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 Pourquoi ? Mais pourquoi ? Réflexion débat sur la négativité omniprésente dans les trames des récits

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CalédoniaRob
   
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CalédoniaRob  /  Effleure du mal


Bonjour à tous, pardon les modérateurs, je ne sais pas si je publie ce sujet au bon endroit 🤔

Je me posais la question, et ce depuis quelques années, pourquoi est ce si difficile d’écrire un roman positif et donc par opposition, pourquoi écrit on des choses « négatives » ?

Je m’explique, et ça s’applique aux histoires en général, qu’elles soient littéraires, audiovisuelles etc

Il y a un genre audiovisuel fort en amerique du sud qui s’appel la télénovela, basiquement c’est les feux de l’amour avec moins de budget et ils se font toutes les crasses ( et crasse c’est un mot gentil) du monde. Et je me demandais il y a une dizaine d’années, mais pourquoi les gens dans leur petit village perdu de campagne, regardent ça comme littéralement captivés et fascinés ?

Mais en fait en regardant netflix ces dernières années et l’essor des séries, je me suis rendu compte que la société mondiale regarde la même chose mais avec un meilleur d’habillage (plus de moyens etc).

Ce que je veux dire c’est que les trames restent à peu de choses près les mêmes. On ne vas se mentir dans la littérature c’est pareil, l’essor du roman noir etc… Mais pas uniquement, ce que je cherche à dire c’est, pourquoi ne peut on pas conter d’histoires sans péripéties négatives ?

Je me souviens quand j’étais au collège, j’avais été fasciné par la science fiction, pas pour les péripéties négatives, mais pour l’exploration, l’inconnu, le nouveau, le merveilleux.

Hors même dans la SF, on enchaîne les péripéties négatives. Le vaisseau a un accident, l’un des gars devient fou et les trahis, bref …

Après certains diront peut être qu’il y a des genres littéraires plus positif, je ne sais pas le romance par exemple ? Personnellement je n’en lis pas, mais j’imagine pareil que les histoires sont remplies de péripéties négatives. Je ne sais pas par exemple : ils se trompent, se mentent, se quittent etc…

Vous voyez où je veux en venir ?

Est ce qu’en tant qu’espèce on est fascinés par ces choses comme des voyeurs morbides ? Est ce l’époque qui veut ça ?

Comment pourrait-on faire pour que ça soit différent ?

Qu’en pensez vous ?

J’ajouterai que les infos c’est pareil, comment conter la pire histoire du monde et des pays qui nous entourent … ( En nouvelle Calédonie par exemple, au moins avant, c’était différent, on avait aux infos des reportages style : ici tout se passe bien, il fait beau, et les gens sont contents)
 
Mokkimy
   
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Mokkimy  /  Maîtrise en tropes


Intéressant ton topic !

Pour ce que j'en pense, la base (théorique) de la fiction, c'est le conflit.

Un personnage doit vouloir quelque chose d'important, et c'est compliqué. Si ce n'est pas compliqué et qu'il parvient sans difficulté à atteindre son objectif, dans ce cas, l'histoire perd beaucoup de son intérêt.

Le conflit s'appréhende au sens large, par exemple :
- Marie-Thérèse veut coucher avec Kévin. Mais Kévin préfère les hommes.
- Victoire coule des jours paisibles avec son mari. Jusqu'à ce que deux enfants issus d'une première couche débarquent chez elle.
- Ali voulait devenir le maître de l'univers. Cependant Raoul avait les mêmes projets et plus de munitions.
- Louisa veut faire le tour du monde. Mais elle n'a pas de jambes.
- Rudolph voudrait aller cueillir des fleurs qui poussent tout en haut du volcan. Qui vient tout juste d'entrer en éruption.
- Nana est accusée de meurtre par sa voisine.
- Louise-Belette veut poster une lettre. Mais son bureau de poste a définitivement baissé le rideau. Elle n'a ni ordinateur, ni téléphone. Pauvre Louise-Belette.  

On n'aurait aucun intérêt à raconter l'histoire de Marie-Thérèse qui réussit à séduire Kévin les doigts dans le nez, Victoire qui coule toujours des jours paisibles vingt ans après, ou Ali qui veut devenir le maître de l'univers, et justement, la place est dispo, tout le monde est partant.

Dans ton histoire, tu vas donc avoir un personnage qui va rencontrer un épineux problème, qu'il va devoir affronter (parce que s'il passe son chemin sans sourciller, ça ne fait pas non plus une bonne histoire). Il va nécessairement être mis en difficulté, être confronté à des successions d'échecs.
Après, il est possible d'en rire, et d'en faire une comédie. (où l'on rigole des malheurs des gens, finalement.)
Plus tu vas vouloir créer une atmosphère sombre, plus tu vas surenchérir dans le négatif.
Plus tu vas multiplier les péripéties (et donc les situations conflictuelles), plus tu vas pouvoir faire durer l'intrigue. (C'est pour ça que dans les séries TV, ils en font des tonnes pour tenir sur plusieurs saisons.)

Ça, c'est la réponse n°1.  What a Face  La réponse n°2, c'est que l'écriture est aussi un moyen de se défouler. C'est une manière d'aborder des thématiques un peu effrayantes, que l'on peut appréhender d'une façon sécurisée dans un univers fictif, par rapport à la réalité. Il est plus facile de parler de fin du monde, de monstres et de psychopathes dans une fiction. M'est avis que c'est pour cela qu'on développe beaucoup d'histoires que l'on n'aimerait pas vivre.


Dernière édition par Mokkimy le Sam 11 Mar 2023 - 20:18, édité 2 fois
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Je déplace ça dans Discussions Générales !


Citation :
ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."


Pourquoi ? Mais pourquoi ? Réflexion débat sur la négativité omniprésente dans les trames des récits Capture_decran_2021-10-24_a_18.21.26
 
Chimère
   
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Chimère  /  Constamment Fabulous


Mokkimy a globalement très bien résumé.

J'irai jusqu'à dire que quand c'est tout gentil tout calme, eh bien, on se fait chier. Et que si les obstacles sont convenus et qu'on les voit venir à 100m, on se fait chier aussi. On doit sans cesse se renouveler pour capter l'attention d'un public extrêmement gourmand voire agressif (quand je vois Jean-Kévin qui tacle Ryan Murphy alors que lui même n'est pas foutu d'écrire deux lignes à la syntaxe correcte, je ris, mais Jean-Kévin et ses petits copains ont une bonne portée de voix et c'est malheureux.)
L'époque étant ce qu'elle est, on a tellement développé notre imaginaire, et surtout notre imaginaire visuel (cinéma, art, jeux vidéos...) qu'il nous en faut toujours plus, c'est une évolution naturelle. Je me faisais justement la réflexion l'autre jour que plusieurs romans, pourtant considérés comme précurseurs et qui ont laissé un énorme héritage (je pensais plus particulièrement à Dracula et Carmilla), auraient du mal à paraître aujourd'hui et ne rencontreraient certainement pas le même succès tellement ils sont simples. Je suis en train de relire Dracula, et une grosse partie de mon intérêt tient à son mythe (je n'irai pas jusqu'à dire que je m'emmerde, mais bon). Quand il est sorti, c'était une claque, un pionnier, et maintenant il n'effraierait même pas un collégien. Parce que notre imaginaire et notre besoin de sensationnalisme l'ont dépassé.
Relis les œuvres qui t'ont subjugué durant ton adolescence et, hormis deux ou trois, les autres te sembleront bien fades, tout à coup. C'est une évolution irrémédiable et les goûts du public, c'est pareil.

Je peux aussi ajouter que le négatif a une fonction cathartique, rassurante. Les gens aiment des histoires de tueurs ou autres hors-la-loi qui franchissent les barrières juridiques, morales, sociétales que eux, n'auront jamais l'occasion d'outrepasser ; et quoi de plus rassurant que se dire qu'en comparaison d'un clown monstrueux et surnaturel, notre réalité n'est pas si mal que ça, finalement ?
L'être humain est un voyeur par essence, c'est vrai. Quasiment tout le monde lorgnera la scène d'un accident en passant à côté. Et nous nourrissons sans cesse cette machine sur l'autel du profit et de ce même sensationnalisme, comme d'autres machines infernales qui se sont emballées depuis bien longtemps.
Après, je ne m'en plains pas vraiment ; j'aime plusieurs types d'œuvres noires, qui questionnent mon humanité, mon intelligence et me surprennent. Et, étant peu optimiste de nature, je m'emmerde rapidement face à quelque chose de trop "doux".

Néanmoins, par opposition, le feel-good est très apprécié et a encore de beaux jours devant lui ; tout le monde n'est pas fan des trucs trop noirs, et c'est légitime.
Au final, l'équilibre quasi-parfait entre déconvenues pas trop horribles et beaux moments, ça se retrouve dans pas mal de romans jeunesses et YA.
 
Camille Lafrousse
   
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Camille Lafrousse  /  Autostoppeur galactique


Salut ! c'est chouette comme sujet ça dit donc !
Alors, à la lecture du post de départ et des réponses données, je distingue deux choses qui, pour moi, sont différentes.
Négativité, et adversité/péripéties.
Bien sûr, pour avancer, une trame a besoin de rebondissements, d'échecs, d'obstacles... mais je ne crois pas que Caledoniarob faisait allusion à ça en parlant de négativité. Mokkimy en parle bien dans les exemples donnés. Il y a un quête, un désir, un besoin, et toutes sortes d'oppositions se trouvent sur le chemin.

La négativité telle que ça a l'air d'être dit dans le post de départ, fait peut-être plutôt référence aux interactions humaines et aux grandes catastrophes : la tromperie, la violence, la malveillance, la trahison, les univers sombres, les méchants très méchants...

Du coup, autant la première catégorie de problèmes et éléments négatifs font partie de la vie et sont necessaires au récit, sinon, comme vous le disiez, bin on s'ennuie un peu et surtout on se s'identifie pas, ou moins, aux personnages. On ne se reconnait pas (puisque nous, on galère dans la vie ! on a besoin de miroir !) et du coup, on entre moins en affect avec les personnages.

Pour ce qui est du reste, la négativité excessive, les rapports humains volontairement violents, malhonnêtes, les projections catastrophiques... moi aussi ça m'interroge. Je suis parfois surprise aussi de voir le nombre de d'écrits, de poèmes de journaux même sur ce site, qui sont sombres, durs. Bien sûr il y a une part d'exutoire dans l'écriture, mais je me demande parfois si pour e coup, une fois ça déposé on aurait pas plus de place pour autre chose.

la négativité a cela de bon qu'elle permet parfois de relativiser, de sortir du récit et de se sentir un peu contente de revenir au confort de sa vie, on revient au quotidien après avoir plongé dans les projections affreuses... on se sent vibrer parce qu'on a la sensation de pouvoir à travers le récit appréhender nos propres craintes, nos propres réactions face au danger ou à l'adversité...
Mais je suis questionnée quand même par cette part grandissante de noirceur, on surajoute, petit à petit la public s'habitue et a besoin de plus pour continuer de réagir. Je te dirai que ça me fait la même chose avec les effets spéciaux et les images de synthèse...plus ça va, plus les films sont rapides, bruyants, tout est filmé sur plusieurs plans, sans interruption de son, de mouvement... Je me demande parfois jusqu'où va devoir aller ensuite pour susciter de l’intérêt. Et je dirait que je retrouve ça dans la vie. Je travaille auprès d'enfants et là aussi, j'ai la sensation que a demande est d'en faire toujours plus, plus de paillettes, plus de rêve, plus d'action, plus d'apprentissages, plus plus plus... Bon, je suis en train de sortir du sujet... Attends, je reviens..

Donc, concernant la négativité, je suis plutôt questionnée aussi. Et je crois tout à fait qu'on peut tenter d'en sortir et de faire des écrits (et des films) forts. Comment faire ? Je ne sais pas de manière formelle, mais je me dis que se contenter de trouver des obstacles qui viennent de la vie plutôt que d'ennemis, des quêtes intérieures, des choses tellement belles et positives qu'elles emmènent le lecteur ailleurs, l'emportent.. je crois que c 'est tout à fait possible, et qu'il a déjà des écrits et de l'audiovisuel dans cette veine. Ce n'est pas la majorité commerciale et visible de l'art, mais ça existe et ça a son public, je crois.
En tous cas, en ce qui me concerne, je n'ai pas toujours envie de m’essouffler quand je lis, et je trouve que justement le climat mondial est assez tendu pour que j'ai envie de m'en rajouter une couche dans mes loisirs et mon espace de ressource.

Il n'y a pas de naïveté dans le beau, dans le simple, la paix.. c 'est même quelque chose de très complexe à atteindre dans la vie, et dans l'art. Une des explications que je vois à ça est notre système émotionnel. La nature nous a conçu avec un système émotionnel qui repose sur 6 émotions fondamentales (qui ont chacune leur sous-catégorie et leur degré d'intensité) : La tristesse, la peur, le dégoût, la colère, la surprise, et.. la joie. bon, moi perso ça fait des années que j'essaie de faire reconnaître autour de moi le désir comme une 7ième émotion de base, mais pour le moment, rien d'officiel hahaha enfin bref..
Drôle, non ? Nous disposons de 5 type d'émotions dont le ressenti est négatif, pour seulement une dont e ressenti est positif...Et pour cause, la joie est notre état de base. l'état à atteindre. Et toutes les autres émotions sont là pour signaler "attention, on s'éloigne de l'état heureux, il faut provoquer quelque chose pour y revenir". Du coup... bha on dispose de beaucoup plus de leviers, de portes d'entrées, de diversité, quand on cherche dans les émotions négatives. Elles sont plus nombreuses... Pourtant, il y aurait beaucoup à faire autour de la joie, de la beauté, et je crois que nous en avons grandement besoin.

Aussi, je t'invite à tenter, à réfléchir à des axes pour amener ça, comment rester captivant dans le beau, comment poser des intrigues et des obstacles qui ne soient pas trash/mauvais/malveillants mais plus liés aux événements ou à une difficultés qui n'est pas apportée par un ennemi... je serai contente de voir la suite de la discussion, et de réfléchir et cheminer avec vous !

A bientôt !
Merci pour ce post !
 
Mokkimy
   
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Mokkimy  /  Maîtrise en tropes


Pour rebondir sur ta réponse, Camille, on doit aussi distinguer "ennemi" et "force antagoniste". (comme tu as aussi raison de faire la différence entre négativité et adversité. ^^)

La force antagoniste ne veut pas forcément dire affrontement frontal entre deux individus qui se détestent. Cela peut être aussi deux personnes qui souhaitent la même chose et qui se trouvent en concurrence. Ou encore, deux personnes qui souhaitent la même chose, mais pas pour la même raison. (Boromir et Frodon qui veulent apporter ensemble l'anneau jusqu'au Gondor.)

Je pense qu'il est tout à fait possible d'écrire de très bonnes intrigues positives (sans coups bas) en se basant sur la rivalité amicale entre deux personnages. C'est ce que l'on peut voir dans les récits sportifs, par exemple.

Ou alors, on peut écrire à propos d'un conflit intérieur, d'un personnage qui veut repousser ses limites.

Il est possible aussi de jouer sur les désirs du personnage, qui peuvent être positifs. Un personnage médecin qui veut sauver des vies. Un personnage enseignant qui veut aider des enfants (Wendy dans Peter Pan, qui joue le rôle de la petite mère. Crochet n'était pas indispensable à l'intrigue, l'histoire aurait pu se concentrer uniquement sur les enfants perdus.)
Un personnage qui veut repousser les limites du savoir humain (c'est le cas cité par Calédoniarob, les missions d'exploration. Encore qu'aujourd'hui, il faudrait savoir pourquoi tel personnage a envie d'explorer. Si c'est à des fins purement scientifiques ou si c'est en vue d'une colonisation.)
Un personnage qui veut vivre dans un monde meilleur.

Mais je crois que dans le fond, il est plus facile d'écrire une histoire sombre avec un méchant hyper agressif, qu'une histoire douce sur quelqu'un d'extrêmement gentil.

En même temps, si on tombait en rayon sur un livre racontant comment Petite Fleur a traversé l'Amazonie pour aller donner sa moelle osseuse dans un village reculé, est-ce qu'on le lirait ? ^^  Ça passerait en tant qu'autofiction ou autobiographie. Mais on aurait du mal à placer ça dans un rayon de littérature de l'imaginaire, quand bien même Petite Fleur serait confrontée à de nombreuses péripéties intéressantes.

Je crois qu'il y a aussi une forme de rejet moderne de la gentillesse et autres valeurs positives. Quand on voit passer un film sur le bonheur, sur une association de personnes handicapées qui se monte pour aller protéger la nature et collecter des mégots de cigarette, est-ce qu'on n'aurait pas tendance à fuir, en se disant que c'est niais/naïf/moralisateur/ne correspond pas au monde dans lequel on vit ?

Cela créée aussi des injonctions mentales pénibles. Quand on voit un personnage gentil, doué, dévoué, on se remet en question soi-même. Quand on voit un personnage heureux, on peut se demander pourquoi soi-même on ne l'est pas. Quand on voit quelqu'un qui réussit des tâches difficiles et altruistes, on peut culpabiliser à ne pas en faire de même. Le lecteur peut ressentir des émotions négatives, à lire un roman trop positif.
Alors qu'un roman concernant un détective alcoolique, un tueur en série ou une Bridget Jones alcolo fumeuse, pas douée en société, ça va, ça rassure, comme le dit très bien Chimère.  ^^

Tenez, j'ai deux exemples cinéma récents de films "positifs".

Le premier, "les têtes givrées"
Pitch : une classe de Segpa veut récupérer des toiles blanches pour aller couvrir un glacier et le protéger du réchauffement climatique.
Forces antagonistes : le maire qui ne veut pas d'un glacier moche pour les touristes, la directrice de l'établissement qui espère voir sa mutation prochaine acceptée, les parents d'élèves qui ne veulent pas que leurs gamins soient mis en difficulté devant un échec, les entreprises qui ne veulent pas jouer le jeu, les autres élèves qui se foutent d'eux parce que ce sont des segpa.

Le second, "l'astronaute"
Pitch : un gars qui a échoué au concours pour devenir astronaute décide de construire une fusée dans une grange et de tenter le premier vol spatial amateur de toute l'histoire.
Forces antagonistes : La DGSI, qui veut empêcher le vol, une nana qui va s'apercevoir du vol de matos et qui va le dénoncer, un professeur qui lui dit que son projet est complètement fou, ses parents qui lui disent qu'il va se tuer, un pote qui lui explique que même s'il réussit à aller dans l'espace, les militaires vont vouloir l'abattre parce qu'il sera considéré comme un ballon météo chinois. (bon, en gros.)

Les deux films sont plutôt bons. Cependant, pour des histoires de "défis", il y a quand même une accumulation de forces antagonistes qui créent beaucoup de difficultés. Pour dramatiser l'histoire, en plus, chaque film va verser dans le tragique.

L'astronaute, en réalité, veut accomplir le rêve de son grand-père décédé, outre le fait de relever la tête après un échec professionnel qui l'a détruit. Il va être confronté à la peur de la mort, à la solitude puisqu'il va refuser de s'engager dans une histoire d'amour. Il va aussi fortement décevoir ses parents. Il va mentir à sa grand-mère, pour ne pas lui causer de la peine. Tous ses amis sont en train d'enfreindre la loi pour lui, et il sait qu'il est en train de détruire leur vie et leur carrière en même temps qu'il détruit la sienne. La fin du film est franchement chialante, avec dispersion des cendres du grand-père dans l'espace. ^^'

Les Segpas ont pour la plupart des histoires difficiles de vie difficile, voire des placements en famille d'accueil, des difficultés de concentration, de l'introversion puissance dix, ou des problèmes de compréhension... Le prof se bat pour eux parce que sa fille est morte et qu'il est bouffé par la dépression. Il envisage même à un moment donné de se suicider, mais ses élèves viennent le rechercher. Une des élèves va faire une connerie et écoper d'une condamnation pénale. Il y a beaucoup d'engueulades dans le film et de la violence dans les moqueries. Il y a même des personnages qui en viennent aux mains.

Pour autant, les deux histoires ont des fins heureuses. Ce sont des histoires que l'on pourrait considérer positives, mais malgré tout, il vaut mieux prévoir le paquet de mouchoirs, parce que ça remue les sentiments.
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Camille Lafrousse
   
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Camille Lafrousse  /  Autostoppeur galactique


Ah mais oui, je te rejoins tout à fait, positif ne veut pas dire mièvre ou sans émotions négatives/ difficiles ! C'est d'ailleurs le passage par toutes ces émotions , remises en causes, échecs, difficultés à aller au bout, qui en font des récits positifs, et du coup très émotionnels à lire ou à voir. L'idée n'est pas de faire des histoires faciles ou il ne se passe rien de compliqué. Enfin je ne crois pas que c'était l'interrogation de départ.? ou alors on a mal compris. En tous cas le bonheur n'est pas confortable, pas facile d'accès, et les récit positifs, provoqués par une quête, un dépassement de soi, une découverte intérieure passent par tout un panel d'émotions et de faits qui peuvent être dur..sans avoir nécessairement besoin d'en passer par de la violence gratuite ou une ambiance dark. Je trouve tes remarques et exemples très pertinents ! Merci !
A bientôt!
 
HilnaMacPhom
   
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HilnaMacPhom  /  Gloire de son pair


Je me suis souvent imaginé mes films ou livres préférés en supprimant le problème principal, juste pour le plaisir de laisser les personnages principaux évoluer joyeuseument sans que personne ne meure. Et je me suis souvent demandee "mais pourquoi ne peut-on pas juste suivre ces personnages dans leur vie de tous les jours?"
Chimère a donné son point de vue : "c'est chiant"
Je ne partage pas l'idee mais force m'est de constater que ce point de vue est dominant.
Je pense qu'il faudrait créer un nouveau genre pour les gens comme CaledoniaRob et moi, un genre un peu chill, où les péripéties sont cool et tranquilles, et où on voit juste les persos vivre leur vie. Y aurait un côté déstressant, à la sitcom Friends, Nounou d'enfer ou Notre belle famille (oui, réf des années 90 mais force est de constater que ça se perd, Bigbang theory à la rigueur...)
Ce qui pour moi est différent du feel-good, qui généralement se positionne plus comme un roman de progression, de développement personnel...
 
Camille Lafrousse
   
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Camille Lafrousse  /  Autostoppeur galactique


HilnaMacPhom a écrit:

Je pense qu'il faudrait créer un nouveau genre pour les gens comme CaledoniaRob et moi, un genre un peu chill, où les péripéties sont cool et tranquilles, et où on voit juste les persos vivre leur vie.

Et pour moi aussi ! Mais à la condition que ce soit des personnages riches quand même.., Friends j'avais du mal à accrocher... Mais oui, moi aussi parfois je me suis trouvée embêtée quand le déclencheur arrive "ah bin non, j'aurai bien continué comme ça moi.." Enfin bref, moi je suis pro douceur, et à fortiori en ce temps de changement du monde. je crois que si on nourrissait l'imaginaire collectif et la culture de choses plus douces, moins speed, ça influencerait des choses dans le quotidien. Je ne sais pas si le monde s'en plaindrait, en vrai. Je vois avec les gamins avec lesquels je bosse et même avec les miens, quand je leur met à dispo des livres ou des films dans une veine plus douce ou positive, plus lente, ils mordent dedans et s'en saisissent vraiment. Quand je vois le temps que passe un enfant à imiter les héros ou personnages qu'il connaît, je me dis que tendre vers un coté plus lumineux aiderait en bien des choses. J'en parlais avec un JE il n'y a pas longtemps, il viendra peut-être ajouter un commentaire ici..? On se disait qu'on trouvait beaucoup de choses palpitantes dans la vraie vie quotidienne, dans les petites choses, dans la douceur, que ça mériterait d'y consacrer plus d'espace...
Bon, bref, je laisse la place, je vais aller avancer un peu à ma journée !


 
Tsume
   
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Tsume  /  Pour qui sonne Lestat


Très intéressante question et chouettes réponses.

Je m’étais également demandé pourquoi ce cynisme à tout crin, c’est même pour ça que dans mon premier roman, j’ai voulu monter la gentillesse, la vraie, comme possible et même désirable, malgré la guerre.

Il y a quand même des productions où la bienveillance est mise en avant.
Dans Doctor Who, l’alien, l’étranger, celui qui pourrait annihiler la terre d’un claquement de doigts reste auprès des humains pour ne pas tomber dans un cynisme froid. Dans le SdA, c’est Sam Gamegie qui donne à Frodon la force de continuer : « Il y a du bon en ce monde » c’est quand même cette petite phrase qui sauve la Terre du Milieu.

Pour continuer sur le sujet, je dirai : parce que ça fait bien. Tout comme avoir de quoi se payer un costard et des Rolex, ou de communiquer de manière toxique grâce à de savantes punchlines, c’est présenté comme la manière la plus cool « d’être au monde ».
Je pense que c’est parce que nous vivons dans un monde majoritairement violent, à l’échelle interpersonnelle. Il suffit de voir comment les coups sur les enfants sont décrits comme l’ultime barrière contre la barbarie. La fin des claques ? Vous n’y pensez pas, ils vont vous bouffer !

Ne pas risquer de se faire « avoir » : par sa femme, par ses gosses, par ses employés, par ses amis, s’épargner la honte d’être une bonne poire. Qui sera perdant dans un jeu de dupe où les participants sont contraints et forcés ?
J’ai peur de faire un peu « café du commerce » en disant ceci, mais : Qui choisit ce qui domine dans le paysage de l’audiovisuel ? Est-ce qu’un point de vue ne serait pas préféré à d’autres ?

Nos esprits se forment avec ce qu’on nous donne.
Un exemple avec les contes de fées : pour la plupart bien gore où la punition est violente, radicale. De nos jours les albums pour enfants sont plutôt écrits pour parler de l’altérité, de la découverte du monde, de soi et des autres. C’est un énorme changement, je dirais même : progrès.

On a tendance à s’habituer à ce que l’on consomme, et je rejoins les pro-douceur sur ce thème : et si nous nous habituions à nouveau à une vision plus apaisée des choses ? Pourquoi ? Mais pourquoi ? Réflexion débat sur la négativité omniprésente dans les trames des récits 4179165162
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HilnaMacPhom
   
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HilnaMacPhom  /  Gloire de son pair


En y réflechissant, je trouve qu'il y a quelques chose d'ironique: on a jamais autant parlé de la quête du bonheur, et pourtant on ne raconte que les histoires des gens malheureux.
 
CalédoniaRob
   
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CalédoniaRob  /  Effleure du mal


coucou à tous, moi je suis super intéressé par chacune de vos réponses et je les lis toutes et c’est un thème qui me tient vraiment à coeur donc ça me fait plaisir de vous voir réfléchir là dessus et de partager vos ressentis et opinions, et de voir qu’à certains ça leur tient à coeur aussi.
Je ne réponds pas pcke chacune de vos réponse me fait vraiment réfléchir et j’ai besoin de la « processer » on va dire 😄
Hilna ça m’a fait rigoler, je suis pareil, des tas de fois je regarde un truc par exemple de SF et j’aurais juste voulu qu’ils atteignent tranquillement  leur objectif, par exemple cette planète perdue dans l’espace, et non ! Un gars devient fou dans le vaisseau et tape sur le moteur avec une clef à molette ! Ou les militaires avaient infiltré en secret leur mission et avaient d’autres objectifs, ils ne voulaient pas juste converser avec cette nouvelle civilisation ET découverte et ils prennent le contrôle du vaisseau pour les exterminer au cas où !
Ou j’aurais préféré qu’ils continuent tranquillement la colonisation de cette planète et qu’on voit juste leur vie quotidienne normale dans leur petite ferme spatiale et que tout se passe bien pour eux, mais non !
En fait je me baserai sur qq chose que vous ne connaissez peut être pas tous, ça dépend de votre génération. Le premier loft qui était la première real tv en france c’était presque sociologique et pourtant il ne se passait rien et pourtant la France entière regardait ! Et eux ne savaient pas que le show était un succès parce que c’était nouveau, ils s’imaginaient que peut être deux pèlerins les regardaient et ils étaient donc super naturels.
Je crois que dans le fond en tant qu’humain la vie d’un autre en soit nous fascine parce qu’il est différent de nous et parce que ça n’est pas notre vie. En soit on à tous des vies et des parcours souvent complètement différents, et c’est peut être un côté voyeur de l’humain mais ça suffit en tant que tel ! C’est presque aussi exotique pour un citadin de suivre la vie d’un paysan où il ne se passe rien de dramatique, et sans même aller aussi loin, suivre la vie d’un gars qui habite deux quartiers plus loin et qui a un métier complètement différent du sien. Et en plus en SF, c’est tellement merveilleux de les voir coloniser une nouvelle planète parfois si c’est bien fait et bien écrit que je ne vois pas la nécessité d’y ajouter de l’hyper drama négatif.
Évidemment c’est plus difficile de rendre tout ça intéressant, mais je pense quand même que c’est faisable de manière positive. J’ai l’impression limite, très fantastique, que nous écrivains, créateurs de contenus audiovisuels etc, on est dernièrement devenus happé par une grande force négative qui se sert de nous pour contaminer tous les esprits du globes en nous faisant déverser toujours plus de négativitée …
Bref oui je pense qu’on devrait créer un nouveau genre littéraire 🙂💪
Et attention moi aussi je le fais, d’écrire des choses hyper négatives, c’est pour ça que ça me fait vachement réfléchir 🤔 Je me suis rendu compte que dernièrement j’écris pas mal de choses dans des genres que je ne lirais même pas car pour moi trop négatifs… Super ironique tout ça.
Pour aller plus loin, j’ai étudié le cinéma à la fac, et on parlait de néocolonialisme à l’américaine (usa ) au travers de leurs marque, de leurs jeans, de leur mode de vie à l’américaine projetté dans les tous les cinémas et télés du globe etc. Mais ça m’a prit des années, beaucoup d’années pour comprendre que ça allait beaucoup plus loin que ça. C’est une manière d’interagir avec le monde qui a formé les esprits de pas mal de générations. On résoud tout en faisant exploser des trucs ! En tuant, en détruisant. Il y a un problème ? On le détruit, on l’explose, au lieu de le résoudre par le dialogue, par la réflexion, la positivité etc… C’est comme si voir ces films dans les années 80 et 90 nous pré mâchait un rapport simpliste et destructeur à la vie.
J’ai l’impression qu’avec cette explosion de négativité dernièrement dans la majorité des contenus, on est là dedans aussi. On forme les nouvelles générations à des raccourcis négatifs excessifs, à des manières négatives de penser la vie intuitivement etc scratch Je sais que je vais loin, mais bon scratch
 
Hortense
   
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Hortense  /  Tycho l'homoncule


Bonjour,

Je pense qu'il y a deux explications, qui se complètent et se renforcent :
- une histoire n'a aucun intérêt s'il n'y a pas de conflit
- on est tous fascinés par les horreurs

Pour le conflit, il est partout en littérature (et pas que). On entend d'ailleurs souvent (et je l'ai lu plus haut) qu'il est impossible d'écrire une histoire intéressante s'il n'y a pas de conflit. Que ça serait vide. Personnellement, je ne suis pas d'accord. On peut insérer de l'intérêt avec d'autres ressorts que le classique conflit, l'ironie dramatique par exemple. Mais on s'éloigne du sujet. Le conflit est omniprésent dans la fiction et dans la réalité.

La deuxième raison est la fascination pour l'horreur. On est fascinés par la violence, par les personnages horribles, par l'interdit, parce que ça nous conforte dans le sentiment que nous, on n'est pas comme ça. Lire de la dark romance, ça nous permet de flirter avec l'interdit sans vivre un vrai viol ou des vraies violences (parce que là, on sait qu'on aimerait moins). Cette fascination n'est pas nouvelle, elle est liée au groupe social : je fais partie du groupe, donc je suis avec les gentils, et ceux qui ne respectent pas nos règles sont les méchants.

Et c'est là que les deux s'auto-alimentent : la fascination pour le mal renforce l'idée qu'il faut une opposition gentils / méchants, un conflit donc, la nécessité que les gentils gagnent. Et comme le conflit existe, il crée de la violence, au minimum de la frustration, et donc des horreurs possibles. Qui elles-mêmes alimentent un besoin de justice, et donc de conflit, et donc de violence, et donc de conflit...

Bien entendu, dans un monde gouverné par le capitalisme, avec le besoin d'avoir toujours plus (et donc de vendre toujours plus d'histoires sous toutes leurs formes), il y a surenchère...

Espérons que l'éducation positive non-violente crée des futurs adultes qui auront d'autres ressorts narratifs dans leurs poches.
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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Pour aller au plus simple et pour paraphraser ce que disent les collègues ci-dessus : pour qu'il y ait un récit il faut qu'il se passe des trucs.

Sinon, on s'emmerde.

Pour qu'il se passe des truc il faut qu'il y ait des rebondissements. Pour qu'il y ait des rebondissements il faut qu'il y ait des difficultés, que le protagoniste surmonte (happy ending) ou pas (drame).

je ne crois pas qu'il faille chercher beaucoup plus profond.
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CalédoniaRob
   
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CalédoniaRob  /  Effleure du mal


Oui, il faut qu’il se passe des trucs, je suis entièrement d’accord avec toi, mais l’idée c’était plutôt de se dire que dernièrement les trucs qu’il se passe sont globalement négatifs, voir hyper négatifs dans les histoires, hors il pourrait y avoir des rebondissement positifs ?

Exemple : on doit se marier en juin, rebondissement, ah mais mince on s’étaient déjà marié à vegas quand on étaient étudiants mais on ne souvient pas pcke on étaient bourrés, donc on est déjà mariés 🥳🥳🥳 looool 😄😄

ou alors :

ah j’ai besoin d’un prêt pour agrandir ma ferme, je vais à la banque pour le solliciter, j’attends les résultats chez moi, et dans ma cave je trouve un vieux coffre de famille avec des écus d’or 🥳🥳 whouou, plus besoin du prêt 😆😆
 
   
    
                         
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 Pourquoi ? Mais pourquoi ? Réflexion débat sur la négativité omniprésente dans les trames des récits

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