Bonsoir tout le monde.

J'ouvre un Topic qui ne souffre aucune polémique (pour une fois).
Il n'y a pas ici d'opinion générale ni morale, ni légale ou de position conflictuelle, mais une question qui, à mon sens, anime toute écrivaine et tout écrivain. Il n'y a ni bien ni mal. Ni de bonne ni de mauvaise position.

Sommes-nous capables d'écrire dans n'importe quel registre ?  
J'explique :

Pour ma part, chacun sait ici que le Bisounours Happy Ender Feel Good à la guimauve rose vanillée que je suis n'aime pas la violence sous toutes ses formes dans ses romans, pas plus que le style dark et/ou l'horreur, ou la souffrance, physique comme morale, par exemple. Je n'ai rien contre celles et ceux qui écrivent dans ces registres,  mais c'est mon choix et ma nature.

Cependant, je suis capable, soit sur demande, soit par défi, de pondre des romans dans ces styles qui ne font pas partie de ma zone de confort. Même si après, je ne me sens pas forcément très à l’aise. (rire).

Je n'imagine que très peu de thèmes sur lesquels je ne serais pas capable d'écrire.
Il y en a bien un, mais, comme vous ne le devinerez jamais, je le tais. (rire).

En est-il de même pour vous, ou bien mettez-vous tellement de vous-même dans vos écrits que certains thèmes ou styles de romans vous seraient complètement impossibles à aborder ?

C'est juste par curiosité, et pour parler de choses qui font la base de l'écriture et de la littérature.
Choses qui, je pense, sont susceptibles d'intéresser tout le monde.

Et qui ne peuvent en théorie fâcher personne.

En toute amitié, Philippe.

Je pense être relativement polyvalente. Je veux dire, j'écris aussi bien de la littérature blanche que de la SFFF, et il y a quand même un gouffre entre ces genres. Il m'arrive même d'écrire de la poésie (enfin, des trucs qui y ressemblent un peu, tout est très relatif).
Par contre, je ne suis pas certaine d'être capable de produire un roman policier, par exemple.

Au final, selon moi, tout est une question de ce qu'on aime. On a beau dire, une petite partie de nous retient la structure de ce qu'on lit, et on lit généralement des ouvrages qui nous intéressent, dans des genres qui nous plaisent. Je me sens capable d'écrire ce que je sais apprécier lire. La lecture est, pour moi, une forme d'apprentissage de l'écriture, même si nous en venons à créer nos propres histoires et développer notre propre plume au fil du temps.

Bonsoir ProfSamedi,

Question intéressante que vous posez là.

Pour ma part, je dirais que je peux écrire dans n'importe quel genre ou registre, si je ne mise pas sur le résultat final!  Plus sérieusement, j'ai déjà eu par le passé à rédiger des textes, des exercices imposés par mes professeurs dans différents styles et registres. Nous devions rédiger un texte par semaine (d'une à trois pages) selon certaines contraintes. Ce n'était pas toujours facile! Et bien souvent, lorsque c'était un genre avec lequel je n'étais pas à l'aise, aïe... ça se ressentait dans le texte.    

Le but de ces professeurs était de nous sortir de nos zones de conforts, de dépasser nos limites (conscientes ou non) et d'explorer des genres vers lesquels on ne se serait peut-être pas dirigé sans cela. C'est efficace, je dois l'avouer. Parfois le résultat n'était pas fameux et des fois c'était le contraire, on se surprenait soi-même.

Après, lorsque je n'ai pas d'exercices imposés, je reviens la plupart du temps aux genres (ou registre, etc.) que je préfère. Parfois je change un peu, mais chassez le naturel et il revient au galop qu'ils disent! Un peu comme l'a mentionné Aliénor, je crois aussi que lecture et écriture s'influencent la plupart du temps. J'écris dans le genre (ou les genres) que j'aime lire ou ce que j'aurais envie de lire.  Par exemple, je lis aussi du policier ( du style enquêtes et énigmes) un genre que j'apprécie beaucoup et j'aimerais bien un jour m'y essayer, mais je doute que j'arriverais à bien maîtriser toutes les ficelles de ce genre. Ce sera sans doute un très long projet.

N'étant pas par contre une  fan d'horreur ou d'univers glauque ou de romans où les personnages sont «torturés» physiquement ou psychologiquement,  je ne suis pas portée à en écrire non plus. Il faudrait vraiment m'y obliger pour que je m'y mette!      

Il peut parfois y avoir de la violence dans mes univers (tout n'est pas toujours rose), mais je ne franchis pas une certaine limite. De même, il y a sûrement certains thèmes avec lesquels j'aurais du mal à jongler! Quant au niveau de langue, j'avoue aussi que là, y'a certaines limites que je ne franchis pas. Par exemple, comme je ne suis pas fan des romans où les personnages insultent, sacrent ou utilisent un vocabulaire comme qui dirait «du troisième sous-sol tant ça vole bas» à toutes les deux phrases , je l'évite aussi dans mes textes.

Donc pour en revenir à la question, «serais-je capable d'écrire dans n'importe quel registre?» après cette longue réflexion, la réponse est... oui... à la condition que je sois obligée! Sinon, c'est non!

Au plaisir!

Je pense qu'il est impossible de le savoir tant que l'on ne s'y est pas confronté. Comme je débute, j'essaie un peu tout. Ensuite, il y a une question de savoirs et d'affinités. Donc de recherche et de plaisir à cette recherche. Sortir de ma zone de confort c'est déjà d'écrire,aha!

Intéressante question

Je vais y faire une réponse pas très intéressante - ou en tout cas pas très différente de ce qui a été dit : oui, mais pas totalement  

Spontanément, je suis plutôt team Bisounours, ce qui m'a déjà causé pas mal de soucis pour faire monter les enjeux et la tension de mes récits. Du coup j'ai tenté pour quelques histoires de glisser le curseur vers quelque chose de plus sombre, et je suis assez contente de pouvoir dire que j'ai réussi à créer des histoires qui me plaisaient tout en étant beaucoup moins optimistes (VV qui est encore en cours, une nouvelle pour feu le recueil Crocs & Alambics...).

Par contre, le registre de l'humour est toujours au point 0, y'a rien à faire

Et c'est amusant de voir les points d'achoppement de chacun ! Le policier, j'en lis peu et j'avais peur d'en écrire, mais j'avais tenté l'exercice pour un appel à textes de Noir d'Absinthe qui m'avait valu un très gentil encouragement de leur part, à défaut de sélection dans le recueil final. Franchement, je ne peux que vous encourager à tester

Personnellement non je n'arrive pas a ecrire autre chose que de la SF. Pourtant, j'ai essayé d'écrire un polar voire un roman d'horreur mais je bloque aux premiers chapitres.

Je ne pense pas non plus. J'ai écrit de la High fantasy, du réaliste, de la romance, de la Sf, detective story j'aimerais bien essayer un jour mais je ne sais pas si j'ai la disposition d'esprit pour ça, quoi que mes romans contiennent souvent des parts de détective story (au sens ou le lecteur la lectrice est amené-e à élucider un mystère autour des origines d'un personnage par exemple).

Mes limites je les situe à tout ce qui est horreur (je suis trop froussarde pour ça et j'ai l'esprit trop cartésien pour croire au paranormal) et tout ce qui est littérature érotique (mon fonctionnement ne me permet pas de comprendre les mécanismes de l'érotisme et du désir étant assexuelle)

Wahooo ! Merci pour ces points de vue.

Oui, vous avez raison, il y a une chose que j'ai oublié de dire, c'est que "peut-être que le résultat ne sera pas à la hauteur des écrits faits dans la zone de confort". Merci d'avoir précisé.

\"Epineuse a écrit:

.../..."
Spontanément, je suis plutôt team Bisounours, ce qui m'a déjà causé pas mal de soucis pour faire monter les enjeux et la tension de mes récits.

 je reconnais bien là mes propres difficultés.
Comme celle de faire "disparaitre" mes personnages.
Mais je m'entraîne (rire).

Grisebouille a écrit:

.../... et tout ce qui est littérature érotique (mon fonctionnement ne me permet pas de comprendre les mécanismes de l'érotisme et du désir étant assexuelle)

Effectivement, c'est un univers auquel je n'avais pas pensé.
Ma prosopagnosie ne me permet pas de l'affirmer, mais si c'est toi qui as écrit une très belle histoire que j'ai adorée sur JE sur ce thème, je comprends parfaitement.
À l'inverse, pour ma part, mais c'est très personnel, je ne n'arriverais pas à écrire d'une manière crédible une telle histoire, car je n’imagine pas une relation interpersonnelle sans attrait physique.

Donc, je pourrais essayer, mais le résultat serait lamentable.

Toutes vos remarques me font voir que, malgré ce que je crois pouvoir être capable d'écrire, il est des domaines qui pâtiraient gravement d'un manque de "ressenti" pour être de qualité.
Et que donc, même si je m'interdis, dans les genres hors de ma zone de confort, de mettre trop de moi-même dans ces écrits, ça n’est pas si évident que je le pensais au premier abord.

Phyrik a écrit:

Je pense qu'il est impossible de le savoir tant que l'on ne s'y est pas confronté.

Tu as donc raison. Je pensais avoir un peu tout essayé depuis le temps, mais je vois qu'e j'en ai oublié (rire).
Il faut dire que ma culture littéraire est tellement mince... je vais faire un tour sur Wikipedia, tiens !

Merci pour ces débuts de témoignages.

En toute amitié, Philippe.

J'ai pondu pas mal de trucs très différents, mais non, je ne pas écrire dans n'importe quel registre. J'ai toujours eu des limites... même si, précisément, certains de mes écrits cherchaient à les repousser

Grisebouille a écrit:

et tout ce qui est littérature érotique (mon fonctionnement ne me permet pas de comprendre les mécanismes de l'érotisme et du désir étant assexuelle)

Je me demande s'il est possible d'écrire sans comprendre, juste en décortiquant la technique pure des (bons) textes de ce genre. Enfin, je dis ça, mais je pense que je ne suis pas capable d'écrire une romance potable : n'étant jamais tombée amoureuse (mais je ne suis pas aromantique), c'est quelque chose qui reste très mystérieux, donc hors de ma portée.

Je pense que je ne suis pas du tout une autrice couteau-suisse. J'écris toujours un peu dans les mêmes genre d'univers, et je ne pense pas que je serais capable d'écrire du réaliste, par exemple. En même temps, je ne le cherche pas non plus, mais je ne le repousse pas non plus, c'est juste que y a jamais d'idées qui viennent.

Je pense qu'il est tout à fait possible d'écrire dans des domaines différents de nos domaines de prédilection mais ça demande un certain travail. Déjà de recherches puisqu'il faut lire un bon pourcentage de la littérature existante pour se faire une idée. Ensuite, d'ajustement (style d'écriture, rythme, volume total...) histoire de répondre aux codes.

Du coup, est-ce que ce n'est pas une question de volonté ? Voire même d'appréhension de l'écriture en elle-même ? Est-ce qu'on écrit pour le plaisir d'écrire ? Est-ce qu'on écrit pour en vivre ? Est-ce qu'on écrit pour vendre ou pour le partage de la lecture ? Bref, savoir jusqu'où on compte aller, ça peut donner par mal d'indices sur sa malléabilité en termes d'écriture...

Je dis ça parce que c'est un questionnement qui m'obsède en ce moment J'envisage de sortir de ma zone de confort (SFFF-Polar-Historique) pour tâtonner sur d'autres terrains (romance, réaliste, jeunesse...). Alors, forcément...

Et je me suis déjà rendu compte qu'en challengeant mes propres limites, ça peut donner du bon et faire grandir mon écriture. Ca a été le cas en piochant dans les codes du polar.

Comme pour moi l'écriture est indissociable de la notion de plaisir, je dirais que non. Je ne pourrai pas écrire de romances par exemple, en tout cas pas de romances pures car je n'aime pas les lire.
Pas de SF non plus car autant je peux en voir en films ou séries, sans que ce soit ce que je préfère, autant j'ai du mal à en lire.
Je ne sais pas si ça a à voir avec une zone de confort en dehors de laquelle j'aurais du mal à évoluer ou avec un manque d'intérêt.
Après et s'agissant de la zone de confort, je débute dans l'écriture, n'ai qu'un seul roman finalisé et qui n'est pas publié; donc je suis loin d'être dans une zone de confort même dans les genres que j'affectionne

J'écris ce que j'aimerai lire.
Donc c'est très lié à mes goûts et intérêts personnels.
Je me vois donc mal écrire de la romance, de l'historique ou du polar car ce sont des genres que je n'aime pas du tout lire.

Après il se peut que je développe un jour un intérêt spécifique pour le polar par exemple et si j'en lis beaucoup alors je pourrais peut-être en écrire.

Je suis aussi jeune dans ma dimension de l'écriture, donc mes test sont limités.
Les rares fois où j'ai tenté d'écrire une histoire plus littérature blanche, la fantasy a toujours fini par s'inviter dedans xD

Pour ma part, en général, quand je commence une histoire, je ne sais même pas dans quel genre elle va s'inscrire ni de quoi elle va parler. C'est uniquement une fois que l'histoire est finie que je me dis "tiens, j'ai écris une romance" ou "tiens, une nouvelle fantastique qui finit super mal, c'est ma première je crois".

Donc je peux difficilement répondre à la question. Il y a ce que j'ai déjà écrit, et le reste, eh bien... rien ne dit que je n'en écrirai pas un jour.

perso, les seuls premiers jets que j'ai terminé sont deux histoires de fantasy et de SF (dystopie), mais j'aime croire que avec de l'entrainement, je pourrai me lancer dans les autres genres et m'améliorer. Cependant je ne me vois pas écrire de la non-fiction par exemple. Ou slice of life. Et je pense pas pouvoir écrire de la romance non plus (mais après peut être fantasy-romance)