PortailAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez
Aller à la page : Précédent  1, 2
 

 Vivre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité




I love you
 
Jdoo
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  5053
   Âge  :  57
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  Three blinds rabbits.
   Date d'inscription  :  05/11/2017
    
                         
Jdoo  /  Maîtrise en tropes


Comme le disait Alphonse Allais, "mourir est un manque de savoir vivre".
https://julesallea92.wixsite.com/image
 
Uraeus Zahato
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  204
   Âge  :  30
   Localisation  :  France
   Pensée du jour  :  Écrire est un travail
   Date d'inscription  :  01/12/2020
    
                         
Uraeus Zahato  /  Autostoppeur galactique


Machin a écrit:
Comment vivre quand on sait que tout meurt, y compris soi-même ?

De ce que tu dis, Machin, j’ai l’impression que ce qui t’inquiète est l’inutilité, la futilité de la vie et de tout ce que tu pourrais y faire parce que la mort viendrait y mettre fin et l’annuler, comme si on commençait un spectacle et qu’au milieu on décide qu’on laisse tomber et qu’on arrête tout. Ce qui revient pour moi à dire que ce qui n’est pas fini est raté et inutile. Est-ce que pour toi, l’objectif final de la vie est l’immortalité ? Si c’est le cas, ça me semble voué à l’échec en effet.
J’imagine que la perte de tes proches t’a laissé un sentiment d’inachevé, comme si ces personnes étaient parties trop tôt et n’avaient pas fini leur vie ?
Est-ce que tu as des choses que tu regretterais de ne pas avoir accompli dans ta vie ?
Ce que dit Houle me parle et nourrit mon idée selon laquelle on ne peut pas vraiment avoir peur de la mort en tant que telle, mais que la peur de la mort cache en fait d’autres peurs. De quoi a-t-on peur dans la mort ? Pourquoi a-t-on peur de la mort ?
Finalement, je crois que dire qu’on a peur de la mort est un raccourci. Comprendre de quoi on a peur derrière notre peur de la mort peut aider un peu, je pense. En effet, la peur de la mort, en plus d’être irrationnelle, est vaine (je ne dis pas ça dans le sens que ce serait bien irréfléchi d’avoir peur de la mort et que les gens qui en ont peur sont nuls, bien au contraire) parce que la mort est inévitable, c’est la seule certitude absolue de la vie presque. Impossible de l’éviter, donc impossible de supprimer la peur de la mort. En revanche, les peurs d’autres choses liées à la mort peuvent être traitées (dans le sens qu’on s’y attaque, pas dans un sens médical) plus facilement a priori. Par exemple, si j’ai peur de la mort, je ne peux pas y faire grand-chose puisque je ne pourrai pas éviter cette dernière. En revanche, si ce qui me fait peur dans la mort, c’est par exemple de souffrir au moment de mourir ou de ne pas avoir eu le temps de dire un truc à une personne, je peux chercher des solutions pour éviter de souffrir ou dire le truc à la personne avant de mourir. C’est pour moi crucial, parce que ça nous amène à un point clé de la peur : l’impuissance. Si je sais que je ne peux rien faire, je ne peux pas atténuer mon inquiétude. En revanche, si je sais que je peux agir, j’ai déjà un peu moins peur. Un tout petit peu moins, mais c’est déjà ça de gagné.

Ce que tu dis aussi avec cette angoisse soudaine qui survient à la mort de tes proches alors qu’avant tout semblait résolu, ça me parle. Je crois qu’on a conscience de tout un tas de choses dans la vie : la mort, avoir ou non des enfants, se mettre en couple, avoir un accident, etc. Mais le jour où ça nous arrive vraiment, c’est comme si on accédait à un tout autre niveau de conscience. Donc, ça ne résoudra rien, mais je pense que ce que tu ressens est plus que compréhensible et logique. Tous les enfants savent que les êtres humains ne sont pas immortels. Mais ce n’est que le jour où ils sont vraiment confrontés à la mort qu’ils comprennent qu’elle existe réellement. Je pense que tu as besoin de temps pour digérer l’information, comme un deuil à l’envers.

Là où ton message m’interpelle, dans le sens où ça éveille ma curiosité parce que je ressens les choses vraiment différemment, c’est lorsque tu sembles dire que tu n’arrives pas à vivre parce que tu vas mourir, et autant je comprends vraiment l’idée du à quoi bon, autant j’ai l’impression que tu aimes la vie, que tu as envie de vivre, que tu n’as pas envie de la mort. C’est curieux (dans le sens où ça éveille mon intérêt), parce que je ressens complètement l’inverse. La mort, je n’attends que ça. Je n’arrive pas à vivre parce que la mort est trop loin, tu n’arrives pas à vivre parce qu’elle est trop proche. Je pensais vraiment que pour arriver à vivre, je devais aimer la vie et ne pas vouloir mourir. Mais je constate grâce à toi que… pas forcément. Est-ce que c’est parce que la vie te paraît trop courte que tu sembles avoir ce sentiment de à quoi bon ?

Finalement, pour revenir à ta question principale : Comment vivre quand on sait que tout meurt, y compris soi-même ? Je comprends vraiment cette question sous le prisme d’un à quoi bon. Je répète ce que j’ai dit plus haut, mais avec cette question, j’ai vraiment l’idée que la mort viendrait annuler et invalider tout ce qui a eu lieu avant elle. À moins que ce que tu ressentes soit plutôt un sentiment de ne pas avoir le temps de faire tout ce que tu as à faire avant de mourir ?
Ce que je me demande aussi, c’est comment tu vis (ou vivais) ta vie (pas du tout pour juger, vraiment parce que nos ressentis sont tellement différents que ça m’intrigue de curiosité pure, d’envie d’apprendre). Ta question m’évoque un désir de permanence, d’immortalité et d’immuabilité. Ça me touche, parce que je ressens exactement le contraire. Je veux tout le temps que tout change, je déteste le statu quo actuel, je suis soulagée que les choses aient une fin, ça m’angoisserait de me dire que je ne mourrais jamais. Tu me diras, j’ai une vision très subjective, je suis fatiguée de la vie. Mais je pensais jusque-là que seules les personnes fatiguées de la vie comme moi n’arrivaient pas à vivre et que tous les gens qui aimaient la vie arrivaient à vivre. Je constate que je me suis trompée, et je trouve ça vraiment très intéressant (dans le sens que ça nourrit ma curiosité intellectuelle, pas que c’est chouette).
Je suis un peu triste aussi, parce que je me dis mince, qu’on aime ou qu’on déteste la vie, on n’arrive pas à la vivre. Sommes-nous d’éternels êtres insatisfaits ? ^^ Pourtant, l’insatisfaction, ça pousse à changer les choses normalement. Alors pourquoi tout reste pareil ? …
Oups, je m’égare.

Pour revenir à ta question, je suis d’accord, dans un sens, avec toutes les réponses précédentes qui disent que justement, puisque le temps est compté, autant en profiter. Dans les faits, je me dis que ce n’est pas si simple. Facile à dire, difficile à faire. Après tout, quand je vois qu’il ne me reste qu’une heure devant moi (et pas trois ou quatre), comment puis-je apprécier une séance de jeu ? Dans ces cas-là, j’essaye d’oublier l’horloge, de dégonfler l’importance et de me dire que même si c’était court, au moins je l’ai fait. C’est mieux que rien. Je me rattraperai plus tard (OK, pas possible pour la vie, sauf si tu crois en la réincarnation). Oublier la mort ? Je ne sais pas si c’est la solution, mais en tous cas ça ne se fera pas d’un claquement de doigts. Peut-être que plutôt que de trouver un but à ta vie, tu peux trouver un but à ta mort ? Et essayer de kiffer la vie, de faire ce qui te procure de la joie, en attendant cette mission ultime ?

Mais là où je te rejoins, je pense, c’est sur cette idée de à quoi donc sert la vie puisqu’on meurt ? Et là je commence à douter : tu aimes la vie ? Y a des choses que tu kiffes dedans ? Peut-être finalement ton ressenti rejoint-il le mien tel un paradoxe…
C’est vrai que c’est chiant cette affaire : si on donne de l’importance à sa vie, alors la mort vient la gâcher comme on briserait un magnifique vase ; si on se dit qu’on n’est que des poussières dans l’univers, alors à quoi bon se lever le matin plutôt que de mourir tout de suite ? C’est là que l’amour et le dégoût de la vie se rejoignent : à quoi bon ? Mais dans le dégoût de la vie, il ne s’agit que de trouver un moyen d’accélérer la mort. Dans le goût de la vie, l’enjeu est plutôt de voir la mort non pas comme la chute du vase, mais comme les applaudissements à la fin du spectacle.

En tous cas, je rejoins Sklaërenn : on vit pour soi. Ne vis pas pour les autres, parce qu’ils ne vont pas forcément mourir en même temps que toi. En revanche, toi, tu seras avec toi-même jusqu'à la fin. Bon, encore une fois, plus facile à dire qu’à faire dans cette société qui exige de nous un individualisme qui satisfasse au jugement d’autrui… Après, c’est vrai que quand on vit pour une autre personne, la motivation est plus facile… Mais quand l’autre personne disparaît, c’est le drame… On doit apprendre à vivre seul·e, pour soi. Pas facile dans cette société grégaire…

Bon, vous l’aurez compris, faut pas me lancer sur le sujet de la mort si vous n’aimez pas les longues réponses ^^'
https://st-romans.fr/
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


oui, je suis assez d'accord avec épicure. l'étonnant est qu'il y a tout un tas de choses qui peuvent nous inquiéter, et qu'on est très parfaitement fondés à les redouter dans la prospective, quitte à ce que ça soit complètement ridicule. c'est un travail pour le psychothérapeute. si ce n'est pas maladif, alors le meilleur remède est le divertissement
 
Goodream
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  124
   Âge  :  31
   Date d'inscription  :  02/10/2019
    
                         
Goodream  /  Barge de Radetzky


Pour ma part, je suis confronté à la mort depuis tout petit et j'ai même eu l'occasion de vivre 10 ans au dessus d'une morgue.
J'ai eu la malchance de poser un œil sur tout un tas de cadavres différents (adultes, bébés, déchiquetés et j'en passe) car les thanatos avaient une fâcheuse tendance à ne pas comprendre le fonctionnement d'une porte.

(Blague à part, une fois j'ai ramené un date et les types étaient la ! Bonjour l'ambiance)

Bref, tout ça pour dire que j'ai vite compris la fragilité de nos vies et surtout de nos corps qui sont finalement que de véritables poupées de chiffon.

Au final, à quoi bon vivre dans l'ombre de la mort ? La vie c'est pas un cadeau (ni une boîte de chocolat) c'est un article et tôt ou tard il faut passer à la caisse.

Je suis en train de penser à un truc, il y a 10 ans j'ai acheté ma première grosse moto, j'étais tellement paniqué de la faire tomber qu'au final j'en profitais jamais.
Vivre c'est pareil, tant pis si tu claques, faut juste vivre.

Voila message inutile juste avant de manger.

 
Grisebouille
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  1156
   Âge  :  32
   Date d'inscription  :  01/08/2020
    
                         
Grisebouille  /  Si c'est pas urgent, je le fais pas


@Goodream > Je trouve au contraire que c'est un témoignage très intéressant. Le fait d'avoir été confronté si tôt à la mort doit effectivement radicalement changer ta perception de la chose.

C'est bête mais moi ce qui me console tjrs d'être éphémère, c'est de me dire que je ne suis rien face à l'univers et que ma vie n'a rien changé, de même, ma mort ne changera rien. Quand je pense ça, je me sens libre parce que je ne me sens plus aucune responsabilité envers qui que ce soit. Je sais que quoi que je fasse, je suis bien trop insignifiante pour changer le cours des choses. Et puis il y a des choses qui se passent à l'échelle de l'univers, le soleil se réchauffe, il brûle ses réserves d'hydrogène et lorsqu'il n'en aura plus, il va crever dans une supernova. Les étoiles et les planètes meurent, donc face à ça, je le dis que ma mort n'est rien

Je parlais récemment de cela avec des amis et l'alcool aidant, je me suis livrée à des confidences que j'aurais sans doute mieux fait d'éviter. Je suis passée il y a de cela quatre cinq ans par un burn out et une dépression assez sévère et en gros, c'est une collègue qui in extremis m'a invitée à manger chez en m'évitant ce qui promettait d'être une crise suicidaire sévère. Ça fait un peu drame de France 2 dis comme ça, mais si elle ne l'avait pas fait, je pense que je ne serai plus là aujourd'hui. Le fait d'avoir été confrontée de si près à la mort fait qu'aujourd'hui, je n'en ai plus peur. Ce soir là avec les copines en question on parlait de destin et je leur ai expliqué que ne ne croyais plus au destin parce que mon destin c'était de mourir là bas mais j'ai en quelques sortes trompé mon destin. A partir de là, tout ce que je vis actuellement, c'est du bonus puisque j'aurais dû mourir. Je sais pas si c'est clair mais c'est la raison pour laquelle je n'ai plus ces angoisses. J'ai peur du vieillissement et du déclin, de ne pas profiter maintenant que je suis encore jeune pour faire certaines choses et je sais qu'au final j'aurais des regrets mais ce n'est pas grave. La vie est tjrs faites de regrets je pense. Maintenant je vis au jour le jour et même si je dois crever demain, j'aurais déjà eu ces cinq belles années que j'ai volées au destin.

< Désolée pour ceux et celles qui seront mis.es mal à l'aise par ce témoignage très personnel >
 
Goodream
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  124
   Âge  :  31
   Date d'inscription  :  02/10/2019
    
                         
Goodream  /  Barge de Radetzky


Arf, je t'avais fais une belle réponse mais étant pris par le boulot j'ai flingué la page.
Bref, je vais essayer de résumé tant pis pour le côté lyrique.

Je disais qu'il ne faut pas se comparer à l'échelle de l'univers car de ce point de vue, nous ne sommes pas rien mais moins que rien Smile
J'accepte de ne pas être un pilier de ce monde et pourtant je reste heureux et je me sens important, du point de vue de mes chiens, leur univers tourne uniquement autour de moi et ça m'suffit.

J'imagine que de ton côté, il y a quelques êtres pour qui ton existence compte, pour moi c'est simplement sur ce point qu'il faut se concentrer.

Après j'ai un esprit de meute, le monde pourrait brûler tant que je conserve ma femme et mes chiens tout va bien Smile
Comme je le dis souvent, j'aurais du naître chien.

Pour le reste, tu nous livres une expérience extrêmement personnelle et c'est dur de répondre la dessus car le sujet est un peu ambigu.
Je me réjouis simplement pour toi d'avoir choisis finalement une voie qui te plaît, celle de la vie.

Comme toi, j'ai peur aussi de vieillir et de me voir décrépir petit à petit, mais ce qui me flippe le plus c'est de gâcher à ma force à travailler, pourtant pour pouvoir payer toutes mes voyages, trip ect il faut bien que je travaille.

Fucking cercle vicieux.

Malheureusement, je ne serais jamais plus fort qu'aujourd'hui et le temps emporte chaque seconde un peu plus ma jeunesse dans mes souvenirs... Quel enfer de vieillir haha.

Et encore, je ne parle pas des maladies et autres joyeusetés.

Comme dirait Henri-Frédéric Hamiel : "Vieillir et triste, mourir est affligeant."

J'aime bien le topic,
Vivre c'est vieillir, vieillir c'est mourir un peu et mourir c'est vivre un dernier instant.
 
Grisebouille
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  1156
   Âge  :  32
   Date d'inscription  :  01/08/2020
    
                         
Grisebouille  /  Si c'est pas urgent, je le fais pas


Je dirais justement que c'est le fait que personne ne gravite autour de moi qui me rend heureuse. J'ai longtemps hésité à prendre un chat et je prends très au sérieux le fait qu'il soit sous ma responsabilité, au sens où s'il est malheureux ou stressé, ce sera de ma faute car je n'aurais pas satisfait ses besoins. J'ai une sorte d'angoisse de performance de jamais être à la hauteur des autres qui fait qu'être seule me rend heureuse.

Oui, je ressens la même chose concernant le fait de vieillir : je gâche mes meilleures années à bosser et ça par contre j'évite d'y penser parce que ça me déprime.

En fait je crois que c'est le fait de s'être trouvé vraiment tout au fond du trou, d'être lâchée par tout le monde et d'être licenciée qui ont produit cela : toutes les peurs que je pouvais avoir (décevoir les attentes de mes parents, ne pas être la gentille fille, être "rangée" et responsable) se sont réalisées donc arrive un moment où tu ne crains plus rien, pas même la mort. C'est libérateur comme sentiment et quand je suis de nouveau confrontée au suicide dans les infos ou ailleurs, je ne comprends plus cette attirance morbide pour la mort même si je sympathise à 100% avec les problèmes qui peuvent conduire à ça. La vie est belle quand on cesse de se prendre la tête, de répondre à des attentes qui ont pas été fixées pour nous et de vivre au jour le jour en mode YOLO.

Je ne sais pas si l'auteur de ce post attendait plutôt des ressentis ou des conseils, j'ai plutôt organisé mes réponses en mode "quel conseil donner pour que cette personne ne ressente plus ces angoisses"
 
   
    
                         
Contenu sponsorisé  /  


 

 Vivre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum des Jeunes Écrivains :: Dépendances :: Discussions générales :: Agora-