|
|
| | Nombre de messages : 876 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2016 | Le Trader / Double assassiné dans la rue Morgue Mar 10 Oct 2023 - 14:37 | |
| Jour 10 : Fortune / Chance Petite chanson qui fait du bien. - Spoiler:
J'ai de la chance de la chance car je peux vivre debout et heureux heureux car j'ai de la chance de la chance car j'ai des rêves plein les poches
J'ai de la chance le matin je me lève avec ma femme et ma fille qui rit le soleil baille encore les étoiles clignent de l'oeil à la fée qui se penche sur ma chance ma chance
J'ai de la chance avec mes rêves plein les poches et les mains qui gravissent la nuit les espoirs les mots quelques volutes des dieux distraits ils ont laissé ma chance traîner avec mon rire
J'ai de la chance de la chance mes rêves s'arriment au quai de mon crâne un souffle un élan de café crème j'entends de ma gorge de nouveaux chants percer l'avenir l'horizon disant il a de la chance de la chance il a des rêves plein les poches
J'ai de la chance de la chance car je peux vivre debout et heureux heureux car j'ai de la chance de la chance car j'ai des rêves plein les poches
|
| | Nombre de messages : 655 Âge : 41 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Hé ! Makarénine Mar 10 Oct 2023 - 15:47 | |
| On garde le rythme et c'est très bien. Merci le Trader de m'accompagner tout au long de ce mois. Jour 10 : Fortune / Chance - Citation :
- Une nuit à arpenter tous les casinos. C’était un pari dingue. Chaque membre de leur équipée devait jouer un dollar dans un machine à sous de chaque établissement de la ville. Mais Las Vegas, ce n’est pas que le Strip. Plus d’une centaine de casinos, soit, mais ça leur semblait jouable : un arrêt, une machine, un dollar et au suivant.
Mais les règles n’étaient pas si bien fixées. Plus d’un millier d’établissements possédaient une licence de jeu à Sin City. Et deux cent mille bandits manchots y tendaient leur bras. Le vertige !
Et même à cinq, avec chacun cent dollars en poche au départ, aucun n’avait encore touché le jackpot. Ils avaient chacun gagné un peu de quoi trainer jusqu’au bout de la nuit, boire et manger un morceau. Ils ont parfois pris le temps de laisser reposer leurs jambes. Ils n’avaient plus vingt ans mais quand même vingt ans de souvenirs communs à ressasser.
Ils avaient encore émergé d’un bar quand le soleil surgit au-dessus de la ligne du désert et commença à oranger le boulevard où il se trouvait. Vautrés sur un banc, quatre accueillaient dans leur épuisement la lumière naturelle de l’astre d’or. Le cinquième tournait le dos à l’aurore et paraissait encore dopé par la lueur des néons. Ses pieds ne demandaient qu’à avancer pour que tout le reste ne s’écroule.
Il fut surpris par sa propre ombre quand le soleil le frappa dans le dos. Il fit volte-face, trouva ses quatre amis vidés mais souriants. Alors il eut cette pensée qu’il exprima comme un besoin, spontanément :
— Vraiment les amis, toute cette nuit, je me suis baladé avec ma seule vraie fortune. |
| | Nombre de messages : 655 Âge : 41 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Hé ! Makarénine Mer 11 Oct 2023 - 18:52 | |
| Mine de rien, on attire en moyenne une centaine de promeneurs silencieux par jour sur ce topic avec nos petites proses et versifications. Ça tombe bien, aujourd'hui, on est là pour vagabonder (wander) : - Citation :
- Pendant qu’il prenait la grand’route, il repensa aux mots du poète : partir, c’est mourir un peu. Il rit par le nez. Où avait-il bien pu entendre une bêtise pareille ? À l’école, sûrement. Ou dans une chanson. Sortir, se perdre un peu et vivre. Voilà qui lui correspondait.
Et puis l’école, il l’avait surtout connue buissonnière. Des chansons, il ne connaissait que celles de punks qui lui filaient des acouphènes dans des salles underground où on paie au chapeau. Après quoi il reposait ses tympans dans des squats et il repartait à pied sur la route. Et quand c’étaient ses jambes qui réclamaient un peu de repos, il levait le pouce direction là où vous allez m’sieur-dame. Pour ça au moins il faisait l’effort de faire propre sur lui.
Mais les routes aussi le fatiguaient. Pas seulement la dureté du macadam. Marchant à l’abri des glissières de sécurité, il les reluquait avec mépris. Et quand ça le prenait, il cherchait une rivière, un arbre, une plage, une forêt. Alors il suivait ce que la nature lui dictait. L’eau courait-elle à gauche, à gauche il allait. Une branche lui tendait-elle sa ramure pour l’accueillir sur tel ou tel chemin, il s’y engouffrait.
Ainsi il se perdait dans le cadeau sans cesse renouvelé que la terre lui offrait. Partir, c’est mourir un peu. Oui, de cette façon, sans aller dans la même direction que ceux de son espèce, il mourrait. Mais il vivait depuis assez longtemps comme cela pour savoir que sans bouger, en moins d’un siècle, on creusait d’avance le sillon où jeter son cadavre. Lui offrait sa chair aux lignes de vie millénaires quand son corps vivant fendait les cours d’eau et il cueillait à même l’arbre les fruits défendus dans les vergers de ses semblables.
Mais les arbres aussi rêvent de s’évader et ils lui offraient sans résistance le sucre de l’existence. Il tenta de l’expliquer aux policiers mais on testa juste ses consommations et accoutumances. Avec eux la poésie ne représentait pas la meilleure défense. |
| | Nombre de messages : 876 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2016 | Le Trader / Double assassiné dans la rue Morgue Jeu 12 Oct 2023 - 16:04 | |
| Jour 11 : Promenade - Spoiler:
j'ai promené mon ombre contre son propre parti politique
mon enfance et ses silences ses sauts de crapaud-comète
à l'étape des vélocipèdes célestes entre soleil et suée j'ai erré
des seringues dans chaque œil des lanières en mors de cheval-cri
il a fallu marcher, marcher encore prier de soif la religion de vos déserts
digérer l'essence des fleurs la voix cassée moulue dans l'orage au goûter
les pieds défoulant les futurs à naître des ampoules-génies frottées au sens
à concevoir toutes les mélodies d'errance comme une déesse bio à capturer
sous verre sans fard de vulnérabilité commune saisir ce mouvement
de l'un et de l'autre, mon ombre contre sa peau une échelle descendue
depuis le bonheur au fond du gouffre comme une pierre lancée au puits
oubliée baladée par la rivière fragmentée finir en farine de la terre qui conspire
encore une révolution de plus à dire un bilan cardio sauvegardé sur le cloud
Jour 12 : Epicé - Spoiler:
Tu cuisines chez nous avec du curry bleu indélébile et enfantin
Tu ajoutes à ton sourire un chimichurri de rigueur après la grande marée
Tu remets toujours un peu de saté les jours d'engelures ou de salaire
Tu gardes pour coder tes mots ou alors tes gestes notre Curry des Amoureux
Qu'on aime pas vraiment mais que tu manges comme le reste d'une grimace et d'un pouce levé
|
| | Nombre de messages : 655 Âge : 41 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Hé ! Makarénine Ven 13 Oct 2023 - 10:06 | |
| Mais non, je suis pas en retard, j'étais là mais coincé dans la cuisine de mon imagination. Voilà déjà pour le Jour 12 : Épicé - Citation :
- Ce matin, Joe se trouva plus mort que vivant. Il se réveilla, s’anima sur le canapé. Son crâne grouillait déjà de la sensation de la déconfiture de sa cervelle. Il grinça des dents à ce résidu de pensée qui traversait encore ses neurones, plus fort que l’appétit qui emplissait son ventre. Il erra un instant du salon à la cuisine. Rien ne lui faisait envie. Il se sentait enrobé dans la pourriture.
Comme mû par un starter de mécontentement, il stoppa ses errements, cessa de hanter son appartement et sortit. Aujourd’hui, il mettrait un peu de piment dans son existence. Heureusement une épicerie en face de chez lui était restée ouverte. En passant la porte, il se fia à son flair. Muscade, cannelle, ras-el-hanout, dans ses sinus, tout se mélangeait en une idée : quand il tomberait sur de nouveaux survivants dans cet enfer, Zombie Joe se ferait un bon gros tartare bien épicé cette fois. Et j'en rajoute pour le jour 13 : Rise/ hausse / lever - Citation :
- Le proviseur haussa un sourcil à cette déclaration. Sarah ne séchait pas les cours, prétendait-elle. Elle ne sortait jamais de l’enceinte du lycée avant la fin de la journée, osait-elle-même affirmer.
— Vous n’avez qu’à regarder les vidéos des caméras de sécurité si vous voulez vraiment me fliquer jusqu’au bout. — Mademoiselle Afar, ici les caméras de vidéoprotection ne servent pas à surveiller les élèves (ce fut au tour de l’ado de hausser les deux sourcils) mais à assurer la sécurité de l’établissement contre toute intrusion. Vous m’écoutez, mademoiselle Afar ou vous êtes déjà ailleurs ? Vous allez me raconter où vous passez votre temps au lieu d’être en classe. Elle allait lui expliquer qu’elle était toujours en classe, même si on ne la voyait pas. Mais il ne la croirait pas. Elle choisit une autre approche. Elle se leva de sa chaise et prononça ces mots avant de s’accroupir vers le sol. — Il y a deux versants à une histoire, monsieur, et plusieurs côtés à la réalité. Et quand je veux me changer les idées, je lève le voile et je m’évade. Mais je reste toujours dans les limites du lycée… Et elle souleva un coin du linoléum comme on ramasse une feuille de papier. Le proviseur n’eut pas le temps de cligner des yeux ; elle avait disparu. On frappa à sa porte. Son esprit ne parvenait pas à caser ce qu’il venait de voir. Ou de ne pas voir. Il dit simplement : « entrez ». La porte s’ouvrit. Sarah se tenait là. Le voile derrière elle était encore levé. Comment croire ce qu’il discernait de l’autre côté ? — Vous voyez ? lui décocha la lycéenne. Elle n’attendit pas la réponse et ferma tout derrière elle.
Dernière édition par Fred Dee le Lun 16 Oct 2023 - 12:34, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 876 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2016 | Le Trader / Double assassiné dans la rue Morgue Sam 14 Oct 2023 - 15:35 | |
| Jour 13 : Hausse - Spoiler:
Il y a cette nécessité d'écrire sur les hauteurs poétiques disons humaines disons aussi traduisons les bassesses les soubassements les rouages les poulies l'ascenseur qui va en quelques mots s'adresser à
tiens Christine Lagarde reparle de l'inflation tout va s'arranger oui il faut que les entreprises oui qu'elles jouent le jeu des salaires à rêver des marges à rêver
donc il y a cette nécessité d'écrire sur l'essentiel et l'indicible je cite des jeunes écrivain.e.s bien sûr le thème du prochain concours est fou moustique, parasite, j'entends d'ici les poèmes m'empêcher de dormir la nuit compter les heures c'est ma fille qui sera contente, entre 3 et 5h12 du matin
2% d'inflation incroyable en pleine permacrise de quoi de qui les taux remontent au plus haut depuis 99 il faudra réfléchir au comment au pour quoi pour qui
en attendant les hauteurs poétiques devraient espérer, comme l'inflation qui « persiste mais décroît » je cite la dame, l'arrivée de l'IA pour mieux comprendre ce qui nous échappe, c'est si difficile diable comment sommes-nous-en-arrivé.es-là ? Que la macroéconomie guide le poème.
Jour 14 : Château - Spoiler:
Viens on s'enferme on se déco viens on pose des murs épais contre l'orage des murs couvertures des parquets de livres avec tous les coussins on sort les matelas pose la lampe au sol au plus bas au murmure éteins tout et tremble en écoutant l'orage
sans écran sans un cri oublie jette l'actu on s'échappe on fugue dans un château fort de draps de tendres draps à la douceur qui suspend les gros titres tout ce sang partout les débris les pfff les discours de folie viens on s'évade un peu on prend le large une heure allongés dans le profond silence des stupeurs
On s'enferme encore juste une heure ou deux de plus une ou deux nuits à moins dormir à moins rêver d'un peu de paix d'un peu de joie perdue et la tendresse, qui encore en parlera sans maudire sans hurler sans mentir Allez viens on s'endort on se réveillera bien tôt pour s'émerveiller un peu d'une étoile ou d'un sourire de choses simples naïves un peu jolies à protéger
ne pas oublier de tout ranger demain pour aller en forêt
|
| | Nombre de messages : 655 Âge : 41 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Hé ! Makarénine Sam 14 Oct 2023 - 23:25 | |
| Jour 14 : Château - Citation :
- Ils contemplaient leur construction avec des yeux d'enfant. Le vent tiède de la nuit californienne soulevait leurs longs cheveux. Un de leurs compagnons était parti en quête d'un fût à mettre en perce pour baptiser leur fort, célébrer son élévation.
Saccager une chambre d'hôtel était à la portée de tous les groupes de rock, même si c'était un art qui s'était perdu dans le grand bain de la bien-séance. Eux fêteraient cette renaissance en plus d'une révolution. Tout un étage pillé. Plus un matelas, plus un oreiller. Tous passés par la fenêtre pour construire au bord de la piscine cette citadelle. Ils contemplaient ce château de literie qu'ils avaient bâti et derrière leurs yeux brillait une âme d'enfant qui jamais en son jeune âge n'en aurait fantasmé autant. PS : ha, je vois qu'on a eu une même vision d'un château moelleux avec Le Trader. Je ne lis tes poèmes qu'après avoir publié mes propres textes pour ne pas me laisser influencer et là c'est une sacrée coïncidence. Quoi qu'il en soit, merci encore de m'accompagner en ce mois. J'aime beaucoup le caractère surréaliste de certaines de tes créations. Continuons comme ça ! |
| | Nombre de messages : 876 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2016 | Le Trader / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 15 Oct 2023 - 14:55 | |
| Fred Dee : avec les actualités, j'ai pensé à ma petite famille et puis à l'épisode de Community sur la guerre entre le fort de coussins et celui de couvertures qui parodie Band of Brothers. Si tu ne connais pas je te le conseille ! On doit aussi avoir les mêmes goûts, par exemple Calvin&Hobbes étant ma bd favorite...merci à toi de m'accompagner et merci de ton retour ! (Je lirai tes textes d'un coup à la fin du scriptober). Jour 15 : Poignard - Spoiler:
Sur l'île de Malfaisance à côté des BMC et des taudis on relevait les casiers de Kanaka
avec trois mille rhums arrangés de saisons dans les caves de l'océan ça grouillait d'or des pépites et des dents dans ses bourses
à Malfaisance la ruelle pouvait délirer rapide- -ment sur un geste sur le degré trop élevé le mot arhumatisé de trop sur Kanaka
on disait qu'il n'avait pas dormi depuis huit ans qu'il cousait des peaux d'assassins à la sienne qu'il possédait quelque chose comme un sous-marin
seulement je l'ai vu s'endormir sobrement nu les yeux ouverts caressant sa collection de couteaux préférés il rêvait d'une grande ville d'un bureau d'un ordi un métro quotidien avec une femme, peut-être même deux des enfants et des crédits
il s'agitait parfois les globes entièrement blancs et coupait dans le vide de son lit ses propres rêves aux couteaux
je le surveillais et je chantais sur le son de ses colliers d'os dorés en attendant l'aube et ses casiers au retour de Kanaka
|
| | Nombre de messages : 655 Âge : 41 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Hé ! Makarénine Dim 15 Oct 2023 - 23:48 | |
| Community, je ne suis jamais allé plus loin que la saison 1 Mais avec Calvin & Hobbes, on peut être copain. Oui, je sais, ça rime, car ce soir, je fleuris sur les mêmes platebandes que toi. Jour 15 : Poignard - Citation :
- D'un coup de stylo
Je lui plante ce poignard dans le cœur Mais à travers même son sternum Je n'ai osé frapper Cette cicatrice où j'ai passé mes lèvres Où j'ai posé mes doigts naguère Je m'étais juré de ne jamais la faire saigner A nouveau et d'un coup de stylo J'ai eu la faiblesse Par un petit mot Planté sur le frigidaire De poignarder ce cœur Qui m'aime |
| | Nombre de messages : 655 Âge : 41 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Hé ! Makarénine Lun 16 Oct 2023 - 12:50 | |
| Jour 16 : Ange - Citation :
- — Ce qu’il y a de merveilleux avec l’humanité à ce stade de son histoire, c’est qu’on peut leur mettre toutes les évidences, tous les signes sous le nez, ils vont encore douter de tout.
— Non, mais t’es sûr que là ça va pas se voir ? — T’en fais pas mon ange ! De toute façon, ça peut être l’Armageddon dans une heure, ça m’empêchera pas de le faire. Et je veux jouir de ce moment avec toi. — Mais c’est péché ! — Si tu le dis. Mais ça encore, c’est très humain. — Mais nous… — Exactement. Pourquoi nous sentir concernés ? — Mais parce que nous… — Exactement. Et pour cette raison, je vais te dire, cette invention des péchés de luxure et de paresse et des cinq autres, ça vient pas d’en haut. Sept n’est même pas le nombre juste. De péché, il n’y en a qu’un et c’était le péché originel. L’acte fondateur, plus ou moins. La source de toutes ces rivières de sang, de merde et de tout ce que l’humanité a fait couler. Et maintenant, je veux me la couler douce au moins une fois. La fois ultime. Et tant pis si on me voit. — Et si quelqu’un nous demande qui on est ? — Tu lui dis la vérité. C’est pas bien de mentir… — Tu rigoles ? Et les conséquences ? — Franchement, au pire, je dirais qu’on nous prendra pas au sérieux. — Ils en sont à ce point ? — Mais pourquoi tu crois qu’on s’est mis d’accord avec l’autre côté pour tout raser ? — Bon, alors, il se trouve où ton coin super ? — Tu vas voir, c’est par-là. La plus belle plage de ce côté de l’univers. Le paradis sur terre, mon frère. |
| | Nombre de messages : 876 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2016 | Le Trader / Double assassiné dans la rue Morgue Mer 18 Oct 2023 - 14:51 | |
| J'ai lié les deux thèmes de ces derniers jours, j'attends toujours l'inktober pour me l'approprier et jouer avec les thèmes, ce qu'il propose de correspondances. Jour 16 : Ange&Démon 1 - Spoiler:
Aile droite Aile gauche entre des plumes et des griffes du feu et un morceau de ciel qui cognent contre les gens dans la rue dans la mort et rien ne se passe l'aile droite est une caresse la gauche une bénédiction qui dira les torts du démon qui dira les prières de l'ange avançant ainsi dans la rue dans la mort ces ailes qui furent arrachées, de force dans une tranchée de comète, brûlées dans des bûchers de dieux, ces ailes concassées par des pas des crocs des meutes avides ces ailes qui se sont posées, souvent, sur l'épaule avant la bataille au bout d'un cœur qui a su se donner refermant une bouche qui attendait un sentiment réciproque une déclaration de paix un confessional étendu dans le ciel un baiser entre le bien et le mal une accolade après la dispute Aile droite Aile gauche venues des temps avant le premier air accompagnant la transhumance des planètes des bisons des voiliers et ton amour laissé aux vents qui te portent et t'acclament aux grands vents contraires qui caressent tes ailes
Jour 17 : Ange&Démon 2 - Spoiler:
Quel costume porter aujourd'hui ? Avec des petites fées ton diablotin en récréation sur l'épaule ce petit ange lové sur mon crâne la nuit, pour gardienner mes rêves mon petit ange de bagarres qui a tant et tant à faire et qui m'irradie
Quel feu brûleras-tu pour nous ? Petite fée qui ronfle sur ma poitrine qui poudroie des cris dorés les yeux remplis d'attentes d'amour et de nuits imparfaites mais passées avec nous à tutoyer les étoiles tes ancêtres
Quelle main tenir en traversant la vie ? A-t-on seulement eu le choix que de mourir où nous irons mourir de tenir la tempête en riant de danser avec ta peau qui pulse ces petites chansons qu'on aime qui resteront en nous jusqu'à te laisser devenir notre héritage
Quel cœur te suivra encore demain ? Mon petit cœur faible mon démon mes poésies d'ivresses et mon salut ou bien ce sera la grande messe à se perdre dans les jupes de Dieu qui se fout bien de nos allures de pèlerin céleste d'amoureux revenus des belles cosmographies
Et pour quel cintre Et pendant quelle minute s'adorer de nouveau ?
Jour 18 : Selle - Spoiler:
A cheval sur les légendes j'ai refait Gaugamélès Carthage et Verdun en gardant le souvenir des yeux des mots derrière tout ce silence de bataille chargé sur ma selle
je me crois estafette et poète et cuisinier témoin des chairs fumées l'humain le poème et toi qui m'envoie ta chair lettre après lettre, ta mèche découpée pendant la perm'
découpée aussi pendant les tortures les interrogatoires le sang qui gicle sur le chemin des journaux et des gloires toujours plus épaisses que toi qui m'envoie encore un tissu imprégné de tout ce que tu es
pendant que sur ma selle on m' envoie jouer au pilote au taxi pour un général qui y tient à sa grande et belle légende où toi tu n'existeras jamais où j'apparaîtrais en bout de ligne comme des blancs entre les mots
envoie encore un peu de toi la selle est de nouveau chargée de nouveau vers l'horizon bombardé à la recherche de sa triste gloire
|
| | Nombre de messages : 876 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2016 | Le Trader / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 22 Oct 2023 - 14:46 | |
| Personne, mais je continue, on voit la fin du tunnel ! Jour 19 : Dodu - Spoiler:
A l'ouest du néant Mami-Ga gave les crustacés comme elle nous appelle avec des marmites géantes de poèmes en effilochés
par petits bouts de gras des vers dodus allant dandiner de bouche en bouche quand nos verres trinquent
non loin du tablier de Mami-Ga des poèmes séchés attendent leur tour avec filets, grappes, tranches, en sauce, double cuisson toute l'agriculture locale sous la langue se presse sous le couteau de Mami
elle éteint sa loupiote va se coucher après la dernière salaison un poème d'un ivre mort en pourboire ou sans rien dire pour la remercier de nourrir les affamés les passions ensablées à l'ouest du vide
Jour 20 : Givre - Spoiler:
d'un vernis tu déposes un givre sur ta peinture pour rappeler aux couleurs de rester comme modèles
dans le salon frigorifiant elles ont posé si longtemps qu'elles se rhabillent de flocons dans ton salon de givre
qui se fait nid qui se fait pente qui avale les avalanches de formes données au pinceau ton vernis a perlé sur ton visage
Jour 21 : Chaînes - Spoiler:
Il avait créé un zapping poétique pour que la télé déclame plus qu'elle ne réclame que les gens entendent mieux écoutent et se mettent ensemble à chanter
c'est passé à une heure de grande écoute après des négociations à la française pour la culture à la française pour notre littérature à la...
et personne n'est venu sans doute lisaient-ils relisaient-elles toutes et tous les plus grands poèmes
personne n'a jamais su pourquoi personne n'est jamais venu mais c'était fortement poétiquement fait
Jour 22 : Rugueux - Spoiler:
Autant de poèmes rugueux affrontent les violences de passage
Qu'il en reste des morceaux acérés – des poignards provoquant
Tout un ciel en dehors et au-dedans qui les accuse d'être les responsables
De ces poèmes durs au toucher qui effraient même les pires juges
|
| | Nombre de messages : 655 Âge : 41 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Hé ! Makarénine Lun 23 Oct 2023 - 11:21 | |
| Salut le Trader, désolé de ne plus suivre. J'étais bien motivé au début du mois et un nouveau job est arrivé, de nouveaux horaires, une nouvelle organisation et une nouvelle fatigue à gérer. Bon courage pour la suite. Je viendrai te lire dès que j'arriverai à me poser un peu. |
| | Nombre de messages : 876 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2016 | Le Trader / Double assassiné dans la rue Morgue Jeu 26 Oct 2023 - 15:27 | |
| Je comprends Fred Dee, ça prend du temps. Au plaisir de te relire sur le forum Jour 23 : Céleste - Spoiler:
yeux fermés à cœur ouvert depuis chaque bout des mondes recroisés
yeux fermés à l'heure des lignes de trains en cumulus des lignes d'avions vers le sol
yeux fermés au ciel balayant par le vent d'une aile les paupières d'enfant
yeux fermés de pluie plongés dans l'écume et l'embrun un baptême recommencé
yeux fermés de nuit à connaître le nom des grains de sa peau psalmodiée
yeux fermés de route au balancement des heures tu te frottes au sommeil
yeux fermés d'avant des goûts de sucre et de menthe charpentant la cabane des dieux
Jour 24 : Superficiel - Spoiler:
Il dit qu'il n'a jamais volé il a juré sur son livre de chevet sur la tête de ses mômes sa femme aussi Il tremblait la main levée à donner le bon dieu en promotion avec le ticket de caisse du purgatoire
Il est prêt à brûler toutes les neiges les lunes de miel et les jouets en bois pour s'en sortir pour s'en féliciter Il rêve des gros titres qui vont l'acquitter des questions finement choisies orientées des questions billettées
mais enfin il est innocent, il est innocent, tout le monde le sait tout chez lui est innocent il est innocent et puis nous derrière derrière les discours on lui taille un pistolet dans le bois pour son prochain cauchemar
Jour 25 : Dangereux - Spoiler:
j'ai acheté une supernova en soldes cette garce m'a détruit l'appartement tous les meubles et sur les murs elle a postillonné des galaxies mortes
j'ai acheté quatre soleils en réduction mis en pot ils ont ouvert un club de poker clandestin et ça a frappé quatre coups de revolver du destin
j'ai acheté la dernière lune du Roi un peu borgne et border elle insulte tous les passants elle crache du feu sur chaque rêve qui passe en jupe
j'ai acheté aux enchères la planète des grands vides et des p'tits riens Elle ne fait que parler toute seule posée sur un banc entourée d'oiseaux
j'ai acheté deux étoiles amoureuses pour apprendre de leur grandt'amour elles ont fini par s'engueuler un jour et l'une s'est cassée dans un trou noir
j'ai acheté une comète hors-circuit très loin de toutes les circulations avec des béquilles elle bégayait qu'elle se vengerait à minuit pile
Jour 26 : Enlever - Spoiler:
116 mille enfants disparus 43 000 en 2022 51 000 en 2019 des fugueurs des fugueuses mais pas que...
38% des mineur.es ont moins de 15 ans
En France un enfant disparaît toutes les dix minutes les chiffres sont en hausse
dans le même temps des policiers européens font des "découvertes étonnantes"
dans le malaise général
|
| | Nombre de messages : 876 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2016 | Le Trader / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 29 Oct 2023 - 15:21 | |
| On se motive pour le bout du tunnel ! Jour 27 : Animal - Spoiler:
les pluies vivent en meute hurlent en louves croquent leurs petites activités de surface dans le repas du clan
les pluies viennent silencieuses et fortes à bruissement d'alerte sous les drapeaux après les discours après le passage d'une proie sous le rayon
les pluies arrivent d'un même banc de nage gueules ouvertes à l'appétit féroce avec les yeux de faim ceux qui réclament prêts à tout
ces pluies déversent à l'envers depuis le fond de l'âtre vers le bout des autres toujours à l'averse commencée en creux emmenée au plus loin possible de ses grands cyclones inconnus méprisés mal cachés mal aimés aux yeux prêts à tout
Jour 28 : Briller - Spoiler:
Il a confondu ce qui brille avec les bijoux de l'écriture
qu'elle donne dans la patience hold-up après hold-up etc
tant et tant que les plus pressés finissent bien riches et sans leurs mains
Jour 29 : Immense - Spoiler:
j'ai croisé sur le nirvana sur la queue du dragon des petits bouddhas de feu et de poussières d'âmes des géants d'énergie à petite toute petite voix d'enfant les poings comme un temple la tête ouverte sur la carte du monde de la nuit des temps sur cette route pavée d'astres et de poubelles d'états morts rien de plus intense que la main tendue à tout parler tout entendre et comprendre à tout moment immense présent avec des hauteurs d'ami des légèretés codées de rire le savoir passant en fleuve la science une grammaire toujours sur la route lumière bornée vers le nirvana ou ce qu'il restera dans la mort ce qu'ils faisaient jour et nuit était de poser la question une seule à la fois pour tout embrasser et j'étais là vers eux front contre front à manger tous le même fruit de langue à donner la poésie les poèmes la France le grand siècle Rimbaud avec le raffinement de nos gwerz l'imperfection des poètes l'absence des femmes le jeu des survivants ils connaissaient de nom, sur cette route du dragon pris par la queue, Victor Segalen le brestois et moi d'apprendre que même là- -bas dans l'espace et le temps pris à l'envers dans le flux immense dans l'errance avec les géants pélerins du nirvana Brest est une destination de choix pour qui n'y a jamais vécu
|
| | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|