Pourquoi ? Mais pourquoi ? Réflexion débat sur la négativité omniprésente dans les trames des récits
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Hortense/ Barge de Radetzky Jeu 16 Mar 2023 - 8:23
Il y a aussi les romans de Valérie Perrin, qui sont plutôt des drames mais sans surenchère. Elle traite des sujets difficiles et sensibles (pour ceux que j'ai lu : transsexualité et deuil) avec beaucoup de délicatesse, sans cliché ni surenchère.
[Edit modération : le terme transexualité est incorrect et considéré comme dégradant, on lui préfère le terme de transidentité de genre ou de transgenre selon l’usage. ]
On peut aussi citer un bon nombre de romans policiers axés sur le thriller : les auteurs y développent une situation, une recherche de la vérité et des personnages. Il y a naturellement du noir (ça reste un roman policier), mais pas seulement. Dans Nymphéas noirs de Michel Bussi, toute la tension vient du fait que le narrateur nous dit dès le début "à la fin de l'histoire, une de ces trois femmes sera morte". Puis on suit alternativement ces trois femmes dans leur vie quotidienne. Malgré les morts, l'ambiance est assez poétique, ça a un côté un peu enchanteur.
Globalement, je pense que ces romans ont comme point commun des personnages très développés. Quand les personnages prennent toute la place et sont suffisamment nuancés, il n'y a pas besoin de relancer la narration avec des effets de manche. Ca explique sans doute pourquoi la filmographie est plus axée sur ces ressorts extrêmes : c'est plus difficile de développer les nuances d'un personnage dans un script que dans un roman.
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elopez7228/ Fiancée roide Jeu 16 Mar 2023 - 10:10
Citation :
des livres avec des péripéties molles
LOL
Hortense a écrit:
Globalement, je pense que ces romans ont comme point commun des personnages très développés. Quand les personnages prennent toute la place et sont suffisamment nuancés, il n'y a pas besoin de relancer la narration avec des effets de manche. Ca explique sans doute pourquoi la filmographie est plus axée sur ces ressorts extrêmes : c'est plus difficile de développer les nuances d'un personnage dans un script que dans un roman.
Dans PATTERSON avec l'innénarable et magnifique Adam Driver (ze oine, zi onli) , il ne se passe rien et c'est un très chouette film. Il conduit son bus, caline sa femme, promène son chien, et écrit des poèmes. Pendant 1h30. C'est très bon pour mes yeux, d'admirer sa plastique pendant une heure trente en faisant genre je suis une cinéphile qui regarde des films d'auteur.
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Mokkimy/ Maîtrise en tropes Jeu 16 Mar 2023 - 12:41
Citation :
Dans PATTERSON avec l'innénarable et magnifique Adam Driver (ze oine, zi onli) , il ne se passe rien et c'est un très chouette film. Il conduit son bus, caline sa femme, promène son chien, et écrit des poèmes. Pendant 1h30. C'est très bon pour mes yeux, d'admirer sa plastique pendant une heure trente en faisant genre je suis une cinéphile qui regarde des films d'auteur.
La même ! (même si je n'ai pas encore vu Patterson et que je l'ajoute immédiatement à ma pile à voir)
Dans le genre également (mais sans baver sur Adam Driver), j'ai vu Emily hier, le biopic. Pareil 2h de calme sous la pluie, à parler d'amour, de liberté et d'écriture. (Bon, il y a des morts, mais la tuberculose quoi. Et il y a de l'adultère, du laudanum et de la violence physique, mais bon, c'était l'époque.)
Pour le coup, je pense qu'un script au ciné peut avoir le même pouvoir magique qu'un roman, en matière de développement de nuances psychologiques. Certes, le roman permet un point de vue interne, alors qu'en matière de cinéma, on peut moins facilement tricher. Mais ça n'est pas un obstacle, pour les cœurs vaillants et les esprits imaginatifs.
Ce sont certains films mal foutus qui utilisent des effets de manche et de surenchère. (pareil pour les romans) Heureusement pas tous.
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CalédoniaRob/ Hé ! Makarénine Jeu 16 Mar 2023 - 15:45
et bien moi j’ajouterai que j’ai vu une comédie netflix très récente avec eddy murphy et Celui qui fait le collègue de di caprio dans le loup de wall street Et c’était une histoire moderne d’un couple, lui de famille blanc juif, elle de famille noire musulmane, et bien je l’ajouterai à cette liste pcke malgré le fait qu’ils se séparaient à cause de ça à un moment, donc ressort hypernégatif tragique, j’ai trouvé que ce film était hyper sensible et doux. Pour une fois ils ne se séparaient pas pour des clichés, pour une fois ils ne se séparaient pas en se détestant, je les comprenais même dans leurs raisons de se séparer, c’était vraiment bien fait, humain et basé sur la communication, très réel. J’ai été très surpris par la qualité de ce film. Attendez je cherche le titre … Apparemment c’est « You people » avec jonah hill et eddy murphy. Il y avait qq clichés bien sûr ça reste une comédie grand public, mais pas tant que ça.
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fabiend/ Hé ! Makarénine Sam 18 Mar 2023 - 1:17
Comme d'autres l'ont dit, pas de conflit = pas d'histoire. Par définition. Une histoire, c'est quelque chose qui arrive à un personnage, et la manière dont le personnage va affronter ce quelque chose. Vouloir raconter une histoire sans conflit, c'est comme vouloir raconter une histoire sans personnage ou même sans lieu. On tombe tout de suite dans la littérature (très) expérimentale, et surtout on n'a plus d'histoire.
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Héléna Snow/ Barge de Radetzky Sam 18 Mar 2023 - 9:57
Hortense a écrit:
- on est tous fascinés par les horreurs
Heu, non, pas du tout... moi, j'aime les lapins.
En fait (mais c'est juste mon avis), je pense qu'il y a 3 raisons pour expliquer ces passages "négatifs" dans les romans:
1°) Apporter des rebondissements, un conflit (bien mieux expliqué par les posts précédents)
2°) Créer un stress d'accroche chez le lecteur. Il espère que le héros va s'en sortir parce que c'est un truc humain de vouloir que les choses s'arrangent dans notre vie. Le lecteur attend que ça aille mieux et on le garde scotché au récit juste avec cette promesse d'avenir meilleur. Perso, je trouve ce procédé dépassé. C'est le même principe que les jeux-vidéos bêbête (le joueur répète une tâche répétitive juste pour une récompense virtuelle au bout). Je préfère que mon lecteur apprécie la lecture directement, pas qu'il soit anxieux et continue de lire pour se débarrasser de cette anxiété.
3°) Les auteurs et les lecteurs ont des vies difficiles et s'identifient à des héros qui ont aussi des difficultés. L'idéal étant qu'ils soient plus malheureux qu'eux au début (ça relativise leurs propres soucis) et qu'à la fin, ils soient heureux (ça donne de l'espoir au lecteur).
Je sais que je représente une ultra minorité, mais je rejette dans mes romans cette anxiété qui couve en permanence derrière la tête du lecteur. Je garde l'attention du lecteur avec de l'humour, une enquête avec des vrais indices pour réfléchir et globalement (j'essaye) un récit qui détend et permet de passer un bon moment.
Pour moi, c'est ça le vrai roman feel-good (j'aime pas ce mot -.-) Un récit qui n'utilise pas la grosse ficelle de l'anxiété ou l'étalage de gens plus malheureux que le lecteur pour le rassurer. Après, je sais pas si c'est plus facile à écrire. je pense que ça dépend beaucoup du vécu de l'écrivaine et des ses lectures. J'ai la chance d'être très jeune et je lis très peu donc je suis probablement moins conditionnée qu'une écrivaine expérimentée.
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Séléné.C/ La femme qui tomba amoureuse de la lune Sam 18 Mar 2023 - 17:56
Comment résoudre des problèmes quand il n'y en a pas ? Placer des situations négatives est indispensable si on veut aller vers un "mieux" ! Le négatif, en écriture, c'est plutôt quand on conduit l'histoire vers quelque chose de pire, c'est à dire une "sad end"
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Mikaroman/ Jeune et fringant retraité Dim 19 Mar 2023 - 14:20
Bon en cherchant, j'ai fini par retrouver une histoire sans péripétie trop noire et je ne peux pas me priver du plaisir de la partager
Et je tiens à préciser que la publication de cette vidéo n'est pas une moquerie pour le sujet de discussion (certains connaissent mon côté un peu troll), j'aime VRAIMENT cette chanson et j'espère qu'elle saura vous plaire aussi.
Nombre de messages : 382 Âge : 36 Localisation : Brest Pensée du jour : Tout vient à point à qui sait attendre, ou pas Date d'inscription : 02/07/2021
HilnaMacPhom/ Tapage au bout de la nuit Dim 19 Mar 2023 - 20:23
Héléna Snow a écrit:
Hortense a écrit:
- on est tous fascinés par les horreurs
Heu, non, pas du tout... moi, j'aime les lapins.
Attention, les lapins, c'est dangereux et ça peut faire partie d'une scène gore (cf Holy graal)
Je repensais l'autre jour à Grey's anatomy, et je me suis dit : tiens, voilà l'exemple type de ce qu'on critique dans ce topic. A chaque saison, plutôt que de laisser partir les personnages dont les acteurs n'ont pas resigné pour la saison suivante, avec une fin comme dans la vraie vie (je déménage, je change de travail, je pars m'occuper de ma nouvelle copine beaucoup plus jeune que l'ancienne), on a eu droit à chaque saison à des drames tous plus atroces et plus catastrophiques les uns que les autres. Ben moi, ça me gonfle, et j'arrête de regarder. D'ailleurs, je crois que c'est une des raisons qui font que je lis beaucoup de romances / chick-lit et de romans jeunesse : c'est plus positif.
Je ne pense pas que les romans "feel-good" soient la vraie réponse : harcèlement scolaire, surendettement, deuil... ils abordent tous des sujets bien lourds. Si salut il y a, il viendra peut-être de ce genre moribond en littérature : la comédie. Oui, je suis une grande fan de Pratchett et Adams, et pour moi, ils sont la preuve qu'on peut faire de magnifiques romans avec des intrigues haletantes et aucune ficelle sadique. Et j'adorerais avoir d'autres références d'auteurs comme eux.
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CalédoniaRob/ Hé ! Makarénine Dim 19 Mar 2023 - 20:34
C’est vrai que la comédie permet de créer un intérêt sans avoir à utiliser de ressorts négatifs.
Nombre de messages : 5516 Âge : 123 Pensée du jour : Déifier des prunes. Date d'inscription : 12/12/2006
Mokkimy/ Maîtrise en tropes Dim 19 Mar 2023 - 20:57
Pas d'accord pour la comédie. Si vous regardez la manière dont sont construites les comédies, elles sont souvent extrêmement tragiques. Sauf qu'on rigole des situations exagèrement malheureuses.
Nombre de messages : 13 Âge : 69 Date d'inscription : 04/03/2023
P'tite vieille/ Homme invisible Mar 21 Mar 2023 - 11:50
bonjour
ton sujet est intéressant CALÉDONIAROB
"Ce que je veux dire c’est que les trames restent à peu de choses près les mêmes. On ne vas se mentir dans la littérature c’est pareil, l’essor du roman noir etc… Mais pas uniquement, ce que je cherche à dire c’est, pourquoi ne peut on pas conter d’histoires sans péripéties négatives ?"
la première chose qui m'est venue à l'esprit c'est que c'est un avis de lecteur, pas d'auteur. c'est un avis de comment je perçois, pas ce que j'ai à dire et comment je le dis ; accessoirement à qui
je n'ai pas envie de jouer les "moi je" au féminin mais j'ai écrite mon autobiographie (livre 1 et 2) et à aucun moment je n'ai cherché à savoir dans quel style, si c'est gai ou triste, s...si...si.
à mon sens un auteur a un bouton qui le gratte... dans le cerveau; et pour revenir dans le sujet de base il y a une image de base, le socle de tout, qui est lancinante dans un autre livre (4) le matin dans la cuisine buvant le café un souffle dans le dos interpelle et il semble que ce soit une fée... ect est-ce négatif ou positif ? moi je dirais c'est un état de fait à prendre comme ça brut ( après avoir admis qu'il puisque y avoir une fée dans votre corridor)
ensuite il y a le fait de prendre l'histoire comme des données brutes au travers de clichés éculés (obligée les clichés sont toujours éculés) et quand j'écris j'ai envie de distribuer des images dont mes lecteurs s'accaparent pour en faire les leurs
reste la qualité de l'auteur et sa capacité d'échanger, mais ce n'est pas lié au genre
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