois ton double pur! Amour! Chanson! Ma reine! Est-ce ton spectre mâle Entrevu lors des jeux dans ta prunelle pâle Qui m’examine ainsi sur le plâtre du mur?
Ne sois pas rigoureux, laisse chanter matine A ton cœur bohémien; m’accorde un seul baiser… Mon Dieu je vais claquer sans te pouvoir presser Dans ma vie une fois sur mon cœur et ma pine!
«
Pardonnez-moi mon Dieu parce que j’ai péché! Les larmes de ma voix, ma fièvre, ma souffrance, Le mal de m’envoler du beau pays de France, N’est-ce pas assez monseigneur pour aller me coucher Trébuchant d’espérance.
Dans vos bras embaumés, dans vos châteaux de neige! Seigneur des lieux obcurs, je sais encore prier. C’est moi mon père, un jour, qui me suis écrié: Gloire au plus haut du ciel, au dieu qui me protège Hermès au tendre piéd!
Je demande à la mort la paix, les longs sommeils, Les chants des Séraphins, leurs parfums, leurs guirlandes, Les angelots de laine en chaudes houppelandes, Et j’espère des nuits sans lunes ni soleils Sur d’immobiles landes.
Ce n’est pas ce matin que l’on me guillottine. Je peux dormir tranquille. A l’étage au dessus Mon mignon paresseux, ma perle, mon jésus, S’éveille. Il va cogner de sa dure bottine A mon crane tondu.
«
Il paraît qu’à côté vit un épilectique. La prison dort debout au noir d’un chant des morts. Si des marins sur l’eau voient s’avancer les ports Mes dormeurs vont s’enfuir vers une autre Amérique.
«
|
| | Nombre de messages : 2493 Âge : 21 Date d'inscription : 17/05/2010 | art.hrite / Chantre brahmane ज्ञानयोग Jeu 18 Juil 2019 - 14:37 | |
| | | Invité / Invité Dim 1 Sep 2019 - 19:12 | |
| Les radis - Georges Brassens
Chacun sait qu'autrefois les femm's convaincues d'adultère Se voyaient enfoncer dans un endroit qu'il me faut taire Par modestie... Un énorme radis.
Or quand j'étais tout gosse, un jour de foire en mon village, J'eus la douleur de voir punir d'une épouse volage La perfidie, Au moyen du radis.
La malheureuse fut traînée sur la place publique Par le cruel cornard armé du radis symbolique, Ah ! sapristi, Mes aïeux quel radis !
Vers la pauvre martyre on vit courir les bonn's épouses Qui, soit dit entre nous, de sa débauche étaient jalouses. Je n'ai pas dit : Jalouses du radis.
Si j'étais dans les rangs de cette avide et basse troupe, C'est qu'à cette époqu'-là j' n'avais encor' pas vu de croupe Ni de radis, Ça m'était interdit.
Le cornard attendit que le forum fût noir de monde Pour se mettre en devoir d'accomplir l'empal'ment immonde, Lors il brandit Le colossal radis.
La victime acceptait le châtiment avec noblesse, Mais il faut convenir qu'elle serrait bien fort les fesses Qui, du radis, Allaient être nanties.
Le cornard mit l' radis dans cet endroit qu'il me faut taire, Où les honnêtes gens ne laissent entrer que des clystères. On applaudit Les progrès du radis.
Le pampre du légume était seul à présent visible La plante était allée jusqu'aux limites du possible On attendit Les effets du radis
Or, à l'étonnement du cornard et des gross's pécores L'empalée enchantée criait : "Encore, encore, encore, Hardi hardi, Pousse le radis, dis !"
Ell' dit à pleine voix : "J' n'aurais pas cru qu'un tel supplice Pût en si peu de temps me procurer un tel délice ! Mais les radis Mènent en paradis !"
Ell' n'avait pas fini de chanter le panégyrique Du légume en question que toutes les pécor's lubriques Avaient bondi Vers les champs de radis.
L'œil fou, l'écume aux dents, ces furies se jetèrent en meute Dans les champs de radis qui devinrent des champs d'émeute. Y en aura-t-y Pour toutes, des radis ?
Ell's firent un désastre et laissèrent loin derrière elles Les ravages causés par les nuées de sauterelles. Dans le pays, Plus l'ombre d'un radis.
Beaucoup de maraîchers constatèrent qu'en certain nombre Il leur manquait aussi des betterav's et des concombres Raflés pardi Comme de vils radis.
Tout le temps que dura cette manie contre nature, Les innocents radis en vir'nt de vert's et de pas mûres, Pauvres radis, Héros de tragédie.
Lassés d'être enfoncés dans cet endroit qu'il me faut taire, Les plus intelligents de ces légumes méditèrent. Ils se sont dit : "Cessons d'être radis !"
Alors les maraîchers semant des radis récoltèrent Des melons, des choux-fleurs, des artichauts, des pomm's de terre Et des orties, Mais pas un seul radis.
A partir de ce jour, la bonne plante potagère Devint dans le village une des denrées les plus chères Plus de radis Pour les gagne-petit.
Cettain's pécor's fûtées dir'nt sans façons : "Nous, on s'en fiche De cette pénurie, on emploie le radis postiche Qui garantit Du manque de radis."
La mode du radis réduisant le nombre de mères Qui donnaient au village une postérité, le maire, Dans un édit Prohiba le radis.
Un crieur annonça : "Toute femme prise à se mettre Dans l'endroit réservé au clystère et au thermomètre Même posti- Che un semblant de radis
Sera livrée aux mains d'une maîtresse couturière Qui, sans aucun délai, lui faufilera le derrière Pour interdi- Re l'accès du radis."
Cette loi draconienne eut raison de l'usage louche D'absorber le radis par d'autres voies que par la bouche, Et le radis, Le légume maudit,
Ne fut plus désormais l'instrument de basses manœuvres Et n'entra plus que dans la composition des hors-d'œuvre Qui, à midi, Aiguisent l'appétit. |
| | Nombre de messages : 51 Âge : 50 Localisation : L’Île-d’Olonne (Vendée) Date d'inscription : 02/03/2021 | Typomane / Clochard céleste Mar 2 Mar 2021 - 22:01 | |
| Une discussion entamée par un poème de Viau ? Je ne résiste pas… Un autre du même. Ie ſongeois que Phyllis des enfers reuenüe, Belle comme elle eſtoit à la clarté du jour, Vouloit que ſon phantoſme encore fit l’amour Et que comme Ixion j’embraſſaſſe vne nue. Son ombre dans mon lict ſe gliſſa toute nüe Et me dit : cher Tirſis, me voicy de retour, Ie n’ay fait qu’embellir en ce triſte ſéjour Où depuis ton départ le ſort m’a retenue. Ie viens pour rebaiſer le plus beau des Amans, Ie viens pour remourir dans tes embraſſemens, Alors quand cette idole eut abuſé ma flamme, Elle me dit Adieu, ie m’en vay chez les morts : Comme tu t’es vanté d’auoir foutu mon corps, Tu te pourras vanter d’auoir foutu mon âme. ⁂ Pour ceux qui souhaiteraient le lire sans la saveur des graphies anciennes : Je songeais que Philis des enfers revenue, Belle comme elle était à la clarté du jour, Voulait que son fantôme encore fît l'amour Et que comme Ixion j'embrassasse une nue. Son ombre dans mon lit se glissa toute nue Et me dit : « Cher Tircis, me voici de retour, Je n'ai fait qu'embellir en ce triste séjour Où depuis ton départ le sort m'a retenue. Je viens pour rebaiser le plus beau des amants, Je viens pour remourir dans tes embrassements. » Alors, quand cette idole eut abusé ma flamme Elle me dit : « Adieu, je m'en vais chez les morts. Comme tu t'es vanté d'avoir foutu mon corps, Tu pourras te vanter d'avoir foutu mon âme. »
Dernière édition par Typomane le Lun 8 Mar 2021 - 13:51, édité 1 fois (Raison : Coquille sur « embrassemens » (graphie ancienne)) |
| | Nombre de messages : 445 Âge : 23 Localisation : France Date d'inscription : 06/07/2016 | Trôme / Pour qui sonne Lestat Mer 3 Mar 2021 - 20:09 | |
| Ode à Priape - Alexis Piron - Spoiler:
Foutre des neuf Grâces du Pinde, Foutre de l’amant de Daphné, Dont le flasque vit ne se guinde Qu’à force d’être patiné : C’est toi que j’invoque à mon aide, Toi qui, dans les cons, d’un vit raide Lance le foutre à gros bouillons, Priape ! soutiens mon haleine, Et pour un moment dans ma veine Porte le feu de tes couillons.
Que tout bande !! que tout s’embrase Accourez, putains et ribauds ! Que vois-je ? où suis-je ? ô douce extase ! Les cieux n’ont point d’objets si beaux : Des couilles en bloc arrondies, Des cuisses fermes et bondies, Des bataillons de vits bandés, Des culs ronds, sans poils et sans crottes, Des cons, des tetons et des mottes, D’un torrent de foutre inondés.
Restez, adorables images ! Restez à jamais sous mes yeux ! Soyez l’objet de mes hommages, Mes législateurs et mes dieux. Qu’à Priape, on élève un temple Où jour et nuit l’on vous contemple, Au gré des vigoureux fouteurs : Le foutre y servira d’offrandes, Les poils de couilles, de guirlandes, Les vits, de sacrificateurs.
De fouteurs, la fable fourmille : Le Soleil fout Leucothoé, Cynire fout sa propre fille, Un taureau fout Pasiphaé ; Pygmalion fout sa statue, Le brave Ixion fout la nue ; On ne voit que foutre couler : Le beau Narcisse pâle et blême, Brûlant de se foutre lui-même, Meurt en tâchant de s’enculer.
« Socrate, — direz-vous, — ce sage, Dont on vante l’esprit divin ; Socrate a vomi peste et rage Contre le sexe féminin ; » Mais pour cela le bon apôtre N’en a pas moins foutu qu’un autre ; Interprétons mieux ses leçons : Contre le sexe il persuade ; Mais sans le cul d’Alcibiade, Il n’eût pas tant médit des cons.
Mais voyez ce brave cynique[1], Qu’un bougre a mis au rang des chiens, Se branler gravement la pique A la barbe des Athéniens : Rien ne l’émeut, rien ne l’étonne ; L’éclair brille, Jupiter tonne, Son vit n’en est pas démonté ; Contre le ciel sa tête altière, Au bout d’une courte carrière, Décharge avec tranquillité.
Cependant Jupin dans l’Olympe, Perce des culs, bourre des cons ; Et Neptune au fond des eaux, grimpe Nymphes, syrènes et tritons ; L’ardent fouteur de Proserpine Semble dans sa couille divine Avoir tout le feu des enfers. Amis, jouons les mêmes farces ; Foutons, tant que le con des garces, Ne nous foute l’âme à l’envers.
Tysiphone, Alecto, Mégère, Si l’on foutait encore chez vous, Vous, Parques, Caron et Cerbère, De mon vit, vous tâteriez tous. Mais puisque par un sort barbare, On ne bande plus au Ténare, Je veux y descendre en foutant ; Là, mon plus grand tourment sans doute Sera de voir que Pluton foute, Et de n’en pouvoir faire autant.
Rangs, dignités, honneurs ?… foutaise ! Et toi, Crésus, tout le premier, Tu ne vaux pas, ne t’en déplaise, Yrus qui fout sur un fumier. Le sage fut un bougre, en Grèce, Et la sagesse une bougresse ; Exemple qu’à Rome on suivit. On y vit plus d’une matrone, Préférant le bordel au trône, Lâcher un sceptre pour un vit.
Quelle importante raison brouille Achille avec Agamemnon ? L’intérêt sacré de la couille ; Briséis… une garce… un con ! Sur le fier amour de la gloire, L’amour du foutre a la victoire, Il traîne tout après son char. Cette puissance à qui tout cède, Devant le vit de Nicomède, Fait tourner le cul à César.
Que l’or, que l’honneur vous chatouille, Sots avares, vains conquérants ; Vivent les plaisirs de la couille ! Et foutre des biens et des rangs ! Achille, aux rives du Scamandre Ravage tout, met tout en cendre, Ce n’est que feu, que sang, qu’horreur Un con paraît : passe-t-il outre ? Non, je vois bander mon jean-foutre ; Ce héros n’est plus qu’un fouteur.
Jeunesse, au bordel aguerrie, Ayez toujours le vit au con ; Qu’on foute, l’on sert sa patrie, Qu’on soit chaste, à quoi lui sert-on ? Il fallait un trésor immense Pour pouvoir de leur décadence Relever les murs des Thébains : Du gain de son con faisant offre, Phryné le trouve dans son coffre ! Que servait Lucrèce aux Romains ?
Tout se répare et se succède, Par ce plaisir qu’on nomme abus : L’homme, l’oiseau, le quadrupède, Sans ce plaisir, ne seraient plus. Ainsi l’on fout par tout le monde Le foutre est la source féconde Qui rend l’univers éternel ; Et ce beau tout, que l’on admire, Ce vaste univers, à vrai dire, N’est qu’un noble et vaste bordel.
Aigle, baleine, dromadaire, Insecte, animal, homme, tout, Dans les cieux, sous l’eau, sur la terre, Tout nous annonce que l’on fout : Le foutre tombe comme grêle ; Raisonnable ou non, tout s’en mêle : Le con met tous les vits en ruts ; Le con du bonheur est la voie, Dans le con gît toute la joie, Mais hors le con point de salut.
Quoique plus gueux qu’un rat d’église, Pourvu que mes couillons soient chauds. Et que le poil de mon cul frise, Je me fous du reste en repos. Grands de la terre l’on se trompe, Si l’on croit que de votre pompe, Jamais je puisse être jaloux : Faites grand bruit, vivez au large ; Quand j’enconne et que je décharge, Ai-je moins de plaisirs que vous ?
Redouble donc tes infortunes, Sort, foutu sort, plein de rigueur ; Ce n’est qu’à des âmes communes Que tu pourrais foutre malheur ; Mais la mienne que rien n’alarme, Plus ferme que le vit d’un carme, Rit des maux présents et passés. Qu’on me méprise et me déteste, Que m’importe ? mon vit me reste : Je bande, je fous… c’est assez.
|
| | Nombre de messages : 3113 Âge : 75 Localisation : Paris Pensée du jour : "Là où l'on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes." Heinrich Heine (écrivain allemand du XIXᵉ siècle) Date d'inscription : 27/01/2020 | Profsamedi / Didon de la farce Lun 8 Mar 2021 - 13:00 | |
| Je suis peu versé en poésie, mais, pour une fois, le thème me parle. En ces temps là, on savait vivre. - À Madame, Paul Verlaine:
Quand tu m’enserres de tes cuisses La tête ou les cuisses, gorgeant Ma gueule de bathes délices De ton jeune foutre astringent,
Où mordant d’un con à la taille Juste de tel passe-partout Mon vit point, très gros, mais canaille Depuis les couilles jusqu’au bout.
Dans la pinete et la minette Tu tords ton cul d’une façon Qui n’est pas d’une femme honnête ; Et nom de Dieu, t’as bien raison !
Tu me fais des langues fourrées, Quand nous baisons, d’une longueur, Et d’une ardeur démesurées Qui me vont, merde ! au droit du cœur,
Et ton con exprime ma pine Comme un ours téterait un pis, Ours bien léché, toison rupine, Que la mienne a pour fier tapis
Ours bien léché, gourmande et saoûle Ma langue ici peut l’attester Qui fit à ton clitoris boule- de-gomme à ne plus le compter
Bien léché, oui, mais âpre en diable, Ton con joli, taquin, coquin, Qui rit rouge sur fond de sable ; Telles les lèvres d’Arlequin.
Paul Verlaine, Femmes, 1890
|
| | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|