Les réponses à ce sujet me font un bien incroyable. J’ai tellement l’habitude de lire des commentaires au ras du sol sur tous les réseaux que prendre autant de réflexion et de bienveillance dans la figure, j’en redemande mille fois <3 <3 <3 J’espère que je vais pas gâcher le mur en ajoutant ma pierre à l’édifice
Dites-moi si je me trompe, mais je crois que l’urban fantasy est définie par la présence de créatures surnaturelles dans un environnement urbain. À partir de là, je ne vois vraiment pas pourquoi on serait dans l’obligation d’écrire par exemple une romance. Pour moi, ce qui compte, c’est pas de lire des loups-garous, des vampires et des zombies dans les rues de Paris, c’est la façon dont c’est raconté. Tu me pitches que ton roman raconte une guerre de vampires dans le Paris actuel, je dis OK, le vernis est joli. Mais ce qui m’intéresse, c’est comment tu vas me raconter ça. Avec ce même pitch, je peux autant te sortir une compilation de clichés sexistes qu’une super intrigue politique avec des persos diversifiés. Par exemple, j’adore les loups-garous et les vampires. J’ai toute une liste de bouquins en comportant, certains que j’ai trouvés géniaux et d’autres vraiment à c****.
Je vais faire un peu ma paladine aussi mais si tu t’interdis d’écrire de l’UF, le genre risque pas d’évoluer =/ Alors que si tu en écris et que, mettons, qui sait, tu ponds des romans bien UF mais qui coupent le cordon avec la romance paranormale et la bit lit, é-vo-lu-tion, je trouve ça magnifique ! Rien que pour cette opportunité, ça me donne envie d’écrire de l’UF tiens. Bon, après, si tu veux seulement écrire des loups-garous sans prétention de révolutionner le genre, vas-y aussi. Les loups-garous, c’est cool. Moi je kiffe la magie, j’en mets dans tous mes romans et on peut pas dire que je révolutionne quoi que ce soit avec, juste… j’aime bien. Mais par exemple, si ça te gonfle que les gens amalgament urban fantasy et bit lit, écris de l’UF sans les éléments propres à la bit lit, ça peut être stimulant et fun. Par exemple, je comprenais pas pourquoi dans tous les romans que je lisais gamine, le héros était systématiquement un garçon. Je me suis dit que ça me saoulait, que tant pis si les gens préféraient les héros masculins, moi je voulais une fille, alors pour mon premier roman, mon protagoniste était une fille. J’ai rien révolutionné, y en a plein maintenant des romans avec des héroïnes, mais personnellement je ressens toujours une satisfaction à me dire que ma première héroïne n’est pas le cliché du héros qu’on nous a servi jusqu’à l’écœurement et que j’aurais mis parce que je me serais sentie obligée.
Je me permets de rebondir sur le fait d’être calé pour écrire. À mon avis, l’important, c’est surtout de se renseigner. Le temps n’est jamais écoulé pour apprendre.
Dans mon cas, j’ai une formation scientifique, je compte écrire un roman de SF, mais je compte pas écrire de la hard, je veux seulement écrire une histoire avec des vaisseaux spatiaux et des pisto-lasers… parce que j’aime bien.
Ça a l’air simplet dit comme ça, mais je crois que c’est vraiment important, et ça a été soulevé dans la plupart des réponses précédentes : si t’aimes un truc et que ça fait de mal à personne, alors enjooooy ! Moi, tous mes romans partent de là : j’écris un truc parce que j’aime bien.
On pourrait me dire que c’est du gâchis, avec mes connaissances scientifiques, j’aurais pu écrire un super roman de SF très hard et exact. Oui mais non, moi j’aime bien les combats spatiaux, les grosses explosions et les pistolets qui font piou-piou, voilà. Après, l’espace, ce sera seulement le décor de mon histoire, et je compte aborder des thèmes qui n’auront rien à voir avec la physique fondamentale. J’espère arriver à faire des personnages complexes et une intrigue captivante, le décor spatial ce sera le coulis sur le gâteau. Pareil pour l’urban fantasy, les loups-garous c’est cool, moi je veux savoir ce que tu vas me raconter avec, c’est là-dessus que je vais juger ton roman.
Je suis obligée de revenir sur cette phrase :
- Elsa a écrit:
- je devrais écrire des choses plus sérieuse, pour être publié par un grand éditeur
parce qu’elle me fait bondir.
Pour moi, on écrit sérieusement quand on a réfléchi son histoire, qu’on s’est posé des questions sur les clichés, les stéréotypes, qu’on a cherché à construire une intrigue cohérente et des personnages consistants sans copier.
En ça, beaucoup de romances ne comportent aucun élément merveilleux mais manquent cruellement de profondeur (sans mauvais jeu de mot) alors que certains romans de
fantasy ou de SF posent des réflexions philosophiques et quasi-métaphysiques avec des éléphants roses et des magiciens.
Maintenant, effectivement, les maisons d’édition sont remplies de gens, pleins de préjugés. Je ne sais pas comment les grandes choisissent leur manuscrits, mais pour avoir travaillé dans une petite, je peux vous dire que le seul critère de choix était « est-ce que ça va vendre ? ». Et comment on présupposait que ça allait vendre ? Parce que c’était à la mode.
Je finis par rebondir sur ça :
- Elsa a écrit:
- C'est un travail que je dois faire sur moi et c'est pas évident, vraiment pas.
Je suis d’accord, c’est fichtrement dur. Ce qui m’aide le plus, c’est quand justement des gens écrivent sur le sujet pour déconstruire les stéréotypes, comme l’ont fait les personnes dans ce topic =)