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 comment penser comme une femme quand on est un homme ?

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Henri Boerenzon-Asterby
   
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Henri Boerenzon-Asterby  /  Pippin le Bref


Bonsoir à toutes et à tous.

Ma question peut être hors de propos ou définitivement idiote.

Comment un écrivain peut-il rendre les émotions féminines dans le récit ? Je n'ai pas d'image toutes faites ni de clichés en tête. Nous sommes tous des personnes uniques que nous soyons homme ou femme.
Des personnages de femmes fortes face aux changements, exprimant leurs craintes et/ou leurs frustrations ne sont pas pour autant des -euh j'ai de vieilles et vilaines expressions en tête-, des personnes en perte de féminité.

Je suis conscient de ma part de féminité mais cela na me fera pas penser ou réagir comme elles. (je les comprends peut-être un peu mieux que certains hétéros mais bon. La question n'est pas là. Smile )

Pouvez-vous me conseiller des livres comme celui d'Elisabeth Badinter sur l'identité masculine (XY) mais pour les femmes ?

Un peu comme si je devais interpréter le personnage d'une femme. Me mettre dans sa tête et faire comme si.

Finalement, incarner un personnage sans que le lecteur ou la lectrice ressente que c'est un homme qui écrit.

C'est une fois de plus décousu et je m'en excuse.

PS : le sujet et quelque peu piégeant. Je sais qu'une identité ne se limite pas à nos chromosomes. C'est un tout. Smile


Dernière édition par Henri Boerenzon-Asterby le Mer 2 Aoû 2023 - 7:37, édité 3 fois
 
Le vent l'emportera
   
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Le vent l'emportera  /  Autostoppeur galactique


Plutôt que "lis des livres sur les femmes", je dirais plutôt "lis des femmes" et plus accessible encore "écoute des femmes", non ? 

Surtout, je trouve que les femmes sont moins étrangères que des aventuriers, des ouvriers agricoles ou des cosmonautes... ou n'importe quel personnage masculin que ton imagination va forger.
 
Henri Boerenzon-Asterby
   
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Henri Boerenzon-Asterby  /  Pippin le Bref


Je ferai intervenir 5 femmes.
La première vivra au 17è siècle, d'origine hollandaise débarquant dans le nouveau monde.
les deux autres vivront au 19è siècle.
Une plus "pionnière" que l'autre.
la quatrième vivra au 20è siècle.
La dernière vivra entre le 20è et le 21è siècle.

Entrer dans l'esprit d'une femme du 17ième siècle... Elle ne peut se calquer sur son mari. Impossible. Smile

Peut-être que je cherche le compliqué.
 
Kal'
   
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Kal'  /  Der grüne Fennek


Le conseil de lire des femmes écrivant des personnages féminins me parait le plus approprié, et si possible du milieu social et de l'époque de tes personnages.
 
CalédoniaRob
   
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CalédoniaRob  /  Tentatrice chauve


Ah 😄😄 Encore un topic qui va dériver pendant 3 semaines avec des tonnes de commentaires qui n’auront rien à voir 😄😄
(Désolé, je n’ai pas de solution personnellement a t’apporter 😄 )

Edit : Attends qu’el lopez et nuage rouge s’en mêlent Pop corn
 
Kal'
   
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Kal'  /  Der grüne Fennek


Et là ton message, tu trouves qu'il est constructif et qu'il a quelque chose à voir avec la choucroute ? C'est quoi l'objectif, de provoquer les gens histoire de donner du boulot inutile aux modérateurs du forum qui pour rappel, sont des bénévoles qui aimeraient peut être profiter de leur temps sur le forum pour autre chose que du corbeillage ?
 
Aconitum
   
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Aconitum  /  Tapage au bout de la nuit


Je plussoie de lire des autrices (je peux recommander par exemple Margaret Atwood et Octavia E. Butler), et je rajouterais aussi l'écoute de podcasts féministes, comme l'excellent "Un Podcast à Soi" de Charlotte Bienaimé, produit par Arte Radio. L'émission parle de beaucoup d'aspects de la vie des femmes, et de leur rapport à la société, et laisse la place à beaucoup de témoignages et chemins de vie différents. L'un des épisodes, "Des Femmes Violentes", a énormément inspiré l'écriture de mon manuscrit, d'ailleurs.

Déjà, si tu parviens à ne pas décrire tes personnages féminins comme des objets sexuels, ou à ne pas les concevoir sous le prisme de "La Madone et la Putain", tu feras mieux que pas mal d'auteurs...
 
HilnaMacPhom
   
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Je trouve très bien d'avoir la démarche : pour l'angle féminin, et pour l'angle d'époque (ça m'agace quand je lis des personnages féminins du 18ème qui ont exactement le mode de pensée de femmes du 21ème : anachronisme).
Ta difficulté sera surtout dans l'approche historique ; des femmes du 17ème qui écrivaient, elles étaient la plupart du temps d'un seul milieu social (Mme La Fayette, Mme de Sévigné...)
Pour le 19ème, nettement plus facile : voir Jane Austen, George Sand...
et pour le 20ème et le 21ème tu auras l'embarras du choix, livres, films... avec possibilité en plus de faire relire !

Par ailleurs, j'aurais tendance à te conseiller de te renseigner et essayer de t'immerger, mais de ne pas trop te brider dans un 1er temps. Avance dans ton histoire, puis tu peaufineras le ton en corrections - le risque serait de te bloquer, à avoir peur de "mal faire". Ta démarche prouve que tu as les bonnes intentions, lance-toi puis sollicite des relectures...
 
Kal'
   
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Kal'  /  Der grüne Fennek


Oui bien d'accord avec le fait de se lancer et que c'est une belle démarche !
 
Mika
   
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Mika  /  Tentatrice chauve


Ta démarche est différente s’il s’agit d’une femme de nos jours ou d’une femme dans le passé. Dans ce cas précis, comme tu pars pour la seconde option, il est à mon avis aussi difficile d’écrire un homme avec une mentalité très différente de la nôtre qu’une femme. Ce n’est qu’en lisant de nombreux travaux d’historiens/riennes que tu trouveras la bonne réponse pour l’écriture des deux sexes. Je te conseille de te pencher sur l'histoire des mentalités, l'histoire de la vie quotidienne, ce genre de livres. Il y en a de plus en plus et la plupart sont très bons et intéressants pour les deux sexes.

Si le récit se passait de nos jours, pour ma part, je te donnerais le conseil suivant : écris ton personnage féminin comme si c’était un personnage masculin, mais fais réagir les personnages alentour différemment. Une femme sera toujours confrontée à un moment ou à un autre à des remarques désobligeantes de son entourage qui visera à la décourager à poursuivre ses projets et à la faire entrer dans le moule de son genre. Par exemple, mon père me disait qu’une femme vaut deux fois moins qu’un homme. Mon directeur de thèse me disait qu’il valait mieux pour une femme devenir ingénieure plutôt que chercheuse pour passer plus de temps avec sa famille. Certains olibrius pensent toujours que les femmes vont à l'université pour y trouver un mari, pas pour faire carrière, et vont donc te coller. Les femmes quant à elle te disent d'éviter la confrontation et te poussent à te mettre en couple (pour te protéger ? Te protéger des autres hommes ? Ou pour faire comme elles ?), même si tu ne veux pas (cette injonction commence très tôt, au collège je dirais) et que tu préfères continuer à butiner par exemple. Plus tard, quand tu es en couple, ces mêmes femmes te pousseront à la maternité, même si tu ne le veux pas, alors que de l'autre coté, ton employeur et tes collègues feront des blagues sur les femmes enceintes. Ainsi, même si de base tu as une personnalité similaire à un homme, que tes amis sont des hommes et qu'au travail, tu es entourée d'hommes, en tant que femme, tu es souvent entre deux feux. À mon sens, la différence tient donc plus aux réactions des gens alentours et comment ce personnage va y réagir qu’à une différence intrinsèque. Mais il faut garder en tête que ces réactions peuvent ou vont évidemment influencer sa personnalité. Mais ce n'est que mon humble avis et comme pour un homme, il va y avoir une grande différence selon la classe sociale de ton perso et où elle vit (la campagne / une petite ville / la capitale) et selon son éducation (religieuse/progressiste par exemple). Les injonctions citées plus haut seront plus ou moins fortes en fonction et ta héroïne peut y être préparée ou non.
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Henri Boerenzon-Asterby
   
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Henri Boerenzon-Asterby  /  Pippin le Bref


Pour le 17è siècle. A la base c'est une petite communauté qui fuit les persécutions religieuses. Ce sont des "Remonstrans" qui prônent le libre arbitre selon leur fondateur, Arminius. Mes personnages sont des propriétaires terriens. Leur nom de famille "Boerenzon" signifiant "Soleil paysan". Anneleen  et son époux Jacob savent lire, écrire et compter. Religieux sans tomber dans l'extrémisme, transmettant leurs valeurs humanistes à leurs descendants, ces derniers laisseront leur foi religieuse de côté après la perte d'un enfant (témoignage dans la "vrai vie" et réflexion de Dostoïevski dans "Les frères Karamazov").
Finalement, je ferai sans doute intervenir 6 femmes. Une qui sera en pleine guerre d'indépendance des 13 colonies.
La pionnière du 19è siècle. Elle traversera les Etats-Unis, en 1803, depuis New-York jusqu'à la Grande Louisiane et plus précisément près de Balltown dans ce qui sera le Comté de Dubuque, de l'Etat de l'Iowa.
Celle, Jane, qui vit à cheval sur le 20è et 21è siècle, sera adoptée adulte par un couple... d'hommes dont le dernier héritier Boerenzon. Il n'y a qu'elle en tant que femme qui puisse intervenir. La mère d'Edward-Eduardo, Anne, sera confrontée à son amour de mère et l'absence d'héritier. Le couple d'hommes qui se sont rencontrés lors de leur engagement dans les Brigades Internationales au sein du Bataillon Abraham Lincoln, seront en relation avec d'autres femmes, amicalement et professionnellement.
Les recherches historiques ont été longues mais passionnantes. A poursuivre pour encore mieux m'imprégner de la condition féminine pour chaque époque.
Merci encore pour vos réponses.
 
Blackmamba
   
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   Pensée du jour  :  Crachez-le aussi fort que vous voulez, ça ne sert à rien. Car je ne suis pas un déviant.
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Blackmamba  /  Guère épais


Sujet risqué en effet. Risque que je prend moi aussi ici je pense ?

Je rejoins la suggestion de lire des ouvrages écrits par des femmes. Ce n'est pas un succès garanti pour ta démarche, ni une recette miracle. Mais dans mon cas personnel, c'est quelque chose qui m'a aidé, et j'ai senti une différence, une progression, une sensibilité artistique plus poussée au moment de construire la psychologie d'un personnage féminin. Pour ce que ça vaut.

Après, tout dépend sa propre expérience dans l'écriture je dirais ? Dans le sens où c'est aussi à force d'écrire des personnages féminins que tu te feras plus la main. Si c'est ton premier essai, en mettant en scène plusieurs personnages féminins, j'ai l'impression que tu risquerais de te mettre une sacré pression ? Dans l'idée, je rejoins le point souligné par HilnaMacPhom : attention à la peur de mal faire, et celle de trop vouloir bien faire. En résumé. Je rejoins l'idée que ça pourrait brider. Même si ton intention est tout à fait louable, je ne dis pas le contraire : vouloir soigner au possible la sensibilité de ses personnages, masculin/féminin/peu importe, c'est toujours une bonne démarche je trouve.

Et pour le paradigme d'une époque passé, je rejoins les camarades qui te suggèrent de te renseigner sur l'époque. Je n'ai rien à suggérer, désolé. Mais d'autres t'ont déjà proposé des noms/pistes, et tu sembles avoir déjà toi-même passé du temps en recherches. Donc j'ai l'impression que tu possèdes déjà un socle pertinent.

Pour le regard des autres sur tes persos, souligner des remarques désobligeantes est une bonne idée également. Sans faire un cliché, mais mes persos féminins subissent parfois des remarques excessives, pour leur rajouter un poids supplémentaire. Peut-être un peu facile, mais je trouve ça crédible de le faire.

Et pour conclure, je dirais de conserver ta sensibilité sur ces questions, ne pas te renier au complet, te fier à ton instinct. Tout en cherchant ces nouvelles sensibilités dans le même temps. C'est un peu un numéro d'équilibriste, entre certitudes acquises qu'on veut garder comme des dogmes, et recherche de nouveauté dans l'inconfort et l'incertitude. Mais je pense qu'il vaut mieux conjuguer les deux, plutôt que pousser pour juste l'un ou l'autre. C'est un conseil que j'aime donner en toute occasion.
 
Hortense
   
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Hortense  /  Tycho l'homoncule


Henri Boerenzon-Asterby a écrit:
Comment un écrivain peut-il rendre les émotions féminines dans le récit ?


Il n'y a pas d'émotion féminine. Il y a des émotions tout court.

En revanche, le contexte social, économique, historique, etc. peut exacerber certaines émotions par rapport à d'autres. Si tu connais le contexte de l'histoire, le vécu de chacun et chacune, alors les émotions qui en découlent seront logiques et authentiques.
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Timotim
   
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Timotim  /  Petit chose


Bonjour,
Je suis très peu actif sur ce forum et je le lis bien davantage que je n'y écris, mais ce sujet m'a interpellé.
Je me retrouve aussi dans tes propos : je suis un homme, la trentaine, avec certainement ses clichés et idées malheureusement trop ancrés.
Je suis actuellement au milieu de mon roman qui a pour personnage principal une jeune femme. Ma plus grande crainte est, au mieux, de ne pas décrire de manière fidèle ou pertinente le chemin de pensée ou les réactions de cette jeune femme. Au pire, de basculer dans du cliché.
Je suis quelqu'un de très porté sur l'égalité des chances / des sexes et le respect de chacun, et cela me peinerait de me planter dans la compréhension de mon personnage.
Donc je pense que le mieux que je puisse faire, c'est de faire lire mon manuscrit par une ou plusieurs femmes pour être certain de n'avoir aucune situation qui semble "off". Et de garder l'esprit ouvert tout le long de l'écriture en me demandant "est-ce que je ne bascule pas dans le cliché ?".
 
Hortense
   
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Hortense  /  Tycho l'homoncule


Je répète : il n'y a pas d'émotions ou de pensées féminines, mais des émotions et des pensées tout court.

La meilleure façon de garder un point de vue authentique est de considérer chaque personnage comme une personne avant de prendre en considération son genre.

Une jeune pompière aura autant de problèmes "de femme" qu'un assistant maternel aura de problèmes "d'homme". Leur malaise au sein de l'autre genre sera authentique et ils prendront les clichés de plein fouet. Mais leurs émotions (volonté de faire un bon travail, d'être reconnu pour son travail sans que son genre influe sur la reconnaissance, difficultés éventuelles à se faire des amis ou nécessité d'adaptation...), resteront authentiques parce que les émotions sont universelles.

C'est le contexte social qui fait que les émotions sont considérées comme genrées, mais il suffit de discuter à coeur ouvert avec quelqu'un de l'autre genre pour se rendre compte que les préoccupations et le ressenti profond sont les mêmes. Simplement, il est socialement admis d'une femme qu'elle s'inquiète de l'avenir de ses enfants (et moins qu'elle se sente flouée qu'un autre qu'elle pense moins compétent ait une promotion à sa place) ; et il est admis d'un homme qu'il ait de nombreuses aventures avant de se poser (et moins qu'il arrête de travailler pour élever ses enfants pendant que sa femme fait carrière). 

Les émotions dont chacun va parler vont directement découler de ce qui est socialement admis ou non. Ca ne veut pas dire que les autres ne sont pas ressenties. Elles sont juste tues, ce qui est complètement différent.
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