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 Votre œuvre et Propp

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Joyo
   
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Joyo  /  Hé ! Makarénine


Le folkloriste russe est surtout connu pour sa Morphologie du conte (1928). Il propose une analyse simple, sûrement simpliste, des récits populaires, mais à laquelle peu de fictions échappent.

Propp a défini 7 actants fondamentaux :

1. Le Héros.
2. L’Adversaire, Antagoniste ou « Méchant ».
3. L’Auxiliaire ou Ami du Héros (Note personnelle : peut être au début un Rival ou un Associé obligé et incommodant).
4. Le Donateur, qui remet au Héros un objet magique en échange d’une bonne action.
5. Le Mandateur, qui confie une mission au Héros.
6. La « Princesse » (vision assez machiste) ou tout autre Récompense pour le Héros.
7. Le Rival ou Faux Héros, voire le Traître ou Faux Auxiliaire.

A cette liste, je me permets d’ajouter :

8. Le Faux « Méchant », qui se révèlera « Gentil » par la suite. Il s’agit parfois d’un Repenti
9. L’Auxiliaire du Méchant ou les Auxiliaires. (Dans les films d'actions : individus souvent laids, stupides et dépersonnalisés que le Héros massacre sans l’once d’un remord ; parfois tués par le « Méchant » quand il est en colère ou euphorique.)
10. La Victime, un proche du Héros, victime du « Méchant » ou de ses Auxiliaires au début de l'histoire (acte qui justifiera parfois la violence gratuite au nom de la vengeance). Les Victimes peuvent aussi être vaincus par le « Méchant » et ses Auxiliaires, ce qui renforcera les exploits futurs du Héros.
11. Le Témoin ou Confident, personnage souvent passif qui regarde, auquel le Héros raconte son histoire, fait part de ses états d’âmes, ou qui narrera les exploits du Héros.
12. Les Autres, notamment les Fonctionnels, personnages limités à leurs seules fonctions, et les Figurants.

Notons qu’un personnage peut avoir plusieurs casquettes, ou en changer au cours du récit, et que les actants ne sont pas nécessairement humains. Et nous pouvons bien sûr féminiser (voire masculiniser pour la « Princesse ») tous les actants. Enfin, ces termes relèvent souvent de la métaphore.


Propp décortique ensuite le récit en plusieurs parties et sous-parties. Sans entrer dans le détail des 31 fonctions, je propose ici un résumé :

A. Situation de méfait (attaque, meurtre commis par le-s « méchant-s ») et/ou de manque (le Héros a besoin de reconnaissance, d’amour ; il a commis une faute et doit se racheter…)
B. Le Héros se voit confier une mission par le Mandateur. Il doit souvent partir à l’aventure et abandonner les siens.
C. Suite à une bonne action, le Héros reçoit du Donateur un objet magique.
D. Premier affrontement avec l’Adversaire. Le Héros peut être vaincu, fait prisonnier, mais parvient toujours à s’échapper. Inversement, l’Adversaire, que l’on pensait invincible, connaît sa première défaite et se méfiera désormais du Héros.
E. Le Héros recrute un ou plusieurs Auxiliaires. Parfois, c’est le Mandateur qui impose au Héros un Collaborateur. Les mésententes profitent alors au « Méchant ». (C, D et E sont interchangeables dans la chronologie.)
F. Le Héros (seul ou avec ses Amis) est confronté au doute ou doit affronter les forces de la nature.
G. Le récit marque généralement une pause dans l’intensité dramatique.
H. Affrontement entre le Héros et les Auxiliaires du « Méchant ». Victoire sans appel du Héros.
I. Le Héros découvre l’antre de son Ennemi.
J. Le Héros est en grand danger, notamment à cause du Traître, mais parvient à s’en sortir grâce à la ruse et/ou à l’intervention des Auxiliaires, voire du Repenti.
K. Ultime face à face entre le Héros et l’Antagoniste. Ce dernier est définitivement vaincu.
L. Le Héros est récompensé.

Sauf si vous avez écrit une œuvre genre "Nouveau Roman", avez-vous l'impression de vous être éloignés de cette structure ?

Pensez-vous que l'analyse du Propp puisse vous aider ?
 
Gwenouille
   
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Gwenouille  /  Roland curieux


C'est très intéressant Smile Malheureusement ça ne m'aide pas à trouver ce que je cherche pour ma trâme. Il me manque un élément pour que je puisse la clore :'(
 
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Invité  /  Invité


Alors je suis carrément d'accord avec la théorie de ce Monsieur Prop'

Je vous propose ce document d'archive, où Propp en personne illustre son propos, dans un récit qui ne dure que 30 secondes et où on retrouve absolument tous les actants.  



Propp a défini 7 actants fondamentaux :

1. Le Héros. -> En l'occurrence, Monsieur Propp en personne. Un grand génie sans bouillir

2. L’Adversaire, Antagoniste ou « Méchant ». -> les parents qui vont rentrer dans dix minutes, et qui vont baffer leur sale gosse qui a tout dégueulassé chez eux pendant qu'ils étaient partis.

3. L’Auxiliaire ou Ami du Héros  -> ce gros con d'ado qui a l'air encore plus tache que celle qu'il essaie de faire disparaitre.  

4. Le Donateur, qui remet au Héros un objet magique en échange d’une bonne action. -> la soeur, qui a l'air un peu moins con que son frère, quoique, qui lui donne la potion magique de Monsieur Propp.

5. Le Mandateur, qui confie une mission au Héros. -> les parents, qui vont revenir dans un petit moment.

6. La « Princesse » (vision assez machiste) ou tout autre Récompense pour le Héros. -> en l'occurrrence la récompense, c'est la grosse baffe du père dans la gueule de son binoclard de gosse, évitée de justesse grâce à Monsieur Propp.



En conclusion je dirai qu'avec la méthode de Monsieur Propp vos récits seront plus nets, plus doux, plus souples, et tellement clairvoyants que le lecteur pourra se voir dedans.
 
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Yavon  /  Petit chose


Cette méthode; je ne la recommande pas.

Non seulement, elle nie la créativité de l'écrivain puisqu'elle l'oblige à suivre un cadre prédéfini.

Par ailleurs, elle réduit l'écriture à la résolution d'une série de contraintes.

Bref, elle n'est bonne que pour ceux qui bloquent sur la page blanche ( ce qui fait, il est vrai, un paquet de gens).

Yavon
 
Joyo
   
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Joyo  /  Hé ! Makarénine


Il ne s'agit pas simplement de recommander ou pas cette méthode. D'ailleurs, Propp ne propose pas de méthode, mais une analyse. Il observe, il ne conseille pas.

Ma question était surtout : Votre fiction échappe-t-elle au schéma de Propp ?


@Tirésias.
 pirat Tu as confondu Vladimir Propp avec Monsieur Propre. Ce n'est pas la même chose, en dépit de la ressemblance phonique. Tous les deux commencent par Prop, mais le premier se finit par p et le second par re. Mais quand on a un cerveau disjoncté à la Brazil, on est excusable. pirat

Tu m'as fait super rire, ceci dit. Et le dernier paragraphe est bien vu.


Dernière édition par Joyo le Mer 11 Déc 2013 - 19:43, édité 1 fois
 
Joyo
   
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Joyo  /  Hé ! Makarénine


Joyo a écrit:
Il ne s'agit pas simplement de recommander ou pas cette méthode. D'ailleurs, Propp ne propose pas de méthode, mais une analyse. Il observe, il ne conseille pas.

Ma question était surtout : Votre fiction échappe-t-elle au schéma de Propp ?


@Tirésias.
 pirat Tu as confondu Vladimir Propp avec Monsieur Propre. Ce n'est pas la même chose, en dépit de la ressemblance phonique. Tous les deux commencent par Prop, sauf que le premier se finit par p et le second par re. Mais quand on a un cerveau disjoncté à la Brazil, on est excusable. pirat

Que s'est-il passé ?
Je me suis cité moi-même sans rien ajouter.
On peut supprimer. (Ou garder. Après tout, je m'en fiche).


Dernière édition par Joyo le Mer 11 Déc 2013 - 19:36, édité 1 fois
 
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Invité  /  Invité


Analyse intéressante. Une version améliorée du schéma narratif que l'on nous apprend au collège, début, élément perturbateur, fin.

@yavon: comme toute étude touchant à l'humain, cette analyse est sans doute ce qui ressort en général des écrits, mais cela ne veut pas dire que tous les écrits sont ainsi faits.

Pour ma part, les deux histoires que j'ai écrites pour le moment reprennent quelques éléments seulement de cette analyse (1,2,3,8,10,12 et A,D,F,G,J,K,L).
 
Gwenouille
   
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Gwenouille  /  Roland curieux


Néanmoins l'intervention de Tirésias est génial, et on peut en déduire que dans n'importe quel argumentaire bien construit, tu retrouves le même schéma. J'entends par là qu'un livre est un argumentaire dans le sens où il défend son histoire et qu'il cherche à faire passer un message, même si celui-ci n'est pas toujours celui qu'on souhaitait exprimer.
Après je ne pense pas non plus que respecter ce schéma nuit à la créativité. Au contraire, j'ai toujours pensé qu'un cadre bien définit permettait d'exploiter pleinement et l'imagination et l'histoire. Parce que quand il n'y a pas de cadre, ça part dans tout les sens et l'imagination se nuit à elle-même. Penser qu'un cadre réduit l'imagination de l'écrivain, c'est penser que l'imagination se limiterait au cadre, alors qu'elle doit s'appuyer sur lui pour vivre. Pour moi – désolée une fois de plus du lien étrange – ça revient à dire qu'un gosse à qui on ne définit pas les limites sera plus heureux et réussira mieux sa vie. Même dans l'écriture, dans la créativité ou dans l'imagination, il y a des codes et les connaître permet de les dépasser. Tout comme un gosse a besoin de limites pour s'épanouir, de respecter des règles pour vivre en société. Ca ne l'empêchera pas de pouvoir inventer au dela du possible, et ça lui donnera peut-être plus les moyens d'y parvenir qu'un gosse qui n'a jamais connu la frustration, les interdits, et qui n'a jamais appris à gérer ses envies/émotions.

Après ce n'est que mon point de vue. Et en même temps, je n'ai encore jamais vu personne – en fantasy du moins – révolutionner ce schéma.
 
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Yavon  /  Petit chose


Gwenouille a écrit:
Néanmoins l'intervention de Tirésias est génial, et on peut en déduire que dans n'importe quel argumentaire bien construit, tu retrouves le même schéma. J'entends par là qu'un livre est un argumentaire dans le sens où il défend son histoire et qu'il cherche à faire passer un message, même si celui-ci n'est pas toujours celui qu'on souhaitait exprimer.
Après je ne pense pas non plus que respecter ce schéma nuit à la créativité. Au contraire, j'ai toujours pensé qu'un cadre bien définit permettait d'exploiter pleinement et l'imagination et l'histoire. Parce que quand il n'y a pas de cadre, ça part dans tout les sens et l'imagination se nuit à elle-même. Penser qu'un cadre réduit l'imagination de l'écrivain, c'est penser que l'imagination se limiterait au cadre, alors qu'elle doit s'appuyer sur lui pour vivre. Pour moi – désolée une fois de plus du lien étrange – ça revient à dire qu'un gosse à qui on ne définit pas les limites sera plus heureux et réussira mieux sa vie. Même dans l'écriture, dans la créativité ou dans l'imagination, il y a des codes et les connaître permet de les dépasser. Tout comme un gosse a besoin de limites pour s'épanouir, de respecter des règles pour vivre en société. Ca ne l'empêchera pas de pouvoir inventer au dela du possible, et ça lui donnera peut-être plus les moyens d'y parvenir qu'un gosse qui n'a jamais connu la frustration, les interdits, et qui n'a jamais appris à gérer ses envies/émotions.  

Après ce n'est que mon point de vue. Et en même temps, je n'ai encore jamais vu personne – en fantasy du moins – révolutionner ce schéma.
 
Bonjour, je crois que je m'étais mal exprimé.
 
A mon sens, le problème n'est pas de respecter ou de ne ne pas respecter des règles, la plupart des récits étant, de toute façon, conçus selon le même schéma narratif.
 
Le problème est de manquer d'inspiration et de compenser par le respect d'un nombre incalculable de règles. La limite évidente de ces règles :
On peut les avoir toutes respectées et se retrouver avec un texte bancal, inintéressant et téléphoné.
 
Les règles sont au service du récit et non le récit au service des règles.
 
 
Là, Je vais choquer mais tant pis.
Quand vous créez un scénario par le biais d'un fantasme, est ce que vous réfléchissez aux règles narratives, est ce que vous préparez un plan plusieurs jours à l'avance ?
Non, votre cerveau sait très bien vous créer d'emblée, une histoire parfaitement intéressante.
Il sait intuivement quelles règles serviront l'histoire et celles qui ne serviront à rien.
 
Stephen King disait qu'une histoire doit se créer par elle-même, et que la construction structurée d'une intrigue était quelque chose d'anti-créatif. il disait que personne ne le croyait sur ce sujet.
 
C'est aussi mon modeste point de vue
 
Yavon


Dernière édition par Yavon le Mer 11 Déc 2013 - 18:12, édité 1 fois
 
Zadd
   
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Zadd  /  Magicien d'Oz


Hello,

Très bonne analyse que l'on retrouve ici, et je dois l'avouer, bien qu'il y est quelque petit truc manquant, ma petite histoire ressemble à l'analyse de Propp.

Effectivement, je crois que tirésias a raison, car cela rentre dans la "mode" des médias (regarder les films, la plupart on ce schéma.)

Donc, faut-il respecter ce schéma ou non ?

Yavon a écrit:
Stephen King disait qu'une histoire doit se créer par elle-même, et que la construction structurée d'une intrigue était quelque chose d'anti-créatif. il disait que personne ne le croyait sur ce sujet.

Et bien moi, je le crois. Car c'est aussi mon point de vue

Si tu le crois, c'est que c'est probablement vrai. Mais seulement pour ceux qui y croient. Ou ceux qui sont ouvert et tout a fait objectifs.
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Joyo a écrit:
A. Situation de méfait (attaque, meurtre commis par le-s « méchant-s ») et/ou de manque (le Héros a besoin de reconnaissance, d’amour ; il a commis une faute et doit se racheter…)
Non
B. Le Héros se voit confier une mission par le Mandateur. Il doit souvent partir à l’aventure et abandonner les siens.
Non
C. Suite à une bonne action, le Héros reçoit du Donateur un objet magique.
Non
D. Premier affrontement avec l’Adversaire. Le Héros peut être vaincu, fait prisonnier, mais parvient toujours à s’échapper. Inversement, l’Adversaire, que l’on pensait invincible, connaît sa première défaite et se méfiera désormais du Héros.
Non
E. Le Héros recrute un ou plusieurs Auxiliaires. Parfois, c’est le Mandateur qui impose au Héros un Collaborateur. Les mésententes profitent alors au « Méchant ». (C, D et E sont interchangeables dans la chronologie.)
Non
F. Le Héros (seul ou avec ses Amis) est confronté au doute ou doit affronter les forces de la nature.
Non
G. Le récit marque généralement une pause dans l’intensité dramatique.
Non
H. Affrontement entre le Héros et les Auxiliaires du « Méchant ». Victoire sans appel du Héros.
Oui
I. Le Héros découvre l’antre de son Ennemi.
Non
J. Le Héros est en grand danger, notamment à cause du Traître, mais parvient à s’en sortir grâce à la ruse et/ou à l’intervention des Auxiliaires, voire du Repenti.
Non
K. Ultime face à face entre le Héros et l’Antagoniste. Ce dernier est définitivement vaincu.
Non
L. Le Héros est récompensé.
Non

Voilà pour cette structure Laughing
 
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Yavon  /  Petit chose


Zadd a écrit:
Hello,

Très bonne analyse que l'on retrouve ici, et je dois l'avouer, bien qu'il y est quelque petit truc manquant, ma petite histoire ressemble à l'analyse de Propp.

Effectivement, je crois que tirésias a raison, car cela rentre dans la "mode" des médias (regarder les films, la plupart on ce schéma.)

Donc, faut-il respecter ce schéma ou non ?

Yavon a écrit:
Stephen King disait qu'une histoire doit se créer par elle-même, et que la construction structurée d'une intrigue était quelque chose d'anti-créatif. il disait que personne ne le croyait sur ce sujet.

Et bien moi, je le crois. Car c'est aussi mon point de vue

Si tu le crois, c'est que c'est probablement vrai. Mais seulement pour ceux qui y croient. Ou ceux qui sont ouvert et tout a fait objectifs.
 
Bonsoir,
 
Je défends mon point de vue, minoritaire, j'en ai conscience.

Yavon
 
Joyo
   
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Joyo  /  Hé ! Makarénine


Yavon a écrit:

Là, Je vais choquer mais tant pis.
Quand vous créez un scénario par le biais d'un fantasme, est ce que vous réfléchissez aux règles narratives, est ce que vous préparez un plan plusieurs jours à l'avance ?
Non, votre cerveau sait très bien vous créer d'emblée, une histoire parfaitement intéressante.
Il sait intuivement quelles règles serviront l'histoire et celles qui ne serviront à rien.

Stephen King disait qu'une histoire doit se créer par elle-même, et que la construction structurée d'une intrigue était quelque chose d'anti-créatif. il disait que personne ne le croyait sur ce sujet.

En quoi est-ce choquant ?

Je ne suis pas sûr que le cerveau "sache" d'emblée créer une histoire intéressante, même si je vois ce que tu veux dire.
Je crois que la plupart des scénarios naissent de fantasmes, lesquels peuvent être inspirés de rêves nocturnes, de faits réels ou de fictions.
La plupart des fantasmes, selon moi, n'intéressent que son "auteur" et peuvent difficilement aboutir à une œuvre.

Mais même ces fantasmes, débouchant ou non sur une œuvre, obéissent inconsciemment au schéma de Propp.
Pas complètement, bien sûr.

Je rappelle que beaucoup de ces notions relèvent de la métaphore. L'objet magique dans les contes peut dans un scénario "matérialiste" être un conseil, la révélation d'un secret, l'apprentissage du combat, etc.

Même une histoire qui se termine mal se termine bien la plupart du temps. Le Heros peut par exemple avoir remporté une victoire relative sur l'Antagoniste. Son combat était perdu d'avance, il le savait, mais sa victoire aura été d'essayer, d'engager la lutte.

L'analyse de Propp, simpliste en apparence, est assez subtile en fait.
 
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Bon, maintenant un peu plus sérieux (mais pas beaucoup, hein, faut pas trop m'en demander non plus)

En réalité je connaissais l'existence de Propp... Disons que c'est dans le plus pur structuralisme soviétique, tout doit rentrer dans des cases, le langage, le texte, les faits, l'imaginaire, tout devient paramètre qui rentre dans un schéma préétabli et inamovible.

N'empêche que l'on doit à Propp une première approche structuraliste du conte et du récit, encore archaïque et balbutiante, certes, mais une base essentielle pour definir ce qu'est un conte. Évidemment, ces catégories d'actants proposées par Propp, tellement figées et prédéfinies sont extrêmement réductrices et ne correspondent pas à la réalité de la plupart des récits, mais ce n'est pas ça que l'on devrait retenir de son apport au structuralisme. Ce qui est vraiment important, c'est de comprendre que dans un conte, chaque élément, chaque objet, chaque personnage possède une fonction dans l'histoire. La grande différence entre le conte et la nouvelle ou roman serait d'abord "structurelle" : aucun élément d'un conte n'est dû au hasard, alors que dans un autre type de récit, on peut faire du "hors piste", des digressions qui ne servent pas l'intrigue principale.

Je m'explique : raconte à un gamin l'histoire du petit chaperon rouge, et balance au milieu de l'histoire que le petit chaperon, juste avant de voir le loup, voit un gros champignon violet et le met dans sa poche. Après, tu continues ton histoire comme si de rien n'était, avec le bûcheron à la fin et tout et tout. Dans 99% des cas, le gamín te demandera : "et le champignon, à quoi il sert", tandis que le 1% restant des gamins se sera tout simplement endormi  pendant que tu racontais l'histoire.
C'est un exemple pour expliquer que dans le conte, tout est "actant", tout est "fonction", le champignon que tu as utilisé n'en a pas, et dans un conte, ça ne va pas. Dans un récit, les "actants" sont des éléments moins restrictifs, on peut faire plus de digressions, masi pas non plus n'importe quoi non plus, il y a un certain nombre d'élipses à faire aussi, si les éléments ne "servent" pas l'histoire.

Donc, Propp nous propose de penser à nos personnages en tant "qu'actants", "fonctions" de la narration. C'est ce qu'il faut en retenir à mon avis.

Levi-Strauss, qui s'était opposé aux théories de Propp propose une autre définition du conte, en tant que "mythe en miniature". J'avoue que j'adhère beaucoup plus à cette définition, mais je crois que les deux notions sont complémentaires pour expliquer (ou créer) un conte: c'est une structure où chaque élément possède une fonction à la fois narrative et symbolique, et une tentative d'explication du monde ou d'illustration d'un concept moral.
 
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Yavon  /  Petit chose


Joyo a écrit:
Yavon a écrit:

Là, Je vais choquer mais tant pis.
Quand vous créez un scénario par le biais d'un fantasme, est ce que vous réfléchissez aux règles narratives, est ce que vous préparez un plan plusieurs jours à l'avance ?
Non, votre cerveau sait très bien vous créer d'emblée, une histoire parfaitement intéressante.
Il sait intuivement quelles règles serviront l'histoire et celles qui ne serviront à rien.

Stephen King disait qu'une histoire doit se créer par elle-même, et que la construction structurée d'une intrigue était quelque chose d'anti-créatif. il disait que personne ne le croyait sur ce sujet.

En quoi est-ce choquant ?

Je ne suis pas sûr que le cerveau "sache" d'emblée créer une histoire intéressante, même si je vois ce que tu veux dire.
Je crois que la plupart des scénarios naissent de fantasmes, lesquels peuvent être inspirés de rêves nocturnes, de faits réels ou de fictions.
La plupart des fantasmes, selon moi, n'intéressent que son "auteur" et peuvent difficilement aboutir à une œuvre.

Mais même ces fantasmes, débouchant ou non sur une œuvre, obéissent inconsciemment au schéma de Propp.
Pas complètement, bien sûr.

Je rappelle que beaucoup de ces notions relèvent de la métaphore. L'objet magique dans les contes peut dans un scénario "matérialiste" être un conseil, la révélation d'un secret, l'apprentissage du combat, etc.

Même une histoire qui se termine mal se termine bien la plupart du temps. Le Heros peut par exemple avoir remporté une victoire relative sur l'Antagoniste. Son combat était perdu d'avance, il le savait, mais sa victoire aura été d'essayer, d'engager la lutte.

L'analyse de Propp, simpliste en apparence, est assez subtile en fait.
 
Bonsoir,
 
Il est clair qu'un fantasme ne peut pas déboucher sur une oeuvre, je ne le nierai pas. Mais, il sert à entraîner le cerveau à créer des histoires de manière naturelle pour qu'il prenne plaisir à le faire ( ce n'est que mon point de vue dont j'assume l'originalité Wink )
 
 
Pour en revenir aux contes dont je ne suis pas un spécialiste, c'est avec intérêt que je découvre la théorie de Propp.
Il est certain que pas mal d'histoires suivent au moins en partie, ce schéma narratif. Enfin, pas tous et heureusement.
 
Il existe de nombreux essais sur les contes et la manière dont ils sont conçus comme vous le montrez tous.
Mais pour l'écrivain, le mystère reste entier, doit-il essayer de coller à tout prix au schéma narratif d'untel ou d'untel. J'ai l'impression que de plus en plus d'écrivains ont besoin d'avoir des règles narratives sous les yeux pour arriver à avancer dans leur récit...

Yavon
 
   
    
                         
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