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 Quand le narrateur s'adresse au lecteur

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Pioupiou
   
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Pioupiou  /  Tycho l'homoncule


Hello,

J'étais lancé dans un rush d'inspiration hier, quand cette question a pointé le bout de son nez.

Que pensez-vous des textes où le narrateur s'adresse ou interpelle directement le lecteur ?

Par exemple :

"Vous voyez, je ne dois pas m’apitoyer sur mon sort, non, vraiment, c’est vous que je plains. Alors pourquoi ces larmes me viennent-elles ?"

ou, plus explicite :

"Prodigieux, n’est-ce pas ? Sachez que je n’ai jamais participé au moindre concours d’éloquence, et que ma dernière expérience de l’oralité remonte à une pièce de théâtre en CM2 ! O Roméo, Roméo, pourquoi es-tu Roméo ? Ces répliques, je les soufflais à mes comparses, emmitouflé dans mon costume de sapin. Vous imaginez ? (...)"

Il me semble avoir déjà lu dans certains conseils d'écriture que ce genre de procédé était généralement à proscrire. Je crois que l'argument évoqué était que cela sort le lecteur de sa "bulle", grosso modo. Pourtant, je leur trouve un intérêt. Quel est votre avis ? Very Happy
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Chimère
   
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Chimère  /  Constamment Fabulous


Je ne vois pas pourquoi il serait à proscrire, briser le mur entre narrateur et lectorat peut-être sympa.

Ce qui est rédhibitoire, c'est lorsque c'est fait de manière clichée, avec des tournures éculées, et un autaire qui se croit super malin et original (et il y a une palanquée de livres comme ça).

J'ai un mépris souverain pour les gens qui "conseillent" de bannir telle ou telle manière de faire. Un roman ne peut pas amener à un consensus, pour commencer, et ensuite il existe autant de manière d'écrire que d'écrivain.e.s. Ce n'est pas parce que Jeannine trouve un procédé complètement nul que Pierre ne pourra pas l'utiliser avec brio, et inversement.

Bref, écrivez comme vous le sentez. Une histoire où l'on se bride soi-même est rarement satisfaisante.
 
@now@n
   
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Moi j'aime bien mais ça dépend comment c'est fait. L'ai-je déjà fait ? Oui. Dans un roman où la révélation, c'est que la narratrice ne s'adresse pas directement au lecteur mais à un autre personnage à qui elle raconte ce qui lui est arrivé ; c'est à lui qu'elle adresse ses "enfin vous voyez" et autres "vous auriez fait pareil à ma place, avouez". J'ai également eu recours à ce procédé une autre fois dans une nouvelle mais ça ne compte pas parce que c'était un dévoiement total du pronom "vous". :mrgreen:

Chimère a écrit:
J'ai un mépris souverain pour les gens qui "conseillent" de bannir telle ou telle manière de faire. Un roman ne peut pas amener à un consensus, pour commencer, et ensuite il existe autant de manière d'écrire que d'écrivain.e.s.

Parfois les conseils d'écriture où il ne faut pas faire quelque chose, c'est pour que les débutants ne se contentent pas de reproduire des effets de style cool qu'ils ont lu ailleurs mais redécouvrent par eux-mêmes le sens de ces effets de style cool ; parfois, dans ces conseils d'écriture, il y a une projection du donneur de conseils vers son soi du passé et le désir de transmettre des "leçons" qu'on estime avoir "apprises".

Cela dit qui sommes-nous pour expliquer aux débutants en écriture comment procéder ? D'autant qu'il n'y a pas un débutant mais des débutants, qui commence l'écriture à sept ans, qui commence l'écriture à douze ans, qui commence l'écriture à seize ans, qui commence l'écriture à vingt ans, qui commence l'écriture à trente, quarante, cinquante, soixante ans. Même la façon dont les conseils d'écriture sont tournés - cet objectif d'éviter des écueils aux débutants - ne parvient pas à tenir compte de toutes les situations (les maladresses d'écriture de Lola, 7 ans, ne sont pas celles de Simone, 60 ans). (Et puis maladresses d'écriture, qu'est-ce que ça veut même dire ? Maladresses vis-à-vis de quoi ? De la stricte marketabilité du texte ? Des règles de la langue ? Des explorations littéraires à la mode ? Ou est-ce qu'on utilise "maladresse" comme un terme parapluie pour exprimer que l'auteurice du texte n'a pas choisi d'écrire telle chose ou de telle façon, mais a subi son manque d'expérience, son manque de pratique ?)

Enfin bref. Je digresse complètement. :rain:


Je tiens un blog d'écriture
http://anowan.blogspot.com/
 
Leasaurus Rex
   
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J’ai personnellement un peu de mal avec ce procédé en tant que lectrice, je l’avoue. Ça me sort de l’histoire quand ce n’est pas cohérent. De la même manière, j’ai vraiment énormément de mal avec les œuvres qui brisent le quatrième mur (alors que j’ai adoré la série Malcolm Laughing).
Mais bizarrement, en tant qu’autrice, j’ai tendance à l’utiliser parfois sans le vouloir. J’écris uniquement en focalisation interne, et parfois mon perso se parle à lui-même, mais va apostropher quelqu’un qui n’est pas là. Typiquement : « Remarque, c’est pas comme si j’en avais vraiment quelque chose à faire. »
Et autant je trouve ça « naturel », autant ça me fait parfois tiquer à la relecture, car je me demande toujours si c’est pertinent. Mais pour moi, c’est le reflet d’une réflexion à soi, peut-être parce que c’est comme ça que je fonctionne quand je « dialogue » avec moi-même.
Bref, j’ai pas trop de réponses à apporter.

@now@n : Tu digresses, mais comme toujours, tu nourris ma réflexion. Merci. I love you
 
Pioupiou
   
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Pioupiou  /  Tycho l'homoncule


Citation :
Un roman ne peut pas amener à un consensus, pour commencer, et ensuite il existe autant de manière d'écrire que d'écrivain.e.s. Ce n'est pas parce que Jeannine trouve un procédé complètement nul que Pierre ne pourra pas l'utiliser avec brio, et inversement.

Je plussoie. Il me semble même que la majorité des romans hautement plébiscités transgressent souvent une ou plusieurs règles pourtant très "établies", et qu'ils en tirent justement l'originalité qui participe à leur succès. Il me parait cependant intéressant de connaitre ces "préceptes", pour mieux les enfreindre.

S'agissant de ma question initiale sur les interpellations du narrateur au lecteur, je pense qu'il est important de l'entrevoir de notre point de vue d'écrivain, mais aussi de notre point de vue de lecteur : sur la base de nos précédentes lectures, est-ce un procédé qui généralement nous a plu ? Nous a repoussé ? Nous a laissé de marbre ? Par exemple, tu dis :

Citation :
Ce qui est rédhibitoire, c'est lorsque c'est fait de manière clichée, avec des tournures éculées, et un autaire qui se croit super malin et original (et il y a une palanquée de livres comme ça).

Ça me semble très intéressant. Tu aurais quelques exemples en tête ?

Edit : j'ai été pris de court par la salve des messages. Laughing

Merci pour vos avis.

@@NOW@N : Je plussoie aussi ta digression. On le sait, un homme averti en vaut deux, mais l'homme, contre toute attente, adore se jeter dans des trous - c'est comme ça qu'il apprend (Edit2 : je viens de réaliser que j'ai fait là une allusion obscène, qui, bien que trop vraie, n'était pas du tout volontaire  Laughing  Laughing  Laughing ). A mon sens, le jeune auteur, quel qu'il soit, va commettre toutes les erreurs type du débutant lors de son apprentissage, pour mieux réaliser, plus ou moins par lui-même, que cela cloche. Et les conseils d'écriture viennent plutôt agir comme des clés de relecture afin de conforter son avis sur ce qui a pu ne pas fonctionner dans son texte. My 2 cents'.

@LEASAURUS REX : Mais si, c'est très intéressant ! Tu confirmes donc que le procédé peut avoir pour effet de sortir certains lecteurs de l'histoire. Saurais-tu dire pourquoi ? Oui, ça se complique. Laughing
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Jimilie Croquette
   
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Moi j'aime pas, mais ça relève des goûts personnels, pas d'une règle à respecter.

Comme quand un personnage de fiction (roman ou film) dit "on n'est pas dans un film/roman ici, c'est la vraie vie"... Bin non, c'est justement un roman et vous êtes fictifs, merci de me le rappeler, j'avais failli m'impliquer émotionnellement.
Autrement dit, ça "brise le quatrième mur", ça me sort du truc. J'aime pas.

Mais c'est que moi. Goûts perso, tout ça.
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Chimère
   
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Pioupiou a écrit:


Citation :
Ce qui est rédhibitoire, c'est lorsque c'est fait de manière clichée, avec des tournures éculées, et un autaire qui se croit super malin et original (et il y a une palanquée de livres comme ça).

Ça me semble très intéressant. Tu aurais quelques exemples en tête ?

Là tout de suite, non - j'ai lu tellement de livres, je me rappelle principalement de ce qui m'a plus ou profondément déplu, l'entre-deux est plus flou - mais j'ai surtout vu ça dans des romans YA, ou des histoires qui se veulent "transgressives".
Et aussi dans des séries télé, que je n'ai pas poursuivies à cause de beaucoup d'autres maladresses du même acabit.
Cela dit, je me rappelle de "Hell" (Lolita Pille) qui est justement très bien mené à ce niveau.

Si tu veux, ce genre de petit "défaut", ça passe pour un lectorat / spectateur pas habitué, mais quand tu en as déjà vu trouzemille passer, tu n'as plus aucune pitié.
 
Jimilie Croquette
   
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Dans Fleabag c'est vachement bien fait Quand le narrateur s'adresse au lecteur 1f601
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C'est pas parce que c'est mal de le faire que c'est "interdit"
C'est parce que c'est (trop) souvent mal fait que c'est "interdit". Wink

Souvent ce procédé est utilisé avec maladresse ou lourdeur, avec un humour qui ne fait pas mouche... On en vient à se dire que c'est le procédé qui est mauvais.

Il n'y a pas de dictat sur le sujet. Juste une "habitude" qu'on confond souvent avec une règle absolue.

Cela dit, autant j'ai déjà apprécié cette rupture du mur dans des BD, ou des films, autant je n'ai pas le souvenir d'avoir eu une expérience plaisante avec cette méthode en littérature. Je lui préfère souvent la simple lecture du monologue intérieur d'un personnage => plus fort que moi, quand on me parle j'ai envie de répondre et ça m'agace de ne pas pouvoir le faire, tandis que quand je lis ce qui se passe dans la tête d'un personnage qui se parle à lui même, j'arrive à rester à ma place de spectateur.

Les seuls livres qui s'adressaient à moi dont j'ai me souviens avoir gardé une expérience plaisante étaient les livres dont on est le héros, car c'était de toute évidence le meilleur choix narratif pour ce genre d'ouvrages.

Mais...qui sait... rien ne m'empêche de vivre une expérience littéraire différente où ce choix d'écriture aura une place tout aussi appropriée.

À toi de jouer ! Wink

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elopez7228 a écrit:
Dans Fleabag c'est vachement bien fait  Quand le narrateur s'adresse au lecteur 1f601
Fleabag, la vie. I love you
Encore une exception pour venir confirmer la règle. Laughing

Pioupiou a écrit:
@LEASAURUS REX : Mais si, c'est très intéressant ! Tu confirmes donc que le procédé peut avoir pour effet de sortir certains lecteurs de l'histoire. Saurais-tu dire pourquoi ? Oui, ça se complique.  Laughing
Je pense que je rejoins un peu l'expérience d'elopez : quand je lis un roman, j'ai envie d'être plongée dans l'expérience de l'histoire racontée. Selon le point de vue choisi par l'auteurice pour la narration, briser le quatrième mur me sortira de mon immersion. Je n'ai pas envie de "sortir" de l'histoire parce que le narrateur ou la narratrice est soudain conscient·e de s'adresser à un lectorat, en fait.
D'ailleurs, maintenant que je réfléchis, c'est aussi pour ça que j'aime pas trop lire les romans en point de vue omniscient, parce que souvent on a l'auteurice qui vient casser le truc sans le vouloir, en se laissant transparaître dans les pages. Je déteste aussi les romans dans lesquels on nous gâche l'effet de surprise en amont. Genre, quand le narrateur ou la narratrice dit un truc du genre : "nous étions heureux... mais ça n'allait pas durer." qu'est-ce que ça m'énerve. Mad Pour moi c'est une facilité scénaristique, et ça casse tout. Ça ne veut pas dire que je vais détester un roman qui l'utilise, mais juste que je vais souffler au moment de lire ce passage. Laughing Cela dit, si le roman utilise plusieurs fois ce genre de formulation, il va vite perdre beaucoup de points. What a Face
 
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Ah Fleabag, quelle série ! I love you

En résumé, sur le petit échantillons d'écrivains que nous représentons, nous nous accordons à dire que le procédé peut bien entendu être utilisé, rien ne l'interdit, mais avec prudence. En qualité de lecteurs par contre, on remarque que la majorité d'entre nous n'apprécie pas le procédé lors de ses lectures, que celui-ci a en effet pour conséquence nuisible de faire sortir certains du récit.

Rien ne dit qu'il n'est pas possible d'en faire une excellent usage dans son récit, comme Fleabag l'a fait dans un format de série télévisée, mais ça pousse tout de même à s'interroger fortement avant d'avoir recours à cette technique dans un texte.

Je remarque aussi que le procédé nous a davantage marqué dans des séries et des BD que dans des livres, ce qui semble démontrer que son usage n'est pas si fréquent dans la littérature ou ne nous a pas tant marqué que ça (positivement ou négativement). Pour ma part, je n'ai pas non plus en tête un texte qui pourrait servir d'exemple, juste quelques souvenirs flous que, dans certains livres et plutôt par très (très) fines touches, le narrateur brise parfois le quatrième mur et ce même dans des classiques de la littérature. Mais plus que ça, aucun souvenir. Et sans vouloir être défaitiste, ça tend quand même à indiquer que le procédé n'est pas très plébiscité tant par les lecteurs que par les ME...  Question (mais je réitère : il est bien entendu possible d'en faire bon usage, c'est une certitude)

Citation :
Je déteste aussi les romans dans lesquels on nous gâche l'effet de surprise en amont. Genre, quand le narrateur ou la narratrice dit un truc du genre : "nous étions heureux... mais ça n'allait pas durer." qu'est-ce que ça m'énerve.

C'est marrant ça, parce que c'est en effet une technique narrative archi connue et démocratisée, qui a pour ambition justement de dynamiser un récit et d'injecter du suspens. On sait qu'il va se passer quelque chose, mais on ne sait pas comment... Personnellement, je trouve que ça peut avoir du bon. C'est un nouveau débat qui s'ouvre à nous ici  :flower:
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Fred Dee
   
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Je n'ai pas vraiment d'exemples en tête mais je crois qu'il y a deux types d’œuvres dans lesquelles ça marche :
- certains classiques de la littérature d'il y a deux ou trois siècles, ou le narrateur / auteur s'adresse au lecteur du genre "le lecteur excusera ici une digression..." mais parce que c'était un style courant à l'époque et ça ne gênait personne. Et on supporte ça en les lisant aujourd'hui parce que ce sont des classiques justement. Ils ne sont pas arrivés jusqu'à ce statut par hasard...
- de nos jours, ça fait daté ou décalé. Et comme dit plus haut, ça peut faire décrocher le lecteur. SAUF si le livre est dans un style décalé justement. S'il y a déjà une sorte de connivence mise en place entre le narrateur et le lecteur qui s'attend à ce qu'on le surprenne et donc va prendre cela pour une composante logique de la narration. Je crois que Terry Pratchett en use pas mal. C'est le seul auteur que j'ai en tête pour ça.
 
Jimilie Croquette
   
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Lemony Snicket des orphelins Baudelaire !
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Pioupiou
   
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C'est noté pour Terry Pratchett, je n'ai pas pu trouver d'extraits en ligne mais j'irai creuser.

Citation :
Lemony Snicket des orphelins Baudelaire !

Bien vu ! J'ai fait une petite recherche du coup. La mécanique est originale : le narrateur s'adresse systématiquement au lecteur au début de chaque chapitre, notamment pour développer l'histoire, introduire des transitions, etc. Mais ensuite, aucune interpellation directe du lecteur jusqu'au chapitre suivant. Peut-être une façon de respecter la "bulle" du lecteur une fois le premier paragraphe du chapitre franchi. Quelques extraits pour illustrer :

Chapitre 1

"Si vous aimez les histoires qui finissent bien, vous feriez beaucoup mieux de choisir un autre livre. Car non seulement celui-ci finit mal, mais encore il commence mal, et tout y va mal d’un bout à l’autre, ou peu s’en faut. C’est que, dans la vie des enfants Baudelaire, les choses avaient une nette tendance à aller toujours de travers. Violette, Klaus et Prunille Baudelaire étaient pourtant des enfants charmants, des enfants intelligents, pleins de ressources et loin d’être laids. Mais le sort les avait pourvus d’une malchance inimaginable, et presque tout ce qui leur arrivait était placé sous le signe de la guigne, de la déveine et de l’infortune. Je suis navré de devoir le dire, mais c’est la stricte vérité.
Leur interminable suite de malheurs débuta un vilain jour sur la longue plage de Malamer. (...)
"

Chapitre 2

"Je ne tenterai même pas de décrire l’immense détresse des enfants Baudelaire après ce terrible malheur. Si vous avez perdu quelqu’un à qui vous teniez beaucoup, vous savez ce qu’on éprouve alors. Et, si tel n’est pas le cas, il serait vain d’essayer de l’imaginer. Pour Violette, Klaus et Prunille, c’était encore plus dur, bien sûr : ils avaient perdu leurs deux parents d’un coup. Durant plusieurs jours, ils eurent le cœur si lourd que même sortir du lit leur pesait. Klaus n’éprouvait plus d’intérêt pour les livres. Dans le cerveau fertile de Violette, les rouages s’étaient arrêtés. Même Prunille, trop petite pour bien comprendre ce qui se passait, mordait avec moins d’enthousiasme. Évidemment, le fait d’avoir perdu aussi leur maison et toutes leurs petites possessions n’arrangeait pas les choses. Comme vous l’avez sans doute observé, se retrouver chez soi, dans sa chambre à soi, dans son lit à soi peut procurer, quand tout va mal, un début de consolation. Or les lits des enfants Baudelaire avaient été réduits en cendres. (...)"

@LEASAURUS REX  : la seconde phrase du premier chapitre ci-dessus regroupe tout ce que tu détestes à priori. Razz
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C'est des bouquins jeunesse et les intrusions du narrateur font la spécificité de cette saga. L'adaptation en série fonctionne super bien aussi.
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