BoiséeNoire a écrit:

Et mon intention est bel et bien de faire déplacer les lecteurs qui me connaissent déjà, plutôt que de toucher de nouveaux publics (même si je ne crache pas dessus). Je veux faire une tournée pour aller à la rencontre des lecteurs que je ne peux pas rencontrer autrement dû à mon lieu habituel de résidence (loin, loin, loin). Le seul truc c'est que mes ME, bien qu'elles aient du budget pour me défrayer, sont débordées et n'ont pas trop le temps de faire les démarches, donc je préfère prendre moi-même les choses en mains.

Oui je comprends ton cas, mais je pense que c'est une exception haha.

Mika a écrit:

C'est fou ces témoignages ! On s'attendrait à ce que les libraires travaillent de concert avec les auteurs, mais en fait non. De quoi ont-ils peur ? Qu'ils ramènent des clients ? C'est honteux ! Ils s'accaparent 30% du prix du livre (auteur = 8%) et pourraient donc au moins être respectueux vis-à-vis de ceux qui triment pour eux.

Bah c'est pas leur fonction principale. Tous n'ont pas le temps ni les ressources humaines de gérer les dédicaces de tous les auteurs qui les contactent, ni le budget pour payer tous les défraiements. C'est un coût pour eux aussi. Et il faut se rappeler qu'une majorité d'auteur ne leur ramènera pas grand monde...

On va pas s'mentir : moi quand je vois un auteur en dédicace dans une librairie, je change de rayon. Je suis trop associable pour risquer un racolage inopportun

Page de Bâtons a écrit:

Bah c'est pas leur fonction principale. Tous n'ont pas le temps ni les ressources humaines de gérer les dédicaces de tous les auteurs qui les contactent, ni le budget pour payer tous les défraiements. C'est un coût pour eux aussi. Et il faut se rappeler qu'une majorité d'auteur ne leur ramènera pas grand monde...

Je comprends qu'ils refusent, mais de là à ghoster l'auteur. Ils ne doivent pas être contactés par tant de monde quand même.

Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'ils ne peuvent pas se permettre de défrayer tout le monde, surtout des livres qu'ils n'aiment pas ou alors des primo-auteurs inconnus au bataillon. 

Toutefois, je me disais naïvement qu'avoir un auteur dans la boutique pourrait créér une sorte d'évenements, de la même façon qu'organiser une petite expo photo. Y a toujours des clients réguliers que ça peut intéresser. Enfin, surtout dans une petite librairie de quartier. Mais je suis trop positive je crois.

Je me trompe peut-être mais je pense qu'on n'a pas idée du nombre d'auteurs qui nous entourent. Et avec l'auto-édition, ça peut représenter vraiment beaucoup beaucoup de monde.
Je vois pas de plus en plus rarement de la surprise quand je suis dans une librairie et que je précise que j'en suis. On sent alors bien que c'est un non-sujet, voire qu'ils voient déjà arriver, de façon très blasée, le "du coup je peux venir faire une dédicace chez vous?".
Plusieurs fois j'ai eu l'impression d'être la 3e auteure de la semaine à débarquer (alors que des fois, c'est juste que je cherche mon propre livre en rayon à sa sortie, en tout bien tout honneur). Alors attention, souvent j'ai au contraire droit à un grand sourire et à une proposition de dédicace spontanée (que justement je décline gentiment, parce que je sais que ça va donner 3 ventes pour 4h de présence à cet endroit précis), mais je me mets à leur place: avoir toutes les semaines à côté de l'entrée un auteur avec un livre de niche, une couv clairement faite à la "j'ai pris une photo d'un monument des environs parce que mon livre est à destination des gens des environs, je n'essaierai même pas d'aller plus loin", qui fait fuir le client parce que le client n'aime pas être alpagué, c'est pas très vendeur...
Attention, je ne veux surtout pas paraître condescendante, mais par chez moi, zone pourtant pas connue pour sa culture (mais plutôt l'âge moyen de l'arrivée du premier enfant...), j'en vois régulièrement. C'est du local, fait pour le local (zone peu cultivée certes mais avec plein d'anecdotes des guerres mondiales à raconter), mais dont le local se moque un peu...

J'étais en dédicace dans la FNAC près de chez moi il y a peu, le libraire était émerveillé que j'aie eu du "monde" (j'ai dû vendre 10 à 15 livres, ce qui me va tout à fait, mais c'est pas "incroyable") car selon lui, la plupart du temps, l'auteur végète à sa table durant l'après-midi entière sans faire une vente (je croise les doigts, je réitère l'expérience dans le cultura du coin ce samedi, une chance sur deux pour que je végète également dans les courants d'air).
Je ne pense pas que ça arrange les libraires: c'est du temps, une mise en place, de la paperasse... parfois (souvent) pour rien, avec même le risque de voir les gens finir par éviter les jours de dédicace s'il y en a trop souvent et qu'ils sont de la team "je baisse la tête et fais un méga détour dans le rayon pour éviter l'auteur"

KathyCat a écrit:

Je me trompe peut-être mais je pense qu'on n'a pas idée du nombre d'auteurs qui nous entourent. Et avec l'auto-édition, ça peut représenter vraiment beaucoup beaucoup de monde.

Tu as raison, je ne me rends pas bien compte. Je vois des articles passer à propos de surproduction de livres et ça doit donc se ressentir côté librairie. Si le libraire est contacté sans arrêt, ça doit être chiant. Après, si t'es une bonne cliente avec qui il discute régulièrement, dur de dire non j'imagine.

C'est vrai que personne n'aime se faire alpaguer. Surtout en librairie où t'aimes bien aller fureter en restant dans ton monde. À l'inverse, si l'auteur est une porte de prison, ça peut faire fuir aussi. Pas simple !

KathyCat a écrit:

je me mets à leur place: avoir toutes les semaines à côté de l'entrée un auteur avec un livre de niche, une couv clairement faite à la "j'ai pris une photo d'un monument des environs parce que mon livre est à destination des gens des environs, je n'essaierai même pas d'aller plus loin", qui fait fuir le client parce que le client n'aime pas être alpagué, c'est pas très vendeur...
Attention, je ne veux surtout pas paraître condescendante

Je suis d'accord. Je pense que c'est un peu condescendant , mais j'avoue avoir la même opinion. J'ai vu passer des couvertures sur les réseaux sociaux dernièrement et je me suis faite la même reflexion ! Récemment, je me suis même permise de commenter un post en mode "non, vaut mieux changer la police, car on n'arrive pas à lire le titre" . Ça arrive pour les auto-édités, mais pas que : certaines petites maisons ont une charte graphique des plus étranges, du genre leur nièce a fait le dessin. Donc qu'un libraire se dise que ça fait amateur ne me surprendrait pas.

AIexis a écrit:

On va pas s'mentir : moi quand je vois un auteur en dédicace dans une librairie, je change de rayon. Je suis trop associable pour risquer un racolage inopportun

Mouahaha, c'est exactement ce que je me disais en lisant ce post
Ca me rassure, merci !

La seule hypothèse valable, c'est si je connais le livre et que je l'ai apprécié. Auquel cas je viens spécialement pour ca.

AIexis a écrit:

On va pas s'mentir : moi quand je vois un auteur en dédicace dans une librairie, je change de rayon. Je suis trop associable pour risquer un racolage inopportun

Moi c'est pire : c'est en tant qu'autrice que je me dis que je suis prétentieuse de penser que des gens vont se détourner de leur furetage tables et rayons, pour venir voir la petite bonne femme là-bas à sa table avec des piles de son roman dont la presse nationale n'a jamais parlé.  Faut dire que je suis une grande timide, ce qui n'arrange rien. Autant je sais défendre mon livre si on me parle, et là je vais le vendre, autant je suis incapable de déclencher le dialogue avec quelqu'un qui le prend, le repose, et se tait.
Et là je dois dire qu'au sommet du redoutable, je mets le client "intello",  celui qui, après avoir (au mieux) jeté  un rapide coup d'oeil à la couverture de votre livre et constaté que d'accord, vous n'êtes pas un auto édité, mais que c'est tout comme puisque votre éditeur lui est inconnu, s'en va sans même un sourire ou un petit mot. Là vous vous sentez vraiment invisible. On ressent ça aussi dans les gros salons (moins les petits, qui plus sympathiques à mon avis).

Par contre, je ne vois pas où est le gros investissement pour le libraire, en matière de finances ou de temps :
J'ai été libraire, et recevoir un auteur en dédicaces était très sympathique (sauf quand l'auteur ne l'était pas, ce qui arrive avec ceux qui vous prennent pour leur service de vente, et ça il y en a !!!). On mangeait ensemble le midi, on discutait, on le raccompagnait à la gare s'il était en train, là non vraiment je ne vois pas le problème pour un libraire...
En revanche c'est vrai que les éditeurs font souvent du forcing pour "demander" que leur auteur vienne chez vous faire une vente signature. C'est en ce sens que, en tant qu'autrice, je suis mal à l'aise avec les ventes signatures, et je sais tout de suite, en fonction de l'accueil du libraire, s'il a été un peu "contraint" ou s'il me reçoit avec gentillesse, et peu importe la vente.

Mika a écrit:

C'est fou ces témoignages ! On s'attendrait à ce que les libraires travaillent de concert avec les auteurs, mais en fait non. De quoi ont-ils peur ? Qu'ils ramènent des clients ? C'est honteux ! Ils s'accaparent 30% du prix du livre (auteur = 8%) et pourraient donc au moins être respectueux vis-à-vis de ceux qui triment pour eux.

Alors oui, nous travaillons de concert avec les auteurs et autrices que nous avons envie de recevoir, de porter, c'est même une joie. Nous ne nous "accaparons" pas 30%, c'est notre marge moyenne sur la vente d'un livre, la remise pratiquée par tous les éditeurs (entre 30 et 38 % selon l'éditeur). Sur cette marge il faut faire tourner un commerce, payer des charges, des salaires, le loyer de la boutique. Spoiler : la librairie est un des commerces les moins rentables de France (nombreuses sont celles qui ferment, chaque année). Nous faisons tout pour mobiliser notre réseau à chaque dédicace, mais comme dit précédemment les gens n'achètent plus autant et ne se déplacent plus aussi facilement. Souvent n'est présent que l'entourage de l'auteur / autrice. De quoi avons-nous peur ? De mettre la clef sous la porte... Nous essayons donc d'équilibrer entre les coups de coeur (petites maisons, petits tirages) et les best sellers qui font vendre...

En revanche je prends le temps de répondre à chaque demande, avec bienveillance, quand j'ai la personne en face ou au téléphone. Les mails nous en recevons des dizaines par semaine (pour des demandes de dédicaces), c'est difficile de répondre à tous. Et je reprécise que nous sommes spécialisés, je n'imagine même pas pour les "grandes" librairies

Bonsoir MaryVenezia,

Le double-post est interdit sur le forum. Si tu souhaites répondre à plusieurs personnes ou ajouter des précisions, merci de le faire dans un seul et même message. Il t'est toujours possible de modifier un message déjà posté avec la fonction "éditer"

Très belle soirée !

Oh pardon ! Je prends note.