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 Faut-il savoir s'imposer pour décrocher un contrat d'édition ?

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Plumerose
   
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Plumerose  /  Tentatrice Alopécique


Mokkimy a écrit:


En tout cas, je n'aime pas l'excuse du "si je ne trouve pas d'éditeur, c'est parce que je suis une femme." T'as qu'à prendre un pseudo d'homme lorsque tu envoies tes manuscrits et tu verras si cela fait une différence.

Entièrement d'accord, j'y ai pensé !!! MAIS il est vrai que les femmes sont souvent exclus des gros prix littéraires, ce n'est pas "une excuse", juste : j'énonce une réalité !!!

Sinon : voilà, tu as dit l'essentiel au sujet de Marie Vareille, c'est un bon modèle à suivre !!!

Et d'autres, comme Mary Higgins Clark : un parcours méritant, cette grande dame, moralement grande, qui s'est retrouvée seule dans le Bronx, veuve avec cinq enfants !!!
Et elle s'est accrochée jusqu'à réussir, ça n'a pas marché du premier coup non plus...  Wink

Je fais réponse aux autres réponses en fin de journée !! :flower:

MAIS VOILA : oui, l'idée est là : faut-il s'imposer de cette façon-là ? Je pense aussi que oui, mais c'est plus dur quand on n'a pas le tempérament à s'imposer, à la base... Rolling Eyes  Mais ça s'apprend, j'apprends... Wink


JUSTE UNE CHOSE : mon post n'est pas "un coup de gueule", mais UNE VRAIE QUESTION avant tout !!! Wink
 
Ahava-brumes
   
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Comme à peu près dans tout les milieux, pour y arriver il faut croire en soi, sinon pourquoi les autres croiraient en nous?
 
Leah-B
   
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Sujet très intéressant pour moi qui suis un perdreau de l'année dans le monde de l'écriture.

Il y a quand même quelques points sur lesquels j'aimerais rebondir.

Pour ce qui est d'avoir confiance en soi etc. : Non, je ne pense pas qu'il soit essentiel d'être quelqu'un d'affirmé pour réussir dans ce milieu. Là comme ça je pense à Janis Joplin (bon, pas le même domaine). C'était à priori pas vraiment le genre de personnalité hyper à l'aise de base. Et pourtant...

Pour ce qui est de passer à la télé, mazette tu as bien le temps de te poser la question !

Ce qu'il est important de bien dissocier, c'est "ne pas être sûre de soi" et "se tirer une balle dans le pied". C'est certain que si tu te gardes d'envoyer ton texte au ME qui t'intéressent sous prétexte que tu es une femme... Ou dans un autre genre, ceux qui commencent leurs lettres d'accompagnement via des formules style "Mille pardons de vous envoyer ce déplorable torchon, je vous témoignerais une reconnaissance éternelle si vous osez posez les yeux dessus" !

Pour ce qui est du parcours, je pense que c'est un gros écueil de se focaliser sur "Bidule a fait comme ça..." Personne ne s'est jamais illustré en foulant un chemin déjà emprunté. (le petit poucet, peut-être) Donc, non tu ne seras pas obligé de passer par la case Harlequin si tel n'est pas ton dessein (le mien non plus).

Après, concernant le "se trouver au bon moment et au bon endroit", bien sûr... Mais là, dessus, personne n'a la main. On ne choisit ni son milieu, ni son époque. Alors faisons avec ce qu'on a ! Et là, ils nous appartient pleinement d'oser provoquer notre chance. Fonctionnera ou fonctionnera pas...

Là où je te rejoint, c'est sur la place attribuée à l'image. Autrefois, l'auteur était un nom sur une couverture. Aujourd'hui, c'est un sacré + ( qui deviendra essentiel ?) que de se montrer actif ailleurs. J'ai un petite compte auteur sur Instagram et je suis parfois édifiée devant ce à quoi d'autres sont prêtes pour faire parler d'elles... Enfin, c'est un autre débat, et en attendant, elles font plus de ventes que moi.

Dans tous les cas, j'aime bien l'idée de se chercher des moyens plutôt que des excuses Smile

 
Molly
   
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Sujet déplacé
 
Plumerose
   
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Plumerose  /  Tentatrice Alopécique


Déjà, merci à toutes pour vos réponses, brèves ou longues !

Alors, en vrac et entre autres, ce qui me parle pas mal : LEAH

- "Ce qu'il est important de bien dissocier, c'est "ne pas être sûre de soi" et "se tirer une balle dans le pied"

- "il nous appartient pleinement d'oser provoquer notre chance."


- et toute la petite réflexion au sujet de l'image de l'auteur, car oui, on lui en demande de plus en plus... (on a fait poser Houllebecq pour réaliser les marque-pages avec sa photo dans un truc d'agriculture, c'est dire !!)

@AHAVA-BRUMES :

- pour y arriver il faut croire en soi, sinon pourquoi les autres croiraient en nous?

Et c'est bien pour ça que je crois qu'on ne peut réussir un peu qu'en gagnant confiance en soi, donc en s'imposant, quoi. (mais attention, pas en dégoûtant les autres comme un auteur que j'ai eu en MP et à qui j'ai expliqué que mieux valait cibler ailleurs que chez les auteurs eux-mêmes débordés, etc... le type ose me répondre : "Lisez !" !!! Surprised


@YAËLLE et  @SELENE :

Bon, oui... persévérer, mais quand même, on ne peut pas nier certaines choses, mais le dire et poser des questions, Yaëlle, ce n'est ni "un coup de gueule" ni "râler" (là encore : "la femme doit se taire", non, quoi !!! Surprised )

Au contraire, énoncer les choses et poser des questions peut être éclairant, c'est toi qui le voit comme étant "râler" ou "coup de gueule", Yaëlle... (ton interprétation... ) Wink


@AZABY :

- "Ce qui pèche, vraisemblablement, c'est le texte en lui-même. Car quand on débute, nos textes ne sont pas toujours publiables. Ce n'est pas un mal, loin de là : mais ça explique pourquoi la majorité des primo-romanciers ne trouvent pas preneurs."

ALors, ça, vu les merdes qu'on trouve de plus dans les grosses ME, heu... comment dire ? NOn, non, et non.
Et que signifie "pas publiable" ??? Cela signifie que "ça ne se vendra pas". Pas "c'est mauvais", et de loin pas pour nombre de manuscrits, mais ceci est bien autre chose encore...

Comme je ne peux pas citer de noms, hein... mais franchement, quand on voit ce qu'on voit dans les rayons des librairies, publiés par les grosses ME, non mais au-secours, quoi !!!  affraid  affraid  affraid


PS : quand même, pour la remise en question, oui, je l'ai fait et ai retravaillé parfois de façon dingue, mais vraiment !!! Nouveaux Auteurs m'a servi à ça aussi, entre autres.

Et là, je relis ma dystopie : que de maladresses  pale , surtout au début... sans compter les incohérences à rattraper  affraid  car j'ai écrit très vite, enfin bon... je fais le plus gros et passe en romance, car le concours a une DL !!!  :write:  :write:  :write:  contrat - Faut-il savoir s'imposer pour décrocher un contrat d'édition ? - Page 2 770102

Bises à toutes !  :flower:
totoro
 
Azaby
   
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Plumerose a écrit:


- "Ce qui pèche, vraisemblablement, c'est le texte en lui-même. Car quand on débute, nos textes ne sont pas toujours publiables. Ce n'est pas un mal, loin de là : mais ça explique pourquoi la majorité des primo-romanciers ne trouvent pas preneurs."

ALors, ça, vu les merdes qu'on trouve de plus dans les grosses ME, heu... comment dire ? NOn, non, et non.



Et que signifie "pas publiable" ??? Cela signifie que "ça ne se vendra pas". Pas "c'est mauvais", et de loin pas pour nombre de manuscrits, mais ceci est bien autre chose encore...

Comme je ne peux pas citer de noms, hein... mais franchement, quand on voit ce qu'on voit dans les rayons des librairies, publiés par les grosses ME, non mais au-secours, quoi !!!  affraid  affraid  affraid


PS : quand même, pour la remise en question, oui, je l'ai fait et ai retravaillé parfois de façon dingue, mais vraiment !!! Nouveaux Auteurs m'a servi à ça aussi, entre autres.

Et là, je relis ma dystopie : que de maladresses  pale , surtout au début... sans compter les incohérences à rattraper  affraid  car j'ai écrit très vite, enfin bon... je fais le plus gros et passe en romance, car le concours a une DL !!!  :write:  :write:  :write:  contrat - Faut-il savoir s'imposer pour décrocher un contrat d'édition ? - Page 2 770102

Bises à toutes !  :flower:
totoro


Le fait qu'on trouve des merdes en ME (qu'elles soient 1) très vendeuses ou 2) là par le biais d'un piston) est une chose. Mais ça n'est pas ce que je te dis :

Si ton texte est bon et que tu persévères, il trouvera une maison d'édition. Peu importe qu'il soit ou non atypique, qu'il se risque à des thématiques difficiles et/ou à une forme singulière.

Tous les textes publiés ne sont pas bons. Mais à l'heure actuelle, avec la forme que prend le monde éditorial, tout bon texte peut être publié avec de la patience et du travail. Pas forcément s'écouler à des milliers d'exemplaire, mais être édité, oui. Clairement x)

Pas publiable, ça signifie "qui n'est pas prêt pour l'édition", simplement. Dans sa structure, son style, sa construction narrative, son format, ses enjeux... c'est ça, n'être pas publiable. Et quand on enchaîne une trentaine de refus pour un texte qui nous tient à coeur, oui, il est important de remettre son texte en question et de comprendre ce qui n'a pas marché. Parce que la réponse "il n'était pas assez vendeur/trop original" n'est quasiment jamais la vraie raison de cet "échec" :p


Certains textes ne sont juste pas prêts pour l'édition (et ça m'est arrivé d'en produire, comme tout le monde) et ça n'est pas un mal. Les maisons ne cherchent pas que des textes vendeurs ou commerciaux. Elles cherchent principalement de bons textes, et j'ai l'impression que tu as une drôle de conception de la dynamique auteur-éditeur.

La relation avec l'éditeur n'est pas un combat. C'est une relation professionnelle qu'il faut maîtriser et sur laquelle il faut être lucide.
 
Yaëlle M.
   
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Ah, désolée, si j'ai mal interprété ! Sad j'avoue que j'avais senti une certaine virulence dans ton message en fait. D'une manière générale, quand tu parles de ME sur ce forum, c'est souvent en des termes plutôt négatifs, j'ai eu l'impression (mais je me trompe peut-être). Je ne dis pas que tu as tort, j'ai cru lire que tu as eu des expériences vraiment décevantes avec elles, juste que du coup je l'ai un peu interprété comme un ''coup de gueule'' (ce qui pour moi ne change rien au débat et est tout à fait légitime).

Par contre, quand je dis ''raler'' je ne vois pas le rapport avec le fait que les femmes devraient se taire ? Il me semble que tu interprètes mes propos. Wink On peut parler autant qu'on veut, ou ''râler'' d'ailleurs (je ne parlais pas de toi, en l'occurrence, mais de moi-même en fait, qui passe mon temps a le faire !), je dis juste que, pour moi, ça ne menera pas forcément à grand chose. Ce qui n'empêche pas d'en discuter, bien sûr. Le système doit certes bouger sur certains points, la question est comment le faire changer (et en discuter est une bonne chose) je te rejoins sur ce point.
Mais, non, je n'ai jamais dit que les femmes devraient se taire ! Smile
 
Plumerose
   
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Plumerose  /  Tentatrice Alopécique


@AZABY : oui mais non... car un universitaire, prof. de lettres, par exemple, aura une définition bien autre de ce qu'est un "bon texte" ou un "texte abouti"...  

J'ai voulu faire, à l'époque, mon mémoire sur une auteure sympa et qui vend beaucoup (avec pas mal d'écureuils 0 Central Park, je crois...  Wink ) ; bref, ma prof, ouverte d'esprit, me dit : "Mais oui, pourquoi pas ?" et je lui file un livre de cette auteure...  Ma prof. le lit et revient vers moi, me disant en toute sincérité : "Ah mais mince... le problème, c'est que c'est vide. Donc, ça va être compliqué de faire votre mémoire là-dessus... "

Hé oui, et cette prof. était très ouverte d'esprit, mais autant les livres de ce type d'auteur.e.s sont des best-sellers et "bon pour la publication et la diffusion" ; autant, sur le plan littéraire, c'est non, quoi.

Voilà. DOnc, un "bon texte", c'est quoi ? Malgré tes éléments de réponse, je n'ai pas la réponse définitive...

Et concernant les ME : oui, j'ai un souci avec le manque d'honnêteté de la plupart, les DA minables, la pédophilie publiée et dont on riait sur les plateaux télé, les livres au mieux, fades, dont on va faire des best-sellers*** parce qu'on l'a décidé ! Etc, etc... mais j'en ai déjà parlé, en fait. Comme faire faire à l'auteur tout le boulot et se la ramener avec un contrat quand la ME est sûre que l'auteur vend tout plein tout plein !!! Pour moi, ça, c'est non...  Evil or Very Mad

***Le nombre de gens qui n'aiment pas Houllebecq, mais c'est fou !!! Surprised Sauf qu'il vend car on fait ce qu'il faut pour cela.

Enfin, c'est tout ça qui me débecte, et donc pour ma part, sauf exception, je ne me vois pas en grosse ME.

Je cherche une ME petite ou moyenne, honnête et qui veut publier et diffuser correctement de la qualité ; mais là encore, il y a l'aspect subjectif...  

C'est comme pour les concours : je l'avais déjà dit sur un autre post, mais ça m'a scotchée que mon texte le moins bon, pas littéraire, en plus, soit retenu pour le recueil ARACT Occitanie, et pas l'autre, le bon, le littéraire...  !!!
J'en déduis que : c'est une histoire de coup de coeur, de thème qui tombe bien au bon moment, etc...



@YAËLLE
: oui, je comprends ton idée, je crois : celle qui consiste à ne pas se perdre dans des "lamentations inutiles" au lieu de passer à l'action, et en cela, je suis entièrement d'accord !!!

Je vais donc persévérer, nous allons toutes et tous persévérer, voilà !!  :mrgreen:  :mrgreen:  :mrgreen:

Après, mon point faible, c'est que je ne sais pas très bien communiquer : j'ai un truc à dire, c'est dit tel quel en pleine poire, et donc, cela peut me poser des problèmes avec un éditeur, oui. Tant pis... Rolling Eyes

Bonne nuit, les filles ! :write: :flower:
totoro

PS : oui, deux grosses déceptions avec les ME, et au passage les libraires, ça fait pas mal en peu de temps, mais tant pis, on avance !!! I love you contrat - Faut-il savoir s'imposer pour décrocher un contrat d'édition ? - Page 2 770102 :flower:
 
Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Plumerose a écrit:
Et là, je relis ma dystopie : que de maladresses  pale , surtout au début... sans compter les incohérences à rattraper  affraid  car j'ai écrit très vite, enfin bon... je fais le plus gros et passe en romance, car le concours a une DL !!!  :write:  :write:  :write:  contrat - Faut-il savoir s'imposer pour décrocher un contrat d'édition ? - Page 2 770102
Et hé ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu étais si contente de toi, avant-hier !!!!
Ne t'en fais pas.
Comme je te disais plus haut sur le topic : l'écriture de ta romance te donnera le temps de prendre un peu de distance avec ta dystopie et la regarder d'un oeil critique mais peut-être calme pour la peaufiner.

Azaby a écrit:
Si ton texte est bon et que tu persévères, il trouvera une maison d'édition. Peu importe qu'il soit ou non atypique, qu'il se risque à des thématiques difficiles et/ou à une forme singulière.
Je n'en suis pas si sûre.
Déjà parce que "persévérer", si le talent dans l'art de présenter le manuscrit n'est pas au rendez-vous, c'est pédaler à moitié dans le vide.
Ensuite, parce que certains genres et/ou thèmes sont plus demandés que d'autres, par effet de mode ou d'anti-mode (c'est à dire rejet).
Un texte très bon mais sujet à polémique possible aura beaucoup moins de chances qu'un autre , moins bon et consensuel, en raison de la prise de risque.
Et puis "persévérer", c'est bien gentil, mais... combien de temps ?

Azaby a écrit:
Tous les textes publiés ne sont pas bons. Mais à l'heure actuelle, avec la forme que prend le monde éditorial, tout bon texte peut être publié avec de la patience et du travail. Pas forcément s'écouler à des milliers d'exemplaire, mais être édité, oui. Clairement x)
Le monde éditorial était déjà en pleine mutation avant le Covid, et cela depuis pas mal d'années et par étapes successives.
La première mutation est l'apparition de nouvelles formes de publication : le livre numérique et le tirage à la demande
> Il y a d'abord eu multiplication des très petits éditeurs,
> Puis développement de l'auto-édition, avec semble-t-il beaucoup d'auteurs médiocres qui ont donné à cette voie une mauvaise réputation et quelques courageux produisant de bons textes mais préférant les publier eux-mêmes que se fatiguer à chercher éditeurs.
Là-dessus, vient se greffer, parait-il, des problèmes de distribution abusive chez des libraires n'ayant pas demandé, et sans doute pas mal d'autres problèmes économiques
> Puis... de nombreuses chutes de petits éditeurs (de 2016 à 2018, ça a été une hécatombe)
> Là-dessus, des groupes d'auto-édités sérieux ont commencé à s'organiser
Pour les petits éditeurs parvenus à ne pas se noyer, il y a sûrement eu des temps très difficiles et un terrible risque de naufrage. J'imagine qu'ils ont dû changer leur fonctionnement, mais n'ai pas idée précise des détails. Néanmoins, puisqu'ils ont dû réduire les frais, ils y a eu beaucoup de production à la demande et de publication en numérique, ce qui amène à réduire la présence en librairie ou y renoncer.
Simultanément, mais de façon probablement indépendante, les grosses maisons se sont mises à renvoyer les auteurs refusés vers l'auto-édition, que jusque-là elles tendaient plutôt à dénigrer ! Mystère relatif à ce qu'elles gardent un oeil sur eux afin de "récupérer" si jamais le livre fonctionn.
> Très logiquement, l'auto-édition y a gagné un coup de fouet, guère favorable aux petits éditeurs.
Enfin, notre belle pandémie et ses effets secondaires économiques.
> Au premier confinement, les gros éditeurs on râlé que ça allait tuer l'édition. Considérant que la lecture en loisir a augmenté durant cette période : c'est paradoxal,
> Vu qu'à part Harlequin, aucun des "gros" n'a jamais été très favorable au numérique (il suffit de voir les prix de ceux qu'ils sortent, qui sont assez décourageants, il ne faut pas s'étonner que le confinement ait réduit leurs ventes. Les petits éditeurs ont plutôt souffert de la désorganisation du fait que les personnes s'occupant de correction ou d'illustration, ou encore l'éditeur lui-même était malade ou avait des proches malades, ou bien tout simplement naviguait dans le traumatisme ambiant (car il y a eu traumatisme).
> Au bout du compte, les gros comme les petits ont été mis en danger, de même que les auto-édités. Et pourtant, puisqu'il y a des lecteurs, on peut supposer qu'il y a un marché du livre. C'est donc à ceux qui parviendront le mieux à s'adapter pour s'en emparer que l'avenir sourira.
> L'annulation des salons a complété le chaos relatif aux deux mois de fermeture des librairies et aux contraintes imposées aux commerces une fois qu'elles sont rouvert.
Oui, oui, je sais, je n'apprends rien  à personne, avec mon petit bilan
> Puis un deuxième confinement, avec des conséquences assez prévisibles au niveau des commerces et par conséquent du tirage. Les lieux d'achat étant fermés ou devenus complexes à fréquenter, le tirage à la demande et le numérique vont encore augmenter. Les grosses maisons, pas stupides, vont changer leurs méthodes de vente. Les petites ont intérêt à renforcer leur organisation au niveau de la préparation du livre, pour ne pas être ralenties par un illustrateur malade ou un correcteur en burn-out.
Aucun doute, une autre mutation va s'ajouter à la précédente.
> Mais franchement... en l'état actuel des choses, il me semble très difficile de parier que l'évolution va prendre telle ou telle forme !!!!!
>>>> Il y a trois ans, j'ai pondu sur mon blog un article (assez désespéré) dans lequel j'évoquais mon ressenti à propos de la mutation en cours dans le monde du livre. A savoir une impression que les petits éditeurs allaient se raréfier ou disparaître et que le monde des auteurs allait se répartir entre ( 1 ) ceux ayant un éditeur, sorte d'aristocratie de la littérature ( 2 ) ceux fonctionnant en auto-édition ou en maison à compte d'auteur ( 3 ) possibilité d'un développement des agences littéraire ( 4 ) développement entamé de structures "faux agents" renvoyant vers les grosses maisons mais sans assister l'auteur dans ses négociation de contrat (rôle de l'agent).
Quels effets la crise sanitaire va-t-elle amener dans mon pronostic ? Je suis bien en peine de donner un avis !
En résumé : unavenir assez nébuleux

Ensuite, il y a des mutations au niveau du marché, c'est à dire des lecteurs et de leurs choix de lecture par genre.
> Les dix dernières années ont été un temps d'augmentation pour le Feel Good, la Romance, la Romance LGBT+, la Dark Romance, le Steampunk et la dystopie Cyberpunk (+ quelques autres)
> Je me serais attendue à ce que Metoo amène une réduction de la dark romance. Je n'ai pas l'impression que cela se soit produit (mais n'ai pas cherché à le savoir et cela peut aussi se produire à retardement)
> actuellement, je suppose ( 1 ) encore une réduction de la Dark Romance (à moins que je l'espère simplement, car ce phénomène me paraît un symptôme inquiétant au niveau de la psychologie collective)  ainsi que ( 2 ) de la Dystopie Cyberpunk, la situation ambiante ne me semblant pas favorable à donner envie de lire, mais pas forcément des dystopies sociales ( 3 ) peut-être augmentation de l'Uchronie, puisque tout le monde s'intéresse peu ou prou aux erreurs commises dans le passé ( 5 ) bonne survivance du Feel Good ( 6 ) peut-être augmentation du roman Historique et de la littérature Blanche.
( pronostic d'une non-spécialiste, potentiellement erroné)
>>>>> On entre probablement dans une mutation au niveaux des goûts du lecorat, mais j'ai l'impression que les prévisions à ce sujet ne peuvent être que fragiles.
Azaby a écrit:
à l'heure actuelle, avec la forme que prend le monde éditorial, tout bon texte peut être publié avec de la patience et du travail
Encore faudrait-il savoir quelle forme le monde éditorial est en train de prendre !!!!

Au niveau de auteurs et de leur répartition hommes-femmes : on peut envisager une augmentation des femmes sur des genres où elles sont rares, et/ou une augmentation des hommes dans ceux elles sont dominantes. On peut aussi ne rien pronostiquer, car c'est encore plus fragile que des prévisions par genre littéraire.

Plumerose a écrit:
Et que signifie "pas publiable" ??? Cela signifie que "ça ne se vendra pas". Pas "c'est mauvais", et de loin pas pour nombre de manuscrits, mais ceci est bien autre chose encore...
D'accord là-dessus.
Néanmoins, dans un genre peu demandé par le public, les critères d'élimination des concurrents ne sont pas les mêmes que sur un genre à la mode.
Azaby a écrit:
Pas publiable, ça signifie "qui n'est pas prêt pour l'édition", simplement. Dans sa structure, son style, sa construction narrative, son format, ses enjeux... c'est ça, n'être pas publiable.
D'accord là-dessus également.
Cependant, ainsi que cela a déjà été dit, il y a des maisons qui publient des navets (parfois même remplis de fautes, y compris chez des ME à compte d'éditeur)

Azaby a écrit:
Et quand on enchaîne une trentaine de refus pour un texte qui nous tient à coeur, oui, il est important de remettre son texte en question et de comprendre ce qui n'a pas marché. Parce que la réponse "il n'était pas assez vendeur/trop original" n'est quasiment jamais la vraie raison de cet "échec" :p
Là aussi, je suis d'accord, mais la cause n'est pas forcément au niveau du livre lui-même.
Ce "quasiment jamais" est soumis d'une part au secteur éditorial ciblé et d'autre part au talent de l'auteur pour présenter son ouvrage.

Azaby a écrit:
Certains textes ne sont juste pas prêts pour l'édition (et ça m'est arrivé d'en produire, comme tout le monde) et ça n'est pas un mal. Les maisons ne cherchent pas que des textes vendeurs ou commerciaux. Elles cherchent principalement de bons textes, et j'ai l'impression que tu as une drôle de conception de la dynamique auteur-éditeur.
A mon avis, ça dépend beaucoup des maisons...
Azaby a écrit:
La relation avec l'éditeur n'est pas un combat. C'est une relation professionnelle qu'il faut maîtriser et sur laquelle il faut être lucide.
Là aussi, je suis  persuadée que ce n'est pas pareil d'une maison à l'autre... mais ce n'est pas vraiment la question.
Ce dont on parle ici n'est pas tant de la cohabitation auteur-éditeur et de leur travail d'équipe mais de la manière dont cette équipe va se constituer... et à ce niveau, il y a effectivement une forme de combat.
Mais un combat plutôt avec soi-même et éventuellement avec les autres auteurs (par effet de concurrence) qu'avec l'éditeur.

Smile Bonsoir toulmond' !
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Ahava-brumes
   
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Un bon texte pour une ME c'est un texte qui s'insère dans son catalogue. Donc oui, il y a des textes excellents qui vont être refusés par une ME au profit d'autres, moins percutants au premier abord, mais qui s'avèrent un choix plus cohérent avec ce qu'a déjà publié la maison en question.

Et puis tu me sembles mélanger beaucoup de choses. Au début, tu parlais de "bon contrat d'édition", maintenant tu parles de best-seller…
On peut avoir de bons contrats d'édition sans devenir un best-seller. On peut décrocher un best-seller avec un contrat odieusement pourri.

Pour ce qui est de la malhonnêteté de l'édition, de l'entre-soi et de la domination masculine; effectivement ce n'est pas reluisant. Les choses changent, cela dit. Il ne faut pas prendre cela comme un obstacle, mais comme un challenge.

Pour en revenir au fait que les femmes sont cantonnées à certains genres (cosy mistery/ romance / feel-good), c'est vrai dans une certaine mesure, mais c'est un peu l'arbre qui cache la forêt. Beaucoup d'autrices à succès semblent en effet se démarquer dans ces genres-là, mais cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de femme oeuvrant dans d'autres genres, plus "masculins". Elles le font peut-être avec plus ou moins de succès, mais elle le font.
La clef, c'est de ne rien s'interdire.
De l'extérieur, le milieu de l'édition peut en décourager plus d'un. Mais plus on apprend à le connaitre, à l'apprivoiser, plus on se rend compte qu'au final, ce qui fait la différence, c'est le texte et non l'auteur.
 
Azaby
   
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Ahaha va y avoir de quoi répondre ! :p


@Plumerose :

"oui mais non... car un universitaire, prof. de lettres, par exemple, aura une définition bien autre de ce qu'est un "bon texte" ou un "texte abouti"...  "

Je pense que les prof et les universitaires ont un regard plus acéré que l'éditeur pour décider de ce qu'est un vrai texte.  Et je suis convaincue que les deux visions (éditoriales et universitaires) s'accordent plus souvent que ce qu'on pourrait penser sur ce qu'est un bon texte. Leurs attentes ne sont peut-être pas les mêmes mais globalement, j'ai tendance à penser que les profs sont plus intransigeants que les ME sur la qualité du style et de la narration (l'éditeur aura peut-être plus tendance à considérer le livre dans son ensemble, son rythme et son message  et pondérer ça avec son potentiel commercial - ce qui ne signifie pas que les textes moins commerciaux seront refusés, ni que tous les textes très commerciaux publiés sont bons -).



"Voilà. DOnc, un "bon texte", c'est quoi ? Malgré tes éléments de réponse, je n'ai pas la réponse définitive...

Et concernant les ME : oui, j'ai un souci avec le manque d'honnêteté de la plupart, les DA minables, la pédophilie publiée et dont on riait sur les plateaux télé, les livres au mieux, fades, dont on va faire des best-sellers"



Bien sûr que les critères de ce qui est un "bon" texte sont subjectifs, mais je ne te parle pas de qualification objective de tous les textes sur une espèce de hiérarchie qui va du meilleur au pire : c'est impossible. Je pense que la majorité des lecteurs sont capables de différencier un texte correct d'un étron, tout comme ils sont capables de faire la différence entre le steak de boucher servi dans un bon restau et celui que tu récupères à la cafèt du CROUS (et ce, pour filer la métaphore, même si tu trouveras toujours des gens pour préférer le steak du resto U pour des raisons personnelles). Les éditeurs sont aussi doués de cette capacité à discerner le correct du mauvais, et de repérer les erreurs sur le plan narratif.

Difficile d'établir avec exactitude ce qui fait un "bon", ou un "excellent" texte, en revanche, il est assez aisé pour un éditeur de repérer ce qui fait qu'un récit n'est pas publiable.



"Enfin, c'est tout ça qui me débecte, et donc pour ma part, sauf exception, je ne me vois pas en grosse ME.

Je cherche une ME petite ou moyenne, honnête et qui veut publier et diffuser correctement de la qualité ; mais là encore, il y a l'aspect subjectif...  "



C'est une erreur que de penser que tu seras mieux servie dans une grosse ME que dans une petite. Tout comme il serait erroné de penser qu'être dans une grosse ME t'immunise aux coups bas. Perso, les pires crasses qu'ont pu me faire des éditeurs venaient de petites structures qui vantaient leur "taille humaine" et leur aspect "familial".

Je trouve ton rapport à l'édition assez particulier, pour ne pas dire assez détaché des réalités... :s

Bien sûr qu'il y a des écueils et des profiteurs dans le monde de l'édition. Bien sûr, comme dans absolument tout corps de métier. Tu trouves des histoires sombres dans le milieu médical, dans le milieu de l'enseignement, dans celui de l'agriculture, dans celui des ressources humaines... partout. Et, pour avoir un double-métier, je ne pense clairement pas que le milieu éditorial soit le plus obscur qui soit :p


@Séléné



"Déjà parce que "persévérer", si le talent dans l'art de présenter le manuscrit n'est pas au rendez-vous, c'est pédaler à moitié dans le vide.
Ensuite, parce que certains genres et/ou thèmes sont plus demandés que d'autres, par effet de mode ou d'anti-mode (c'est à dire rejet).
Un texte très bon mais sujet à polémique possible aura beaucoup moins de chances qu'un autre , moins bon et consensuel, en raison de la prise de risque.
Et puis "persévérer", c'est bien gentil, mais... combien de temps ?"



Oui, il y a des effets de mode et/ou de refus de cette mode. Mais un texte de qualité, qu'il se conforme ou non à cette mode, finira toujours par trouver un éditeur. Même un petit, même pour un public de niche. S'il y a des gens pour écrire un texte donné, il y aura des gens pour le lire. Même si les ventes sont confidentielles : il y a des éditeurs adaptés à ce genre de récits.

Je ne connais aucun éditeur (et pourtant, maintenant, j'en connais des dizaines dans des structures de toute taille !) qui refuserait un manuscrit au simple prétexte qu'il n'est pas vendeur ou qu'il présente un risque commercial. Le plus souvent, derrière ce motif se cache une perspective de travail éditorial trop importante pour que le jeu en vaille la chandelle.

Et quant à ton "combien de temps"... parfois des mois, parfois des années. Dix ans, pourquoi pas ! :p
Tout le monde n'a pas la force ni l'envie d'affronter ces délais de retravail. Et beaucoup de textes non-publiables à l'instant t mais qui auraient pu le devenir (car parfois, ça ne se joue à pas grand chose) finissent au fond des tiroirs.


"il me semble très difficile de parier que l'évolution va prendre telle ou telle forme !!!!!"

(Je résume ton analyse par souci de confort de lecture :p )

Le monde de l'édition est en perpétuelle mutation, c'est vrai. Mais je ne partage pas ton optimisme concernant l'auto-édition et les modes de publication alternatifs (sites Internet, applications type Rocambole;..)

De ce que je sais, de ce que je vois en discutant avec des gens du monde du livre... il n'y a aucune raison de penser que le système éditorial se métamorphosera en ce sens. Oui, les petits éditeurs ont été tributaires de la crise sanitaire mais ça a justement consolidé sur beaucoup de plans les rapports de forces antérieurs. Toujours plus d'auto-édités, oui. Mais les auteurs auto-édités qui produisent un travail comparable à celui d'une édition classique (et font notamment appel à des tiers pour la conception de leur objet-livre, graphistes, maquettistes, correcteurs, éditeurs indépendants...) sont rares (et on a la chance d'en avoir sur JE, donc tant mieux ! ^^).

Il y a des bons textes en auto-édition, bien sûr. Mais ce sont les textes qui sont portés par la passion, la persévérance et le travail acharné de leur auteur/autrice qui croyait en cette voie et ne désirait pas tenter le parcours classique. Beaucoup de textes atterrissent en auto-édition après avoir essuyé les refus unanimes de dizaines de maisons d'édition et c'est dans ces cas-là, quand l'AE est la solution "par dépit" que l'on peut trouver des textes qui ne sont pas publiables (qui ne l'auraient pas été par voie traditionnelle, en tout cas).



"Là aussi, je suis  persuadée que ce n'est pas pareil d'une maison à l'autre... mais ce n'est pas vraiment la question.
Ce dont on parle ici n'est pas tant de la cohabitation auteur-éditeur et de leur travail d'équipe mais de la manière dont cette équipe va se constituer... et à ce niveau, il y a effectivement une forme de combat."



En ce sens, je ne pense pas qu'on puisse parler de combat contre l'éditeur dans lequel il faut "s'imposer" aha Very Happy
Le combat, il est avant tout contre soi-même, contre sa hâte, son égo et sa peur de l'échec. Pour moi, en tout cas.
 
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Azaby a écrit:
Séléné.C, cette nuit a écrit:
Là aussi, je suis  persuadée que ce n'est pas pareil d'une maison à l'autre... mais ce n'est pas vraiment la question.
Ce dont on parle ici n'est pas tant de la cohabitation auteur-éditeur et de leur travail d'équipe mais de la manière dont cette équipe va se constituer... et à ce niveau, il y a effectivement une forme de combat.
En ce sens, je ne pense pas qu'on puisse parler de combat contre l'éditeur dans lequel il faut "s'imposer" aha Very Happy
Le combat, il est avant tout contre soi-même, contre sa hâte, son égo et sa peur de l'échec. Pour moi, en tout cas.
Séléné.C, cette nuit a écrit:
Ce dont on parle ici n'est pas tant de la cohabitation auteur-éditeur et de leur travail d'équipe mais de la manière dont cette équipe va se constituer... et à ce niveau, il y a effectivement une forme de combat.
Mais un combat plutôt avec soi-même et éventuellement avec les autres auteurs (par effet de concurrence) qu'avec l'éditeur.
Sur cette "opposition" à mon post, ma réponse est très simple = relis ce que j'ai écrit.
C'est très exactement la réponse que tu m'opposes...


Azaby a écrit:
Je ne connais aucun éditeur (et pourtant, maintenant, j'en connais des dizaines dans des structures de toute taille !) qui refuserait un manuscrit au simple prétexte qu'il n'est pas vendeur ou qu'il présente un risque commercial.
S'il ne pèse pas attentivement la question du lectorat potentiel ainsi que celle d'une potentielle polémique à gérer ultérieurement : alors il est fou.

Un de mes envois de manuscrit, parmi ceux que j'ai annulés quand j'ai été "faussement acceptée" par une ME début 2017, aurait été refusé probablement sans lecture parce que la maison venait tout juste de publier un western et ne tenait pas à se faire une réputation de maison spécialisée dans cet univers (quand on publie deux ou trois livres par an...). Le "probablement" est parce que l'éditeur qui m'a répondu était intéressé par mon courrier de présentation et aurait peut-être lu quand même, à condition d'en trouver le temps pendant... autant dire "ses loisirs".
Autrement dit : un motif également très faible ! Et pourtant, tout à fait valable commercialement.

Accepter un manuscrit en légère marge de la ligne éditoriale envisagée pour l'année en cours, voire de celle de la maison en général, un éditeur le fera sûrement, si ce manuscrit lui semble excellent.
Si ledit manuscrit ne s'inscrit pas du tout dans sa ligne générale, ou bien dans celle prévue pour l'année... là... je ne peux faire autrement que ce juger cela possible.


Ceci étant : l'éditeur sus-évoqué était soulagé que je retire mon texte, parce qu'il aurait eu mauvaise conscience de refuser sans aucune raison... mais il l'aurait refusé quand même !
Il l'aurait fait en me conseillant de ré-envoyer trois ou quatre ans plus tard, a-t-il dit (ah tiens... on est presque à 4 ans, justement), car il n'avait aucune envie, en l'hypothèse où mon manuscrit lui plaise, de me proposer un contrat exigeant que j'attende quatre ans la parution.
Pour une maison n'ayant eu jusque là qu'un objectif de deux ou trois livre par an et envisageant de se réduire à "un ou deux", cette durée de quatre ans correspond à... 4 à 8 livres parus entre le western publié courant 2016 et le mien, ce qui est tout à fait honnête, considérant que le genre est en "frontière" de leur ligne générale.

Accepter un manuscrit dont il ne pense pas être à la hauteur de gérer les difficultés de parution... certains le feront peut-être, mais... est-ce que ce serait un choix raisonnable, de sa part ?
Non seulement il aurait de grandes chances de "rater" cette publication mais le temps perdu de ce côté ne pourrait être employé au reste du catalogue, qui souffrirait alors de ce choix trop hardi.

C'est principalement pour cela que j'ai renoncé à envoyer "Ange Martin" et l'ai rangé au fond du disque dur.
Mon écœurement de la recherche éditoriale, cela, j'aurais sans doute essayé de le surpasser, si j'avais pensé que ça puisse donner un résultat, car contrairement à Howahkan et Tutore Noctis, je n'envisage absolument pas de l'auto-éditer (l'éditrice en herbe que je suis refusant la prise de risque).
Mais justement : j'évaluais les chances de succès comme bien trop faibles pour mériter l'investissement en temps et fatigue que seraient ces envois.
Déjà 2018 et début 2019, lest chances de trouver me semblaient faibles, de part l'angle choisi pour aborder le sujet ainsi que la méthode narrative, mais l'ambiance "appropriation culturelle" récente en rajoutait encore (sans compter le foutoir total mis dans l'édition par le Covid).
J'ai encore plusieurs envois "dans la nature" datant de 2018 et 2019, ainsi qu'un très récent effectué suite à demande d'un membre du forum. Mais aucun projet de faire une 3° vague d'envoi.
Par contre, j'envisage, un jour, peut-être, un jour quand j'aurai du temps à perdre, potentiellement, possiblement (etc.) de faire un Ebook gratuit à donner ici et là. J'ai supprimé le texte du secteur Romans de JE quand j'ai fait mes premiers envois, et à présent, je regrette de ne pas l'y avoir laissé.

Il y a bien des maisons qui refusent les manuscrits parce qu'ils ne sont pas écrits précisément dans la police demandée ! La plupart demandent une police "non fantaisiste" ou "simple et à empattements", mais il y en a qui exigent une police précise. Si, si, si ! En tous cas, c'est marqué sur leur site... avec précision que le manuscrit ne sera alors pas ouvert. Auquel cas, il est logique de penser qu'il ne sera pas non plus accepté.

Une des maisons que mon roman a intéressé mettait en condition sine qua non que je remanie les dialogues afin qu'il ne s'y trouve plus de guillemets, ce qui impliquait de gros changements car je vais à la ligne au cours des répliques et ne peux employer la règle du "à la ligne, si pas de tiret, on sort du dialogue". Dans la liste des retouches qu'elle aurait voulu que je fasse, ctte histoire de guillemets était la plus impossible à négocier aussi bien pour elle que pour moi. Pourtant, ce n'est pas grand-chose, un signe typographique ! A noter que dans certains genres, beaucoup d'éditeurs pratique ce refus des guillemets.

Dans un univers où certaines maisons refusent d'office (ne lisent pas) un texte parce qu'il n'a pas la police précise demandée (même très classique et lisible), et d'autres qui ne négocient pas sur un signe typographique, je doute fort qu'aucune maison ne refusera un manuscrit doté de bonnes qualités littéraires mais porteur de difficultés commerciales. Difficultés pouvant être à trouver un lectorat (pas assez en raccord avec les intérêts actuels du public) ou au contraire à gérer les réactions de telle ou telle frange du lectorat, en raison d'un recoupement ou voisinage avec des polémiques en cours. Notons ici que pour d'autres textes, traitant le même sujet autrement, ledit voisinage ou recoupement aura au contraire des effets bénéfiques.


Azaby a écrit:
Le monde de l'édition est en perpétuelle mutation, c'est vrai. Mais je ne partage pas ton optimisme concernant l'auto-édition et les modes de publication alternatifs (sites Internet, applications type Rocambole;..)
Je n'appelle pas mon point de vue de l'optimisme. C'est un effet consécutif
>> aux difficultés des petites maisons et à la disparition de certaines d'elle, phénomène dont je pense qu'il ne va pas ralentir.
>> au revirement des grosses maisons qui encouragent à présent les auteurs refusés à s'orienter vers Librinova (et qui, ayant ouvert leurs soumissions aux manuscrits numériques, refusent à tour de bras)
>>>>>> moins de portes disponibles en petites maisons + des doigts sérieux qui pointent en direction de la voie autoéditée = logiquement, le nombre des auteurs indépendants va augmenter.
>>>>>>>>>> mais pour que cette voie devienne intéressante, il faudrait qu'elle perde sa réputation de "chemin pourri" rempli de mauvais bouquins dont personne ne veut, et cela, c'est une tout autre paire de manches.
Séléné.C, cette nuit a écrit:
>>>> Il y a trois ans, j'ai pondu sur mon blog un article (assez désespéré) dans lequel j'évoquais mon ressenti à propos de la mutation en cours dans le monde du livre. A savoir une impression que les petits éditeurs allaient se raréfier ou disparaître et que le monde des auteurs allait se répartir entre ( 1 ) ceux ayant un éditeur, sorte d'aristocratie de la littérature ( 2 ) ceux fonctionnant en auto-édition ou en maison à compte d'auteur ( 3 ) possibilité d'un développement des agences littéraire ( 4 ) développement entamé de structures "faux agents" renvoyant vers les grosses maisons mais sans assister l'auteur dans ses négociation de contrat (rôle de l'agent).
Quels effets la crise sanitaire va-t-elle amener dans mon pronostic ? Je suis bien en peine de donner un avis !
En résumé : un avenir assez nébuleux
Là où il y a aristocratie, il y a également bas-peuple...
Et on peut considérer que les auteurs disposant d'un agent (si eus aussi se développent) tiendront la place de "niveau supérieur du tiers-état".
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"Sur cette "opposition" à mon post, ma réponse est très simple = relis ce que j'ai écrit.
[i]C'est très exactement la réponse que tu m'opposes..."


J'étais pas des masses convaincue par le "avec les autres auteurs", j'aurais peut être dû accentuer cet aspect. :p




"Un de mes envois de manuscrit, parmi ceux que j'ai annulés quand j'ai été "faussement acceptée" par une ME début 2017, aurait été refusé probablement sans lecture parce que la maison venait tout juste de publier un western et ne tenait pas à se faire une réputation de maison spécialisée dans cet univers (quand on publie deux ou trois livres par an...). Le "probablement" est parce que l'éditeur qui m'a répondu était intéressé par mon courrier de présentation et aurait peut-être lu quand même, à condition d'en trouver le temps pendant... autant dire "ses loisirs".
Autrement dit : un motif également très faible ! Et pourtant, tout à fait valable commercialement."


Je n'ai jamais dit que le facteur chance ou que le concept du "bon endroit au bon moment" ne jouait pas. Mais si une maison X accepte un manuscrit (quitte à le refouler par la suite, dans la douleur pour l'auteur) et que cette maison X est de qualité sur le plan éditorial, il n'y a aucune raison que d'autres ne l'acceptent pas. D'où la nécessité de persévérance et de patience car, de ce que je sais du milieu, un texte n'est rarement accepté que par une unique maison.


"Accepter un manuscrit en légère marge de la ligne éditoriale envisagée pour l'année en cours, voire de celle de la maison en général, un éditeur le fera sûrement, si ce manuscrit lui semble excellent.
Si ledit manuscrit ne s'inscrit pas du tout dans sa ligne générale, ou bien dans celle prévue pour l'année... là... je ne peux faire autrement que ce juger cela possible."



Là, on parle de ligne éditoriale, c'est tout à fait différent. Bien évidemment qu'un texte, même excellentissime, n'a aucune chance si la ligne éditoriale est mal ciblée. Mais il y a, pour tout bouquin, une ligne éditoriale cohérente, quelque part, un catalogue pertinent pour l'accueillir.


"Ceci étant : l'éditeur sus-évoqué était soulagé que je retire mon texte, parce qu'il aurait eu mauvaise conscience de refuser sans aucune raison... mais il l'aurait refusé quand même !
En me conseillant de ré-envoyer trois ou quatre ans plus tard, a-t-il dit (ah tiens... on est presque à 4 ans, justement).  Il n'avait aucune envie, en l'hypothèse où mon manuscrit lui plaise, de me proposer un contrat exigeant que j'attende quatre ans la parution."


Je ne sais pas trop ce que tu impliques avec ta dernière phrase, parce que je pense que c'est bien mieux de ne pas te proposer de contrat qui te piège pendant quatre ans, surtout dans un monde où la visibilité niveau calendrier est si faible.



"Accepter un manuscrit dont il ne pense pas être à la hauteur de gérer les difficultés de parution... certains le feront peut-être, mais... est-ce que ce serait un choix raisonnable, de sa part ?"

C'est un autre facteur, mais à part pour les très très petites structures ou pour des thématiques extrêmement sensibles, je ne vois pas quel genre de difficulté de parution pourrait poser ce genre de dilemme.





"Je n'appelle pas mon point de vue de l'optimisme. C'est un effet consécutif au revirement des grosses maisons qui encouragent à présent les auteurs refusés à s'orienter vers Librinova"



C'était déjà une pratique courante dans les années 2010, je ne suis pas sûre que ce soit le témoin d'une métamorphose aussi récente que tu semblais l'avancer.


"moins de portes disponibles en petites maisons + des doigts sérieux qui pointent en direction de la voie autoéditée = logiquement, le nombre des auteurs indépendants va augmenter."

Mais pas forcément leur lectorat, ce qui soulève la question du succès/la popularité de ces auteurs indépendants. Mais c'est un autre débat.



"mais pour que cette voie devienne intéressante, il faudrait qu'elle perde sa réputation de "chemin pourri" rempli de mauvais bouquins dont personne ne veut, et cela, c'est une tout autre paire de manches."


Ce chemin n'est pas "rempli" de mauvais bouquins dont personne ne veut. Il est en revanche vrai que c'est là qu'atterrissent beaucoup de livres dont personne ne veut et que le paysage AE dans son ensemble n'a pas la même qualité que le paysage de l'édition à compte d'éditeur dans son ensemble. Ce qui n'empêche pas des perles d'exister en AE et des oeuvres médiocres d'exister en édition classique.



"J'ai pondu sur mon blog un article (assez désespéré) dans lequel j'évoquais mon ressenti à propos de la mutation en cours dans le monde du livre. A savoir une impression que les petits éditeurs allaient se raréfier ou disparaître et que le monde desauteurs allait se répartir entre ( 1 ) ceux ayant un éditeur, sorte d'aristocratie de la littérature ( 2 ) ceux fonctionnant en auto-édition ou en maison à compte d'auteur ( 3 ) possibilité d'un développement des agences littéraire ( 4 ) développement entamé de structures "faux agents" renvoyant vers les grosses maisons mais sans assister l'auteur dans ses négociation de contrat (rôle de l'agent).
Quels effets la crise sanitaire va-t-elle amener
dans mon pronostic ? Je suis bien en peine de donner un avis !
En résumé : un avenir assez nébuleux[/quote]
Là où il y a aristocratie, il y a également bas-peuple...
Et on peut considérer que les auteurs disposant d'un agent (si eus aussi se développent) tiendront la place de "niveau supérieur du tiers-état"."


On a sûrement un vécu bien différent car je ne pense pas du tout que l'univers du livre de demain ressemblera à ça. D'une part parce que tu peux toujours accéder à l'édition à compte d'éditeur à force de travail et de patience, ça me semble un peu fort de comparer ça à une classe sociale figée dans le marbre aha. Ensuite parce que les auteurs à compte d'auteur et les auteurs auto-édités ne sont pas du tout le même genre de population, ni n'ont le même genre d'ambition. Et enfin parce que l'univers éditorial francophone se prête très peu à l'installation pérenne d'un système d'agents (qui pourrait s'accompagner de structures un peu plus retorses de "faux agents") puisque l'éditeur n'a pas du tout le même rôle chez nous que chez nos collègues anglo-saxons. Il y a de pareilles structures qui commencent à émerger, et vu les retours qu'elles reçoivent, je serais surprise que ça dure dans le temps. Je pense que ce champ d'auteurs indépendants qui ne souhaite pas éditer en maison est, en effet, amené à s'élargir. Et pour moi, les outils qui se développeront pour eux seront ceux des éditeurs indépendants qui proposent des prestations pour ces auteurs tout aussi indépendants, afin que la sortie en AE se fasse le mieux possible. Je pense que c'est l'univers de l'auto-édition, plus que celui de l'édition au sens large, qui subira de franches mutations et verra des disparités éclore en son sein. Le monde de l'édition "classique" (du côté des maisons de taille moyenne ou plus a minima) ne donne pour l'instant pas de signes francs de métamorphoses en ce sens.
 
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Azaby, à l'instant a écrit:
Je n'ai jamais dit que le facteur chance ou que le concept du "bon endroit au bon moment" ne jouait pas. Mais si une maison X accepte un manuscrit (quitte à le refouler par la suite, dans la douleur pour l'auteur) et que cette maison X est de qualité sur le plan éditorial, il n'y a aucune raison que d'autres ne l'acceptent pas. D'où la nécessité de persévérance et de patience car, de ce que je sais du milieu, un texte n'est rarement accepté que par une unique maison.
La partie de ma réponse que tu contestes ainsi (si j'en juge par la citation mise en gras) se rapporte (voir citation dans mon post), à ceci
Azaby, post précédent a écrit:
Je ne connais aucun éditeur (et pourtant, maintenant, j'en connais des dizaines dans des structures de toute taille !) qui refuserait un manuscrit au simple prétexte qu'il n'est pas vendeur ou qu'il présente un risque commercial. Le plus souvent, derrière ce motif se cache une perspective de travail éditorial trop importante pour que le jeu en vaille la chandelle.
Sauf erreur, nous parlons bien toutes deux d'une maison précise refusant un manuscrit, et non des chances dudit manuscrit de trouver une maison Y après avoir été refusé par X.

Azaby, à l'instant a écrit:
Citation :
"Accepter un manuscrit en légère marge de la ligne éditoriale envisagée pour l'année en cours, voire de celle de la maison en général, un éditeur le fera sûrement, si ce manuscrit lui semble excellent.
Si ledit manuscrit ne s'inscrit pas du tout dans sa ligne générale, ou bien dans celle prévue pour l'année... là... je ne peux faire autrement que ce juger cela possible."[/b]
Là, on parle de ligne éditoriale, c'est tout à fait différent. Bien évidemment qu'un texte, même excellentissime, n'a aucune chance si la ligne éditoriale est mal ciblée. Mais il y a, pour tout bouquin, une ligne éditoriale cohérente, quelque part, un catalogue pertinent pour l'accueillir.
La marge, c'est ce qui n'est pas dedans franchement mais pas éloigné non plus.
La frontière (cas de mon anecdote rapportée tout à l'heure), c'est ce qui est dedans mais pas en plein milieu.
Si on n'a pas envie d'élargir sa ligne, on peut refuser la marge.
Refuser la frontière, par contre, c'est soit affiner la ligne soit considérer que cette frontière occupe déjà assez de place.
Dans le cas du mien (frontière), l'envoi n'était pas mal ciblé... mais mal tombé au niveau du calendrier. Si j'avais envoyé mon texte à cette maison un an plus tôt, il aurait voisiné avec l'autre western dans la pile à lire et ils auraient été mis en balance l'un avec l'autre. Néanmoins, je crois que l'autre aurait été choisi, et par conséquent le mien refusé, mais c'est une impression personnelle.

Azaby, à l'instant a écrit:
Citation :
"Ceci étant : l'éditeur sus-évoqué était soulagé que je retire mon texte, parce qu'il aurait eu mauvaise conscience de refuser sans aucune raison... mais il l'aurait refusé quand même !
En me conseillant de ré-envoyer trois ou quatre ans plus tard, a-t-il dit (ah tiens... on est presque à 4 ans, justement).  Il n'avait aucune envie, en l'hypothèse où mon manuscrit lui plaise, de me proposer un contrat exigeant que j'attende quatre ans la parution."
Je ne sais pas trop ce que tu impliques avec ta dernière phrase, parce que je pense que c'est bien mieux de ne pas te proposer de contrat qui te piège pendant quatre ans, surtout dans un monde où la visibilité niveau calendrier est si faible.
C'est bien pour cela qu'il n'avait pas envie de me demander d'attendre. A partir de quoi, ne voulant ni publier le livre tout de suite ni me promettre un publication lointaine, il valait mieux qu'il refuse et passe au texte suivant.
Par-dessus le marché, dans une période d'hécatombe parmi les petites maisons, il se sentait sûrement menacé lui aussi.
Si je n'avais pas annulé mon envoi en janvier, j'aurais tôt ou tard reçu un refus poli, peut-être même pas vraiment personnalisé puisqu'il avait du retard dans ses lectures de manuscrits et que le sort du mien étant réglé d'avance, il n'était pas utile de lui consacrer du temps.
Ceci étant, il a bien précisé que même s'il avait lu et aimé, il aurait refusé. Là-dessus, c'était très clair.



Azaby, à l'instant a écrit:
Citation :
"Accepter un manuscrit dont il ne pense pas être à la hauteur de gérer les difficultés de parution... certains le feront peut-être, mais... est-ce que ce serait un choix raisonnable, de sa part ?"
C'est un autre facteur, mais à part pour les très très petites structures ou pour des thématiques extrêmement sensibles, je ne vois pas quel genre de difficulté de parution pourrait poser ce genre de dilemme.
Précisément.
Il y a des petites structure fragiles, et même des moyennes fragiles également.
Et il y a des sujets sensibles pouvant exiger un investissement d'attention, de temps, voire d'argent supérieur à ceux d'autres livres.

Azaby, à l'instant a écrit:
Citation :
"Je n'appelle pas mon point de vue de l'optimisme. C'est un effet consécutif au revirement des grosses maisons qui encouragent à présent les auteurs refusés à s'orienter vers Librinova"
C'était déjà une pratique courante dans les années 2010, je ne suis pas sûre que ce soit le témoin d'une métamorphose aussi récente que tu semblais l'avancer.
Ah bon ????????????????
Pour autant que je me souvienne, les premiers refus-type comportant le conseil de s'auto-éditer ont produit sur JE un effet quasi-général de stupéfaction, et c'était en 2016 ou 2017.
Jusque là, les refus se terminaient par une formule du type "nous vous souhaitons bonne chance dans la suite de votre parcours et ne doutons pas que votre manuscrit aura sa chance ailleurs"

Azaby, à l'instant a écrit:
Citation :
"moins de portes disponibles en petites maisons + des doigts sérieux qui pointent en direction de la voie autoéditée = logiquement, le nombre des auteurs indépendants va augmenter."
Mais pas forcément leur lectorat, ce qui soulève la question du succès/la popularité de ces auteurs indépendants. Mais c'est un autre débat.
Je n'ai pas dit le contraire. Le succès desdits auteurs indépendants est et restera incertain.
Toutefois, il y a des auto-édités qui se sont fort bien adaptés, certains devant même des éditeurs à part entière.
Néanmoins, ce n'est pas de lectorat que je parlerais ici, mais de capacité à atteindre le lectorat, c'est à dire de diffusion.
Un livre mal diffusé aura beau posséder un énorme lectorat potentiel, il ne s'y taillera qu'une faible (voire très faible) part et d'autres lions prendront l'essentiel.

Azaby, à l'instant a écrit:
Citation :
Là où il y a aristocratie, il y a également bas-peuple...
Et on peut considérer que les auteurs disposant d'un agent (si eus aussi se développent) tiendront la place de "niveau supérieur du tiers-état"."
On a sûrement un vécu bien différent car je ne pense pas du tout que l'univers du livre de demain ressemblera à ça. D'une part parce que tu peux toujours accéder à l'édition à compte d'éditeur à force de travail et de patience, ça me semble un peu fort de comparer ça à une classe sociale figée dans le marbre aha.
Rolling Eyes Inutile de rire ainsi à chaque post !
Je n'ai aucunement parlé de classe sociale figée dans le marbre, mais de l'émergence d'une classe supérieure (ou "renforcement", diront certains, considérant que cette classe existe déjà, mais c'est une autre histoire).
L'aristocratie décapitée à la fin du XVIII° siècle n'était absolument pas quelque chose de figé depuis la nuit des Temps. Avant la guerre de Cent Ans, le statut de noble était plus lié à la fonction sociale qu'à la naissance (et de nombreuses familles nobles ont déchu à cette époque, faute d'avoir les moyens de continuer à tenir cette fonction). C'est à la période dite "moderne" que la noblesse de sang est devenue une règle (à ne pas confondre avec la "période contemporaine")

Azaby, à l'instant a écrit:
Ensuite parce que les auteurs à compte d'auteur et les auteurs auto-édités ne sont pas du tout le même genre de population, ni n'ont le même genre d'ambition.
Il faudrait effectuer une étude approfondie et exhaustive des auteurs auto-édités, pour donner un avis fiable là-dessus.
Néanmoins, les auto-édités "sérieux" (selon le même sens du mot que pour les maisons) ne sont, me semble-t-il, pas la majorité.
S'engager dans cette voie sérieusement implique de beaucoup réfléchir, évaluer, etc.
Alors que la facilité d'édition en Kindle permet à toute personne venant de poser le point final sur son texte de le publier immédiatement. Raison pour laquelle la réputation de mauvaise qualité des auto-édités s'est installée et aura du mal à tomber.
L'auto-édition n'a attendu ni BoD ni Amazon pour exister. Elle est très ancienne ! Mais les moyens moderne lui ont accordé des facilités.

Azaby, à l'instant a écrit:
Et enfin parce que l'univers éditorial francophone se prête très peu à l'installation pérenne d'un système d'agents (qui pourrait s'accompagner de structures un peu plus retorses de "faux agents") puisque l'éditeur n'a pas du tout le même rôle chez nous que chez nos collègues anglo-saxons.
Et pourtant, il existe des agences littéraires en France depuis très longtemps.
La différence avec les USA, c'est que chez nous, c'est l'apanage d'auteurs de haut niveau.
Ne pas confondre (ainsi qu'expliqué dans mon post et dans mon article) un agent littéraire (un vrai) et une structure ayant (comme Librinova) un accord avec telle ou telle maison, et qui est effectivement (je l'ai dit la première) une sorte de "faux agent".
Le développement des agences littéraires est une simple hypothèse, et je ne l'ai, dans mon post de cette nuit, même pas classé en pronostic mais en "possibilité".
Une possibilité dont la réalisation serait, à mon avis, une très bonne chose, alors que la généralisation des "faux agents" en serait une catastrophique.

Azaby, à l'instant a écrit:
Il y a de pareilles structures qui commencent à émerger, et vu les retours qu'elles reçoivent, je serais surprise que ça dure dans le temps.
Justement.
On ne sait pas quelle est la proportion d'auteurs qui s'offusquent de cette pratique. Le forum JE ne représente pas l'ensemble des écrivains ou apprentis écrivains, non plus que les groupes facebook d'auteurs.
Puisqu'il y a toujours et encore des auteurs pour tomber dans les pattes des "compte d'auteur déguisé", il y en aura pour se laisser convaincre par le système de "faux agent", et si cela se généralise, il n'est même pas impossible que ça devienne une norme. Sur ce point, les manettes de commande sont du côté des grosses ME.

Azaby, à l'instant a écrit:
les outils qui se développeront pour eux seront ceux des éditeurs indépendants qui proposent des prestations pour ces auteurs tout aussi indépendants, afin que la sortie en AE se fasse le mieux possible.
C'est aussi ce que je pense, et compte intégrer dans mon projet d'auto-édition. La ME que j'ai en projet sera en un premier temps une "maison d'aide à auto-édition" proposant des services pour la réalisation du livre.

Azaby, à l'instant a écrit:
Le monde de l'édition "classique" (du côté des maisons de taille moyenne ou plus a minima) ne donne pour l'instant pas de signes francs de métamorphoses en ce sens.
Du côté des petites, les signes de faiblesse sont évidents depuis déjà plusieurs années.
Du côté des grosses, la situation sanitaire va probablement faire évoluer leur attitude au niveau de la publication numérique, mais il n'y a aucun doute : ils sauront s'adapter.

Azaby, à l'instant a écrit:
Je pense que c'est l'univers de l'auto-édition, plus que celui de l'édition au sens large, qui subira de franches mutations et verra des disparités éclore en son sein.
Les mutations sont sur tous les bords, et en interactions les unes avec les autres.
Oui, il y aura des disparités dans le milieu de l'édition indépendante, et il y en a même déjà.
Des collectifs d'auteurs auto-édités se mettent en place depuis déjà deux ou trois ans.
De cela, il peut ressortir une amélioration dans la réputation de l'auto-édition (et c'est même le but commun de tous ces auteurs), mais il est bien clair que cela laissera de côté une partie d'entre eux.
Partie dont je pense qu'elle sera... la majorité.
Pour reprendre mon comparatif précédent = on aurait alors différenciation entre une populace porteuse toujours de la même réputation de médiocrité et des petits groupes d'artisans réputés. (apparition des corporations de métiers au XIV° siècle).
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En France les lecteurs sont une écrasante majorité de lectrices. Après avoir démarché des dizaines d'éditeurs parisiens, seuls 3 étaient des hommes. Je ne crois vraiment pas qu'être une femme pénalise aujourd'hui dans l'édition. Au contraire...
 
   
    
                         
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