Bonjour tout le monde.

Suite à d'intéressantes discussions dans un autre sujet sur JE, j'en viens à me poser la question de savoir pour quelles raisons ou, quelles sont les raisons qui poussent les JE ou au sens plus large, les auteurs ou auteures à vouloir être édités.

Que ce soit par des ME à compte d'éditeur ou d'auteur ou en auto-édition.

Ça peut revêtir plusieurs aspects :

- Qu'attendez-vous du fait d'être édité ?
- Pourquoi est-ce important d'être édité ?  

Je n'ai pas trouvé de sujet qui en parle ici. Sauf à avoir mal cherché, ce qui n'est pas à exclure.

Pour ce qui me concerne si je présentais mes écrits à des ME, ce serait vraiment pour avoir une sorte de "reconnaissance par les autres" de la valeur de mes écrits et donc de ma propre valeur par contre coup.
Une sorte de reconnaissance "officielle" valorisante.
Flatter mon Ego quoi...  
Soyons clairs !  

Je n'envisage pas de dire ou de penser qu'il y aurait de "bonnes" ou de "mauvaises" raisons.
Juste curieux de savoir pourquoi.

En toute amitié, Philippe.

Contente que tu aies ouvert ce topic hihi

Perso : Je veux être éditée de manière globale (que ce soit avec un éditeur ou en auto-édition) pour la même raison que toi, pour y donner de la valeur et me sentir plus légitime. C'est la matérialisation d'un projet. Histoire de dire "j'ai fait ça", que ça fasse parti de mon bagage.

Ensuite, par une maison d'édition car 1) j'ai franchement pas envie de m'occuper de tout ce qui est administratif et promotion. Moi je veux juste écrire des histoires point barre. 2) Pour aussi avoir un jugement de la part d'un pro, j'ai tjrs peur qu'en faisant de l'auto édition je publie une grosse daube sans m'en rendre compte. Etre acceptée par un éditeur, c'est un peu la confirmation de la qualité de mon travail et ça donne confiance en soi. (Déjà que j'accepte pas les compliments pcq j'me dis tjrs que les gens disent ça pour être gentils (oui j'ai un pb de confiance en soi ) , alors venant d'un pro je les accepterai + pcq ils n'ont aucune raison de pas me tacler comme une bouse)

Pour ma part, c'est pour être lue et toucher le public le plus large possible. Depuis que je suis gamine, ma passion absolue, c'est de raconter des histoires. Cela fait des dizaines d'années que j'écris toute seule dans mon coin, et franchir le pas de faire lire mon texte à des inconnus a, en quelque sorte, changé ma vie. Cet hiver, j'ai été prise d'une sorte de sentiment d'urgence, qui me poussait à faire lire mes textes le plus vite possible. Même si je ne suis pas encore publiée (j'ai bon espoir que ça arrive un jour), rien que le fait d'avoir partagé mes textes sur des plateformes d'écriture, de les avoir montrés à des bêta-lecteurs et envoyés à des ME m'a apaisé.

Moi j'en sais rien. Y'a des gens qui veulent être astronautes... avoir un livre avec mon nom dessus, c'est mon rêve de gamine.
Et il y a quelque chose de grisant à être lue.

Heu.. Pourquoi faut-il sonner à La porte alors qu'on peut entrer lorsqu'elle est ouverte ?
Les débats sont toujours tops ici!

Je ne sais pas si ça t'intéressera ProfSamedi mais j'avais posé une question adjacente l'an dernier :
https://www.jeunesecrivains.com/t54745-est-ce-votre-but-principal-d-etre-edite-a-compte-d-editeur
Il y a eu des réponses intéressantes à l'époque, même si je pense que les gens ont évolué et mûri dans leur réflexion depuis. (Sauf moi parce que j'ai été prise par autre chose.)

@now@n a écrit:

Je ne sais pas si ça t'intéressera ProfSamedi mais j'avais posé une question adjacente l'an dernier :
https://www.jeunesecrivains.com/t54745-est-ce-votre-but-principal-d-etre-edite-a-compte-d-editeur
Il y a eu des réponses intéressantes à l'époque, même si je pense que les gens ont évolué et mûri dans leur réflexion depuis. (Sauf moi parce que j'ai été prise par autre chose.)

Oui, je te remercie. En faisant mes recherches pour voir si ce sujet avait déjà été traité sur JE, j’ai découvert ton Topic dans lequel j’ai effectivement relevé d’excellentes réflexions sur la publication et le désir de l’être à compte d’éditeur.
J’espère aller plus “avant” (dans le temps) dans le sens voir ce qui préside au désir d’être édité. Car pour faire le choix de compte d’éditeur ou pas, il faut d’abord choisir de se faire éditer. Mais ton questionnaire contient un bon nombre de réponses qui vont dans ce sens.
Peut-être justement, pourrons-nous voir s’il y a une évolution ou un changement d’idée dans ce domaine.
En attendant, merci pour le lien qui va pouvoir ainsi servir à tout le monde.

Bonjour Philippe

La raison pour laquelle je souhaite être éditée ? J'ai toujours été une bonne élève à l'école, j'ai l'habitude des bonnes notes. à côté de ça, je n'ai plus l'âge de faire des études, quoique... Quand on sait que le métier d'écrivain c'est faire ses devoirs sans qu'on nous le demande, et bien le fait qu'un professionnel vienne me dire que mon travail vaut le coup d'être publié, me réjouit. Ca me fait l'effet : Yes, encore un bon point !
Un peu con comme attitude, mais tellement valorisant.

Bonne journée.

Alors pour ma part, c'est exactement pour les deux raisons citées plus haut par Hodobema :

1) Pour le travail de corrections éditoriales. C'est un moment parfois difficile, qui peut fragiliser, mais j'ai énormément appris quand je suis passée par là pour mon recueil de nouvelles. J'ai eu le sentiment que mon éditeur avait vu ce que les nouvelles voulaient dire / où elles voulaient aller, et qu'il m'a aidée à leur faire atteindre leur but encore mieux. A être plus drôles quand il s'agissait d'être drôle, plus étranges et angoissantes s'il le fallait, ou plus mélancoliques. Je garde un merveilleux souvenir de ce travail sur le texte, et j'ai envie d'y retourner car ça m'a donné plein de clés pour l'écriture ensuite, m'a renseignée sur pas mal de tics que je traînais, et vraiment, la qualité du texte s'en est ressentie.

2) J'écris déjà en parallèle d'un boulot très prenant. C'est comme avoir deux jobs. Quand je finis la première journée, j'entame la deuxième - ou j'écris le week-end. Ce qui fait que je ne souhaite absolument pas passer par l'auto-édition et avoir encore, en plus, tout le travail d'éditorialisation, de communication, etc. Ca voudrait dire avoir 3 boulots en même temps, et je ne suis pas prête à faire ça - surtout que j'écris vraiment lentement, et pas des trucs très vendeurs, je pense. En tout cas, j'admire les auteurs qui parviennent à faire toute la chaîne !

3) Il y a bien sûr l'aspect reconnaissance, mais il est vraiment plus secondaire et, surtout, corrélé au premier point. Pour moi, quelqu'un qui reconnaît mon travail, c'est quelqu'un qui le prend assez au sérieux pour qu'on se penche dessus et qu'on l'améliore. Et je suis plus sensible ensuite à la reconnaissance des lecteurs, qui elle, me rend toute chose.

Je contre-réponds à ta question : moi je ne cherche pas à être édité, pour autant j'aime beaucoup écrire, pratiquer l'écriture pour le plaisir de créer des univers, des personnages mais je m'en fiche royalement, au fond. Pas que je ne respecte pas le projet de ceux qui tiennent à éditer, ils ont leurs raisons et je les respecte.

À mon niveau en tout cas beh... Y a un mélange de choses. Je crois qu'adolescent je voulais vraiment écrire ET être édité un jour, je voyais ça comme un accomplissement ultime en soi. Et puis j'ai fait un Bac littéraire et j'ai eu le sentiment de me prendre trois ans consécutifs de claque, tellement d'œuvres, tellement d'auteurs un millions de fois plus talentueux, avec des vécus si intenses, qui ont des 'vraies' idées à exprimer, tandis que moi j'étais là avec mes délires manga/star-wars/fantasy. Je me suis sentis con ça a détruit toute ambition écrivaine Quand bien même j'arriverai à terminer un roman, là, ce mois ci, quelle légitimité j'aurais à vouloir absolument qu'il soit en rayon des librairies ? Qu'est ce que j'ai de si important à dire ? Ai je un tant soit peu de talent pour l'écrit ?

La réponse à toutes ces questions non lol pas du tout bah voila, ça s'arrête ici. Je me contente d'écrivailler et de participer à des jeux de rôle littéraires, c'plus marrant. Et si j'écris un truc il restera dans des boîtes à archives pour hiberner, c'est ça place, ça m'apaise, j'aime bien les animaux qui hibernent, rien qu'y penser ça me calme. Après, si quelqu'un me proposait un jour de placer une nouvelle dans un magazine, voire dans une recueil, et mieux : que ça me rapporte de l'argent, mais : yolo ! Je vais pas dire non (surtout à l'argent, j'aime l'argent, plus que les animaux qui hibernent) mais une fois encore : je ne pense pas que ce sera l'accomplissement ultime que je me figurais adolescent. Balek quoi, je pense que j'oublierai encore de le dire à ma mère, et genre six mois plus tard elle l'apprendra de quelqu'un d'autre et elle commencera à râler 'mais t'as publié un truc et tu m'as rien dit ? Pourquoi tu me fais toujours ça ? Fils indigne !'.

Pour devenir riche et célèbre

Blague à part,

Je pense que je veux être éditée pour partager mes histoires. J'ai toujours aimé créer et surtout partager. Alors on pourrait me dire qu'il y a l'auto-édition, mais je n'ai pas le temps avec mon métier de me mettre dans tout ce qui est administratif du coup, je suis bien contente que quelqu'un le fasse pour moi .
Ensuite, c'est un rêve. Avoir son nom sur la couverture, j'en ai toujours rêvé depuis toute petite: c'est un peu laisser une trace dans la vie

Bonjour à tous ! très intéressant de lire vos avis sur la question ! Vichyssoise, le nom sur la couverture, j'en rêve depuis longtemps aussi !

Pie Rat, tous les grand écrivains que tu as étudié en cours ont certainement eu des moments de doute aussi, et on commencé par écrire des trucs pas terrible ! Toutefois, tu as l'air assez lucide dans ton argumentation donc si c'est ton choix, pourquoi pas, écrire dans l'ombre à ses avantages ! Ma mère aussi aurait ce genre de réaction

Personnellement je souhaite m'auto-publier pour avoir le plaisir de matérialiser un projet et en plus être libre de tout l'aspect artistique et promotion.
En tout cas, on va pas se la cacher, c'est une putain de fierté de voir son livre entre les mains de parfaits inconnus. C'est grisant de savoir que, de manière assez minime certes, on apporte certaines émotions aux inconnus qui nous liront.

J'ai été publié en Juillet 2020 à l'âge de 71 ans. Auteur sans passé et certainement sans avenir j'éprouvais le besoin urgent de me confronter au jugement d'autrui.

Jean Luc Werpin a écrit:

J'ai été publié en Juillet 2020 à l'âge de 71 ans. Auteur sans passé et certainement sans avenir j'éprouvais le besoin urgent de me confronter au jugement d'autrui.

Bonsoir Jean-Luc.

Tu me donnes tout espoir pour le cas où je tenterais l'aventure .
Tu dis :
"Auteur sans passé et certainement sans avenir"
N'en sois pas aussi certain.
On ne peut certes pas revenir sur le passé, mais l'avenir est devant nous (jusqu'à preuve du contraire)
Charles Franklin Kettering a dit : (source Google)
Je m'intéresse à l'avenir parce que c'est là que je vais passer le reste de ma vie.
J'aime assez cette vision des choses.

Par parenthèse, aurais-tu l'amabilité de nous éclairer sur la nature de ta publication ? Sans obligation bien sûr.

En toute amitié, Philippe.

Profsamedi a écrit:

Par parenthèse, aurais-tu l'amabilité de nous éclairer sur la nature de ta publication ? Sans obligation bien sûr.

En toute amitié, Philippe.

Je suis un assembleur de petits mots, un poète pauvre en mots et en vers. Mes poèmes sont dérivés du Haïku. Haïku que je pratique encore avec mes amis japonais francophiles puisque chaque mois, je participe à un Kukaï virtuel sous l’autorité du poète Yasushi Nozu. Je collabore aussi en qualité d’auteur et de critique aux anthologies du Haïku University. Mes Haïkus sont traduits et parfois discutés dans des revues purement japonaises. en 2020, j’ai publié un premier recueil chez Jacques Flament. Cet éditeur a accepté de publier mes Menues Monnaies, un recueil de 258 tercets. À présent, je travaille à la mise en forme d’un nouveau recueil de « Tristiques ». Ces tristiques sont des tercets dérivés du Haïku Oulipien Généralisé défini par le poète Jacques Roubaud. Je devrais proposer aux éditeurs éventuels un recueil de +/- 300 tercets basés sur des métriques 5/3/5, 3/5/3, 3/2/3, 2/3/2 et 2/1/2 ( ces chiffres correspondent au nombre de syllabes de chaque vers du tercet).
Dans un de mes messages sur ce forum, j’ai posté quelques exemples choisis parmi mes Menues Monnaies.