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 Clash de poéètesses

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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Un ami m'a envoyé ce lien : http://www.slate.fr/story/171393/culture-poesie-francaise-prix-apollinaire-cecile-coulon?fbclid=IwAR1QaRc2Z9k2MhRj90VOeYrJ7i9rQI7JM3LfYXL7tooowkgaPD-lNQrO7Jo
Ça m'a fait sourire et en même temps j'étais vexée d'avoir raté un clash pareil dans le (pas) si petit monde des poéètesses. Qu'en pensez-vous ? (quelques extraits)

(on parle du prix Apollinaire)
Citation :
La révélation annuelle de la lauréate ou du lauréat poétique est un événement habituellement aussi confidentiel que les ventes de recueils en France. Les noms célébrés sont généralement ceux de poètes d'âge mûr, bien ancrés dans le «milieu» –mais pas cette année.

Citation :
Remis le 12 novembre à Cécile Coulon, le prix Apollinaire vient achever un 2018 en forme d’année de la petite colère. Le prix a été remis à une femme, une jeune femme –elle a 28 ans. À l’échelle française des poètes, disons même une très jeune femme. Le recueil récompensé, Les Ronces, est son premier du genre. Mais pas son premier ouvrage, puisqu'elle a déjà six romans à son actif, dont le dernier a reçu le prix des libraires 2017.

Le jour même de l’annonce du prix Apollinaire, le poète et blogueur François-Xavier Farine publie un billet d’humeur particulièrement aigre, qui se fait vite remarquer. Sous la plume de Farine, Cécile Coulon collectionne toutes les tares imaginables. Son recueil? «Classico-lyrique». Et entre poètes, c’est la plus vieille des insultes.

La jeune femme est accusée «d’enfiler des clichés poétiques comme des grosses perles» et mériterait moins son prix que d’autres, qui contrairement à la jeune élue possèderaient «une remarquable écriture, percutante, non consensuelle, qui font moins de bruit, et qui n’ont pas non plus un goût immodéré pour les plateaux peoplelolittéraires ou pour l'aventure des réseaux sociaux».
 
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Invité  /  Invité


j'ai l'image de robin des bois qui gobe les joyaux du roi dans le da, qui a perdu ses grosses perles ? Surprised
 
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Aurais-tu des extraits du recueil de la lauréate en question ?
 
plouf
   
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plouf  /  Crime et boniment


https://www.franceculture.fr/emissions/jacques-bonnaffe-lit-la-poesie/cecile-coulon-qui-sy-frotte-24-les-ronces

difficile à entendre le texte tant la lecture de ce monsieur est horrible
http://lefauxrhum.forumactif.org/
 
plouf
   
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plouf  /  Crime et boniment


Ma force c’est d’avoir enfoncé mon poing sanglant

dans la gorge du passé

Ma force n’a pas d’ailes

Ni de griffes

Ni de longues pattes

Ma force a construit un peu d’humanité

Ma force a toujours soif

...

Ma force souffre en silence

Ma force m’accompagne

Elle m’a si souvent ramassée

Ma force est légère

Ma force ne m’oublie pas

Quand je crois l’avoir l’oubliée

Ma force n’est pas un don du ciel

Ma force n’est pas un don du sang



Ma force est fragile

Ma force ne demande rien

Ma force a toujours faim

Ma force a toujours froid
http://lefauxrhum.forumactif.org/
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


J'en ai trouvé quelques-uns sur Babelio, voici un florilège :

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Ce n'est à mon avis ni merveilleux ni mauvais. En fait ça me fait penser à pas mal de choses postées sur JE, avec quelques belles images qui font mouche, et un travail formel plutôt (complètement) relâché, un vers libre qui ne se justifie pas tout le temps.

(plouf : j'adore les lecture de Jacques Bonaffé Sad enfin bon pas celle-là ahaha)
 
plouf
   
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plouf  /  Crime et boniment


Des poumons supplémentaires

Ces manques que nous portons en nous
Comme des poumons supplémentaires
Des branchies allumées
Mille ramures d’acier et de chair
Sinon, comment pourrait-il respirer
Le désir qu’on enfouit sous nos terres ?
Dans ton corps il a creusé deux trous
Qu’il a remplis de larmes et de lumière
Ces brèches aux couleurs ambulantes
Par où nous devinons les manques
Ces manques que nous portons en nous
Comme des poumons supplémentaires
Sens-tu cette âme qui suffoque dans les couloirs du sang
Les rochers de la gloire où l’amour se fracasse ?
Tu es ton adversaire
Le monde n’a plus besoin d’innocents
Le monde veut des passions
Un jour nous dormirons dans sa carcasse
Sous des cieux abîmés que secoue
Un dieu qui n’en a rien à faire
De ces manques que nous portons en nous
Comme des poumons supplémentaires
Si tu me cherches encore sache que je suis dans ta vie
Je ne quitte pas tes ornières
Je n’ai pas su ronger
La laisse que tu m’as mise au cou
Ces deux trous dans ton visage ils se ferment la nuit
Je n’ai plus besoin de voir derrière
Pour savoir ces manques que nous portons en nous
Comme des poumons supplémentaires.
http://lefauxrhum.forumactif.org/
 
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Invité  /  Invité


L'article me fait de la peine en fait
pour moi la poésie ce n'est pas un terrain de clash
de petites guéguerres de chapelle stupides
tout ça me semble si vain par rapport à ce que j'attends de la poésie
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Malheureusement, je peux comprendre la colère de certain·es ; les institutions de la poésie en France sont entre les mains d'un tout petit clan néo-lyrique qui dispose à lui tout seul de la petite visibilité médiatique dont dispose la poésie. C'est comme quand Galligrasseuil emporte le Goncourt la 15ème fois de suite et que les petits éditeur·ices, qui défendent une littérature de niche / expérimentale, ne peuvent compter que sur elleux-mêmes. On ne parle pas que de poésie mais de champ poétique, avec ses lieux de pouvoir, ses lieux de résistance, comme dans tous les domaines...
 
Le Trader
   
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Titre putaclic, poètesses ss !
(j'insiste sur le féminin discriminant, au passage. Sans parler du mot clash, référence à la shit culture.
Desproges parlant d'Anne Sinclair, toutes proportions gardées).

Rien de bien fameux, des vers intéressants, déjà lus, déjà commentés, déjà oubliés.
Félicitation à elle, au demeurant. Clap clap clap etc.

A quand la poésie faisant parler d'elle uniquement pour ce qu'elle est ? Les escarmouches ont autant d'intérêt que les combats de mots sur JE (je ne parle pas ici de vous, mais du sujet finalement pitoyable de l'article. Merci d'avoir partagé les textes, du reste).
En ligne
 
Mâra
   
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Mâra  /  Mérou


Pourquoi « de poétesseS » ? Il n’y en a qu’une scratch

EDIT : ah oui pardon
https://www.stopennui.net
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Poéètesses !
Le mot clash renvoie à la culture boobaragon.
Les escarmouches sont très intéressantes : elles révèlent les lignes de tension qui structurent le champ.
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Alors, je ressuscite ce topic sur un vieux clash (2010) mais que je trouve intéressant.

En fait en 2010, Roubaud dans un grand journal puis Smirou sur le site de P.O.L. à sa suite avaient clashé la poésie "vroum vroum" et l'avaient qualifiée de FP (fausse poésie) par opposition à la VP (vraie poésie), purement textuelle, et qui résistait sur la page.

Plusieurs poètes vroum vroum avaient répondu (vroum vroum c'est celleux qui font des performances, de la poésie action, de la poésie orale, du genre de Pennequin etc)

Et je trouvais très belle la fin de la réponse de Prigent (ok, il clashe un peu en faisant de Smirou et Roubaud un genre d'entité malfaisante) :

Citation :
Smiroubaud ne s’intéresse pas trop à ça (à ces « faux poètes » ?). Soit. Chacun son intranquillité, sa curiosité, ses goûts, ses tactiques pour défendre son propre biftèque poétique. Il n’empêche. Poésie n’est jamais que question de la poésie. Ce qui en est (de la poésie), ce qui n’en est pas, on s’en moque, au fond. Le tout est que l’inquiétude poétique reste vive, que ses formes d’activité bougent, que ses gestes symboliques répliquent à l’idéologie d’époque. En faire (de la poésie — ce dont se dit que peut-être quand même ça en est) c’est surtout tenter de comprendre ce que c’est, pourquoi ça est, pourquoi il y en a plutôt que pas. Si on commence par (croire) le savoir (au prétexte d’un savoir partiel impeccable : par exemple être très fort en histoire de la prosodie, ou en pensée de Wittgenstein, ou, ou..) et par délimiter le territoire, avec barbelés autour, et miradors pour observer vroum-vroumer les barbares, on a toutes les chances de passer à côté des ruses du non-savoir qui fait que ça se renouvelle toujours ailleurs que là où on s’y attendait ; et quelque chance aussi de rester à composer dans les marges obsolètes du temps les « acrostiches indolents » des poètes de cour dont s’amusait Verlaine.

Comme sur le forum on discute souvent des frontières de la poésie, je me demandais ce que vous en pensiez.
 
Pattrice
   
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Pattrice  /  Effleure du mal


J'avais déjà lu ce clash de Roubaud dans l'un de ses derniers livres, et ça m'avait énormément marquée.

Il ne définit pas la poésie de manière exclusive, mais, me semble-t-il, déplore que certains de ses aspects soient oubliés dans des évènements qui ne seraient que des performances.

Il a aussi pas mal critiqué la tendance à l'uniformisation d'un vers libre "paresseux", où les retours à la ligne épouseraient sans surprise les pauses de la syntaxe. La question était de savoir pourquoi continuer à versifier ce qui pouvait sans déperdition s'écrire en prose. C'était assez pertinent comme raisonnement.

Après, Roubaud reste le défenseur d'une approche métrique de la poésie (même dans les vers dits "libres" : on peut pratiquer l'hétérométrie en étant extrêment attentif à ce type de décompte rythmique) que tout le monde ne partage pas. Elle est en effet fondée sur une longue tradition qui est propre à la versification française (tradition qu'on ne retrouve pas dans tous les pays).
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Le souci, c'est qu'il fait comme si la poésie de performance était avant tout un texte mis en scène (et donc, si le texte ne résiste pas à sa mise sur page, c'est qu'il est insuffisant) ; alors que les poètes performeurs sont assez unanimement d'accord pour faire de la performance le poème (la performance n'est pas une incarnation parmi d'autres possibles d'un poème qui resterait le même, mais elle est le poème singulier).

J'ai trouvé extrêmement intéressante la lecture de tous les points de vue de poètes exprimés à l'occasion de cette dispute, je les mets donc ici :

- Roubaud, à l'origine du clash, commence sur une constatation un peu décliniste (la poésie ne se lit plus / ne se vend plus / ne se diffuse plus / ne fait plus parler d'elle dans l'espace médiatique) (il y a un petit éloge mignon de la poésie sur la Toile, qui de par son format, serait plus lisible que les textes longs : JE contribue bien à le prouver !) (lorsqu'il commente le slam, on se dit qu'il est un peu réac quand même) (ensuite il clashe la poésie vroum vroum en disant que décidément, ces poètes sonores et performeurs, pourquoi se réclament-ils de la poésie puisqu'ils mettent l'accent sur la dimension orale de leur production -- ça montre juste qu'il connaît mal le champ)
Ici, une courte définition du VLS selon Roubaud (vers libre standard, auquel il reproche finalement de s'être détourné d'un travail formel du vers)

- Smirou, qui reprend les positions de Roubaud sous forme d'éloge, mais en en ôtant peut-être la nuance (donc il contribue à cliver les positions)
Spoiler:
Cet extrait montre à la fois son ignorance et sa mécompréhension profondes des formes de poésie "hors du livre".

- Prigent, dans sa version complète (et dont la position est d'autant plus intéressante qu'il serait en tant que poète adoubé par Roubaud et Smirou)

- Bobillot, poète sonore et universitaire ; il a forgé le mot de "médiopoétique" (donc étudier les textes littéraires à l'aune des médias qui permettent leur apparition ; on considère le livre comme un média comme un autre par exemple)
Spoiler:
Spoiler:

- Game, qui reprend la querelle sous forme d'article universitaire pour la dépasser (on comprendra sans peine qu'il est plutôt du côté vroum vroum) (son article est très pénible à lire, verbeux et embrouillé, je ne l'ai pas encore fini)

Bon, c'est une querelle d'hommes blancs pas tout jeunes Wink

Pour aller plus loin et mieux comprendre l'histoire de la poésie performance, ici les actes d'un colloque sur la question.

Pour ce qui concerne la question du vers : d'une part, les poètes vroum vroum qu'ils fustigent ont un rapport au vers délayé puisque ce n'est pas leur objet de travail ; d'autre part, il me semble que les poètes contemporains travaillent encore beaucoup le vers. Mais en même temps cet article date de 2010, et les choses ont pu évoluer depuis !
 
   
    
                         
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