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 [Hexagone 5] Pasifaea + accueil provisoire d'Aomphalos

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Pasiphae
   
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Hexagone 5.

Me visiter, pour un thé.

De là où je viens, il n'y a rien à dire.

Là où j'ai grandi, il n'existait aucun livre remarquable. Pas une seule phrase, pas un seul mot, et pas de nom, sur les couvertures.

Mes ancêtres ont cherché pendant des siècles une relique à adorer ; toutes les Zones possèdent la leur. On dit qu'en section 45679-B, c'est une "Ode au chien fourbu", et qu'une sorte de messe a lieu à intervalles réguliers autour de ce texte abêtissant. On dit aussi que dans la Zone brune, les chiens travaillent avec les humain·es.

Mes ancêtres ont marqué tous les livres examinés ; mes ancêtres ont cherché des suites répétées de caractères, en vain. Ils ont cherché une symétrie dans la disposition des livres, en vain.

Dans l'Hexagone bleu, trois livres de rang commençaient par la lettre "P". C'est tout.

*

Je n'ai jamais lu de livre. Lorsque la Bibliothécaire m'a remis la clef du 4, j'ai été prise de tremblements.

*

Quand j'ai posé mon sac de voyage au sol, j'ai entendu deux choses : "fils de pute", et le bruit d'un corps qui tombe. C'est le voisin du 6. Il n'avait pas l'air menaçant, pourtant.


Dernière édition par Pasiphae le Lun 15 Mar 2021 - 19:17, édité 1 fois
 
Pasiphae
   
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Quand j'étais petite, je pensais au premier livre que je lirais. Des livres, j'en ai ouvert quelques-uns ; on me disait qu'ils avaient tous été répertoriés, qu'aucun d'entre eux ne présentait d'intérêt.

Petite, quand même, j'ouvrais les livres. Je regardais les lettres.

Il existait une suite de caractères que j'avais apprise par cœur, avec une infinie tendresse.

Spoiler:

Je ne l'ai jamais récitée à voix haute. La suite m'appartenait.

*

J'ai vite résolu de quitter la Zone sans texte. Je savais bien que les reliques de zones me seraient inaccessibles : elles sont gardées avec le plus grand sérieux.

*

Quand j'ai entendu la rumeur – la rumeur se propageait vite – j'ai pris mon sac à dos. Je l'ai rempli de mon nécessaire à thé, et d'un très long fil.

*

J'ai joué le rôle d'Ariane, fixant le fil au livre qui contient la suite de caractères ; c'est un livre de l'Hexagone où je suis née, et où j'ai grandi. J'ai pensé qu'un jour, peut-être, je voudrais retrouver cet Hexagone, bien que personne n'y vive désormais.

J'ai déployé le fil. J'ai pris du temps. J'étais effrayée.

*

Je me tourne vers la première étagère. J'essaie d'imaginer ce que j'ai envie de trouver ; je pose la main droite sur la tranche du premier livre. Le thé, fumant, m'attend au centre de l'Hexagone. Le livre et moi, nous formons un couple harmonieux, pensé-je en m'asseyant, en tailleurs, devant la théière.
 
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Livre 1.

La Ravie, Marguerite de Restif, 1824

Citation :
Dans La Ravie, Marguerite de Restif fait se rencontrer deux de ses obsessions ; les fleurs jaunes, en quantités indécentes, et les lesbiennes. Les lesbiennes couvrent leurs appartements de fleurs, et les fleurs copulent. La critique Maximilienne de Sarrazy avance l'hypothèse que De Restif exploite le motif du souci, lequel motif serait une resucée des soucis dépeints dix ans plus tôt par Septimea Calendula dans Les Belles équipées. On croit pouvoir établir avec le plus grand sérieux que, pourtant, De Restif n'avait jamais adhéré à l'entreprise de réforme de la littérature par les fleurs de son aînée ; les deux autrices s"étaient battues en duel à ce propos ; elles avaient pour témoins leurs amantes respectives, Renée Vivien et Salomonea Calendula. De Restif semble avoir survécu au duel, puisque la publication de La Ravie est postérieure à la date, attestée, du duel : le 16 août 1821. Maximilienne de Sarrazy résout ce qui, selon elle, n'est pas vraiment un paradoxe : le souci calendulien n'est pas une plante vénéneuse, mais une fleur des champs, relativement simple, associée aux scènes d'enfance et de guérison ; le souci restifien, quant à lui, n'intervient que dans des intérieurs cossus, étouffants et morbides, où il semble venir symboliser la quête éperdue des plaisirs saphiques.

Je suis un peu étourdie par cette quatrième de couverture. Je comprends qu'un livre n'est jamais seul ; La Ravie est une petite sœur, un rien boudeuse, des Belles équipées. Je rêve toute l'étagère que viendrait former l'œuvre de Septimea Calendula ; si la critique parle de scènes d'enfance et de guérison, je ne peux qu'imaginer les titres des ouvrages multiples où enfance et guérison se partagent une même fleur jaune ; tiens, imaginons : La petite chambre, Un plâtre, Convalescences estivales, Suzette et Lison. Je rêve aussi les livres écrits par Marguerite de Restif après le duel ; a-t-elle tué celle qu'elle admirait sans doute, avant de la dépasser ? dépasse-t-on nos aînées ? et la critique ? pourquoi tentait-elle si fort de réconcilier les deux autrices ? et les amantes ? quel livre racontera leur histoire ?
 
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Je m'installe confortablement sur le tapis qui recouvre le sol de mon Hexagone, et me verse une première tasse de thé à la rose.

J'ouvre enfin le premier livre. La Ravie, 1824.

La Ravie, Marguerite de Restif:
 
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Livre 2.

Lire par les fleurs, Maximilienne de Sarrazy, 1976

Ce livre est charmant. Quand on l'ouvre, des fleurs séchées s'en échappent, et je me souviens, d'un coup, que la voisine du 13 utilise ces dernières dans une délicieuse recette de gelée. Je fourre ces fleurs dans mes poches pour les lui apporter plus tard ; n'ayant aucune connaissance en botanique, je serais bien incapable de les apparier à leur nom de fleurs. Il y a des fleurs jaunes, longues et piquantes ; deux exemplaires d'une fleur mauve à pétales larges ; un seul d'une fleur blanche et duveteuse, et trois de petites fleurs bleues, vraiment minuscules. Fascinée, je passe en revue les noms de fleurs que j'ai déjà entendus : souci... rose trémière... pensée... violette... tulipe... azalée...

Citation :
Si Gustave Lançon, dans son Hommes et livres : études morales et littéraires, encourage une approche simple et raisonnée de l'histoire littéraire, il semble oublier qu'en son époque, de nombreuses autrices lesbiennes firent salon, firent cénacle, burent le thé et révolutionnèrent les motifs traditionnels de la littérature masculine. Lire par les fleurs encourage une approche de ces textes respectueuse de leur démarche esthétique : à textes fleuris, lecture florale. Nous tentons, après un bref panorama de la littérature lesbienne florale de ce siècle, d'expliquer les premières bases de notre méthode de lecture, puis de les appliquer à une constellation de textes : aussi bien ceux de Septimea Calendula, que ceux de Renée Vivien, Marguerite de Restif, Salomonea Calendula, Violette Haubefrois, Colette, Lise de Garce et, pour les étrangères, Natalie Clifford Barney, Myriam Sahraoui, Wu Tsao ou Anne Lister.
 
Noise in 1953
   
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Noise in 1953  /  Tycho l'homoncule


J'étais venu te rendre La Ravie, que j'ai lu avec attention (toujours Calendula, toujours ces derniers jours) lorsqu'il s'est passé quelque chose. Plutôt, il ne s'est rien passé devant moi, cela était déjà là quand je suis arrivé — depuis quand ? — était-ce déjà là la dernière fois ? Cela... c'est à l'entrée de ton hexagone, gravé sur le côté d'une des étagères, on peut le lire ici — viens, approche-toi :

wiem wszystko. dcera heliose, a veged kozel van

Cela est du morellien, ou peut-être une version ancienne de cet idiome que l'on parle chez moi (l'ordre des mots me semble lointain, ampoulé, comme venant d'une autre contrée, encore éloignée de la mienne). Vulgairement, cela pourrait se traduire par : Je sais ce qui est; — non... Je sais tout. La fin; non, non... ce n'est pas ça non plus — plutôt : Je sais tout. Ta fin est proche Pasifaea.

Je crois que qu'une chose ici te veut du mal... Parfois, on entend des rumeurs sombres dans les couloirs de Babel, mais je ne pensais jamais en rencontrer une de mes yeux... Je ne sais pas pourquoi le mot a été écrit dans ce langage — oserai-je dire le mien, et celui d'un autre qui rôde ? — d'ailleurs, chez moi, on se contente souvent de le parler, et de le trouver çà et là, par hasard, dans les livres, ceux que je ne pourrais plus lire aujourd'hui — mais jamais je ne l'ai écrit autrement qu'avec ma bouche — ni moi, ni ma mère, ni mon père... — l’orthographe je la devine ; chez nous le morellien est une langue de sons.

Peut-être es-tu en danger (sûrement).
 
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Je prends La Ravie entre mes mains.

Je commence à regretter que le premier des livres ait été, pour moi, un roman de gare ; qu'il ait été lié à Septimea d'une façon ridicule et, pour elle, indécente. Peut-être ma fin est proche. Je pense au fil tendu depuis ma Zone, et je te remercie, Noise.

Spoiler:

Ton Hexagone est lié au mien d'une façon absurde. Dans ton Hexagone, Septimea est un mystère plein de feu et de passion, de langues murmurées ; dans le mien, c'est le nom d'une obscure romancière, assassine et jalouse. J'en ai presque honte. Et voilà que la langue des murmures est écrite – écrite pour la première fois – ici, dans le 5.

Je te remercie, Noise. Je ne sais pas quoi faire de cette information. Je vais me mettre au travail ; qu'au moins, ma fin ait du sens.
 
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Livre 3. le livre de Curt

Curt a laissé un livre en bas d'une étagère ; l'enfant a cru être discret, mais je l'ai vu. Je monte jusqu'à mon cœur l'ouvrage, léger...

Ses pages sont déchirées. Comme si de petits animaux voraces s'étaient jetés sur elles, puis les avaient, à plusieurs, déchiquetées. Je repense aux souris que Scezelivo cache dans ses poches. Le 1 et le 7 ne sont pourtant pas voisins...

Le livre, malgré ses déchirures, laisse deviner quelque chose :

Citation :
Prologue : ...................................................................................................................................
Il était une fois, il y a bien longte..............................................................................................
et grand lac, dont les paroi........................................................................................................
l recelait un tr..............................................................................................................................
jamais ! ........................................................................................................................................
Ce fut un comble, bien sûr, et Y................................................................................................
tinuait de participer aux ch.......................................................................................................
car................................................................................................................................................
pourtant ?....................................................................................................................................
......................................................................................................................................................
Chapitre I ....................................................................................................................................
On voit, depuis l'an 1997,..........................................................................................................

Je pense au lac dont parlaient Jasmin, Liseth et Morne. Je pense à l'an 1997, au cours duquel je commençais d'apprendre la suite de caractères, et je pense aux débuts de contes qui n'ont pas de fin. Le cadeau de Curt est un beau cadeau ; il me distrait des inscriptions en morellien.
 
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Livre 4.

Trop de trèfle, Sara Fidelio, 1855

Ce livre est étrange. Quand je le sors des rayonnages, une enveloppe tombe sur le plancher de mon Hexagone. Je ne sais pas si l'enveloppe était glissée entre ses pages, ou si l'enveloppe était dissimulée contre le mur.

Citation :
Trop de trèfle... j'étouffe... c'est entre les lianes, dans la forêt, que j'étouffe. J'étais partie petite ramasser des bouquets, j'étais partie en quête des animaux. On me donnait des paniers, on me donnait des conseils, on me donnait du ruban. Pour mes cheveux, on me donnait du fil, du fil à retordre, et puis j'étouffe... les fleurs de saison, toutes les fleurs croissent entre les dalles... on dirait que les trèfles sont de l'herbe folle, on dirait que ma jupe s'enlise, on dirait bien que j'étouffe... trop de trèfle...

La quatrième de couverture de ce livre est étrange. Sa langue ne ressemble ni à celle, édulcorée et prévisible, de Marguerite de Restif ; ni à celle, odorante et vive, de Maximilienne de Sarrazy. Sa langue étouffe l'autrice qui en est à l'origine, comme si l'autrice s'était engluée dans le papier. J'imagine... que Sara portait des jupes longues, et des rubans à ses cheveux. Qu'on l'a piégée. Je ne pense pas que les trèfles, ou les fleurs, ou même la forêt, jouent le plus petit rôle dans ce traquenard. Je pense que Sara Fidelio était une jeune fille très sage, qu'on ne l'envoyait pas en forêt, seule, avec un panier, et qu'elle biaise. Je me demande pourquoi l'autrice biaise, pourquoi sa langue se tord et pourquoi elle ne me dit pas, tout de bon, ce qui l'étouffe.


Dernière édition par Pasiphae le Jeu 4 Mar 2021 - 1:43, édité 1 fois
 
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l'enveloppe

L'enveloppe contient une seule feuille, et la feuille est marquée d'une seule ligne :

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Livre 5.

Les Belles équipées, Septimea Calendula, 1814

Mon cœur est serré d'avance. Comment ai-je pu croire que ma Septimea et celles de Noise formaient une seule personne ?

Citation :
C'est un champ de fuite.

Elles sont le nom qu'on donne

Aux fleurs. On les appelle –
Souci, On les appelle –
Pensée.

Je fus l'échappée, qu'on a ex-
tirpée, ou le souci bleu

Qu'on a arraché.

La fleur – ou la pitié. Ce qu'on
Nomme,
 
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Livre 6.

Cénaclières, Ito Shimaz, 2015

Quatrième de couverture a écrit:
Dans Cénaclières, Ito Shimaz condense son travail de thèse ; désormais professeure des universités à Johannesburg, elle enseigne l'histoire littéraire française du XIXe siècle "par son revers", a-t-elle expliqué lors d'un entretien donné à la SABC 1. Elle dit que cette idée lui est venue lorsqu'elle a rencontré, sur les quais de Seine, Jeanne de Sarrasy, la fille de la célèbre critique Maximilienne, qui dans Lire par les fleurs avait tenté une approche des textes floraux respectueuse de leur composition, florale.

Dans Cénaclières, la jeune chercheuse retrace pour nous l'histoire des autrices lesbiennes qui, au XIXe siècle, firent salon sans les hommes, et élaborèrent ensemble une science des fleurs proprement littéraire, indécidable, indécodable.

Spoiler:


Dernière édition par Pasiphae le Jeu 4 Mar 2021 - 16:46, édité 1 fois
 
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Il y a quelque chose, en moi, de fasciné. J'essaie de comprendre comme une jeune femme japonaise de mon époque peut, sur les conseils de sa mère, partir à l'autre bout du monde pour retrouver la trace de femmes anciennes – et oubliées. Je vois se dessiner le réseau complexe et passionnant de jeunes femmes qui étudient, qui écrivent, qui se réunissent le samedi dans de petites pièces mal aérées et servent du thé brûlant dans les tasses de leurs amies. Elles écrivent ensemble, pensent ensemble ; et naturellement, on les oublie. Mais d'autres prennent le relai, cent ans plus tard ; plus seules et secrètes encore.

*

Je me demande si l'Hexagone 5 recèle tous les livres de ces femmes : celles qui, lesbiennes, écrivaient ensemble ; celles qui, plus tard, les redécouvraient et sentaient leur âme, brusquement, s'élargir sous la pression d'une joie secrète. Je ferme les yeux, me les frotte – j'évoque les plantes tubulaires du désert de l'Ouest, couvertes d'inscription. C'était un charmant mystère, mais un mystère impuissant face à celui qu'écrivent ensemble les femmes de l'Hexagone 5.
 
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Livre 6. suite

(Cénaclières, Ito Shimaz, 2015)

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Livre 7.

Ma vie sur les quais, Magdalena S., 2019

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