Nombre de messages : 22 Âge : 39 Date d'inscription : 17/09/2021 | Sorbonae / Homme invisible Dim 8 Oct 2023 - 11:10 | |
| J'ouvre ce topic pour poser une question sur un univers en particulier, mais qui peut toucher à beaucoup d'autres : les légendes urbaines/d'internet et autres creepypasta dont le créateur/la créatrice n'est pas connu.e sont-elles pour autant libres de droits ? Autrement dit, un univers/une légende qui s'est propagée sur internet est-elle exploitable par un éditeur dès lors qu'il n'y a pas droits déposés dessus ? Je prends à titre personnel l'exemple des Backrooms. Un peu d'explications pour celles et ceux à qui ça ne dit rien : - Spoiler:
le phénomène des Backrooms est né en 2019 sur Internet, à la suite d’une publication anonyme d’une photo représentant un lieu vide, accompagnée d’un texte décrivant l’endroit. De cette occurrence sont nés un univers et des communautés sur le net nourrissant une esthétique à la fois mystérieuse, contemplative et horrifique, celle de labyrinthes sans fin en forme de lieux abandonnés, à la fois curieusement familiers et effrayants. Cet engouement touche à ce jour des millions d’internautes, et trouve sa plus forte résonance chez les adolescents. Les Backrooms sont essentiellement développées sur Internet à travers un wiki collaboratif. La narration autour de cet univers continue de s’étoffer avec une accélération des contenus audio-visuels en 2022 sur TikTok et YouTube (les vidéos récentes de Kane Pixels, créateur de 16 ans, génèrent ainsi 35 millions de vues). Le pan romanesque reste néanmoins inexploré, hormis des récits sur wattpad en forme de témoignages fictifs/courtes nouvelles.
La fameuse photo et le texte d'origine traduit de l'anglais, postés sur le board /X/ (paranormal) de 4Chan posté par un utilisateur anonyme (le principe de ce forum) : Utilisateur anonyme – 14 mai 2019, 20h29min.30sec. Post n°2267 - Citation :
- The Backrooms
Si vous ne faites pas attention et que vous « no-clipez » dans la réalité aux mauvais endroits, vous vous retrouverez dans les Backrooms, où il n’y a rien d’autre que l’odeur méphitique de vieille moquette humide, la folie d’un jaune uniforme, le fond sonore des lumières fluorescentes grésillant à fond sans fin, et approximativement six cents millions de kilomètres carrés de pièces vides segmentées au hasard dans lesquelles être piégé. Dieu vous protège si vous entendez quelque chose errer à proximité autour de vous car elle vous a certainement entendu. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Si on débarque avec un texte qui s'appuie sur cette légende urbaine, est-ce qu'on a une chance d'intéresser un éditeur ou sera-t-il trop "frileux" au regard des droits par exemple ? Il y a toute une manne de "creepypastas", légendes horrifiques et populaires créées de toutes pièces qui émergent sur Internet depuis des années (Slenderman, fondation SCP, etc.), mais qui ne sont pas du tout explorées par le champ éditorial, je trouve ça étrange. Si vous avez des infos/avis sur la question, je suis preneur !
Dernière édition par Sorbonae le Dim 8 Oct 2023 - 11:17, édité 1 fois |
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Nombre de messages : 10117 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Dim 8 Oct 2023 - 11:15 | |
| Aucun souci ! Le droit d’auteur ne s’applique qu’à des auteurs. La culture numérique se caractérise justement par le fait qu’elle soit appropriable, qu’elle se dégage des conceptions de la propriété intellectuelle nées au 18ème siècle en Europe. |
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Nombre de messages : 22 Âge : 39 Date d'inscription : 17/09/2021 | Sorbonae / Homme invisible Jeu 26 Oct 2023 - 11:01 | |
| Merci Pasiphae pour ta réponse ! |
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Nombre de messages : 191 Âge : 36 Localisation : Paris Pensée du jour : Ou pas ? Date d'inscription : 31/10/2021 | Hortense / Tycho l'homoncule Ven 27 Oct 2023 - 7:27 | |
| En réalité, ce qui est sur Internet est protégé, puisque la protection du droit d'auteur existe quel que soit le support (physique ou numérique) : cette explication que j'écris est protégée par le droit d'auteur par exemple.
Ce qui ne l'est pas, ce sont les idées. Si tu prends une légende urbaine, une fake news, ou n'importe quelle autre pitch, tu peux tout à fait en faire une autre histoire du moment que tu ne réutilises pas le texte déjà écrit. L'idée = le pitch / la légende urbaine n'est pas protégée, mais le contenu précédemment écrit l'est (incluant les noms de lieux imaginaires et de personnages).
Là où il me semble qu'il y a une difficulté, c'est que ces histoires prennent la forme de légendes justement parce qu'elles sont courtes et simples et sont souvent accompagnées d'une morale comme dans un conte. C'est leur format qui en fait leur succès (comme ces images envoûtantes de pièces vides). En faire quelque chose qui marche sur un long format (comme un roman ou une nouvelle) et avec toutes les contraintes que ça impose, comme d'avoir des personnages et des lieux identifiés, peut rompre le charme de ces histoires. |
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