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 Langage du siècle dernier

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Sanezou
   
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Sanezou  /  Magicien d'Oz


Bonjour à toutes et à tous

Je suis actuellement en train d'écrire un roman dont l'époque se situe environ au 18éme siècle.
Et bien évidemment, j'essaye de me rapprocher le plus possible du langage que nous avions autrefois.
Voyez le faussé. Rolling Eyes

Ma question est peut-être bête ou sans grande importance, car j'hésite seulement entre deux mots.
Etait-il plus de coutume de dire :

"Quand m'emmènerez-vous avec vous  ?" ( ça fait bizarre tous ces "vous")
ou
"Quand partirai-je avec vous ?"

Ou est-ce que les deux formulations sont bonnes ?

En vous remerciant d'avance pour vos réponses.
Si le contexte peut aider. Il s'agit d'une jeune femme de quinze ans qui s'adresse à son tuteur
 
Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Quand me demanderez-vous de vous accompagner ? (là aussi, répétition de "vous")
Quand voyagerons-nous ensemble ?
Quel sera le jour de notre voyage ?
A quelle date me priez-vous de venir à votre suite ?

Citation :
"Quand m'emmènerez-vous avec vous  ?" ( ça fait bizarre tous ces "vous")
ou
"Quand partirai-je avec vous ?"
Ou est-ce que les deux formulations sont bonnes ?
Sans être incorrectes, ni l'une ni l'autre ne sont typiques de la bonne société d'autrefois et/ou d'un langage ultra-impeccable tels que cela s'est pratiqué dans les salons.
La première, effectivement, n'est guère jolie, avec ses "vous", mais n'est pas forcément "pas d'époque", car certains romans du XIX° siècle (le XVIII°, je ne sais pas) comportent ici et là de grosses lourdeurs. L'usage du plus-que-parfait, notamment, produisait des accumulations de verbes "avoir" et "être" et subséquemment, des répétitions apparentes.

Citation :
Voyez le faussé
Jeu de mots ou faute d'orthographe ?
Si c'est un jeu de mots : pas mal du tout

Accessoirement : le XVIII° siècle n'est pas le siècle dernier.
Nous sommes au XXI°


.
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Antonin59
   
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Antonin59  /  Petit chose


"Quand m'emmènerez-vous ?" suffit, puisque c'est forcément lui qui l'emmène !
Mais dites-vous bien, Sanezou, qu'il ne doit guère y avoir plus d'un ou deux milliers de personnes, en France et dans le monde, encore capables de parler la langue du XVIIIème siècle, qui a porté l'expression orale à son apogée.
Sans vouloir paraître indélicat, croyez-vous vraiment en être ?
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Bonsoir Sanezou.

La nuance réside surtout dans ce que tu désires faire comprendre au lecteur.
Quand tu dis :
"Quand m’emmènerez-vous avec vous ?"
Il y a une notion en arrière-plan qui pourrait laisser supposer qu’elle n’est qu’en partie consentante ou partante pour l’accompagner.
Lorsque tu dis :
"Quand partirai-je avec vous ?"
On sent qu’elle est plus volontaire et désireuse d’y aller.
Tu pourrais aussi dire :
"Quand partons-nous ?"
Plus neutre quant à son désir de le suivre sans qu’on puisse déceler une notion de regret ou de consentement.

Je pense aussi que si tu utilises simplement un style soutenu, l’illusion que l’aventure se passe au XVIII sera suffisante pour rester dans la note et plonger le lecteur dans cet univers.

Les styles représentatifs de cette époque sont Voltaire, par exemple, ou Montesquieu, tous deux très lisible aujourd’hui.

En toute amitié, Philippe.
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Antonin59
   
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Antonin59  /  Petit chose


Ne trouveriez-vous pas néanmoins plus raisonnable, Philippe, dans la mesure où le permettent les autres éléments du contexte, de situer l'action au siècle suivant ?


Dernière édition par Antonin59 le Jeu 30 Juin 2022 - 9:14, édité 1 fois
 
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Invité  /  Invité


Je pense qu'on doit pouvoir écrire au siècle que l'on veut, même si ça peut demander un sacré travail derrière. Par exemple j'ai en projet une histoire avec un personnage qui se "réveille" après 300 ans et pour marquer l'écart, je voulais le faire parler comme il y a 300 ans, j'avais donc acquis un dictionnaire du français classique et avait commencé à me renseigner sur la grammaire de l'époque, etc. (J'avais aussi prévu de demander à un spécialiste de me relire.) C'est un projet qui est un peu en sommeil car d'autres sont passés devant, mais là où je veux en venir c'est que nous avons les ressources documentaires aujourd'hui (en allant fouiller dans les rayonnages Linguistique des BU, notamment) de pouvoir retrouver une langue (et lire dans cette langue aide aussi pas mal à capter comment elle fonctionne). Donc en fait, plus qu'une question de raisonnable, je pense que c'est plus une question de jusqu'où nous sommes prêts à aller pour parvenir au résultat que nous cherchons.
 
Antonin59
   
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Antonin59  /  Petit chose


Oui, bien sûr. Sanezou verra si elle est en mesure de se donner les moyens de son ambition.
 
Sanezou
   
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Sanezou  /  Magicien d'Oz


Rebonjour tout le monde,:excited:

Alors d'abord, je tiens à remercier chacun d'entre vous de m'avoir répondu et apporté son avis sur la question.

Séléné.c
Merci pour tes conseils.
Le "Voyez le faussé" était en effet un jeu de mots Razz
Je sais que le XVIII n'est pas le siècle dernier, j'avoue que là, j'ai écrit en employant maladroitement l'expression le siècle dernier. Que le temps passe vite XD

Antonin59
Merci également ^^
Quant à votre question et bien, ma foi, j'ai envie de dire que seul les idiots, on tord de ne pas essayer. Il est vrai que je suis bien loin de savoir parler la langue de Molière, Voltaire ect. Mais qu'importe, j'ai envie de m'intéresser à ce dialecte d'antan et non à celui de nos cités actuelles - bien qu'intéressante aussi à mon sens -. Il ne tient en effet qu'à moi de me donner les moyens d'y arriver en fonction de mon objectif. C'est ainsi qu'on apprend ^^.
Amicalement,:flower:

Profsamedi
Merci beaucoup pour ces complètements d'informations que je trouve très enrichissant.
Cela va m'aider un peu plus dans mon choix.

Enirtourenef
J'adore quand les époques et les styles se croisent.
Je trouve à chaque fois les situations complétement hilarantes ^^.
Merci en tout cas pour tes encouragements.
 
Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Machinalement confondre le XIX° et le XVIII°, c'est assez facile, et même assez fréquent, de même que le XX° et le XXI°. Le XX° et le XVIII°, ça l'est déjà moins, d'où ma remarque, au cas où tu parlerais en fait du XIX°...

Ceci étant, l'essentiel est de faire sentir une différence de langage. Ne t'en fais pas trop si ça n'est pas impecc ! Il vaut mieux que ce soit vieillot mais pas tout à fait semblable plutôt qu'incompréhensible ou moche à lire.

Bon courage :write:
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Radischat
   
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Coucou Sanezou ! 
Garde en tête que tu ne pourras pas vraiment écrire comme on le faisait à cette époque, tu ne peux que donner l'illusion d'un language plus soutenu et approprié, donc il y a des compromis à faire, et une marge de manoeuvre (heureusement). Je pense que le mieux pour donner cette impression, c'est de garder un français simple, compréhensible mais rigoureux dans sa formulation, sans forcément toujours chercher au mot près ce qui existait à l'époque. C'est l'occasion de ressortir des temps peu utilisés actuellement, pour donner cette touche distinguée, et de chercher quelques expressions ou argo perdus que tes personnages pourraient utiliser dans la vie de tous les jours !


Citation :
ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."


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Profsamedi
   
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Bonsoir Radischat

Radischat a écrit:
.../...
Garde en tête que tu ne pourras pas vraiment écrire comme on le faisait à cette époque, .../...

Diantre ! Et pourquoi donc, s’il te plaît ?
Il ne s’agit que de Voltaire après tout, et Montesquieu entre autres.
Aucune polémique, ni discussion oiseuse de ma part, rassure-toi (rire), juste envie de comprendre, car je suis loin d’avoir ta culture littéraire.

Je me souviens qu’au collège, lorsque j’y étais au milieu du siècle dernier, nous avions comme devoirs à la maison, en français, des rédactions à faire sur un thème "à la manière de". Bien sûr, en s’inspirant d’un classique. Je me souviens que j’y avais toujours d’excellentes notes.

En toute amitié, Philippe.
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Radischat
   
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J'ai pas de culture littéraire particulière, je pense que d'autres ici sont bien plus érudits sur le sujet ! Je note juste que Sanezou situe son histoire au XVIII°, dans les années 1700, et pas "au siècle dernier", on est quand même assez loin de notre français actuel. Ceci dit, oui, le français de cette époque, si l'on en croit les (nombreuses) lettres et ouvrages qu'il nous reste, est assez compréhensible, moderne, même, mais il a ses particularités. Ce n'est pas impossible de vouloir répliquer cela, mais on a nos réflexes de language, notre culture, notre idée d'une phrase efficace ou belle, et à trop vouloir "sonner ancien", ou juste sonner juste, on peut finir par oublier ce qu'on veut raconter, à se ralentir, à complexifier la chose alors qu'il ne faudrait pas. Le XVIII° c'est le meilleur moment pour inventer des tournures, utiliser des néologismes, tout le monde s'amusait à ça, donc faut pas se formaliser Wink


Citation :
ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."


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Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Certes.
Pour me faire une idée, je viens de relire Candide, et, ma foi, je ne vois rien qui soit radicalement opposé à l’écriture soutenue d’aujourd’hui, ou au moins à celle du siècle dernier. Le mien (rire).

Prends n’importe quel passage et voici ce que ça donne :

"Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s’attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille, Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l’oracle de la maison et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère."

Sincèrement, que verrais-tu là qui ne soit imitable en tout point ?
C’est juste bien écrit, avec des mots d’aujourd’hui. Point n’est besoin de se faire violence ou trahir son vocabulaire comme ses pensées, non plus que l’ordonnancement des mots. Je n’y vois là rien d’impossible.

Je comprends néanmoins ce que tu dis, mais je reste intimement convaincu qu’il peut essayer et que le résultat pourrait être bluffant. Qu’il lise Candide, et à la fin de l’ouvrage, il aura adopté le style du XVIIIe siècle. Le reproduire n’en sera que plus aisé.

Maintenant, je dis ça alors qu’on me reproche souvent un style suranné, voire désuet, mais c’est là mon style naturel. Si je le puis, en n’étant pas exceptionnel, tant s’en faut, n’importe qui en est donc capable.

C’est mon intime conviction. Ai-je tort ?

En toute amitié, Philippe.
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Mmokong
   
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Mmokong  /  Barge de Radetzky


Bonjour,
je suis d'accord avec Profsamedi, il faut lire pour s'imprégner du langage et les mots viendront naturellement. C'est autant dans le vocabulaire que dans les formulations, les expressions, dans l'exemple de Profsamedi, de Candide :
Citation :
Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s’attirait par là une très grande considération
la partie la plus "désuète" est s'attirait par là, on n'utilise plus ce genre de rappel il me semble.

Mais par contre il faut que tout le texte se tiennent sur le même registre, sinon les gens s'y perdent. J'ai écrit une nouvelle où le narrateur était une vieille dame, mes correcteurs ont tous buté sur
Citation :
Le lendemain il reviendrait la remercier, il se présenterait tout de bon et ils pourraient parler.
, ils croyaient tous à une faute ! Le reste du texte n'était en fait pas assez marqué dans ce registre.

Bon courage !
 
Antonin59
   
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Antonin59  /  Petit chose


Il semble que tout le monde ici, se focalisant sur l'accessoire : la lettre, en oublie l'essentiel : l'esprit.
Si l'on peut apprendre par cœur une liste de mots d'époque tombés en désuétude, celle de ceux dont l'orthographe a été réformée, s'entraîner à conjuguer le subjonctif imparfait, travailler les grammaires de Malherbe et de Vaugelas,... s'imprégner des mœurs, de la conduite des relations sociales, des us et coutumes, du mode de vie, bref, de tout ce qui fait la société du XVIIIème siècle, est encore une toute autre paire de manches !
Alors non ! ne vous en déplaise, Messieurs, dames, écrire un roman dont l'action se situe au siècle des Lumières n'est pas la petite affaire que d'aucuns s'emploient à vous vendre, Sanezou.
Vous ne vous sortirez pas de cette aventure, à laquelle la sagesse vous commande de renoncer...
À moins que votre unique ambition soit de vous faire plaisir à écrire ce livre, bien sûr !
 
   
    
                         
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