Citation :

En revanche, n'ayez pas trop peur de vous comparer : ce ne sera a priori pas possible (ce qui limite d'ailleurs aussi un peu l'intérêt de l'outil si on souhaite utiliser ces chiffres pour négocier).

Je ne suis pas d'accord avec ça ahaha !

Pour moi, c'est évident depuis le départ que ces chiffres seront personnels : c'est d'ailleurs ce qui existe déjà. Les données gfk ou Edistat sont individuelles, et théoriquement confidentielles : elles ne doivent pas être communiquées, même entre les auteurs.

La réalité, c'est que les auteurs, surtout au sein d'une même maison, ou dans la même sphère littéraire (Imaginaire, jeunesse, blanche, polar...) se connaissent et communiquent entre eux. La période des redditions de compte montre bien que tous les auteurs échangent (s'ils le souhaitent) ce genre d'infos, même si elles sont censées être personnelles.

Pour moi ce sera un point de comparaison majeur. Aussi délicat à aborder, que nécessaire. Je ne compte plus le nombre de discord ou de MP où j'échange avec d'autres auteurices sur le tirage, les ventes, la mise en place... beaucoup d'itinéraires éditoriaux du forum fonctionnent ainsi.

Oui, ce site est une sacrée avancée pour les auteurs ! J'ai hâte qu'il soit opérationnel, même s'il ne concernera au départ que 700 librairies.

Non mais ça c'est une sacrée bonne nouvelle. Pour moi, c'est vraiment un des gros points noirs de l'expérience d'auteur.

Ne pas connaitre ses ventes, à mon sens,  nous ôte un grand pouvoir de négociation. Avoir accès à mes ventes, à titre personnel, ce n'est pas juste une opportunité de me réjouir ou de me lamenter de mes scores, mais envisager avec transparence les étapes suivantes de ma carrière.
Tout d'abord dans mes choix littéraires (si un roman ne se vend pas, c'est que quelque chose n'a peut-être pas fonctionné d'un point de vue purement lié au genre, populaire ou pas en ce moment, ou bien dans mon approche narrative de la question), mais aussi dans mes futures collaborations (dois-je rester avec l'éditeur ? et comment vais-je faire valoir mes attentes si je décidais de retenter l'aventure avec la même maison?).

Donc clairement, quand on a accès à ses scores une fois l'an, on nous prive d'un levier important. Certes, on peut les connaitre en amont en demandant à l'éditeur, en se rapprochant de certains services, mais on ne devrait pas avoir à batailler pour les obtenir. C'est vraiment une part du métier qui me frustre. Cette façon constante, et surement pas intentionnelle en plus, des éditeurs de nous fragiliser.

Alors un grand oui pour ce site.

Je me réjouis également de l'ouverture de cette plateforme. Je m'interroge néanmoins sur la façon de la mettre en place, ok, les auteurs y auront accès gratuitement mais quid de l'inscription, faudra-t-il prouver son identité ? Qu'en est-il des noms de plume ? Quid des auteurs non français mais publiés en France ? Bref, je suis intriguée sur les aspects techniques.

Azaby a écrit:

Pour moi, c'est évident depuis le départ que ces chiffres seront personnels : c'est d'ailleurs ce qui existe déjà. Les données gfk ou Edistat sont individuelles, et  théoriquement confidentielles : elles  ne doivent pas être communiquées, même entre les auteurs.

C'était évident pour moi aussi, mais je préférais le souligner, au cas où ça ne l'aurait pas été pour tout le monde.

Azaby a écrit:

La réalité, c'est que les auteurs, surtout au sein d'une même maison, ou dans la même sphère littéraire (Imaginaire, jeunesse, blanche, polar...) se connaissent et communiquent entre eux. La période des redditions de compte montre bien que tous les auteurs échangent (s'ils le souhaitent) ce genre d'infos, même si elles sont censées être personnelles.

Pour moi ce sera un point de comparaison majeur. Aussi délicat à aborder, que nécessaire.

On est d'accord là-dessus. L'existence de la plate-forme ne permettra pas en quelques clics de comparer ses chiffres à davantage d'autres, comparer nécessitera toujours de faire jouer ses réseaux (et donc, je ne vois pas très bien pourquoi cela inciterait davantage à la comparaison que maintenant ?) Mais elle permettra de changer la temporalité et la fréquence de ces comparaisons.

CLe a écrit:

Je m'interroge néanmoins sur la façon de la mettre en place, ok, les auteurs y auront accès gratuitement mais quid de l'inscription, faudra-t-il prouver son identité ? Qu'en est-il des noms de plume ? Quid des auteurs non français mais publiés en France ? Bref, je suis intriguée sur les aspects techniques.

C'est exactement pour ça que je disais que ça promettait une belle usine à gaz !

Citation :

comparer nécessitera toujours de faire jouer ses réseaux (et donc, je ne vois pas très bien pourquoi cela inciterait davantage à la comparaison que maintenant ?)

Parce qu'avoir l'évolutivité change tout !
En l'état actuel des choses, c'est très abstrait d'avoir ses chiffres de reddition, une fois l'an, au même moment que tout le monde. C'est limite juste un score qu'on attend avec appréhension en mars.

Savoir semaine après semaine comment les ventes évoluent permet de faire corréler l'investissement de l'éditeur aux ventes, titre par titre. Et niveau auteur ça permet d'y voir plus clair concernant les titres défendus, plus ou moins lâchés...

Ça permettra de savoir si notre titre a été bien défendu à sa sortie, si les ventes ont été plutôt régulières, s'il a été un bide d'emblée ou si c'est parce qu'il n'a pas été défendu qu'il s'est planté.

Bref, les informations que ça offre sont très riches.

Citation :

Je m'interroge néanmoins sur la façon de la mettre en place, ok, les auteurs y auront accès gratuitement mais quid de l'inscription, faudra-t-il prouver son identité ?

A l'heure actuelle, certaines ME rendent les relevés GFK accessibles aux auteurs gratuitement, peut-être que ce sera le même procédé ?

Autrement, il s'agira peut être de s'inscrire avec un numéro siret (ce qui conditionnerait alors ces chiffres à l'obtention du statut d'artiste auteur), ou de sécurité sociale.

Ou sinon ça va juste être sur le même procédé que pour s'inscrire à la SOFIA.
Je suis étrangère et je suis quand même inscrite à la SOFIA, j'ai les ISBN de tous mes romans.
Il faut juste remplir un formulaire 1 fois avec ses coordonnées et y'a pas de problème que ce soit vis-à-vis du nom de plume ou du pays de résidence

Je me réjouis de cet avancement dans le rapport de force entre auteurs et éditeurs, mais j'émets quelques réserves sur l'utilité de cet outil pour les auteurs en petite maison d'édition, qui passent peu par les circuits libraires . De ce que je comprends, les chiffres fournis seront une estimation, basée sur une certaine couverture (représentative ou non) des libraires.
Pour les auteurs en grande maison, j'imagine que les ventes sont suffisamment importantes pour que cette estimation soit pertinente et pour que les autres canaux de vente (amazon, salons, ventes directes sur le site de la ME) soient négligeables, mais pour les auteurs en petite maison, je ne sais pas quelle sera la pertinence de ces chiffres.

J'espère que les professionnels qui consulteront ces chiffres pour un auteur auront en tête ce décalage...

Oui j e te rejoins, pour ma part, éditée en petite ME et distribuée seulement sur un quart de la France en librairie, je crois que cela ne sera pas représentatif. Cependant, c'est vraiment une avancée pour celleux qui sont dans des ME distribuées, diffusées, nationalement, une belle avancée pour les autrices pro !