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 Débats sur l'édition à compte d'auteur

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Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Citation :
Si l'objectif de ce forum est vraiment d'encourager les jeunes auteurs à aller de l'avant et de rendre l'écriture plus accessible, écraser ceux qui choisissent un modèle différent me semble quelque peu incompatible avec cette démarche.

Ce qui nous enrage, ce n'est pas que des gens choisissent un autre modèle, mais qu'ils choisissent ce modèle sans connaître les autres options (ou en se laissant convaincre que c'est la seule option possible). Oui, être édité à compte d'éditeur, c'est compliqué, mais ce n'est pas réservé à une élite bienheureuse, ni aux gens célèbres et pistonnés... et non, on ne touche pas 6% de DA...

Les maisons à compte d'auteur ne vont pas dire le contraire, ça les arrange bien, que les jeunes auteurs pensent que seul leur modèle fonctionne Surprised Sinon, personne ne dépenserait 2000€ pour un service qu'on peut avoir gratuitement avec de la patience, du travail et un peu de chance !


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Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


LordEmilio a écrit:
chacun sa façon de contribuer à la démocratisation de l'écriture, n'est-ce pas ? Razz

Je suis moi-même contre les éditeurs à compte d'auteur.

 Vous comparez les maisons d'édition à un chauffeur qui nous conduirait au travail, mais je trouve que cette image est quelque peu erronée. D'une, ce chauffeur ne nous emmène pas au travail ; le travail de l'écrivain (à savoir écrire un livre) est déjà fait au moment de la sélection de son roman par une maison d'édition. De deux, ce n'est pas un luxe, car le métier est précaire, même lorsque le roman sort par le biais d'une maison d'édition traditionnelle. Rare sont les élus qui pourront vivre de leur plume. 

Une maison d'édition est intéressante non seulement pour imprimer son roman, mais surtout pour discuter autour du livre avec l'éditeur, le corriger, et le promouvoir afin de le vendre au mieux. Il faut avoir en tête que cette deuxième étape n'est pas effectuée par une maison d'édition à compte d'auteur. Pas de corrections, pas de discussions avec l'éditeur, pas de promotion du roman ensuite, donc pas de présence en librairie, aucun marketing. Une maison à compte d'auteur est donc un imprimeur très cher. Tant que vous payez, ils imprimeront n'importe quoi. Je vous conseillerais donc de garder cet argent et de l'utiliser pour imprimer votre livre, ce serait une solution beaucoup plus économique que de passer par ces maisons. Il existe en effet d'autres alternatives pour imprimer son roman de nos jours (attention une maison à compte d'auteur n'est en rien à confondre avec l'autoédition). Leur modèle économique est comparable (non pas à celui de chauffeurs), mais à celui de vendeurs de tuperwars. Les deux ne sont pas basés sur la vente d'un produit (des tuperwars ou des livres) mais sur le recrutement de nouveau vendeurs, ici des écrivains. Ainsi, je vous déconseille fortement de s'engager avec de telle structure. Leurs prestations sont bien trop élevées !

Je reviens donc sur votre dernière phrase. J'avais envoyé mon roman à une maison à compte d'auteur (par erreur et méconnaissance des maisons à compte d'auteur). Celle-ci m'avait envoyé en retour un contrat qui s'élevait à plus de 4000 euros. En quoi cela contribue-t-il à la démocratisation de l'écriture ? Quel ouvrier pourrait payer trois mois de salaire pour simplement imprimer un livre ?
 
Azaby
   
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Azaby  /  Effleure du mal


LordEmilio a écrit:
Je ne vois pas en quoi mon point de vue est erroné, mais je ne tiendrai pas rigueur de cette absence totale d'argumentation de votre part. En effet, je suis ravi d'avoir les moyens de choisir le modèle qui correspond le mieux à mes besoins. Vos mots empreints d'expérience et de tolérance sont des perles rares, merci pour cette leçon de vie visant les jeunes auteurs et les auteurs plus âgés. Qui sait, peut-être qu'un jour, ils auront la chance de lire votre message plein d'expertise éclairée sur les subtilités de l'édition, sans craindre d'être jugés.

Quant à l'analogie avec "payer pour travailler", j'ai déjà lu cette phrase cliché sur un blog dont j'ai complètement oublié le nom. Apparemment, le privilège d'avoir un éditeur sans débourser un centime est réservé à une élite bienheureuse, comme si chacun avait un chauffeur attitré pour se rendre au travail, à l'instar des politiciens. Quelle vision merveilleuse. Malheureusement, tout le monde n'a pas ce luxe, dans la vraie vie. Et parler de la possibilité de se faire éditer par des petites maisons d'édition éloignées de l'élite littéraire n'enlève rien au fait que le modèle traditionnel est souvent bien fermé aux nouveaux venus.

Payer une publication à compte d'auteur, c'est comme se payer un chauffeur. Une expérience à laquelle beaucoup d'auteurs ont survécu, malgré les cris d'orfraie de certains membres bien informés sur le monde de l'édition.

Je pourrai aussi utiliser cette analogie pour décrire l'auto-édition, mais il est intéressant de rappeler que le terme a été vaguement traduit de l'anglais "self-publishing", signifiant littéralement "publication à compte d'auteur" en Français. Ce n'est donc pas une alternative, mais plutôt une nuance de ce modèle d'édition, qui semble manifestement échapper à certains. Laughing  Si l'objectif de ce forum est vraiment d'encourager les jeunes auteurs à aller de l'avant et de rendre l'écriture plus accessible, écraser ceux qui choisissent un modèle différent me semble quelque peu incompatible avec cette démarche. Mais bon, chacun sa façon de contribuer à la démocratisation de l'écriture, n'est-ce pas ? Razz

LordEmilio


Si je prends du temps pour expliquer point par point pourquoi ton argumentaire est fallacieux, est-ce que tu prendras le temps de lire, ou est-ce que comme tous les autres défenseurs du compte d'auteur qui veulent se donner l'impression que leur argent a servi à quelque chose, tu te contenteras de balayer chaque point par une conviction personnelle qui n'aura rien d'objectif ? study

Ce ne sont pas les auteurs qui sont à écraser. Ce sont ces structures à compte d'auteur (qui n'ont rien à voir avec l'auto-édition) qui sont à interdire purement et simplement. Les auteurs sont des victimes dans l'affaire. Ils sont à défendre, et ce ne sont pas eux qui doivent être pointer du doigt mais bien les maisons qui leur font miroiter du rêve. drunken

(J'ajoute que l'idée n'est pas d'y "survivre"... mais bien d'obtenir quelque chose de sa publication. Pas forcément de l'argent (les auteurs n'exercent pas pour s'enrichir, a priori), mais au moins une chouette relation éditoriale, une expérience dans la correction de son propre texte, une reconnaissance du lectorat, une présence en librairie... Bref, autre chose qu'un trou dans le porte-monnaie et qu'une marque indélébile dans ton CV qui te pénalisera au moment de trouver une véritable maison Laughing  )
 
Mikaroman
   
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Mikaroman  /  Jeune et fringant retraité


Nous nous éloignons progressivement du thème de ce fil de discussion dédié aux éditions de l'onde pour sombrer dans un débat généraliste sur le "pour ou contre le compte d'auteur".

Je ne suis pas un grand fan du compte d'auteur en général, mais je ne suis pas pour une diabolisation systématique de tous les intervenants de ce modèle économique (même si à mon sens un grand nombre de prestataires dans ce domaine ne sont que de sournois profiteurs).

Le but de ce type de topics dédiés à des maisons d'éditions spécifique est un peu de séparer le bon grain de l'ivraie. Comme je le disais dans une précédente intervention, j'ai la sensation que les éditions de l'onde sont effectivement une société à compte d'auteur, mais qui se démarque des autres dans la mesure où elle n'avance pas cachée et affiche une transparence non mensongère sur ses prestations. Je ne suis pas sûr que nous encouragions ce type d’honnêteté en entrainant le topic qui leur est dédié dans un débat généraliste où ils seront assimilés aux pratiques trompeuses de leurs confrères.

Là où je rejoins Lordemilio, c'est quand il rappelle que ce modèle était la norme il y a deux cents ans, et que la démarche consistant à systématiser "compte d'auteur = escroc" est un jugement de valeur.
Là où je diverge de sa position, c'est quand il oublie de faire un état des lieux des pratiques actuelles dans le domaine. Diaboliser systématiquement est aussi inadéquat en terme de réflexion que dédiaboliser systématiquement. Et c'est bien pourquoi les topics dédiés aux maisons d'édition spécifiques ont du sens.

Il serait peut-être bon de scinder ce topic en deux afin de ne pas le faire dériver plus longtemps et lui faire perdre son sens. (auquel cas mon intervention n'aurait plus de sens et j'autorise la modération à le supprimer sans regret)
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Mardi
   
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Tu as tout à fait raison Mika, je vais scinder ce sujet (:


Débats sur l'édition à compte d'auteur - Page 2 Tarepa10
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Azaby
   
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Azaby  /  Effleure du mal


Citation :
Diaboliser systématiquement est aussi inadéquat en terme de réflexion que dédiaboliser systématiquement. Et c'est bien pourquoi les topics dédiés aux maisons d'édition spécifiques ont du sens.


C'est là que je ne suis pas d'accord. Il y a des situations qui sont unilatéralement délétères, résolument trompeuses et fondamentalement malhonnêtes. Et il n'y a pas dans ce contexte matière à "tempérer" quoi que ce soit. Ces structures devraient avoir honte de leur fonctionnement, et des personnes qu'elles exploitent. Ou plutôt des espoirs qu'elles exploitent.

Bien sûr qu'il y a un jugement de valeur à porter. Moins sur le concept même d'édition à compte d'auteur (tu me diras, si des gens veulent claquer trois SMICs dans une impression, c'est leur problème) que sur le mensonge qui voudrait que le compte d'auteur soit une vraie alternative au compte d'éditeur (qui serait "réservé à une minorité"). Ce mensonge-là mérite tous les jugements de valeur du monde. Parce que c'est, justement, un mensonge.

L'édition à compte d'auteur est, par sa définition même, une structure qui va profiter de l'ignorance des auteurs sur les réalités de l'édition. Strictement rien ne peut défendre ce principe.

Comparer le système éditorial actuel à ce qu'il était il y a deux-cent ans n'a aucun intérêt. Les mécaniques de vente, de conception du livre, de promotion... n'avaient rien à voir, à l'époque. Oui, ça a marché ponctuellement par le passé. A l'heure actuelle, ça ne marche pas.

Le compte d'auteur a tout intérêt à vous laisser croire que c'est une alternative viable. Il joue sur le besoin de reconnaissance, le rêve d'être édité. Pour autant, ça reste sur vous qu'ils font leur blé et pas sur la qualité de votre ouvrage.

Si à la limite le compte d'auteur avait un semblant de démarche éditoriale concrète derrière, je pourrais réviser mon jugement. Mais là aussi, ça n'est pas le cas : il n'y a pas de travail éditorial conséquent (et on le constate à chaque fois qu'un auteur édité à compte d'auteur vient parler de son expérience ici, peu importe la maison). Pas de promotion. Pas de correction (ou à peine).

Bref, sur un forum de jeunes écrivains qui ambitionnent de publier, on ne peut tout simplement pas laisser passer les inepties fallacieuses que servent les "éditions" à compte d'auteur.

C'est un chemin qui existe et que chacun est libre d'emprunter (encore une fois, le jugement n'est pas porté sur les auteurs qui signent ces contrats mais sur les maisons qui sont les vrais coupables là-dedans). Mais ça n'en fait pas un bon chemin pour autant.
 
Maih'em
   
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Maih'em  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Un débat intéressant... Est-il vraiment possible d'en débattre ? À défaut, les lecteurs du post pourront choisir un camp...
Je suis dans celui des opposants aux comptes auteurs, mais je voudrais nuancer la chose :
Si le travail de l'éditeur à compte d'auteur est à la hauteur de la somme demandée, alors je m'incline et conçois que certaines personnes puissent y faire appel. Tous les textes n'ont pas vocation à trouver un éditeur, mais toute personne peut vouloir que ses écrits finissent dans un écrin de papier qu'elle pourra essayer de partager. On ne va pas faire un débat sur l'égo de vouloir à tout prix faire lire aux autres ses écrits, là n'est pas le sujet.
Donc, si la somme demandée permet d'obtenir un rendu final à la hauteur du travail nécessaire, pourquoi pas.
Cela veut dire, potentiellement :
-Un travail de correction digne de ce nom (il peut fortement varier en fonction des textes)
-Un travail éditorial (l'oeil avisé d'un éditeur, puisqu'ils prétendent en être, sur votre texte et les possibilités pour le sublimer)
-Un travail de mise en page/forme professionnel
-Une couverture en adéquation avec la somme exigée (les prix varient énormément entre la banque d'image et l'artiste pro)
-Le placement en librairie (pas seulement la possibilité de les y commander)
-La publicité et le soutien de l'auteur dans ses démarches pour promouvoir son roman

C’est logique que si la somme réclamée est faible, tous ces objectifs ne puissent pas être remplis. En revanche, si l'on réclame une somme importante, alors l'on est en droit d'attendre professionnalisme et rigueur dans le service pour lequel on a payé.

Maintenant, quel est le constat que nous faisons majoritairement sur ce forum : les gros éditeurs à compte d'auteur (je ne les citerai pas, la liste n'est pas si longue que ça et vous l'avez dans la partie maison d'édition) réclament des sommes importantes et ne fournissent pas un travail à la hauteur, loin de là. Je ne parle même pas de préjudice moral (le fait de faire miroiter aux gens monts et merveilles sur leur prose et leur avenir d'écrivain), simplement de l'arnaque sur l'investissement financier/travail effectué de ces soi-disant « éditeurs ».
https://www.snag-fiction.com/ciel-sans-etoiles
 
Azaby
   
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Azaby  /  Effleure du mal


Maih'em a écrit:
Un débat intéressant... Est-il vraiment possible d'en débattre ? À défaut, les lecteurs du post pourront choisir un camp...
Je suis dans celui des opposants aux comptes auteurs, mais je voudrais nuancer la chose :
Si le travail de l'éditeur à compte d'auteur est à la hauteur de la somme demandée, alors je m'incline et conçois que certaines personnes puissent y faire appel. Tous les textes n'ont pas vocation à trouver un éditeur, mais toute personne peut vouloir que ses écrits finissent dans un écrin de papier qu'elle pourra essayer de partager.


Je suis d'accord avec ça. C'est d'ailleurs bien ce qui distingue l'éditeur à compte d'auteur (qui n'a aucun intérêt à travailler sur le manuscrit puisque les frais sont déjà amortis) de l'auto-édition soutenue par des éditeurs free-lance.

Le problème du compte d'auteur est que le travail, dans l'écrasante majorité des cas (et s'il existe ne serait-ce qu'une exception j'aimerais la connaître) est inexistant, puisqu'il n'est pas nécessaire à la viabilité de l'entreprise.
 
LordEmilio
   
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LordEmilio  /  Petit chose


Ah, bonjour à vous également, et merci pour ce chaleureux accueil, même si je suis déjà arrivé depuis avant-hier.

Face à l'avalanche de réactions depuis mon dernier message, j'ai pu constater la vivacité des débats sur ce sujet. Si je puis me permettre, je trouve ça intéressant de voir combien ces opinions émanent de personnes n'ayant jamais publié à compte d'auteur. Les analyses sont fascinantes, pour dire le moins.

Il serait temps que certains comprennent enfin que le compte d'auteur n'est pas simplement une arnaque moderne, mais une alternative qui a existé bien avant le compte d'éditeur. Remettre en question ceux qui ont opté pour ce modèle revient à manquer de respect envers l'héritage littéraire de beaucoup d'écrivains du passé. Mon choix du compte d'auteur n'est pas le fruit d'une simple lubie, mais une décision mûrement réfléchie. Je refuse que mon œuvre soit altérée et que mes droits soient confisqués par une maison d'édition traditionnelle. Je suis aussi las de voir le compte d'auteur être diabolisé, alors qu'il a permis à de nombreux écrivains de se faire entendre, comme Marcel Proust, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Béranger, etc. Certains ouvrages n'auraient jamais vu le jour autrement, c'est facile de refaire l'histoire après la guerre.

Quant à ceux qui doutent de la véracité de mes propos, et s'amusent à décrire mes propos comme mensongers, j'ai ici sous les yeux un contrat des Editions de l'Onde qui promet une promotion active de mon ouvrage. Si vous prétendez que ce contrat est un leurre, alors nous devons questionner l'intégrité de certaines entreprises se faisant passer pour des maisons d'édition. Pour rappel, être édité à compte d'éditeur n'est pas forcément un indicateur de promotion réussie. Votre livre pourrait être en rayons trois mois, puis retomber dans l'oubli.

Le travail d'un écrivain est d'écrire, pas de se faire éditer. "Payer pour travailler" ne signifie rien dans ce contexte, puisque même à compte d'éditeur, des écrivains décident souvent de payer un correcteur, un maquettiste ou un photographe pour illustrer leur livre, et cela peut coûter jusqu'à 2000€.

Effectivement, je pourrais opter pour l'impression avec un imprimeur, mais sans une stratégie de promotion adéquate ni une diffusion efficace de mon œuvre, je crains que cela ne mène nulle part. Pour rester dans la métaphore, plutôt que de me payer un chauffeur (en choisissant une maison d'édition à compte d'auteur), je pourrais bien me procurer un kayak et ramer de toutes mes forces, en distribuant mon livre dans chaque librairie que je croise, si elles acceptent. Mais tiens, cela ne s'apparenterait-il pas au compte d'auteur, justement ? Imprimer 500 exemplaires et les distribuer sans passer par une maison d'édition traditionnelle. Mais bon, je m'égare, et selon certains, dans certains cas, il semble que je mente sans même m'en rendre compte. Le monde est décidément plein de surprises.

Enfin, pour ceux qui prétendent ne pas être intéressés l'argent, mais qui aiment parler rentabilité dans le même intervalle, j'ai réalisé une analyse comparative entre les modèles à compte d'éditeur et à compte d'auteur. Les résultats sont éloquents : au-delà de 2000 exemplaires vendus, la différence de revenus entre les deux modèles s'estompe, surtout lorsque les pourcentages de droits d'auteur sont faibles chez les éditeurs traditionnels. Autrement dit, pour un million d'exemplaires vendus, on n'en est plus à se poser la question sur l'investissement initial.

En définitive, c'est tout le modèle de l'édition qui est sujet à remise en question, ainsi que la teneur des romans contemporains, je vous remercie d'avoir contribué à ouvrir ce débat avec une telle franchise. :Electricité: Si plus aucune maison d'édition sérieuse ne veut prendre de risque, c'est à l'auteur de le faire. Voilà peut-être pourquoi le modèle à compte d'auteur est en train de florir.

Merci,

LordEmilio
 
Flora
   
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Mikaroman a écrit:
Je ne suis pas un grand fan du compte d'auteur en général, mais je ne suis pas pour une diabolisation systématique de tous les intervenants de ce modèle économique (même si à mon sens un grand nombre de prestataires dans ce domaine ne sont que de sournois profiteurs).

Le problème de cette logique, c'est que tous les "sournois profiteurs" se jettent dans la brèche pour dire qu'eux, ils ne sont pas comme ça. C'est d'ailleurs ce que Christelle Lebailly souligne dans une de ses vidéos sur le compte d'auteur. Je vous (re)donne les liens vers lesdites vidéos :

Enquête sur les maisons à compte d'auteur - Partie 1
Enquête sur les maisons à compte d'auteur - Partie 2

LordEmilio a écrit:
"Payer pour travailler" ne signifie rien dans ce contexte, puisque même à compte d'éditeur, des écrivains décident souvent de payer un correcteur, un maquettiste ou un photographe pour illustrer leur livre, et cela peut coûter jusqu'à 2000€.
Bien sûr que non. Si l'auteur doit avancer de l'argent, d'une quelconque manière, ce n'est plus du compte d'éditeur. Chez Magic Mirror Editions, par exemple, pour une correction éditoriale par l'équipe, une correction par une correctrice professionnelle et une couverture réalisée par l'artiste Mina M, j'ai dû dépenser 0€.

LordEmilio a écrit:
Quant à ceux qui doutent de la véracité de mes propos, et s'amusent à décrire mes propos comme mensongers, j'ai ici sous les yeux un contrat des Editions de l'Onde qui promet une promotion active de mon ouvrage.
Je te propose une petite expérience. On est d'accord que si un livre a droit à une promotion active et se vend à des milliers d'exemplaires (sachant que tu dois en vendre 2000 au moins pour que le jeu en vaille la chandelle), les lecteurs vont laisser des dizaines d'avis sur Internet ?

Je vais prendre 5 romans au hasard dans le catalogue de la maison et voir combien d'avis/notes ont été laissés sur Amazon (une plateforme de vente très connue) et sur Babelio (une plateforme où des lecteurs laissent leur avis).
Pomme d'amour : 0 sur Amazon - n'existe pas sur Babelio
Mes châteaux en Espagne : 0 sur Amazon - 4 sur Babelio
A minuit il sera trop tard : 0 sur Amazon - n'existe pas sur Babelio
Ortu, le jardin du monde : 0 sur Amazon - 2 sur Babelio
Marseille 2064 : 2 sur Amazon - 3 sur Babelio

Penses-tu vraiment que ces ouvrages ont eu 1 000 000 de lecteurs ? Ou même 1000 ?

En comparaison, si je prends Le Parfum de l'Impératrice, un livre publié par une de nos membres dans une maison à compte d'éditeur : 27 sur Amazon - 268 lecteurs et 89 notes sur Babelio
C'était beaucoup moins cher (gratuit...) et la promotion a l'air meilleure...


Dernière édition par Flora le Lun 26 Fév 2024 - 13:03, édité 1 fois


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Je trouve certains de tes arguments valides LordEmilio. Cependant, dans une grande majorité des cas, j'ai l'impression que nous avons un public non averti qui est ébloui par une réponse positive et qui est prêt à débourser une belle somme sans savoir où il met les pieds.
Il est normal de vouloir protéger ce public (même si parfois le contraste manque, l'intention est louable).
 
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Les éditions de l'onde sont à mon sens une exception dans le paysage du modèle économique de l'édition à compte d'auteur. Il me semble dangereux de généraliser à l'ensemble de la profession les pratiques qui semblent régulières chez cette structure éditoriale en particulier. (on ne va pas dire que les dealers sont des gens biens sous prétexte qu'on en connait un qui est sympa )

Encourager les auteurs à s'orienter vers le compte d'auteur compte tenu d'une expérience heureuse, c'est un peu se mettre des œillères sur la façon dont fonctionne le modèle économique actuellement dans sa globalité.

Certaines réussites éditoriales d'il y a deux cent ans sur ce modèle économique ne justifient pas la poursuite de ce modèle actuellement, pour trois raisons principales :

- Le biais du survivant : des auteurs célèbres et talentueux ont pu percer avec ce modèle et leurs œuvres nous sont parvenues. Cela dit, nous n'avons aucune données sur ceux qui étaient talentueux et que ce système a pu broyer et laisser dans un anonymat injuste alors que leur talent aurait pu les porter aux nues. On ne peut pas juger l'efficacité d'un système en ne regardant que ses réussites.

- Le filtre éthique : ce n'est pas parce qu'un système permet de grande choses qu'il est justifié d'un point de vue moral, quand bien même il aurait fait ses preuves par le passé. Notre histoire est riche d'exemple d’aliénations humaines qui nous font actuellement bondir et qui ont néanmoins permis des réalisations notables. Faudrait-il pour autant se réapproprier ces pratiques "douteuses" compte tenu de leurs résultats passés ? On est en droit de se demander si (dans la majorité des cas), les pratiques de l'édition à compte d'auteur actuel ne créent pas plus de malheur que de bonheur en faisant miroiter des choses qu'elles ne tiennent pas. Quand le début de la relation entre l'auteur et l'éditeur se construit sur un mensonge ("nous avons bien lu et votre œuvre et nous sommes intéressés pour le publier...") que peut-on attendre de bon ?

- Le changement d'époque : Même si l'édition à compte d'auteur était la norme il y a deux cents ans, force est de constater que l'époque influe considérablement sur les pratiques. On  ne construit pas des maisons maintenant comme avant, on ne fabrique pas des vêtements maintenant comme avant, on n'accorde pas un crédit maintenant comme avant... On n'édite pas à compte d'auteur maintenant comme avant. Utiliser l'argument de "ça se faisait il y a deux cents ans" ne saurait être considéré comme un argument solide dans un débat d'actualité si on ne prend pas en compte l'évolution de la pratique depuis cette époque. (je ne dis pas que ce n'est pas un argument valable et qu'il ne mérite pas d'être pris en compte, mais que sa solidité est très relative)
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Je suis heureux que certains aient pu trouver un écho à mon message, Soliste, mais il est indéniable que les autres commentaires dépassent les limites de la simple protection, et adoptent des tournures totalement odieuses !

Certes, certaines maisons d'édition à compte d'auteur ont pu pratiquer des tarifs exorbitants, mais ce n'est pas le modèle en lui-même qui est à blâmer, mais plutôt les pratiques déloyales de certaines maisons d'édition, qu'elles soient traditionnelles ou non. Après tout, qu'un millionnaire décide de dépenser 5000 € pour publier son ouvrage ne devrait pas être source d'insomnie pour qui que ce soit. Surtout lorsque ces mêmes gens disposent d'un grand réseau, et pourront ultérieurement promouvoir leur livre. Certains pourraient dire : "C'est de la triche, il utilise juste son argent". Mais même dans le modèle traditionnel, la rentabilité et l'image de l'auteur jouent un rôle crucial dans la promotion d'un livre.

Permettez-moi de souligner le caractère moralement douteux de scruter les scores d'audience sur Amazon pour ensuite conclure qu'un livre publié à compte d'auteur est forcément dénué de toute audience, alors même que de nombreux ouvrages édités traditionnellement se languissent dans l'oubli sans jamais avoir reçu le moindre commentaire, la moindre étoile, voire n'ont jamais été lus.

Personne ne peut prédire avec certitude la destinée d'un livre ; le bouche-à-oreille reste encore aujourd'hui le canal le plus fiable pour propager la renommée d'une œuvre, surtout à notre époque. Je sais que beaucoup de monde parle de ce modèle en mal, mais je ne considère pas ces articles de blogs rédigés par des cuistres comme une source d'information fiable.

@Mikaroman: Tout ce que tu évoques semble être inhérent au monde de l'édition en général, pas exclusivement au modèle du compte d'auteur, qui a offert à certains la possibilité d'accéder au monde de l'édition moyennant une contribution financière.

Ah oui, c'est vrai, selon certains, il ne faut pas payer pour être édité, ni même pour travailler.

Quelqu'un pourrait me financer un carnet de notes, du coup ? J'ai désormais la phobie de dépenser. Vos arguments ont peut-être réveillé en moi un petit côté hermétique.

LordEmilio


Dernière édition par LordEmilio le Lun 26 Fév 2024 - 13:38, édité 1 fois
 
fabiend
   
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On n'est plus à l'époque de Proust ou de Flammarion. De nos jours, il est possible de s'autoéditer. Ce que fera un éditeur à compte d'auteur de nos jours, c'est de te facturer 3000 euros pour faire ce que tu aurais pu faire toi-même gratuitement en une heure, et ensuite de conserver l'essentiel de tes royalties. Si ça te fait plaisir de payer 3000 € pour ça, grand bien te fasse, mais ne t'attend pas à ce qui que ce soit pense que c'est un bon usage de ton argent.
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LordEmilio a écrit:
Permettez-moi de souligner le caractère moralement douteux de scruter les scores d'audience sur Amazon pour ensuite conclure qu'un livre publié à compte d'auteur est forcément dénué de toute audience, alors même que de nombreux ouvrages édités traditionnellement se languissent dans l'oubli sans jamais avoir reçu le moindre commentaire, la moindre étoile, voire n'ont jamais été lus

Oui, ça arrive, c'est le jeu, mais au moins, ces gens n'ont pas payé 1000€, 2000€ ou même plus pour arriver à ce résultat Wink Comme tu évoquais la promotion active des maisons à compte d'auteur, j'estimais que c'était un moyen comme un autre de voir à quel point ils s'investissent pour leurs ouvrages.

Je pense avoir dit tout ce que j'avais à dire Smile Je laisse la parole aux autres.


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