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 La construction des personnages, des réseaux de personnages : comment faites-vous?

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Oryctérope
   
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Oryctérope  /  Autostoppeur galactique


Hello tous et toutes Very Happy

(j'ai fouillé dans les méandres du forum mais je n'ai pas osé déterrer des topics super vieux et pas forcément tout à fait adaptés à ma question... n'hésitez pas à déplacer mon topic si je me suis plantée d'endroit  I love you )

Je suis une grosse maniaque de la construction des personnages: un des socles fondamentaux de mes romans, ce sont les personnages, leur évolution, leurs interactions, leurs besoins et leurs faiblesses.

Je suis à la recherche d'outils pour améliorer ma méthode de construction de personnages et surtout, mon réseau de personnages: comment fabriquer des persos dont les personnalités sont assez complémentaires pour créer du conflit, dont les faiblesses peuvent se faire écho?


Comment faites-vous pour penser vos personnages/Vos réseaux de personnages?
Comment décidez-vous du caractère de vos persos, et sur quels aspects du caractère travaillez-vous? (par exemple, comment réagit-il en cas de conflit? son rapport à l'amour/à la colère/à la peur? quels sont les "essentiels" pour penser un caractère de personnage selon vous?)
Avez-vous des outils, des livres à me conseiller pour structurer tout ça?


Je cherche un truc à mi-chemin entre l'ouvrage de psycho et l'ouvrage de dramaturgie.
J'ai lu quelques bouquins, notamment un truc qui s'appelle "psychologie des personnages: comment les maladies psychiatriques nourrissent les personnages de fiction" (titre totalement approximatif, je ne me rappelle plus du bon  Laughing  Laughing ), c'était intéressant mais ça ne poussait pas assez l'aspect "construction du caractère, de la personnalité".

Pour réussir à leur donner une vraie épaisseur, j'applique une recette perso un peu brouillonne, qui mélange :
- un background bien défini (quels éléments traumatiques ont fondé sa personnalité)
- des faiblesses et des besoins précis (pour quoi va-t-il se battre dans le roman)
- un cadre de personnalité, des traits de caractère... mais c'est là que je coince: je choisis un peu au pif si le perso va être calme ou sanguin, taiseux ou transparent, souple ou buté, hypersensible ou plutôt froid... je n'ai aucune "check list" pour me guider, et donc, j'ai tendance à fabriquer un peu toujours le même genre de persos...  pale

merci d'avance pour vos réponses :flower:
 
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Pour penser mes personnages, j'utilise des petits outils de psychologie hyper pratiques (genre les messages contraignants, par exemple (tu peux même leur faire passer des tests si tu ne peux pas les déterminer au feeling)). J'avais fait un article sur mon blog si ça t'intéresse.
Du coup, ça répond aussi à ta deuxième question : sur mes fiches de personnages je note ces trucs de psychologie et j'y reviens quand j'ai un doute sur la manière dont il réagirait. J'ai aussi statué sur leur plus grosse blessure, même si on en parle jamais dans le roman (genre mon adolescente qui s'était sentie très triste quand le petit oiseau qu'elle avait sauvé l'avait quitté), leur culpabilité, leur plus grande peur : bref : leurs failles.

Pour moi, le plus important ce sont : les valeurs (je renvoie vers une liste de valeurs dans l'article) ; les messages contraignants (soit fort, soit parfait, fait des efforts, dépêche-toi) et leur force (extrêmement influent, très influent, influent, peu influent, pas influent) parce que c'est ce qui permet de savoir leurs qualités et leurs défauts (quelqu'un dont le message contraignant dominant est "soit fort" va pouvoir résister au stress, prendre du recul, etc. mais du coup il va aussi éviter de se montrer vulnérable en public et se couper des autres, par exemple) ; les grandes peur/culpabilité/honte, etc. ; et enfin les besoins fondamentaux (de sécurité, etc.) et de savoir s'ils sont comblés ou pas.

Et enfin : l'instinct !
Oui, ce n'est pas une vraie méthode avec des cases à remplir Razz , mais généralement ça me donne les premières lignes et quand je remplie ce dont je te parle plus haut, c'est presque sans réfléchir parce que je sais ce qui colle ou pas ! :mrgreen:

Voilà, j'espère que j'ai pu t'aider ! Very Happy


Dernière édition par Enirtourenef le Mer 21 Juil 2021 - 12:18, édité 1 fois
 
Lucrezia
   
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Lucrezia  /  Barge de Radetzky


Hello !

Je trouve que c'est un très bon sujet, je vais tenter d'y répondre comme je peux.

Comment faites-vous pour penser vos personnages/Vos réseaux de personnages?

Aussi bizarre que ça puisse être mes personnages me viennent en tête naturellement en fonction de l'histoire même s'il m'arrive de les modifier en fonction de ce que cela va apporter au texte. Au début pour mon roman je voulais faire une histoire d'amour un peu ambigu entre le roi sadique et son assassin et finalement le roi c'est transformé en reine sage car je trouvais qu'il n'y avait pas assez de femmes au pouvoir et que je voulais une reine qui pouvait évoluer ce que je ne trouvais pas dans mon roi.

Comment décidez-vous du caractère de vos persos, et sur quels aspects du caractère travaillez-vous? (par exemple, comment réagit-il en cas de conflit? son rapport à l'amour/à la colère/à la peur? quels sont les "essentiels" pour penser un caractère de personnage selon vous?)

Je fais toujours en sorte qu'il y est un personnage un peu plus cynique voir un peu comique dans mon texte histoire de détendre le lecteur même sur un sujet grave (mais qui sait aussi être sérieux lorsqu'il le faut). J'aime également choisir le caractère en fonction de ce qu'il va devenir (par exemple: le personnage parait calme, sage, dévoué et finalement il se trouve que c'est tout le contraire). Encore un autre parait complétement fou et se révèle être le moins fou de tous. Souvent j'ai l'histoire dans sa globalité en tête ce qui me permet de créer mes personnages en fonction et de les faire évoluer pour le bien de l'histoire.


Avez-vous des outils, des livres à me conseiller pour structurer tout ça?

Je n'ai jamais lu d'ouvrage sur ça, je regarde sur internet pour ma part.
 
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J'aime bien la réponse de Lucrezia parce que ça montre les deux manières de partir sur les personnages :

Soit on fait comme moi et on part des personnages pour les faire évoluer dans l'histoire ;
Soit on fait les personnages en fonction de ce dont on a besoin pour l'histoire.

Du coup, je pense que le travail sur les personnages, en fonction du bout par lequel on prend le truc, n'est pas tout à fait le même.
 
Lucrezia
   
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Lucrezia  /  Barge de Radetzky


Enirtourenef a écrit:
J'aime bien la réponse de Lucrezia parce que ça montre les deux manières de partir sur les personnages

Roooooh merci ! :love: j'étais justement en train de lire ta réponse car tu as postée juste avant moi, je trouve ça intéressant, nous n'avons pas du tout la même façon de faire (bon de toute façon je pense pas qu'il y est de bonnes ou de mauvaises façon de faire). Ce qui compte c'est de ne pas se mélanger les pinceaux au fur et à mesure de ton histoire et de te retrouver avec des personnages possédant des traits de caractères ou une façon d'être éloignés de ce que tu voulais au départ.
 
hodobema
   
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hodobema  /  Six-Cent-Team


Personnellement je marche à l'envers : Mon scénario se base sur l'évolution de mon personnage principal. Par exemple, dans le roman que je réécris, je fais une dystopie sur une anarchie donc la star de mon roman est l'anarchie, je voulais que mon scénario se concentre sur mon perso principal qui est fidèle à ce régime politique puis lentement rejette ses croyances. Donc à partir de là, il se développe tout seul : passe de confiant à apeuré, on découvre son hypocrisie, sa naïveté, il finit engloutit par ses déceptions etc. Puis les perso autour ont aussi chacun leur point de vue sur cette anarchie qui entre en conflit avec celui de mon perso principal donc voilà même système, ils se développent en fonction de leurs croyances.

Je pense que c'est plus facile de développer ses perso dans une dystopie que ailleurs car la dystopie on part déjà du principe que les perso vont tomber de haut donc que leur caractère va passer de la passivité à la déprime ou la révolte. Et puis, en dystopie, c'est surtout l'analyse politique qui compte (c'est quasi le perso principal finalement)
 
Oryctérope
   
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Oryctérope  /  Autostoppeur galactique


Merci pour vos réponses !!

Enirtourenef, MERCI BEAUCOUP pour le lien vers ton blog, je crois que tu as exactement le genre d'approche que je cherchais  I love you  I love you

Je l'ai juste survolé, je prendrai le temps d'aller lire tout ça en détail un peu plus tard, mais les éléments que tu soulèves sont très intéressants. Je pense qu'ils permettent de créer une vraie cohérence chez le personnage, c'est trop cool. Bravo!

Lucrezia, je trouve ça en effet très important d'adapter le personnage aux besoins de l'histoire. En fait, je procède un peu comme Enir' à la base, puis comme toi ensuite:
Je commence par penser le personnage comme moteur de l'intrigue, je leur donne une existence propre avant même d'imaginer l'histoire.
En fonction de ce que j'ai fabriqué comme perso, je tisse un début d'histoire.
puis les besoins de l'histoire m'aident à approfondir le personnage en fonction de mes besoins.
ces nouvelles caractéristiques m'aident à créer mon histoire...
... qui m'aide à son tour à approfondir mon perso.

c'est un genre d'aller-retour un peu fastidieux, mais qui fonctionne bien, je trouve.

Hodobema a écrit:
Je pense que c'est plus facile de développer ses perso dans une dystopie que ailleurs car la dystopie on part déjà du principe que les perso vont tomber de haut donc que leur caractère va passer de la passivité à la déprime ou la révolte. Et puis, en dystopie, c'est surtout l'analyse politique qui compte (c'est quasi le perso principal finalement)

Je ne sais pas si c'est plus facile: l'évolution du personnage, en bien ou en mal, est pour moi un fondamental de n'importe quelle histoire. Et dans chaque histoire, le perso va affronter des traumas et des obstacles qui vont les pousser dans leurs retranchements. Mais peut-être qu'en effet, dans une dystopie, ce squelette là est plus apparent que dans d'autres genres!  Very Happy
 
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Lucrezia a écrit:
Ce qui compte c'est de ne pas se mélanger les pinceaux au fur et à mesure de ton histoire et de te retrouver avec des personnages possédant des traits de caractères ou une façon d'être éloignés de ce que tu voulais au départ.
Et pourtant ça m'arrive de me retrouver avec des personnages qui évoluent tout seul ! (Genre le personnage qui tombe amoureux alors qu'on lui a rien demandé xP)

Sinon, j'ai oublié un truc, aussi.

C'est pas vraiment de la pure construction de personnage, mais ça peut aider à cerner un détail d'un caractère : c'est toutes les petites manies des gens.
Par exemple j'ai rencontré un monsieur qui marchait très vite dans les couloirs du musée, à grandes enjambées, et était incapable de répondre à mes questions en marchant. Donc, il s'arrêtait pour me répondre, et après il reprenait sa marche, un bon pas devant moi xP
Ou les personnes qui vont lisser leur pantalon ou leur jupe sur l'arrière des cuisses avant de s'asseoir.
Ou tous les petits tics idiots : par exemple je suis incapable de supporter la présence d'un stylo ouvert x) Du coup, dès que j'en vois un, je bondis pour appuyer sur le bouton au bout et rentrer la mine ; j'aime pas les placards entrouverts, non plus ; je ramasse les trombones dans la rue et je suis infoutue de prendre le même trajet à l'allée qu'au retour (donc quand le chemin c'est juste remonter une rue, je me retrouve contre mon gré à prendre un trottoir à l'allée, et le trottoir d'en face au retour), et des comme ça j'en ai d'autres...! xP
Donc c'est pas vraiment des trucs psychologisants sur les gens, mais ça peut aider à cerner un caractère, un type de personne... Smile

Oryctérope a écrit:
MERCI BEAUCOUP pour le lien vers ton blog, je crois que tu as exactement le genre d'approche que je cherchais I love you I love you
De rien ! :mrgreen: Ravie si ça t'est utile !!
 
hodobema
   
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Citation :
Je ne sais pas si c'est plus facile: l'évolution du personnage, en bien ou en mal, est pour moi un fondamental de n'importe quelle histoire. Et dans chaque histoire, le perso va affronter des traumas et des obstacles qui vont les pousser dans leurs retranchements. Mais peut-être qu'en effet, dans une dystopie, ce squelette là est plus apparent que dans d'autres genres!

Je ne dis pas que l'évolution du personnage est plus important dans des dystopies mais que les dystopies répondent à des critères qui font qu'il est plus facile de savoir vers où vont se diriger les caractères des personnages
 
Tocca
   
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Tocca  /  Barge de Radetzky


Wow, je suis impressionné que vous arriviez à écrire à partir de fiches si détaillées !
J'avais essayé, pour un précédent roman, de définir précisément le caractère d'un personnage, en fonction notamment de son passé pour expliquer certains comportements. Mais je me suis cassé les dents dessus, j'avais l'impression d'être constamment bloqué car trop contraint.

La "méthode" que j'applique est plus expérimentale :
- je considère le personnage comme un inconnu dont je ne connais que quelques aspects visibles (un bégaiement ; un sens de l'ordre exacerbé ; une peur des autres ; ...), et qui est, au départ, dans une situation d'équilibre. Je décris ça un peu comme Enir, à partir de petites manies, de petits riens du quotidien.
- je le fais évoluer dans la trame de mon histoire (mes enjeux dramatiques : l'intrigue et les rebondissements). En gros, pour déterminer "comment il réagit face à...", je le mets dans la situation
- "j'observe" les réactions du personnage lorsqu'il sort de sa situation d'équilibre initial, comme si je me mettais à sa place : est-ce qu'il s'accroche à son confort, est-ce qu'il perd pied, est-ce qu'il s'adapte, ... J'en déduis des éléments de son passé, des besoins auxquels je dois répondre, une progression possible et réaliste que j'affine au fil de l'avancement (enjeux thématiques)... J'essaie (dans le récit ou à côté) de justifier ses comportements par du contexte.
- j'ajuste la trame en fonction de ce que me dicte le personnage (sur un roman, c'est allé jusqu'à rendre un personnage secondaire imaginaire (fruit des fantasmes du héros, trop timide pour vivre sa vie en vrai) ou jusqu'à transformer la conclusion (une fin que je voulais heureuse est devenue un quasi-suicide, parce que les mésaventures que je faisais vivre au héros le poussaient à bout)
- Parfois, ça bloque, ou j'arrive à des incohérences ("non, il ne peut pas réagir comme ça, ça colle pas à son caractère"). Alors je reprends avant. Comme une partie d'échecs : au début, il y a une infinité de possibilités, mais plus j'avance, plus le caractère du personnage se définit (et délimite ses réactions possibles), plus les mouvements se réduisent, et plus la conclusion s'impose.

Pour les relations entre personnages, idem. Je les considère comme mes réseaux d'amis ou de connaissances, ou chacun construit sa place et ajuste son caractère en fonction des autres, au fil des rencontres et des situations. En gros, je considère mes personnages comme du vivant que j'observe et analyse et auquel j'adapte mon récit, plutôt que comme un cadre "figé". Et je me rends compte que c'est cet aspect qui me plaît dans l'écriture : le fait d'être surpris par mes personnages au fil de l'histoire, d'apprendre d'eux.
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Moi aussi, j'ai toujours eu du mal à définir le caractère d'un personnage, je me retrouvais avec des choses très marquées et clichées, etc. Du coup, ce que je fais aujourd'hui, c'est un peu différent. Je ne leur mets pas un "caractère" à proprement parler (le colérique, le soupe-au-lait, le gentil patient flegmatique, etc.) mais plutôt les choses qui sont importantes pour eux ou qui les ont cabossés.

Je trouve que ta méthode n'est pas si différente de la mienne : l'instinct !
Je ne fais que formaliser mon instinct sur mes personnages, je ne "crée" rien ex nihilo ! Smile

Et même en formalisant comme ça, ils peuvent encore m'échapper (mon héroïne du roman que je suis en train d'écrire actuellement m'a révélé un petit côté suffisant et condescendant pas du tout prévu à l'origine xP).

Mais en tout cas, je te rejoins sur le côté intéressant de se laisser surprendre !
 
Paige_eligia
   
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Paige_eligia  /  Bile au trésor


Pour ma part je déteste les fiches personnages mais je sentais bien que mes personnages manquaient tout de même de profondeur.
C'est quand j'ai lu l'Anatomie du Scénario de Truby que j'ai compris, depuis je l'applique systématiquement et ça marche vraiment bien.

Je choisis d'abord le personnage principal en fonction de l'histoire que je veux raconter. Je lui trouve des faiblesses, des besoins et surtout un désir.
Ensuite je construis un adversaire en parallèle, j'essaie de faire en sorte qu'ils aient le même désir mais pas la même voie pour l'atteindre ou de ce qu'ils vont en faire ensuite, comme ça je suis sûre qu'ils vont bien s'opposer à un moment ou un autre.
Après ça je trouve un allié, ou un faux allié, ou les deux, ça dépend ^^ et je recommence avec besoins faiblesses et désir.

Puis je reprends le tout avec le thème moral de mon histoire et je fais en sorte que chacun ait une opinion différente dessus ou quelque chose pour y interagir.

Tout ça me prend un temps fou, mais j'ai vu nettement la différence entre mes deux romans sur la gestion des personnages.

Si malgré ça, je n'arrive toujours pas à cerner le personnage, notamment le principal j'utilise la technique des "faits". Par exemple : fait 1, X est orphelin. Et j'en déduis ce que ça implique sur son caractère et ses comportements.
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Leah-B
   
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Intéressant de vous lire, c'est fou comme les approches diffèrent !

Pour ma part je n'ai jamais "préparé" mes persos, pas fait de fiches, pas utilisé une technique particulière etc. Bon, je crois que j'avais fait un tableau une fois, pour les dates de naissances.

Pour ma part j'aime l'idée des persos spontanés, qui se construisent au fil de la plume, de l'évolution de l'histoire. J'aime l'idée que leur authenticité vienne du fond de mon cerveau, sans aucun filtre. Je crois que si j'essayais de les travailler, ça ferait des persos "de papier". Bref, pour ce qui concerne les persos tout du moins, je suis une pure jardinière x)

A la réécriture par contre, il m'arrive de remodeler certaines actions/certains dialogues, quand je vois que ça ne tire pas du bon côté côté intrigue, mais ça reste vraiment léger.

Sinon, je lis quand même pas mal et j'ai des connaissances en psycho etc. (merci les études) ça aide je pense. Pour moi, c'est plus ça "nourrir" sa capacité à créer de bons persos.
 
Oryctérope
   
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Oryctérope  /  Autostoppeur galactique


Tocca, je suis épatée par ta technique! Moi quand je fais ça, je finis toujours par revenir sur les mêmes types de caractères et de façon de réagir (qui sont ceux que j'aime manipuler à l'écrit). Je sens que j'ai absolument besoin d'un cadre rationnel pour sortir de mes schémas instinctifs. Du coup je trouve ça génial d'arriver à varier les personnages en y allant au feeling comme toi.

Et je suis tout à fait d'accord avec un élément qui ressort pas mal chez vous: il faut aussi savoir lâcher prise et écouter notre intuition Very Happy

Paige Eligia: le bouquin de Truby est ma bible :mrgreen: sa méthode de construction des persos fonctionne hyper bien avec moi.
Le seul truc qu'elle ne m'apporte pas, c'est l'aspect caractère/personnalité. Et là, je trouve la méthode d'Enirtourenef assez intéressante, je vais tâcher de l'appliquer pour le roman que je prépare en ce moment, je vous dirai si ça a marché pour moi :mrgreen:

Leah : Je pense qu'avoir des connaissances en psycho aide à structurer sa pensée sans avoir besoin de recourir à une méthode particulière, en effet.
Pour mon second roman, j'avais demandé à une amie psy si mon héros et son antagoniste étaient cohérents psychologiquement (parce qu'ils avaient tous les 2 une personnalité quasi-pathologique qui reposait sur un vécu spécifique, et était responsable de beaucoup d'évènements du récit). Elle m'a demandé de remplir un questionnaire pour eux, et ça m'a permis d'apprendre plein de trucs absolument passionnants : par exemple, comment le type de la relation (confiance/méfiance, sécurité/insécurité) au parent dans la tendre enfance conditionne, au moins en partie, la capacité relationnelle de l'adulte... bref, des notions assez techniques dont je n'avais pas idée!
 
Leah-B
   
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La théorie de l'attachement, c'est ma base pour appréhender les choses dans la vie :mrgreen: Je trouve que c'est une science passionnante. Il y a les travaux de Bowlby, Spitz, Harlow, Mary Ainthworth et tant d'autres... Lorentz et ses oies, abeilles, et petits singes rhésus trop mim's <3 Pour les études, j'avais aussi pas mal bossé sur les orphelinats de Ceausescu ( le dictateur roumain qui a décidé que les femmes devraient avoir 4 enfants et qui a créé des mouroirs pour tous les abandonnés qui rentraient pas dans le moule de son idéal de société).

Une bonne part de mes personnages principaux (pas tous, cela dit) sont d'ailleurs des gros handicapés affectifs. Selon leur background, cela s'exprime différemment, du très contenu à la grosse psychose délirante. L'un d'eux est d'ailleurs un rescapé de Cighid, the worst place to be.

En gros, l'idée veut que si tu as des parents (ou figures d'attachement) qui s'occupent "suffisamment bien" (the good-enough mother selon Winicott) de toi, sans être étouffant etc., et que tu vis dans un environnement sécurisant (exit les guerres, la famine etc.), tu auras un attachement "sécurisé" qui va te permettre de partir à la découverte du monde tout en gardant en tête que si besoin, Papa et Maman seront là.

Si Papa et Maman déconnent (misère, boisson, troubles psys...), tu auras un attachement "insécure" --> rechercher de la sécurité auprès des mauvaises personnes (les jeunes enfants qu'ont dit "timides" parce qu'ils ne sautent pas dans les bras de tout le monde, ce n'est pas forcément mauvais signe), t'aventurer dans un environnement dangereux sans point de chute derrière, ou à l'inverse, ne pas oser lâcher Maman d'une semelle de crainte qu'elle se barre... Une mauvaise image de soi, des comportements contradictoires, des difficultés à gérer ses émotions ou à l'inverse, ne pas parvenir à s'exprimer du tout...

Ensuite, intervient ce qu'on appelle le concept de résilience qui permet au "mauvais partis de la vie" de ne pas rester estropié. On note quand même souvent que ceux qui rebondissent sont ceux qui ont connu au préalable une période d'attachement sécure. Genre qqn qui devient orphelin à 6 ans a bcp plus de chances de s'en remettre que qqn qui n'a jamais connu des bras aimants.

En littérature, on peut citer l'écrivain Jean Genêt (Notre Dame des Fleurs), abandonné par sa mère vagabonde à 7 mois. Il ne s'en est jamais remis et a traîné un état dépressif (et un talent !!) toute sa vie.

Sur Youtube, il y a pas mal de vidéos qui vulgarisent un peu le sujet. Les livres de Boris Cyrulnik sont très bien aussi. D'ailleurs, Cyrulnik était lui-même orphelin, mais "bien parti dans la vie", puisque famille sécure jusqu'à la visite de la Gestapo.

Bref, si vous voulez travailler sur la cohérence des persos etc., je vous invite à vous pencher sur ces quelques concepts si vous ne connaissez pas Smile
 
   
    
                         
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