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 Jusqu'où peut aller le narrateur ?

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Insect
   
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Insect  /  Petit chose


Hello,

Je sollicite vos compétences, parce que, malgré du temps de recherche sur le net, je n'ai pas trouvé de réponses concrètes à ma question.

Jusqu'où peut aller le narrateur ? (à la troisième personne, évidement)

J'ai fini un laborieux manuscrit en novembre de l'année passée. Il est passé sous bêta-lecture par une professionnelle. Et l'un des points qui est le plus revenu est le style.

J'ai narré l'histoire sans bavure, dans un registre qui oscillait entre le registre courant et soutenu. Et dans mes lectures, j'ai pourtant bien vu que des mots familiers apparaissaient par-ci, par-là.

Mais je n'osais pas y coller quelques mots de ce registre. C'est pourquoi, je repose la question : Jusqu'où le narrateur peut aller ? Peut-on balancer des familiarités comme ça ? Y a t-il un "décret" pour ça ? L'auteur en est-il libre ? Jusqu'à quel point ?

En gros, malgré tout ce que j'ai pu lire, je n'ai jamais su où était la limite.

(Bien évidement, à la première personne, je me serais sentit libre. Mais ce statut de narrateur me braque, moi et mon potentiel style)

Je vous remercie d'avance !


Dernière édition par Insect le Mer 15 Juin 2022 - 0:06, édité 2 fois
 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Tu fais ce que tu veux, regarde San Antonio !
Ce qui compte, c'est la cohérence de l'ensemble.
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Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


À une époque, je m’étais également renseigné là-dessus, à la recherche d’une limite "légale" des écrits que pouvaient faire les écrivains de romans de pure fiction en ce qui concerne les "idées" et les scènes décrites, et dans quel langage.

J’avais interrogé une rédac-chef d’une très célèbre revue mensuelle et un avocat.
La réponse était qu’il n’y avait pas de limite légale du moment que l’œuvre était une pure fiction.
Avec le fameux "Toute ressemblance… gnagnagna…"

Pour moi, du côté de la loi pure et dure, donc pas de limite, même du côté du langage soutenu ou vulgaire, voire ordurier.
Elopez à raison, en disant que ce qui compte c’est la cohérence.

Aujourd’hui, cependant, il faut compter avec toutes les associations de défense de toutes les sensibilités de toutes les minorités quelles qu’elles soient et le ressenti des lecteurs. Il en est beaucoup question dans ce forum et tu trouveras toutes les réponses à tes questions en faisant un peu de recherche.  

Il y a aussi les "sensivity readers" qui te donneront les limites (non légales) à ne pas dépasser si tu veux montrer un tant soit peu peu de respect pour celles et ceux auxquels je fais allusion plus haut.

Il y a également la question du fait que tes œuvres pourraient être accessibles à la jeunesse ou pas (je ne sais pas comment).

Cependant, les œuvres du Marquis de Sade sont toujours en vente libre et peuvent se trouver pour des sommes dérisoires sur Amazon ou très chères pour des collections de luxe, reliées plein cuir comme celle que je possède.

La question est donc plus complexe que les réponses que j’avais obtenues il y a une vingtaine d’années. La question du PoV n'avait rien à voir.

En espérant t’avoir apporté un petit quelque chose.

En toute amitié, Philippe.
 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


J'ai l'impression qu'Insect parle de forme ("langage familier"), pas du fond.
Les assos de défense de trucs et autres sensitivity readers me semblent hors sujet.
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LuigiR
   
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LuigiR  /  Bile au trésor


Oui, je crois que c‘est sur la forme que portait la question.
Est-ce que le narrateur peut dire : merde, put..n, Sal..e, enc..é, p..é etc…?
Oui, mais il faut qu’il y a une raison. Que soit raccord avec le fond.
Si tu raconte la vie de marginaux, ça passera mieux que sur un policier genre : qui a tué la baronne ?

Maintenant, j’ai l’impression que la critique que tu as eu sur le style ne concerne pas forcément ce point là (registre familier ou pas) . Ton style est peut être un peu trop sage. Avec des phrases un peu trop « scolaires ».
Poste quelques textes ici, tu auras des retours constructifs…
 
Mokkimy
   
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   Pensée du jour  :  Déifier des prunes.
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Mokkimy  /  Maîtrise en tropes


Je me suis posée les mêmes questions récemment.

Pour la vulgarité dans le récit, chacun fait ce qu'il veut à ce sujet. Tout dépend :

- des limites que tu te fixes toi-même, parce qu'on peut ressentir de la gêne à être grossier.
- de ton narrateur, il faut dans l'idéal que son niveau de langage reste cohérent avec sa personnalité, avec le contexte historique/géographique, avec la tension nerveuse qu'il ressent, et avec les relations qu'il entretient avec ses interlocuteurs,
- de l'unité de style : quel que soit le registre de langage que tu emploies, dans l'idéal il faut garder le même tout au long du roman, sinon ça peut faire très bizarre. Si tu changes de registre en cours de route, ou que tu emploies tout d'un coup un juron, cela ne passera pas inaperçu.
- de l'ambiance générale de ton récit. Un roman chargé en gros mots créera une ambiance particulière, et cela aura un impact sur le ressenti du lecteur et sur le plaisir ou non, qu'il aura à lire ton bouquin. Tout dépend après des attentes de tes lecteurs. Certains aiment, d'autres non.  
- du genre de ton récit, certains genres sont plus compatibles que d'autres à la vulgarité, comme les polars par exemple.  
- du public auquel se destine ton bouquin. Evidemment, quand on écrit pour la jeunesse, il y a des points supplémentaires à respecter.
- de la loi applicable à ton roman. La loi française est relativement permissive, mais si tu ne penses pas éditer ton roman en France, vérifie qu'il n'y ait pas d'autres contraintes légales, on ne sait jamais. ^^

Voilà. Sinon, attention à ne pas confondre première personne/troisième personne, avec point de vue interne/externe/omniscient.

Tu peux très bien écrire à la troisième personne en point de vue interne (ce que tu as l'air de faire d'ailleurs) et t'exprimer exactement comme si c'était à la première personne.

"Machin ratait son bus. Putain de merde, il ne lui restait plus qu'à rentrer à pied..."
est la même chose que :
"Je ratais mon bus. Putain de merde, il ne me restait plus qu'à rentrer à pied".

C'est toujours du point de vue interne.

Sinon, je rejoins LuigiR... Je pense que tu n'as peut-être pas bien compris ce que voulait dire ton béta-lecteur à ce sujet. (et que lui ne s'est peut-être pas exprimé d'une manière très limpide non plus) Car ce n'est pas en rajoutant quelques familiarités que ton roman ou ton style va drastiquement changer. Je vote aussi pour l'hypothèse d'un style "trop sage", auquel cas, c'est peut-être davantage une question de manque de tension narrative/dynamisme du récit.

Mais après, la meilleure façon d'en savoir plus, c'est effectivement que tu postes le début de ton roman sur le forum, ou que tu fasses un peu plus tard une demande de béta-lecture pour recueillir d'autres avis.
https://lamonstrotheque.home.blog/
 
Chimère
   
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Chimère  /  Constamment Fabulous


Tu peux faire tout ce que tu veux. Car dans la fiction, tout est permis (après, est-ce que ça plaira à tout le monde, non bien sûr).

Il y a quelques mois, je suis tombée sur un roman (une dystopie, je crois), écrite intégralement en phonétique, car narrée à la première personne par un personnage qui maîtrise mal l'orthographe dans un monde un peu post-apo ou quelque chose du genre. C'est un parti pris osé mais ce roman existe, même si tu as l'impression de lire un mec qui n'a jamais dépassé le CP. C'était un grand non pour moi car je ne supporte pas de saigner des yeux pendant 400 pages, mais j'ai quand même trouvé le principe excellent (dommage, je ne me souviens plus du titre)

En vertu de quoi devrais-tu te retenir dans ta narration ?
Si tu veux écrire en langage entièrement soutenu voire très ampoulé, tu le fais.
Si tu veux placer des insultes ordurières toutes les trois lignes, tu le fais.
 
Tengaar
   
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elopez7228 a écrit:
Les assos de défense de trucs et autres sensitivity readers me semblent hors sujet.
Pas vraiment, parce que de nombreuses insultes sont racistes, sexistes, homophobes etc.

Tant que le personnage n'est pas présenté comme une "bonne personne", tout va bien. Ce qui n'empêche pas que le lecteur puisse éprouver de la sympathie pour le personnage. Un salaud fun reste un salaud et le rendre fun permet d'interroger le lecteur sur son rapport à ses propres valeurs (passe-t-on plus facilement des choses à un beau parleur qu'à quelqu'un qui s'exprime mal ? )
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Pioupiou
   
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Salut Insect,

Je m'aligne sur les réponses précédentes, mais je vais essayer d'offrir une piste supplémentaire.

Il m'est aussi arrivé que l'on me reproche un style trop clean, voir ampoulé par moments, lors d'un récit à la troisième personne.

Tout est possible comme cela a été dit, mais j'ai quand même l'impression que la majorité des lecteurs préfèrent un récit qui s'inscrit dans un registre courant de langage, ce qui en facilite l'accès et la compréhension. Les mots soutenus, peu usités, seraient donc à éviter ou, en tout cas, à saupoudrer avec grande parcimonie. Ça dépend bien sûr de l'effet recherché, mais il s'agirait là plutôt d'une règle générale, quoiqu'il est tout à fait possible d'être en désaccord avec celle-ci.

Je suis un amateur de "grands classiques" de la littérature, Fitzgerald et Steinbeck sont les premiers qui me viennent en tête, et à la lecture de leurs oeuvres, il me semblait être du devoir de l'écrivain de faire appel à toute la palette du vocabulaire disponible pour enrichir le récit ; que nenni, le lecteur lambda parait favoriser la simplicité à la précision (ce n'est ni une critique, ni un sarcasme). Cela vaut d'ailleurs pour le vocabulaire, mais aussi pour les tournures. Il faut que ce soit joli, mais plutôt simple, et à tout le moins, clair.

Pour illustrer le propos, je ne résiste pas à l'envie de citer un passage tiré du dernier Goncourt (La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr), qui traite de ce phénomène que le narrateur considère comme étant propre à notre époque :

"(...) les écrivains, qui avaient banni de leur travail toute exigence de langue ou de création, se contentant de plates copies du réel qui ne demandaient aucun effort poussé à l'abstraction omnipotente et tyrannique qui s'appelait le "Lecteur" ; et la masse des lecteurs, qui cherchaient dans les livres un plaisir facile, divertissant, cousu d'émotions simples, moulées dans des phrases simplifiées - celles, disaient Sanza, qui excédaient rarement neuf mots, ne s'écrivant toujours qu'au présent de l'indicatif et bannissaient toute subordonnée."

En bonus, il me semble que la forme adoptée reste très liée au fond, mais pas de la façon dont on l'imagine - c'est une conclusion à laquelle je suis arrivé en faisant divers essais. Plus le fond est sérieux, précieux, sophistiqué, plus il est risqué d'utiliser un style soutenu, car l'ensemble paraitra d'autant plus ampoulé. Plutôt que faire du ton sur ton, avoir un contraste entre fond et forme permet de faire mieux passer certains éléments. Tout ça peut paraitre paradoxal, et c'est normal, car ça l'est. Ce n'est pas du tout une règle à portée générale : à utiliser avec des pincettes, donc. Voilà mon humble avis.  Very Happy
https://www.jeunesecrivains.com/t36263-pioupiou-le-roi-du-
 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Tengaar a écrit:
elopez7228 a écrit:
Les assos de défense de trucs et autres sensitivity readers me semblent hors sujet.
Pas vraiment, parce que de nombreuses insultes sont racistes, sexistes, homophobes etc.

Tant que  le personnage n'est pas présenté comme une "bonne personne", tout va bien. Ce qui n'empêche pas que le lecteur puisse éprouver de la sympathie pour le personnage. Un salaud fun reste un salaud et le rendre fun permet d'interroger le lecteur sur son rapport à ses propres valeurs (passe-t-on plus facilement des choses à un beau parleur qu'à quelqu'un qui s'exprime mal ? )

Je continue de penser que c'est hors sujet. Il demande quelle catégorie de langage (il a mentionné "familier") il peut utiliser pour écrire son livre ; pas s'il peut utiliser des injures racistes dans son texte... tongue
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Insect
   
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Insect  /  Petit chose


Merci beaucoup pour vos retours. Je vois que certaines personnes sont investis pour tenter d'aider les gens, ça fait plaisir.

Il y a eu du hors-sujet en effet Rolling Eyes . Mais je vous remercie quand même, c'est l'intention qui compte.

Pour le coup, je parle bel et bien d'un narrateur omniscient.

Mes personnages sont particulièrement vulgaire, il n'y a pas de problème à ce niveau-là. Ça crée d'ailleurs une cassure entre les deux langages.

Le truc, c'est que j'ai l'impression que le narrateur doit avoir un semblant de personnalité, alors que le mien ne fait que conter ce qui se passe. Il ne juge pas les personnages, il constate simplement les faits.
Si l'antagoniste fait un crasse, mon narrateur ne sera pas méprisant dans sa manière de le décrire. Il constatera le comportement inapproprié du personnage.
Si un personnage est balafré et costaud, le narrateur dira qu'il a un air patibulaire. C'est le constat qu'il en fait.

Et j'ai peur que ça rende fade.

Pareil, pour les descriptions : Il décrit un lieu (par exemple), mais ne juge pas. Si c'est sale, exigu, grand, cassé, il le dit. Mais il ne donnera jamais son avis.

Ce que je voulais plutôt savoir, c'est si le narrateur peut balancer, comme ça : "Il décampa à toute berzingue" et revenir sur un ton propre et épuré.

Et si ça peut aider, j'écris de le thème du polar.

PS : Si je m'investis autant dans l'écriture de ce roman, c'est parce que je veux le publier. Donc j'aimerais autant faire les choses vraiment correctement et comprendre ce que je fais.
 
Insect
   
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Insect  /  Petit chose


On m'avait proposé de poster un extrait. Je vous laisse juge (comme je l'ai assez répété) de mon style de narration.

Chris lisait un livre, adossé sur le vieux canapé vert qu’ils avaient dénichés dans un magasin d’objets d’occasion pour la somme de 50 dollars, durant leur emménagement.
En forme de « L », il était assez spacieux pour accueillir deux personnes à dormir. Chris en usait la place pour y reposer ses jambes.
Tandis qu’il piochait les derniers soufflés de pop-corn du saladier, pour y laisser les grains qui n’avait pas cuits, un bruit de clé se fit entendre de l’extérieur.
Jake entra dans le foyer – il clopinait légèrement.
Chris s’empressa de l’aider, mais le limier leva le bras pour lui signaler qu’il n’avait besoin d’aucune aide.
Il se servit un verre d’eau et s’enferma dans la salle de bain.
Son ami avait bel et bien remarqué l’état dans lequel il demeurait. Un coquard, ainsi qu’un hématome au niveau de sa joue gauche ornaient son visage. Chris ne l’avait vu qu’une seule fois aussi heurté physiquement. À quasiment boiter, le visage endommagé et sans mots. Et cela datait d’il y a quelques années déjà.
Lorsque Jake ressortit de la salle de bain, il exhalait la forte odeur mentholée d’une pommade asiatique qu’il venait d’étaler sur une partie de son corps, mais aussi sur son visage.
Il s’assit un instant sur la chaise de la cuisine, le dos courbé, l’air fatigué.
Chris pensait qu’il allait lui révéler quelque chose d’important. Peut-être le combat de trop qui l’aurait fait réfléchir sur son choix de combattre clandestinement, à la manière de deux animaux enragés. C’est du moins ce qu’il espérait.
Jake releva la tête, le sourire en coin. Il émit un gémissement de douleur lorsqu’il sortit, de la poche arrière de son jean, un liasse de billets qu’il posa sur la table.
 
Jimilie Croquette
   
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Citation :
Si un personnage est balafré et costaud, le narrateur dira qu'il a un air patibulaire. C'est le constat qu'il en fait.
ça, c'est plutôt la question du "show, don't tell".
En d'autres termes : fais nous une démonstration plutôt qu'une affirmation.
Il est patibulaire ? Et alors ? Qu'est-ce que ça nous apporte de le savoir ? Réfléchis à ce que cet aspect du personnage apporte à tes lecteurs. Doivent-ils avoir peur pour le héros ? Avoir pitié ? Au contraire, ressentir de la détermination à affronter cet ennemi ? C'est ça, que tu vas exprimer dans ta description.
Sinon, qu'il a une cicatrice à la joue gauche et une moustache touffue, on s'en fiche.

Si tu dis :
"C'est la nuit et la ruelle est sinistre", tu passes le message, mais aucune émotion.

Si tu dis :
"Une brume grisâtre se déployait sur les pavés irréguliers de la ruelle qui disparaissait dans l'obscurité. Une unique ampoule, vestige de ce qui avait été autrefois l'éclairage public, grésillait à quelques mètres, projetant des ombres fantastiques sur les murs. Une porte grinça, et un rat famélique apparut soudain dans la lumière, avant de se jeter à nouveau dans la sécurité de l'obscurité. Contre le mur, derrière une benne rouillée, quelqu'un - ou quelque chose-, parut s'animer."

Dans ce cas, tu passes le message, et les émotions avec. T'es quand même dans le narrateur omniscient.
Ton narrateur n'est pas obligé d'être aussi détaché qu'un collégien qui ânonne le dictionnaire.

J'ai lu ton extrait. Si dans cette narration soignée tu ajoutes "à toute berzingue", ça va faire tache, oui. Pas parce que la limite de la bienséance serait franchie, mais parce que ça ne collerait pas au reste du livre.

C'est difficile de juger, mais je trouve que ce passage manque d'émotions, oui.
Citation :
Jake entra dans le foyer – il clopinait légèrement.
Chris s’empressa de l’aider, mais le limier leva le bras pour lui signaler qu’il n’avait besoin d’aucune aide.
Il se servit un verre d’eau et s’enferma dans la salle de bain.
Il fait ça
Il fait ci
Il fait ça

C'est un roman, pas une liste de course.
J'ai l'impression que tu te poses beaucoup de question très théoriques, comme le font celles et ceux qui ont étudié des méthodes et qui comptent combien d'adverbes en "ment" il y a dans un livre pour en juger la qualité.
Il y a quelques grands principes, mais pas de recette miraculeuse, en littérature. Ce n'est pas de la cuisine.
Laisse toi aller à partager des choses et n'hésite pas à utiliser les cinq sens. Une atmosphère, ce sont des lumières, des sons, des odeurs... Un narrateur omniscient peut parfaitement exprimer tout ça.
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Insect
   
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Je comprends ce que tu veux dire au niveau des sens, on me l'a déjà rabâché.

"Une brume grisâtre se déployait sur les pavés irréguliers de la ruelle qui disparaissait dans l'obscurité. Une unique ampoule, vestige de ce qui avait été autrefois l'éclairage public, grésillait à quelques mètres, projetant des ombres fantastiques sur les murs. Une porte grinça, et un rat famélique apparut soudain dans la lumière, avant de se jeter à nouveau dans la sécurité de l'obscurité. Contre le mur, derrière une benne rouillée, quelqu'un - ou quelque chose-, parut s'animer."

C'est une belle description, mais un peu trop alambiquée pour en placer tout le temps. C'est le genre de description qui me détache parfois du bouquin tellement c'est condensé.

Personnellement, je préfère lâcher ce type de description dans un moment important du roman, dans un moment de tension. Où le lecteur ne veut pas louper une miette de la scène.

Je lis du Lee Child (Jack Reacher) ces derniers temps, et il aime bien les phrases courtes et concises pour dire les choses (mais il prend aussi un malin plaisir à décrire un lieux dans les détails, à tel point que je dois lire mon livre à côté de mon ordi pour taper les mots techniques et comprendre). C'est peut-être une mauvaise influence, mais pour la réécriture (dans le sens je réécris vraiment mon roman, on verra plus tard) j'apprécie.

 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Bon bah un seul conseil alors : jette tous tes livres de théorie au fond d'une boite bien fermée, oublie les, et écris avec passion.

Je dis ça parce que j'ai l'impression que tu réfléchis trop, ou que tu essaies de trop réfléchir, et que ça va nuire à ton écriture, à force. Les frites, c'est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins. Jusqu'où peut aller le narrateur ? 1f601
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