En fait, l'écrivain est en quelque sorte une mère qui accouche de son texte et qui souhaite le voir grandir, évoluer, devenir un livre et prendre son envol.

Camusso a écrit:

En fait, l'écrivain est en quelque sorte une mère qui accouche de son texte et qui souhaite le voir grandir, évoluer, devenir un livre et prendre son envol.  

Oui je le vois comme cela aussi.
La création et la procréation sont des thèmes très liés en fait. A lire "Le journal de la création" de Nancy Huston un essai où l'autrice explore ce rapport entre le corps et l'écriture avec sa grossesse en fil conducteur.

C'est je pense la même chose pour le peintre, le sculpteur et l'artiste en général. C'est très rare de ne vouloir créer seulement pour soi. L'objet créatif a souvent pour but d'être "offert" au monde.
Je ne pense pas qu'il s'agisse vraiment exclusivement d'un besoin de reconnaissance (même si cela rentre en ligne de compte forcément). Faire éditer / publier son texte c'est justement s'en détacher, lui laisser sa vie propre et pouvoir soi-même passer à une autre création.

A 18 ans je voulais la gloire et l'argent (et des femmes). Maintenant, je veux seulement ne plus passer pour un marginal, un rêveur ou glandeur quand je dis : j'écris.
C'est malheureux mais c'est la règle : si t'es pas publié ( a compte d'éditeur) le temps que tu passes à vomir tes tripes sur l'écran est un passe temps inutile pour le quidam.

Bonjour,

J'aimerai être publié parce que j'ai quelque chose à dire, je n'ambitionne autre chose que de pouvoir m'exprimer, donc certainement pas de tenter de me faire un nom.
C'est ce que j'exprime qui peut présenter un intérêt, et non pas ma personne. Je me place en retrait par rapport à mon attente de pouvoir être lu un jour.

Hello !
Alors de mon côté, je me suis beaucoup questionnée à l'approche de la fin de mon premier jet. Et je me souviens que mon copain m'ai dit "et maintenant ?"
J'aurais pu refermer le fichier word et passer à autre chose, au mieux l'imprimer et le mettre dans ma bibliothèque, mais j'avais un sentiment que je pouvais largement mieux faire.

En fait, l'édition comme finalité c'est un peu ce qui me tire vers le haut, à travailler encore et encore mon texte, à dévorer des blogs de techniques d'écritures, de psycho des personnages, c'est ce qui m'a amené ici, à m'inscrire à la certification Voltaire... Enfin vous voyez.
Ecrire pour le plaisir c'est bien, mais ça sera jamais aussi abouti que si essayer d'être publiée devient un but.
Si mon histoire est assez bonne pour être éditée, j'aurais été jusqu'au bout, j'aurais donné le meilleur et ça, ça n'a pas de prix Même si c'est pour vendre dix exemplaires dont cinq à ma mère haha

Citation :

Je rebondis sur un truc : le fait d'avoir son nom sur un livre.
Pour beaucoup, apparemment, c'est un rêve. Je pensais que c'était le cas de mon côté mais à la publication de quelques unes de mes nouvelles, j'ai découvert que voir mon nom sur un bouquin me rendait bizarrement mal à l'aise. Type syndrome de l'imposteur. Ca m'a fait pas mal réfléchir et comprendre que non, je n'ai pas envie de publier des écrits pour ça, en fait. Loin de là.

Exactement. Je suis incapable de m'imaginer avoir mon véritable nom associé à un truc aussi intime que mon bouquin, à la vue de tous, jeté dans l'arène des commentaires amazon et compagnie.
No way.
Vive les pseudonymes ^^

Noah a écrit:

Hello !
Alors de mon côté, je me suis beaucoup questionnée à l'approche de la fin de mon premier jet. Et je me souviens que mon copain m'ai dit "et maintenant ?"
J'aurais pu refermer le fichier word et passer à autre chose, au mieux l'imprimer et le mettre dans ma bibliothèque, mais j'avais un sentiment que je pouvais largement mieux faire.

En fait, l'édition comme finalité c'est un peu ce qui me tire vers le haut, à travailler encore et encore mon texte, à dévorer des blogs de techniques d'écritures, de psycho des personnages, c'est ce qui m'a amené ici, à m'inscrire à la certification Voltaire... Enfin vous voyez.
Ecrire pour le plaisir c'est bien, mais ça sera jamais aussi abouti que si essayer d'être publiée devient un but.
Si mon histoire est assez bonne pour être éditée, j'aurais été jusqu'au bout, j'aurais donné le meilleur et ça, ça n'a pas de prix Même si c'est pour vendre dix exemplaires dont cinq à ma mère haha

Citation :

Je rebondis sur un truc : le fait d'avoir son nom sur un livre.
Pour beaucoup, apparemment, c'est un rêve. Je pensais que c'était le cas de mon côté mais à la publication de quelques unes de mes nouvelles, j'ai découvert que voir mon nom sur un bouquin me rendait bizarrement mal à l'aise. Type syndrome de l'imposteur. Ca m'a fait pas mal réfléchir et comprendre que non, je n'ai pas envie de publier des écrits pour ça, en fait. Loin de là.

Exactement. Je suis incapable de m'imaginer avoir mon véritable nom associé à un truc aussi intime que mon bouquin, à la vue de tous, jeté dans l'arène des commentaires amazon et compagnie.
No way.
Vive les pseudonymes ^^

La crainte d'éventuellement se voir exposé aux critiques parfois négatives ?

john a écrit:

Noah a écrit:

Citation :

Je rebondis sur un truc : le fait d'avoir son nom sur un livre.
Pour beaucoup, apparemment, c'est un rêve. Je pensais que c'était le cas de mon côté mais à la publication de quelques unes de mes nouvelles, j'ai découvert que voir mon nom sur un bouquin me rendait bizarrement mal à l'aise. Type syndrome de l'imposteur. Ca m'a fait pas mal réfléchir et comprendre que non, je n'ai pas envie de publier des écrits pour ça, en fait. Loin de là.

Exactement. Je suis incapable de m'imaginer avoir mon véritable nom associé à un truc aussi intime que mon bouquin, à la vue de tous, jeté dans l'arène des commentaires amazon et compagnie.
No way.
Vive les pseudonymes ^^

La crainte d'éventuellement se voir exposé aux critiques parfois négatives ?

Bien entendu, ça va avec ! J'imagine qu'avec un pseudonyme il est plus facile de se détacher des critiques négatives où de l'éventuel flop...

Oui, user d'un pseudo fait office de bouclier, mais a contrario si l'ouvrage trouve un lectorat l'on peut éprouver une certaine fierté à se savoir en partie reconnu comme écrivain, et en tant qu'auteur de l'ouvrage.
Je préfère aussi recourir à un pseudo, bien que cela puisse passer pour un manque de confiance en soi, autant qu'un souci de préserver sa vie et les siens d'éventuelles répercussions.
D'autant que les éditeurs demandent la présence d'un auteur aux salons littéraires à ses propres frais (déplacement, repas, hôtel), cela évitant auxdits éditeurs des frais de promotion, d'après ce qui est venu à ma connaissance.

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Sur Amazon tu peux éditer tes écrits numériquement, gratuitement. Il mettent à disposition un logiciel à télécharger.
Néanmoins, publier ce n'est pas une bouteille jetée à la mer

Personnellement, c'est par plaisir de partager ce que j'écris que j'aimerais être édité. Mais je n'en fais pas une obsession non plus, étant bien conscient que presque tout ce qui se publie disparaitra à moyen terme. Quand on voit que des auteurs célèbres il y a un siècle à peine sont complètement oubliés aujourd'hui, et qu'en remontant un peu plus dans le temps, des auteurs considérés comme majeurs pendant des siècles ont purement et simplement disparus... ça permet de relativiser.

Editer un texte est bien, mais l'idée d'immortalité littéraire est bien naïve, quand on voit la destinée des écrits anciens, dont la survie est parfois due à un pur hasard. Les textes de Ménandre, qui étaient lu par tous les enfants du monde grec, ont quasiment disparu, et dans le même temps, on a conservé une œuvre majeure de Tacite, qu'aucun auteur contemporain ou postérieur de l'antiquité ne semble connaître, grâce à un unique manuscrit.

Mille mercis encore une fois à toutes et à tous les participants pour ces enrichissantes révélations.  

Je n’imaginais pas qu’il puisse y avoir autant d’excellentes raisons de vouloir être édité.
C’est là qu’on voit, si besoin était, à quel point JE révèle sa diversité, et par là même, toute sa richesse.
Si je faisais un bref résumé à mi-parcours, je dirais qu’il y a autant de bonnes raisons de vouloir voir son nom ou son pseudo sur un ouvrage qu’il y a d’auteure ou d’auteur.
Même si on voit des points communs, mais jamais avec la même sensibilité et la même intensité.

C’est époustouflant !

Hâte de voir s’il y a d’autres raisons.  

En toute amitié, Philippe.

Je me retrouve dans plusieurs motivations qui ont été évoquées, mais je pourrais résumer comme suit : pour que ça devienne mon vrai métier, pardi!
Pour moi, être édité ce n'est pas seulement une forme de reconnaissance, ça légitime le fait de dire "je suis écrivain.e". Alors évidemment je sais bien qu'en réalité plein d'excellents écrivains ne seront jamais publiés, tout comme plein d'excellents musiciens ne feront jamais de concert ni de disque.
Mais pour moi l'édition c'est ce qui fait passer du statut d'amateur à celui de professionnel, et c'est sans doute ça que je recherche le plus.
C'est sans doute différent pour beaucoup de gens, mais pour moi qui ai mis des années à assumer que j'écrivais et qui ai très longtemps opposé cette facette de ma vie à ma "vie odinaire", l'édition c'était un peu le moyen de révéler mon identité secrète au grand jour.
Avec, évidemment, plein d'argent à la clé pour vivre comme Beigbeder
Aujourd'hui, je commence à sortir de cette dualité. Au final je pense que le desir d'édition est étroitement lié à ce qui nous pousse à écrire en premier lieu. Et pour moi, c'était d'exprimer une partie de moi que je n'arrivais pas à assumer au quotidien, d'où l'envie qu'un éditeur le révèle à ma place.

En tout cas merci pour ce sujet, c'est bien j'avance mieux qu'avec un psy.

HilnaMacPhom a écrit:

C'est sans doute différent pour beaucoup de gens, mais pour moi qui ai mis des années à assumer que j'écrivais et qui ai très longtemps opposé cette facette de ma vie à ma "vie odinaire", l'édition c'était un peu le moyen de révéler mon identité secrète au grand jour.

Aujourd'hui, je commence à sortir de cette dualité. Au final je pense que le desir d'édition est étroitement lié à ce qui nous pousse à écrire en premier lieu. Et pour moi, c'était d'exprimer une partie de moi que je n'arrivais pas à assumer au quotidien, d'où l'envie qu'un éditeur le révèle à ma place.

Ah, tu as exactement mis les mots sur ce que je ressens ! J'écris depuis toujours et j'ai toujours senti ce décalage entre l'écriture et le reste de mon existence. Je me sentais honteuse de préférer "fantasmer ma vie" en restant chez moi à écrire que de "vivre", justement... Pendant des années, j'ai espéré que ce travers me passerait mais toujours, je me retrouvais de nouveau enfermée chez moi, immergée dans mes histoires, parfois pendant plusieurs mois par an. J'ai souvent pensé que, si je n'avais pas eu ce besoin viscéral d'écrire, j'aurais fait une meilleure carrière universitaire, eu plus d'amis, une famille, etc. Cette dichotomie dans ma vie a toujours été une grande source d'angoisse. Depuis que j'ai décidé de sortir au grand jour, et de faire quelque chose de cette passion de l'écriture, je dors beaucoup mieux ! Je me sens plus en accord avec moi-même et j'ai moins l'impression de rater ma vie.