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 La description d'un personnage

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Rikou
   
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Rikou  /  Clochard céleste


Bonjour,

La description d'un personnage est l'une des choses les plus importantes selon moi, ce pourquoi j'aimerais ne pas la négliger. Et même si à l'avenir, je souhaiterai collaborer avec un dessinateur/une dessinatrice pour illustrer mon récit, je ne peux pas me permettre de me reposer là-dessus.

En soit, je pense avoir décrit mes personnages secondaires de la bonne manière (brève et claire), mais les personnages principaux requièrent une description plus poussée, d'où mes interrogations.
Comment décrivez vous vos personnages principaux, à quel point détaillez vous leur description ?

Merci d'avance Smile
 
Mardi
   
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Mardi  /  Panda de Bibliothèque


Perso je déteste les descriptions exhaustives tout d'un bloc. Les éléments physiques d'un personnage ne sont pertinents, à mon avis, que s'ils disent quelque chose au sujet du personnage. J'aime bien quand ces éléments sont disséminés au fil du texte, quand il est utile de les mentionner.


La description d'un personnage Tarepa10
Ta gueule, c'est cosmique.
La description d'un personnage Dragon17
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Leasaurus Rex
   
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Leasaurus Rex  /  Terrible terreur


Je ne les décris pas. Laughing

En vrai, s'il y a quelque chose qui ne me plaît pas en tant que lectrice, c'est qu'on me fasse une description exhaustive des personnages. Souvent ils finissent par ressembler à des peintures de Picasso tant j'ai du mal à les imaginer quand c'est trop précis. Je préfère qu'on me donne des grandes lignes : couleur de peau, d'yeux, de cheveux (éventuellement avec leur coupe, mais il me suffit de savoir si c'est long ou court), et à la limite un trait fort ou une particularité (cicatrice, nez bombé, sourcils fournis...). Le reste, c'est mon imagination qui fait le travail, et de toute façon, l'image que j'ai des personnages ne sera probablement pas la même que celle que nous donne l'auteurice.
(D'ailleurs, ça me porte préjudice quand l'auteurice ne décrit pas son personnage, que je m'en fais une idée mentale, et que cent pages plus loin, au lieu d'avoir la peau mate, et les cheveux noirs, j'apprends qu'il est blanc et roux. Laughing Dans ces cas-là, c'est foutu : mon image mentale n'arrivera pas à incorporer ces éléments.)

Dans mes écrits, je décris assez peu mes personnages, je suis les mêmes "règles" que celles écrites ci-dessus, car c'est comme ça que j'aime lire.
Je ne sais pas quel impact ce choix peut avoir pour des lecteurices aphantasiques (j'aimerais bien avoir leur opinion).
 
Chimère
   
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Chimère  /  Constamment Fabulous


Je rejoins les collègues sur le danger des descriptions ultra-précises d’un même bloc, qui au mieux sont ennuyeuses, au pire révélatrices d’une certaine maladresse.

Faisant tout de même partie des auteur.es qui aiment (et ont besoin) de décrire leurs persos, voici quelques-unes de mes manières de faire ;

1) Le miroir ; simple, efficace, même s’il ne faut évidemment pas en abuser. Pour une raison X, le personnage (principal en l’occurrence) croise son reflet dans une quelconque surface réfléchissante, et te permet de placer les grandes lignes de son apparence pour donner une première idée. Ajustable plus tard avec un quelconque prétexte (il se blesse à la main qui n’a que quatre doigts, hop tu places cette particularité)

2) Disséminer la description, de manière assez rapprochée pour ne pas perdre le lecteur, mais en évitant le bloc descriptif avec tambours et trompettes. Il existe plein de petits prétextes possibles pour ajouter un détail physique par-ci, par-là.

3) Utiliser un personnage tiers (Marcel joua avec les longues mèches brunes de Jeanette -> on sait maintenant que Jeannette est brune aux cheveux longs).

4) Pour les personnages très  secondaires voire tertiaires, un rapide balayage suffit, surtout si on ne les reverra plus. Je préfère toujours les décrire, même très sommairement, un personnage « sans visage » évoquant plutôt un manque selon moi. Ici, on fait très simple et on ne s’arrête que sur les caractéristiques vraiment notables. (« Le banquier s’avança pour lui serrer la main. C’était un petit homme replet, dont le crâne chauve et luisant arrivait à peine au menton de Popol. »)

Last point ; même pour un personnage principal dont la description est plus étoffée, je le répète, il ne faut pas trop en faire. Je sais que nos persos principaux, on les aime et on a vraiment envie que le lectorat partage notre vision d’eux, mais préciser jusqu’à la taille de l’écartement de leurs narines et qu’iels sont trop beaux.belles est davantage une faute de goût. Comme dit le Modéraptor, on ne peut pas avoir la même vision que l’auteur.e, de toute façon ; le plus simple reste de placer les caractéristiques importantes du personnage, voire ce qu’il évoque à son entourage (si ce perso est perçu comme beau/laid, puissant, fragile, ect), ce qui donne la possibilité de montrer plutôt que de raconter. (Le fameux « show, don’t tell »)
 
Tsume
   
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Tsume  /  Pour qui sonne Lestat


Les descriptions détaillées, en général, c'est ce qu'il faut éviter. Ça casse le rythme de l'histoire et ce n'est pas tellement intéressant, en fin de compte, pour le lecteur. La description des lieux, puis celle des personnages, et les vêtements et ensuite la nature et  ensuite...plus c'est court, mieux c'est.
Comme dit plus haut, le mieux et de les disséminer dans le récit et oui, s'il n'y a pas de description, c'est pas bien grave.

Je fais une petite liste de ce qui m'a déplut avec des exemples trouvés dans des livres:

-Description positive/négative: "Je regarde ma longue chevelure ondulée et brillante couleur de miel et je me trouve moche parce que je n'aime pas le miel". Il n'y a pas de raison de décrire une particularité que ton personnage trouve laide, surtout si c'est pour nous montrer à quel point c'est une beauté fatale.

-Description négative de que notre société trouve " beau": "Que cette femme était repoussante avec ses gros seins et ses longues jambes fines". Même avec ironie, même dans une société dystopique, c'est non.

-Décrire un trait particulier qui ne devrait pas attirer l'attention, si c'est habituel: "Les oreilles pointues de Trucmuche". Personne ne dit "les deux yeux de Trucmuche", parce que c'est la norme.

-Décrire maladroitement: "Sa peau noire comme l'ébène". Redondant et cliché.

Bref, à vouloir trop en faire, on en arrive au résultat inverse. Reste sobre, surtout si tu comptes faire illustrer ton livre et ne sous-estime pas tes lecteurs. Un roman, c'est l’imagination avant tout.  La description d'un personnage 1f600
 
Leasaurus Rex
   
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Leasaurus Rex  /  Terrible terreur


Je rebondis sur la technique du miroir : elle peut-être utile, mais je la trouve souvent assez mal amenée, et trop utilisée. Genre "je me lève et je regarde mon visage aux lignes fines, mon nez en trompette et mes yeux bleu lagune" ça me barbe. Perso quand je me regarde dans le miroir c'est soit "ça va j'ai pas la gueule trop froissée" soit je me fais une grimace et j'arrête de me regarder.
Mais pour contrecarrer ça, J'ai lu la découverte de son physique dans un miroir chez un personnage qui n'a jamais su à quoi il ressemblait à cause d'années d'emprisonnement, et là ça me semble déjà plus cohérent. L'idée de la personne qui se voit dans une vitrine me plaît aussi, cela dit, ça peut même être très intéressant selon le contexte.

Quelque chose que je développe dans mes écrits, sans savoir si c'est pertinent ou pas, c'est de raconter le physique à travers le personnage. On a toustes une relation à notre corps qui nous est particulière, et ça peut être un très bon outil à mettre en oeuvre dans une narration. Le personnage peut ressentir un moment de gêne, ou de confiance, grâce à son corps. Et comme un être humain lambda, iel va focus sur un complexe, ou pas. Je ne sais pas si je suis très claire. Laughing Par exemple, dans un de mes romans, ma protagoniste principale a un gros complexe sur ses "yeux globuleux", et elle se trouve trop mince. Le fait qu'elle ait des cheveux bleus et rasés sur le côté est un autre critère physique mais qu'elle adore (et qu'elle choisit), cette fois-ci, et dont elle tire beaucoup de force.
Je trouve cette méthode d'autant plus intéressante qu'elle nous fournit en plus pas mal d'infos sur le caractère du personnage, en plus de critères physiques, avec un joli "show don't tell". Cela ne fonctionne qu'avec une focalisation interne, cela dit.
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Leasaurus Rex a écrit:
…/…
Je ne sais pas quel impact ce choix peut avoir pour des lecteurices aphantasiques (j’aimerais bien avoir leur opinion).

Je ne suis pas totalement et pathologiquement "aphantasique", mais c’est une caractéristique prépondérante de la prosopagnosie, "mal" (c’est exagéré) dont je suis atteint depuis toujours.  

J’ai donc du mal à avoir des images mentales en général, mais, et surtout, puisque c’est le sujet du Topic, il m’est totalement impossible de me représenter un visage. Une silhouette, un peu, dans les grandes lignes, comme immense ou minuscule, énorme ou fil de ferrique, mâle ou femelle, mais ça ne va pas au-delà.  

D’où mon besoin de décrire en détail (désolé Chimère, pour une fois, je ne te rejoins pas [rire]) mes personnages. Sans aller jusqu’à la largeur des narines, je le fais avec assez de détails pour que le lecteur s’en fasse une idée aussi proche que possible de celle que j’ai voulu lui donner.

La manière dont je le fais dépend du contexte. En général, j’attends que mon personnage en rencontre un autre et je me sers alors des yeux de l’autre pour décrire ses pensées. En général, je décris chaque personnage dès son apparition dans le roman. Ou bien je me sers justement de cette entrée en scène pour le décrire et ne plus jamais y revenir, sauf si c’est l’occasion de plaisanteries amicales de la part de ses collègues, comme par exemple dans mon roman policier (en cours) où il est chauve et que certains l’appellent parfois "Kojak" pour le chambrer. Ou dire que sa voiture souffre de ses 120 kilos de muscles et de ses deux mètres zéro cinq (ancien champion de boxe poids super lourd).

C’est le genre de réflexion dans le texte dont j’ai besoin pour me souvenir de ce à quoi il ressemble (comment je l’ai imaginé au départ).

J’en fais alors une fiche très détaillée, car, au bout d’un certain temps, je ne me souviens plus à quoi ressemblent mes personnages et je dois aller regarder mes fiches pour ne pas dire de bêtises.

Contrairement à beaucoup, en tant que lecteur (je lis peu), j’ai besoin de cette description puisque je ne peux pas en imaginer une moi-même.

Je fais aussi une frise temporelle du roman, des actions les unes par rapport aux autres, car je cumule la prosopagnosie avec une dyschronie, qui, elle, est beaucoup plus marquée, et ce, depuis toujours également : Impossibilité de se situer dans le temps. Oui, je sais, je suis parfait (rire).

Pour ne pas troller le Topic, Leasaurus Rex, dispo si tu le désires pour en parler en MP.
Sauf si tu penses que ça a sa place ici.

En toute amitié, Philippe.
 
Leasaurus Rex
   
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Leasaurus Rex  /  Terrible terreur


Merci de ta proposition Prof ! On a un topic sur l'aphantasie dans le forum, du coup j'avais découvert cet aspect il y a quelque temps, mais l'impact que ça avait sur un univers avec des descriptions m'intéressait et je pense que tu y as répondu.

Je pense que c'est important de le laisser ici, car ça fait partie de l'accessibilité de la lecture, donc c'est enrichissant d'avoir ton point de vue. Wink
 
Mardi
   
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Mardi  /  Panda de Bibliothèque


J'ai une question par rapport à ça, ça s'éloigne peut-être du sujet et dans ce cas désolée, mais : qu'on soit capable ou non de se représenter les personnages, à l'aide ou non d'une description : est-ce vraiment important de connaître l'aspect physique précis des personnages ? Perso j'arrive à me faire une image plus ou moins précise de mes propres persos et de ceux que je lis, mais je suis incapable de me représenter des visages. Et franchement : je m'en fous ? Et ce serait pareil, je pense, si j'étais incapable de me les représenter, physiquement, tout court (souvent c'est le cas d'ailleurs, parce que je n'essaie pas de me les représenter). ça n'empêche pas ces personnages de vivre ni l'histoire de se tisser.
Après, je sais qu'on entre là dans le domaine des préférences personnelles, mais j'ai l'impression que c'est un truc assez sociétal, culturel, ce besoin de se représenter le physique des personnages / gens. Et que ça pourrait être une bonne chose de s'en détacher et de contribuer, en tant qu'auteurices, à la généralisation de ce détachement.


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Prof a écrit:
Contrairement à beaucoup, en tant que lecteur (je lis peu), j’ai besoin de cette description puisque je ne peux pas en imaginer une moi-même.

Je pense avoir à peu près les mêmes symptômes que toi prof, je suis incapable d'imaginer quoi que ce soit ni de visualiser ni rien. Pour autant, je ne ressens jamais avoir le "besoin" qu'on me décrive en détails un personnage ou autre, d'abord parce que je ne retiens pas ce genre de détails au long de l'histoire (lol) et ensuite plus largement parce que mon expérience de lecture ne me permet tout simplement pas d'apprécier ces détails de toute manière. C'est bien beau de savoir qu'un personnage a les yeux bleus si de toute manière je ne le visualise jamais. Le "corps" des personnages que je me construit est fait d'impressions indescriptibles, qui se retrouvent toutes dans leur nom. Un nom pour moi c'est comme un corps. J'adore les récits où les noms s'entrecroisent, ou les personnages s'appellent, font des références, où un nom évoque énormément de choses alors même que je ne sais rien sur le perso de manière factuelle et descriptive. D'où mon adoration pour les récits de légendes où tout se joue sur les on-dit et les noms comme seuls témoins de réalité. Car c'est pour moi aussi en tant que lecteur, la seule ancre à laquelle je rattache tout. J'adore aussi pour cela, lire des pièces de théâtre. Je trouve que c'est plus marquant : le nom en lettres capitales comme entité en soi. Bref, je voulais intervenir pour rejoindre les propos plus haut ; on ne décrit pas seulement les personnages avec des descriptions. On peut très bien s'en passer et avoir une identité beaucoup plus complète. Il faut simplement faire vivre le personnage. J'adore lire un bouquin où un personnage a vécu beaucoup de choses qui ne sont jamais racontées mais seulement évoquées. C'est LE procédé qui pour moi marche le mieux, quand je trouve un personnage réussi ou intéressant ; lui donner un vécu qui va au delà des propos de l'histoire ou de la narration.
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Mardi a écrit:
Après, je sais qu'on entre là dans le domaine des préférences personnelles, mais j'ai l'impression que c'est un truc assez sociétal, culturel, ce besoin de se représenter le physique des personnages / gens. Et que ça pourrait être une bonne chose de s'en détacher et de contribuer, en tant qu'auteurices, à la généralisation de ce détachement.
Je ne sais pas si c'est culturel ou social, enfin pas dans le sens appris, en tout cas, mais plus dans le sens "biologique" dans le sens où l'être humain est un animal social qui vit en groupes constitués d'individus distincts. Les macques Rhésus, par exemple, sont capable de mémoriser et reconnaître une petite centaine de visages de leurs congénères, il me semble. Il faudrait savoir si les autres animaux interagissent avec les visages ou les faces (d'instinct je dirais que les chiens fonctionnent plus à l'odeur, par exemple), mais en tout cas pour les singes (dont nous sommes) les visages sont importants du points de vue de la pure survie (reconnaître un ami ou un ennemi, un individu de notre groupe ou d'un groupe rival), or, dans notre cerveau, il y a la partie "basique", celle de la survie, justement, donc ça joue forcément sur le besoin des visages. C'est aussi la question de l'individualité (certains animaux ne sont pas capables de se reconnaître dans un miroir, les singes, dont nous sommes, si). Donc pour moi il n'y a rien de culturel là-dedans ou dans une part infime, en tout cas, et ça se joue plutôt au niveau instinctif du cerveau et du développement de notre cerveau.

Pour ma part j'essaye de me limiter en descriptions parce que quand j'en lit des trop détaillées d'un bloc j'ai du mal à me représenter ; j'y arrive mieux si mon imaginaire a plus de place pour la créativité. J'ai absolument besoin de savoir à quoi les personnages ressemblent, même si c'est juste pour dire qu'il a une barbe rousse et qu'il mesure 1,92m, mon imagination fera le reste. Je trouve que le physique dit aussi de quelqu'un (toujours rasé de près ? sourcils épilés ?) et j'aime avoir une tête et une silhouette à imaginer. Faut dire aussi que j'ai toujours plein d'images très précises dans la tête, que ce soit quand je lis ou quand j'imagine quelque chose (une histoire ou pas d'ailleurs) et du coup je pense que mon esprit fonctionne beaucoup à l'image (même si je suis plus sensible aux sons) et du coup si j'ai imaginé le personnage d'une certaine manière et qu'on m'en dit autre chose, comme Leasaurusrex je vais être perdue. Et si on ne me dit rien du tout, ce sera encore pire, comme si c'était un fantôme... donc j'aime pô.

Quand j'écris, j'aime bien disséminer les descriptions, une couleur de cheveux là, la forme d'un nez ici, etc. Mais je pense que ça dépend aussi du contexte. Le coup du miroir, par exemple, je me suis retrouvée à l'utiliser avec un personnage amnésique qui, donc, se découvre. Ou bien si un personnage en détaille un autre parce que cet autre "lui plaît" il va pouvoir aller chercher plus de détails, surtout s'il ne l'a pas trop vue avant (mes amies, par exemple, je sais à quoi elles ressemblent, donc quand on est ensemble je passe pas mon temps à détailler leur silhouette ou leurs tâches de rousseur). Ou si un personnage demande à un autre "comment tu me trouves ?" : la question, généralement, quand on nous la pose, nous amène à détailler la personne.


Dernière édition par Enirtourenef le Ven 20 Mai - 14:01, édité 3 fois
 
fabiend
   
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Tsume a écrit:

Je fais une petite liste de ce qui m'a déplut avec des exemples trouvés dans des livres:

-Description positive/négative: "Je regarde ma longue chevelure ondulée et brillante couleur de miel et je me trouve moche parce que je n'aime pas le miel". Il n'y a pas de raison de décrire une particularité que ton personnage trouve laide, surtout si c'est pour nous montrer à quel point c'est une beauté fatale.

-Description négative de que notre société trouve " beau": "Que cette femme était repoussante avec ses gros seins et ses longues jambes fines". Même avec ironie, même dans une société dystopique, c'est non.

C'est marrant parce que ce sont justement des descriptions de ce genre que je recherche. La première en dit énormément sur le personnage, en une seule ligne. On a une idée du physique du personnage, et on a une idée de sa personnalité. C'est quelqu'un de complexée par son apparence physique, et sans doute d'un peu immature ("je me trouve moche parce que je n'aime pas le miel").

Dans le deuxième cas, on a à la fois une description physique et un peu de worldbuilding : dans ce monde post-apocalyptique ou cette société dystopique, les critères de beauté physique ne sont plus les mêmes que de nos jours : pourquoi ? Qu'est-ce qui a amené cette société à avoir des critères de beauté aux antipodes des nôtres ? Et qui est la personne point-de-vue en train d'émettre ce jugement ? Est-elle sincère ? Jalouse ?

En fait je trouve ces deux descriptions suffisamment intéressantes pour presque pouvoir servir de phrases d'accroche au début d'une nouvelle.
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Fabien a écrit:
Qu'est-ce qui a amené cette société à avoir des critères de beauté aux antipodes des nôtres ?
Et j'ajoute que les critères de beauté sont différents en fonction des époques et des lieux. Il y a des époques et des régions où on se "teignait" les dents au charbon. Dans la Mésopotamie antique, le mono-sourcil c'est le summum de la beauté et des déesses sont représentées ainsi. Au Japon, les garçons préfèrent généralement les filles petites avec une petite poitrine. Donc un Japonais arrivant dans un pays où on aime les grosses poitrine pourrait trouver presque repoussante (en fonction de son caractère, de son degré de bienveillance, etc.) une femme à grosse poitrine, n'étant pas habitué à ce que ce soit mis en avant.
 
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Les critères de beautés sont différents dans d'autres cultures, et dans d'autres temps, je le conçois parfaitement. Mais moi, je suis un occidental du XXI siècle, et je parle de livres qui sont écrits par des gens qui baignent dans la même culture que la mienne, à la même époque. Et comme par hasard on va insister sur des points qui sont les nôtres. Non pas que ça me gêne, mais j'ai plus l'impression de quelqu'un qui me donne de gros coups de coudes dans les côtes façon: "z'avez vu comme je suis trop subversif", plutôt qu'une véritable explication sur les différences de son monde, surtout si ce n'est pas suivi. (exemple numéro deux).
Je trouve l'expression bien plus maladroite que vraiment révélatrice. Pourquoi ces points particuliers, et en ces termes? Franchement le: beerrrk elle est mince, blonde aux yeux bleus, quelle horreur! c'est assez lourd, je trouve. :mrgreen:   Razz 

Pour mon premier exemple, je le vois plus comme du self-insert' que la description des complexes d'une personne. C'est assez rare qu'une personne complexe sur l'azur outremer de ses grands yeux rêveurs surmontés de longs cils de biche, plutôt que sur ses taches de rousseur qui, pour le coup, peuvent être perçues de manière extrêmement subjective.

Pour conclure, je dirais qu'il vaut mieux délayer les descriptions dans le texte plutôt que de faire une accumulation et que le plus important reste une bonne histoire sympa à lire.  La description d'un personnage 1f600
 
Chimère
   
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Mardi a écrit:
est-ce vraiment important de connaître l'aspect physique précis des personnages ?

Oui. Et non.
C'est purement une préférence de l'auteur.e et du lectorat ; et comme ça touche aux goûts de chacun.e, ça ne me semble pas pertinent de le remettre en question.

Je fais partie des gens qui ont besoin de décrire leurs personnages assez fidèlement, sans en faire des caisses, mais si mon bonhomme a un visage rond, des cheveux blonds bouclés, des dents un peu de travers et de beaux yeux, je le fais savoir. Je me fiche que chacun.e en ait ensuite une image fatalement divergente, au moins la base est là.
Je préfère aussi que les personnages des romans que je lis soient décrits, au moins un minimum. Je peux passer outre si l'histoire me plaît, bien sûr, mais un personnage dont on ne sait même pas à quoi iel ressemble, ça me laisse un goût d'inachevé et d'invisibilité qui me déçoit. Encore plus quand on aime bien se projeter dans l'histoire. Les personnages non décrits me semblent quasiment intangibles, ou alors ce sont juste des pions qui servent l'intrigue, et quelque part, ça me perturbe.

Toutefois, j'admets totalement que c'est un goût personnel et donc, que personne n'a à s'y plier. Je me porte naturellement vers les lectures qui me contentent là-dessus, et celleux qui ont des envies et des attentes différentes peuvent aussi trouver de quoi se satisfaire.

Mardi a écrit:
Après, je sais qu'on entre là dans le domaine des préférences personnelles, mais j'ai l'impression que c'est un truc assez sociétal, culturel, ce besoin de se représenter le physique des personnages / gens. Et que ça pourrait être une bonne chose de s'en détacher et de contribuer, en tant qu'auteurices, à la généralisation de ce détachement.

Moi j'aime ça, et je ne suis pas la seule. Pourquoi devrais-je souhaiter m'en détacher, ou que les plumes que j'aime s'en détachent ?
Pour moi, la nouvelle vague d'auteur.ices a déjà assez de boulot ; déconstruire les clichés, sortir des archétypes toxiques et / ou éculés, proposer des récits différents, nouveaux, offrant des points de vue et des personnages qui jusqu'alors n'étaient pas considérés, mener une inclusivité sincère, saine, ect.
Je ne vois pas du tout en quoi ce serait sociétal ou culturel de s'inquiéter de la gueule d'une création. Ce qui l'est plus, en revanche, c'est de faire en sorte que ses personnages rentrent systématiquement dans les canons de beauté en vigueur. Là, bien d'accord, il faut que ça évolue.

Tsume a écrit:
Je fais une petite liste de ce qui m'a déplut avec des exemples trouvés dans des livres:

-Description positive/négative: "Je regarde ma longue chevelure ondulée et brillante couleur de miel et je me trouve moche parce que je n'aime pas le miel". Il n'y a pas de raison de décrire une particularité que ton personnage trouve laide, surtout si c'est pour nous montrer à quel point c'est une beauté fatale.

fabiend a écrit:
C'est marrant parce que ce sont justement des descriptions de ce genre que je recherche. La première en dit énormément sur le personnage, en une seule ligne. On a une idée du physique du personnage, et on a une idée de sa personnalité. C'est quelqu'un de complexée par son apparence physique, et sans doute d'un peu immature ("je me trouve moche parce que je n'aime pas le miel").

Je trouve surtout que ça en dit beaucoup sur l'auteur.e (sûrement l'auteure, d'ailleurs) ; la façon bien clichée de faire comprendre que son personnage est une bombasse mais qui ne se la pète pas pour autant, la preuve, elle n'aime pas ses beaux cheveux brillants de miel, la pôvre.
C'est usé jusqu'à la corde, comme truc. Et franchement, "ma longue chevelure ondulée et brillante couleur de miel", écrire ça passé 20 ans, euh... Je tombe dessus, je referme direct le bouquin.

Tsume a écrit:
-Description négative de que notre société trouve " beau": "Que cette femme était repoussante avec ses gros seins et ses longues jambes fines". Même avec ironie, même dans une société dystopique, c'est non.

C'est surtout mal écrit. "Gros seins", sérieusement ? On est sur du niveau collège, là.
Le point de vue serait tout à fait recevable s'il était mieux tourné. À moins que cela n'émane d'un personnage ouvertement mal embouché / grossier avec un franc-parler, bien sûr.
Mais bon, rabaisser un quelconque physique de manière aussi brutale, je ne suis pas fan. Il y a des dizaines d'autres façon de faire comprendre que le personnage n'aime pas les filles à longues jambes et à forte poitrine sans être vulgaire et insulter, indirectement, toute la partie de son lectorat qui ressemblerait aussi à ça...
 
   
    
                         
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 La description d'un personnage

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