Se présenter sur un forum où tout le monde avance masqué , armé d'une plume, me procure un peu le même effet que d'arriver sur une piste de ski avec des rollers aux pieds. On est pas très sur de ce que ça va donner mais une petite voix nous susurre qu'il y a moyen de s'éclater d'une manière ou d'une autre. Alors, qui suis-je, où vais-je et dans quel état j'erre ?
C'est ce que je me dis tous les matins au moment où j'attrape mon stylo et que la page blanche se fout de ma tronche enfarinée. Pour le dire autrement, écrire me donne l'impression d'allumer une ampoule quelque part dans les méandres de mon crâne signifiant que j'ai peut-être compris quelque chose à ce qu'il se passe.
Je suis en reconversion pour devenir nomade à temps plein car l'enfer géographique existe et j'y habite. Chez moi, chez nous, ca sent souvent le café clope, parfois des alcools venus d'ailleurs faits dans la tradition que nos traditions ignorent.
Il y a des cris d'enfant, des pleurs incontrôlés pour l'incongruité des choses ou une tartine mal beurrée. De l'urgence, beaucoup d'urgence, comme tous ceux qui réalise que tout passe et qu'on aura jamais assez de temps pour lire tous ces livres disponibles.
Des pares-feux, des rêves, j'en ai pleins. Ce sont ces jalons que j'abandonne pendant les longues soirées à refaire le monde fétide qu'on nous demande de sauver des flammes. Je crois que c'est ça aimer écrire finalement, vouloir sauver le monde, son monde, celui que je laisserai à ceux qui hurlent en sautant sur mon lit le matin dans de grands éclats de rire.