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| AT 30 ans des Éditions Mnémos | |
| | Nombre de messages : 216 Âge : 46 Date d'inscription : 12/03/2024 | Caius Pertinax / se balade partout (attention !) Dim 5 Jan 2025 - 13:53 | |
| - Cath a écrit:
- L'anthologie sera sortie pour les Imaginales en mai, donc les résultats devraient tomber vite. (Ce qui veut dire aussi, je suppose, qu'un sacré écrémage va sûrement être fait déjà rien que sur les mots clefs et la bio… À moins que ce ne soit juste moi qui sois trop cynique.)
Je me suis fait la même réflexion. Pour sortir l'anthologie vers fin mai, il faut tabler sur un BAT vers mi-avril au plus tard. Avec quelques semaines de travail éditorial et de négociation avec les auteurs, ça veut dire que les textes doivent être choisis début mars. Donc oui, ça laisse deux petits mois pour désigner les gagnants, et ça vaut dire un écrémage brutal et sans pitié. |
| | Nombre de messages : 85 Âge : 27 Pensée du jour : Heart's fly Date d'inscription : 10/11/2024 | Yunaka / blablate sévère Dim 5 Jan 2025 - 14:16 | |
| - Cath a écrit:
- Kal a écrit:
- J'ai tellement hâte
L'anthologie sera sortie pour les Imaginales en mai, donc les résultats devraient tomber vite. (Ce qui veut dire aussi, je suppose, qu'un sacré écrémage va sûrement être fait déjà rien que sur les mots clefs et la bio… À moins que ce ne soit juste moi qui sois trop cynique.) Peut-être que comme il s'agit de nouvelles, c'est assez court pour les lire toutes ? Là c'est peut être moi qui suis delusional, mais de ce que je lis, on est entre 20k et 65k (perso 45k). Je ne sais pas combien de nouvelles ils vont recevoir, mais rien qu'à lire ce que je vois ici ça a l'air d'être une AT assez "populaire" avec bon nombre de propositions. Ce serait bien de réussir à calculer combien de temps met la lecture d'un manuscrit moyen de cette taille pour des pro (une h ? deux ? plus ? moins ?). J'imagine que sur les réseaux, ils publieront le nombre de textes reçus en stories ou quelque chose. Puis un petit calcul donnera un ordre d'idée. Ou alors je suis une Sherlock du dimanche - Caius Pertinax a écrit:
- Je me suis fait la même réflexion. Pour sortir l'anthologie vers fin mai, il faut tabler sur un BAT vers mi-avril au plus tard. Avec quelques semaines de travail éditorial et de négociation avec les auteurs, ça veut dire que les textes doivent être choisis début mars. Donc oui, ça laisse deux petits mois pour désigner les gagnants, et ça vaut dire un écrémage brutal et sans pitié.
C'est quoi "BAT" ? Deux mois, pour des nouvelles, ça me paraît honnête.. à moins qu'il y en est des centaines et là, ok. Je pense tout de même pas qu'ils s'arrêteront aux mots clés et à la bio, sûrement plus aux premières pages. A mon avis, ce sera même plutôt pour l'écrémage final afin de faire un recueil soit sur des thèmes proches, soit sur quelque chose de diversifié. (je penche pour la deuxième option) |
| | Nombre de messages : 216 Âge : 46 Date d'inscription : 12/03/2024 | Caius Pertinax / se balade partout (attention !) Dim 5 Jan 2025 - 14:19 | |
| BAT, c'est "Bon A Tirer", c'est la version finale du texte que l'éditeur envoie à l'imprimeur pour lancer la fabrication des livres. J'imagine qu'un premier tri sera réalisé sur les mots-clés, ne serait-ce que pour éviter que tous les textes choisis n'abordent le thème sous le même angle. Un tri sur la bio ? C'est possible aussi, hélas, même si ça me désespère : ça voudrait dire que pour mettre un pied dans le monde éditorial, ce que nous sommes compte plus que ce que nous écrivons... |
| | Nombre de messages : 1350 Âge : 48 Date d'inscription : 14/08/2022 | Cath / Tentatrice chauve Dim 5 Jan 2025 - 14:26 | |
| - Caius Pertinax a écrit:
- Un tri sur la bio ? C'est possible aussi, hélas, même si ça me désespère : ça voudrait dire que pour mettre un pied dans le monde éditorial, ce que nous sommes compte plus que ce que nous écrivons...
Ils vont recevoir des centaines de textes. Entre deux textes sur l'oubli (mot clef pris au hasard ), l'un écrit par quelqu'un qui aura déjà publié 2 nouvelles chez 1115 et un roman chez YBY (exemples de ME non diffusées pris complètement au hasard), et l'autre par quelqu'un qui n'a jamais rien publié nulle part, vous pensez qu'ils liront lequel en priorité ? Mais encore une fois, il est tout à fait possible que je sois trop cynique. @Yunaka même si, en soi, lire les premières pages de plusieurs centaines de nouvelles ne prend pas forcément des mois, les éditeurices croulent déjà sous le travail. Il ne faut pas s'imaginer que les personnes qui vont effectuer la sélection n'auront rien d'autre à faire de leurs journées. Alors oui, les premiers paragraphes seront peut-être lus. Tous ? Je n'en sais rien.
Dernière édition par Cath le Dim 5 Jan 2025 - 14:53, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 85 Âge : 27 Pensée du jour : Heart's fly Date d'inscription : 10/11/2024 | Yunaka / blablate sévère Dim 5 Jan 2025 - 14:44 | |
| - Caius Pertinax a écrit:
- BAT, c'est "Bon A Tirer", c'est la version finale du texte que l'éditeur envoie à l'imprimeur pour lancer la fabrication des livres.
Ah d'accord, en moins d'un mois, ça va être efficace - Caius Pertinax a écrit:
- J'imagine qu'un premier tri sera réalisé sur les mots-clés, ne serait-ce que pour éviter que tous les textes choisis n'abordent le thème sous le même angle. Un tri sur la bio ? C'est possible aussi, hélas, même si ça me désespère : ça voudrait dire que pour mettre un pied dans le monde éditorial, ce que nous sommes compte plus que ce que nous écrivons...
Je vais éviter de lancer le débat "sommes nous ce que nous écrivons" mais je serais curieuse de voir ça donne dans une partie du forum approprié Par contre, je ne pense pas que les mots clés suffisent à disqualifier, même dans ce sens. Un mot clé va t'indiquer un univers, un mood, les sujets auxquels t'attendre, mais ne va pas signifier pour autant de quel angle tu comptes les traiter. Je pense à l'exemple d'une JE -désolée je sais plus qui est-ce là, mais elle a posté sa nouvelle sur JE-, et ça reprend le mythe de Médusa. C'était d'un angle que je n'avais encore jamais lu, alors que j'aime assez ce mythe pour en avoir connu des tonnes. Tout ça pour dire, que même si elle sortait sa nouvelle avec comme mot clé Médusa, elle serait en compétition probable avec les autres qui auraient ce mot clé, mais ça nous dit pas par quel angle le texte le traitera. Puis bon, gardons espoir. Au pire, on aura écrit des choses qui nous plaisent. J'ai suivi cette page de forum depuis le début de l'annonce et ce qui ressort le plus, c'est que les gens se sont bien amusés, et ça c'est chouette ! De toute manière, une fois envoyé, on a plus de contrôles. Perso, je vais me lancer dans mes prochaines nouvelles pour pas y penser - Cath a écrit:
- Ils vont recevoir des centaines de textes. Entre deux textes sur l'oubli (mot clef pris au hasard clown), l'un écrit par quelqu'un qui aura déjà publié 2 nouvelles chez 1115 et un roman chez YBY (exemples de ME non diffusées pris complètement au hasard), et l'autre par quelqu'un qui n'a jamais rien publié nulle part, vous pensez qu'ils liront lequel en priorité ?
Mais encore une fois, il est tout à fait possible que je sois trop cynique.
Ah, donc des gens publiés auraient leur chance ? J'imagine que ça va être pris en compte. Par contre, la mémoire étant le thème de l'AT, je l'ai clairement pas rappelé en mot clé uh. Par contre, je me rends compte que j'aurais pu en rajouter d'autres.. J'ai l'impression que c'est la cynique vs la delulu qui découvre le milieu (et je trouve pas particulièrement cynique d'essayer de comprendre leur raisonnement) Franchement, j'ai simplement envie de croire en ce qu'ils disent quand ils veulent encourager et mettre en avant des talents inconnus au bataillon - Cath a écrit:
- même si, en soi, lire les premières pages de plusieurs centaines de nouvelles ne prend pas forcément des mois, les éditeurices croulent déjà sous le travail. Il ne faut pas s'imaginer que les personnes qui vont effectuer la sélection n'auront rien d'autre à faire de leurs journées. Alors oui, les premiers paragraphes seront peut-être lus. Tous ? Je n'en sais rien.
Bon courage à elleux. Je pencherai plutôt sur l'avis final si y en a des centaines. Les premiers paragraphes ont des chances d'être lus, mais peut-être pas tout en entier pour écrémer. |
| | Nombre de messages : 44 Âge : 33 Date d'inscription : 27/11/2023 | Julie N. / papote Dim 5 Jan 2025 - 17:20 | |
| C'est envoyé aujourd'hui de mon côté !
Bonne chance à tout le monde. |
| | Nombre de messages : 38 Âge : 34 Localisation : Périgord-Limousin Pensée du jour : Pour faire un grand feu, il faut du petit bois Date d'inscription : 21/11/2024 | PetitPierre / papote Dim 5 Jan 2025 - 18:25 | |
| Idem pour moi, après avoir charbonné toute la journée j'ai réussi à l'envoyer hier avant minuit, étant donnée mon incertitude concernant la date Je suis peut-être optimiste mais je pense que ce concours est organisé dans le but annoncé : découvrir des nouvelles plumes. S'il y a un écrémage au niveau des présentations d'auteurs, elle se fera sans doute davantage au niveau du style employé (originalité, humour, humilité...) que du CV en lui-même. S'ils envisagent éventuellement de travailler avec ces nouveaux auteurs par la suite (pourquoi pas via une transmission de manuscrit en interne, vu qu'ils ont fermé leurs soumissions ?), sans doute veulent-ils avoir un premier aperçu de leur personnalité. |
| | Nombre de messages : 4437 Âge : 34 Localisation : Date d'inscription : 23/04/2008 | Kal' / Der grüne Fennek Dim 5 Jan 2025 - 19:54 | |
| Après l'écrémage peut aussi se faire sur la première page en étant particulièrement sans pitié entre ce qui accroche et ce qui n'accroche pas, ça peu aller très vite... |
| | Nombre de messages : 12 Âge : 44 Date d'inscription : 21/12/2024 | Yome / a dit coucou Dim 5 Jan 2025 - 20:55 | |
| Oui, ils vont surtout lire la première page pour un premier écrémage. Si c'est bourré de fautes, évidemment, ça ne passera pas. Les mots clés, c'est pour être sûr que ce soit le bon genre, le bon thème. Le CV, c'est juste pour nous connaître un peu mieux, par curiosité. Personnellement, j'ai écrit 3 lignes. |
| | Nombre de messages : 277 Âge : 35 Date d'inscription : 09/08/2024 | Bianca Shelter / se balade partout (attention !) Lun 6 Jan 2025 - 8:48 | |
| - ShadowLight a écrit:
- Bravo à vous d'avoir réussit à en écrire autant en si peu de temps !
Je fais pâle figure avec ma nouvelle de seulement 27 ksecs Y'a pas de raison ! Si ton histoire est cohérente et se suffit à elle même, peu importe la taille. Mieux vaut 27ksecs bien écrits que 50ksecs d'une histoire rallongée pour le principe d'avoir plus de sec. Ca vous tente on partage nos premières pages ici ? |
| | Nombre de messages : 107 Âge : 76 Pensée du jour : Ex Nihilo semper aliquid novi Date d'inscription : 23/11/2024 | Papyshoo / peut faire sa pub (un peu) Lun 6 Jan 2025 - 10:10 | |
| - Bianca Shelter a écrit:
Ca vous tente on partage nos premières pages ici ? OUI! |
| | Nombre de messages : 277 Âge : 35 Date d'inscription : 09/08/2024 | Bianca Shelter / se balade partout (attention !) Lun 6 Jan 2025 - 10:31 | |
| Alors c'est parti ! - Spoiler:
Inspire. Bloque. Expire. L’air est chargé d’humidité, si dense qu’il semble se personnifier à chaque ondulation du brouillard. C’est un être à part entière, une créature de cauchemar toujours présente à mon réveil. Il me toise, me jauge, me chuchote à l’oreille des mots que je ne veux pas entendre. Et parfois souvent, j’ai l’impression qu’il se moque de moi. Alors je l’ignore et me concentre sur ma respiration, cette traîtresse qui bafouille et me fait faux bond quand j’en ai le plus besoin. Les mains de la panique l’étranglent et me coupent le souffle. Je lutte pour me relever, pour reprendre mes appuis. La lune n’est qu’une rognure d’ongle disgracieuse sur le drapé onyx de la nuit. Le soleil va bientôt l’en chasser, je dois me tenir prête. Les doigts fantomatiques de la brume se posent sur mon épaule. Je jurerais qu’elle me conjure de ne pas prendre le départ de cette course que j’ai tant de fois perdue. Mais je la repousse, je m’obstine et persévère, car mon objectif est droit devant et elle me tire en arrière. Inspire. Bloque. Expire. Le cor résonne et le silence se brise. La partie vient tout juste de commencer. Je sais crois espère que c’est ma dernière participation, que cette fois-ci est la bonne. Je me suis préparée, j’ai analysé le trajet déjà parcouru et celui qu’il me reste avant d’atteindre le sommet. J’y suis presque. Je jette un œil à la montagne qui se dresse devant moi telle une bête féroce et indomptable qui rue dès que je m’en approche. Des arbres morts forment une funeste haie d’honneur, leurs branches dénudées dessinant des bras tendus vers le chemin que je dois emprunter. Il ne subsiste qu’un grenadier dont les branches ploient sous le poids de fruits mûrs. J’expulse tout l’air de mes poumons, prends une grande inspiration, et me mets à courir.
J’ai mal. Je me sens bien. Je suis aussi légère que le vent, rapide comme les oiseaux étranges aux plumes bigarrées qui s’envolent sur mon passage. Les vagues se brisent sur le quai de pierre et leur mousse picte de blanc la surface indigo de cette mer déchainée. Je ne sais pas où elle mène, quelles rives elle lèche de l’autre côté de l’horizon. À dire vrai, j’ignore où je me trouve. Ça n’a plus pas d’importance.
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| | Nombre de messages : 107 Âge : 76 Pensée du jour : Ex Nihilo semper aliquid novi Date d'inscription : 23/11/2024 | Papyshoo / peut faire sa pub (un peu) Lun 6 Jan 2025 - 11:06 | |
| et reparti: - Spoiler:
- Citation :
- Les faits rapportés ici sont mentionnés dans un mémoire du 13° siècle découvert dans les ruines de l'abbaye de Saint Starekow. Suite à des guerres de religion, ou des raids de pillards, cet édifice a été détruit douze fois. Le manuscrit, réalisé en peau d'auroch, a remarquablement résisté à ces incidents. Le récit, en Poldève archaïque, étant excessivement prosaïque, nous l'avons quelque peu romancé pour le rendre accessible aux lecteurs de notre époque.
Pourquoi vouloir trouver l’officine d’un enchanteur dans un coin sombre et reculé d’une forêt ? Non ! Odilon avait ouvert sa boutique sur la place principale de la ville. Les principes du commerce sont universels ! Faut-il que la représentation de ce métier soit associée à un vieillard barbu, sale et vêtu sommairement ? D’abord des vieillards qui survivent à un âge avancé, ça ne se trouve pas tant que ça, et puis, contrairement à la légende, ce n’est pas si bon pour l’image de marque. Comment faire confiance quelqu’un dont les capacités ne peuvent qu'être déclinantes ? Odilon avait environ dix-huit ans, un aspect agréable, assez féminin même. En fait, lui-même n’avait pas l’air de bien connaître son sexe : il était surtout préoccupé par sa science… Le reste ne l’intéressait que moyennement. Quand il recevait sa clientèle, il était toujours richement vêtu. C’est un truc bien connu des hommes de religion : il vaut mieux être paré d’or si on veut être crédible ! Les consultations avaient lieu en fin de journée. Ses rendez-vous étaient gérés par Alizia : une matrone inflexible qui connaissait bien tout le monde et savait comment taxer chacun en fonction de ses revenus. Ce jour-là c’est un rendez-vous nocturne qui fut proposé à l’enchanteur. Le client était Corbus, un brigand redouté, qui ne voulait pas apparaître en plein jour au vu et au su de la milice. À la grande surprise d’Odilon, Corbus s’avéra être un petit bonhomme patelin, grassouillet, bien habillé et ne correspondant nullement à l’image du bandit tel que décrit dans les histoires horrificques qu’on racontait le soir au coin du feu. Il s’exprimait avec douceur dans un langage châtié. On voyait que c'était un homme d'éducation : – Maître Odilon, sauriez-vous faire retrouver la mémoire à une personne de qualité qui, malheureusement, oublie des informations cruciales et nous met dans l’embarras ? L’enchanteur était perplexe : – Le déclin de ce genre de capacité peut avoir plusieurs causes, et, à ce stade, je ne peux me prononcer. Il me faut savoir plus de choses, comme l'âge de l’individu, les circonstances dans lesquelles ces difficultés se sont manifestées, et, même, vous m’en excuserez, je dois savoir pourquoi tout ceci vous pose problème. Corbus se gratta la gorge avant de rassembler ses idées : – Vous savez, les activités de mon groupe font l’objet des interprétations les plus diverses. D’un certain point de vue, nous sommes prêteurs sur gages, d’un autre receleurs. On nous déteste, on nous craint… surtout parce qu’on n’ose pas avouer faire appel à nos services. Officiellement, on nous voue aux gémonies, mais, en catimini, on recherche nos bons offices. Si vous êtes en possession d’or ou d’objets de valeur et que vous voulez mettre ces biens à l’abri des grands seigneurs, et de toutes autres sortes de voleurs, il peut s’avérer tout à fait pertinent de venir les déposer dans nos coffres. Ceux-ci sont inviolables et même les pillards les plus redoutables ne se risqueraient pas à essayer de les forcer. Pardi, où donc entasseraient-ils ensuite ces biens si mal acquis ? Notre système est parfait et est respecté jusqu’en Tartarie Orientale !
Pourquoi la combinaison du coffre a-t-elle été oubliée? qu'est ce qu'il y avait dedans? quelle sera la punition pour les "méchant.e.s"? ah ah vous allez être surpris.e.s !!! C'est bien la première fois que j'écris de la "fantaisie" alors je me suis bien défoulé |
| | Nombre de messages : 23 Âge : 37 Date d'inscription : 19/11/2024 | Irohel / a dit coucou Lun 6 Jan 2025 - 14:08 | |
| Chouette idée, je suis. - Spoiler:
Elle ouvrit les yeux. Tout autour, le nid bruissait, apparemment intact. Elle comprit qu’elle ne dormait plus depuis un moment déjà, ses pensées vagabondant dans son esprit tandis qu’elle écoutait. Le murmure de milliers de feuilles dans le vent. Les hululements lointains des oiseaux de nuit. Le chant nocturne des grillons d’or frottant leurs carapaces striées. Tandis que ses pupilles se dilataient pour ajuster sa vision à la lune voilée, elle sentit les battements de son cœur s’accélérer. Elle referma la main sur son bâton à mort et sauta du hamac. Accroupie dans l’obscurité, elle écouta. Des respirations régulières s’élevaient des cocons dans lesquels dormaient les jumelles. Celui de sa sœur se balançait lentement. Elle se tendit plus encore, cherchant ce qui avait déclenché sa vigilance. Le grognement d’un tigre cendré résonna au loin. Un cri de rut. La tension dans sa nuque se relâcha légèrement. Elle soupira, se redressa. Il restait un peu de résine rouge au fond de l’écuelle. Elle s’en saisit avec deux doigts, colla la pâte sucrée à l’intérieur de sa joue, et se glissa le long du tronc. Quitte à être réveillée, autant faire un tour de garde. Installé à mi-hauteur de l’arbre Glianion, le nid surplombait une grande partie des cimes alentour. Elle enroula une liane autour de sa taille et descendit, les pieds contre l’écorce, le torse face au vide. Impossible de se débarrasser de la sensation que quelque chose n’allait pas. Sur sa droite, le Frésancier déployait les corolles iridescentes de ses fleurs d’été. Leur parfum se diffusait jusqu’à elle. À la lueur mauve des pétales, elle distingua une silhouette perchée sur une branche, une liane enroulée autour de la cuisse. Dans la semi-obscurité, elle devina plus qu’elle ne vit le corps de Kamor, affûté pour la course et l’escalade, son profil acéré, les nuances bleutées dont il avait teint ses dreads. Elle souffla trois fois avant de s’élancer dans le vide et s’appuyer contre son arbre. L’homme la fixa un instant avant de reporter son attention sur la forêt. — Tu as senti ? Kamor approuva en émettant un bruit sourd, proche du ronronnement d’un chat, sans cesser de scruter la coulée verte en contrebas. Elle sentit de l’inquiétude dans son odeur. La fatigue lasse d’un manque de sommeil. Elle eut une pensée attendrie pour ses nièces qui devaient, elles, profiter d’un repos serein. Dans le ciel, le vent du soir effilocha quelques nuages, qui s’écartèrent en laissant filtrer un peu de lumière. Les dentelles des branches découpaient l’horizon. Loin sur sa droite, elle distingua le scintillement du lac. — Là, souffla Kamor en tendant le bras. Elle plissa les yeux dans la direction qu’il lui montrait. — Je ne vois rien, es-tu certain que… Son cœur manqua un battement. Ce n’était pas une zone de la forêt que désignait Kamor. Il lui montrait son bras. Son bras sur lequel la mémoire s’était éteinte.
La qualité de vos textes est folle ! Ca met la barre haute. Avec les centaines de textes qu'ils vont recevoir, je sens que le recueil final va être grandiose. Bianca, ton écriture est transportante. Pourtant je ne suis habituellement pas grand fan des nombreuses descriptions, mais là, vraiment, j'étais à fond dedans du début à la fin et ne pas connaître la suite me manquera. Je m'inscrirais volontiers dans le club de tes bêta pour tes prochaines publications, s'il t'en manque. Papyshoo, pour quelqu'un qui ne fait pas de fantasy, je trouve que tu as l'air de maîtriser tes classiques, assez pour en jouer. Ton intrigue est mystérieuse. Là comme ça, j'imagine une succession de péripéties folles et drôles. Des partis pris si différents les uns des autres ! Il faut dire que le thème laissait de vastes plages d'interprétations. J'aurais adoré être dans le comité de lecture, il va y avoir de sacrées pépites. |
| | Nombre de messages : 585 Âge : 58 Localisation : Ardèche Pensée du jour : Celui qui tombe et qui se relève est bien plus fort que celui qui ne tombe jamais Date d'inscription : 18/02/2022 | ShadowLight / a été uploadé·e dans le JEverse Lun 6 Jan 2025 - 14:26 | |
| Bonjour, idée séduisante. je m'y risque aussi : - Spoiler:
Les gouttes martelaient en rythme la peau de la femme. Ses cils papillonnèrent à plusieurs reprises, preuve d’un réveil difficile. Ses paupières s’ouvrirent sur des nuages gris qui déversaient leurs larmes de chagrin. Une gêne palpable tiraillait ses yeux et lui donnait l’impression de regarder le monde à travers deux corps étrangers. Une forme froide, écailleuse, lovée contre son ventre, déplia ses anneaux pour glisser contre sa hanche et quitter le giron douillet. En tournant la tête, elle vit les tiges herbacées s’écarter sur le passage d’une vipère qui s’éloignait en ondulations souveraines. L’animal ne suscita aucune peur, aucune répugnance. Son départ provoqua en elle une pointe de regret. La femme arracha son dos au sol spongieux. Assise dans la vase sous le fin crachin, elle se sentait perdue, vulnérable. Sa langue glissa sur des lèvres craquelées. Elle puisa de l’eau du marécage, la porta à la bouche où le liquide s’écoula en filets saumâtres. Aucune importance, elle avait trop soif pour faire la difficile. Son attention dériva sur son corps entièrement nu, couvert de boue et de sang séché. De longues traînées vermillon maculaient ses épaules, ses seins. Une main s’égara sur la peau souillée, remonta jusqu’à la gorge marquée d’une coupure violacée. Elle y trouva une plaie à peine cicatrisée qui s’étalait de gauche à droite, fronça les sourcils, sans en saisir la provenance. Ses doigts explorèrent ses traits, s’attardèrent sur des orbites qui continuaient à la déranger. Incapable de parvenir à s’identifier, une moue exaspérée tordit ses lèvres. Elle se leva et sentit sous orteils une forme qui attisa sa curiosité. Une brève incursion dans la vase exhuma un arc brisé dont le toucher lui procura du réconfort. Pourquoi ? Seul un néant insondable lui répondit. Une douleur sourde comprimait ses tempes. Sous son crâne, des images chaotiques défilaient. Un visage s’imposa, provoqua colère et interrogation. Un personnage blond avec d’étranges ronds fumés cerclés de métal lui protégeant les yeux. Puis le noir. Une absence totale de souvenirs.
Comme le dit Irohel, vos textes laissent augurer d'un haut niveau et d'une concurrence acharnée ! |
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