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| | Mentir ou briser les rêves d'un Jeune écrivain ? | |
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Que dites-vous à un écrivain qui pense devenir célèbre ? | Je le laisse rêver par gentillesse | | 24% | [ 12 ] | Je lui dis la vérité par gentillesse | | 42% | [ 21 ] | N'importe quoi ! Il y a au moins 10 J.E. qui deviendront célèbres et moi en tête! | | 34% | [ 17 ] |
| Total des votes : 50 | | |
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| Nombre de messages : 795 Âge : 28 Localisation : Tours Date d'inscription : 27/07/2020 | Leah-B / Blanchisseur de campagnes Lun 28 Nov 2022 - 9:30 | |
| Etre un peu directe... je l'ai fait plusieurs fois.
En réalité, ça m'arrive d'avoir du mal avec la naïveté de certains, de trouver ça un peu exaspérant. J'aime bien l'image du loto. ça nous arrive à tous, dans le métro ou sous la douche, de rêver à ce qu'on ferait si on touchait le jackpot ; ce n'est pas pour autant qu'on dévalise le bar-tabac du quartier toutes les semaines.
Alors quand de jeunes auteurs sortis de nulle part commencent à étayer des plans dans lequels ils vendront des dizaine de milliers d'exemplaires, je trouve que c'est leur rendre un grand service que d'y mettre un stop : "Oui, peut-être un jour, mais ça ne dépendra pas que toi".
Car c'est là toute la question. On peut choisir, nous, de faire le meilleur travail possible. De lire beaucoup, de travailler sa plume, de créer des relations ; mais on ne peut pas choisir ce sur quoi tout ça aboutira. On peut faire le parallèle avec une relation amoureuse. Si la personne qu'on aime ne veut pas de nous, peut-on la forcer ? Est-ce que y mettre toute notre énergie, nos tripes, notre rage, sera utile ? Si elle nous dit non ?
Je pense qu'il vaut mieux pénétrer dans cet univers en étant lucide " Il y a de grands risques que même au terme de nombreux efforts, je ne parvienne pas à vivre de ma plume (voire même que je ne sois jamais publié), mais je le fais avant tout par passion"
On arrêtera peut-être de faire le blé des éditions Maïa & co... |
| | Nombre de messages : 1349 Âge : 50 Pensée du jour : 100HO7+LHO+L100 Date d'inscription : 09/03/2019 | nuit2chine / Tentatrice chauve Lun 28 Nov 2022 - 10:19 | |
| Bonjour
Puisque la discussion dévie un peu sur les pseudos maisons d'édition, je me permets de mettre les pieds dans le plat. Pardon, s'il le faut, on ouvre un autre sujet. Hier, j'étais à un salon du livre. J'étais entourée d'auteurs publiés par Lys bleu, Syney Laurent, nombre 7 et consort. Ces auteurs me parlaient du manque d'investissement de leurs éditeurs. Quand j'avais le malheur de leur répondre qu'il s'agit de maisons à compte d'auteur, ils me reprenaient avec force : Ah mais, non, c'est du compte participatif ! Ben oui, alors Nuitdeuch elle préfère ne pas insister, ils sont persuadés avoir touché le jackpot puisqu'ils ont signé avec une maison d'édition.
Attention, je n'ai pas dit que le contenu de leur livre est mauvais, mais ils est certains qu'ils ont été acceptés pour leur compte en banque.
Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire, encore désolé si j'ai dévié.
Bonne jounrée. |
| | Nombre de messages : 358 Âge : 39 Date d'inscription : 04/04/2022 | Fred Dee / Tapage au bout de la nuit Lun 28 Nov 2022 - 10:52 | |
| Si je devais dire quelque chose à un jeune écrivain qui se fait trop d'illusions (mais alors vraiment trop, parce qu'il n'a jamais cherché à connaître la réalité de ce monde où il croit qu'on l'attend comme le messie) :
"Quand tu rentres dans une librairie, tu vois combien de livres ? Et quand tu ressors, tu en as pris combien ? Et tu vises plutôt les classiques ou les nouveautés d'auteurs peu connus ? Ha, tu adores "écrivain mort il y a cent ans" ? Pas sûr que ça fasse vivre un écrivain, ça. Dans ce cas, si on calcule, quelle proportion de nouveaux écrivains arrivent à devenir riches et célèbres ?"
Ce que je me dis depuis un petit moment maintenant, et cela rejoindra probablement d'autres messages lus plus haut : c'est le 2e livre qui fera le succès (à relativiser, bien sûr) du 1er, et si ce n'est pas celui-là, c'est le 3e ou le 4e qui fera que n°1 ou n°2 va marcher.
Mais je ne m'empêche pas de rêver. Alors je ne dirais jamais à un jeune écrivain : ne rêve pas. Commencer à écrire démarre avec un rêve. Mais quand on a reposé le crayon, il y a tout un monde qui attend de nous manger sur le dos. Il faut être prêt. |
| | Nombre de messages : 173 Âge : 32 Localisation : 00.000.00.0 Pensée du jour : « Il n'y a pas une tête lucide entre deux termes d'un choix. Il y a une nature étrange, en détresse de n'être pas les deux. » Date d'inscription : 22/07/2021 | Nuage-Rouge / Tycho l'homoncule Lun 28 Nov 2022 - 21:52 | |
| Uraeus Zahato, désolé, en effet, j'ai ironisé sur le fait que ton propos m'aurait paru ironique. Mais je l'ai bien pris au sérieux à travers la suite de ma réponse. Merci pour ta réponse, en connaissance de tes attentes, je te réponds uniquement au premier degré. Et avant tout je pense que dans l'idéal, nos attentes en termes d'émancipation ne sont pas éloignées. Mais c'est les moyens politiques et économiques d'y parvenir qui sont en question je pense. - Citation :
- Je ne sais pas si c’est bien ce que tu voulais dire dans tes propos, mais j’ai l’impression que tu considères la littérature comme non essentielle. Je ne suis pas d’accord non plus. Quand j’imagine un monde sans arts, sans livres, je me dis que non, décidemment, on ne peut pas considérer la littérature comme non essentielle.
Oui je considère la littérature comme non essentielle, n'ayant reçu aucune preuve qu'elle l'était, ce qui ne signifie pas que « l'art » ou « la culture » soient réductibles à « la littérature » ou même à certaines conceptions et pratiques véhiculées, voire imposées, par la modernité occidentale et bourgeoise. Un monde sans livre n'est pas un monde sans « arts », si on considère « l'art » dans une acception universelle (sociétés préhistoriques et contemporaines dépourvues d'écriture mais pas pour autant de pratiques symboliques pouvant relever de ce qu'on pourrait assimiler à « de l'art » avec nos mots). Je rejette donc cet argument de principe qui postule que tel « art » ou telle pratique serait « essentielle » ou « vitale » quand elle ne l'est pas, et je cherche à comprendre les mauvaises raisons qui peuvent pousser à le penser tout comme de bonnes et meilleures raisons de défendre certaines formes d'expression culturelles et leur mode de production, si elles sont défendables, soit-elles littéraires. Je n'ai rien contre la littérature, par principe, ni contre quoique ce soit d'ailleurs. - Je développe un peu, c'est un essai :
Pour moi vouloir faire de « la culture » un domaine professionnel et/ou marchand pose 2 problèmes principaux : - La culture n'est par essence pas une marchandise, la culture n'a pas de valeur quantifiable et qualifiable, tout le monde est à son niveau un producteur, un passeur, un transformateur et un récepteur-réceptacle culturel. Donc le fait qu'une partie de la population revendique la reconnaissance de son activité culturelle particulière pose un problème de justice vis à vis de toutes celles et ceux qui ne le revendiquent pas ou n'en ont pas les moyens. Comment déterminer qui est légitime ou non à être reconnu (et rétribué) comme un producteur culturel spécialisé par la collectivité ? C'est une question politique qui demande une délibération et non une affirmation de principe.
D'un côté on peut être tenté de reconnaître que la marchandisation des produits culturels, après tout, c'est une manière d'allouer des ressources aux producteurs qui sont plébiscités par le marché suivant la logique de l'offre et de la demande. Dans tous les secteurs marchands de l'économie, c'est le jeu concurrentiel auquel est soumise la production. Si tu produis des couteaux chez toi à temps plein mais que personne ne les achète, pour x raison, peu importe, tu n'es pas rétribué et pourtant tu travailles... Pourquoi les producteurs culturels qui ne parviennent pas à marchander leur production auraient le privilège d'être rétribués au mépris de la demande ? Faisant passer leur activité et leurs intérêts avant ceux de la collectivité (demande) qui nécessairement devra produire les ressources indispensables à l'entretien de leur activité. Dire que tout le monde a le droit d'être rétribué pour son travail, ça ne coûte rien en paroles, mais économiquement ça peut coûter beaucoup... L'argent que tu distribues à une population pour produire une certaine forme professionnalisée de la culture, il n'a de valeur que si d'autres travailleurs produisent en retour, à leur place, de quoi échanger cet argent. Si tout le monde décide, parce que libéré de toute contrainte économique par un revenu magique (autant dire libéré de toute réalité matérielle), de faire un « métier passion » déconnecté des priorités économiques collectives indispensables à la reproduction sociale, le fondement économique essentiel de la société, sur quoi repose cette nouvelle économie magique, va vite s'effondrer et les gens auront de l'argent qui n'aura aucune valeur avec lequel ils ne pourront acheter que des livres devenus moins chers que des grains de riz à l'unité (si tant est que des gens en produisent encore), ce qui certainement nourrit l'esprit mais pas le corps. Et en ce bas monde, plus de corps, plus d'esprit, tu en conviendras.
- D'un autre côté il n'est pas non plus judicieux de laisser « la culture » au marché. Car le marché implique de transformer tout produit culturel en marchandise, et d'interdire à travers le droit à la propriété sa diffusion non marchande. Et alors la production culturelle n'obéit plus qu'à une logique d'appropriation privée, de rentabilité et de profit pour des intérêts avant tout lucratifs et non culturels. La culture devient un objet de captations de ressources via son commerce et de réclame publicitaire à travers sa capacité à capter l'attention des masses. Le problème étant que le marché du travail va s'orienter vers la production de ces marchandises et publicités culturelles, recrutant des travailleurs à temps plein dans cette direction, travailleurs que le temps ainsi absorbé dépossédera de temps et moyens nécessaires à leur propre production culturelle libre et autonome.
Ce qu'il faut comprendre je crois, c'est que revendiquer une pratique culturelle pro, c'est, dans le jeu de la division du travail et de son marché, déposséder les non professionnels (par obligation professionnels d'autre chose) de la possibilité d'exercer cette pratique culturelle. Je dis pas que c'est forcément illégitime, le collectif peut très bien décider de former et rétribuer des spécialistes dans une activité qu'il estime importante, intéressante, signifiante. C'est la logique des subventions publiques qui peuvent être un moyen de redistribution. Mais là encore ce n'est pas une question de rétribution inconditionnelle et de principe. C'est un choix politique qui doit être posé et délibéré comme tel.
Par ailleurs, qui décide que la littérature est essentielle ou non ? Qui en demande ? Imaginons une classes d'individus qui produisent et consomment ce genre de produits culturels entre eux, et qui par le biais d'une rétribution inconditionnelle, ponctionne le produit du travail d'ouvriers agricoles qui eux n'ont pas ou peu d'intérêt pour cette production (ce qui ne signifie pas qu'ils n'ont pas leur propre culture, évidement, et c'est un exemple théorique, n'allez pas me dire que je fais du classisme parce que y a des ouvriers qui lisent dans la réalité). Où est la légitimité et la justice sociale dans cette équation ? Les uns travaillent pour entretenir une activité qui ne les concerne pas, dont il ne profitent pas. C'est la définition de l'exploitation. Par ailleurs, quand bien même la production littéraire intéresserait ces ouvriers, peut-être que le coût en termes d'effort et de travail qu'ils ont a produire pour la faire assurer de manière professionnelle par d'autres serait jugé trop important au regard de cet intérêt, si toutefois cette décision était l'objet d'une délibération... Ces questions ne sont pas simples du tout quand on cherche à les penser de manière matérialiste et concrète en termes de rapports sociaux de production et non de manière morale et abstraite en termes de droit inconditionnel à vivre (ce avec quoi presque tout le monde est d'accord sur le papier mais qui est la négation même du problème politique que pose la contradiction entre des intérêts matériels et symboliques divergents voire antagonistes au sein d'un groupe). Sur le validisme je crois qu'il y a méprise. Tu ne peux pas assimiler le fait de revendiquer à être rétribué pour une activité culturelle à laquelle tu es libre de participer ou non, au fait d'être soutenu par solidarité collective du fait d'être pénalisé par une situation de handicap dans la possibilité de répondre aux besoins et attentes économiques de la société. A mon avis, il n'est pas question de soutenir qu'une situation de handicap n'est pas pénalisante au regard des activités économiques et que ce que la personne ne peut pas fournir d'un côté à la société, elle devrait/pourrait le fournir d'une autre manière. La solidarité est inconditionnelle, c'est son principe. Après si le fait de ne pas pouvoir s'insérer dans un certain tissu économique, où elle est mise en situation de handicap, permet à une personne de développer des aptitudes à mettre à disposition du collectif dans des situations où elle ne se trouve plus handicapée, c'est tant mieux pour elle et le collectif. Mais ça n'est pas une condition ni une attente de la solidarité. Reconnaître une situation de handicap, c'est justement attribuer des droits spécifiques à une personne en raison de sa situation particulière qui rend inéquitable qu'elle se soumette à certaines injonctions, normes, contraintes auxquelles la population prétendument « valide » doit se soumettre, car en certaines situations elle n'en est pas capable ou est pénalisée par rapport aux autres. La solidarité est la compensation de ce qui est reconnu comme une inégalité, et qui ne réclame pas d'autre condition. Mais les écrivains ne sont pas en situation de handicap (a priori, et s'ils le sont ils doivent bénéficier de la solidarité non pas au titre d'écrivain mais parce que leur situation l'exige, je ne saisi pas trop ce mélange des genres), ils font le choix de se livrer à telle activité culturelle. Et en la matière, tout individu de la société peut faire ce choix. Et sa légitimité dans sa pratique n'a rien à voir avec le nombre d'heures, la qualité ou la quantité de ce qu'il produit. Car la quantité d'un produit culturel matériel ou immatériel n'est pas un indicateur de sa valeur, et sa qualité en termes de valeur est incalculable, car elle est relative aux valeurs de ceux et celles qui la jugent et l'évaluent. Donc le marché n'est pas une solution pour attribuer justement les ressources pour des activités culturelles, mais par nature, tout le monde peut prétendre à la légitimité de son expression culturelle, car personne ne peut établir de valeur absolue en termes de quantité ou de qualité, d'un processus culturel et son produit. Par ailleurs personne ne peut revendiquer la paternité ou maternité absolue d'un processus culturel. Qui, dans le fond, encourage et a intérêt à la division/appropriation du travail/privilège culturel ? Pour le salaire à vie ?Il y a des intuitions et démonstrations communistes, anti-utopistes, chez Friot comme le « salaire à vie » (qui n'est pas un « revenu universel ») qui permettent de penser la juste répartition des richesses et du travail dans la société. Ce n'est qu'une fois cette justice établie, sur un plan matériel, à mon avis, que la culture n'est plus un problème, chacun et chacune n'étant plus contraint à l'exploitation par le marché du travail, mais les tâches essentielles de la production étant théoriquement assurées par l'échelle des salaires. Ceux et celles qui veulent dépenser du temps à produire de la culture non marchande sont libres de le faire au détriment de leurs propres ressources, et non à leurs profits (car selon l'échelle des salaires, les tâches collectivement définies comme primaires et laborieuses permettent de monter dans la hiérarchie salariale, condition indispensable à leur remplissage). Mais ici on est pas dans un « tout travail mérite salaire », on est plutôt dans la reconnaissance que tout membre de la société participe, par sa présence même (et non à travers une production déterminée, culturel ou pas) un minimum à sa reproduction (ce qui doit être reconnu comme un premier palier d'utilité sociale), on est donc plutôt dans un « le travail demande un salaire indexé à l'utilité sociale que lui confère une délibération collective ». Ce n'est pas la même perspective que de revendiquer une part du gâteau au nom d'une corporation dont on tente de légitimer par principe l'activité. Pour finir je reprends l'exemple de la maison :Évidement la maisonnée pourrait judicieusement dispenser de tâches physiques une personne en situation de handicap sur ce terrain, qui ne peut les remplir, par solidarité. Ce qui n'a rien à voir avec le fait de dispenser quelqu'un qui est parfaitement en moyens de les remplir mais dont les envies et ordres de priorités sont ailleurs. Se pose alors la question politique pour le groupe de savoir si le collectif souhaite assumer cet essor d'activité et cette nouvelle forme de division du travail. Il n'y a pas de réponse de principe à cette question. Si la maisonnée n'a que faire de la lecture, n'y accorde pas une importance d'ordre à entretenir un spécialiste, ou même produit déjà sa littérature amateur et en est satisfaite, il y a toutes les chances que le « métier d'écrivain » ne trouve pas d'existence possible. Sauf à avoir un pouvoir autoritaire et coercitif en la figure d'un chef ou d'une caste dans la maisonnée capable de dispenser les uns de tâches au détriment des autres, en captant le produit de leur travail et en les obligeant par la force ou la morale. Etc et de fil en aiguille on peut complexifier l'exemple théorique de plus en plus pour s'approcher de la réalité. Enfin, cette question se pose dans d'autres secteurs économiques évidement, où là, à gauche, on est étonnement beaucoup plus critique quant à l'utilité sociale et au caractère démocratique de ce qu'on produit dans l'industrie. On n'a pas de mal à penser qu'on pourrait se dispenser de tel ou tel type de production qui est par exemple à la fois un coût environnemental, un coût social et une dépense de travail et de ressources, sinon nuisible à la société et à ses environnements, au moins inutile. Le droit permet proscrire et réprimer des activités jugées oppressives pour les humains et leurs environnements. C'est pareil dans « la culture ». On ne peut faire l'économie de s'interroger sur les conséquences de telle ou telle production sur l'écosystème culturel et les relations de dépendance voire d'exploitation qu'il entretient avec d'autres écosystème socio-économiques. L'écriture est une forme d'activité symbolique, elle n'en est ni l'essence, ni la condition. Interroger des formes que peut prendre la production d'activités symboliques, ce n'est pas condamner toute activité symbolique. Ce serait comme dire qu'interroger la manière dont la nourriture est produite et/ou transformée, c'est remettre en question l'utilité de produire de la nourriture. Non ce n'est pas la question. La question c'est la politique de production qui engage des choix dans la répartition du travail et de son produit. L'écriture, sacralisée dans nos sociétés, est d'évidence non indispensable à la vie sociale, sans quoi les sociétés sans écriture n'auraient pas prospéré jusqu'à récemment. Se pose alors la question du choix de sa production et de son utilité sociale, qui ne peut être décrété par principe. Pour qui écrit l'écrivain sinon d'abord pour lui même, pour son intérêt intellectuel, symbolique et p-e matériel (soit il en espérance) ? S'il écrit pour d'autres, qui sont-ils et quelle est leur rôle dans l'appareil de production ? Quelle est l'utilité sociale de l'écrivain, reconnue par qui et pour qui ? Suit-elle une logique économique de réciprocité ? Comment permettre une production culturelle démocratique qui ne repose ni sur une déclaration de principe, ni sur une exploitation et quasi exclusion des classes laborieuses cantonnées le plus clair de leur temps à l'économie primaire ? Contre « la culture » ou pour des contre-cultures ?Il y a évidement une manière de droite d'attaquer « la culture » au non de la rigueur économique, du refus des classes dominantes de redistribuer des ressources pour les mettre à disposition de la collectivité. de mon côté je revendique la défense d'intérêts opposés dans une critique de Gauche d'une certaine conception abstraite de l'économie qui se déploie dans une certaine gauche utopiste oubliant certains fondements matérialistes, notamment sur ces questions culturelles et de travail (sur les questions économiques, la Gauche est le camp du Travail contre celui du Capital, elle n'est pas inféodée à un totem culturel, elle suit et défend l'intérêt des travailleurs, à commencer par ceux et celles qui, exploités ou exclus par le Capital et ses institutions, souffrent le plus de la dépossession des moyens de production, leur vie étant placée sous le joug du travail et/ou de la précarité contraintes). Je soutiens qu'il faut pousser la défense de « la culture » jusqu’au bout, de manière radicale et fondamentale, sans s’enfermer dans la défense d'intérêts corporatistes dont on ne sait sur qui va reposer la charge des acquis et privilèges. Il faut défendre la légitimité de toute pratique culturelle et combattre le cas échéant, tout discours légitimant par principe (y compris le principe que « tout travail mérite salaire ») l'exploitation des uns par les autres. Je dis juste ça comme fondement, à partir de quoi il faut déplier la réalité des rapports de production pour savoir empiriquement en quel sens s'effectue cette exploitation, en quelles conditions s'effectue le choix de son activité, sous contrainte ou non, et si oui, à qui profite la contrainte sur l'activité (à servir une certaine classe à travers le marché et le subventionnement en vase clos, ou les besoins et attentes prioritaires du collectif, selon sa délibération démocratique).
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| | Nombre de messages : 107 Âge : 14 Localisation : Ardèche Date d'inscription : 21/06/2022 | Héléna Snow / Barge de Radetzky Lun 28 Nov 2022 - 22:45 | |
| - Uraeus Zahato a écrit:
Héléna, ça me fait réfléchir ton expression de rêve raisonnable. C’est presque philosophique,...Peut-être que tu avais en tête une toute autre définition du rêve que la mienne en lançant ce sujet ? Ça m’intéresserait d’avoir ton avis là-dessus, Oh moi, j'ai dis ça parce que la dame qui a écrit le livre sur les tatouages et le diable disait "mais non il faut y croire et chercher des éditeurs". J'aurai pu écrire "projet raisonnable" - Uraeus Zahato a écrit:
- D’ailleurs, ça me surprend que ça te surprenne qu’autant de gens sur le forum croient réaliser leur rêve un jour.
Ben, il suffit de faire quelques recherches sur Internet pour se rendre compte de la faible probabilité de ce rêve. Suivant les sources, le nombre d'écrivains vivant de leurs plumes va de 40 à 150 (disons 75 pour favoriser les calculs avec 75.000 auteurs publiés chaque année). Ce qui nous fait : 1 auteur qui vie de sa plume pour 1000 auteurs publiés.Mais je rappelle que dans ce post, on parle de jeunes écrivains en herbe qui rêvent de gloire pendant l'écriture de leur premier jet. Quel pourcentage ira au bout ? Combien de premiers jets inachevés pour un livre imprimé ? Que ce soit de l'auto-édition ou une petit maison d'édition, on sait bien que tous n'y arriveront pas. Il suffirait de compter le nombre de publiés sur ce forum et de le comparer avec tous ceux qui passent ici. Disons que 1 jeune rêveur sur 50 se fasse éditer. ça fait donc 1 auteur qui vivra de sa plume pour 50.000 amateurs qui se lancent. Pour y croire il faut être hyper prétentieux ou nul en maths.^^ - Uraeus Zahato a écrit:
- J’ai l’impression dans un de tes messages que tu arrives à vivre sans rêve, sans espoir, et pour autant sans être dans la dépression la plus profonde. Moi, c’est quand j’ai plus d’espoir ni de rêve que je sombre. So, comment tu fais ? OO Donne-moi ta recette ! XD =)
J'ai des rêves modestes, c'est tout. Ou plutôt des projets réalisables : Sortir un livre par an, atteindre en 4 ans un niveau en dessin pour m'ouvrir les portes des meilleurs écoles après le bac. Travailler, travailler, travailler pour m'améliorer encore et encore avec pour objectif de vivre modestement en combinant illustration, écriture et petit métier tranquille à mi-temps. Les gens avec des projets modestes ont souvent plus d'ambition et se donne plus de mal que les grands rêveurs qui attendent un miracle. Je fais un salon samedi prochain. Je veux pas juste être la gamine de 14 ans qui se distingue en étant la plus jeune de la salle. Je dois rentrer dans le top 3 des ventes parmi les 97 auteurs. C'est à la fois hyper prétentieux (de vouloir bousculer des auteurs expérimentés) et complétement fou (qui parierait sur moi?) mais ça reste bien plus faisable que les grands rêves de certains. Si j’atteins mon objectif je serais contente à peu de frais. Donc, il faut viser raisonnable dans la vie.^^ |
| | Nombre de messages : 731 Âge : 31 Localisation : 16 Date d'inscription : 15/07/2021 | Chimère / Blanchisseur de campagnes Lun 28 Nov 2022 - 23:22 | |
| - Héléna Snow a écrit:
- Oh moi, j'ai dis ça parce que la dame qui a écrit le livre sur les tatouages et le diable disait "mais non il faut y croire et chercher des éditeurs". J'aurai pu écrire "projet raisonnable"
Sauf que ce n'est justement pas un projet raisonnable, statistiquement ; si je parle à titre personnel (puisque c'est moi, la dame en question), j'ai rencontré plus de gens qui ont essayé de me dire (ou carrément affirmé) que j'allais me vautrer, et que chercher et trouver un éditeur, c'était de l'ordre de la pure fantaisie. Et, toujours selon les statistiques (on a eu un sujet intéressant là-dessus, d'ailleurs), ça relevait effectivement plus du joli fantasme que de la probabilité réelle. Comme quoi. Et puis, dans ce cas, comment différencier ce qui est raisonnable de ce qui ne l'est pas, sans partir dans des élucubrations volontairement caricaturales ? C'est très subjectif. - Héléna Snow a écrit:
- Les gens avec des projets modestes ont souvent plus d'ambition et se donne plus de mal que les grands rêveurs qui attendent un miracle. Je fais un salon samedi prochain. Je veux pas juste être la gamine de 14 ans qui se distingue en étant la plus jeune de la salle. Je dois rentrer dans le top 3 des ventes parmi les 97 auteurs. C'est à la fois hyper prétentieux (de vouloir bousculer des auteurs expérimentés) et complétement fou (qui parierait sur moi?) mais ça reste bien plus faisable que les grands rêves de certains. Si j’atteins mon objectif je serais contente à peu de frais. Donc, il faut viser raisonnable dans la vie.^^
Sauf que tu te bases uniquement sur "les grands rêveurs qui attendent un miracle" (et donc qui se tournent les pouces ou bossent deux jours par an, CQFD) dans ton exemple, alors forcément, c'est tronqué. Quid des grands rêveurs qui se donnent les moyens de leurs ambitions ? Je suis partisane de la technique dite du rêve marchandé ; en premier, on essaie de taper le plus fort et le plus loin possible, c'est-à-dire qu'on rêve en très grand. Et au fur et à mesure du parcours, si l'on se heurte à beaucoup plus de difficultés que prévu, on réajuste doucement le point d'horizon de l'objectif initial tout en continuant d'avancer. Ainsi, si j'ai visé jusqu'à Z en partant, je peux espérer atteindre O à la place, au lieu de m'être sagement cantonnée à H dès le départ. Les rêves trop grands - encore une fois, c'est un jugement de valeur difficile à établir car peu objectif - ne sont toxiques que lorsqu'ils sont accompagnés d'un puissant déni, ou de moyens (matériels ou psychologiques) dépensés bien trop importants au regard du retour sur investissement. Ce n'est pas la grandeur du rêve qui joue le plus, d'ailleurs, mais la ténacité, la capacité à s'adapter et à se relever, coup après coup. Et j'ai tendance à croire que moins on se met de limites, moins on se contente de peu, moins on enferme son esprit dans des cases étriquées en pensant "oulà, ne tentons pas le diable, on sait jamais", plus on peut se réaliser ; même si bien souvent, on ne se réalise pas exactement comme on l'avait imaginé au départ. Encore une fois, je m'appuie sur mon propre exemple pour avoir quelque chose de concret à exposer ; il y a environ 13 ans, j'ai intégré un milieu artistique impitoyable qui m'a laissé des traumas durables. Je me suis faite harceler, diffamer, on a essayé de me démonter par tous les moyens possibles (je n'étais pas la seule victime, loin s'en faut), en arguant que mon boulot ne valait rien et que mon ambition était des plus risibles, car je partais de rien. Aujourd'hui, j'ai acquis une reconnaissance solide y compris à l'internationale dans ce milieu particulier, j'ai dépassé le niveau que je m'étais fixé et j'ai acquis une spécialisation, si je puis dire. Parce que j'ai refusé de me cantonner à du modeste, à ne surtout pas tenter des trucs "déraisonnables". Pourtant, tout était contre moi ; les gens et les statistiques (et mon niveau de base, qui je dois l'avouer était assez merdique). Ce que je viens d'exposer est purement factuel, ce n'est pas du "happy ending" romancé ou un moyen détourné de me la péter. Quand je regarde derrière moi, si j'avais su, à 18 ans, dans quel merdier j'allais me fourrer alors, et les moments difficiles que j'allais vivre, j'aurais sûrement abandonné et opté pour le modeste, c'est un fait. Mais j'ai eu la ténacité de croire à ce que je voulais, et j'ai toujours essayé de m'adapter. Bien sûr, je n'oublie pas non plus le facteur chance, que l'on retrouve toujours dans les accomplissements. On ne sait jamais de quoi l'avenir sera fait et, à ce que je sache, rêver trop grand n'est pas un crime ; ce qui compte, c'est de garder sa lucidité, sa ténacité car, si l'on a effectivement très peu de chance d'atteindre son but premier, on peut se réaliser autrement, grâce aux efforts qui auront été fournis pour le rêve d'origine. (Btw, je te souhaite bien sûr tout le succès possible à ce salon, qui est un objectif des plus excitants) |
| | Nombre de messages : 107 Âge : 14 Localisation : Ardèche Date d'inscription : 21/06/2022 | Héléna Snow / Barge de Radetzky Mar 29 Nov 2022 - 0:35 | |
| C'est la jolie peinture sur les poupées qui font vivantes qui est un milieu artistique impitoyable? J'aurai cru que c'était tout bienveillant au contraire parce que c'est un courant artistique de niche comme une petite famille.
Moi, je vise pas Z c'est trop loin^^. Je dis que je vais faire L par exemple (parce que j'aime bien les Lapins^^) et si je me rate je serais presque arrivée et si j'y arrive et que je suis pas encore vieille j'essaye d'aller à M. Hi,hi c'est rigolo avec des lettres, mais au final on arrive à sa place.
Bisou de lapin sur tes traumas durables. |
| | Nombre de messages : 1349 Âge : 50 Pensée du jour : 100HO7+LHO+L100 Date d'inscription : 09/03/2019 | nuit2chine / Tentatrice chauve Mar 29 Nov 2022 - 10:38 | |
| - Héléna Snow a écrit:
...Mais je rappelle que dans ce post, on parle de jeunes écrivains en herbe qui rêvent de gloire pendant l'écriture de leur premier jet. Quel pourcentage ira au bout ? Combien de premiers jets inachevés pour un livre imprimé ? Que ce soit de l'auto-édition ou une petit maison d'édition, on sait bien que tous n'y arriveront pas. Il suffirait de compter le nombre de publiés sur ce forum et de le comparer avec tous ceux qui passent ici. Disons que 1 jeune rêveur sur 50 se fasse éditer. ça fait donc 1 auteur qui vivra de sa plume pour 50.000 amateurs qui se lancent. Pour y croire il faut être hyper prétentieux ou nul en maths.^^ ... Les gens avec des projets modestes ont souvent plus d'ambition et se donne plus de mal que les grands rêveurs qui attendent un miracle. Je fais un salon samedi prochain. Je veux pas juste être la gamine de 14 ans qui se distingue en étant la plus jeune de la salle. Je dois rentrer dans le top 3 des ventes parmi les 97 auteurs. C'est à la fois hyper prétentieux (de vouloir bousculer des auteurs expérimentés) et complétement fou (qui parierait sur moi?) mais ça reste bien plus faisable que les grands rêves de certains. Si j’atteins mon objectif je serais contente à peu de frais. Donc, il faut viser raisonnable dans la vie.^^ Bonjour Si tu veux mon expérience personnelle, avant de publier mon premier roman, j'en avais écrit 6 qui resteront à tout jamais dans un tiroir. Dans le tas, 4 sont restés inachevés, j'ai péniblement réussi à terminer deux "chantiers" et ils ne sont pas publiables, mais là est un autre débat. Pour répondre à ta question, et là encore ce n'est que mon humble avis, parvenir à poser le point final n'est qu'une étape dans la vie d'un écrivain, il reste encore tout le remaniement, corrections... et là nous n'en sommes pas encore à l'étape "publication". Car après il y a tout le travail promotionnel, et la promotion, c'est quoi ? De la pub, tout simplement. La pub, c'est faire connaître ton produit (pardon d'être vulgaire, produit quand on parle d'un livre, c'est vulgaire), faire en sorte que tout le monde ait entendu parler de ton œuvre (je n'ai jamais vu quelqu'un entrer dans une librairie et dire je veux le dernier Nuit2chine, pas assez connue la petite Nuitdeuch), convaincre qu'il s'agit du meilleur parmi tant d'autres, être certain que l'acheteur n'ira pas se procurer le livre du voisin car il a une plus belle couverture, un tire plus accrocheur ou tout simplement a su mieux baratiner que toi. Tu as bien raison d'être raisonnable, tu ne te berces pas d'illusions, tu ne seras pas déçue. En salon, on fait de jolies rencontres, et même s'il y a peu de ventes, c'est toujours un plaisir de toucher des visiteurs. As-tu pensé à leur proposer des cartes ou des marque-pages ? Quelquefois, les visiteurs achètent sur amazon ou en e-book après coup. Bonne journée. |
| | Nombre de messages : 103 Âge : 37 Localisation : Bas Bugey Date d'inscription : 08/06/2022 | Mmokong / Barge de Radetzky Mar 29 Nov 2022 - 13:41 | |
| Que sous-tend réellement ta question Hélèna ? Tu voudrais savoir si les gens sont honnêtes/malhonnêtes sur ton écriture parce que tu es très jeune ? Si ça vaut vraiment la peine de continuer ? |
| | Nombre de messages : 713 Âge : 25 Date d'inscription : 13/09/2015 | Azaby / Blanchisseur de campagnes Mar 29 Nov 2022 - 14:07 | |
| Je pense que je ne serai pas d'accord avec tout le monde sur ce fil ! Je pense que n'importe qui peut devenir écrivain professionnel, pour peu qu'il ou elle ait trois choses importantes. La passion, la lucidité et l'acharnement. Je suis écrivain "semi-professionnelle" et travaille 3j par semaine dans le domaine de l'écriture, 2j par semaine dans mon deuxième métier. Et je connais beaucoup de gens qui vivent uniquement de leur plume (j'ai d'ailleurs fait une rencontre en salon avec trois d'entre eux il y a deux jours). Si je le souhaitais (et je ne le souhaite pas pour l'instant) je pourrais dégager des revenus suffisant de ma plume pour en vivre, quoique moins décemment qu'avec un métier classique. J'ai pas mal d'amis du milieu qui en vivent TRES largement et dégagent des revenus très très confortables. Attention : vivre de sa plume ne signifie pas être célèbre (beaucoup d'auteurs réguliers font partie de la toile de fond du paysage édito français mais sont assez peu connus du grand public), et être célèbre ne signifie pas forcément vivre de sa plume (certaines personnes publient un unique titre dans leur carrière, qui peut rafler des prix et leur rapporter gros, mais même d'énormes revenus ponctuels ne suffisent pas à assurer qu'on en vive, j'y reviendrai plus tard). Mais il est important de se dégager du fantasme qui plane autour de l'écrivain professionnel  La passion est la seule chose qui peut te donner l'énergie initiale, la persévérance et la capacité de travail qui te permettra de vivre de ta plume. Un écrivain qui veut se professionnaliser (sauf rares exceptions avec énorme piston) devra fournir des quantités astronomiques de travail, qui s'exerceront en parallèle d'un autre métier dans un premier temps. Impossible de tenir si c'est perçu comme une corvée. La passion, même si elle est transformée par la dimension professionnelle du travail, doit subsister et continuer d'animer tes travaux. Même quand tu écris selon les termes et la cadence de quelqu'un d'autre (dans le cas de commandes).  La lucidité est elle aussi essentielle : il faut connaître le milieu et comprendre ce que ça signifie, vivre de sa plume. Car vivre de sa plume (pour n'importe quel écrivain), ça n'est pas vivre des droits de ses chefs-d'oeuvres composés avec amour pendant des mois. Vivre en tant qu'auteur, c'est s'assurer un rythme de publication, accepter des commandes (souvent en jeunesse), des interventions publiques, des actions en milieu scolaire. Plus que les revenus "absolus", c'est l'irrégularité des versements qui représente un obstacle à la professionnalisation. Parce qu'un éditeur ne te paie pas chaque mois (sauf commandes, en jeunesse, pour de petits ouvrages). C'est cette absence de régularité qui crée la difficulté : difficile d'être crédible auprès des banques, difficiles de se projeter, difficile de garantir une stabilité à sa famille... c'est d'ailleurs pour ça qu'à titre personnel je chéris mon deuxième métier. Vivre de sa plume, c'est exercer le métier d'écrivain dans ce qu'il a de plus large : sa mission de création, bien sûr, mais également de rencontre du public, de pédagogie, de sensibilisation aux enjeux culturels. Ces "droits d'auteurs indirects" sont une part souvent majoritaire de tes revenus. Cette lucidité passe aussi par le cheminement à prendre pour viabiliser son exercice : typiquement, dans l'écrasante majorité des cas, il faudra passer par de belles maisons bien diffusées, donc accepter de se plier à un jeu de sélection plus impitoyable.  L' acharnement est pour moi la troisième valeur essentielle. Parce que l'écrivain qui désire vivre de sa plume (qui le souhaite vraiment, à la lumière d'une vraie connaissance du milieu) va échouer. Il va travailler pour rien dans certaines situations, il va parfois bider, poireauter, essuyer des critiques violentes de la part de lecteurs ou d'éditeurs. Bref : il va se planter. Et l'acharnement doit être la valeur qui te tire de la boue quand tu t'y es vautré, car c'est un métier auquel on n'accède pas comme ça. Il faut du temps, et l'expérience de nombreux échecs. Vous disiez plus haut que seul 1 auteur sur 1000 peut vivre de sa plume... mais sur ces 999 qui n'en vivent pas, combien veulent en vivre ? Parmi ceux qui veulent en vivre, combien savent ce que c'est d'en vivre ? Et combien ont la capacité à se battre et échouer pour que ça arrive ? Très peu. Et qui pourra le leur reprocher ? La vie d'écrivain comporte ses difficultés, ses obstacles et ses situations cauchemardesques (coucou l'URSSAF Limousin). Si tu veux vivre de ta plume, personne pourra te dire que c'est impossible (parce que ça ne l'est pas). En revanche, on peut te dire très honnêtement ce que c'est, de vivre de sa plume : c'est un périple immensément galère, qui nécessite de se plier à un rythme de publication et à un milieu qui ne correspond peut-être pas à tes valeurs personnelles. Quand je suis en salon et que de jeunes auteurs me demandent si c'est possible de vivre de sa plume, je ne leur réponds toujours que oui, ça l'est. Mais ça exige un travail, une conscience du milieu et une abnégation que tout le monde n'a pas. PS : "Suivant les sources, le nombre d'écrivains vivant de leurs plumes va de 40 à 150 " Je peux garantir qu'il y en a bien plus que ça, mais ils ne se reposent pas uniquement sur leurs droits d'auteurs directs. Il suffit de regarder du côté des associations / syndicats d'auteurs type Charte des Auteurs ou LAP. Je crois que rien qu'à la Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse, on est déjà plus de 1400. Tous ne vivent pas exclusivement de ça, mais une bonne partie en font leur principal gagne-pain. |
| | Nombre de messages : 1139 Âge : 43 Date d'inscription : 25/05/2020 | Scarlet Dream / Effleure du mal Mar 29 Nov 2022 - 17:47 | |
| Merci pour ce post très intéressant, Azaby ! Je partage ton avis pour les trois choses importantes. Quand j'ai commencé à écrire (ça date) j'étais si fière de moi, je me voyais déjà en haut de l'affiche, avec des adaptations ciné et tout le toutim.  Maintenant, j'ai bien conscience que le monde de l'écriture et de l'édition est un vrai parcours du combattant. |
| | Nombre de messages : 107 Âge : 14 Localisation : Ardèche Date d'inscription : 21/06/2022 | Héléna Snow / Barge de Radetzky Mar 29 Nov 2022 - 22:08 | |
| Nuit2Chine Quand je ferrai mon stage en librairie en décembre, je pense que la dame me montrera comment chercher un livre avec l'ordi alors je dirai "je veux le dernier Nuit2chine". Tadan ♫ Comme ça tu auras été demandée en librairie.
Vi, les salons c'est chouette pour obtenir les conseils des auteurs. On aura 1h30 avant l'ouverture au public. Je vais fureter partout pendant que mes parents installent le stand. Et je vais tout noter pour copier les meilleures idées de chacun. J'ai fait juste une fête du livre pour l'instant et notre voisin, il savait plein de choses parce qu'il écrit des livres pour enfants depuis 23 ans et il était content de tout m'expliquer. J'ai plein de choses à apprendre encore. Et merci pour le conseil des marque-pages. On en a des tas. On aura un gros saladier de papillotes et de rocher Suchard pour les gourmands et on a caché 5 tickets dorés dans les papillotes pour faire gagner des livres dédicacés, mais ceux qui ont pas de livre, on leur donnera un marque-page pour qu'ils ne soient pas tristes.^^ Ma mère ferra des emballages cadeau pour Noël et mon père va faire des dessins pour les dédicaces (parce que juste mon texte c'est pas terrible). ça plaisait trop les dédicaces à la fête du livre parce que les gens venaient voir ce qu'il dessinait. Et puis, je suis petite alors ça plait aux mémés et elles achètent le livre pour leurs petits-enfants.
Coucou^^ Coucou^^ Mmokong (toi, je te connais! On a fait des challenges 10 mots, ensemble^^) Ma question n'a pas de sous-entendu, hi, hi. Je suis une fille cash, moi. C'est juste que je suis embêtée sur Twitch ou des forums quand je vois quelqu'un qui sous-estime la difficulté de son objectif. J'ai fait le choix de laisser rêver les gens pour les raisons évoquées dans le premier post et je voulais savoir si c'était la meilleure chose à faire pour leur rendre service. Sinon l'avis des gens sur le fait de s'orienter vers une carrière artistique je m'en tape l'oreille avec une sandalette. Il n'y a que les conseils que je prends pour m'améliorer.
Azaby Il est trop chouette ton book trailer^^ (et on te voit dedans hi,hi). Je suis bien d'accord avec toi, mais je rappelle que le sondage concerne un jeune auteur qui pense qu'il sera célèbre et dans le premier post, je parle de vivre uniquement des droits d'auteur (donc mini 10.000 ventes chaque année). Mais mon message a été déformé au fur et à mesure et c'est devenu "peut on vivre de sa plume" avec (en plus des droits d'auteur) des activités de traduction, correction, animation... Pour les sous, je crois que l'Agessa a, genre, 5000 personnes qui déclare + de 8500 euros par an.
Tes 3 critères (passion, lucidité et acharnement) ne peuvent que plaire aux jeunes auteurs qui pensent tous les posséder au début (la passion parce que c'est vrai, la lucidité parce que tout le monde est persuadé d'avoir raison et l'acharnement parce que tant qu'on n'est pas tombé on ne peut pas mesurer la difficulté pour se relever).
Perso, je dirais plutôt talent, travail et chance quelque soit le domaine. Mon père dit que le travail est le seul critère que l'on peut booster à volonté et que c'est le plus important. Il a connu pleins de dessinateurs amateurs à l'époque où les mangas arrivaient en France (mais c'est carrément vieux, genre 30 ans en arrière) et il distinguait nettement les rêveurs et les bosseurs. Moi, ça me dit rien et j'ai pas retenu tous les noms, mais je sais qu'il m'a plusieurs fois dit en voyant des noms sur des bds que untel méritait vraiment sa carrière parce qu'il bossait bien plus que les autres à l'époque. J'ai demandé. C'est Aurore Demilly, Jérome Alquié, Patrick Sobral et Patricia Lyfoung qui faisaient des bds avec plein de pages et beaucoup de soin sans gagner le moindre centime par pure passion. Donc ça rejoint ce que tu disais la passion ça donne l'énergie pour travailler. |
| | Nombre de messages : 8 Âge : 26 Localisation : Marseille Date d'inscription : 09/01/2021 | Clo Emvé / Magicien d'Oz Ven 2 Déc 2022 - 14:36 | |
| Bonjour, Je me permets de donner mon avis sur la question  Tout le monde a besoin de rêver, surtout si la personne en question est jeune et idéaliste. Que dire à un jeune écrivain qui se rêve grand auteur ? Je pense qu'il n'y a rien de mieux que l'expérience que l'on acquiert soi-même. Il faut vivre les choses pour prendre conscience de la dure réalité du monde de l'édition. Quand on a des rêves plein d'ambition, on n'écoute pas les conseils des autres. On pense toujours "moi, ça sera différent" (yep, j'étais comme ça). Quand j'ai moi-même expérimenté de plein fouet le cynisme de l'édition et son impitoyable logique marketing, j'ai eu une période d'aigreur où je me sentais le devoir de briser les rêves de toute personne qui rêvait d'être éditée. Finalement mes interventions n'ont servi à personne, ni aux autres, ni à moi-même. Les gens me prenaient (à juste titre) pour une rageuse. Il est préférable, à mon sens, de laisser chacun tenter ce qu'il veut, quitte à ce qu'il se gamelle un peu en route. |
| | Nombre de messages : 173 Âge : 32 Localisation : 00.000.00.0 Pensée du jour : « Il n'y a pas une tête lucide entre deux termes d'un choix. Il y a une nature étrange, en détresse de n'être pas les deux. » Date d'inscription : 22/07/2021 | Nuage-Rouge / Tycho l'homoncule Ven 2 Déc 2022 - 18:43 | |
| Azaby, je ne suis pas vraiment d'accord avec ton idéalisme - Citation :
- Je pense que n'importe qui peut devenir écrivain professionnel, pour peu qu'il ou elle ait trois choses importantes. La passion, la lucidité et l'acharnement.
A mon avis ton sentiment relève de biais cognitifs que tu connais peut-être, qui affectent plus ou moins tout le monde (biais du survivant + erreur fondamentale d'attribution + forme de la croyance en un monde juste) qui comprommettent ta lucidité. - Citation :
- Cette lucidité passe aussi par le cheminement à prendre pour viabiliser son exercice : typiquement, dans l'écrasante majorité des cas, il faudra passer par de belles maisons bien diffusées, donc accepter de se plier à un jeu de sélection plus impitoyable.
C'est pas parce que tu sais théoriquement comment faire depuis un forum, que tu as accès aux possibilités et ressources matérielles et sociales d'y parvenir, depuis le trou paumé (géographique ou social), ou autre, d'où tu te connectes, rêves et écris... C'est pas parce que tu t'acharnes à être le dindon de la farce pendant un temps, et que finalement tu accèdes aux moyens de production et de force de vente/maketing d'un milieu qui te permet plus ou moins d'écouler ta marchandise et tes prestations, de te faire valoir en tant qu'écrivain, que toutes les personnes qui s'acharnent peuvent y accéder, peuvent bénéficier de ces moyens, exposition et force de vente. A croire ton récit, tu es déjà bien socialisé dans un milieu d'auteurs professionnels, pour x raisons qui ne tiennent pas qu'à ton prétendu acharnement, tu as tes entrées dans ce milieu, de fait (et tant mieux pour toi). Ce n'est pas le cas de la plupart des gens. Et ce n'est pas qu'une question de forcer. D'ailleurs admettons théoriquement que d'un coup, grâce à ton exposé motivant, des foules entières d'écrivains en herbe se mettent à s'acharner, à s'acharner, s'acharner toujours et s'acharner encore. Tu crois qu'ils vont subitement toutes et tous accéder peu à peu à l'élection, à la publication, à une reconnaissance relative et à la monnaie ? Tu penses qu'il y aura de la place pour tout le monde sur le marché, tous acharnés qu'ils sont ? En fait l'équation est assez simple. Soit il y a beaucoup d'écrivains qui se partagent la visibilité sans prétention hégémonique mais qui ne sont donc pas professionnels, puisque beaucoup à répondre à des petites parts de demande qui n'ont pas vocation à les rémunérer à temps plein, soit il y a une professionnalisation qui impose que les professionnels éclipsent les non professionnels pour des nécessités de rentabilité commerciale (il n'y a pas de place illimitées sur un marché libre et concurrentiel, quand c'est ta survie qui dépend de ce que tu édites ou écrits, tu dois remplir des objectifs commerciaux donc tu ne peux pas laisser le marché aux autres acteurs au risque de voir ta part réduite à rien ou pas assez pour en vivre, et c'est ça qui est la cause de la concurrence entre les écrivains et de la pression pour éditer des choses qui doivent potentiellement rapporter de l'argent ou ne pas trop en faire perdre). Donc non, la nécessité illusoire de l'acharnement c'est moins le signe d'une exigence d'un milieu, d'un besoin d’expertise ou de qualité, que la logique d'un milieu extrêmement concurrentiel où les détenteurs des moyens de production et de vente peuvent exercer une pression sur l'offre de travail, où les places sont limitées parce que l'offre est supérieure à la demande (en amont sur le marché du travail de l'écriture, des aspirants écrivains pro, comme en aval sur le marché des livres). Un milieu (comme tant d'autres dans l'économie de marché) où, quelque soit l’acharnement des uns et des autres, il n'y a pas assez de ressources pour tout le monde (en termes de réseaux, de moyens de production et de communication, de visibilité et de clientèle). Et l'acharnement ne changera rien à cet état de fait matériel indépendant de la volonté de tout écrivain. Ton discours c'est la même lame de fond idéologique qui produit les discours méritocratiques de base qui disent qu'il suffit de « s'acharner » à l'école pour « réussir ». C'est complètement imbuvable au regard de la réalité matérielle et de toutes celles et ceux qui peuvent continuer longtemps à s'acharner pour des pacotilles. Écrivez avant tout parce parce que vous aimez ça, partagez le autour de vous si vous l'osez, et si ça fait sens pour des gens c'est l'essentiel, peu importe leur nombre. Nul besoin de s’acharner à quoi que ce soit et à se bercer d'illusions dans ces conditions. C'est le plus bel honneur que vous puissiez faire à votre art que de l'offrir au monde, grand ou petit, plutôt qu'au Capital.
Héléna Snow, - Citation :
- ça fait donc 1 auteur qui vivra de sa plume pour 50.000 amateurs qui se lancent. Pour y croire il faut être hyper prétentieux ou nul en maths.^^
Et ce n'est pas qu'une question de pures probabilités qui seraient équivalentes pour tout le monde, mais d'accès à des réseaux de socialisation et de cooptation qui font varier fortement les probabilités en fonction de la position sociale où on se trouve. Si à travers tes socialisations tu n'as pas d'accès à un périmètre d'influence en la matière, ou si cette socialisation est refusée/empêchée/compromise, tes chances sont réduites à rien. A moins que, de manière totalement improbable cette exclusion soit une entrée activant de nouveaux déterminismes menant à d'autres réseaux et une autre voie, inhabituelle, de « succès ». Alors que le fait de graviter déjà dans un environnement social propice et dans le périmètre d'acteurs informés/influents augmente considérablement ces « probabilités » de parvenir à ses fins. - Citation :
- J'ai des rêves modestes, c'est tout. Ou plutôt des projets réalisables : Sortir un livre par an, atteindre en 4 ans un niveau en dessin pour m'ouvrir les portes des meilleurs écoles après le bac. Travailler, travailler, travailler pour m'améliorer encore et encore avec pour objectif de vivre modestement en combinant illustration, écriture et petit métier tranquille à mi-temps.
C'est très louable d'exprimer sa modestie dans ses activités. Cependant, je ne sais pas si tu en as conscience mais tes « rêves modestes » sont en réalité plutôt ambitieux pour la plupart des jeunes qui sont au même stade d'existence que toi mais pas dans ta situation (et même pour de nombreux adultes). Sortir un livre par an à 14 ans ce n'est pas une ambition accessible à la plupart de tes semblables. De même que tout simplement imaginer accéder aux « meilleures écoles après le bac » ne l'est pas non plus. Beaucoup ne savent pas s'ils auront leur bac et encore moins s'ils pourront accéder à l'enseignement supérieur. Ils ne savent p-e même pas quelles sont leurs possibilités à court et long terme. Ne serait-ce que d'avoir le privilège qui est le tien de pouvoir en partie miser sur le dessin et l'écriture, dans quoi tu sembles t'épanouir et trouver du sens dans tes études, et envisager que ça puisse être une vocation réalisable, ce n'est pas un rêve accessible à beaucoup de jeunes (même si pour toi il à l'air « simple »). Je ne dis pas ça pour te décourager, au contraire, tu as la chance d'avoir des rêves (à tes yeux raisonnables), de la motivation et probablement des moyens de les réaliser, il faut en profiter. Mais sache que cette « modeste ambition », selon toi, est au regard d'autre situations, déjà un immense privilège. C'est bien d'en avoir conscience. - Citation :
- Je fais un salon samedi prochain. Je veux pas juste être la gamine de 14 ans qui se distingue en étant la plus jeune de la salle. Je dois rentrer dans le top 3 des ventes parmi les 97 auteurs. C'est à la fois hyper prétentieux (de vouloir bousculer des auteurs expérimentés) et complétement fou (qui parierait sur moi?) mais ça reste bien plus faisable que les grands rêves de certains. Si j’atteins mon objectif je serais contente à peu de frais. Donc, il faut viser raisonnable dans la vie.
C'est peut-être raisonnable de ton point de vue, dans ta situation, depuis le milieu où tu évolues. Mais ce n'est même pas de l'ordre de l'imaginable pour la plupart des « jeunes de ton âge » si on peut dire. Et oui, effectivement, ça peut paraître prétentieux (pas de vouloir bousculer des auteurs expérimentés, mais de penser que vendre ses propres livres dans un salon et démarrer une carrière littéraire aussi jeune, c'est de l'ordre du « raisonnable » et à la portée de tout le monde). La plupart des gens ont des rêves jugés irréalistes parce qu'ils n'ont pas les moyens, voire pas connaissance des moyens nécessaires, pour les réaliser au regard de la situation dans laquelle ils se trouvent, indépendamment de leur volonté. Tu as la chance d'avoir les moyens de certains rêves et un environnement social qui te permet d'y accéder. Ce n'est pas qu'une question d'opposer « rêveurs » et « bosseurs » et de « savoir viser le raisonnable ». Ton raisonnable à toi il est fonction des moyens à ta disposition. Et la connaissance de ces moyens raisonnables te motive et te permet de croire en ton rêve, de le concrétiser. Les personnes qui n'ont pas ces moyens raisonnables peuvent avoir d'autres rêves, peut-être illusoires depuis là où ils se trouvent, et il n'est pas forcément judicieux de les entretenir, mais pas non plus d'en faire une caricature à opposer à des pseudos bosseurs/méritants qui auraient la lucidité de travailler à des rêves raisonnables. |
| | Nombre de messages : 107 Âge : 14 Localisation : Ardèche Date d'inscription : 21/06/2022 | Héléna Snow / Barge de Radetzky Ven 2 Déc 2022 - 22:06 | |
| Clo Emwé, c'est ton premier message en dehors de ta présentation depuis presque 1 an^^ T'es pas une bavarde. Bon retour^^ Petit nuage rouge Vi, je comprends bien tout ce que tu dis et je m'aperçois que mon post était prétentieux. J'ai la chance d'avoir le soutien de mes parents et d'être en avance sur mon âge. Donc j'aurais dû préciser objectif modeste par rapport à ma chance de base, mais ça change rien à l'idée : évaluer ses chances et rester modeste dans ses objectifs. Après pour l'opposition bosseur / Rêveur, ben je me lève tôt tous les matins pour écrire 1 heure avant d'aller perdre mon temps au collège, je recommence le soir sur Twitch. Je consacre aussi du temps au dessin tout en travaillant quand même en classe pour rester dans le top 3. Les autres ados n'ont peut-être pas ma chance , mais bon, côté travail, il y a aussi une sacrée différence. Hier, on est allé au forum des métiers à Lyon. J'ai écris dans le car pour rentabiliser mon temps, tous les autres étaient en mode poisson rouge avec leur portable. ça ne les empêche pas de rêver qu'il seront, un jour, Youtubeur ou médecin sans pour autant lancer leur chaine ou travailler plus dur en classe. À force de nous bassiner avec des beaux discours façon princesse Barbie sur la force des rêves, on a plein de gens qui croient qu'on a tous le même potentiel et qu'il suffit de se relever à chaque échec pour réussir. Sauf que dans la vraie vie, celle qui gagne le concours de danse, c'est la blonde riche et arrogante qui s'entraîne sans relâche depuis des années, pas la rouquine indisciplinée sans expérience qui danse avec son cœur.  |
| | | | | | Mentir ou briser les rêves d'un Jeune écrivain ? | |
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